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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (4)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    4. À Toulon, avec Pujo, le 2 mai 1982...

    Ce 2 mai fut une très belle journée, à tous points de vue.

    Il ne s'agissait pas d'une conférence, à plusieurs, mais d'un repas, s'achevant par des interventions. On pourrait appeler cette journée celle "des trois Pierre", puisque, à l'époque, le président de notre Section de Toulon (mais aussi du Var) était notre cher Pierre Navarranne; et que Pierre Chauvet avait résolu d'inviter Pierre Pujo...

    D'abord, la météo fut de la partie. Nous étions tous arrivés en avance, et Pierre (Pujo) passa un petit moment, ravi par le soleil provençal, sur la plage où se trouvait le genre de "paillote" où avait lieu ce repas-conférence. Je le charriai un peu, amicalement, lui disant "Tu as vu ce bleu de la mer ? Tu ne dois pas voir souvent la Seine de cette couleur..." Bon, c'était un peu facile, je reconnais, mais c'était en toute sympathie, et Pierre jouait le jeu, me rétorquant : "Tu sais, à partir de maintenant, on va enfin avoir nous aussi de très belles journées à Paris..." 

    Et puis, comme on dit, "l'ambiance y était"... On ne sait pas trop pourquoi, il y a des "jours avec" et des "jours sans" : là, ce fut, et à tous points de vue, un "jour avec" !... Et, donc, un bon souvenir...

    Sur la photo ci-dessous, vous reconnaissez Pierre Chauvet, notre Président, assis à la gauche de Pujo; à sa gauche, l'autre intervenant (que je vais vous demander de nommer vous-mêmes, afin de vous faire un peu participer...) et votre serviteur. 

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    Et, là, je "révise" une dernière fois mes notes, juste avant de "passer"...

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    Alors, qui était ce troisième intervenant ? Le gagnant gagnera... on ne sait pas encore quoi, au juste !... Déjà la satisfaction d'avoir donné la bonne réponse !...

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (5)...

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    5. Une des veillées des Baux (1/2) : d'abord, l'évocation de notre ami Franck Lesteven...

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    "Les Baux", c'était bien sûr la journée du dimanche : dès l'ouverture, très tôt, les stands accessibles toute la journée (Librairie, objets et produits de toute sorte...) et la Messe du matin; puis le repas (et toute l'organisation qu'il supposait : merci, Sylvie Gaud et Catherine Amis, merci Pierre de Gérin et les autres...); puis, à 15 heures, les discours...

    Mais c'était aussi le "précurseur" (nous partions généralement le mercredi midi, une fois même ce fut le mardi) puis le postcurseur, jusqu'au mercredi après-midi...

    Et c'était aussi, bien sûr, le grand repas du samedi soir, dans les carrières, suivi des veillées, autour d'un feu, dont cette première photo, de piètre qualité, ne donne qu'un faible aperçu... Et des chants, beaucoup de chants, des Partisans blancs aux Lansquenets, en passant par Les Bleus sont là et tout le répertoire : tout y "passait", jusqu'à ce qu'il faille bien s'arrêter pour que la journée du lendemain puisse avoir lieu !...

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    Ces deux photos (celle ci dessous heureusement de meilleure qualité que celle ci dessus) permettent de rendre hommage, ici, à un de nos bons camarade et ami, qui nous quitté d'une façon brutale et foudroyante : Franck Lesteven, que l'on voit ici avec son épouse Dominique.

    Aussi longtemps qu'il fut parmi nous, Franck (et Dominique) fut un militant aussi fidèle et dévoué qu'efficace; et un responsable de la Section d'Aix irréprochable et exemplaire. Vous le voyez ici, au milieu du trio que nous formons avec Dominique (mal, photo d'en dessus, beaucoup mieux photo d'en dessous; et tout le monde pourra dire qui se trouve derrière Franck, n'est-ce pas ?...)

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    S'il était sérieux, organisé et efficace comme militant, Franck savait aussi être très drôle, et il était pour cela unanimement apprécié. On ne s'ennuyait pas, quand on était avec lui, et si un militant triste est un triste militant, lui, il était tout sauf compassé et ennuyeux. Sérieux quand il fallait l'être, il accordait aux rires et plaisanteries toute la place qu'il fallait, savait être facétieux et n'était jamais le dernier à illustrer le mot de Daudet (Dans "Vers le Roi", pages 82/83) :

    "...N'allez pas croire que l'ardeur politique, dont brûlait notre milieu, et qui allait croissant, faisait de nous des cuistres insupportables, ou des énergumènes odieux... nous prenions le bon de la vie, dès qu'il se présentait, sous quelque forme qu'il se présentât : amitié, soleil, beauté, réussite, voire table et causerie.
    Nous n'avons jamais été des censeurs renfrognés, grognons ou furibonds, comme le veut la légende forgée par nos adversaires.
    La bonne humeur a toujours régné parmi nous..."

    Voici Franck (ci dessous) partant sur un sketche improvisé dont il était coutumier : même moi, j'en suis manifestement "perplexe", dirons-nous; du moins, au début... Je ne sais plus si c'était "la pêche aux moules " de Jacques Martin, ou autre chose du même tonneau, mais Franck savait accorder à la saine détente le temps nécessaire !...

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    Je rajoute cette photo (ci dessous), qui n'est pas prise aux Baux, mais lors d'un des nombreux Séminaires de formation que nous organisions : Franck est à ma droite et, pour cette fois, c'est moi qui fait le clown... À ma gauche, Frédéric Gaud et, en face de moi (donc, de dos), en rouge, Jean Lavoëgie (dit "Lavo"), Secrétaire général de l'URP... Dommage que la photo soit si mauvaise !...

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (6)...

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    6. Une des veillées des Baux (2/2) : ...puis l'inspiration puisée par Vladimir Volkoff, pour son discours de 97, dans les chants et l'ambiance de ces veillées...

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    N'en ayant pas d'autres (du moins pour l'instant...) je reprends ici l'une des deux photos de veillée parues lundi dernier...

    À chaque fois qu'il venait parler aux Baux, Volkoff était là, presque à toutes les veillées, en tout cas à celle du Rassemblement de 1997 : encore plus touché qu'à l'accoutumée par la chaleureuse ambiance et l'amitié vraie qui se dégageaient de cette veillée, de ces chants, il puisa dans son émotion, cette année-là,  l'inspiration de son discours du lendemain (au moins en partie); son discours commença par ces mots : 

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    "Hier soir, nous avons eu une veillée autour d’un feu qui nous a d’ailleurs fort agréablement réchauffés, aussi bien le corps que l’âme, nous avons eu une veillée de chansons. Ces chansons étaient dirigées par quelqu’un qui, lui aussi, a l’autorité dans le sang, forts bien chantées par des jeunes gens et des moins jeunes. Ces chansons, ce feu, cette grande fumée dissimulée, presque clandestine, dans la terre de Provence, m’ont appris des choses..."

     

    Nous avons fait de l'ensemble de son discours notre sixième Grands Textes :

    GRANDS TEXTES (6) : Le Roi, l'éternelle solution, par Vladimir Volkoff

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    Une autre photo de Volkoff à la Tribune, dans le Val d'Enfer...

     

    Album des Rassemblements Royalistes de Montmajour, Saint Martin de Crau et des Baux-de-Provence...

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (8)...

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    8. Jérôme (Jérôme Pignet), un bon militant, franc camarade, parti beaucoup trop tôt...

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    Je ne dispose que de ces deux photos, de piètre qualité, pour maintenir Jérôme à la place qui est la sienne. Il est parti beaucoup trop tôt (vers sa trentième année) et de façon brutale et tragique, mais aussi longtemps qu'il a été avec nous, il fut un militant efficace, dynamique et fidèle.

