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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le Rapport Stora (3), par Jean Monneret.

    Erreurs d’analyse.

    Nous ana­ly­se­rons plus loin diverses recom­man­da­tions « apai­santes » du Rap­port. L’une d’elles parait spé­cia­le­ment sau­gre­nue autant que contre-pro­duc­tive. Pour que les pré­co­ni­sa­tions de B.Stora soient utiles, il fau­drait qu’elles consti­tuent un remède au mal qu’elles sont cen­sées trai­ter.

    2.jpgOn nous per­met­tra d’être scep­tique, car, son rap­port repose sur des ana­lyses fausses.

    Evo­quant les diver­gences mémo­rielles que la Guerre d’Algérie a sus­ci­té dans la popu­la­tion fran­çaise d’aujourd’hui, il en fait une des­crip­tion fort contes­table. Certes, un conflit d’une telle enver­gure, qui a duré 8 ans marque à jamais ceux qui l’ont vécu. Mais, selon Sto­ra, face à l’historicité guer­rière des mémoires algé­riennes, il y aurait en France par­mi les har­kis, les pieds noirs, une par­tie des anciens com­bat­tants et toutes les vic­times de la déco­lo­ni­sa­tion une masse de « gar­diens de la mémoire » sur­tout sou­cieux de mon­trer « qu’ils ont eu rai­son dans le pas­sé. ». Nous sommes là au niveau du café du com­merce.
    Une autre thèse de Sto­ra, moins far­fe­lue, est qu’il y  eut en France, après l’Indépendance, un silence offi­ciel sur la Guerre d’Algérie. Cela est rela­ti­ve­ment vrai, mais en paral­lèle, il n’y eut aucun silence média­tique. La télé­vi­sion n’évita  point les débats  sur le sujet après 1968. Et que dire du ciné­ma ! Dans les années 70, de nom­breux films appa­rurent*. Ajou­tons que pour l’écrivain Yves Cour­rière et pour les revues his­to­riques, le conflit algé­rien fut, très tôt, un filon dûment exploité.

    Cher­cheurs et uni­ver­si­taires res­tèrent, il est vrai, long­temps dis­crets. Pour Sto­ra, le monde com­mence et s’arrête aux fron­tières de l’Université. C’est donc tout natu­rel­le­ment qu’il pense qu’avant les années 90, on ne par­lait pas de l’Algérie. Grâce à lui en par­tie, __ (il ne l’écrit pas mais semble le croire) __, le silence offi­ciel ces­sa et l’Histoire reprit ses droits. Or, cette dis­ci­pline «  peut ras­sem­bler » alors que la « mémoire divise ». La for­mule est de Pierre Nora.

    Nous sommes là dans l’approximation. La recherche his­to­rique sur l’Algérie et la Guerre fut sti­mu­lé par deux fac­teurs : le  début d’ouverture des archives mili­taires et la guerre civile en Algé­rie qui mar­quait la faillite san­glante du régime né de l’Indépendance. Beau­coup de gens com­prirent alors que ce qui s’était pas­sé trente ans avant était plus com­pli­qué qu’ils ne l’imaginaient. Le suc­cès de Sto­ra, à ce moment- là, vint de ce qu’il pro­cla­mait qu’il fal­lait pas­ser de la Mémoire à l’Histoire. Son film réa­li­sé avec Alfon­si, tom­bait à point nom­mé. Beau­coup, ne connais­sant rien à l’Algérie, crurent qu’ils pas­saient des ténèbres à la lumière.

    Pour Sto­ra la nos­tal­gie est une mala­die. Il stig­ma­tise dans son rap­port : « L’Atlantide englou­tie de l’Algérie Fran­çaise, honte des com­bats qui ne furent pas tous hono­rables**, images d’une jeu­nesse per­due et d’une terre natale à laquelle on a été arra­ché.P.17. » Ailleurs encore, il évoque une lit­té­ra­ture de la souf­france souf­flant sur les braises de l’Algérie française ?

