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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Une « guerre » ne doit pas en cacher d’autres !, par Christian Vanneste.

    Platon a écrit que « la perversion de la Cité commence avec la fraude des mots ». La France est une Cité, une nation affaiblie par la corruption d’un vocabulaire miné par les manipulations idéologiques de laboratoires lexicaux destinés à la mutation des idées du peuple. Lorsque les mots changent, c’est la pensée qui change et la conscience collective qui constitue la réalité d’une nation parce qu’elle correspond à son identité.

    christian vanneste.jpgLorsque l’Etat de droit remplace subtilement la démocratie, que le mot populisme devient une marque de réprobation, que la culture ne s’écrit plus qu’au pluriel, que la discrimination positive justifie l’inégalité jusqu’à permettre la préférence étrangère, la mutation se produit : les défenses immunitaires s’effacent, et c’est tout un peuple qui peut mourir, qui peut subir une euthanasie, car il ne va même pas en avoir conscience puisque les moyens de le dire auront disparu. La mort d’une nation, d’une civilisation, est moins visible que celle d’un homme, parce qu’elle est plus lente et imperceptible, et pour cette raison, il faudrait être au moins aussi soupçonneux envers les laboratoires qui triturent les mots qu’à l’égard de ceux qui manipulent les virus.

    En 2017, les Français, dans un grand moment d’hébétude, ont élu un homme qui n’emploie jamais les mots au hasard, un homme qui est au premier rang de ceux qui véhiculent les mots qui tuent un peuple, un homme qui n’hésite pas à entretenir la repentance historique destinée à dégoûter les Français de leur histoire, en osant parler de crimes contre l’humanité, pour évoquer la présence de la France outre-mer, en oubliant l’oeuvre extraordinaire des médecins coloniaux français en Afrique et ailleurs. Cet homme est le chef de nos Armées, et récemment il a martelé que nous étions en guerre, en guerre contre le virus ! Rien n’est plus faux ! On ne fait pas la guerre à un tremblement de terre ou à une inondation catastrophique. On ne fait la guerre qu’à un ennemi humain qu’il faut avoir le courage de désigner. Un virus quelle que soit sa contagiosité, sa dangerosité pour la vie, n’est pas un ennemi, c’est une chose dont il faut limiter les effets, et qu’il faut tenter d’anéantir. Il est frappant de constater que lorsque les ennemis étaient bien des humains, on prétendait faire la guerre au terrorisme, c’est-à-dire à une abstraction sans oser la définir de manière explicite, en parlant d’islamisme.

    Dans le roman d’Orwell, 1984, qui est devenu une clef pour comprendre notre monde, la dictature de « Big Brother » règne par une surveillance quotidienne et pointilleuse des individus, une maîtrise de leur pensée par l’usage d’une « novlangue », et par la pression d’une guerre avec un ennemi lointain qu’on ne voit jamais. Celui que l’on voit, c’est le traître, l’ennemi intérieur. Ces menaces justifient la présence obsédante de « Big Brother » sur les écrans. Certes, le ton empathique et doucereux de M. Macron lors de sa dernière allocution semble disqualifier la comparaison… Et pourtant, si le style est différent, les avantages pour le pouvoir d’inventer une guerre imaginaire sont les mêmes. La guerre appelle à l’union nationale et contraint l’opposition à modérer ses ardeurs critiques. C’est d’autant plus utile quand on n’a pas préparé la prétendue guerre en réunissant les moyens du combat, lorsqu’on a refusé de fermer les frontières, en affirmant que le virus n’avait pas besoin de passeport. Cette formule absurde était inconsciemment révélatrice : le virus est un ennemi qui franchit la frontière, mais ce n’est pas un homme, comme s’il ne fallait pas un homme pour le porter avec lui… Mais, ce serait là un crime-pensée comme dirait Orwell, une pensée politiquement incorrecte, l’idée que l’ennemi puisse être un étranger franchissant une frontière européenne… L’autre avantage, c’est pour le pouvoir de se trouver comme seul à bord : les passagers sont enfermés dans leurs cabines, les coursives sont désertes, le ravitaillement et l’entretien de l’équipage et de tous ceux qui sont sur le navire dépendent entièrement du capitaine qui multiplie les annonces de distribution gratuites de vivres, en échange de la discipline et des efforts de chacun. L’idée de pourchasser les contestataires sur les réseaux sociaux ou celle de « tracer » les gens complètent cet idéal liberticide. Les vingt minutes de peur chiffrée quotidienne remplacent les deux minutes de haine de 1984…

    La différence est que le bateau en guerre accostera un jour, en conservant peut-être certains de ses occupants en quarantaine. Or, le rivage sera celui du monde réel, celui où les ennemis sont des hommes, ceux qui dans de nombreux quartiers vivent déjà en dissidence, et entretiennent les braises d’une guerre civile, dont les médias taisent la virulence potentielle, ceux qui livrent à notre pays une guerre réelle de l’autre côté de la Méditerranée, ceux aussi qui sont nos concurrents économiques que nous refusons de voir, contre l’évidence, comme de vrais ennemis. Lorsque la parenthèse du virus se refermera, il faudrait que les Français se rendent compte qu’il sont en guerre et contre de véritables ennemis.

  • Le 9 Mai des Russes et celui des Européens, par Christian Vanneste.

    Le 9 Mai correspond à un double anniversaire. C’est pour la Russie le jour de la victoire à l’issue de la Grande Guerre Patriotique menée contre l’Allemagne nazie et ses alliés. La Russie, à un jour près, cultive sa différence, mais il ne s’agit plus de l’URSS de Staline, le bloc communiste rival menaçant pour les anciens alliés occidentaux. Désormais, la Fédération de Russie a perdu le contrôle des pays de l’Est de l’Europe, et a reconnu l’indépendance des anciennes républiques socialistes soviétiques dont certaines lui sont devenues hostiles.

    christian vanneste.jpgLa brutalité de cette situation, le rôle des Occidentaux, Etats ou groupes de pression, dans cette évolution ont créé une tension superflue et périlleuse avec des pays comme la Géorgie et surtout l’Ukraine. La Russie est jalouse de son identité fondée sur l’histoire d’un peuple qui est toujours parvenu à sauvegarder son indépendance, souvent au prix d’énormes sacrifices contre les Tartares, les Teutoniques, les Suédois, les Français et les Allemands. Par ailleurs, cette identité s’appuie sur une culture d’une extraordinaire richesse, où l’occident chrétien l’a emporté sur les influences orientales. Elle est toujours une grande puissance grâce à son potentiel militaire qui a fait ses preuves en Syrie, à son immensité et aux richesses de son sous-sol. Dans un monde où la Chine et les Etats-Unis sont devenus les deux principaux acteurs, il n’y avait aucune raison pour l’Europe de traiter la Russie en ennemie sinon pour obéir à une stratégie américaine discutable à Washington, et absurde à Bruxelles. La Russie défend son influence sur des Etats qui ont été russes durant des siècles, et qui sont habités par de nombreux russophones, souvent russes d’ailleurs. Tenter de les opposer à la Russie en les intégrant à l’Union Européenne ou à l’Otan est une provocation inutile et dangereuse. La Russie actuelle n’est plus une menace pour les démocraties occidentales. Sa stratégie emprunte deux axes : d’une part, protéger les populations russes dans les Etats indépendants voisins ; d’autre part, intervenir pour soutenir ses alliés. Le premier objectif explique l’annexion parfaitement justifiée de la Crimée. Le second s’est exprimé dans une intervention en Syrie qui a sauvé le pouvoir baasiste de Damas. Face aux Frères Musulmans et autres islamistes, ce sont les Russes qui avaient fait le bon choix, et les occidentaux, le mauvais. Le soutien à Maduro au Vénézuela est plus discutable : il replace la Russie dans les pas de l’URSS, sans doute par volonté de rétorsion contre les empiétements occidentaux dans sa sphère d’influence légitime. Néanmoins, on retrouve là la rivalité entre un régime socialiste aberrant soutenu par la Russie et une opposition démocratique et libérale soutenue par les Etats-Unis et leurs alliés. Ce retour en arrière est d’autant plus consternant que la Russie d’aujourd’hui n’incarne plus ni le socialisme, ni le progressisme de l’URSS. Au début du défilé de ce jour sur la Place Rouge, le Ministre de la défense s’est signé selon le rite orthodoxe. La Russie se veut chrétienne, conservatrice, et patriotique. Ses ressources naturelles en font le complément de l’Europe non l’adversaire.

    Mais, contre tout bon sens, nombre de responsables européens brandissent une idéologie et des valeurs qui conduiraient à faire de l’Europe l’ennemie de la Russie, comme si la domination économique des Américains et des Chinois n’était pas un problème plus préoccupant. On trouve dans cette attitude le signe persistant de ce que Philippe de Villiers dénonce dans « J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu. » Le 9 Mai, c’est aussi l’anniversaire de la déclaration lue le 9 Mai 1950 devant les journalistes par Robert Schuman dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay et qu’on a élevée au rang d’acte fondateur de la « construction européenne ». Ce texte devait peu à Schuman. C’est Jean Monnet qui l’a inspiré avec une note écrite de sa main, et on sait que « Mister Monnet of Cognac » était vraiment très, très proche des Américains. Qui plus est, Dean Acheson, le secrétaire d’Etat américain est venu à Paris le 8 Mai pour relire et corriger le projet. Autrement dit, ce que certains commémorent aujourd’hui, c’est un énorme mensonge et une imposture qui ont fait croire aux Européens qu’ils allaient construire une puissance indépendante et démocratique, face au bloc totalitaire de l’Est, capable d’imposer la paix. Or l’Europe n’est pas indépendante. Elle continue à être pilotée par les Etats-Unis notamment en raison du prétendu danger que constituerait la Russie. Il n’est pas interdit de penser que la priorité donnée par Trump à l’intérêt immédiat des Etats-Unis ne libère d’une certaine manière les Européens de cette dépendance. Par ailleurs, l’Europe est de moins en moins démocratique, puisque l’abandon progressif des souverainetés nationales au profit de la technocratie bruxelloise liée aux oligarchies des pays membres, est évidemment un recul du pouvoir des peuples, accusés de « populisme » dès qu’ils renâclent. C’est Delors qui vendit la mèche en 1999 : « Cette construction à l’allure technocratique, progressant sous l’égide d’un despotisme éclairé… » L’Europe est un engrenage auquel il est difficile d’échapper qui entraîne les peuples vers un destin qu’ils n’ont pas choisi. Est-ce qu’il s’agit de faire leur bonheur malgré eux ? Rien n’est aujourd’hui moins sûr ! Les Russes ont raison de fêter le 9 Mai. Pour les autres européens, la question se pose !

  • La France, pays de la préférence étrangère ?, par Christian Vanneste.