    On le voit ci dessous dans la partie gauche de la photo : il est à la droite de Dominique Lesteven, femme de Franck, dont je vous parlais récemment (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (5)...) et à la gauche de Pierre de Gérin, qui a tant aidé aux Rassemblements (mais pas seulement, loin de là !...);il regarde en souriant le photographe, et il porte sa montre au bras gauche; de dos, au premier plan, vous avez, à droite, Jean-Louis (Hueber) et votre serviteur...

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    Pour notre premier Camp de Capty (en 78, le second fut en 79 : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (2)...) ce fut Jérôme qui m'accompagna chez Vidal-Manégat, une entreprise basée dans les Quartiers nords de Marseille, pour retirer les deux grandes tentes "Marabout", puis pour les monter sur place...

    C'est lors de ces deux Camps que nous eûmes confirmation de ce que nous avions cru remarquer au local de la rue Pavillon : le "fort faible" de Jérôme pour Sophie Pellicot, elle aussi de la Section de Marseille (avec sa soeur Anne, qui, elle, devint religieuse...).

    En plus de l'AF, la moto nous réunissait, Jérôme et moi. Malheureusement, il aimait beaucoup trop la vitesse... Muté dans l'Académie d'Amiens (à Beauvais) après avoir passé mon Capes, je fus bien obligé, pendant toutes mes années "nordiques", de n'être à Marseille que pour les vacances. Je m'arrangeais pour "Les Baux", mais, forcément, on ne roulait plus autant qu'avant avec Jérôme, en Provence ou en Espagne...

    En plus, ses parents (qui étaient plutôt de tendance Giscard/libéral) n'appréciaient pas son engagement chez nous.  Brillant, Jérôme avait fait de solides études dans l'économie, et ses parents rêvaient d'autre chose pour lui ! C'est pourquoi, chaque fois que l'on passait à son domicile (c'est-à-dire plusieurs fois par semaine) dans nos virées mécaniques, je l'attendais en bas, dans le hall d'entrée du 50 rue Jean Mermoz, car il valait mieux que je ne monte pas dans l'appartement ! Je me souviens parfaitement de chaque centimètre carré de ce hall, tellement j'y ai attendu souvent, avec, en plus, la mauvaise humeur du concierge : c'est bien connu, quand on fait de la moto, il y a toujours quelque chose qui vient salir le hall, n'est-ce-pas ?...

    Ce n'est qu'en rentrant pour l'une de ces vacances que j'appris, mais bien après, comme les autres, la disparition tragique de notre ami à tous; donc avec retard, indirectement et sans aucun détail...

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    Sur cette autre photo, Jérôme est à droite, dos à la fenêtre, l'air pensif et toujours sa montre au bras gauche

    J'ai quelque chose de beau à faire savoir, pour clôturer cette rapide présentation du bon militant et franc camarade que fut constamment Jérôme. À un moment, à l'époque, j'ai proposé "au groupe" de nous engager tous à verser chaque mois à la caisse de l'URP, par le biais du virement automatique, 100 francs chacun. Nous fûmes une bonne dizaine à accepter, dont, bien sûr, Jérôme.

    Et, lorsqu'il nous eût quitté, son prélèvement continua à arriver, au jour fixé, pendant plusieurs mois : recevoir le relevé, c'était à la fois poignant et réconfortant. Nous parlions de tout avec lui mais pas des tensions avec sa famille, ni des détails pratico-pratiques; j'ai donc subodoré qu'il avait ouvert un compte dont ses parents n'avaient pas connaissance, qu'il l'avait abondé à une certaine hauteur et qu'il aurait continué à le faire si le cours des choses ne s'était pas interrompu brusquement et tragiquement; et puis, un jour, à la date habituelle, le virement n'est plus tombé; forcément... 

    Quand un groupe de vrais amis lance avec force un mouvement qui portera de beaux fruits, même si l'un d'entre eux est ravi prématurément à l'amitié militante des autres par un de ces évènements tragiques que réserve, parfois, la vie, n'est-il pas juste de l'associer aux résultats et aux succès de ce à quoi il a activement contribué ? De lui garder toute sa place au milieu de ceux avec qui il a activement travaillé,  même s'il n'a pu voir tous les résultats de nos actions, connaître toute la suite de nos activités (par exemple... lafautearousseau) ?...

    Comme le chante Brassens, dans Les Copains d'abord : "... Oui mais jamais au grand jamais/Son trou dans l'eau n'se refermait/ Cent ans après, coquin de sort !/Il manquait encor !"

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (9)...

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    9 : ... À Madrid, avec Jean-Charles (Masson), pour des "20 N" (jour anniversaire de la mort de Franco)...

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    Nous nous sommes rendus plusieurs fois à Madrid pour un "20 N", c'est-à-dire pour le jour anniversaire de la mort de Franco.

    La première fois, bien sûr, ce fut en 75 (le Caudillo mourut le 20 novembre de cette année-là). Je terminais mes quatre mois d'École d'Élèves Officiers de Réserve (EOR) à Saumur (EAABC, Cavalerie), commencés le premier août précédent, et je m'apprêtais à partir en Allemagne (à l'époque, la RFA ou Allemagne de l'Ouest), pour intégrer le 5ème Régiment de Hussards, devenu, quelques semaines après mon arrivée, le 2ème Régiment de Dragons (Colonel Albert Royer). J'allais y être affecté à l'Escadron de "mon Lieutenant", Claude Wallaert, que les lecteurs de Politique magazine et de la Nouvelle revue universelle connaissent bien, mais évidemment je ne le savais pas encore !...

    Nous disposions d'une petite semaine de permission entre l'École et le Régiment. Deux voitures sont venues par la route depuis Marseille, et j'ai rejoint le petit groupe, en avion, à Madrid (Barajas). Puis je suis rentré à Marseille avec les amis.

    Voici deux photos de ces moments inoubliables passés à Madrid.

    Sur la première, on nous voit sur la splendide Plaza Mayor de Madrid : Lavo est au milieu de nous; en partant de la gauche, votre serviteur, puis Jean-Louis (Hueber) et Lavo, ayant à sa gauche Jean-Charles. Cette photo de lui, dans cette pose, restitue parfaitement le Jean-Charles que nous avons connu et apprécié, dans sa "vérité vraie"...

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    Comme cette autre photo, un peu sombre car prise à l'intérieur d'un restaurant : Jean-Charles, à droite, y est "criant de vérité", malgré la pénombre... Je ne sais plus à quoi pense Jean-Louis (à gauche) dont le regard et la pensée semblent perdus, "ailleurs" (mais, où ?); on me voit mal, au fond, regardant fixement le photographe. Cette seconde photo-là est de 78, et restitue elle aussi parfaitement ce que j'appellerai "l'apparence vraie" de Jean-Charles...

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (11)...

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    10 : Là, nous sommes à Clermont-Ferrand, en octobre 79...

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    De gauche à droite : Jean-Marc Montoya, Jean-Louis Hueber, Thierry Mouzour et moi-même...

    Après les "évènements" de Mai 68, notre mouvement - La Restauration Nationale - connut un développement réellement prometteur : la Mutualité remplie à Paris (3.000 personnes...), en fut l'exemple le plus parlant. Président des Comités directeurs de l'époque - dont était membre le Président de l'URP, Pierre Chauvet - Bernard Mallet eut ce mot lyrique, mais juste, sur le fond : "Il y a du vent dans les voiles du vaisseau royal..."

    À partir de la création de la NAF en 71, et donc de la fin du mouvement "unitaire", s'ouvrit une période de flottements et d'incertitudes (pour employer des euphémismes ne blessant personne...), et des représentants des différentes Unions royalistes de provinces se réunirent plusieurs fois, afin  "d'aviser", si cela était possible...

    Ce fut la raison de notre présence à Clermont-Ferrand, en 79.

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    Nous étions arrivés un peu en retard, et la réunion venait de commencer. Je me souviens que c'était Philippe Legrand qui parlait quand nous sommes entrés dans la salle... Avec les Nantais, il y avait Yves de Bouville, que l'on voit sur la photo ci-dessus - à l'extrême-gauche, au moment d'une pause - me dire quelque chose qui devait être drôle, vu son visage et le mien, mais dont je regrette bien d'avoir oublié la teneur...