    En réa­li­té, Sto­ra ne com­prend pas que pen­dant 60 ans, nombre des nôtres ont ardem­ment com­bat­tu non pas pour exal­ter l’Algérie Fran­çaise mais pour faire recon­naître nos épreuves. Pour faire recon­naître que le conflit avait fait des vic­times dans toutes les com­mu­nau­tés. On par­lait abon­dam­ment déjà, dès les années 70 des vic­times de Mas­su, de la Bataille d’Alger (film anti­his­to­rique de Pon­te­cor­vo, etc…) Mais qui connais­sait en France les mas­sacres d’El Halia d’août 1955, ceux d’Oran du 5 juillet 1962 ? Disons sim­ple­ment que B. Sto­ra ne contri­bua guère à éclai­rer l’opinion de ce chef.

    Comme de l’autre côté de la Médi­ter­ran­née, les Algé­riens ont construit une mémoire anta­go­niste avec  leur guerre de « libé­ra­tion », Sto­ra est per­sua­dé que 60 ans après la fin des com­bats, les rela­tions entre les deux pays sont com­plexes, dif­fi­ciles, tumul­tueuses. Ne serait-ce pas plu­tôt, les rela­tions de nos classes diri­geantes. ? Nous, « rapa­triés », avons d’excellentes rela­tions avec nos com­pa­triotes musulmans.

    Heu­reu­se­ment, notre spé­cia­liste, a la solu­tion : l’Histoire. Entre les récits fan­tas­més des vic­times de la déco­lo­ni­sa­tion et l’imaginaire guer­rier des Algé­riens, lui,  le grand his­to­rien, va éclai­rer ce qui était caché et mettre à bas les mises en scène et les repré­sen­ta­tions com­plai­santes. Finies les mémoires paral­lèles et her­mé­tiques. Finie l’empathie exi­gée, exclu­sive, à sens unique. La France, à nou­veau, pour­ra « faire nation ».

    Tout cela est caricatural.

    (A suivre.)

    *Deux de Lakh­dar Hami­na, un sur La Ques­tion, un d’Yves Bois­set, celui de Pon­te­cor­vo, celui de Michel Drach, Elise ou la vraie vie.

    **Appar­tient-il à un his­to­rien reven­di­qué, mais qui se dit favo­rable à la vio­lence anti­co­lo­niale, de juger de l’honorabilité des com­bats des uns et des autres ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • L’avenir de la France ?

    Par Olivier Perceval

    1445714467.jpgLe renouveau du site d’Action française

    Ce n’est un scoop pour personne : l’avenir de la France reste à l’Action française notre préoccupation première et le moins que l’on puisse dire, à cette question angoissante les réponses sont loin d’être rassurantes.

    Nos élites ont en effet résolument pris la décision de dissoudre notre nation dans un globalisme funeste, tant elles considèrent cet espace géographique, historique et culturel comme une survivance d’un passé révolu, dont la population anomique et interchangeable compte pour du beurre.

    La finance internationale qui nous gouverne en effet, ne souhaite pas s’encombrer de cette plèbe réactionnaire et populiste, tout juste bonne à payer des taxes et des hausses de CSG, pour apurer un déficit public et des intérêts colossaux contractés auprès des banques privées.

    Mais ce pouvoir apatride pourrait bien voir sa morgue lui revenir comme un boomerang en pleine figure.

    Une « bien pensance » savamment organisée par les médias officiels et relayée par des intellectuels acquis au système  moralisateur et répressif  qui s’est  mis en place progressivement , découvre avec stupeur que cette population méprisable refuse de plus en plus les règles du jeu imposées.

    Cw4dB_kXEAASYVP.jpgMieux, d’autres intellectuels issus de tous les horizons politiques et culturels, se dressent par grappes et dénoncent avec force le cercle oligarchique  dominant, remettant en cause sa légitimité. Cela au risque de perdre  le droit de s’exprimer, voire même d’exercer leur métier.

    Il appartient à l’Action française de faciliter la convergence des contestations et  de projeter le plus lisiblement possible la restauration de la primauté du bien commun et du bon sens.

    C’est ainsi qu’un ministre (de l’intérieur) du système multiculturel du « vivre ensemble », découvre que l’on s’achemine vers le vivre « face à face ». C’est ainsi également, car tous les sujets se tiennent finalement, que l’on découvre que le pape est catholique, que l’on redécouvre le circuit court des producteurs qui se passent de la grande distribution, que la politique d’état a besoin du « temps long » et que ce même état doit contrôler ses finances (sans le recours à la banque). Certains retrouvent même la vertu des frontières…

    « Le désespoir en politique est une sottise absolue », d’autant plus que les multiples entreprises de démolition du pays génèrent des « anticorps » au sein même de la nation, malgré les efforts déployés par nos ennemis pour provoquer l’abrutissement  du peuple réduit à une masse de consommateurs dociles.