    En ce 10 Mai, jour des grandes catastrophes nationales, de l’invasion de 1940 à l’élection de Mitterrand, il n’y a aucune raison d’être joyeux, même si demain le confinement va ouvrir modérément ses fenêtres. Pour un Français qui a encore le sens de l’appartenance nationale, et qui pensait que la seule communauté qui vaille était la nation, riche de son histoire et de son identité, et dotée d’un Etat, certes coûteux et bureaucratique, mais capable de le protéger, et de faire valoir les qualités exceptionnelles du pays, l’épisode du coronavirus aura été une descente aux enfers avant l’heure.

    christian vanneste.jpgNon seulement, l’Etat le plus cher du monde n’aura pas été capable de le protéger contre la maladie, mais il aura au contraire incarné la chienlit dont parlait le Général : imprévoyant, brouillon, menteur, et finalement liberticide tout autant qu’homicide. Des pénuries de matériel sanitaire à la mise en oeuvre chaotique du déconfinement, en passant par la guerre entre les labos et le Professeur Raoult, rien n’aura été épargné pour gangrener, miner, ruiner la confiance que beaucoup de Français plaçait dans l’Etat sauveur. Inefficace et sans doute corrompu, l’Etat est tombé dans les mains d’une oligarchie dont M. Macron est la caricature accomplie : entre le petit monde de ses semblables réunis à la Rotonde, et la planète sans frontières où les mêmes se retrouvent, autour de leurs modes idéologiques, il n’y a plus de place pour le peuple français, les périphériques, les identitaires, les gilets jaunes, les admirateurs de Raoult, espèce en voie de disparition sur le grand marché aux hommes.

    Il fut un temps où le bon sens approuvait l’idée que chaque Etat, prioritairement, devait accorder une attention particulière à ses ressortissants, bref une préférence nationale, parce que dans le fond, c’était son « boulot ». Puis l’idée est devenue suspecte, chargée de relents pétainistes, acoquinée à l’extrême-droite, bref excommuniée, satanisée. Il a fallu qu’on relise Peyrefitte pour savoir que de Gaulle était clairement partisan de l’identité nationale, et de la préférence qui logiquement doit l’accompagner, en France, comme dans les autres pays d’ailleurs. » Que tous les peuples du monde forment des nations et soient protégés par des Etats qui coopèrent entre eux ». Un Etat doit avant tout protéger les siens, et cette protection recouvre aussi la garantie de l’identité : les Français sont « un peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Ces évidences semées dans les conversations du Général avec Peyrefitte à la suite du Conseil des ministres sont à comparer avec les absurdités débitées par celle qui occupe aujourd’hui la fonction d’Alain Peyrefitte au sein de l’Etat, une binationale française récente, qui n’hésitait pas à censurer une question sur l’agitation des banlieues : « Je préfère mettre le holà tout de suite.. Je vois bien le relent qui va très vite arriver. J’entends les dérapages de certains… » On n’insistera pas sur la curiosité linguistique qui consiste à voir une odeur, mais sur l’élimination péremptoire de la question. La même, peu après, annoncera le lancement d’un service « désinfox coronavirus » destiné à sélectionner la bonne information à partir de cinq médias orientés à gauche. L’idéologie « antiraciste » est au pouvoir. Elle ne combat pas le racisme. Elle nie la réalité et veut imposer ses préjugés aux Français. On mesure le nombre de marches descendues d’Alain Peyrefitte à Sibeth Ndiaye…

    Le ministre de la culture a annoncé le retrait de ce service de normalisation idéologique de l’information puis il a laissé sa place au Président qui ne perd aucune occasion d’offrir à nouveau ses talents de comédien, cette fois à ses camarades malheureux du spectacle, les intermittents. Déguisé, comme d’habitude, mais cette fois en moniteur de camp de vacances, en grand frère allumé par on ne sait quoi, il s’est livré à un bavardage présidentiel dont on retiendra surtout que sa préoccupation essentielle se porte sur les « jeunes », pas tous, non, mais ceux, binationaux qui ont du faire un effort particulier lors du confinement et sont privés de cette respiration qui leur permettait d’aller chaque année passer plusieurs mois au pays… Les victimes prioritaires du confinement seraient donc ceux qui sont venus vivre en France, mais préfèrent respirer ailleurs. Que les banlieues aient connu fin Avril des guets-apens contre les pompiers et les policiers est oublié au passage, et même excusé. On comprend pourquoi de nombreux policiers révèlent que des consignes leur sont données de ne pas trop intervenir pour éviter l’embrasement. Quand on compare cette inaction à la fureur procédurière contre les contrevenants bénins au confinement, et plus encore à la répression des gilets jaunes, on se dit qu’il y a deux poids deux mesures. On ne parlera pas encore de préférence étrangère puisque les banlieues sont habitées par beaucoup de Français, entre autres, mais lorsqu’on s’intéresse aux agressions récentes, et à propos desquelles la presse se montre très discrète, à Romans/Isère, à Colombes, à Montereau, à Toulouse, les auteurs un Afghan, un Tchetchène, deux Soudanais, réfugiés de pays où l’islamisme est effervescent et avec lesquels la France n’a guère de liens, ont bénéficié par leur accueil, par la tolérance judiciaire à leur égard, de ce privilège inversé.

    Des faits isolés ? Non ! Des cerises sur un gâteau que s’efforce de faire avaler à un peuple qu’elle méprise une élite dont la trahison est devenue une seconde nature. La France n’a pas fermé ses frontières. Ses voisins l’ont fait pour elle. Elle en a installé entre les départements en interdisant aux Français d’aller de l’un à l’autre et de faire plus de Cent kilomètres hors de leur domicile, mais cela ne s’appliquera pas aux étrangers, ni aux migrants pour aller chercher leur carte afin de percevoir leur allocation de demandeurs d’asile. Et si la maladie survient, « les vieux blancs malades » comme dit Eric Le Boucher, ne doivent pas être prioritaires. Pour une fois l’expression raciste est autorisée, et la discrimination facilitée..

  • Affronter rationnellement les dangers, mais se libérer de la peur !, par Christian Vanneste.

    « La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même, l’indéfinissable, la déraisonnable, l’injustifiable terreur qui paralyse les efforts nécessaires pour convertir la déroute en marche en avant. » Ces mots prononcés par F.D. Roosevelt le 14 Mars 1933 mériteraient d’être répétés aujourd’hui, car la peur n’est plus seulement la crainte d’une crise économique qui a tué la confiance, détruit les entreprises, volatilisé les valeurs monétaires et réduit des foules entières au chômage comme lors de la crise de 1929. Roosevelt est l’élu de la crise après trois présidents républicains « libéraux ».

    christian vanneste.jpgIl introduira de la planification, du contrôle, et une supervision de l’Etat et des Etats fédérés dans les domaines économique et social, bien loin toutefois de la dérive socialiste. Mais ce qui est le plus important en amont de cet interventionnisme qui a marqué l’histoire, c’est l’enveloppe éthique qui l’entoure. Elle est conservatrice, et même réactionnaire. Que dit Roosevelt ? « Nous devons rendre ce temple de notre civilisation aux anciennes vérités. » Il y en a trois : d’abord « la fausseté de la richesse matérielle en tant qu’étalon du succès », ensuite « notre véritable destinée n’est pas d’être secourus mais de nous secourir nous-mêmes, de secourir nos semblables », enfin, « la confiance… ne prospère que sur l’honnêteté, sur l’honneur, sur le caractère sacré des engagements… » Supériorité des valeurs spirituelles et morales sur les biens matériels et l’argent, responsabilité personnelle, confiance collective fondée sur des hommes intègres et responsables…

    Il n’est pas difficile de voir à quel point le monde dans lequel nous vivons est aux antipodes de celui que dessinait le président Roosevelt le jour de son investiture. Si nous nous trouvons devant une situation économique angoissante, non seulement en raison de la panne imposée à une grande partie de l’économie mondiale par le confinement, mais aussi à cause du caractère de plus en plus factice de la prospérité fondée sur la création monétaire et la consommation qu’elle facilite, la peur ne semble pas la conséquence de la crise, qu’elle entretient, mais sa cause première. Or, cette peur n’est pas accidentelle. Elle est, sous différentes formes, la marque principale de notre époque. La peur de la mort, raisonnable, et transcendée par les croyances spirituelles, est devenue irrationnelle dans nos sociétés matérialistes. C’est ce qui explique que des responsables politiques du monde entier ont pu imposer des contraintes sans précédent face à une épidémie inquiétante, certes, mais qui n’égale pas, et de loin, certaines qui l’ont précédée. Dans les Etats de culture occidentale, dont la population est vieillissante, le virus a suscité une panique que n’a pas diminuée l’idée que la mort fauchait davantage des personnes que leur âge approchait déjà d’une fin inéluctable. En Europe, cette crainte a suivi celle qui était née du terrorisme islamiste capable à tout moment d’assassiner à la kalachnikov, au camion ou au couteau, n’importe qui, n’importe où. En France, la peur du désordre et des violences liés à des manifestations avait été, entre deux, entretenue savamment par le pouvoir, et sur la planète, mais toujours en Occident plus qu’ailleurs, c’est la frayeur écologiste identifiée désormais à Greta Thunberg qui sévissait depuis un bon moment, soutenue par des dirigeants politiques, des instances internationales, et de nombreux médias… Difficile d’avoir peur de la peur dans un monde qui passe d’une peur à une autre comme on change de mode…

    Le résultat c’est la disparition de la confiance pourtant indispensable au bon fonctionnement d’une économie libérale et de pays démocratiques. La peur, loin d’engager à accroître la responsabilité des citoyens les conduit à se tourner vers l’Etat protecteur, à accepter les contraintes qu’il impose et bien sûr, non sans raison, à ressentir méfiance et suspicion devant l’inefficacité de ses dirigeants. La déception suscitée par les Etats engendre deux mouvements qui ne sont qu’en apparence contradictoires : déplacer les espérances de l’Etat vers les organisations non gouvernementales, réputées moins corrompues et plus éthiques, ou vers un gouvernement mondial, sauveur suprême. La vraie solution était celle de Roosevelt : ce sont les nations et leurs Etats qui doivent éteindre la peur et ils ne peuvent le faire que par l’exemplarité morale de leurs élus. On se rend compte à quel point le président français par effraction du printemps 2017 offre le contre-exemple du discours de Roosevelt… La richesse matérielle est bien pour lui l’étalon du succès, face aux gens qui ne sont rien : » Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » avait-il lancé comme si la réussite se résumait à de l’argent plutôt qu’à l’inventivité ou à la créativité qui peuvent de surcroît rendre riche sans que ce soit l’essentiel. La France a besoin de savants, d’ingénieurs, de chercheurs, de médecins etc… L’exemple de ces derniers montre que l’on peut réussir en exerçant le mieux possible son métier plutôt qu’en s’associant à de riches et « généreux » laboratoires. La réussite modeste et sereine du Professeur Raoult qui a fait face au péril sanitaire en soignant, et en contredisant ceux qui entretenaient la panique, est un excellent exemple ! Quant à la responsabilité et à la confiance, elles ont laissé place à une infantilisation systématique du peuple français, sur lequel on va faire tomber des milliards pour faire oublier les pénuries causées par l’imprévoyance du pouvoir, mais que l’on va aussi surveiller et contrôler davantage, et dont on va museler la liberté d’expression !

    « La seule réelle prison est la peur et la seule vraie liberté est de se libérer de la peur » disait Aung San Suu Kyi. Aux Français de méditer cette pensée et de se délivrer de ceux dont le règne les fait passer d’une peur à l’autre.

