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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Une balade Henri IV, en vidéos...

                C'est dimanche, et ce sont les vacances : extrayons-nous donc un peu de l'actualité trépidante, et replongeons-nous dans notre Histoire, en faisant une petite pause culture....

                En adressant un grand merci à Benoît de Sagazan, qui a collecté sur son Blog ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ) les vidéos proposées par la Mairie de Paris, et qui permettent de partir sur les traces d'Henri IV dans la capitale.

                Ce qui s'impose en cette année qui lui est consacrée: joignons donc l'utile à l'agréable, en suivant les vidéos en compagnie de Laurent Loiseau, auteur du Paris de Henri IV (Éditions du Chêne)

                http://patrimoine.blog.pelerin.info/2010/05/20/sur-les-traces-de-henri-iv-a-paris-en-videos/

    HENRI IV LAURENT LOISEAU.JPG

     254 pages, 15 euros

                (quatrième de couverture) : Une promenade à Paris, en compagnie du Bon Roi Henri IV.
    Le 14 mai 1610. Ravaillac poignarde Henri IV rue de la Ferronnerie. Les Parisiens sont en deuil. Après avoir conquis la ville, le Béarnais aura rendu la capitale à ses habitants. Henri IV lui a donné sa première grande place, la Place Royale - l'actuelle Place des Vosges - son premier pont de promenade - le Pont Neuf - et entamé des chantiers pharaoniques au Louvre, et dans les châteaux de Fontainebleau et de Saint-Germain-Laye.
    Laissez-vous entraîner dans la " bonne ville " du Vert-Galant, à travers une balade inoubliable des arts et de l'architecture de la fin de la Renaissance française.

                Et, pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cette fontaine de la Croix du Trahoir, voici :

    LOUIS XVI FONTAINE CROIS DU TAHOIR.jpg
    Cette place sera, jusqu'en 1739, l'endroit où l'on coupait les oreilles des serviteurs indélicats. Elle hébergeait une potence (l'Arbre sec) et une roue dressées "pour servir d'exemple aux passants". Selon la coutume, une croix érigée à proximité était destinée aux dernières oraisons des condamnés. Son soubassement à degrés servait d'étal à des bouchers et marchands de légumes. La première fontaine de la Croix-du-Trahoir, construite par Jean Goujon à l'initiative de François Ier, date de 1529. Reconstruite en 1606, elle sera déplacée en 1636 pour améliorer la circulation dans la rue Saint-Honoré. Germain Soufflot, chargé de la rebâtir en 1775, héritera d'une fontaine en très mauvais état. Il l'inscrira dans un édifice polygonal situé à l'intersection des rues de l'Arbre Sec et Saint-Honoré et confiera à Boizot la sculpture de la nymphe qui apparaît rue Saint-Honoré.

    La fontaine porte l'inscription suivante :

    LUDOVICUS XVI
    ANNO PRIMO REGNI
    UTILITATI PUBLICÆ
    CONSULENS CASTELLUM
    AQUARUM ARCUS JULI
    VETUSTATE COLLAPSUM
    FUDAMENTIS REÆDI-
    -FICARI ET MELIORE CULTU
    ORNARI JUSSIT.
    CAROL. CLAUD. COM
    REGIS ÆDIFICIIS PROEP

    "Louis XVI, la première année de son règne, ordonne que le bien public du château d'eau de l'arc de Julien, effondré par la vétusté, soit complètement réédifié avec plus d'élégance".
  • Nouvelles du Blog : du côté des Ephémérides.....

            Cela nous avait déjà été demandé. Cette semaine, "Haizet" est revenu à la charge : "L'éphéméride de la semaine est passionnante, et le serait plus encore, et plus évocatrice, si elle indiquait l'année des évènements cités." a-t-il écrit, dans un commentaire.

            Merci, d'abord, à "Haizet" et à tous les autres, pour cet intérêt manifesté envers nos Ephémérides. Ce qui est demandé est un travail important, puisqu'il y a 366 jours dans l'année (avec le 29 février...) et, pour certains jours, jusqu'à neuf ou dix fait recensés. Cependant, puisque vous êtes plusieurs à penser que ce serait mieux, nous avons commencé à dater toutes les Ephémérides : c'est fait d'avril (inclus) à octobre (inclus), et nous ferons le reste dès que possible. Vous allez donc, dès aujourd'hui, trouver une présentation des Epéhémerides de la semaine un peu changée...

            Bien évidemment, une faute de  frappe, qui échappe à notre attention à la relecture, est toujours possible (une, et même plusieurs ! : soyez indulgents...). Merci de nous signaler, le cas échéant, telle ou telle joyeuseté que nous aurions, involontairement, laissé passer : la première fois, ce fut Nicolas, qui nous signala, non sans humour, que Léonard de Vinci était vraiment un personnage extraordinaire puisque, selon notre Epéhéméride à lui consacrée, il était mort... cinquante ans avant sa naissance ! Un autre lecteur attentif nous a fait remarquer que, en octobre, nous avions fait mourir deux fois, le 7 et le 18, ce pauvre Nicolas Cugnot, inventeur du fardier, l'ancêtre de l'automobile !

            Dernière chose : puisqu'ils 'agit, avec ces Ephémérides, de tendre la perche à celles et ceux qui désirent commencer un travail de ré-appropriation de leur Histoire, de leur Patrimoine, de leurs Racines..., nous ferons systématiquement précéder la semaine par ces quatre rappels :

      Pourquoi des Ephémérides.pdf

    Table des Matières premier semestre.pdf

     Table des Matières second semestre.pdf  

     

       Musique dans les Ephémérides.pdf   

     

             Ces pércisions apportées, voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :        

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    · Dimanche : 1339 : Achèvement de la flèche de la cathédrale de Strasbourg. 1534 : Jacques Cartier prend possession du Canada. 1712 : Victoire de Denain. 1802 : Naissance d'Alexandre Dumas. 1919 : Liège reçoit la Légion d'honneur. 1957 : Mort de Sacha Guitry. 1967 : De Gaulle prononce son "Vive le Québec libre !".

    · Lundi : 1120 : Incendie de la basilique de Vézelay. 1593 : Conversion d'Henri IV. 1794 : André Chénier guillotiné. 1909 : Louis Blériot réussit la première traversée de la Manche en avion.

    · Mardi : Évocation : Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650...

    · Mercredi : 1214 : Bataille de Bouvines. 1675 : Mort de Turenne. 1934 : Mort de Lyautey.

     · Jeudi : 1755 : Le Grand Dérangement. 1794 : Exécution de Robespierre et de ses partisans. 1833 : Loi Guizot sur l'enseignement primaire.

    · Vendredi : 1666 : Pose de la première pierre du Canal du Midi. 1693 : Quatrième victoire en quatre ans du maréchal de Luxembourg. 1836 : Inauguration de l'Arc de Triomphe de l'Etoile. 1872 : Mort de Van Gogh. 1939 : Création de la Radiodiffusion nationale. 1987 : Signature du Traité autorisant la construction du Tunnel sous la Manche.

    · Samedi : Évocation :  Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française: la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France... (suivant: 5 août).

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  • Humeur: Pour en finir avec ”l'affaire Guy Môcquet” : Resistance ? Chiche !...

              Les bases de la république sont pourries! voilà un régime et un système, qui en une seule année (1793):

              1) pose l'acte fondateur des Totalitarismes modernes (assassinat de Louis XVI le 21 Janvier);

              2) puis invente, organise et planifie le premier Génocide des Temps Modernes, contre le propre Peuple qu'il prétend servir! (Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du « Génocide Vendéen »: celle du 1er Août 1793 : « Anéantissement de tous les biens…la Vendée doit être un cimetière national... » et celle du 1er Octobre 1793 : « Extermination totale des habitants… »);

              3) puis qui est directement à la base de l'une des sources du Racisme Moderne, avec l'assassinat de Marie Antoinette (16 Octobre), parcequ'il a sciemment et volontairement développé le mépris, la xénophobie et la haine envers ses adversaires;

            4) et qui enfin entame le lent massacre et la lente destruction d'un petit garçon de huit ans (qui ne s'achèvera que par sa mort le 1° juin 1795), franchissant ainsi les limites de l'horreur et de l'abjection; et montrant que plus rien de sacré (en l'occurrence l'innocence de tout enfant) ne "tient" devant la barbarie révolutionnaire (leçon dont se souviendront Hitler, Staline, Pol Pot, dignes héritiers de la révolution française.....)

              Tout cela en une seule année: 1793! la plus effroyable de toute notre Histoire nationale; celle qui pourtant fonde le régime actuel.....

              Et voilà qu'aujourd'hui, personne bien évidemment dans le "Pays Légal" ne remettant en cause toutes ces horreurs -sur lesquelles repose pourtant, répétons-le, le régime aux racines pourries que nous subissons- Xavier Darcos, ministre de l'Éducation, vient pérorer sur "l'esprit de résistance de la jeunesse contre l'oppression"! que stimulerait, selon lui, la lecture à la-dite jeunesse de la lettre de Guy Môcquet! quelle dérision! Pas vous! Pas ça! comment un régime reposant sur des bases aussi condamnables, et qui se garde bien de les condamner, de les remettre en cause, et même de les regarder en face....; comment donc ce régime ose-t-il encore parler d'idéaux à proposer à la jeunesse? balayez donc devant votre porte, monsieur le ministre de la république!.....

              Nous, nous pouvons proposer à la jeunesse quelque chose d'exaltant et de positif: le rétablissement de la vérité historique et la réparation des erreurs et des horreurs du passé révolutionnaire: pas par de la repentance, de la vengeance ou des indemnisations: tout simplement en disant la simple vérité sur ce qui s'est vraiment passé, et en rejetant pour toujours les racines de ces horreurs, qui nous ont mené là où nous sommes, sur lesquelles on nous a tant menti, et on continue à nous mentir par omission. Vous voulez que la jeunesse résiste, monsieur le ministre? Chiche! proposons-lui de résister au conformisme, au mensonge et au conformatage des esprits organisé par le pays légal que vous représentez. Si l'on veut résister à l'oppression, commençons donc par résister, en la nommant pour la rejeter, à celle qui nous asservit, par ses mensonges, a ses dogmes criminels depuis deux siècles....

              Voilà, monsieur Darcos, qui serait beaucoup plus efficace, et porteur de beaucoup plus de sens que votre pauvre "explication de texte" à propos d'une décision contestable... Et, tant qu'on y est, pourquoi réserver cela à la jeunesse seule: c'est à la Nation tout entière, et pas seulement à la jeunesse, qu'il faut proposer cette Résistance au mensonge officiel par omission, cette Résistance au conformatage des esprits; sans tomber, comme vous le faites, dans le piège grossier du "racisme pro ou anti-jeune": le "jeunisme" étant aussi stupide que son contraire....-

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Énergie : en Europe, le camp du nucléaire a le vent en poupe !

    Et comme nous sommes dans le peloton de tête de l'excellence, en ce domaine, nous avons de bonnes raisons de penser que nous allons avoir de nouveaux clients...

    Et ce sera excellent pour notre Économie...

    N'en déplaise aux escrolos et aux politicards saboteurs du Pays légal qui ont failli démolir ce merveilleux outil dont nous disposons et dans lequel nous excellons...

    https://www.rfi.fr/fr/europe/20230415-%C3%A9nergie-en-europe-le-camp-du-nucl%C3%A9aire-a-le-vent-en-poupeLa centrale nucléaire du Bugey (Ain). La France mise toujours beaucoup sur l'énergie nucléaire.