    Il nous appartient  d’apporter notre pierre et de soutenir de nouvelles élites naissantes en leur offrant encore et toujours l’occasion de prendre des  « cures d’altitude mentale » avec nos analyses acérées et sans complaisance. En montrant du doigt les histrions, en récusant les idéologies  rebattues et par principe destructrices du réel, nous ferons reculer la trahison programmée et assumée par les théoriciens du libéralisme individualiste.

    Pour mieux nous combattre, les bateleurs de foire du système  nous accusent naturellement de nous réfugier dans la victimisation et la théorie du complot. Stratégie bien commode pour bâillonner toute forme d’opposition,  Il faut y voir en réalité le signe de faiblesse de ceux qui doutent eux même du bien fondé de leur action : « Circulez, y’a rien à voir ». Ils sont en effet tellement englués dans leur échec patent, dans le désastre annoncé qu’ils ne pourront éviter, qu’ils n’ont d’autre possibilité que de se réfugier dans le déni, d’adopter une attitude autistique, en espérant survivre jusqu’aux prochains scrutins.

    71BoYKVvS6L.jpgC’est donc par le jeu de l’intelligence active que nous les saisirons au collet  et que nous leur ferons rendre gorge.

    Ce site, secondant notre presse écrite, devra traquer l’actualité et faire tomber les masques de la pitoyable commedia Dell’Arte de cette société du spectacle, décrite par le très lucide Guy Debord, tristement animée par l’homo festivus cher à Philippe Murray.

    C’est la mission de l’Action française : nous battre pour la vérité et les libertés, contre les fossoyeurs appointés par Bruxelles et les grands réseaux internationaux, afin de préparer la France  à accueillir le retour de nos princes capétiens.  ■ 

    Olivier Perceval
    Rédacteur en chef

  • Politique magazine, numéro de mai : « Chrétiens d’Orient, encore un souffle »

     

    Découvrez le numéro de mai ! 

    Chrétiens d’Orient, encore un souffle

    Dossier

    Politique magazine a pu rencontrer les communautés chrétiennes de Syrie, éprouvées par cinq années de guerre. Nous avons recueilli les témoignages de personnalités civiles et religieuses, syriennes et françaises.

    Pour ceux qui n’ont pas fui le pays, berceau du christianisme, il faut maintenant tout reconstruire. 

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

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    ou s’abonner à Politique magazine

  • Bernard Lugan : « Décoloniaux : nous allons aboutir à une réaction atomique, ils vont s’entre-dévorer, il faut laisser f

    Qu’est-ce que le mouvement décolonialiste qui gangrène notre société ? Comment expliquer son implantation dans les mentalités, avec quelles références ? Et quel est le rôle de l’université de l’UNEF dans cette pensée ?

    A-t-on une chance d’en finir un jour ?

    Décryptage, analyse et perspective avec pour Boulevard .

    L’université est-elle le berceau de la repentance ?