  • Les communautés de métier, diversité, par Frédéric Poretti-Winkler.

    On parle aujourd’hui de reflexe « CORPORATIF » pour indiquer une défense identitaire professionnelle, en général ce terme est devenu péjoratif mais autrefois on entendait : confrérie, ghilde, maîtrise, charité, hanse, collège, fraternité, jurande…
    Il reste difficile de donner une définition définitive tant les disparités existaient entre lieux, époque et professions…
    Devons nous parler du Moyen-âge ou du XVIème siècle ?
    « Vous avez le choix entre huit siècle d’histoire et entre plusieurs dizaines de provinces…D’une ville à l’autre et, dans chaque ville, d’une profession à la profession voisine, elles diffèrent plus que les amples bliauts du XIIIème siècle et les justaucorps collants du XVIème, que les draps riches et lourds des communes du Nord et les tissus légers du Midi moderne.»(E.Coornaert)

    frédéric winkler.jpgCelles-ci sont de vrais petites républiques autonomes dont les différences sont accentuées encore par le fait qu’elles soient réglés ou libres, c'est-à-dire jurés ou non. L’uniformisation n’est pas de rigueur. Les métiers jurés font des assemblées, le devoir du chef-d’œuvre, de la juridiction professionnelle, du droit du sceau, du contrôle de la production, avec plus de discipline…La différence essentielle entre juré et libre ne réside pas dans les conditions de travail mais dans les rapports avec l’Etat. « La réglementation est une garantie contre les excès de la concurrence, un gage de solidarité pour les producteurs.L’autorité en fait aussi le plus souvent une garantie pour les consommateurs, pour la collectivité.Mais elle y ajoute un autre gage de sécurité pour les premiers en élevant leurs communautés au dessus du droit privé, en leur donnant une personnalité juridique, d’ailleurs plus ou moins parfaite selon les cas, et en leur conférant une autorité propre sur leurs membres. » (E.Coornaert)
    On peut d’ailleurs faire un parallèle avec l’organisation territoriale entre ville franches et communes libres. Les métiers libres sont quelquefois plus contraignants que les métiers réglés. L’organisation autonome fonctionne par serment, qui à l’époque est respecté…Les métiers libres sont sous contrôle des pouvoirs publics ou religieux et leurs recettes sont versés sur un compte municipal ou à l’Eglise. Les chefs plaident avec un échevin ou un agent urbain. Il faut toujours se garder de prendre ses indications pour une stricte observance générale, on dira que ce sont les grandes lignes.Toute organisation dans l’ancienne France reste sur le modèle de la famille élargie avec le principe d’autorité…
    On trouve quelques révoltes sociales, les tisserands, les foulons et autres travailleurs de la laine, au XIIIème et XIVème siècle dans les Flandres. En France, grève des bouchers d’Evreux en 1244 (confrères de St Jacques) sous Charles VI au temps de Caboche et avec les canuts lyonnais en 1744…
    La France était alors hérissé de libertés bien réelles (devoirs avec droits et privilèges), on avait pas besoin alors de le marteler sur les mairies pour y croire. Nous sommes loin alors de l’univers gris des conflits incessants d’aujourd’hui…
    « Ne parlons pas de l’université parisienne du XIIIème siècle :maîtres et étudiants de la Montagne Sainte-Geneviève formaient alors une authentique corporation. Mais, au cours de l’ancien régime, on reunit parfois avec les corps de métiers, sous les mêmes noms de corps et communautés, les universités, collèges, chapitres, monastères et confréries et on tend, aujourd’hui, à allonger cette liste autrefois limitée : ensemble disparate, où les artisans pouvaient trouver, au vrai, des parentés inattendues à nos regards modernes. Leurs groupements sont confondus ainsi plus ou moins avec les « corps intermédiaires » qui contribuaient à assurer à la société d’autrefois hiérarchie et organisation. Ainsi associés à d’autres communautés, ils se rattachent, plus intimement encore qu’il ne paraît à première vue, à un aspect général de la société d’ancien régime, à ses tendances sociales, si différentes de l’individualisme du XIXème siècle. Ils témoignent bien de la place qu’elle accordait à l’homme, de l’idée qu’elle se faisait de la liberté, des rapports qu’elle établissait entre l’économie et les autres formes de la vie collective. »

    « Nous parlions, il y a un instant, des différences provinciales : elles imposent une discipline plus étroite dans le Nord, elles laissent plus de jeu à la liberté dans le Midi ;Toulouse et Montpellier en sont largement pourvues dès le XIIIème siècle ;Bordeaux, Nimes, Marseille se défendront encore au XVIIème siècle contre l’établissement de jurandes ; très tôt, les « chonffes » de Montbéliard, qui empruntent leur nom aux Zünfte, participeront étroitement à la vie artisanale allemande ; la vie corporative ne s’implantera en Franche-Comté qu’au XVIIème siècle. Au vrai, c’est d’une ville à la ville voisine que le décor change : de Saint-Omer, par exemple, à Abbeville, qui en est distante d’une vingtaine de lieues seulement, on passe d’un milieu industriel à un autre, d’une ville riche de traditions, de sève et de vigueur, et de libertés efficaces, à une ville longtemps médiocre où les corporations ont poussé plus tard, et moins librement. Mieux encore, dans la même ville, c’est successivement, métiers par métiers, que l’ambition est née parmi les travailleurs de constituer des corps autonomes ou que le moyen leur en a été procuré : à Lyon, où quelques communautés sont organisées dès la fin du XIIème siècle, c’est au XVème et au XVIème seulement que se propage la conquête corporative ; à Poitiers, c’est de la façon la plus irrégulière au cours de deux ou trois siècles, du XVème au XVIIème, qu’elle gagnera la plupart des professions. » (E.Coornaert)
    C’est un sujet très vaste et ces deux citations sont là pour expliquer qu’il ne faut pas systématiser la structure sociale de l’ancien régime.

    GREVE et CONFLITS
    Loin d'avoir tout inventer, comme nous essayons de le démontrer notre temps semble découvrir aujourd'hui ce qui hier était monnaie courante. La grève existait déjà sous Saint-Louis.Les organisations ouvrières s’organisent avec leurs Saints et fêtes chômés, leurs blasons avec privilèges et devoirs, leurs justice, police et coutumes.Quelques conflits naissent des rivalités entre maîtres et ouvriers car les premiers cherchent à se distinguer des seconds, nous sommes dans les temps dits classiques ou la bourgeoisie s’affirme, loin de l’humilité du Moyen-âge…
    _Maçons et ouvriers du bâtiment à Paris, 1660-62,
    _les papetiers en Auvergne, 1664 les garçons boulangers à Bordeaux, 1666-67 à Lyon…
    _Guerres et disettes en 1694.
    Plus tard il est important d’étudier les problèmes économiques liés aux temps de colères sociales comme l’inflation du système de Law de 1719 à 1721 et la déflation de 1724…
    Les artisans prennent l’habitude de se regrouper par profession et par rue (voir les noms de rues dans Paris…) présent. Un trafic intense se développe en Occident et l’aisance nouvelle permet à un marchand de St Omer de faire construire à lui seul, une Eglise…
    L’ascension des humbles se poursuit et certaines fois les consommateurs se liguent contre le monopole d’une corporation comme en 1267 à Pontoise avec les boulangers.
    _A Paris en 1250, les valets protestent contre les maîtres des foulons.
    C’est à la suite de ces divers conflits que St Louis demandera à Etienne Boileau de codifier les us et coutumes des métiers, jusqu’ici orales dans un livre. Cela n’empêchera pas d’autres conflits comme les tisserands contre les drapiers à Paris en 1270
    _ les valets contre les maîtres foulons en 1277-79.
    Frederic PORETTI - Winkler (Les Communautés de Métier, à suivre)

  • Agnès Buzyn devant la Cour de justice de la République : un vœu pieux ?, par Sabine de Villeroché.

    (Vu sur le blog de notre ami Marc Rousset et merci d'avoir relayé cet article)

    Sources : http://marcrousset.over-blog.com/

    https://www.bvoltaire.fr/

    « Responsables mais pas coupables » : un verdict qui pourrait redevenir d'actualité.

    55 : c’est le nombre de plaintes contre des ministres déposées à ce jour par des particuliers, associations et collectifs, selon le journal 20 Minutes. Outre des initiatives individuelles, ce sont des élus, des médecins, 31 détenus, un syndicat de magistrats et la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs qui, pour l’instant, demandent réparation pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « non-assistance à personne en danger » et dénoncent, pêle-mêle, le manque de dépistage et d’équipements de protection personnelle, la fermeture tardive des frontières, le manque d’anticipation, les conflits d’intérêts concernant les traitements médicaux et le maintien des élections municipales.

    1.jpgCette critique de gestion de la crise sanitaire aur, en quelque sorte, engendré un autre type d’épidémie : celui des recours devant les tribunaux.

    Le dernier dépôt de plainte de Claire Loupiac, veuve d’un médecin décédé de coronavirus contracté auprès de ses patients, devrait créer un précédent. Une victime de plus qui n’aura jamais obtenu, malgré ses demandes répétées, malgré les promesses, le fameux masque FFP2.

    Des lendemains difficiles se profilent. Pour Édouard Philippe, Olivier Véran, Nicole Belloubet, Murielle Pénicaud, Christophe Castaner ou , tous visés. Mais d’autres élus et responsables de structures comme les maisons de retraite, les hôpitaux, mais aussi des patrons de PME ou de grandes entreprises sont menacés de poursuites. D’où cette terreur des maires à la veille de la réouverture des écoles.

    Bien sûr, comme l’expliquait fort justement Nicolas Gauthier dans ces colonnes, la judiciarisation à l’américaine de notre société est un fléau en ce qu’elle paralyse l’action publique comme l’action privée. La crainte permanente des comptes à rendre devant la Justice annihile toute initiative personnelle et responsable. Les maires et employeurs soucieux du bien commun et de la reprise de l’activité sont tétanisés et c’est l’économie tout entière qui va en payer le prix. Mais pour certains responsables politiques comme Agnès Buzyn, les choses sont un peu différentes. Parce qu’elle a avoué son gros mensonge. Parce qu’elle a déserté alors qu’elle savait. Parce qu’elle a trahi le gouvernement et l’ensemble des Français. Parce que pèsent sur elle de lourds soupçons de conflits d’intérêts et d’avantages financiers. Et parce qu’il faudra bien, un jour, tirer toute cette affaire au clair.