    Debout, au second plan, le taulier, Lavo - avec son éternelle cigarette au bec et ses lunettes bien à lui - surveille le poulailler; Chauvet est à l'extrême-droite, et regarde sur sa gauche, quelque chose ou quelqu'un, mais, là non plus, je ne me souviens ni quoi ni qui...

    Ci dessous, c'est la même photo mais, là, la réunion a repris, et nous sommes plus sérieux, Yves et moi...

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  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (56) : La conférence de Pierre Boutang à Marseille...

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

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    (à paraître, en cours de rédaction)

    Le 31 mars 1988, l'URP reçoit Pierre Boutang, dans son local du 35 rue Pavillon, pour une brillante conférence de plus d'une heure et demie...

     

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (2)...

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    1. Au Camp de Capty, en 78 et 79 (1/2)...

     

    (Jusqu'à la création de la NAF, il n'y avait qu'un seul "Camp", national, où se rendaient les jeunes d'AF de la France entière. Ces Camps Maxime Réal del Sarte duraient deux semaines complètes, et offraient à leurs participants une solide formation doctrinale. Pour ma part, j'ai participé au Camp d'Étrie, en Vendée (chez les La Rochebrochard, leur joli château ci-dessous) et à celui de Saint Martin de Crau (avec Hilaire de Crémiers comme Chef de Camp).

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    Après la création de la NAF, devenue NAR, plusieurs Camps ont eu lieu un peu partout. L'Union Royaliste Provençale en organisa un, important, à Rousset, terre du Comte Jean de Saporta, puis deux autres, très réussis mais de moindre importance, dans le Vaucluse...

     

    Ces deux années de suite, en 78 et 79, Pierre Chauvet (Président de l'URP) et Jean Lavoëgie (Secrétaire Général) m'ont demandé d'être Chef de camp.

    Pierre de Gerin possédait une ferme à Capty, dans la commune de Venasque (qui a donné son nom au Comtat Venaissin) qu'il avait mise à notre disposition.

    Nous assurions "les études" à trois : Jean-Louis Hueber, mon cher Philippe Legrand et moi-même. Et sa femme, extraordinairement sympathique elle aussi, fut une très efficace Intendante (notre Yolande de Prunelé, toutes proportions gardées... bien entendu !).

    Thierry Mouzour, avec sa guitare, "assurait" une bonne part de l'ambiance des soirées !...

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    Les Legrand sont à droite, moi-même au centre avec Jean-Louis à ma droite et, face aux Legrand, un couple de Nantais dont j'ai oublié le nom, mais pas la gentillesse...

     

    Nous fûmes une trentaine à chacun de ces deux camps, essentiellement des Provençaux et des Bretons : la première année, nous avions installé deux grandes tentes "marabout", mais, pour la seconde, chacun avait apporté sa propre tente. 

    En 78, nous avions loué à "Vidal-Manégat" deux grandes tentes marabout, que j'étais allé chercher avec Jérôme Pignet, dont je vous parlerai bientôt : il nous a quitté trop tôt, vers ses vingt cinq ans, et ce fut une vraie perte, à tous points de vue, car il était très brillant et "très AF". 

    Chauvet et Lavo sont venus nous voir les deux années, impressionnés à chaque fois par le sérieux et l'ambiance extrêmement amicale qui régnait entre nous tous.

    Jean Sévillia est venu aussi nous voir, en 78, avant son mariage (dont il parlait avec enthousiasme et émotion...) 

    Je conduisais une camionnette, dans laquelle montaient ceux qui ne rentraient pas dans les voitures, et nous allâmes en excursion à Gordes, Sénanque, Venasque, en écoutant le groupe Malicorne.

    Et, bien sûr "chez Maurras" à Martigues : un grand moment ! (la suite, lundi prochain)

    François Davin

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (7)...

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    7. Les "précurseurs" et "postcurseurs" des Baux : une parenthèse magique avant et après l'effervescence des samedi et dimanche...

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    Les "veillées" des Baux n'ont pu, par définition, se dérouler qu'à partir de notre quatrième Rassemblement : les trois premiers (69/70/71) ont eu lieu dans le cadre de l'Abbaye de Montmajour (ci dessous), splendide monument médiéval auquel s'est ajouté une abbaye, inachevée, de l'époque Louis XVI : les travaux, interrompus par la Révolution, n'ont jamais repris. Un journaliste hostile, rendant compte de ces premiers Rassemblements, écrivit que "les royalistes se réunissaient dans des ruines". Ils se croyait peut-être drôle, il n'était qu'ignare : l'Abbaye "nouvelle" n'est pas une ruine, mais, plus simplement, un monument inachevé...

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    Et pour notre quatrième Rassemblement, nous allâmes à saint Martin de Crau (ci dessous), là-même où, vingt ans auparavant (le 29 juin 1952) avait eu lieu un Rassemblement où fut lue par Jacques Maurras, fils adoptif de son oncle Charles, un message parmi les derniers écrits par Maurras, alors emprisonné, et qui devait mourir cinq mois plus tard...

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    Derrière Jacques Maurras lisant la lettre de son oncle, à gauche sur la photo, Guber (Gérard de Gubernatis) et, à droite, Michel de Saint-Pierre...

     

    Ce rapide préambule pour rappeler que ce n'est qu'à partir du cinquième Rassemblement, et de leur tenue aux Baux, qu'il y a eu ce que nous appelons, maintenant, "les veillées des Baux...", dans le Val d'Enfer (ci dessous).

    Quelques rochers du Val d'Enfer (Les Baux-de-Provence)

    Aux Baux, on appelle Val d'Enfer le vallon situé en contrebas du village perché : c'est un vallon naturel creusé dans la roche par l'érosion hydraulique et son nom vient du latin "infer" (inférieur). C'est Frédéric Mistral qui a imaginé, dans son épopée Mireio, que Dante se serait inspiré de ce décor tourmenté, creusé par l'eau et le mistral, pour décrire son Enfer dans la Divine Comédie...

    De nombreuses carrières de pierre y ont été ouvertes au cours des siècles, dès le IIème siècle avant notre ère. On retrouve même à Glanum et au coeur de la cité antique d'Arles des pierres de taille calcaire provenant de la région des Baux-de-Provence.

    Le château des Baux-de-Provence, érigé au XIème siècle, ainsi que son village ont été également construits avec la pierre locale, un calcaire à grain fin de couleur blanche ou légèrement doré...

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    "Les Baux", c'était évidemment la journée du dimanche, sa Messe le matin, ses stands divers toute la journée, son repas, "entre midi et deux", puis, à 15 heures, ses discours...

    Et, le samedi soir, sa veillée.

    Mais, bien sûr, il fallait "préparer" cette journée : c'était le rôle du "précurseur", un groupe de quatre ou cinq, qui partions le mercredi midi (une fois même, je ne sais plus pourquoi, nous sommes partis le mardi...).

    Le travail ne manquait pas : il n'était ni infaisable, ni négligeable. Et nous le faisions, méthodiquement, efficacement et, surtout, très joyeusement, sous l'agréable férule de Lavo...

    En plus des stands (Librairie - tenue par "Chiré" - objets royalistes et autres...)  il fallait installer d'abord "l'intendance" du précurseur : la cuisine et les douches (il y avait l'eau courante sur le terrain, un peu plus haut que là où se tenait la réunion). Il fallait aussi "monter" la tribune et déployer tous les grands parapluies/pare-soleil, aider à la sono, installer chaises et tables, installer toute la décoration (drapeaux, bannières, écussons en bois...)... Bref, il fallait bosser, mais Lavo nous régalait de ses barbecues de viandes et poissons et, bien sûr, de ses célébrissimes "spaghettis bolo" !...