    Je ne sais pas si c’est le berceau mais, en tout cas, c’est le vecteur et un peu l’accoucheur de ce phénomène, surtout dans le domaine des sciences humaines. Je suis très sévère avec l’université, qui est mon corps d’origine dans lequel j’ai servi pendant plus de trente ans. Je suis très sévère avec la branche sciences humaines. Pour le droit et la médecine, c’est différent puisqu’il y a des concours. Il n’y a pas la prise en main idéologique comme dans les sciences humaines. Cela étant, cela ne veut pas dire que les enseignants en sciences humaines n’ont pas de bons diplômes. Ils ont tous de bons diplômes et des peaux de lapin à n’en plus finir. En plus des diplômes, pour faire carrière dans les sciences humaines, il faut être de . Si vous n’êtes pas de gauche, quels que soient les diplômes que vous pouvez avoir, vous ne risquez pas de faire carrière.
    Tout a commencé dans les années de la fin de l’Empire colonial. Un certain courant a commencé à militer pour la décolonisation. Ce courant a pris, petit à petit, le contrôle des . Je parle toujours dans le domaine de l’ de l’ et l’africanisme. Disons qu’à partir des années 70-80, lorsque les derniers anciens qui avaient une vision traditionnelle de l’histoire de l’Afrique, une nouvelle génération est apparue. Cette dernière a recruté par endogamie sur un certain nombre de points essentiels. Il fallait absolument défendre l’idée que les ethnies n’existaient pas avant la . Le fait ethnique est un fait d’enracinement. C’est donc à condamner dès le départ. Si l’Afrique a des problèmes, c’est parce qu’il y a un problème ethnique. Ce problème a été créé par la colonisation. Tout sait que l’Afrique était un continent où coulait le lait et le miel, la paix et la fraternité universelle.
    Premier courant : la colonisation est responsable de la création des ethnies.
    Deuxième courant, qui va de pair : la colonisation n’a fait que des malheurs et n’a provoqué que des catastrophes en Afrique. Nous ne voyons systématiquement que le côté négatif.
    Pendant trente ans, ce courant a imposé une fausse histoire de l’Afrique, a créé une histoire de l’Afrique basée sur l’autoflagellation et la repentance. Les étudiants africains qui ont suivi ces cours ont été formatés par ces gens. Résultat : aujourd’hui, les décoloniaux sont issus des études d’histoire, de sociologie, d’ethnographie et de philosophie.
    Par conséquent, l’Université française et les sciences humaines ont créé ce courant décolonial.
    La situation n’est pas récupérable. Avec cette semi-autonomie qui existe, les recrutements vont être de plus en plus locaux. Que faisaient les rois de France lorsqu’une institution était pourrie ? Ils ne cherchaient pas à la retaper mais ils la laissaient mourir et créaient autre chose à côté. Il faut laisser se créer des universités ou des instituts supérieurs parallèles privés, peut-être d’État, et laisser mourir l’université comme aux États-Unis.
    Il va y avoir deux universités. L’université pour les nuls, pour la plus grande masse, et les bonnes universités dans lesquelles vont aller les bons étudiants.
    98 % des élèves ont le bac, les nuls vont donc former les nuls qui continueront à former des nuls et l’élite partira ailleurs.

    L’UNEF, l’enfant de cette repentance ?

    L’UNEF a toujours été un mouvement gauchiste. Déjà, à l’époque, quand j’étais étudiant, l’UNEF était le mouvement d’extrême gauche. Nous avions contre nous les gens de l’UNEF. Les élites qui entouraient François Mitterrand sortaient tous de l’UNEF. Tous les leaders des mouvements de l’ sont aussi tous sortis de l’UNEF.
    Dernièrement, j’écoutais Julien Dray à la télévision face à Maître Goldnadel et il ne savait plus où il en était. Ces gens ont lutté pour l’universalisme, contre l’enracinement, contre tout ce qui était identitaire, pour l’immense migration mondiale et pour la planète Terre. Et aujourd’hui, ils se retrouvent attaqués par ceux qu’ils ont formés. Ces derniers les attaquent au nom du renversement des principes qui furent popularisés par eux. Ils sont donc pris à leur propre piège. Ces gens voient toutes leurs idéologies s’effondrer : l’idéologie des droits de l’homme, l’idéologie de l’universalisme et de la laïcité. Tout cela est faux puisque les décoloniaux n’en veulent pas.
    Cela m’amuse beaucoup puisque j’ai toujours combattu ces idéologies. Mon courant politique n’a jamais réussi à casser ces idéologies et regarde avec amusement le fait que les enfants œdipiens de cette ultra-gauche cassent eux-mêmes les principes de leur géniteur.

    Quelles sont les références idéologiques de ces « décoloniaux » ?