    Seulement voilà : les responsables politiques ne sont pas traités comme le commun des mortels par la Justice. Seule la Cour de justice de la République est compétente pour juger les membres du gouvernement pour leurs actes qualifiés de crimes ou délits accomplis dans l’exercice de leurs fonctions. Une juridiction créée en 1993 pour une justice d’exception : composée pour l’essentiel de douze parlementaires et de trois magistrats, objet de beaucoup de critiques notamment pour son manque d’indépendance mais vouée à l’extinction. C’est, ironie de l’Histoire, Emmanuel Macron qui souhaitait la supprimer dans le cadre de la réforme constitutionnelle entreprise. Personne n’aurait beaucoup pleuré sa disparition. Il va falloir s’en contenter…

    Une instance juridictionnelle de sinistre mémoire : des années de procédures et d’enquêtes pour établir les culpabilités des responsables politiques dans l’affaire du sang contaminé. Des centaines de victimes décédées du VIH suite à des décisions politiques. 2.000 enfants hémophiles concernés et des ministres relaxés. Georgina Dufoix et Laurent Fabius « responsables mais pas coupables ». Un verdict qui pourrait redevenir d’actualité. Et une absolution totale de fait pour Laurent Fabius qui, quelques années plus tard, retrouvera successivement deux fauteuils de ministre : celui des Finances avec Lionel Jospin et celui des Affaires étrangères avec François Hollande, avant de finir actuel président du Conseil constitutionnel. Belle carrière !

    Épargnée, également, par cette justice d’exception, Christine Lagarde reconnue coupable de simple « négligence » dans l’affaire d’arbitrage de Bernard Tapie mais… dispensée de peine. L’ancienne directrice générale du FMI et actuelle dirigeante de la Banque centrale européenne aura même droit à une fleur : les juges, avec beaucoup de délicatesse, renonceront à inscrire sa condamnation à son casier judiciaire eu égard à sa « personnalité » et à sa « réputation internationale ».

    De quoi décourager bien des Français qui imaginent traîner en justice des responsables politiques comptables de leurs malheurs. Complexité des procédures, lenteurs, faibles chances de voir sa plainte aboutir (sur les 1.500 plaintes déposées par des particuliers depuis la création de la Cour de justice de la République, seules 40 ont véritablement été transmises au ministère public) et bonhomie d’une institution dont on se demande à quoi elle sert vraiment n’incitent guère à la combativité des justiciables.

    Qui n’auront plus que leurs yeux pour pleurer et le recours aux urnes ! Le dégagisme sans passer par les juges !

  • Déconfinement, Philippe Juvin: ”Si la France s’en sort aujourd’hui, c’est uniquement grâce aux Français, pas à l’État”.

    Source : https://www.atlantico.fr/

    Dans une interview donnée hier lors d’une visite dans une école primaire, Emmanuel Macron a déclaré que « nous avions réussi le confinement ». Il a ajouté que pour le déconfinement l’État devait « faire preuve de pragmatisme » et les Français de bon sens. Partagez vous ce point de vue ?

    Philippe Juvin : Par ces propos, le président joue son rôle de chef de l’État et je n’en suis pas étonné. En revanche, je ne partage pas son point de vue sur la question. Depuis le début de cette crise, l’État a montré son incapacité à préparer la lutte contre l’épidémie. Nous n’avions pas de stock stratégique, et l’État n’a pas montré sa capacité à mener la lutte contre le coronavirus. Les commandes de ce qui nous manquait et qui visiblement n’étaient pas en stock, n’ont pas été passées à temps. Le premier patient a été signalé fin janvier. Quand les premières commandes ont-elles été passées ? Si l’Etat avait été agile, il l’aurait été dans les jours qui suivent le début de la crise. Cela n’a pas été le cas. Ce qui a fait qu’un confinement indifférencié a été obligatoire, c’est que notre pays n’était pas préparé à la crise. Cette erreur ne doit pas être reproduite au moment du déconfinement. Si demain nous ne sommes pas capable de déconfiner massivement partout,  c’est que nous manquerons quelque part de masques, de tests ou de lits de réanimation. Je ne comprends pas qu’après deux mois de confinement, la question se pose encore. 

    Les seuls qui ont porté la lutte contre le virus, ce sont les Français. À tous les Français, on a demandé le lourd exercice de se confiner. Et il l’ont fait. Pourquoi leur a-t-on imposé ce confinement indifférencié? Parce que nous n’avions pas de masques, parce que nous n’avions pas de tests, parce que nous n’avions pas suffisamment de lits de réanimation. 

    Il serait faux de refaire l’histoire, comme Emmanuel Macron tente de le faire.

    La stratégie du gouvernement n’a-t-elle pas, à tort, trop infantilisé les Français ? 

    Malheureusement, il n’y a pas eu de stratégie de la part de l’État. Ni pour infantiliser les Français ni pour les responsabiliser. L’État navigue à vue, en improvisant en permanence. Ce sont les Français qui ont été extrêmement responsables. Si les Français n’avaient pas pris sur eux de se confiner, notre système de soin aurait explosé. Si la France s’en sort aujourd’hui, c’est uniquement grâce aux Français, pas à l’État. 

    Les sénateurs LR ont refusé de voter le plan de déconfinement proposé par le gouvernement.  En tant qu’élu LR, partagez vous cette position ?

    Je la comprends. Ce plan de déconfinement a été manifestement déposé sur le bureau des Assemblées et voté sans que les élus aient eu le temps de l’étudier. Cela a même été dénoncé par un certains nombres d’élus du parti présidentiel ! 

    De plus, ce plan présente de nombreuses contradictions et d’incertitudes, qui peuvent évidemment susciter l’insatisfaction des élus de l’opposition. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne souhaitent pas déconfiner.

    À vos yeux, les oppositions ont-elles réellement fait leur travail de contrôle de l’action de l’exécutif ? Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

    Un des grands problèmes du confinement, c’est que nous avons facilement abandonné un certain nombre de libertés. Lorsque vous vous apercevez que les tribunaux n’ont pas le droit de fonctionner, que les chambres parlementaires ne peuvent être réunies, tout cela dans un état de droit, c’est tout de même ahurissant ! Il serait extraordinaire de reprocher aux oppositions de ne pas avoir tenu tribune alors que c’est bien l’impréparation du gouvernement qui a provoqué la situation où la tenue de ces tribunes n’était pas possible.

    Il faut réfléchir à une stratégie offensive qui permette de compléter la stratégie du déconfinement. Dans Le Figaro, j’ai expliqué par exemple qu’il faudrait s’armer d’une réserve stratégique de lit de réanimation. Il faudrait également préparer la France d’après. Cela passe par la prise de décision d’un certain nombre de mesures, comme celle d’une attitude positive à l’égard de ceux qui entreprennent afin qu’ils viennent s’installer dans notre pays. La question de la souveraineté industrielle n’est que la conséquence d’un pays devenu hostile à la libre et à la bonne entreprise.

    Où est-ce que les oppositions peuvent porter le fer afin de faire sauter les verrous qui ont empêché une gestion efficace de la crise sanitaire ?

    Les gens qui dirigent le pays devraient à l’avenir s’entourer de gens qui savent, plutôt que d’une administration qui prétend tout savoir.  L’hyperadministration française nous a conduit à être sous équipés, sous préparés face à cette crise. Au sein de  l’hôpital public par exemple, il y a autant de poste prévus pour le personnel administratif que pour les médecins ! Un symptôme qui ne trompe pas… et sur lequel il faudra travailler en premier au sortir de la crise. 

    Le confinement était indispensable au point de vue sanitaire. Il aurait pu être partiellement évité si nous avions été préparé. Aujourd’hui, nous savons qu’il va avoir un coût considérable, que nous allons payer très cher et très longtemps. C’est un bon exemple pour l’avenir de ce que nous ne devons plus faire. Comme dans une guerre, l’impréparation coûte plus cher que ce qui nous aurait permis de l’éviter. Nous avons payé une inconséquence. J’espère qu’à l’avenir, nous garderons à l’esprit que l’absence de réactivité de certains, l’inconséquence de quelques autres, parfois les mêmes, nous ont conduits à une faillite humaine. C’est une tragédie qui était en partie évitable si nous avions été plus prévoyants et mieux gérés. Puisse cela nous servir de leçon.

  • Michel Onfray revient notamment sur le financement du Monde et de Libération...

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    (Après le texte sur le site Front Populaire de Michel Onfray que nous avons relayé hier, en voici un second qui enfonce le clou. Il est publié dans Valeurs Actuelles sous le titre : "Pédophilie, communisme, subventions... Michel Onfray démonte Le Monde et Libération").

    Michel Onfray a répondu à un papier “ordurier” du journal Le Monde par le biais de sa nouvelle revue Front Populaire. Le philosophe et essayiste ne mâche pas ses mots.

    Pour la sortie de la nouvelle revue Front Populaire de Michel Onfray, Le Monde a rédigé un papier « ordurier ». L’écrivain ne manque pas de tailler en pièces le journal. Il rappelle tout d’abord qu’il a été « créé en 1944 par Hubert Beuve-Méry, qui venait de l’extrême droite ». Lors du référendum de 1969, le directeur était contre le général de Gaulle et a ainsi contribué à l’évincer. 

    Michel Onfray n’hésite également pas à rappeler que le journal de référence n’a jamais écrit un seul article sur le premier président de la Commission européenne. Walter Hallstein, aux commandes entre 1958 et 1967, était un ancien « instructeur des soldats nazis ». « Trouverait-on un seul papier du Monde pour s’en indigner et, selon leur façon de ne pas raisonner, condamner de ce fait en bloc toute l’Europe de Maastricht ? », s'interroge-t-il.

    Dans les années 1970, la pédophilie… 

    Le Monde et le journal de gauche Libération relayaient en 1977 une pétition « pour soutenir trois pédophiles ayant abusé de trois victimes dont la plus jeune avait treize ans ». Une autre pétition sera publiée par la suite pour « dépénaliser le crime pédophilique ». Le Monde avait publié la liste des signataires - parmi lesquels plusieurs intellectuels de gauche - « Aragon, Sartre & Beauvoir, Barthes, Glucksmann, Deleuze & Guattari, Châtelet, Sollers, Henric, et mais aussi Jack Lang, Bernard Kouchner, etc ». C’est sans l’ombre d’un choc qu’on se rappelle du pédophile auto-proclamé Gabriel Matzneff, qui a rédigé la pétition. À l’époque, il venait de « publier un manifeste pédophile » intitulé Les Moins de seize ans. L’une de ses victimes, Vanessa Springora, a d’ailleurs publié récemment un livre sur sa relation pédophile avec l’auteur âgé à l’époque d’une cinquantaine d’années alors qu’elle n’en avait que 14. 