    La centrale nucléaire du Bugey (Ain). La France mise toujours beaucoup sur l'énergie nucléaire.

    La centrale nucléaire du Bugey (Ain)

     

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    1. Dans Le Point :

     "FLASH - Jamais la France n'avait collecté autant d'impôts et de cotisations sociales en proportion de la richesse nationale. Les impôts ont augmenté de 7,9% en 2022, soit 45,3% du PIB."
     
    Vu le délabrement général de tout, partout, et le manque général de tout, partout (Hôpitaux, Recherche, Écoles, Infrastructures, Armées, Justice... liste non exhaustive) on repose pour la énième fois la même question :
     
    OU PASSE L'ARGENT ?  
     
    NOTRE ARGENT,
     
    CELUI DE NOS IMPÔTS ?

    Amazon.fr - Où va notre argent ?: Des dépenses qui explosent, des services  publics qui s'effondrent : le scandale français - Verdier-Molinié, Agnès -  Livres

     

    2. Défense du Français : une bonne nouvelle, signalée par Défense de la langue française :

    "Loi Toubon : ayant fait l'objet d'une requête contentieuse déposée par l'Observatoire des libertés devant le tribunal administratif de Bordeaux, le département de la Dordogne réagit intelligemment (26.01.2023)"

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    3. Le "Fonds Marianne" ? Et encore un scandale, un, pour le Système pourri ! : La mort de Samuel Paty égorgé par les islamistes a servi à financer la lutte contre « l’extrême droite ». Tout comme l’attentat islamiste contre Charle Hebdo a servi au nom de la liberté d’expression à limiter la liberté d’expression...

    https://www.bvoltaire.fr/quand-le-fonds-marianne-sert-a-remunerer-la-chasse-aux-pretendus-complots/

    https://images.bfmtv.com/4SOqiQTcfsACqfVkZrEODRHcuiQ=/0x0:1280x720/1280x0/images/Qui-est-implique-dans-l-affaire-du-fonds-Marianne-1619849.jpg

     

    4. Cette année est - comme tous les sept ans - une année d' "Ostensions limousines". Depuis des siècles, en effet, tous les 7 ans, les limousins célèbrent leurs saints locaux par d’impressionnantes processions. Une ferveur populaire inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO !

    On nous permettra de nous citer : dans notre Catégorie Patrimoine, Racines, Traditions, voir notre note du mardi 10 Décembre 2013 :

    Tout ce qui est Racines est bon : Tous les sept ans, les Ostensions du Limousin...

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    5. Bruno Attal communique :

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    6. Dans Actu ChartresLa cathédrale de Chartres, plus forte que les éoliennes, plombe le projet d'éoliennes prévu à Ermenonville-la-Grande. Tant mieux !

    "https://actu.fr/centre-val-de-loire/ermenonville-la-grande_28141/la-cathedrale-de-chartres-plus-forte-que-les-eoliennes-ce-parc-a-du-plomb-dans-l-aile_59044512.html"

    MORT AUX ÉOLIENNES !

    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     

    7. D'accord avec SOS CALVAIRES, qui est d'accord avec Stéphane Bern :

  • Les Eveilleurs reçoivent Jean Sévillia...

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    Nous recevons pour ce nouvel entretien vidéo Jean SEVILLIA, Historien, Journaliste et Essayiste de renom, à  l’occasion de la sortie de son dernier livre :  Une histoire inédite de la France en 100 cartes.

    Dans cet entretien fleuve, Jean SEVILLIA revient sur la grande construction du territoire français, en évoquant Clovis, le projet capétien, puis la suppression des provinces et le découpage de l’hexagone en départements, la création des réseaux routiers et ferroviaires et la révolution des modes de vie. Occasion aussi de revenir brièvement sur la cartographie de l’actualité, restituée dans son ouvrage, qui redessine le visage français avec l’explosion du chômage, la montée des violences urbaines, la crise migratoire et bien sûr récemment la pandémie de coronavirus.

    Si l’histoire passe, la terre demeure : Jean SEVILLIA nous invite à ouvrir un œil nouveau sur la réalité charnelle de notre pays, porteur de siècles d’histoires, qui se trouve aujourd'hui face à une recomposition qui reste à écrire

     


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    Perrin, 248 pages, 27 euros

    L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours, et racontée par Jean Sévillia.

    En cinq parties - "Les origines", "Le royaume de France", "La nation française", "Les temps modernes" et "La France aujourd'hui" - et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques au planisphère de la francophonie actuelle, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, Le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les princiaux monuments de la Renaissance, les résidences de Louis XIV, la frontière fortifiée de Vauban, les Lumières, les minorités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles, les guerres de Vendée, la France du Premier Empire, la révolution de 1830, la construction du réseau ferré au XIXe, l'alphabétisation, l'urbanisation et les langues régionales en 1900, la Grande Guerre, ses victimes, les élections législatives de 1936, celles de 1946 - après la France occupée et la libération du territoire national -, l'Algérie française, la décolonisation, les élections présidentielles de la Ve République, le réseau autoroutier, les étapes de la construction européenne, la délinquance et les violences urbaines, les familles monoparentales, les interventions militaires récentes ou encore les gilets jaunes : autant du sujets et autant de cartes, parmi beaucoup d'autres, que commente Jean Sévillia avec maestria et concision. Conjuguant plaisir de lecture et érudition, cette première Histoire inédite de la France en 100 cartes - beau livre relié cartonné, en couleurs - permet surtout de comprendre l'évolution de notre pays, d'en comprendre les faiblesses et d'en apprécier les formidables richesses.

  • Ce que devrait révéler le procès des attentats du 13 novembre 2015, par Philippe FRANCESCHI (Consultant en sécurité).

    OPINION. Failles dans le renseignement, capacité à détecter les signaux de radicalisation, évaluation du risque terroriste… Le procès des attentats du 13 novembre 2015 doit être l’occasion de repenser le maillage territorial français de la lutte antiterroriste.

    2.jpegAu moment où s’ouvre le procès des attentats du 13 novembre 2015, les victimes et familles de victimes, mais aussi tous les Français sont en attente de vérités. D’abord celle des auteurs et de leurs complices qui risquent fort de ne pas être dévoilées, mais aussi celle des responsables politiques et opérationnels des services de renseignement. Patrick Calvart, le Directeur général de la sécurité intérieure (DGSI) de l’époque ainsi que Bernard Bajolet, le Directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) comparaîtront à la barre. Ils devraient confirmer les « angles morts » juridiques qui existaient dans notre politique de lutte contre le terrorisme à l’époque, évoqués dans leurs auditions devant la commission d’enquête parlementaire le 5 juillet 2016 sur les moyens mis en œuvre par l’État après le 7 janvier 2015 pour lutter contre le terrorisme et qui persistent en partie aujourd’hui.

    Notre État de droit ne s’est pas véritablement encore adapté à la menace et, plus le temps passe, plus nous nous habituons à cette situation. Alors que l’on peut estimer que le risque d’attentat avait été sous-évalué par Bernard Cazeneuve après les attentats du mois de janvier 2015, des failles juridiques restent encore à combler. Quelques adaptations ultérieures ont bien été réalisées, mais insuffisantes. Des améliorations opérationnelles sont aussi possibles, en particulier en matière de renseignement territorial.

    Après janvier 2015, une sous-évaluation du risque d’attentats

    Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a été auditionné une première fois le 7 mars 2016, par la Commission d’enquête parlementaire relative « aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 ». Il s’était alors borné à justifier le bien fondé de sa politique faite d’adaptation successive du dispositif législatif face aux attentats, précisant que « les conditions juridiques n’étaient pas réunies pour déclencher un état d’urgence après le 7 janvier 2015, le péril n’étant pas “imminent”, les terroristes ayant été tués ». On comprenait donc de son raisonnement qu’il n’y avait plus de risque « imminent »après le 7 janvier 2015… l’argument ne tient pas à l’analyse de la loi du 3 avril 1955 sur l’état d’urgence, sauf à reconnaître qu’il y a eu une sous-estimation du risque.

    Et puis, il y a eu le 13 novembre… Le 2 juin 2016, le ministre était de nouveau auditionné par la même commission d’enquête après qu’elle ait entendu les responsables des différents services de renseignement et des forces d’intervention. Son président, George Fenech, a émis des réserves sur la complexité de l’organisation de nos services de renseignement, leur coopération et leur coordination. « Même le chef du service de renseignement israélien ne sait pas à qui s’adresser, avait-il déclaré. Aucun responsable de haut niveau n’a fait l’objet de remise en cause professionnelle alors que, manifestement, il y a eu échec de nos services de renseignement, c’est un échec collectif » avait-il surenchéri avant se demander : « La quasi-totalité des terroristes était connue. Comment ont-ils pu échapper aux radars ? » Le Premier ministre lui-même déclarait le 9 janvier que « lorsqu’il y a 17 morts, c’est qu’il y a eu des failles ». Pas pour Bernard Cazeneuve, qui a contesté l’existence de failles supposées des services : « La DGSI n’a pas pour mission d’enquêter sur des étrangers. Aucun service étranger ne les a signalés. Même les Américains ne les ont pas signalés malgré leurs moyens », a-t-il soutenu. La commission a donc voulu regarder le cas emblématique de Sami Animour, un des terroristes du Bataclan, Français d’origine algérienne. La DGSI l’avait entendu et il avait été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire, ce qui avait eu pour effet de mettre fin à ses écoutes administratives par la DGSI… et il avait alors disparu dans la nature jusqu’au Bataclan. Pour Cazeneuve, ce n’est pas une faille non plus : « Les services n’ont fait qu’appliquer le droit, ou alors il faut changer le droit. » Constatons que la loi sur le renseignement votée en 2015 n’a pas modifié cette situation. D’autre part, durant son contrôle judiciaire, Sami Animour avait trouvé le moyen de sortir du territoire national et d’y revenir. Pour le ministre, c’est aussi la faute de la coordination européenne bancale, de la défaillance de l’espace Schengen et pas des seuls services français. Leur coordination a été améliorée nous assure-t-on. Nous voilà consolés, mais pas rassurés.

    Le problème dans tout cela, c’est que nous, Français, sommes principalement frappés et que nous ne pouvons donc compter que sur les mesures que nous prenons. En conclusion, Bernard Cazeneuve indiquait que la menace restait extrêmement élevée, que la surveillance était de plus en plus difficile, les terroristes utilisant la dissimulation par la technologie (faux documents, moyens chiffrés, chiffrement de conversation…). Il n’a pas pu s’engager à ce qu’un drame comme celui du Bataclan ne se reproduise pas. Bernard Cazeneuve n’a fait que se cramponner désespérément à la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire sans proposer une adaptation de la loi. Les chefs des services de renseignement, DGSI et DGSE, reconnaissaient pour leur part un échec, puisqu’ils n’avaient pas réussi à prévenir les attentats et qu’il y avait encore des « angles morts » dans notre dispositif juridique qui n’ont aujourd’hui pas été comblés, ni par la loi sur le renseignement ni par celle sur l’état d’urgence.