    Edward Saïd, Américano-Libanais, a dit, dans les années 60-70, que la vision que nous avions des civilisations qui ne sont pas les civilisations européennes, blanches, occidentales, était une vision créée par les Blancs pour inférioriser tout ce qui n’est pas blanc, de façon à les inférioriser et à maintenir une domination. Pour casser cette domination, il faut attaquer les fondements mêmes de la civilisation occidentale, par ses références historiques et philosophiques. C’est le problème de la réappropriation de l’Histoire par ceux qui ne sont pas blancs. Je ne suis pas contre la réappropriation de l’Histoire. Je suis un identitaire, donc c’est très clair. Néanmoins, il y a une différence entre réappropriation de l’Histoire et enfermement de l’Histoire. Aujourd’hui, nous sommes passés de la réappropriation à l’enfermement. Nous sommes dans l’ethno-enfermement, mais plus du tout dans une réappropriation. Aujourd’hui, nous tournons à vide. Nous allons aboutir à une réaction atomique. Ils vont s’entre-dévorer.
    Je vais vous donner un exemple. Dans le mouvement décolonial, vous avez à la fois des Noirs et des Noirs africains unis contre le monde blanc. Les Nord-Africains sont des Blancs et non des Noirs. Bien souvent, ces Nord-Africains descendent d’esclavagiste qui ont vendu les ancêtres de leurs petits copains noirs décoloniaux en . À force d’avancer, ils sont entrés en lutte les uns contre les autres. J’attends cela en frisant les moustaches et en buvant un vieux verre de rhum. Cela commence à arriver.
    Regardez ce délicieux mouvement qui s’est produit. Ces féministes gauchistes qui sont en guerre contre eux. Nous arrivons à l’-exclusion au sein de ce propre mouvement. Par conséquent, la réaction atomique se fait. Je pense qu’il faut laisser faire ce phénomène et être assis au bord de l’oued et regarder passer les cadavres.

    b>Les « Blancs » sont-ils finalement responsables de l’esclavage et du racisme ?

    Nous sommes dans une fausse histoire idéologique dans laquelle est utilisé d’une manière négative tout ce qui peut être utilisé pour détruire ce qu’on appelle le patriarcat blanc. Le patriarcat est forcément blanc. L’homme blanc de cinquante ans, à la fois phallocrate, raciste et colonialiste, etc. Pour les décoloniaux et pour tout ce mouvement, l’écriture est un des éléments de maintenance de la domination de ce patriarcat. Ils considèrent l’écriture comme un phénomène masculin. Ils sont pour la nouvelle écriture pour essayer de casser ce phénomène. C’est un phénomène de subversion totale de tout ce qui représente, à leurs yeux, le monde blanc occidental. Je pense qu’ils vont trop loin. Nous sommes dans une phase classique de révolution. Nous avons connu cela avec le phénomène maoïste avec le Petit Livre rouge. Nous sommes dans une phase exacerbée. Il faut laisser passer cette phase d’exacerbation parce que le réel sera toujours là. Après cela, il y aura une contre-révolution. Un ordre reviendra, mais ce ne sera certainement pas leur ordre.

    Avez-vous un message à adresser aux indigénistes ?

    Continuez ce que vous faites. Chaque jour, vous êtes en train de détruire ce que moi, contre- révolutionnaire, n’ai pas réussi à faire depuis deux siècles. Magnifique, continuez à détruire les droits de l’homme, continuez à détruire la laïcité, continuez à détruire l’universalisme et continuez à bafouer au pied les vertus de la République. Merci !

     

    Bernard Lugan

    Historien, spécialiste de l'Afrique
    Expert auprès du TPIR, conférencier au Centre des Hautes Etudes militaires, à l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale, il dirige un séminaire au Collège interarmées de Défense (Ecole de Guerre)
  • Le piège des consignes de vote ou l'illusion politicienne

     

    3578948983.jpgPourquoi nous, qui prolongeons l'Action française parmi d'autres, à notre place, avec cependant quelque expérience, quelque audience, et quelque connaissance du fond de la pensée et du combat d'Action française, sommes-nous plus que réticents à donner des consignes de vote ? Pourquoi renonçons-nous volontiers à l'illusion d'être - par ce moyen - plus présents à la vie politique, d'y participer davantage  ?  

    Primo parce que si l'Action française peut encore compter dans la vie publique française, c'est sans aucun doute sur le plan électoral, ou, ce qui revient au même, numérique, qu'elle a le moins de chances d'y réussir. Boutang - qui a parfois fait savoir à qui,irait son vote personnel - rappelait qu'en la matière nous sommes à peu de choses près « un néant de force ». Autre chose est la force attractive toujours présente, fût-elle inavouée, de notre école de pensée et des capacités militantes qui peuvent en découler. Là se situe, à l'évidence, notre vocation et nos moyens de prospérer. Mieux vaut cette force qui crée l'unité que les pièges immédiatement diviseurs - y compris sous l'angle interne - du débat électoral.   