    Le communisme

    Toujours d’après la tribune incendiaire de Michel Onfray dans Front Populaire, on apprend que Le Monde supportait le communisme de Mao Zedong. Les contributeurs « Sollers ou Barthes ont pu vanter les mérites de ce régime en pleine Révolution culturelle », où plus de 20 millions de personnes seraient mortes durant cette période en Chine. « Jean Lacouture, plume du Monde lui aussi, ne ménage pas non plus son soutien au régime des khmers rouges. Le 17 janvier 1979, Alain Badiou publie Kampuchéa vaincra ! dans … Le Monde », poursuit-il. Le régime « va faire 1,7 million de morts, soit 20% de la population. Une broutille évidemment… » 

    Subventions

    Le journal ne se préoccuperait pas non plus de la provenance de ses subventions : « Le Monde n’aime pas que les idées, il aime aussi beaucoup l’argent et pas toujours l’argent propre : le livre documente tout cela jusqu’à la nausée. » Michel Onfray évoque un document nommé La Face cachée du Monde écrit par Pierre Péan et Philippe Cohen en 2003. « Daniel Schneidermann dira dans ce journal où il travaillait que ce livre soulevait un certain nombre de problèmes ; il sera licencié. »

    L’auteur de l’article épinglé

    Concernant l’auteur du récent article du Monde, Abel Mestre est lui-aussi dézingué. « Je n’ai pas fait d’enquête. On m’a juste signalé qu’il était au PCF », écrit Michel Onfray qui rappelle alors l’histoire du Parti communiste français. Selon ses recherches, « le PCF était contre l'avortement et la contraception dans les années 50. Pas question, disait le couple Jeannette Vermeersch et Maurice Thorez, que les ouvrières aient les vices des femmes de la bourgeoisie ! », ironise-t-il. Le parti était aussi « homophobe », aussi qualifié de « vice de la bourgeoisie ». Le fondateur de Front Populaire écrit : « Le parti affirmait sans rire que l’homosexualité n’existait pas en URSS – mais dans ses goulags. »

    Le PCF était « également anti-immigrés ». D’après Michel Onfray, Georges Marchais, qui est parti travailler pour les nazis en 1943 durant un quart de siècle, avait écrit en 1980 au recteur de la mosquée de Paris : « La présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés fait que la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes (…). C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. » Michel Onfray en conclut : « Tout ceci constitue ce que j’ai nommé l’impensé de la gauche. »

  • Le progressisme est l’ennemi du peuple !, par Christian Vanneste.

    Quand une nation affronte une guerre, un ennemi, la solidarité « mécanique », selon Durkheim, s’affirme, et le nombre des suicides diminue. La crise économique qui disloque une société entre ceux qui bénéficient d’un emploi garanti et les autres n’a pas le même effet. L’expérience d’une crise sanitaire doublée d’une crise économique ne peut évidemment être identifiée à une guerre. Le danger vital d’abord, social ensuite, conduira les membres d’une nation à juger leurs dirigeants selon l’efficacité des moyens employés pour les surmonter l’un et l’autre. Il y aura donc un soutien plus ferme de ceux dont l’action sera jugée positive. Il n’y aura pas d’union nationale.

    christian vanneste.jpgC’est ainsi que Mme Merkel a bénéficié des bons résultats allemands face au Covid-19, qui font oublier son aveuglement sur le risque migratoire. La situation est très différente en France, car l’épreuve, mal « gérée », loin de favoriser l’unanimité a renforcé un clivage mondial vécu avec plus d’intensité dans notre pays.

    Ce clivage est celui qui oppose une « élite » progressiste à des peuples conservateurs, le progressisme à ce que les progressistes qui dominent les médias appellent dédaigneusement le populisme. La concentration des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques dans notre vieux pays d’hypercentralisation jacobine, a toujours renforcé le poids de l’idéologie dominante, inoculée par l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, et la presse de « référence ». Le « Monde » trône dans tous les CDI… L’élection de M. Macron en 2017 a placé à la tête du pays une caricature de ce progressisme, réunissant l’ENA, la Haute Fonction Publique, les « cabinets », et la Banque d’affaires…. Impossible de dire mieux ! Michel Onfray souligne que l’un des ouvrages placés en exergue sur une photo du chef de l’Etat, celui d’André Gide contenait « L’Immoraliste ».

    Le progressisme repose sur une double confusion qu’on trouve déjà chez Condorcet. Les progrès scientifiques et techniques sont indéniables. Mais, première confusion, ils seraient globaux et ne mettraient pas de terme à la « perfectibilité de l’Homme ». « Nos espérances, sur l’état à venir de l’espèce humaine peuvent se réduire à ces trois points importants : la destruction de l’inégalité entre les nations ; les progrès de l’égalité dans un même peuple ; enfin le perfectionnement réel de l’Homme ». On sourit en relisant cet auteur conduit au suicide dans sa prison de Bourg-l’égalité ( redevenu Bourg-la- Reine), après avoir été pourchassé et arrêté par plus révolutionnaire que lui. Le nom d’alors de la ville est un détail cocasse. Ceci se passait sous la Terreur, en 1794. Plus de deux cents ans après, l’égalité entre les nations ou entre les Français, le perfectionnement réel de l’homme n’ont pour le moins pas progressé à la même vitesse que  la technique. Nous ne vivons pas dans le monde qu’il connaissait. Nos moyens de communiquer, de nous déplacer, de produire, d’échanger, de nous soigner sont infiniment supérieurs. Mais l’Homme s’est-il perfectionné ? A-t-il fait progresser l’égalité entre les peuples et les membres d’une même nation ? Evidemment, non ! Seconde confusion, le progrès une fois perçu doit se poursuivre de manière continue, linéaire jusqu’à l’idéal.  » Il arrivera donc, ce moment où le soleil n’éclairera plus, sur la terre, que des hommes libres ». A nouveau, sourire ! Non seulement la liberté n’a pas conquis la planète, mais elle régresse dans notre pays, en raison des « états d’urgence » à répétition, et des restrictions constantes à la liberté d’expression. La technologie perfectionne même le contrôle et la surveillance. L’idée que l’Histoire n’est pas linéaire, mais cyclique, et qu’un mouvement inverse à celui du passé récent peut s’y produire, devient de plus en plus crédible. A regarder les résultats économiques de la France, le mot de « déclin » s’impose. A regarder sa cohésion sociale, l’état d’esprit de ses habitants, son rayonnement dans le monde, c’est celui de « décadence » qui se profile.

    Il est frappant de constater que dans notre pays une minorité privilégiée continue à croire au progrès dont elle se réserve plus ou moins consciemment les bénéfices, et qu’un nombre grandissant de Français en doutent. Ils n’ont pas vécu le confinement de la même manière, n’ont pas la même vision de l’avenir que la caste qui dirige le pays. Celle-ci continue à imposer son idéologie et ses priorités alors que la masse s’en éloigne chaque jour davantage. Durant la crise sanitaire, l’ignorance et le mépris du peuple se sont affichés sans vergogne, sans doute par aveuglement. Deux exemples : le pouvoir a utilisé l’épisode pour promouvoir ses lubies idéologiques. Il a sorti les détenus de prisons et les clandestins des lieux de rétention, pendant qu’il confinait les Français. Il a maintenu les demandes d’asile. Il a allongé les limites de l’avortement jusqu’à trois mois, comme si l’insuffisance des naissances n’était pas prioritaire par rapport à ce « droit’ magnifié par l’idéologie. La ministre de la Justice s’est félicitée de la diminution du taux de « surpopulation carcérale » alors que celui-ci n’est du qu’à l’insuffisance des cellules, et non à l’excès de répression. La comparaison avec nos voisins est humiliante.

    Second exemple : la gestion de la crise sanitaire et le barrage institutionnel face à la thérapie « marseillaise » de Raoult. Sous prétexte de favoriser la recherche d’un vaccin, ou de nouvelles molécules spécifiques au Covid-19, on a gêné voire interdit l’usage de cette thérapeutique, entravé la liberté de prescrire des médecins, et sans doute entraîné des décès évitables. Le renvoi chez soi, la non-admission à l’hôpital de patients âgés, condamnés à une absence de traitement efficace sont des crimes, liés certes à la pénurie mais aussi à l’idéologie et aux accointances de la classe dirigeante. Les cénacles parisiens pensaient recherche, découvertes à plus ou moins long terme des laboratoires, comme pour le Sida. A Marseille, Raoult testait, soignait et guérissait le plus souvent avec des remèdes anciens et peu coûteux des malades atteints par une épidémie nouvelle, mais pas exceptionnelle. Raoult ne croit pas comme Condorcet que « la durée moyenne de la vie augmentera sans cesse », mais pense que l’expérience et les molécules du passé doivent être utiles à tous les malades sans discrimination… Ses adversaires « progressistes » étaient favorables à des expérimentations comprenant un « groupe témoin », c’est-à-dire des gens que l’on ne soigne pas. Cela est révélateur : le progressisme élitaire se soucie peu d’égalité, peu de liberté, peu de la vie des « vieux blancs » comme on dit maintenant. Il se contente de régner et d’écraser ce qui lui résiste….

  • Écriture inclusive: une obsession pathologique. Elle était une fois en 2020... par Didier Desrimais.

    Concours d'éloquence 2018 à la Fondation des Femmes

    Capture d'écran Youtube / Chaîne de France Culture

    Source : https://www.causeur.fr/

    Vous trouviez déjà l’écriture inclusive indéchiffrable? Vous n’avez encore rien vu! Étoile montante de la galaxie néo-féministe, Typhaine D se lance dans une profonde réforme de notre bonne vieille langue patriarcale.

    Avis aux lecteurs : ne touchez pas aux boutons de vos appareils. En écrivant cet article nous avons respecté l’orthographe féministe proposée par la personne qui en est la promotrice.

    5.jpgTyphaine D est « autrice, metteuse en scène, professeure (ou professoresse, ou professeuse, ça dépend des jours) de théâtre ». Un matin, se levant du pied gauche, elle a décidé qu’il fallait « démasculiniser le langage » et créer une « langue féministe », ce à quoi elle réfléchissait « depuise des années ». Du coup elle a « inventée la concepte de “La Féminine Universelle” », a ajouté des « e » un peu partout, histoire de bien féminiser la langue, et a donc « toute naturellemente » remplacé le « Il était une fois » des contes par « Elle était une fois ». Toute naturellemente mais pas toute intelligemmente, pour écrire comme Typhaine D : le « Il était » de « Il était une fois » ne désigne aucun masculin mâle mais est une locution impersonnelle attendant un complément, ici « une fois », mais qui aurait pu être « un petit navire ».

    Hommage Femmage lyrique dans L’Humanité

    Typhaine a écrit une tribune dans L’Humanité du 19 mars 2020. C’est involontairement drôle et désolant à la fois. Avec le sérieux des grands malades ou des “docteurs graves”, elle y explique qu’en « retirant ce “Il” » (celui de « Il était une fois »), elle a fait des « trouvailles insoupçonnées. […] Pour enfin Noues rendre Femmage ! ». « Outillée d’une langue apte à Noues rendre justice, que je nommais à la « Féminine Universelle », ainsi parlante française, je pouvais remettre à l’endroit des contes de fée-ministes… », gribouille encore Typhaine dans un accès de fièvre et avec l’humour d’un panzer.

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    https://www.facebook.com/Page.TyphaineD/photos/a.10150944226618002/10157208074158002/?type=3

    Sont bien entendu évoquées la « culture du viol » et la « propagande des violeurs ». Il est conseillé de ne plus lire Nabokov mais Annie Ernaux, et, comme attendu, de ne pas aller voir les films de Polanski. Le thermomètre encore à la bouche, Typhaine marmonne : « Femmes, noues avons été contraintes à penser désirer leurs violences, en hétérocaptivité. »

    Symptômes avant-coureurs

    Proche de l’encéphalite aigüe, la patiente conclut sa tribune : « Elle était une fois, une brillante Princesse et une puissante Sœurcière, qui s’aimaient de tout cœur… C’est belle ! »

    Tout médecin digne de ce nom est en droit de se demander s’il y avait des signes avant-coureurs à cette forme démente de féminisme pathologique. Après avoir consulté le dossier de Typhaine, nous pouvons confirmer que oui, il y avait.