    Ces trois jours étaient comme la "parenthèse enchantée" dont parle Pagnol dans L'eau des collines... Un moment privilégiée d'amitié et d'effort, pour une tâche que nous savions utile, et nous étions heureux d'y participer, entre bons amis et camarades, tout simplement...

    Ici, Lavo nous "marque" l'emplacement de l'un des nombreux piquets qui soutenaient les canisses des non moins nombreux stands...

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    Ensuite, le Rassemblement terminé, il fallait rester sur place pour tout débarrasser : c'était le rôle du "postcurseur"; là aussi, nous restions à quatre ou cinq, en général jusqu'au mercredi après-midi. Pierre de Gerin venait avec sa bétaillère, pour emporter toutes les chaises...

    Un peu de nostalgie, certes, mais la tête toute pleine des bons et joyeux moments que nous avions passés lors de la veillée et de la journée...

    Je veux nommer ici notre ami Guyonnet, immensément sympathique, qui était resté une fois avec nous; en plein après-midi, depuis sa voiture, il nous avait mis, à fond, le deuxième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Bhrams : et quand je dis à fond, c'était vraiment à fond ! Un moment merveilleux, magique, dans ce Val d'Enfer où nous n'étions plus que quelques uns...

    Voilà, c'était cela aussi, "Les Baux" : ce moment magique, cette "parenthèse enchantée" (pour reprendre le mot de Pagnol), le temps comme suspendu (quatre jours avant et trois jours après), un calme insolite mais super sympathique avant l'exaltation de la journée et du samedi après-midi/soir; nous étions là quatre ou cinq, à travailler, certes, mais dans cette ambiance tout à fait particulière...

     Lavo - qui s'occupait de la "cantine" - savait nous ménager des moments de détente nécessaire, à peine perturbés par les premiers insectes de la saison !...

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    (Cliquez sur l'image pour l'agrandir, et pouvoir lire les noms) :

    Voici, pour rendre le sujet plus complet, l'organigramme du deuxième Rassemblement, celui de 1970. Il se tint, comme le précédent et le suivant à Montmajour; ensuite, une année, il eut lieu à Saint Martin de Crau; puis, toutes les années suivantes, jusqu'au dernier, il eut lieu aux Baux, dans le Val d'Enfer, sur un terrain que nous prêtait gracieusement notre adhérent François Cornille...

    Ce document monter la complexité du S.O. (du moins au début, car, ensuite, avec la "vitesse acquise" de la réunion, plusieurs choses se mettaient pour ainsi dire en place d'elles-mêmes, avec l'habitude et les aménagements des années précédentes, qui, bien sûr, n'étaient plus à faire; et les S.O; des années suivantes étaient donc beaucoup plus souples, tout en restant aussi efficaces...).

    En ce qui me concerne, ce n'est pas sans un brin de nostalgie que j'y rejette un oeil : car, sans le savoir encore, en ce mois de juin, c'était la dernière fois que nous étions ensemble, mes deux frères et moi, pour une activité militante.

    Mes deux frères décidèrent, juste après ce mois de juin, de partir à l'étranger : pour y faire toute sa carrière (Jean-Marie) et la partie la plus importante de la sienne (Jacques). Ils ne revenaient à Marseille que pour une partie des mois de juillet et août.

    On a le droit d'être frères et d'avoir certains désaccords, sur tel ou tel sujet : ce n'est pas un crime. Pour ma part, même si j'aime énormément voyager (et si j'ai eu la chance de pouvoir réaliser la plupart des voyages que j'avais envie de faire (pas tous, hélas...) j'ai toujours trouvé que l'endroit où l'herbe était la plus verte c'était en France; et plus précisément chez moi, en Provence; et plus précisément encore à Marseille : chacun  son truc ! Nous eûmes des discussions "musclées" avec mes deux frères, à qui j'expliquai que, s'expatrier, c'était laisser la place aux autres et "manquer", ici; je ne réussis pas à les convaincre... Jean-Marie - qui n'avait pas réussi à obtenir son CAPES - partit au Liban (puis en Égypte...); Jacques, qui l'avait - comme moi un peu après - fut nommé à Longwy, dans l'académie de Nancy : il ne supporta ni le lieu ni le climat et, ma nièce et filleule Marie-Dominique (qui travaille aujourd'hui avec moi à lafautearousseau) venant de naître, il partit au Maroc avec Danièlle : comme pour Jean-Marie, ce fut - forcément - la fin de sa présence militante à Marseille... Dommage...

    Pour moi, nommé après mon CAPES dans l'académie d'Amiens, j'acceptai mon poste à Beauvais

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (38)

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    38 : 2017, Marseille : une Réunion de rentrée quelque peu mouvementée...

    Depuis quelques semaines - et même quelques mois déjà... - le climat était assez tendu, à Marseille...

    En cette période de rentrée, il nous avait été demandé, à François Marcilhac et à moi-même, de prendre la parole une petite dizaine de minutes chacun, pour ouvrir la traditionnelle réunion de reprise de contact d'automne.

    C'est François qui parla le premier : il fut interrompu, au milieu de son exposé, par des jets de projectiles "divers et variés" et par une sorte de "mouvement" de la partie adverse, dirons-nous... Après une interruption de quelques minutes, il put reprendre et terminer son intervention.

    Je parlai après lui, durant six minutes, et cette fois "la partie adverse" ne réussit pas à nous couper - même temporairement - la parole.

    Finalement, un bon souvenir que cet après-midi de septembre...

    On reconnaît, à ma gauche, notre ami François Marcilhac, après qu'il ait terminé son intervention et que j'aie commencé la mienne...


  • Saint Augustin actuel [6]

    Augustin d'Hippone 

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Daesh_400_267.jpgLʼessor du takfirisme est lié avec lʼirruption de la guerre de Gog et Magog, qui a démarré, comme le signala le président George W. Bush à son homologue Jacques Chirac, le 11 septembre 2001. « Les prophéties bibliques sont sur le point de s’accomplir, Gog et Magog sont à l’œuvre au Proche-Orient. Les attentats du 11 septembre, ajoute-t-il, en sont la preuve : une armée islamiste fondamentaliste mondiale menace le monde occidental qui soutient Israël[1]. » 

    WTC-explosion_SDASM.jpgLes armées dʼal-Qaïda et de Daech sont multi-ethniques, multi-nationales, mondiales. Augustin dit que Gog et Magog sont des peuples qui « sont sur la terre entière », en sʼappuyant sur le passage cité plus haut de lʼApocalypse où il est écrit que Gog et Magog sont des nations qui sont aux quatre angles de la terre. 

    « Quant aux peuples qu’il appelle Gog et Magog, il ne faut pas les entendre comme d’éventuels barbares établis en un lieu quelconque de la terre, qu’il s’agisse des Gètes et des Massagètes, comme le pensent quelques-uns en raison des initiales du leurs noms, ou d’autres peuples étrangers échappant à la juridiction de Rome. 