    Secundo, parce que nos amis, nos lecteurs, nos militants, sont justement pleinement intéressés par les débats en cours et qu'ils y prennent part sans grand besoin qu'on les y invite, même s'il en voient les faiblesses, et plus encore l'indignité, comme d'ailleurs tous les Français. Ils voteront, ils ont même déjà pour la plupart fixé leur choix, fût-ce sans beaucoup d'illusion sur l'efficacité de leur vote, sur son caractère décisif - c'est à dire pérenne et profond - pour l'avenir français. En tant que royalistes et / ou d'Action française , leur horizon est autre. Que vaudraient, en ce sens, les consignes de vote - sans-doute inopérantes et diversement appréciées ou critiquées - que nous pourrions donner ?    

    Les critères de jugement - à supposer sincères les programmes et les discours des candidats, ce qui n'a rien d'acquis - sont pluriels ; ils ne peuvent se réduire à l'unité. Rien ne servirait par exemple de recouvrer notre liberté vis à vis de l'Europe, ou de quelque autre puissance, si la subversion migratoire, idéologique, ou révolutionnaire se perpétuait, voire s'aggravait. Où si le délitement de l'Etat se poursuivait  ?   

    Ainsi, malgré l'empathie qu'il suscite, par son talent de tribun authentique, son extraordinaire capacité d'entraînement, et, parfois, cette sorte de patriotisme populaire qui l'habite et vient, pour le bien comme pour le mal, de sa culture historique, ses positions immigrationnistes encore réitérées hier à Marseille, l'idéologie révolutionnaire à la quelle il reste viscéralement fidèle autant qu'à son imagerie ou son folklore, excluent évidemment Jean-Luc Mélenchon des possibles. Du moins, dans le cadre de recommandations de vote que nous pourrions donner ! Il y a différentes façons de détruire un pays, de lui dérober sa liberté, son identité. S'en garantir suppose en effet la restauration d'une souveraineté nationale authentique et complète, ce qui nous ramène à notre raison d'être. Et, nous propulse déjà au delà la la présidentielle.

    Alors, non, décidément, votez selon votre bon-sens, votre conscience, votre appréciation du bien de notre patrie, Lafautearousseau ne donnera pas - n'a d'ailleurs jamais donné - de consigne de vote. Et maintenez votre engagement plus essentiel pour ce que Pierre Boutang nommait le Principe et le Prince.  

     

    Lafautearousseau

  • (Communiqué) Note d’information du CAS en date du 3 mars 2014

    (Le Carrefour des Acteurs Sociaux (CAS) vient de nous faire parvenir sa dernière Note d'information, en date du 3 mars...)

     

    La_France_en_Amerique_du_Nord_et_en_outre-mer.jpg1. Vient de paraître  

    Le livre La France en Amérique du Nord et en outre-mer, écrit par Alain Ripaux, et publié en partenariat avec l’association Frontenac-Amériques, vient de paraître ! La préface a été rédigée par Henri Rethoré.

    Commandes : Alain Ripaux – 49, rue Belgrand – 75020 Paris. Courriel : alain.ripaux@laposte.net  Prix public : 24 € + 4 € de port - Prix de lancement (janvier 2014) : 25 € franco

    2. Communauté Franco-polonaise

    Le vendredi 7 mars à 19 heures, nous projetons "La journée de la femme" à la Maison des Associations du 4ème arrondissement. Ce film vous donnera une occasion de plonger dans les réalités sociales de la Pologne actuelle.

    Renseignements : Barbara Miechowka - Secrétaire générale  CFPTel : 01 43 78 23 35  ou   06 81 68 87 61 - www.communaute-franco-polonaise.org

     

    3. « Le vieillissement : quels défis pour la recherche et l’enseignement supérieur ? »

    Les enjeux démographiques ne relèvent pas de spéculations réservées aux chercheurs. Ils balisent notre avenir social et politique. Le vieillissement est un facteur clé de notre avenir.

    Le lundi 24 mars 2014 se tiendra au Ministère des Affaires sociales et de la Santé la journée du Collège des Sciences Humaines et Sociales (SHS) : « Le vieillissement : quels défis pour la recherche et l’enseignement supérieur ? », sous le Haut patronage de Madame Michèle Delaunay, Ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie.