    Des failles juridiques qui n’ont pas été comblées malgré une récidive en 2017

    Premièrement, lorsqu’un individu qui fait l’objet d’interceptions de sécurité administratives (écoutes) par les services de renseignement est mis en examen par la justice, ses écoutes deviennent judiciaires et seuls les services judiciaires sont alors habilités à en connaître le contenu, secret de l’instruction et respect des droits de la défense obligent. Aucune technique de renseignement ne peut plus être mise en œuvre. Ce fut le cas pour Samy Amimour, un des terroristes du Bataclan. La DGSI a ainsi été privée des renseignements contenus dans ses écoutes judiciaires et donc de son suivi. Cet « angle mort » n’a pas été pris en considération, ni dans le cadre de la loi Renseignement, ni dans celui de l’état d’urgence. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Patrick Calvart, le DGSI de l’époque, page 820 du rapport des auditions. Un apprenti terroriste a donc intérêt à se faire repérer et mettre en examen pour ne plus être écouté par la DGSI… Le plus grave est que l’attentat du 20 avril 2017 sur l’avenue des Champs-Élysées, qui a coûté la vie au policier Xavier Jugelé, ressort de la même problématique. La séparation des pouvoirs n’a pas permis à la DGSI de surveiller un individu faisant l’objet d’une enquête judiciaire alors qu’il avait annoncé qu’il voulait tuer des policiers. Drôle de lecture de la grille des risques… C’est un cas concret exemplaire qui n’a toujours pas servi de leçon sur le rapprochement indispensable entre juges et services de renseignement. Ce cas a aussi montré, une fois de plus, le laxisme judiciaire, l’intéressé ayant rompu son obligation d’assignation à résidence sans être sanctionné.

    Deuxième exemple et autre faille, cette fois-ci concernant les saisies judiciaires lors de perquisitions (téléphone portable, ordinateur, etc.) qui seraient très utiles aux services de renseignement. Le Code de procédure pénale et le secret de l’instruction empêchent que ces objets puissent leur être remis, pour la même raison de séparation des pouvoirs. C’est Bernard Bajolet, le DGSE de l’époque, qui le dit page 866 du rapport des auditions. Par exemple, cette situation place la DGSI dans une position délicate vis-à-vis de la DSGE, car la DGSI a la compétence de police judiciaire, mais elle n’a pas le droit de lui transmettre ces informations. Dans certains pays de droit européen et outre-Atlantique, les juges autorisent qu’une copie des contenus leur soit remise, question de bon sens et d’efficacité.

    Pour ce qui est des métadonnées, la question se pose de la pertinence de la séparation entre le renseignement et le judiciaire, dès lors qu’il s’agit de les analyser et de les croiser. Américains et Britanniques, notamment, les rassemblent à des fins opérationnelles alors que notre loi ne le permet pas. Cela est dommageable à l’action d’anticipation. C’est encore Patrick Calvart, le DGSI qui le dit, page 813 du rapport d’auditions.

    D’autres évolutions juridiques et opérationnelles ultérieures prouvent notre pusillanimité sur la question de l’appréciation du risque terroriste.

    La loi 2016-731 du 3 juin 2016 « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale » a prévu dans son article 52, une simple assignation à résidence d’une durée maximale d’un mois, éventuellement renouvelable une fois, pour des individus de retour du djihad contre lesquels il n’y aurait pas d’éléments suffisants pour justifier une mise en examen. Ce dispositif ne permet en aucune façon d’anticiper le retour de djihadistes sur notre territoire, qui seront ainsi laissés en liberté, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer (voir page 467 du rapport d’auditions). Le gouvernement a déposé le 22 septembre 2016 au bureau du Sénat, un projet de loi autorisant la ratification du protocole additionnel à la convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme. Ce dernier préconise l’incrimination de certains actes liés à des infractions terroristes, comme le fait de « se rendre à l’étranger à des fins de terrorisme », ou de tenter de s’y rendre. Ce protocole n’a pas été ratifié alors qu’il aurait permis pour l’avenir de créer enfin un délit spécifique de départ pour le djihad permettant de judiciariser systématiquement la situation des djihadistes avant leur départ de manière préventive ou dès leur retour sur le territoire national.

    La loi antiterroriste de 2017 a transcrit dans le droit commun certaines dispositions de la loi sur l’état d’urgence (perquisitions administratives, assignation à résidence remplacée par une obligation de ne pas se déplacer à l’extérieur d’un périmètre géographique, fermeture temporaire de lieux de culte par les préfets, périmètre de protection établi par les préfets…). C’est un peu le verre à moitié plein ou à moitié vide. On peut faire autant de lois que l’on voudra, s’il n’y a pas de volonté farouche de lutter contre la guerre intérieure qui nous a été déclarée, rien n’y fera. Pourtant, dans le programme du candidat Macron, une mesure pouvait laisser espérer une évolution : « Permettre l’accès aux données des instructions en cours lorsqu’elles peuvent aider à la prévention d’actions et à la recherche de terroristes » et « offrir aux juges un meilleur accès, protégé, à des données des services utiles à leur travail d’instruction et aux poursuites ». L’idée était intéressante et constituait une reconnaissance de la problématique évoquée plus haut… mais elle n’est pas apparue dans la loi ou de manière partielle, dans le cas de figure des perquisitions administratives (préfet), autorisées par le juge des libertés et de la détention (judiciaire) de Paris qui autorisera ou non l’exploitation des documents saisis. Pourquoi ne pas avoir rédigé un texte plus général qui aurait pu concerner aussi toutes les perquisitions judiciaires et les instructions en cours ou à venir ? Nous avons encore une guerre de retard dans la lutte contre le terrorisme en agissant par petites touches en attendant la prochaine loi… La guerre sera gagnée par celui qui ose et anticipe !

    Le Plan d’action contre le terrorisme (PACT) de janvier 2018 visait à essayer de limiter les conséquences du terrorisme islamiste sans s’attaquer aux causes et à la racine du mal. Il n’était pas non plus à la hauteur de l’enjeu. La mesure emblématique de ce nouveau plan concernait la création d’une cellule chargée de la surveillance des 450 « sortants » de prison d’ici à la fin de l’année 2019 (sur 1 500 incarcérés au total). Celle-ci n’aura pas une vocation opérationnelle, mais sera chargée de désigner le service chargé de la surveillance de chaque sortant. Quand on connaît le manque de réussite de la surveillance des fichés S ainsi que des personnes placées sous contrôle judiciaire qui sont passées à l’acte, tout est à craindre. Le gouvernement prend donc la responsabilité de laisser dans la nature des bombes potentielles plutôt que de leur appliquer une rétention judiciaire ou administrative. La loi antiterroriste de juin 2021 instaurant des mesures de sûreté pour les personnes sortant de prison, retoquée par le Conseil constitutionnel, n'améliore pas vraiment la situation.

    Dans le prolongement du PACT, le ministre de l’Intérieur a annoncé en juillet 2018 que « la DGSI assurera la coordination opérationnelle du renseignement, des investigations judiciaires sous l’autorité des magistrats, et des stratégies de coopération nationale et internationale du ministère de l’Intérieur en matière antiterroriste ». Un nouvel état-major de coordination opérationnelle installé dans les locaux de la DGSI rassemble quatorze services, dont la gendarmerie, mais aussi les armées et les services fiscaux. Cette réorganisation va dans le sens des conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 qui avait mis en relief une trop grande dispersion des services de l’État concernés. On se demande bien, d’ailleurs, pourquoi il aura fallu attendre deux ans de latence avant que la puissance publique ne réagisse. Si cette mesure va donc dans le bon sens, elle ne va pas jusqu’au bout du raisonnement en prenant en considération la proposition de la commission d’enquête parlementaire de créer une agence nationale de lutte antiterroriste, rattachée directement au Premier ministre, en charge de l’analyse de la menace, de la planification stratégique et de la coordination opérationnelle, mesure de coordination de bon sens (proposition n° 18).

    D’autre part, le nouveau parquet national antiterroriste n’est pas représenté dans ce nouvel état-major alors que l’on sait, depuis l’affaire Merah, que les magistrats spécialisés doivent pouvoir rentrer dans la « boucle » du renseignement et, inversement, les services de renseignement rentrer dans l’information détenue par les services judiciaires. Le manque de coordination entre les magistrats et les services de renseignement persiste donc, au moins sur le plan juridique.

    L’indispensable et nécessaire renforcement de la fiabilité du Renseignement territorial responsable de la détection des signaux faibles de radicalisation islamiste

    Nous constatons régulièrement que les passages à l’acte terroriste sont souvent le fait d’individus inconnus de la justice et des services de renseignement. Le risque terroriste islamiste endogène sur notre territoire est pourtant devenu le risque le plus probable et celui capable de terroriser la population par sa réitération. La détection des signes faibles de radicalisation islamiste sur l’ensemble du territoire est donc devenue une priorité absolue du renseignement territorial. Il est grand temps de repenser l’organisation Police/Gendarmerie afin de rechercher une plus grande efficacité dans ce domaine. Le repositionnement du Service central du renseignement territorial (SCRT) constitue une première étape indispensable.

    Sur le plan policier : Le rattachement du SCRT à la Direction générale de la police nationale (DGPN, sous-direction de la sécurité publique) constitue le principal problème de l’architecture actuelle comme l’indiquait un rapport du Sénat de 2015 sur les moyens consacrés au renseignement intérieur, « les intérêts et les priorités des directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) et du renseignement territorial sont souvent contradictoires ».

    Sur le plan de la gendarmerie : il arrive que le commandement de terrain de la gendarmerie (département) ne soit pas informé du contenu des notes du renseignement territorial local alors que ces notes sont établies sous le double timbre

  • Pays légal et contrôle de l’opinion, par Philippe Germain.

    Le noyau dur du pays légal se com­pose de deux élites :

    • Le cœur du Sys­tème : l’élite financière.
    • L’ossature du Régime : l’élite politique.

    Pour élec­to­ra­le­ment conser­ver le pou­voir, l’élite poli­tique contrôle le pays réel au tra­vers d’un effi­cace appa­reil de qua­drillage. Ses « clien­tèles » assurent la liai­son avec le pays réel.

    philippe germain.jpgA l’ombre des dépu­tés, séna­teurs, ministre, secré­taires d’État, vit tout un petit peuple de clients, conseillers géné­raux et muni­ci­paux, d’obligés de toutes sortes, sans les­quels le pays légal serait sans prise sur le pays réel. Là ruis­sellent siné­cures et places dans les conseils d’administration : « , dira Maur­ras, voter, c’est man­ger. Voter, s’est s’assurer le vivre et le cou­vert. C’est don­ner au par­ti, à la petite orga­ni­sa­tion mili­tante, le moyen de durer sur les feuilles d’émargement ». Là, dans les cha­pelles laté­rales de la grande église répu­bli­caine, réside l’estomac du pays légal. Ce n’est pas une classe, encore moins une élite, mais un vaste réseau de petites clientèles.

    Ce puis­sant treillis clien­té­liste, reste insuf­fi­sant pour garan­tir à l’élite poli­tique sa main­mise sur l’appareil d’État. D’où l’importance d’une troi­sième élite cultu­relle, nom­mée « qua­trième pou­voir » par le contre-révo­lu­tion­naire Edmond Burke (dès 1790)  et aujourd’hui média­cra­tie[1].