    Il nous est bien indiqué, en effet, que ces peuples sont sur la terre entière quand il nous est dit ʽʽles nations qui sont aux quatre angles de la terreʼʼ, et il ajoute que ces nations sont Gog et Magog. »[2] 

    En outre, Augustin dʼHippone sʼefforce dʼanalyser ces termes mystérieux de Gog et Magog à partir de leur signification étymologique : « Voici l’interprétation que nous avons trouvée pour ces noms : Gog, « toit », et Magog, « du toit », c’est-à-dire la maison et celui qui en sort. »[3] 

    Gog est lʼempire qui a expulsé de lui-même un royaume afin quʼil lui fasse la guerre, Magog. Autrement dit, Magog est engendré par Gog : lʼOccident a fait naître le takfirisme, comme en atteste la déclaration de Roland Dumas faite en juin 2013 sur La Chaîne parlementaire (L.C.P.) : dès 2011 « il se préparait quelque chose en Syrie », « lʼAngleterre préparait lʼinvasion des rebelles en Syrie ». « Cette opération vient de très loin, elle a été préparée, conçue, organisée… dans le but très simple de destituer le gouvernement syrien parce que dans la région il est important de savoir que ce régime syrien a des propos anti-israéliens. Moi jʼai la confidence dʼun ancien Premier ministre israélien qui mʼavait dit ʽʽon essaiera de sʼentendre avec les États autour et ceux avec qui on ne sʼentendra pas on les abattraʼʼ[4]. » 

    800px-Mossad_seal.jpgDans un livre paru avant le Printemps arabe, lʼessayiste Gordon Thomas, spécialiste des services secrets, en plus dʼindiquer quʼIsraël, via le Mossad, est « très actif » en Irak, Syrie, en Iran et en Afghanistan, révèle que les milices qui ont lancé lʼoffensive en 2012 contre Bachar al-Assad avaient pour soutien lʼÉtat hébreu. LʼArmée syrienne libre (A.S.L.), sorte de couverture destinée à lʼorigine à masquer lʼaide apportée à Daech, est appuyée par lʼE.R.D. (le département des relations extérieures) du ministère israélien de la Défense, « lʼun des services les plus puissants et les plus mystérieux de lʼespionnage juif. »[5]      

    Gordon Thomas affirme en effet que la branche la plus importante de lʼE.R.D., le S.I.M., était « chargé de fournir une ʽʽassistance spécialeʼʼ à un nombre toujours croissant de ʽʽmouvements de libérationʼʼ en Iran, en Irak et, dans une moindre mesure, en Syrie et en Arabie Saoudite. »[6] 

    3257669232_1_19_CMDc7Ynz.jpgDe même, quand le Hezbollah intervient dans le sud de la Syrie pour contrer lʼavancée des troupes takfiries, ces dernières voient leur allié israélien les soutenir en lançant une attaque, généralement par voie aérienne, contre les militaires du parti islamistes chiite libanais. Le premier ministre Benjamin Nethanyahou nʼavait-il pas prévenu la France que si elle embrassait la cause palestinienne elle serait châtiée par le terrorisme islamiste ? 

    Le mondialisme est tel le dieu des Étrusques Janus. Il est bicéphale. Première face : Gog, lʼatlantisme qui aspire à lʼhégémonie en semant partout le chaos. Deuxième face : Magog, qui rassemble ceux qui sont les victimes de ce chaos, et qui répliquent à cette violence par la violence.   La maison et ce qui en sort. Il nʼy a pas de formule plus exacte que celle-là pour décrire la relation qui existe entre lʼO.T.A.N et Daech. Et cette formule nous la devons à saint Augustin. 

    Sans la sagesse de lʼévèque dʼHippone il serait beaucoup plus ardu dʼoser exprimer une thèse si subversive, à lʼimage du message de paix si subversif délivré par Jésus-Christ à lʼhumanité.  (A suivre)   

    [1]  Éric Mandonnet, « Chirac, Bush et lʼapocalypse », LʼExpress, 26 février 2009.
    [2]  Saint Augustin, op. cit., p. 918.
    [3]  Idem.
    [4]  https://www.youtube.com/watch?v=VIXdL1ZZmJg
    [5]  Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad de 1951 à nos jours, Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 197.
    [6]  Idem. 
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
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  • Jacques Attali : autopsie métaphysico-politique [4]

    Lʼinfluent conseiller des présidents

    Par Rémi Hugues 

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    Intellectuel, idéologue, esthète, homme de culture et homme d'influence, conseiller des princes et banquier... Auteur prolifique. Jacques Attali a été, est ou a voulu être tout cela. Homme politique, homme des combinaisons obscures, aussi. Ses idées, ses aspirations, ses songes, qui sont ceux d'une certaine modernité ou post-modernité, Attali a rêvé de les voir se réaliser. Rémi Hugues au fil d'une série de quatre articles tente son autopsie.

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    Pour les 75 ans d'Attali ... 

    À la suite dʼun Emmanuel Lévinas[1] et parallèlement d’ un Benny Lévy[2], Attali élève sa communauté au rang de peuple messianique, « élu », « responsable », même si son approbation de la politique dʼAngela Merkel dʼaccueil sans réserve des migrants venus des pays du Sud, par lʼUnion européenne, prouve quʼil lui reste encore des bribes de marxisme. Un marxisme frelaté, édulcoré par son rival le freudisme, celui de lʼÉcole de Francfort, des Marcuse, Habermas, Horkheimer et consorts.

    Au tournant des années 1970, sous lʼimpulsion des trotskystes, la gauche a progressivement remplacé dans son discours la figure de lʼouvrier par celle de lʼimmigré (car marginal, au même titre que la femme[3], le pédé, le travloʼ, le drogué, etc.) en tant que sauveur collectif de lʼhumanité. Adepte des provocations discrètement lancées, Attali est allé jusquʼà inciter (et même obliger ?)  que les migrants investissent ces villages de France situés à lʼintérieur de la « diagonale du vide », devenus quasiment des « déserts ».

    Lʼun de ses arguments est une chutzpah de haute volée : en repeuplant ces villages les migrants créeraient de lʼemploi pour eux-mêmes ainsi que pour les autres, les rares habitants demeurant dans ces communes rurales en voie de désertification humaine. Après le grand remplacement urbain (que personne ne peut nier sʼil sʼest déjà rendu à Paris ou Marseille), Attali propose que vienne le grand remplacement rural, qui pourrait tout à fait se réaliser si dans les années futures les idées de lʼinfluent conseiller des présidents continuent à triompher. 

    attli-lezero-2.jpgQuant aux adversaires de ses idées dirigées contre la France – idées émanant de lʼun des quatre états confédérés auquel appartient Attali –, ceux qui sont hostiles au mondialisme, doivent élever leur niveau intellectuel au-delà de celui de Jacques Attali, ce qui nʼest pas forcément aisé puisquʼil est indéniablement un grand esprit, un génie, mais de lʼanti-France.

    Le plan suivi par Attali nʼest pas infaillible. Son intelligence est loin dʼêtre insurmontable, hors norme : en atteste sa compréhension biaisée du capitalisme. De même quʼil est faux de voir dans la propriété privée la condition de possibilité du système capitaliste, il est inexact aussi de considérer le marché comme une réalité sociale inhérente au capitalisme. Les marchés, lieux physiques (puis abstraits) où offre et demande dʼun bien ou dʼun service se rencontrent – se confrontent même sʼil y a, comme au souk, négociations – sont antérieurs à lʼépopée capitaliste.

    Qui pourrait nier quʼil existait des marchés dans lʼAntiquité et durant la période médiévale ? Si le marché nʼest pas nécessairement une instance propre à la vie de lʼhumanité, son existence supposant la rareté, alors quʼil a existé lʼétat dʼabondance (lʼÉden originel), il nʼest pas pour autant lʼélément fondamentalement constitutif du capitalisme. 

    Rompre avec la logique de lʼusure 

    En 1784 dans son texte Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmopolitique Kant faisait la remarque que la généralisation de lʼusure était une nouveauté typique de son temps. La pratique du prêt assorti dʼun taux dʼintérêt est en réalité au fondement du système capitaliste. Cʼen est le critère distinctif. Attali, a créé une société spécialisée dans le micro-crédit (dont le nom, PlaNet Finance, indique ses inclinations cosmopolitiques) et à lʼinstar dʼIsaac Crémieux est lʼun des fidéicommis des champions du méga-crédit, les banquiers Rothschild, créanciers des États désignés par Émile Zola dans LʼArgent comme des « marchands dʼargent »[4].