    En 2017, à l’occasion du concours d’éloquence du Collectif Droits Humains pour Tou.te.s (si, si, ça existe), Typhaine D a écrit et interprété un texte intitulé « La Pérille Mortelle » qui commence ainsi : « Messieurs, Mesdamoiseaux, Mesdames ! Mes chères commatriotes ! Oyez Oyez ce « Conte à Rebours » ! Très à rebours même, un conte… à régler ! Ça va donc saigner ! (Régler, saigner : évocation menstruelle, comme on dite, “de la meilleure goûtte” ! Voilà qui apporte un peu de couleur, de matière, de musc, à une introduction digne de ce nom. Je Voues la conseille, en conférence, ça faite toujoures sa petite effête !) » Est-il nécessaire de commenter ?


    Fièvre hautement contagieuse

    En 2018, Christiane Taubira (oui, la même qui se targue de défendre bec et ongles la langue française) lui a remis le prix Gisèle Halimi. Il faut dire qu’à cette occasion, grâce à son texte d’une « sororité » inouïe, Typhaine a mis un grand de pied aux c… de tous les « princes charmants » imaginaires qui ne servent que la cause des violeurs réels à cause du « continuum des violences masculines » débusqué jusque dans la chanson Un jour mon prince viendra. Tout le monde suit ?

    Le compte Twitter de Typhaine signale qu’elle est également végane. Le déficit en protéines animales pourrait expliquer bien des choses, en particulier le fait que quand elle parle d’elle, elle écrit « moie ». Elle ajoute le « e » qui lui manque. Celui d’escalope, celui d’entrecôte. Mais pas celui d’andouille.

    Ne pas oublier que le trouble dont souffre Typhaine est possiblement contagieux. Sur son compte Twitter, des amies et patientes demandent : « Pourquoi dire “il pleut” alors que “la pluie” ? Pourquoi dire “il neige” alors que “la neige”? » Essayer de leur expliquer qu’ici le pronom « il » est ce qu’on appelle un sujet apparent (qui ne désigne aucune réalité), et que les verbes pleuvoir ou neiger sont ce qu’on appelle des verbes impersonnels, ne servirait pas à grand-chose. Le mal est profond et la recherche scientifique a d’autres chats à fouetter en ce moment. Mince, j’ai failli écrire « d’autres chattes à fouetter ». Simple réflexe de vicelard ou premier symptôme de cette nouvelle pathologie linguistique ?

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    https://www.facebook.com/theatre.deguyancourt/?fref=mentions

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  • Avantages du désastre, par Radu Portocala.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Le monde d’après, promesse ou une menace ?

    Le monde d’après. Ces mots qu’on prononce de plus en plus souvent, avec une sorte de révérence presque religieuse, sont-ils une promesse ou une menace ? Ils prétendent se dresser comme une porte entre les temps : il y a eu celui d’avant la maladie et il y aura celui d’après la maladie, de même que nous parlons d’un avant et d’un après le déluge. Ils donnent à ce mal éphémère la signification d’un cataclysme qui a brisé l’histoire.

    radu portocala.jpgLe monde d’après… L’humanité a été placée sur son lit de mort et, à son chevet, des faux prêtres aux yeux luisants susurrent inlassablement ces mots, telle une extrême-onction dévoyée. À ceux qui se demandent si le moribond sera voué à l’enfer ou au paradis, il faut répliquer par une autre question : y aura-t-il désormais une vraie différence entre les deux ? N’oublions tout de même pas qu’au fil du temps, des visionnaires ont déjà proposé, ici et là, des paradis infernaux, et que nous sommes encore, bien trop souvent, harcelés par des prophètes à l’inspiration douteuse.

    De cette maladie est peut-être censé naître le Monde nouveau qui agite depuis trois ans les rêves d’Emmanuel Macron – ce monde où, nous assure-t-on avec sévérité, plus rien ne sera comme avant.

    Nous entrons, donc, dans un temps qui sera fait de rigueurs. « La confiance n’exclut pas le contrôle » annonçait Christophe Castaner, citant – peut-être même sans le savoir, ce qui ne fait qu’augmenter la violence du propos – une des pensées glaçantes de Lénine. Il y a là une absurdité et une misère. Atteint d’une affection rare, qui lui fait voir les choses à l’envers, le pouvoir nous informe par la voix de son ministre de l’Intérieur qu’il nous fait confiance. Après trois ans à la tête de l’État, ces gens n’ont pas compris que ce n’est pas à eux de nous faire confiance, mais à nous de leur accorder la nôtre, et que si, par erreur, ils ont gagné celle d’une minorité, ils sont en train de la perdre. Voilà pour l’absurdité – qui, sous-entendant que le peuple est le subordonné du pouvoir, frôle une arrogance à la fois insupportable et dangereuse.

    Pour ce qui est de la misère, elle est et sera multiple. Le contrôle, d’abord – cette obsession primordiale d’Emmanuel Macron et des siens. Un pouvoir sans intelligence, assis sur une légitimité bancale, ne peut tenir que par l’encadrement de la société. Après les lois de censure, la maladie semble avoir été offerte comme un don inattendu à nos chefs. Elle leur a permis, d’abord, de mesurer les limites de notre obéissance. Entre prohibitions et contraintes, l’expérience leur a donné satisfaction. Ils sont contents de nous.

    « Cette maladie a mis le monde à genoux », disent-ils, pour pouvoir ensuite prétendre : « Maintenant, nous allons le reconstruire à notre idée ». Pourtant, le monde n’a pas vacillé à cause de la maladie ni des 300 000 morts enregistrés dans 187 pays (en 2017, la grippe et les maladies respiratoires qu’elle entraîne ont fait quatre fois plus de victimes), mais par la faute des décisions ineptes qui ont été prises, faites de mensonges, d’entêtements, d’incohérences, de cafouillages – et, par-dessus tout, d’une formidable incompétence. Le Monde nouveau, si nous le laissons advenir, sera le résultat de ces ratages et portera leur marque.

    Une mystique de la catastrophe

    En France, le pouvoir a profité de la maladie pour concevoir une étrange mystique de la catastrophe. De ce malheur qu’il affirme sans pareil, il peut nous ramener à la lumière – mais ce sera sa lumière, et il nous faudra suivre la voie qu’il nous indiquera d’autorité. Il se démène pour notre bien – tout système autoritaire le clame et s’en justifie –, nous pouvons donc, au moins, lui faire témoignage de notre reconnaissance en nous pliant à ses injonctions.

    Dans le Monde nouveau il faudra avoir peur, car la peur est l’acolyte le plus précieux des régimes qui cherchent à soumettre. Les chefs la prescrivent, les fonctionnaires de presse la propagent et l’entretiennent – les résultats de l’essai, ces derniers mois, sont probants. Il faudra aussi se laisser surveiller, et puisque la bonne cause sera invoquée, peu s’aviseront à protester au risque du châtiment et de l’opprobre. Chaque alarme, fût-elle fausse, conduira à des restrictions, auxquelles nous nous habituerons à tel point qu’il sera difficile de s’apercevoir quand elles deviendront définitives. En fin de compte, nous serons toujours en faute : contre les règles sanitaires, contre les oukases écologiques, contre les normes de plus en plus rigides du politiquement correct, contre la vérité officielle – et nous serons heureux quand le pouvoir magnanime omettra, de temps en temps, de nous punir. Car le Monde nouveau sera austère et implacable.

    C’est par ces moyens seulement que la prophétie qui veut que plus rien ne demeure comme avant pourra se réaliser. Il aura fallu une maladie pour que nous fassions un pas de plus vers l’étouffant Bien total.

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  • France ”sous cloche” Insécurité par temps de confinement : les leçons d’une expérience inouïe pour les criminologues, pa

    Source : https://www.atlantico.fr/

    L'expérience du confinement aura été très instructive. Ce que la criminologie a appris du confinement prendra des mois à se cristalliser, à pouvoir s'écrire. Les principaux enseignements concernent l'emprise territoriale et la réactivité du banditisme périurbain.

    La physique connaît les expériences sous "cloches à vide" : par exemple, on créé le vide dans un espace pour y étudier la propagation du son. Pratique bien sûr inaccessible aux sciences humaines, surtout à échelle continentale. Un pays entier - l'Europe même ! - sous cloche à vide ? Les voies et artères d'un pays ; ses espaces urbains ou ruraux ; ses paysages, côtes et mers, vides d'hommes, soixante jours durant ? Impossible - exclu même des songeries hallucinées d'un savant sous LSD ou d'un dictateur mégalomane.
     

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    1.jpgOr c’est ce que le confinement du 16 mars au 10 juin a soudain (presque) imposé au monde développé. Cas inouï pour la France qui n’a jamais rien subi de tel en trois siècles – sauf peut-être, l’Île-de-France, au début de l’occupation allemande (juin-juillet 1940).Immense et inespéré laboratoire, cette France « sous cloche » permet aux sciences humaines ou naturelles de riches observations -l ‘épidémiologie, bien sûr ; mais période plus féconde encore pour la criminologie. Voici comment et pourquoi. 

    Discipline transversale, la criminologie intègre d’autres sciences humaines : philosophie (violence… peur…) ; histoire ; psychologie (passage à l’acte du criminel, etc.). Plus la sociologie (étude des entités illicites – clandestines), la statistique (mesure des infractions) ; enfin, la réponse sociale (critique des politiques criminelles, lois pénales, etc.). 

    Face aux autres sciences humaines, la criminologie subit cependant une additive et vaste difficulté : sans trêve et de leur mieux, ses sujets d’étude camouflent qui ils sont, ce qu’ils font et ce qu’ils manipulent : flux financiers, biens et services illicites, etc. L’économie ou la psychologie regorgent certes de cas où l’approche du réel est passivement ardue. Mais en criminologie, ce réel est activement caché : là est toute la différence. Toujours et partout, le crime parasite la société et l’économie légales et légitimes ; le deal de stupéfiants, les vols avec armes, le contrôle des fiefs criminels, le proxénétisme, les effractions, le racket, etc. Doivent être noyés dans la foule ; ce d’abord, dans l’espace urbanisé. De même pour toute logistique illicite : comment infiltrer des migrants clandestins en masse, ou des tonnes de stupéfiants, dans des ports confinés ou sur des autoroutes vides ? Impossible bien sûr. Vides d’habitants, les rues, autoroutes, places et quartiers de la plupart des villes d’Europe, désormais balayés jour et nuit par des caméras de surveillance, rendent l’activité criminelle de voie publique difficile voire impossible.  

    4.jpgPire encore : d’usage imperceptibles sans efforts massifs, ces signaux faibles et ruptures d’ambiance permettant le décèlement précoce des dangers et menaces sont aisés à repérer dans un monde « sous cloche ». Ce, en temps quasi-réel, privant le milieu criminel ou terroriste d’un classique atout de décalage temporel : dans le monde « normal », les bandits vont vite et les bureaucraties d’État sont lentes et lourdes.