    En Répu­blique, la domi­na­tion poli­tique du pays légal sur le pays réel, passe obli­ga­toi­re­ment par une élite cultu­relle orien­tant, contrô­lant l’Opinion. Effec­ti­ve­ment une majo­ri­té par­le­men­taire non assor­tie d’une majo­ri­té idéo­lo­gique ne peut légi­fé­rer que dans le pro­vi­soire. Le régime d’o­pi­nion lais­sant le champ libre aux idéo­logues, le noyau dur du pays légal, doit donc s’agréger l’élite culturelle.

    La ques­tion des ori­gines se pose aus­si pour la média­cra­tie. Lais­sons au pro­gres­sisme sa psy­chose com­plo­tiste, aujourd’hui mutée en dénon­cia­tion du « com­plot com­plo­tiste ». Et oui, il faut savoir que la dénon­cia­tion du com­plot « aris­to­cra­tique[2] » se déve­lop­pant dès juillet 1789, remonte à l’abbé Sieyès (1788).

    Lais­sons aux popu­listes la dénon­cia­tion de la média­cra­tie, comme une « fausse élite ». Le maur­ras­sisme la sait héri­tière de « l’Intelligence », cette élite qui au XIIème siècle (le Grand siècle !) s’équilibra avec l’élite finan­cière (l’Or, pour Maur­ras) et l’Aristocratie (le Sang, pour Maur­ras). Sa dégra­da­tion com­men­ça au XVIIIème siècle (Rous­seau), se déve­lop­pa au XIXème (Hugo), se trans­for­ma en « Par­ti intel­lec­tuel », avec l’Affaire Drey­fus (Zola), s’imposa après 1945 (Sartre) et culmine depuis 1968. Aujourd’hui l’Intellectuel vit confor­ta­ble­ment, mais asser­vi au Pays légal par sou­mis­sion aux ins­tru­ments cultu­rels mis en place par l’É­tat démo­cra­tique, avec au pre­mier rang le mono­pole uni­ver­si­taire. Asser­vis­se­ment à l’élite poli­tique, via l’argent public et via la force de l’élite finan­cière. Pour obte­nir places, gloire en ron­geant les os du pays légal, l’Intellectuel se roule au niveau des chiens.

    Qui est-il cet Intel­lec­tuel ? Il est le « maître à pen­ser », sui­vant l’expression de Paul Bour­get. Il est uni­ver­si­taire, artiste ou jour­na­liste sélec­tion­né sur l’intériorisation du poli­ti­que­ment cor­rect. Il pro­fite de son sta­tut social pour influen­cer les consciences en ins­tru­men­ta­li­sant l’argument d’autorité. Son influence de mani­pu­la­teur est faci­li­tée par le déra­ci­ne­ment du pays réel, contraint à choi­sir entre une culture de masse appau­vrie, et « La » culture des intel­lec­tuels, dis­til­lée sur la chaine d’Etat « Arte »

    Le poids de son influence s’est pro­gres­si­ve­ment accru :

    • avec le déve­lop­pe­ment des canaux de com­mu­ni­ca­tion attei­gnant aujourd’­hui chaque foyer. Ecou­tant naï­ve­ment les jour­na­listes, le pays réel accepte ses chaînes démo­cra­tiques car il est per­sua­dé de choi­sir libre­ment ses gouvernants.
    • avec la mul­ti­pli­ca­tion des nou­velles pro­fes­sions liées à I ‘ani­ma­tion d’une socié­té de spec­tacles, qui deviennent les relais de I ‘hégé­mo­nie pro­gres­siste sur la vie quotidienne.
    • Avec la mon­tée élec­to­rale du natio­nal-popu­lisme fai­sant de la média­cra­tie le der­nier bar­rage au « camp du mal » par l’articulation de la peur et du mensonge.

    L’élite média­tique est à la fois cler­gé laï­ciste dif­fu­sant les valeurs répu­bli­caines mais aus­si com­plice de l’actuel Isla­mo-gau­chisme et en pointe sur la cam­pagne de décons­truc­tion menée par le front des radi­ca­li­tés (indi­gé­nisme, gen­der, LGBT, fémi­nisme, ani­ma­lisme, transhumanisme…).

    Cette troi­sième élite cultu­relle, agré­gée au cœur (élite finan­cière) du pays légal, a son ossa­ture (élite poli­tique), a ses clien­tèles (son esto­mac), en est le véri­table pou­mon. Mais qui est la tête du pays légal ?

    Ger­main Phi­lippe ( à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration
    17. Moi, j’ai dit pays légal ?
    18. Le noyau dur du pays légal

    [1] Ce terme appa­rait au début des années 1990.

    [2] Son retour­ne­ment anti­ma­çon­nique par l’abbé Bar­ruel arri­ve­ra dix ans plus tard (1798).

    Source : https://www.actionfrancaise.net/


  • Veuillez cacher cette inflation que je ne saurais voir !, par Jean-Baptiste Giraud.

    Hommes politiques et banquiers jurent leurs grands dieux que les prix n’augmentent pas, qu’il n’y a pas d’ et, donc, aucune menace pour le pouvoir d’achat et, accessoirement, l’épargne des Français. La réalité est malheureusement tout autre et les signaux faibles sont de moins en moins… faibles.

    6.jpgÇa va commencer par se voir et se savoir. Depuis des mois et, en réalité, même des années, on nous assure que l’inflation, qui a ruiné tour à tour les Français sous la Révolution, les Allemands avant l’apogée du nazisme, les Argentins plus récemment et, en ce moment, ruine les Libanais, n’est qu’un lointain souvenir.

    La liste n’a évidemment rien d’exhaustif et, en bien d’autres périodes de notre histoire, pour se cantonner à la seule France, l’ a fait des ravages. Mais aussi des heureux. Eh oui ! Car il faut rappeler cette vérité absolue et incontestable : si l’inflation ruine inéluctablement les épargnants, elle fait au contraire la joie de ceux qui ont emprunté.

    La preuve ? Au lendemain de la guerre, la France était à genoux, croulant sous les dettes. Mais avec 48,5 % d’inflation en 1945, 52,6 % en 46, 49,2 % en 47, 58,7 % en 48 et « seulement » 10 % en 49, la dette n’était plus un problème, puisque intérêts et principal étaient devenus quasi-monnaie de singe en quelques années…

    C’est, dans une moindre mesure, ce qui se produit en ce moment déjà en France. L’inflation (mesurée) dépasse les 2 % ? Les intérêts servis aux détenteurs de Livret A restent à 0,5 %, foi de Bruno Le Maire. Un enfant de 5e comprend pourquoi c’est embêtant. Enfin, un enfant en 5e il y a trente ans aurait tout de suite compris pourquoi…

    Le problème de l’inflation, c’est le thermomètre. Or, pour plein de bonnes et de mauvaises raisons, celui-ci ne mesure pas vraiment l’inflation ! L’explication la plus simple de son évidente incapacité à refléter la réalité vient de la quasi-absence du logement dans le calcul de l’inflation. Les loyers ne « pèsent », en effet, que 6,1 % au sein de l’indice des prix. Et les achats d’appartements ou maisons sont carrément exclus de l’indice, alors même que les prix ont doublé voire triplé par endroits en moins de vingt ans ! L’INSEE tente de se justifier ici sans convaincre grand monde.

    +25 % pour les carburants à la pompe depuis le début de l’année. +57 % pour le gaz depuis janvier. +50 % pour le fioul domestique. +10 % annoncés pour l’électricité l’an prochain. Les fruits, les légumes la viande, les céréales, la farine… Tout augmente, et pas de quelques chiffres après la virgule. Il s’agit, le plus souvent, d’augmentations à deux chiffres.

    Comme l’inflation fait peur, car elle rappelle à certains les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, on tente de la cacher sous le tapis, mais certains mécanismes automatiques se déclenchent malgré eux. D’où la hausse obligatoire du SMIC de 2,2 % au 1er octobre, qui entraînera dans son sillage 80 % des salaires des Français, puisque 4 Français sur 5 sont payés un peu plus que le SMIC, mais pas beaucoup plus. Ce n’est pas un hasard si SOS Médecins était en grève, lundi 27 septembre : c’était pour qu’on augmente les tarifs des consultations à domicile. Comme le patron a le chéquier facile en ce moment, ça va défiler sous ses fenêtres dans son bureau. Ce n’est pas un hasard s’il promet, le cœur sur la main, des pourboires exemptés de charges sociales et d’impôts aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration, même avec la carte bancaire !

    Tout cela nous annonce un retour prochain de l’inflation (mesurée, la réelle étant bien supérieure pour une majorité de gens !) que les banques centrales, dont c’est la mission principale, vont tenter de maintenir autour de 4 ou 5 %. Au-delà, et c’est le risque de la spirale inflationniste, avec une belle petite et financière à la clef.

    Mais dans tous les cas, le retour de l’inflation, c’est beaucoup de soucis pour beaucoup de monde. Sauf pour ceux qui sont endettés jusqu’au cou à 1 ou 2 %, et encore plus pour ceux qui sont endettés à 0 %, voire à taux d’intérêt négatif, et qui rêveraient que plusieurs années d’inflation successives remboursent tout ou partie de leurs dettes à leur place. Et devinez qui est endetté à zéro ou à taux négatif ?

    Au passage, les banques commerciales françaises, qui ont distribué des centaines de milliards d’euros de prêts à taux fixe, très faibles, sont elles aussi très très inquiètes…

     

    Jean-Baptiste Giraud

    Journaliste, directeur de la rédaction d’Economie Matin et Politique Matin. Il médiatraine chefs d’entreprises et personnalités politiques depuis plus de vingt ans.
  • L’inceste, la domination et les militants politiques, par Natacha Polony.

    "Répondre à ce défi immense qu’est la protection des enfants passe par une action politique, à travers des structures adaptées et une mobilisation de tous les acteurs."
    © Hannah Assouline

    "Au cœur de la démarche de Camille Kouchner, il y a cette question du silence. Silence imposé à la victime, son frère, et à elle-même. Silence choisi des autres, à partir du moment où les faits sont révélés", analyse Natacha Polony à propos des accusations de viol incestueux contre Olivier Duhamel.

    Il se dégage de cette histoire une odeur insoutenable. Celle de la lente décomposition savamment recouverte pour en cacher la laideur. Les révélations de Camille Kouchner sur Olivier Duhamel feront sans doute se délecter ceux qui y verront l’occasion d’une revanche contre un milieu pétri de certitudes et de bonne conscience, dans l’entre-soi de ces réseaux de pouvoir où l’on perpétue le système à coups d’ostracisme idéologique. Mais dans un pays où 10 % des adultes disent avoir été victimes d’inceste, réduire cette affaire au procès d’un clan, d’un milieu social ou d’une époque est non seulement réducteur mais aussi profondément irrespectueux pour les victimes de ces actes. Plus essentiel serait de comprendre les mécanismes qui aboutissent à des chiffres aussi effarants.

    Au cœur de la démarche de Camille Kouchner, il y a cette question du silence. Silence imposé à la victime, son frère, et à elle-même. Silence choisi des autres, à partir du moment où les faits sont révélés. Et sans doute ce livre est-il essentiel pour les innombrables victimes d’inceste, emmurées dans le silence parce qu’il n’est rien de pire que de briser la famille, d’être celui par qui le scandale arrive. Le mouvement qui, depuis quelques années, « libère la parole » a ceci d’indispensable qu’il permet de renverser cette mécanique mortifère de la honte et de la culpabilité.