    Macron Attali SIPA.jpgJacques Attali, dont les ancêtres sont devenus français en vertu du décret Crémieux, est « très lié à David de Rothschild »[5]. (Photo avec Emmanuel Macron, aussi très lié à David de Rotschild) Il a fondé PlaNet Finance en 1999 : « le nom lui a été soufflé par Jean-Claude Trichet, alors gouverneur de la Banque de France –, avec le soutien financier du banquier Michel-David Weill, de Benjamin de Rothschild, fils du banquier Edmond de Rothschild, de la banque Dexia, de Capgemini et dʼOrange. »[6] 

    Lʼinterdiction de ce quʼAristote appelait la chrématistique – lʼusure publique et privée, art non-naturel et donc condamnable de produire des richesses – serait le meilleur moyen de couper lʼherbe sous le pied à ces gens-là. De leur ôter le levier décisif de leur puissance. Ce serait tuer leur poule aux œufs dʼor, à eux qui aiment « traire la vache, mais pas jusquʼà la faire crier ».  (FIN)  ■

    [1]  Difficile liberté. Essais sur le judaïsme, Paris, Albin Michel, 1976.
    [2]  Le logos et la lettre. Philon dʼAlexandrie en regard des pharisiens, Paris, Verdier, 1988.
    [3]  Rien nʼest plus faux : les femmes ne sont ni une minorité ni « en marge » de la société. Mais à la suite de Simone de Beauvoir, les féministes ont diffusé un discours qui fait du « sexe faible » une victime, un être dominé. Cʼest dans ce sens que la gente féminine peut être vue comme une marge. Il nʼy a rien en revanche de plus absurde que de dire que les femmes sont une minorité, car, du fait des inégalités de genre en termes dʼespérance de vie, défavorables aux individus de sexe masculin, elles sont généralement plus nombreuses que les hommes au sein des sociétés, à lʼexception notable de la Chine où la politique de lʼenfant unique imposée durant des années par le régime communiste a modifié le cours naturel des choses, provoquant des déséquilibres très dommageables pour le pays.
    [4]  Le baron James de Rothschild y est rebaptisé Gundermann par Zola, qui a lu attentivement le livre Mémoires dʼun coulissier dʼErnest Feydeau (1873) pour connaître en détail les journées du grand banquier.
    [5]  Benoît Collombat, ibid., p. 343.
    [6]  Ibid., p. 344.

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  • Jacques Attali : autopsie métaphysico-politique [3]

    Par Rémi Hugues 

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    Intellectuel, idéologue, esthète, homme de culture et homme d'influence, conseiller des princes et banquier... Auteur prolifique. Jacques Attali a été, est ou a voulu être tout cela. Homme politique, homme des combinaisons obscures, aussi. Ses idées, ses aspirations, ses songes, qui sont ceux d'une certaine modernité ou post-modernité, Attali a rêvé de les voir se réaliser. Rémi Hugues au fil d'une série de quatre articles tente son autopsie.

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    Pour les 75 ans d'Attali ... 

    Plutôt quʼen un Créateur, en Dieu, Jacques Attali semble croire en un esprit du monde, une anima mundi, dont la substance pourrait être affectée par une modification totale, radicale, une transsubstantiation en quelque sorte, au fil dʼune évolution qui ne serait pas moins que révolutionnaire. 

    Il fait sienne la loi de lʼHistoire déterminée par Marx où à la fin le bonheur est promis à lʼhumanité ; une humanité unie car disparaîtraient classes et nations. On nʼoserait pas dire races et sexes, mais cʼest bien le dessein de ceux qui entendent, à gauche, prolonger par dʼautres moyens le projet marxiste, soutenus par des chrétiens (certains se disant « de droite ») qui détachent lʼesprit de lʼépître aux Galates de Paul (désormais il nʼy a ni Juifs ni Grecs, ni maîtres ni esclaves, ni homme ni femmes, nous sommes tous un en Jésus-Christ) de la nécessité de faire subsister un ordre naturel, ordre voulu par Dieu. 

    Dʼoù les mutations sociétales récentes, promues par New York et la Californie, putains babyloniennes de notre temps, qui vont du mariage homosexuel à la théorie du genre en passant par lʼapologie du multiculturalisme et du métissage. Toutes ces ruptures civilisationnelles, Attali les défend bec et ongle. 

    maxresdefault.jpgCe dernier montre ainsi quʼil espère lʼirruption dʼune révolution mondiale, dans la continuité du communiste Trotsky auquel Staline opposa la voie du socialisme dans un seul pays. Attente dʼune disparition à terme des États-nations quʼil partage avec Marx et Trotsky et qui tire sa source moderne de lʼilluminisme dʼun Emmanuel Kant (photo). Lʼauteur de la Critique de la raison pure développa lʼidée selon laquelle lʼhumanité, au niveau interétatique, est restée au stade de lʼétat de nature, ce qui explique le déclenchement régulier de guerres. Mais celles-ci auront in fine un effet vertueux sur lʼhomme : le forcer à construire une Société des Nations, un état social géopolitique. 

    Dans Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmpolitique (1784), Kant détaille cette thèse, où il remplace Dieu par le concept spinoziste de « nature », et annonce que lʼeffacement des États produira un jour une ère de paix universelle caractérisée par lʼavènement de lʼhomme moral, sorte de surhomme kantien. Le progrès touche, en somme, autant lʼhomme dans son individualité que dans sa « collectivité ». 

    La fin de lʼhistoire dessinée par Kant est une réponse, comme il le signale explicitement, au problème du millénarisme, vecteur de tant de tumultes et de violences durant les XVIème et XVIIème siècles. Il tente de résoudre séculairement, rationnellement, sans appui aucun de la foi, une question éminemment religieuse, qui fut très importante, déterminante même, au sein du protestantisme naissant[1]. Car sʼappuyant en particulier sur les écrits de saint Augustin, lʼÉglise de Rome rejette le millénarisme depuis le Moyen Âge. 

    Le millénarisme protestant ne se distingue du messianisme juif que sur un point : le Messie gouvernant le monde avec ses saints à la fin des temps, à la tête du Cinquième royaume promis par le prophète Daniel, est Jésus-Christ. Pour le reste le millénarisme protestant est identique à la vision dʼIsaïe dʼun monde où coexisteront pacifiquement loups et agneaux, et où les armes seront transformées en instrument de labourage, à laquelle croient aussi les Juifs. 

    minutenews.fr-donald-trump-reconnait-jerusalem-comme-la-capitale-disrael-2017-12-06_19-07-04_441501-1728x800_c.jpgCe Cinquième royaume, sur le plan politique, est caractérisé par la paix, lʼharmonie entre les hommes, et, au niveau économique, par la prospérité, lʼabondance. Voilà lʼhorizon que regardent avec tant dʼémerveillement Kant, Marx, Trotsky et Attali. 

    Le Messie des Juifs, Attali en est persuadé, a vocation à diriger un gouvernement planétaire depuis Jérusalem, comme il lʼa déclaré sur la chaîne de télévision Public Sénat le 6 mars 2010. 

    Ainsi il nʼest pas seulement le tenant du socialisme de Marx et de Trotsky qui est censé réaliser à terme lʼannihilation des édifices politiques dʼéchelle stato-nationale (dʼoù les guerres successives contre la Yougoslavie, lʼIrak, la Libye, la Syrie, etc., et plus près de nous la politique de privatisation du post-trotskiste Lionel Jospin entre 1997 et 2002, que lʼex-Premier ministre exprima par ses mots : « LʼÉtat ne peut pas tout », ce qui lui coûta sans doute sa qualification au 2ème tour du scrutin présidentiel de 2002, certains de ses électeurs préférant voter pour un trotskyste pur et dur comme Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, qui à eux deux obtinrent près de 10 ¨% des suffrages exprimés). 

    Un amoureux du judaïsme 

    Mais Attali est aussi lʼépigone de lʼilluminisme de Kant, lʼilluminisme puisant dans le Zohar (le « livre des Splendeurs », ou « des Illuminations »), ce qui signifie quʼil est un amoureux du judaïsme, quʼil comprend à la lumière (cʼest le terme idoine !) du Zohar et plus largement de la kabbale, dont le maître incontesté fut Isaac de Louria. Ce nʼest pas tant, en fait, le « talmudisme » que la kabbale lourianique qui inspire Jacques Attali. 