    En temps de confinement, rien de tel : tout peut se repérer, et vite. Ce que la criminologie a appris du confinement prendra des mois à se cristalliser ; à pouvoir s’écrire. D’ores et déjà cependant, deux premier enseignements sur l’emprise territoriale et la réactivité du banditisme périurbain, d’habitude immergé dans des quartiers inaccessibles aux non-résidents et aux forces de l’ordre. 

    EMPRISE

    Fin mars, des journalistes veulent jauger le confinement, la vie sociale, etc., d’une cité « chaude » du nord de Marseille.  Récit : « Un chouf[guetteur prévient de notre arrivée…Notre voiture, repérée sur le champ… D’autres « jeunes » observent à distance, prêts à intervenir… Avenue X trois « jeunes » masqués gèrent le barrage… Un journaliste interroge un habitant… Des guetteurs viennent écouter… une dizaine autour de nous, agités, intimidants… Nous partons vite, pourchassés par deux véhicules jusqu’à l’autoroute ». 

    Flagrant dans le vide ambiant, tel est le durable ordre paramilitaire imposé à des centaines de quartiers en France ; surtout, ceux restés calmes lors du confinement, du fait justement de l’emprise criminelle. Selon le classement même du Renseignement territorial, la France métropolitaine compte 58 quartiers et « grands ensembles » de niveau 1, les « Quartiers sensibles de non-droit » et 160 de niveau 2, les « Quartiers sensibles très difficiles ». 218 territoires au total dont la moitié au moins subit l’emprise de l’ordre paramilitaire ci-dessus décrit. Ordre qui suppose forcément une hiérarchie, des fonctions distinctes, une planification – la définition même du crime organisé par les instances internationales. Reste le partage de l’argent illicite généré. Et quel argent ! Pour les demi-grossistes livrant ces territoires par quantités de 50 à 300 kilos, la vente de trois tonnes de cocaïne procure de 70 à 100 millions d’euros. Or notre myope ministère de l’Intérieur et ses journalistes-chouchous font mine de s’affoler de quelques pétards, d’une agitation somme toute banale – mais ignorent au quotidien la présence en France de plus de cent impénétrables fiefs criminels, générant ces fortunes. 

    RÉACTIVITÉ

    En France, le cannabis du Maroc et la cocaïne du nord de l’Amérique latine sont les stupéfiant-rois. Or à la mi-mars, désastre pour les importateurs de ces narcotiques, désormais associés : des frontières bouclée au sud (Maroc, Espagne) et au nord (Pays-Bas, Belgique). Fin des vols internationaux, donc du trafic de « fourmis « infiltrant la cocaïne en France. Le deal de rue s’arrête, hors cités criminalisées. Ailleurs, des dealers et clients sont sous l’œil des caméras, suspectes présences dans le vide ambiant. L’offre et la demande des stupéfiants en panne : fort risque pour les caïds de quartiers où nombre de familles et clans vivent des trafics illicites. Or tous s’adaptent vite au nouvelles « normes de marché »: livraisons pour les « bons » clients; trafic rabattu sur le fret maritime et les camionneurs qui livrent les populations confinées en biens essentiels. Là, encore et toujours, obligation d’une architecture transnationale hiérarchisée, dotée de capitaux massifs, d’un strict et clandestin partage des tâches ; enfin, d’une capacité de prévision et de réaction aux obstacles, pour maintenir la fluidité du trafic et l’optimale rentrée de l’argent. 

    Au bout du compte, une emprise et une réactivité hélas supérieures à celle des autorités françaises, regrettent (discrètement) ceux qui, dans l’ombre, pistent ces trafiquants.

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    Xavier Raufer

    Docteur en géopolitique et criminologue.

    Enseignant dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin)  

  • L’injonction de Jeanne après la victoire de Patay, en route pour Reims : « maintenant partons » !

    Statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides - Paris

    Par Henri BEC

    Discours prononcé devant la statue de Jeanne d'Arc place des Pyramides à Paris, dimanche 12 mai, à l'issue du Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc. Henri Bec est président de la Restauration Nationale Action française.

     

    3627674999.jpg1429 – 2019 : Il y a 590 ans la petite bergère de Domrémy, écoutant Sainte Catherine, Sainte Marguerite et l’archange Saint Michel écrivait aux Anglais : « je suis envoyée par Dieu, le Roi du ciel, pour vous bouter hors de toute la France ».

    Oui, la France était alors à la merci de l’ennemi héréditaire aidé par la fourberie des chefs bourguignons, parce que l’étranger a toujours été prêt à s’approprier le royaume des lys avec le renfort des ennemis de l’intérieur. La situation du dauphin Charles était désespérée, entouré de quelques fidèles ou de conseillers qui ne manquaient pas de se quereller. La France était sur le point de sombrer.

    Contournant tous les obstacles, religieux, politiques et militaires mis sur sa route, Jeanne se rend d’abord à Bourges reconnaître le futur roi, prend la tête de son armée, délivre Orléans, et conduit le dauphin au sacre de Reims.

    Et la belle dynastie capétienne allait régner encore 360 ans, faisant de ce pays un modèle d’équilibre, de sagesse et de paix, sous la même constitution établie au cours des siècles avec patience et intelligence. L’autorité indépendante du haut avait permis l’exercice de toutes les vraies libertés en bas et l’explosion du génie français, synthèse unique de la sagesse grecque, de la rigueur romaine et de la beauté catholique.

    Qu’est devenu ce beau royaume de France ? Après cinq républiques, vingt-deux textes constitutionnels plus savants et inefficaces les uns que les autres, de présidents de droite en présidents de gauche, en passant comme aujourd’hui par un président déconnecté des réalités, englué et piégé dans les nuées abstraites de ses illusions européennes et mondialistes, le pays s’enfonce, comme au XVe siècle, dans un déclin qu’une classe politique lâche et pleutre se plait à ignorer.

    La maîtrise des pouvoirs régaliens fondamentaux, justice, diplomatie, sécurité, monnaie a été honteusement abandonnée à de puissantes et maléfiques forces apatrides. Les prosélytes du vivre ensemble, de la démocratie universelle et autres « valeurs de la République » ne se livrent à rien d’autre qu’à la liquidation de nos forces vives entre les mains de la fortune anonyme et vagabonde et de dangereux envahisseurs que seule une cécité volontaire empêche de voir,  collaborateurs félons et parjures d’ennemis pourtant parfaitement identifiés.

    L’ennemi est en effet à nos portes, pire il est déjà dans nos murs. « L’islam, cette religion monstrueuse, disait déjà le grand Bossuet, a pour toute raison ou ignorance, pour toute persuasion que la violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers ».

    L’histoire nous apprend que les migrations de masse ont toujours été plus dangereuses que les conquêtes militaires. Cette occupation progressive que nous subissons dans le plus grand et mortifère silence, est même présentée comme « une chance pour la France ». C’est là comme ailleurs la subversion généralisée de la réalité, des jugements de simple bon sens et des saines notions de politique naturelle. Le mal est devenu le bien, le laid a remplacé le beau, l’erreur s’est substituée au vrai.

    La nation protectrice se dissout dans un mondialisme mercantile et dans une Europe sous direction allemande. Notre colloque d’hier en a apporté une nouvelle et claire démonstration.

    Et ce n’est pas aujourd’hui dans l’Église, dont le pasteur se livre à de dangereuses déclarations et à de regrettables manœuvres, que nous pouvons trouver un réconfort à nos angoisses. Espérons, de ce côté là aussi, des jours meilleurs.

    Alors reprenons encore et toujours la leçon de Jeanne, dont Maurras disait qu’elle était « le chef d’œuvre de l’intelligence limpide ».

    Beaucoup ont voulu et veulent toujours se l’approprier en oubliant, volontairement ou pas, sa leçon essentielle. Génie militaire certes mais aussi et peut-être avant tout, génie politique. Après avoir délivré Orléans, pressée par ses compagnons de partir conquérir la Normandie et la flotte anglaise, Jeanne refusa. Écoutant la consigne des anges, elle avait compris qu’il était d’abord nécessaire de rétablir l’ordre politique, de retrouver l’institution naturelle et légitime avant de se lancer dans d’aléatoires aventures militaires : d’abord le roi. La marque essentielle de son œuvre politique fut de reconnaître, affirmer, annoncer et consacrer le Roi légitime.

    Jeanne d’Arc illustre la grande leçon que notre maître n’a cessé de professer : politique d’abord. Qui le dit à part nous ?

    À ce peuple de France, à ce pays réel image des multiples fractures de la société qui erre sur nos ronds-points depuis des mois, sans savoir d’où il vient sans savoir où il va, abandonné par une oligarchie apatride et maléfique, sans projet politique ordonné, nous lui disons que nous avons et l’explication et la solution. La représentation de nos instances élues n’est plus crédible, l’autorité du sommet de l’État est désormais une pure illusion. La France n’est plus ni gouvernée ni administrée. La question politique est plus que jamais posée.

    Et c’est pourquoi, tout naturellement à ce stade de mon propos je me permets en notre nom à tous d’adresser un message d’amitié au prince Jean mais surtout un message d’espoir à celui qu’il est désormais, Mgr le comte de Paris, héritier de notre dynastie nationale, lui redisant que les royalistes de l’Action française restent toujours à son service pour l’accompagner dans la mission de salut public dont il est investi. « Le solide honneur de la France, disait Maurras, est de se prévaloir de la plus belle des races de rois. »

    Notre Action française, la plus ancienne école politique du pays parce qu’elle ne règle pas son existence et son action sur des compétiteurs de circonstances, sur des voyous de passage pour reprendre l’expression de Léon Daudet, est désormais en ordre de marche. Notre magnifique défilé d’aujourd’hui, nos bannières, nos chants sont la marque de notre dynamisme et de notre résolution, notre unité retrouvée le signe de notre détermination.

    Mes chers amis, faisons nôtre l’injonction que Jeanne adressait à ses compagnons après la victoire de Patay, en route pour Reims : « maintenant partons ».

    Oui, partons nous aussi vers Reims, accompagnés par la cohorte de nos prestigieux prédécesseurs, vous les plus anciens qui êtes toujours là parce que l’espoir politique ne vous a jamais abandonné et vous, les nouvelles générations qui allez prendre la relève, vous à qui plus spécialement je veux rappeler en ce jour de mémoire la leçon de Maurras :

    « Jeune Français vive la France, mais pour que vive la France, jeune Français, vive le roi ». 

  • Gilets jaunes : cette fois c’est différent. Reportage de Politique Magazine au coeur de l'actualité

     

    photo-14-450x600.jpgNotre reportage dans la manifestation Gilets jaunes du 24 novembre le prouve : c’est la France profonde qui s’est montrée ce jour-là. Une France qui durcira sa contestation car elle n’a plus le choix. 

    Ils sont venus de toute la France pour montrer leur ras-le-bol. Leur but ? Obtenir gain de cause. Hors de question, pour cette France qui bosse et a du mal à boucler ses fins de mois, de faire machine arrière. « S’il le faut on reviendra », nous ont dit plusieurs manifestants. Peu de Parisiens dans le cortège de samedi, mais des Jurassiens, des Tarnais, des Auvergnats, etc. (Photo : « Macron, rends-nous notre pognon ».)