    Rapport de domination

    Encore faut-il comprendre comment se joue l’articulation entre l’abus lui-même, la mécanique de honte qui se met en place et, enfin, la structure d’une société longtemps patriarcale et dont certains estiment qu’il faudrait y voir le nœud du problème. Le récit de Camille Kouchner, comme en son temps le livre de Vanessa Springora, le Consentement, met en lumière le rapport de domination qui s’instaure entre un enfant – ou un adolescent – et un adulte charismatique – ou narcissique. Une domination qui permet l’abus et le silence.

    Mais, dans une époque où la notion de domination est devenue l’unique prisme à travers lequel se lisent les rapports humains, il est nécessaire de comprendre ce qu’implique cette domination-là, celle qu’exerce un adulte sur un enfant, ou un frère sur un autre frère, et qui va jusqu’à l’inceste. Dans Libération l’anthropologue Dorothée Dussy explique que « le cœur de l’ordre social est le fonctionnement incestueux de la famille » pour finalement conclure que « la banalisation des violeurs dans la société » serait un tabou. « Continuer de penser que c’est une pathologie, ou que les incesteurs [sic] sont fous, empêche de comprendre les mécanismes et dépolitise la question. »

    Le débat est essentiel. Parce qu’on ne fera pas diminuer le nombre d’incestes si l’on échoue à décrypter les mécanismes qui les rendent possibles. La tendance actuelle dans les sciences sociales est de favoriser une interprétation systémique des violences et des dominations, quelles qu’elles soient. C’est ce que nous montre le discours de cette anthropologue. Pour le dire plus simplement : le patriarcat donnerait aux hommes toute licence pour exercer leur domination sur les femmes et les enfants et en faire leurs jouets, de sorte que l’ensemble de la société participerait à cette « culture du viol » qui banaliserait ces abus.

     

    La domination entre êtres humains ne se réduit pas à une mécanique sur laquelle on pourrait plaquer des concepts simples 

     

    C’est oublier la dimension complexe de l’être humain qui en fait le jeu, non seulement de structures politiques, mais aussi de pulsions individuelles liées à un vécu. L’effacement total de la psychanalyse dans la psychologie actuelle et la prééminence des sciences sociales sous influence des courants de pensée anglo-saxons tendent à nier les aspects multiples de la domination. Or quiconque s’intéresse aux rapports humains comprend qu’il est par exemple des mères abusives et dominatrices qui, certes, ne commettront pas d’inceste, mais à propos desquelles la psychanalyste Caroline Eliacheff et la sociologue Nathalie Heinich ont pu parler d’« inceste platonique » (dans leur essai Mères-filles : une relation à trois, Albin Michel). Il existe aussi des femmes charismatiques, ou narcissiques, ou perverses. Pourquoi évoquer ces réflexions ? Parce que la domination entre êtres humains ne se réduit pas à une mécanique sur laquelle on pourrait plaquer des concepts simples. Et parce qu’il n’y a pas une sorte unique de dominants, les mâles, mais une multitude de sortes, qui détruisent autrui par une multitude de moyens.

    combat contre le silence

    Répondre à ce défi immense qu’est la protection des enfants passe par une action politique, à travers des structures adaptées et une mobilisation de tous les acteurs, par un combat contre le silence, grâce au récit et grâce à l’action indispensable de la justice, seule capable de permettre des discours nuancés et contradictoires dont peut sortir une éventuelle vérité. Enfin, par un travail d’approfondissement de la complexité humaine. Le danger des discours militants qui fleurissent aujourd’hui, c’est de passer à côté de cette complexité, et de croire qu’il suffirait de mettre à bas un « système » pour en finir avec la perversité, le narcissisme et l’écrasement des faibles, quels qu’ils soient, par les puissants, quels qu’ils soient. La littérature, voyage vertigineux dans la noirceur humaine, nous apprend (comme parfois la psychanalyse) ce que les slogans politiques et les outrances militantes ne nous offrent pas : la possibilité, peut-être, de penser l’être humain dans toutes ses dimensions, pour espérer en tirer, qui sait, un progrès.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Livres • Louis de Bonald, l’antimoderne oublié, le retour du Vicomte

     

    Par Bernard Quiriny

    Une utile et intéressante recension à propos d'un des maîtres de la contre-révolution. [Causeur, 9.07]

     

    Louis de Bonald ! Voici un nom qu’on n’a plus l’habitude de lire, à part dans les manuels d’histoire des idées où les auteurs lui consacrent quelques lignes, à la rubrique des contre-révolutionnaires. Le plus souvent, on associe Bonald à son contemporain Joseph de Maistre, l’autre héraut francophone de la critique des Lumières et de la Révolution. Hélas, aussi bien Maistre a la réputation d’écrire merveilleusement, aussi bien Bonald a celle d’écrire laborieusement, sans éclat ni génie. C’est pourquoi l’un continue d’être lu et figure toujours dans les librairies (Pierre Glaudes a réuni ses principaux textes dans un volume de la collection « Bouquins », en 2007), tandis que l’autre n’intéresse plus que les spécialistes et n’a quasiment pas été réédité.

    Une douloureuse réputation littéraire

    De fait, qui serait assez courageux pour se plonger aujourd’hui dans des volumes engageants comme Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social (1800), Théorie du pouvoir politique et religieux (1796) ou Démonstration philosophique du principe constitutif de la société (1830), tous longs de plusieurs centaines de pages ?

    Et pourtant, ces textes austères sont la source majeure de la pensée traditionaliste du XIXe siècle. « Ce n’est pas Joseph de Maistre, ni, encore moins, Châteaubriand ou Lamennais, qui ont été les vrais inspirateurs de la pensée antidémocratique du siècle dernier, mais bien Louis de Bonald », dit Koyré dans ses Etudes d’histoire de la pensée philosophique. Taine, Comte, La Tour du Pin, Maurras, tout ce pan de la culture politique vient en ligne droite du Vicomte de Millau, dont la douloureuse réputation littéraire a fait oublier l’importance. Bien conscients de sa place majeure dans l’histoire, les savants continuent de lui consacrer des recherches, en France comme en Europe, ainsi qu’en témoigne le Bonald de l’historien piémontais Giorgio Barberis. Clair, bien conçu, ce livre est peut-être la meilleure introduction disponible à la pensée de Bonald. Barberis y montre bien comment le rejet bonaldien de la Révolution, loin d’être une réaction éruptive de barbon d’Ancien Régime, est la conséquence d’un système intellectuel solide où s’articulent une métaphysique, une anthropologie, une théologie, une conception de l’histoire.

    De Bonald à Rivarol

    Evidemment, vu de 2016, la pensée politique de Bonald – un ordre instauré d’en haut, appuyé sur la religion, organiciste et antilibéral – a quelque chose d’extraterrestre. Mais justement : c’est cette distance avec nous qui lui donne son actualité, le point de vue le plus éloigné de nos façons de penser étant le meilleur pour bien les comprendre. Sur ce plan, cette belle traduction (où on ne déplore que deux ou trois fautes de syntaxe – « la théorie dont il avait fait allusion », « une conception à laquelle s’ensuit »...) n’a pas qu’une utilité historique ou documentaire, elle permet aussi de mettre en perspective des notions comme le progrès, l’individualisme, le pouvoir, la légitimité, etc. Quant au procès fait à Bonald sur son style, les nombreux extraits cités par l’auteur indiquent qu’il est peut-être abusif et que le vieux Vicomte, pour n’avoir pas la plume facile, n’en était pas moins capable parfois de bonnes formules.

    Je profite de cet article pour dire aussi un mot d’un contemporain de Bonald (à un an près), Antoine de Rivarol : Maxence Caron réédite en effet ses Œuvres complètes dans un épais volume de la collection « Bouquins » où, par souci sans doute de le rendre plus digeste et plus attrayant, il l’associe aux aphorismes de Chamfort et à ceux Vauvenargues (je dis « réédite », il faudrait dire « édite » : la plupart des tentatives précédentes d’éditer Rivarol ont apparemment comporté des lacunes). D’une certaine façon, au plan du style, Rivarol est l’anti-Bonald : ce dernier compose des traités pesants, laborieux, répétitifs, alors que Rivarol virevolte et sautille sans jamais finir un livre, disséminant ses réflexions dans des textes courts, légers, ironiques. Bonald est besogneux et grave, Rivarol, facile et drôle ; cette différence des tempéraments se retrouve au plan des idées politiques. Tous deux critiquent en effet la Révolution, mais pas de la même manière ; à l’idéologie révolutionnaire, Bonald oppose l’idéologie théocratique – système contre système ; Rivarol, lui, y oppose un rejet de l’idéologie, une méfiance à la Burke pour les délires abstraits. Chantal Delsol explique tout cela dans une préface lumineuse de 40 pages, qui justifie à elle seule l’acquisition de ce superbe volume. 

     

    Louis de Bonald, ordre et pouvoir entre subversion et providence, Giorgio Barberis, traduit de l’italien par Astrée Questiaux, Desclée de Brouwer, 2016.

    L’art de l’insolence, Rivarol, Chamfort, Vauvenargues, Robert Laffont, « Bouquins », 2016.

    Bernard Quiriny

  • Réponse à Pierre de Meuse, par Jean-François Mattéi

    mattei en attente.jpgDans son article sur mon ouvrage, Le Procès de l’Europe (PUF, 2011)*, Pierre de Meuse** soulève une question difficile sur le statut de l’universel, cet objet de pensée inventé et diffusé par les Européens et qui est aujourd’hui le partage de tous les peuples. Qu’il s’agisse de l’universel théorique, disons la vérité, recherchée dans toutes les universités et les laboratoires du monde sous forme de théories scientifiques, ou de l’universel pratique, disons la justice, imposé par toutes les institutions juridiques sous la forme éthique des « droits de l’homme », et la forme politique de la « démocratie », cette double forme de l’universel, c’est-à-dire la rationalité, régit le monde actuel sans que l’on puisse imaginer un autre modèle de connaissance et d’action.

    Pierre de Meuse en convient, mais m’oppose une objection redoutable : « Si, comme le dit Mattéi, “la raison européenne s’est toujours identifiée à son ouverture vers l’Universel” (p. 182), si la culture européenne n’est pas une culture mais une métaculture, alors elles ne nous appartiennent pas ». Les critiques de l’idée européenne, de Jacques Derrida qui veut déconstruire l’« européocentrisme » à Ulrich Beck qui voit dans l’Europe une « vacuité substantielle »  (comment d’ailleurs le « vide » pourrait-il avoir une « substance » ?), auraient donc raison de condamner l’impérialisme européen. Son mode de pensée et d’action, s’il est véritablement universel, ne lui appartient pas puisqu’il est commun à toutes les civilisations. L’universel est un partage et non une possession et aucun peuple, ni aucune culture, ne saurait prétendre le posséder.

    Présenté sous cette forme logique, qui s’appuie d’ailleurs sur un raisonnement rationnel de type européen depuis les Grecs, cette objection est justifiée. Personne, serait-ce Galilée, Descartes, Newton ou Einstein, n’a l’exclusivité de l’universel, et le théorème de Pythagore est commun aux Grecs, aux Égyptiens et aux Mayas. Parallèlement, la dignité de l’homme affirmée par la tradition philosophique européenne, qu’elle soit religieuse ou laïque, ne concerne pas les seuls Européens, blancs et chrétiens, héritiers des Grecs et des Romains, mais tous les peuples et toutes les races de la terre. L’humanité est le partage égal de tous les hommes.