    613rQer8ihL.jpgDans son Dictionnaire amoureux du judaïsme, il reprend en utilisant un langage cryptique, ésotérique, la conception propre à Louria de la messianité : elle ne correspond pas à un homme supérieur, à un « Sauveur », mais à lʼensemble de la communauté juive. 

    Cette « version collectivisée » du Messie, on la retrouve chez ce Karl Marx si cher à Attali, à une différence près : à lʼethnique est substitué le social, à un peuple est substituée une classe, aux Juifs est substitué le prolétariat. « Karl Marx, loyal à ses ancêtres sans le savoir ou du moins sans le reconnaître, […] désigne la classe ouvrière comme le Messie et parle, lui aussi, […] de ʽʽpériode de transitionʼʼ, de monde parfait, de gouvernement mondial, […] reprenant ce qui était et reste aujourd’hui la plus belle posture humaine, la seule capable de rendre compatible l’utopie avec l’action politique : peut-être viendra-t-Il, mais je ne dois pas y compter, et agir plutôt comme si j’étais lui…[2] »  (A suivre)  ■

    [1]  Et le demeure dʼailleurs dans une large mesure sous le vocable dʼadventisme.
    [2]  Jacques Attali, Dictionnaire amoureux du judaïsme, Paris, Plon / Fayard, 2009, p. 324.

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  • Jacques Attali : autopsie métaphysico-politique [2]

    Par Rémi Hugues 

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    Intellectuel, idéologue, esthète, homme de culture et homme d'influence, conseiller des princes et banquier... Auteur prolifique. Jacques Attali a été, est ou a voulu être tout cela. Homme politique, homme des combinaisons obscures, aussi. Ses idées, ses aspirations, ses songes, qui sont ceux d'une certaine modernité ou post-modernité, Attali a rêvé de les voir se réaliser. Rémi Hugues au fil d'une série de quatre articles tente son autopsie.

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    Pour les 75 ans d'Attali ... 

    Dans les cénacles néolibéraux dont le credo est le gel des salaires, on considérait que la gauche pouvait faire en mieux ce que la droite nʼavait jamais été capable dʼaccomplir. On se souvient de la hausse importante des salaires accordée par Georges Pompidou, alors Premier ministre, lors des accords de Grenelle en 1968. Attali était le maître dʼœuvre de cette gigantesque tromperie.

    En dépit de cela, il sʼest toujours considéré comme un homme de gauche. Être néolibéral et de gauche, ce nʼest en réalité pas contradictoire. Car le néolibéralisme vient du gauchisme, de lʼextrême-gauche, des anarsʼ, trotskos et maos...[1] Dʼautant plus que, comme lʼécrivit Dostoïevski dans Les frères Karamazov, « le socialisme nʼest pas seulement la question ouvrière, ou celle de ce quʼon appelle le ʽʽquatrième étatʼʼ, non, cʼest essentiellement la question de lʼathéisme, la question de la tour de Babel qui se construit, justement sans Dieu, non pour atteindre les cieux depuis la terre, mais pour faire descendre les cieux sur terre. »[2]

    91NpDl4STfL.jpgAttali ne renie pas en effet lʼétiquette de socialiste, lui qui a consacré un livre au père du « socialisme scientifique », Karl Marx, car pour lui cette idéologie nʼest pas tant le soin apporté aux exploités et la volonté du partage équitable des richesses, cʼest-à-dire la prise en compte de la « question sociale », problème crucial à partir de la Révolution industrielle au XIXème siècle, que lʼédification de la Cité juste, dʼun Éden terrestre où le bonheur devient la règle, par le truchement dʼune réparation du monde – ou tiqoun olam –, concept kabbalistique sʼil en est, où toute idée dʼintervention de Dieu dans la vie des hommes, appelée Providence, est totalement écarté, car il sʼest retiré du monde, dʼaprès un autre concept kabbalistique, le tsimtsoum.

    Ce qui intéresse Attali chez Marx, cʼest son cosmopolitisme athée, sa croyance dans le dépassement des nations au profit de lʼavènement dʼune humanité-monde sans foi, si ce nʼest en elle-même. La vision attalienne du monde se situe dans la continuité du socialisme « éthique », néo-kantien, des marxistes allemands Cohen, Natorp et Vörlander. Ce dernier organisa en 1904 une conférence en Allemagne intitulée « Kant et Marx ». Sur ce thème, le passage suivant qui clôture la biographie de Marx « écrite » par lʼancien conseiller de Mitterrand est fort éclairante. 

    La synthèse des pensées de Kant et de Marx 

    104771054_o.jpg« Demain – si la mondialisation nʼest pas une nouvelle fois remise en cause – le maintien de la rentabilité du capital ne pourra pas passer par une socialisation mondiale des pertes, faute dʼun État mondial ; […] Lorsquʼil aura ainsi épuisé la marchandisation des rapports sociaux et utilisé toutes ses ressources, le capitalisme, sʼil nʼa pas détruit lʼhumanité, pourrait aussi ouvrir à un socialisme mondial. Pour le dire autrement, le marché pourrait laisser place à la fraternité. […] Comme il nʼy a pas dʼÉtat mondial à prendre, cela ne saurait passer par lʼexercice dʼun pouvoir à lʼéchelle planétaire, mais par une transition dans lʼesprit du monde – cette ʽʽévolution révolutionnaireʼʼ si chère à Marx. […] Tout homme deviendrait citoyen du monde et le monde serait enfin fait pour lʼhomme. »[3] 

    Jacques Attali suggère quʼune fois la décomposition du capitalisme achevée, à sa place pourrait apparaître une nouvelle ère quʼil nomme socialisme mondial. Convaincu que le système capitaliste dégrade tant lʼenvironnement que les relations humaines, ce qui pourrait lʼamener, dans le cas le plus extrême, à anéantir le monde, Attali ne considère pas que ce système soit indépassable. Il avance que la solution idéale serait la naissance dʼun État socialiste mondial quʼil feint dʼenvisager comme autre chose quʼun ordre global, quʼun pouvoir à lʼéchelle planétaire, afin de rassurer son lecteur.

    À lʼimperium du marché succéderait le règne de la fraternité. Tout un programme... qui fleure lʼesprit maçonnique. Ce sentiment de fraternité se manifesterait par lʼexistence dʼune citoyenneté mondiale. Ce qui présuppose la constitution préalable dʼun État mondial. Attali se plaît à user de formules creuses dans le but dʼembrouiller son lecteur. Comme quand, notamment, il dit quʼà lʼère socialiste le monde serait enfin fait pour lʼhomme 

    2159544436.jpgEn vérité, pour les sociétés chrétiennes, dont la nôtre, le monde, entendu comme la création, a été fait pour lʼhomme par le Créateur. Grégoire de Nysse, philosophe du christianisme primitif (IVème siècle), souligne quʼau regard de la création, « dans sa richesse, sur terre et sur mer »[4], lʼhomme, cette « grande et précieuse chose »[5], est « celui dont elle est le partage »[6]. Contrairement à ce quʼaffirme Attali, depuis toujours le monde est fait pour lʼhomme. Mais sous lʼeffet de lʼantique ennemi il est devenu espace de labeur et de souffrances, suite au péché originel.

    Lʼhomme doit être le miroir de Dieu, celui sur lequel se reflète Son infinie bonté et Son incomparable magnificence. « Alors Dieu fait paraître lʼhomme en ce monde, pour être des merveilles de lʼunivers et le contemplateur et le maître : il veut que leur jouissance lui donne lʼintelligence de celui qui les lui fournit, tandis que la grandiose beauté de ce quʼil voit le met sur les traces de la puissance ineffable et inexprimable du Créateur. »[7]   (A suivre)  ■

    [1]  Gérard Mauger, « Gauchisme, contre-culture et néo-libéralisme : pour une histoire de la ʽʽgénération de Mai 68ʼʼ, dans Jacques Chevallier (dir.), Lʼidentité politique, Paris, PUF, 1994.
    [2]  Paris, Gallimard, 61-62.
    [3]  Jacques Attali, Karl Marx ou lʼesprit du monde, Paris, Fayard, 2005, p. 502-3.
    [4]  Grégoire de Nysse, La création de lʼhomme, Paris, Cerf, 1943, p. 88.
    [5]  Ibid., p. 90.
    [6]  Ibid., p. 89.
    [7]  Ibid., p. 90-91.  