    L’un d’eux est arrivé avec deux amis la veille au soir et a dormi dans un hôtel Formule 1. Il explique que, dans sa région, les bus cessent de fonctionner à 19h. Lui part au travail à 21h.

    « C’est pas comme à Paris ou les grandes métropoles, ici vous avez tout. Nous, on est obligé de prendre la voiture. »

    À elle seule, l’essence lui coûte désormais plus de 100 euros par mois. « C’était la goutte d’eau. Les médias ne parlent que de l’essence, ils nous font passer pour des beaufs, mais c’est un tout ».

     

    Paris est verrouillé.

    « J’ai vu mes parents galérer toute leur vie. Et moi je continue à galérer. Il y en a marre », nous a dit un jeune habitant d’un petit village. Un peu plus tard, dans un abri protégé des gaz lacrymogènes incessants, un homme originaire de Brioude montrera avec fierté sur son téléphone les blocages organisés par les gens restés au pays. Des barrages en pleine campagne, là où les populations sont livrées à elles-mêmes.

    Ce que nous avons vu samedi, ce sont les difficultés, voire la détresse, de cette France rurale et périphérique. Une France abandonnée par nos gouvernants au profit du commerce avec la Chine, au profit de la finance mondialisée, au profit des banlieues immigrées aussi. Une France qui bosse et qui ne peut plus s’en sortir. Une France manuelle qui paye la désindustrialisation, le retrait des services publics, la concentration du travail et du capital dans les grandes métropoles. Mais une France qui vit, une France souriante malgré tout, une France qui dégage beaucoup de dynamisme.

     

    La révolte des campagnes sur les Champs-Elysées. 

    Ce que nous avons compris, c’est que le mouvement va se durcir. Car cette France-là a de moins en moins à perdre. La froideur inflexible de l’exécutif, de plus en plus perçue comme de l’arrogance, n’a rien arrangé. Dans le cortège, nous pouvions sentir du dégoût envers le président de la République. Du dégoût aussi pour l’accueil musclé qui leur a été réservé, avec des centaines de camions de CRS, des grenades assourdissantes et des canons à eau. « Vous êtes payés avec nos impôts ! » avons-nous entendu des dizaines de fois. « Vous êtes fiers de vous ?! Vous attaquez le peuple ! », criaient en bon nombre des manifestants qui découvraient ce type de rapport de force.

     

    Les Gilets jaunes dressent des barricades. 

    Des « casseurs », ces Gilets jaunes ? Ben voyons… Certains médias industriels mettent en avant des incidents qui ont eu lieu à 21h ou plus tard, alors que la manifestation était terminée. Mais tout observateur présent lors du grand chamboulement des Champs-Elysées (les forces de gendarmerie ont usé de gaz lacrymogène dès 11 heures du matin) a pu constater qu’aucune vitrine n’a été cassée, qu’aucune voiture n’a été visée. Il a vu les pompiers se faire protéger par des Gilets jaunes. Oui, nous avions bien affaire à une France habituellement sans histoires.

     

    « Ils plieront ».

    Elle était venue pour se montrer près du palais présidentiel, pour descendre les Champs-Élysées, et pour obtenir gain de cause. En face, les forces de l’ordre avaient pour mission d’effacer leur visibilité et de faire évacuer les lieux. Le face-à-face a été musclé. Six heures durant, les CRS ont usé de gaz hyper-irritants à forte dose, balancé des grenades assourdissantes dans le public, usé de canons à eau jusqu’à plus soif, et même utilisé quelques fois des flash-ball. Pendant ce temps, les manifestants et quelques habitués de la castagne ont tenté d’avancer, ont mis le feu à leurs barricades, ont jeté des projectiles pour défendre leurs positions.

     

    Paris, 24 novembre. L’affrontement s’intensifie.

    Cette journée du 24 novembre laissera des traces. Car l’on voit mal le gouvernement se protéger derrière de tels barrages de CRS tous les week-ends. On le voit mal accepter de voir « la plus belle avenue du monde » en feu un samedi de fréquentation. Surtout, on le sent vulnérable aux pertes associées aux blocages des grandes chaines de magasin – les Sephora, les Casino, les Carrefour, les H&M et autres textiles fabriqués à 3 euros en Thaïlande – presque tous détenus par des fonds financiers situés aux Etats-Unis, au Qatar, en Chine, à la Barbade, aux îles Caïmans… La seule journée de blocage du 17 novembre avait provoqué des manques à gagner de plusieurs millions d’euros pour ces multinationales. Celles-là même qui influent tant sur la politique de l’Union européenne et auprès desquelles le président Macron porte une oreille très attentive.

     

    Les forces de l’ordre tirent des gaz irritants dans les petites rues adjacentes aux Champs-Elysées.

    L’écart entre le vécu des populations locales et les conséquences des choix politiques actuels est désormais trop grand. Qu’importe la forme que prendra la contestation à l’avenir. Qu’importent les amendes astronomiques et les peines de prison. Sans inflexion du gouvernement, cette France continuera de se montrer. Car elle est ne veut pas mourir à petits feux.  

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    Reportage de Louis Anders

    La « plus belle avenue du monde » : de la fumée s’élève des Champs-Elysées (depuis l’esplanade des Invalides).

     

  • D'accord avec Mathieu Bock-Côté : Soljenitsyne n'était pas un libéral !

     

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    Également dans le Figaro, Soljenitsyne a été défini comme « conservateur libéral » (Chantal Delsol). Cette tribune de Mathieu Bock-Côté n'est certes pas une réponse à cette affirmation à tous les sens du mot hasardeuse. Mais sa réflexion au fil des lignes et des idées conduit à une tout autre compréhension de la pensée du grand Russe. Beaucoup plus profonde et plus juste selon nous. [Le Figaro, 23.11]. Nous faisons suivre cette tribune du discours intégral d'Alexandre Soljenitsyne aux Lucs-sur-Boulogne - en 1993, il y a 25 ans - où il dit le fond de sa pensée sur toute forme de révolution. LFAR

     

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    La commémoration des 100 ans de la naissance de Soljenitsyne permet de revenir sur une existence qui a incarné de la manière la plus exigeante qui soit la figure de la dissidence au XXe siècle.

    Elle permet aussi de revisiter l'œuvre d'un homme qui a théorisé la résistance au totalitarisme, en décryptant de quelle manière il pervertit l'âme humaine et déstructure les repères fondamentaux de la conscience. Soljenitsyne ne s'imaginait pas en lutte contre une forme radicalisée de la dictature mais contre un régime politique inédit, broyant la part la plus intime de l'être humain.

    On le sait, pour Soljenitsyne, l'institutionnalisation du mensonge est la marque distinctive du totalitarisme. Orwell l'avait noté, il veut forcer l'homme à dire que 2 + 2 = 5. À la manière d'un régime idéocratique, il pose une vérité officielle, à laquelle tous doivent souscrire, surtout lorsqu'elle est contraire à la vérité effective des choses. Le totalitarisme oblige l'homme à dire le contraire de ce qu'il pense, et même le contraire de ce qu'il voit. Plus encore, il doit le dire avec enthousiasme. Devant les savants officiels du régime,il doit répéter les «vérités» décrétées, même si, au fond de lui-même, il lui arrive encore de les savoir fausses. Milosz avait noté que ce dédoublement de l'être provoque une forme de schizophrénie.

    « La piété, qu'elle soit patriotique ou religieuse, n'est pas l'ennemie de la liberté : elle peut même l'alimenter »

    La première forme de résistance au totalitarisme consiste alors à oser dire la vérité, en appelant un chat un chat. Mais où trouver la force pour résister au totalitarisme? Comment tenir devant un dispositif qui prétend confisquer le sens de l'histoire et qui ne veut voir dans ses opposants que le bois mort de l'humanité ou des résidus historiques insignifiants? Pourquoi lutter quand on en vient à se croire vaincu d'avance? La dissidence n'est-elle qu'un témoignage moral sacrificiel à classer sous le signe du martyre? C'est ici que Soljenitsyne se distingue: l'écrivain n'a jamais douté de sa victoire. Même en exil, il était persuadé de pouvoir un jour revoir son pays libéré et ayant renoué avec ce qu'on appellerait aujourd'hui son identité.

    Plusieurs l'ont noté, la philosophie de Soljenitsyne était ancrée dans un patriotisme russe et une foi orthodoxe profondément enracinés - elle ne se réduisait pas à un libéralisme fade, étranger à la transcendance, enfermant l'homme dans une conception aussi matérialiste qu'horizontale de l'existence. Si on préfère,elle s'enracinait à la fois dans un ensemble de traditions nationales et religieuses, comme ce fut souvent le cas dans la dissidence des nations d'Europe de l'Est, qui conjugua le plus naturellement du monde identité et liberté. La piété, qu'elle soit patriotique ou religieuse, n'est pas l'ennemie de la liberté: elle peut même l'alimenter.

    Le totalitarisme entend soumettre l'homme intégralement, pour fabriquer ensuite l'homme nouveau à travers le contrôle complet de tous les mécanismes de socialisation. Mais l'homme n'est pas intégralement manipulable. Sa naissance dans une nation historique particulière qui demeure pour lui une source précieuse d'identité et sa quête spirituelle qui le pousse vers les fins dernières révèlent une nature humaine que le pire ordre social ne peut jamais complètement écraser et à partir de laquelle l'aspiration à la liberté peut rejaillir. La conscience de sa filiation comme celle de sa finitude fondent paradoxalement pour l'homme la possibilité de sa liberté. C'est parce qu'il était rattaché au monde par les racines les plus profondes et par ses aspirations les plus élevées que Soljenitsyne a su résister au communisme.

    « Soljenitsyne l'avait vu avant tout le monde : l'Occident n'est pas lui-même immunisé contre le totalitarisme »

    Soljenitsyne l'avait vu avant tout le monde: l'Occident n'est pas lui-même immunisé contre le totalitarisme. La démocratie contemporaine en reconduit certains schèmes à travers le fantasme d'une pleine maîtrise du vivant ou de l'existence sociale, où se laisse deviner encore une fois la figure de l'homme nouveau, qu'on voudrait aujourd'hui sans sexe, sans parents, sans patrie, sans religion et sans civilisation. Il est bien possible que nos traditions les plus profondes soient encore une fois celles qui nous permettront de résister à l'hubris d'une modernité qui assujettit l'homme en prétendant l'émanciper.

    Et comme on lisait hier la Pravda en apprenant à la décoder, on lit aujourd'hui entre les lignes de certains journaux pour décrypter la part du réel que le régime diversitaire ne peut dévoiler sans se fragiliser. Qu'il s'agisse de l'idéologie du genre, du multiculturalisme qui déracine les peuples et les expulse mentalement de chez eux en diabolisant le désir d'avoir un chez-soi ou de la névrose du politiquement correct qui enferme le monde de la pensée dans un monde parallèle, fondé sur la falsification du réel, il faudra aussi retrouver le courage de dire la vérité.  

    Mathieu Bock-Côté 

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    D'accord avec Arnaud Guyot-Jeannin : Soljenitsyne n’était pas un conservateur libéral, mais un antimoderne radical !   
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).