    Le nœud du problème, que ne semblent pas voir les adversaires d’une identité ou d’une spécificité de l’Europe, tient à ce que l’Europe, un continent particulier, a inventé au cours des siècles l’idée de civilisation. Or, la civilisation, définie par l’établissement des sciences, de la philosophie, de la culture, de la politique et de la morale, donc d’un monde de civilité opposé à la sauvagerie et à la barbarie, est l’avènement de l’universel. Comment concilier la particularité de l’Europe, soulignée par Herder et l’universalité de son message, démontrée par Hegel ? Le paradoxe n’est qu’apparent et se trouve résolu par l’histoire elle-même. L’Europe, ce « petit cap du continent asiatique » selon la formule de Valéry, a mis en œuvre de façon systématique l’universel présent dans toute l’humanité et l’a enseigné, parfois imposé, aux autres peuples, tout aussi particuliers que les peuples européens. La civilisation européenne est donc à la fois particulière et universelle au même titre que les autres civilisations, ainsi nommées par les Européens qui ont inventé le terme au XVIIIe siècle, sont à la fois universelles et particulières. 

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     Il se trouve que la condition humaine tient à ces trois pôles de l’universel, du particulier et du singulier. Je suis un homme singulier, distinct des autres hommes singuliers, mais appartenant à une communauté particulière, la culture française. Cela ne m’empêche en rien de posséder, comme tout autre homme, la caractéristique universelle de l’humanité. Les droits qui s’y attachent, la dignité et la liberté parmi d’autres, en concernant les hommes singuliers et leurs attaches particulières, sont néanmoins inscrits dans l’universalité de l’homme. Ce qui justifie d’emblée la possibilité d’une Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. Si Joseph de Maistre, comme le rappelle Pierre de Meuse, n’avait jamais rencontré « l’homme », c’est-à-dire le concept ou l’idée abstraite d’humanité, mais seulement ces individus particuliers que sont les Français, les Anglais, les Italiens, les Espagnols, etc., cela n’empêchait pas de Maistre de savoir qu’il partageait son humanité avec les autres hommes. Telle est bien l’invention de l’Europe : l’humanisme qui fonde son universalité dans l’universalité du cosmos, comme on le voit avec l’Uomo universale de la Renaissance italienne, par exemple chez Léonard de Vinci. Les lois universelles de la nature, appréhendées par la science théorique, se reflètent dans les lois universelles de l’homme, appréhendées par l’action pratique, dans le droit, la politique et la morale.

    Pierre de Meuse se demande si l’Europe, à force d’ouverture vers l’universel, ne s’est pas empoisonnée avec ses propres concepts. C’est bien ce que je soutiens dans mon livre. L’ouverture aux autres peuples, qui a permis de créer l’ethnologie, une invention purement européenne, tend toujours à se perdre dans ces autres peuples pour mieux critiquer, de leur point de vue, les défauts de la raison européenne ou ses perversions (guerres de religion, massacres, colonialisme, guerres mondiales, et j’en oublie !). Quand Montesquieu fait appel à un Persan, et Diderot à un Tahitien, c’est sans doute pour connaître d’autres peuples et reconnaître leur existence. Mais c’est surtout pour dénoncer l’infidélité des Européens à leurs principes humanistes. Au demeurant, qui parle dans Les Lettres persanes ou dans le Supplément au voyage de Bougainville ? L’indigène, de son point de vue particulier, ou l’Européen, de son point de vie universel ?

    Ce n’est pas seulement l’Europe qui a joué sur les deux tableaux, l’universalité de son exigence et la particularité de son enracinement. Toutes les autres cultures, dès qu’elles ont accédé à l’’universel par la mondialisation (communication, échange, enseignement, économie, politique), se sont trouvé confrontées au même problème de la coexistence de l’universel avec leurs particularités irréductibles. Comme l’universel est encore plus irréductible, car le théorème de Fermat est aussi valide pour le mathématicien de Montauban que pour le mathématicien de Tombouctou, chaque peuple, y compris les peuples européens, se sent tiraillé entre la fidélité à son héritage spécifique et la nécessité de se plier au mode de vie universel, c’est-à-dire rationnel.

    Le paradoxe sur lequel butte Pierre de Meuse est celui de la critique des concepts européens, en clair la critique de la culture de l’Europe, qui s’est ouverte exagérément et peut-être illusoirement. Cette critique n’est-elle même possible, qu’elle vienne d’un Européen ou d’un non-Européen, d’un chrétien, d’un musulman ou d’un athée, que si elle se fonde sur des outils conceptuels européens (identité, contradiction, méthode, expérimentation, bref usage d’une démonstration rationnelle). La raison, comme le disait Descartes du « bon sens », est la chose du monde la mieux partagée. On ne peut donc la mettre en cause qu’à partir de ses propres postulats, et non à partir de ses applications qui peuvent être erronées ou condamnables. La raison européenne a fait beaucoup de mal, et d’abord à l’Europe elle-même, cette « Europe qui n’aime plus la vie » comme l’écrivait Camus dans L’Homme révolté. Mais le même auteur n’hésitait pas à reconnaître que l’Europe était, malgré tout, « cette terre de l’esprit où depuis vingt siècles se poursuit la plus étonnante aventure de l’esprit humain » (Lettres à un ami allemand, III, 1945). Camus, comme Pierre de Meuse qui termine son article sur un appel au tragique de l’existence, était sensible au « sentiment tragique de la vie », pour parler avec Unamuno. Je le suis également et ne crois pas que la raison épuise toutes les ressources de la pensée et de l’existence. Il reste que, depuis des siècles, l’homme n’a pas réussi à trouver un autre universel que celui de la raison, théorique et pratique, et que, pour l’instant, cette même raison est à la fois juge et partie du litige, comme l’Europe particulière est à la fois juge et partie de l’ouverture aux cultures particulières. Il nous faut vivre avec ce paradoxe qui est peut-être, effectivement, plus tragique que rationnel.

    Jean-François Mattéi

    20 février 2013

     

     ___________________

     * Jean-François Mattéi, Procès de l’Europe, Grandeur et misère de la culture européenne, PUF, 22 €, 264 p.

     ** Pierre de Meuse,  « Le procès de l’Europe de Jean-François Mattéi »  (Lafautearousseau, jeudi 27 décembre 2012)

     

  • Éphéméride du 11 août

    11 août,mont saint michel,aristote au mont saint michel,gouguenheim,la merveille,couesnon,normandie,mont tombe,grece,antiquité,islam,monachismeIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares évènements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'évocations :  

    1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

    2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

    3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

    4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

    5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

    6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

    7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

    8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

    9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

    10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

    11. Le Mont Saint Michel (11 août)

    12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

    13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre) 

     

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    Aujourd'hui : Le Mont Saint Michel 

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     I. L'essentiel 

     

     "Voici donc treize siècles que le Mont-Saint-Michel existe ! Treize siècles d’histoire. Treize siècles de vie religieuse, politique et militaire. Témoin des grands combats qui ont peu à peu construit la France et l’Europe, le mont-Saint-Michel est aujourd’hui un lieu à nul autre pareil, mélange rare de terre, de mer, de vent et de pierres.

     Mais justement, si les pierres pouvaient parler, elles nous diraient que le Mont-Saint-Michel, avant d’être cette étonnante construction, est d’abord un grand élan vers le ciel, vers Dieu : un lieu de louange et de prière à nul autre pareil."

    (Monseigneur Stanislas Lalanne, Évêque de Coutances et d’Avranches)   

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    Commençons donc par l’essentiel...

     

     

    S’il est bon, évidemment, de connaître l’histoire prestigieuse du monastère, il s’agit de vraiment découvrir ses trésors, "contenant et contenu" si l’on peut dire. À savoir le bâtiment lui-même dans sa splendeur, bien sûr, mais aussi et surtout la beauté de la liturgie.

    À quoi servirait en effet une abbaye, aussi belle soit-elle, où l’on ne célébrerait pas, ou plus, la liturgie ? Elle serait une coquille vide. Belle, certes, mais vide, surtout. Rien de tel au Mont, où la spiritualité est bien vivante, grâce aux Fraternités monastiques de Jérusalem (présentes depuis 2001, l'une de cinq moines, l'autre de cinq moniales).

    Elle est là, la vraie beauté du Mont. Sa beauté principale, centrale et essentielle, ce ne sont pas ses pierres et ses sculptures; ou plutôt, ce sont ses pierres et ses sculptures, ordonnées à leur objectif initial et final : nous conduire à Celui qui est au sommet, qui est "le" Sommet. Le Mont fonctionne bien s'il est, et quand il est, route et chemin menant au Vrai, au Beau et au Bien...

       

    http://abbayedumontsaintmichel.cef.fr/

     

     

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                                 II.  Du spirituel à l'intellectuel

     

     

    Si le Mont est une citadelle de la Foi, il est aussi une citadelle de ce qui va avec : la Culture et la Civilisation. Nous prendrons un seul exemple du rôle fondamental - et indispensable - que le Mont a joué au cours de l'Histoire dans la transmission et la sauvegarde de la Culture et de la Civilisation occidentale, héritée de l'Antiquité gréco-latine: un exemple tiré de l'ouvrage Aristote au Mont Saint Michel...

    Il faut, en effet, revenir un peu longuement sur l'affaire Gouguenheim, le Mont (et son scriptorium) se trouvant évidemment en bonne place dans l'ouvrage fort utile de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint Michel. Les racines grecques de l'Europe chrétienne.

    Le travail de transmission (par les copistes) de la culture antique à l'Occident s'étant pour une bonne part effectué ici, dans le scriptorium du Mont (ci dessous), nous présenterons de nouveau, en la résumant, l'idée centrale de l'auteur, en montrant le lieu où s'est passé une part importante de ce qu'il décrit.

    Le point de départ de la polémique est cette question :

    Quelle est la part de l'apport musulman dans la constitution de la culture européenne au Moyen-Âge ?

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    En mars 2008, Sylvain Gouguenheim, professeur d'Histoire médiévale à l'ENS de Lyon, publie Aristote au Mont Saint Michel. Les racines grecques de l'Europe chrétienne.

    Sa thèse :

    "L'héllénisation de l'Europe chrétienne fut avant tout le fruit de la volonté des Européens eux-mêmes.... elle ne doit rien au monde islamique". 

     

    1. Gouguenheim ouvre son livre sur les thèses qu'il entend contredire :

     

    Celle des "Âges sombres", concept hérité de Pétrarque et repris au XIXème par l'historiographie anglo-saxonne pour désigner la période comprise entre la chute de l'Empire romain et l'arrivée en Angleterre de Guillaume le Conquérant, faisant du Haut Moyen-Âge un temps d'obscurantisme et de déclin culturel; celle d'un "Islam des Lumières" venant réveiller (culturellement et scientifiquement) les Européens grâce à la transmission d'un savoir grec depuis longtemps oublié, et contribuant à donner à l'Europe des "racines musulmanes".

    Des thèses qui, selon l'auteur, relèvent "plus du parti idéologique que de l'analyse scientifique" et sont essentiellement celles d'Alain de Libera (Penser au Moyen-Âge, 1991).