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
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  • Rétrospective : 2018 année Maurras [5]

    Par Rémi Hugues

    saint_augustin visuel.jpgAu moment où s'achève l'année du cent-cinquantenaire de Charles Maurras, Rémi Hugues nous a proposé une série d'articles - qui se termine aujourd'hui : « Rétrospective : 2018 année Maurras »Notre collaborateur et confrère y évoque différents aspects ou moments importants de la vie et de l'oeuvre de Charles Maurras à travers les écrits fort contestables de Michel Winock, l'un des historiens organiques de la République française du XXIe siècle, « une figure dʼautorité. » Bonne lecture !  LFAR    

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    In Winock veritas ?

    Le principe commun entre le cosmopolitisme et le communisme est en particulier lʼaspiration à la disparition des frontières nationales, projet aujourdʼhui en voie de finalisation – quoique puissamment contrecarré ces temps-ci -  et qui relie le maître à penser des pères de la IIIème République, Emmanuel Kant, à Karl Marx, le chef de file intellectuel de Lénine et des autres bolcheviks qui, suite à la Révolution dʼOctobre, instaurèrent en lieu et place de lʼimmémoriale Russie des tsars et des popes, lʼUnion Soviétique, véritable enfer sur terre qui proclamait urbi et orbi quʼil était un paradis plus glorieux encore que lʼÉden des temps reculés. 

    721.jpgAprès que la Première Guerre mondiale permit au communisme de prendre racine sur le sol glacial du peuple slave, lʼon peut remarquer, en revenant en France, que le P.C.F. réalisa le meilleur score de son histoire dans lʼimmédiate après-guerre. Il obtient 28 % des voix aux élections législatives de novembre 1946, devenant le premier parti de France. 

    Maurras avait ainsi parfaitement raison de dénoncer ce danger, quelque temps avant la grande boucherie de 1939-1945. De vouloir empêcher quʼadvienne le pire ; la guerre, ce monstrueux bain de sang, est le pire de tout : cʼest la sagesse politique même. Apparemment pas pour Winock, qui condamne le discernement de Maurras dont le leitmotiv à la fin des années 1930 était « dʼabord pas la guerre ! », mais qui lui reproche en même temps dʼêtre un haineux, un violent. Logique aristotélicienne, où diable es-tu passée ?     

    La ligne définie par Maurras était strictement défensive : prévenir une agression venue de lʼextérieur en augmentant massivement le budget militaire. Il en appelait à la fin de la République et à sa substitution par un régime « capable dʼarmer », de protéger la France face à la menace hitlérienne. 

    Ce que Winock interprète spécieusement comme de lʼanti-patriotisme. Il accuse carrément  la pensée de Maurras dʼêtre « nuisible à la cause nationale quʼelle est censée défendre ». Voir dans le régime de Vichy mis en place par Pétain une « divine surprise » relèverait pour lʼhistorien de lʼacte de haute trahison. Maurras, pourtant affublé du titre de « germanophobe » par Winock, aurait-il fait preuve de couardise en se soumettant censément à lʼAllemagne victorieuse ? Lui au moins a accepté de vivre lʼhumiliation de près. Il est resté dans sa patrie défaite. Quand de Gaulle est parti pour Londres. 

    Qui, honnêtement, est le plus courageux des deux ? Lʼacte le plus courageux nʼétait-il pas de vivre à lʼintérieur de son pays, en dépit de lʼOccupation ? Ne consistait-il pas à se ranger du côté de ce régime nouveau qui sʼefforçait de maintenir la grandeur de la France ? En réalité Maurras fit preuve de bravoure patriotique. Il aurait pu se réfugier à lʼétranger. 

    Cependant pour Winock lʼÉtat français du Maréchal Pétain est à vouer aux gémonies car il manifestait une hostilité sans pareille contre « les Juifs, les francs-maçons, les communistes et les gaullistes ». Lʼhostilité en soi nʼest pas un crime, comme en attestent les campagnes actuelles qui sʼen prennent aux supposés « conspirationnistes », accusés de « semer la haine » sur internet. 

    blog -pacte gernano-sovietique-Staline-Ribentrop-23 aout 1939.jpgLes communistes avaient bien pactisé avec lʼAllemagne nazie, lors du pacte Ribbentrop-Molotov, qui fut approuvé par le P.C.F. en septembre 1939. Au sujet des Juifs, Winock a-t-il oublié que Pétain avait parmi ses conseillers Emmanuel Berl, lʼinventeur de la célèbre formule « La terre ne ment pas », qui était de confession juive ? Enfin, reprocher à Vichy d’être dirigé contre les gaullistes relève pour le moins dʼune appréciation téléologique. Cʼest faire de lʼhistoire « rétrospective ». À lʼépoque nul ne pouvait présager de lʼimportance à venir de la personne du Général de Gaulle. Il était combattu en tant que sous-fifre des Britanniques. Pour Pétain et les ronds-de-cuir de lʼÉtat français siégeant à Vichy, il nʼétait quʼun point de détail, un pion au sein de lʼappareil militaire du Royaume-Uni, un officier parmi dʼautres de Sa Majesté. Rien de plus. 

    5.jpgOn a presque, en outre, lʼimpression que pour Winock Hitler et Pétain sont interchangeables. Ce quʼil est capital de rappeler, cʼest que ce dernier reçut son pouvoir non dʼHitler mais de la chambre des députés élue en 1936 – celle du Front populaire (photo) –. Le Maréchal dut assumer un rapport de force qui lui avait été imposé. Il nʼétait pas le responsable de la défaite. En aucun cas il nʼétait le thuriféraire dʼHitler. De même que Maurras, il percevait la défaite comme une terrible humiliation. Mais ce nʼest pas pour autant quʼil envisagea de partir au loin afin dʼéchapper aux épreuves auxquelles faisait face sa chère nation. Pétain comme Maurras ont agi en patriotes. 

    XVM8a31eda0-c178-11e8-ad1e-60c1e544ba7a-300x200.jpgCe quʼil y a, pour finir, de plus surprenant dans lʼarticle de Michel Winock, cʼest quʼil accuse Maurras de faire preuve de pacifisme. Empêtré par un discours qui fleure bon lʼanti-maurrassisme primaire, Winock se révèle en creux « polémophile », littéralement qui aime la guerre, cʼest-à-dire apologète de la guerre en tant que telle. Oui, Maurras eut raison de mettre en une de son journal Action française, après les accords de Munich (photo), « à bas la guerre ». Oui, la guerre, lʼacte politique le plus extrême et radical, est un fléau, l’ultima ratio, que lʼon ait à combattre Staline, Hitler, Nasser, Bachar al-Assad, Daech ou le roi dʼAngleterre. 

    Paradoxalement, Winock, en justifiant quʼon puisse trouver de bonnes raisons de faire la guerre (en se référant à 1939 il légitime la moins justifiable des guerres, la guerre offensive), se positionne sur la même ligne que Hitler, qui, sʼappuyant sur les théorèmes méphistophéliques du darwinisme social, lʼexaltait. À force de se vouloir lʼopposant diamétral de Maurras, Winock en à arrive à épouser le bellicisme hitlérien, nous priant de croire avec lui quʼil y aurait dans une guerre que l’on avait toutes chances de perdre quelque vertu. 

    Et lʼingénu de se dire distraitement quʼil est décisif de savoir prendre sa retraite au moment opportun, une fois carrière accomplie. Car un historien nʼest pas comme le vin, il ne se bonifie pas forcément avec lʼâge. (FIN)  

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