    "L'argument de la dette" des Européens à l'égard du monde arabo-musulman serait cimenté par l'énorme travail de traduction des oeuvres grecques opéré par les intellectuels arabes, qui auraient permis leur diffusion en Europe. C'est "l'intermédiaire arabe" qui expliquerait donc la redynamisation de l'Europe consécutive à la redécouverte du savoir grec. La matrice islamique aurait littéralement donné naissance à la civilisation européenne qui s'épanouit à partir du XIIIème siècle. Bien plus, il y aurait "prééminence du monde musulman sur la chrétienté médiévale"...

    Mais  Gouguenheim fait remarquer que l’on confond souvent arabité et islamisme, attribuant tout le mérite de l’hellénisation du monde européen à l’Islam, alors que "les arabes chrétiens et les chrétiens arabisés" constituaient près de la moitié des habitants des pays d’Islam vers l’an mil. Quant aux savants musulmans du monde abbasside, ils ne s’aventuraient jamais dans l’univers des sciences, se contentant de prospections dans celui de la religion. L’historien récuse le poncif d’une Europe inculte et barbare, tortionnaire d’un monde arabo-musulman exempt de tout reproche... 



    2. Vient ensuite l’exposé de sa thèse par Sylvain Gouguenheim :

     

    Celle des "racines grecques de l’Europe", ou comment "le monde occidental chrétien du Moyen Âge fit de son mieux pour retrouver le savoir grec", tout seul.

    L’ouvrage s’organise ensuite en cinq grandes parties, chacune constituant un pan particulier de la démonstration :

    Non seulement l’Occident ne perdit vraiment jamais de vue la culture grecque (chap. I),

    mais la diffusion du savoir grec, de toute façon, a surtout été le fait de Byzance et des chrétiens d’Orient (chap. II).

    Même en plein Occident, plus particulièrement au Mont-Saint-Michel (ci dessous, le scriptorium), des moines ont joué le rôle de pionniers dans les processus de traduction des textes d’Aristote (chap. III)

    et de récupération de l’héritage grec avec lequel, de toute façon, l’Islam a toujours entretenu des rapports difficiles, lui qui ne connut qu’une "hellénisation limitée" (chap. IV).

    Enfin, Gouguenheim évoque les "problèmes de civilisation" permettant de comprendre pourquoi les échanges culturels Islam/Chrétienté furent minimes (chap. V)…

     

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     Le scriptorium est l'unique lieu du Mont à posséder des cheminées : il s'agissait d'éviter que l'encre ne gèle, et que les doigts des moines ne soient trop engourdis par le froid, ce qui les aurait empêché d'écrire... 

              

    Le premier chapitre évoque des pans méconnus de l’histoire culturelle occidentale des VIIème-XIIème siècles. Sylvain Gouguenheim décrit les élites intellectuelles carolingiennes avides de savoir grec et soucieuses d’étudier ses dépositaires. De Pépin le Bref, réclamant autour de 760 des livres en grec au pape, à Charles le Chauve, dont les Monumenta Germaniae Historica dirent, en 876, que "méprisant toute l’habitude des rois Francs, il estimait que la gloire des Grecs était la meilleure", on constate qu’effectivement, comme le dit l’auteur, "la brèche (était) ouverte".

    Et c’est dans cette brèche que vinrent s’engouffrer, à partir du IXème siècle, les multiples "renaissances" intellectuelles prouvant, s’il en était besoin, que la science antique ne déserta jamais totalement les terres occidentales.

  • Les Francophones ont célébré leur langue...

               Petit retour en arrière. Le 20 Mars dernier, les Francophones ont célébré leur langue, trait d'union entre des centaines de millions de personnes, du Canada à Séoul, lors d'une journée internationale marquée par un appel à ne pas laisser l'anglais "coloniser" les outils numériques.
              Cette Journée constitue tous les ans l'événement phare de la Francophonie, qui revendique 200 millions de locuteurs dans le monde, un nombre plus conséquent encore étant "atteint" par les différentes activités de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
              A Paris, le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf a appelé les Francophones à investir massivement le numérique......

    519747853.jpg          "Ce qui se joue à travers la conquête de ces nouveaux espaces, c'est aussi la conquête des esprits et de l'imaginaire", a-t-il déclaré, en déplorant "la colonisation" de l'outil numérique par l'anglais.
              "La force de frappe de la nouvelle francophonie sera celle du numérique", a renchéri le nouveau secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet.
              Il a présenté le "grand portail numérique de la Francophonie", qu'il a défini comme un "système d'information du type Google à la française" (1), et qui devrait être opérationnel lors du prochain sommet de la francophonie à Québec, à l'automne.
              "Ne nous voilons pas la face, nous sommes en état d'urgence : l'équilibre du monde passe nécessairement par le plurilinguisme. Or celui-ci n'est pas garanti", a-t-il dit.
              Sur les cinq continents, des centaines d'initiatives locales ont marqué l'évènement, qui montrent bien que l'intérêt pour la langue française ne se dément pas.

              On le voit, cette journée de célébrations du 20 mars, si elle a pointé quelques zones d'ombre, est donc porteuse d'espoir(s). Gardons nous cependant de tout enthousiasme excessif. On ne le sait que trop: si l'attrait du français est bien réel, les menaces qui pèsent sur lui ne le sont pas moins.... 

              Rappelons, pour élever le débat, une chose que nous avons souvent dite, dans ces colonnes, et qui est une évidence: le combat pour la défense et la promotion de la langue française est aussi, et surtout, "politique". Prenons l'exemple de l'Académie Française, qui a à sa tête un Secrétaire Perpétuel. Ce qu'il faut à la langue française, à la Culture française, c'est un défenseur, un promoteur perpétuel. Une présence permanente et constante. Quelqu'un qui assure ce service "à plein temps", pourrait-on dire. Nous n'avons aujourd'hui que des dirigeants "de passage", dans le meilleur des cas: comment pourraient-ils s'inscrire dans la durée, si le système lui-même, le régime, a volontairement tranché à la révolution le rapport que nous entretenions jusque là avec le "temps long" ?.....

              Les Anglais et les Espagnols savent bien ce qu'ils doivent à leur souverain respectif, et l'importance de leur action dans les mondes hispaniques et anglophones. Quel rôle fédérateur ils jouent, en permettant à une identité de se reconnaître et de se rassembler autour d'un symbole vivant. Et quel dynamisme ils impulsent....

              Ce n'est pas l'un des moindres attraits de la Royauté.....

             
                     (1) voir la note "Un anti google ? Mieux: un alter google...." dans la Catégorie "Francophonie, Culture et Civilisation française...".

  • « La droite doit prendre le thème de l’éducation à bras le corps ».

    Entretien avec Anne Coffinier, fondatrice de la Fondation Kairos pour l’innovation éducative.

     

    Kairos a organisé son premier colloque le 14 octobre 2020 sur le thème « école ambitieuse, meilleur antidote au séparatisme ». Cette nouvelle fondation créée en 2020 rayonne déjà et semble emboîter le pas à l’association Créer son école que vous avez dirigée pendant quinze ans. Pouvez-vous nous expliquer sa mission et en particulier sa dimension politique ?

    C’est vrai, la toute jeune Fondation Kairos démarre très fort ! Créée le 18 juin dernier, elle a organisé son premier colloque en octobre, et vient de soutenir huit premières écoles, dont cinq sont catholiques. Elle a aussi organisé un colloque à l’Institut de France traitant de la question de l’islamisme et de l’école. Pour créer Kairos, j’ai mobilisé tout ce que j’ai appris en quinze ans d’engagement pour la liberté d’enseignement à Créer son école, à la Fondation pour l’école, dans le cadre de la douzaine de fondations abritées dont j’ai pu accompagner le développement, à l’Institut Libre de Formation des Maîtres et enfin à Educ’France depuis 2019. Kairos ne remplace pas Créer son école et Educ’France mais s’inscrit en complémentarité forte avec ces entités pour créer un écosystème efficace. Quand j’ai fondé Créer son école en 2005, il n’existait pas de structure capable d’accompagner les écoles vraiment libres et leurs responsables, qu’il s’agisse des créateurs, des directeurs ou même des professeurs de ces écoles. L’action de Créer son école, souvent en partenariat avec d’autres structures d’ailleurs, a été décisive dans le développement de la formule hors contrat, qui donne la plus grande autonomie possible vis-à-vis de l’État et des programmes de l’Éducation nationale. Aujourd’hui, Créer son école est reconnu comme le premier observatoire et le premier opérateur d’accompagnement des écoles indépendantes. C’est aussi un partenaire opérationnel de la Fondation Kairos. Quant à la dimension par définition politique de Kairos, elle est évidente : présidée par le chancelier de l’Institut qui est aussi un ancien ministre de droite, elle atteste que l’école libre est une thématique et avant cela une ambition qui devrait être naturelle à droite, au service de l’excellence et de l’individualisation des parcours, à rebours de l’uniformisation des esprits et du nivellement par le bas. Le combat pour la liberté scolaire est historiquement porté par la droite et embrasse l’ensemble du spectre du conservatisme, contre-révolutionnaire, libéral ou d’inspiration sociale ou encore néo-conservateur. La Fondation Kairos veut cependant dépasser cet héritage historique, et c’est là le fruit des réflexions sur la liberté scolaire nourries par ma collaboration avec Axelle Girard, dont l’expérience, le réseau et la connaissance de la chose publique constituent un apport stimulant. Pour défendre la liberté d’éducation, il faut aller au-delà de nos sympathies et de nos partenaires naturels, ouvrir de nouveaux fronts, nouer des alliances durables au service d’une cause qui, par définition, nous dépasse, puisqu’elle concerne l’avenir. De nombreuses familles engagées dans la liberté d’enseignement dans le cadre de l’instruction en famille ou des écoles libres hors contrat sont mues par une exigence académique et éducative forte pour leur enfant, le désir d’offrir un cadre d’éducation moins déconnecté de la nature, et une vive attention à la singularité des talents et des destins. Elles s’enracinent dans des milieux politiques diversifiés et un fort désir de pensée critique.

     

    Plus de 420 personnes ont été réunies pour le premier colloque que Kairos a organisé. Comment êtes-vous parvenue à faire converger les différents mouvements politiques autour de la vision de Kairos : « innover pour transmettre, transmettre pour innover » ?

    Le sujet – l’islamisme – était au cœur de l’actualité. Le 2 octobre, le président de la République avait prononcé le discours des Mureaux avec un fort volet sur l’éducation. Deux jours après, Samuel Paty était décapité devant son collège public. À Kairos, nous souhaitons traiter les sujets d’actualité en associant des responsables politiques d’horizons divers, des acteurs de terrain « parlant vrai », des penseurs et académiciens capables de remettre en perspective les problèmes. Pour ce premier colloque, cette ambition a pu être honorée, et notre deuxième colloque, sur l’avenir de l’école rurale, qui aura lieu le 27 janvier, est préparé dans le même état d’esprit. Il s’agit d’allier la rigueur scientifique, le pluralisme politique et le sens de l’action pragmatique pour contribuer à relever des défis qui se posent à nous.

    Deux mots peut-être sur notre devise. L’enjeu est de transmettre notre civilisation aux nouvelles générations, qui prend sa source dans Athènes et Rome, et Jérusalem. Pour y parvenir, il faut innover car les jeunes de 2020 ne sont pas ceux de la France rurale des années 1950. C’est le « innover pour transmettre ». Par ailleurs, cette transmission, si elle doit être résolument conservatrice, doit en revanche nourrir l’aptitude des jeunes à innover. D’où le « transmettre pour innover », typiquement arendtien.

     

    Un combat est mené pour maintenir la liberté scolaire : école hors contrat, école à la maison. Est-ce un combat plus idéologique que politique ?

    Le gouvernement a parfaitement raison de vouloir trouver les voies d’une lutte efficace contre l’islamisation de notre pays. Mais les mesures proposées sont mal ciblées et disproportionnées. Et tout le monde sait qu’il y a en France de farouches adversaires de la liberté scolaire qui, de toute façon, ne ratent pas une occasion d’essayer de s’en débarrasser. Le combat contre la liberté scolaire, quelle que soit la forme qu’il épouse, a toujours une dimension idéologique.

    Emmanuel Macron a annoncé que les mesures sur l’éducation qui allaient figurer dans sa loi sur le séparatisme devenue loi confortant les principes républicains étaient d’une radicalité comparable à celles des lois Ferry. Il n’est en effet pas exclu que l’assaut qu’il entend porter contre la liberté d’enseignement soit plus sauvage que celui d’un Mitterrand qui, par la loi Savary, voulut rien moins qu’absorber l’école libre dans l’Education nationale. En effet, en prétendant interdire l’instruction en famille, c’est la légitimité éducative de la famille qui est niée. Il n’y a là rien à envier à un Barère ou à un Danton qui affirmaient en 1793 que l’enfant appartenait à l’État et non à sa famille. Après l’instruction obligatoire à 3 ans et l’école obligatoire pour tous, c’est la mise hors la loi des parents en tant qu’autorité éducative qui se profile.

    Défendre la famille et son droit inaliénable à choisir par priorité l’éducation et l’instruction de ses propres enfants semble une priorité. Si c’est être de droite ou faire de l’idéologie que de défendre de telle évidence, alors soit !

     

    Toutes les associations à but non lucratif sont des associations de loi 1901. À l’heure où certaines associations (sportives, etc.) sont radicalisées, que pensez-vous de ce système juridique pour les écoles hors contrat, les avantages et les inconvénients de la loi 1901 ?

    En matière éducative, le radicalisme islamique se loge plutôt dans les structures informelles non déclarées, dans les cours de soutien ou les cours de langue et de religion. Le problème ne me semble pas résider dans la loi 1901. Notre problème se situe dans le fait que l’Etat prétende se battre contre un mal qu’il ne se sent pas en droit de désigner. Il est tout de même incroyable que le projet de loi contre le séparatisme ne contienne pas une seule fois, en 54 pages, le mot islamisme. La raison en est simple : dans l’état actuel de notre droit, l’islamisme n’est pas un délit. Seul le passage à l’acte l’est. Du coup, ces nouvelles lois risquent de réduire ou d’annihiler des libertés qui profitaient à tous, et qui constituaient le tissu même de notre démocratie, sans pour autant supprimer la menace islamiste. Les familles et les écoles catholiques ne seront pas épargnées par ces mesures liberticides.

     

    Face à la menace d’Emmanuel Macron de fermer les écoles privées hors contrat, vous rappelez le problème de l’application de la loi et vous donnez des solutions concrètes pour lutter contre les écoles clandestines. Avez-vous pu présenter ces solutions au ministre de l’Education ?

    Le projet de loi apporte une amélioration pour démanteler les écoles de fait, donc non déclarées. En revanche, il supprime sans motif l’instruction en famille qu’il criminalise par la même occasion. De plus, il accroît la pression sur les écoles libres hors contrat en se dotant de moyens de les fermer sans plus avoir besoin d’en expliquer la nécessité préalablement au juge. Alors qu’elle est juge et partie, l’Education nationale se voit donner le pouvoir de fermer les écoles hors contrat très facilement, donc de fermer ses concurrents, qu’on le veuille ou non. C’est pernicieux. D’autant plus qu’on ne parle pas seulement de motifs liés à l’ordre public ou à la sécurité des enfants mais aussi de motifs liés aux choix pédagogiques et donc, au fond, à la liberté d’enseignement. De surcroît, de lourdes sanctions pénales ont été introduites à l’encontre des directeurs qui n’opéreraient pas dans les délais impartis les modifications de l’enseignement demandées par le rectorat dans le cadre d’une mise en demeure. Avec une telle épée de Damoclès sur la tête, il sera bien difficile de trouver des candidats au poste de directeur d’école libre !

    Nous avons des échanges au niveau des cabinets du ministère de l’Intérieur et de l’Education nationale sur tous ces aspects. Nous mettons notamment l’accent sur le caractère contreproductif de certaines des mesures phares du projet de loi. Mais il est clair que c’est le juge constitutionnel qui seul pourra freiner cette dérive exagérément liberticide. A nous tous de faire monter le sujet dans les médias pour faciliter une saisine constitutionnelle dans de bonnes circonstances.

    Plus largement, on se retrouve confronté à un problème récurrent : l’habitude du pouvoir politique de traiter les problèmes en prenant des lois, là où il faudrait surtout appliquer courageusement le cadre légal déjà en vigueur. Un exemple ? Les enfants instruits en famille ne seraient inspectés qu’à 70 % d’entre eux et les écoles hors contrat ouvertes dans l’année qu’à 80 % selon les dires du gouvernement. Dans les deux cas, la loi fait obligation d’inspecter à 100 %. Il est donc urgent que les inspecteurs inspectent… avant de changer la loi. Rappelons que nous sortons de loi Gatel de 2018 puis de la Loi sur l’école de la confiance de 2019. Nous ne pouvons tout de même pas avancer au rythme d’une loi par an pour restreindre toujours plus la liberté d’enseignement alors que – faut-il le rappeler ? – les problèmes se situent d’abord dans l’école publique qui scolarise 80 % des enfants.

     

    Vous êtes qualifiée par Le Monde « de figure emblématique de la liberté scolaire ». L’ISSEP est concerné par la liberté scolaire : par sa structure et sa formation. Quels conseils pouvez-vous donner, spécialement aux étudiants qui souhaitent s’engager dans le combat de la liberté scolaire ?

    La droite doit effectivement prendre le thème de l’éducation à bras le corps. Elle a cessé de penser la question éducative depuis 1984 environ, comme me le confiait un jour le député Xavier Breton, et ça se voit ! Le fait de remettre plus d’autorité et de discipline à l’école publique et de réhabiliter des méthodes éducatives structurées et enracinées dans la culture classique ne suffit pas à répondre aux défis éducatifs actuels. La droite doit cesser d’être à la remorque de la gauche pour l’éducation et la culture, si elle veut reconquérir un jour le pouvoir.

    Concrètement, j’inviterais volontiers les meilleurs d’entre vous à nous rejoindre, à créer des écoles qui allient ambition académique, souci méritocratique, volonté de transmettre le trésor de notre civilisation, et ouverture aux innovations pédagogiques et technologiques.

    Quant au combat pour la liberté d’enseignement, il y a deux visions possibles : celle qui consiste à soutenir avant tout un petit nombre d’écoles déjà existantes et celle qui consiste à défendre, éventuellement par l’attaque, le principe même de la liberté scolaire. Ce n’est pas la même chose. Et vous l’aurez compris, mon combat se situe dans la seconde perspective et j’invite à me rejoindre ceux qui ont compris que l’égalité des chances passait aujourd’hui par l’essor des écoles libres et par la démocratisation de l’accès à l’école de son choix.

    Propos recueillis par Hélène Patmet

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Vu sur le blog Géopolintel, conflit d’intérêts autour du coronavirus : Agnès Buzyn contre Didier Raoult.

    Didier Raoult a eu un conflit avec Yves Lévy, PDG de l’Inserm et mari de la ministre de la santé Agnès Buzyn.

    Le conflit portait sur le statut des IHU (Institut hospitalo-universitaire).

    Didier Raoult l’a publiquement exprimé à plusieurs reprises et notamment dans un article du Canard qui soulignait « le conflit d’intérêts patent entre une décision ministérielle sur le statut des futurs IHU et la position similaire du PDG de l’Inserm ».

    Yves Lévy est aussi engagé dans le lancement du laboratoire chinois dont serait peut être issu le virus qui frappe la planète.

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    Mais comment ne pas voir aussi le conflit d’intérêts avec la décision d’Agnès Buzyn qui au mois de janvier a classé la chloroquine, expérimentée par Didier Raoult, dans la catégorie des substances vénéneuses.

    Lors de l’inauguration de l’unité de Didier Raoult datant du mois de mars 2018, celui-ci n’a pas reçu les honneurs qu’il méritait.

    L’Inserm et le CNRS ont retiré leur label aux deux nouvelles unités de l’IHU de Marseille au mois de janvier 2018.

    Cela paraît absurde mais pas tant que cela puisque la même année Yves Lévy orientait les recherches sur la Bioéthique.

    La bioéthique et la fameuse méthode CRISPR [3] ont été examinées en mission d’information de la conférence des présidents sur la révision de la loi relative à la bioéthique le mardi 23 octobre 2018.

    Ce que nous pouvons observer c’est que la ministre Buzyn et son mari ont privilégié les technologies permettant de modifier, réduire ou augmenter de façon ciblée l’expression d’un ou plusieurs gènes.

    Le conflit peut se résumer ainsi :

    Soit on travaille sur des technologies concrètes et anciennes dans l’unité de Didier Raoult et cela coûte peu cher
    Soit on dirige la recherche coûteuse et incertaine vers ce fameux CRISPR.

    Le CRISPR permet selon François Hirsch, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de corriger les déficits génétiques ; armer des cellules contre les maladies, dont le cancer et le sida ; éradiquer les animaux « nuisibles », tels que les moustiques responsables de maladies infectieuses en Afrique ou dans les pays du Sud ; modifier les animaux d’élevage ; modifier les micro-organismes et modifier les plantes.

    Sauf que ce qui est dérangeant c’est que l’Inserm s’ouvre à une collégialité avec des laboratoires étranger comme le MIT de Harvard de George Church et Feng Zhang.

    Ces deux scientifiques sont pointés du doigt pour eugénisme et avoir réussi à diminuer de manière considérable les coûts de séquençage du génome, rendant crédible la perspective de fournir une réponse à toute personne désireuse de connaître ses prédispositions à certaines maladies et pourquoi pas le paludisme en Afrique pour contrer la chloroquine de Raoult.

    L’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Didier Raoult est « le plus grand investissement d’État jamais acquis pour un projet de recherche ».

    Comment ne pas voir que l’association Buzyn/Lévy voulait torpiller le travail du professeur Raoult.

    Le jour de l’inauguration de l’institut hospitalo-universitaire, Agnès Buzyn pour la santé ou Frédérique Vidal pour l’enseignement supérieur et la recherche, étaient les grandes absentes.

    Voilà la situation, c’est un scandale basé sur un conflit d’intérêt et pendant ce temps des gens meurent ou vont mourir.

    NB : INSERM : Yves lévy a été remplacé par Gilles Bloch en janvier 2019

    La Rédaction Geopolintel Mars 2020
    The Storm is coming.

    http://www.geopolintel.fr/