    Cette rencontre avec les grands acteurs du vieillissement de la recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS) sera l’occasion de confronter les points de vue et de prendre connaissance des différents enjeux et des perspectives qui peuvent s’offrir à la France dans les décennies à venir, dans une société ou recherche et enseignement supérieur devront faire face à des défis démographiques sans précédent.

     (http://www.sfgg.fr/blog/college-des-shs-journee-le-vieillissement-quels-defis-pour-la-recherche-et-lenseignement-superieur-2.html).

     

    4. L’Histoire à l’épreuve du changement climatique

    En vue de préparer des interventions pour des cadres dirigeants d’entreprises engagées sur le front des politiques climatiques, une délégation du pôle environnement du CAS  conduite par Odile Le Cann a rencontré le 8 février dernier Emmanuel Le Roy Ladurie, auteur d’une Histoire du climat. Un programme est en cours de validation.

     

    6. Formation des élus locaux :

    Ces formations sont dispensées par le Centre Européen de Formation des Elus Locaux, (CEFEL) ayant l’agrément du ministère de l’Intérieur pour la formation des élus locaux. Les frais de formation sont pris en charge par la collectivité. 

    A/Le séminaire de formation d’élus qui s’est tenu le 21 février 2014 à Paris sous l’égide du Centre Européen de Formation des Elus Locaux  a marqué la fin du cycle des actions de formation programmé jusqu’aux élections municipales. 

    B/Le prochain séminaire de formation fera suite aux prochaines élections municipales. Il se déroulera pendant deux joursles 15 et 16 mai pour les nouveaux élus. Il sera articulé en  4 plages, chacune d’entre elles placée sous la responsabilité pédagogique d’un organisme spécialisé :

    Programme :

    1/ notions de finances locales et de choix budgétaires : plage animée par le cabinet Chaubeau-Burney. contact@chaubeau-burney.com et www.chaubeau-burney.com

    2/ politique du logement et de la famille. Place des diasporas dans la commune : plage animée par un organisme en cours de désignationet le Partenariat Eurafricain.

    3/ la commune et les enjeux environnementaux : plage animée par le pôle environnement du Carrefour des Sociaux et notamment Odile Le Cann.

    4/ qualité de la relation citoyenne et gestion des conflits. Plage animée par mediation.net : www.mediation-net.com/ dirigé par Philippe Lemoult 

     

    C/ en juin session destinée aux élus de Seine Maritime :

    Le programme sera articulé autour de deux thèmes principaux :

    - enjeux environnementaux/énergétiques et impact sur les choix municipaux les communes de Seine Maritimes confrontées au projet Grand Paris/Axe Seine

    - les communes et les projets gouvernementaux de régionalisation

    renseignements Patrick Robert : patrick.robert@ch-havre.fr

     

    7. Partenariat Eurafricain/formation des élus

    Le Partenariat Eurafricain collaborera à la réalisation d’action de formation d’élus locaux organisée en collaboration avec les associations d’élus regroupant des élus originaires de différents pays. Cette collaboration va de pair avec la réflexion conduite sur la création d’une « plate-forme des diasporas » présentes en France.

     

    8. Partenariat Eurafricain/décès de Jean Charbonnel

    Jean Charbonnel, ancien ministre de la Coopération qui a présidé de nombreuses manifestations du Partenariat Eurafricain est décédé. Il était un des derniers témoins de la relation franco-africaine antérieure aux indépendances et avait conservé un grand prestige en Afrique. Sa carrière politique restera exemplaire : il avait sacrifié ses mandats électifs (municipaux - mairie de Brive - et législatifs) en ralliant la candidature de François Mitterrand.

     

    9. Journée des diasporas/25 mai à Bordeaux

    C’est le 25 mai que se tiendra la journée des Diasporas à Bordeaux à l’initiative de Pierre de Gaétan Njikam actuellement chargé de mission à la mairie de Bordeaux et figurant sur la liste municipale d’Alain Juppé. Il devrait être Maire-adjoint de Bordeaux, chargé de l’ensemble des questions relatives aux « diversités » et sera donc notre correspondant à Bordeaux au titre du réseau des correspondants territoriaux. Une réunion de travail s’est tenue le 28 février à Bordeaux au terme de laquelle il a été décidé qu’immédiatement après les élections municipales, Hervé Nyam, Joël Broquet et Pierre de Gaétan Njikam se déplaceront ensemble dans les régions pour implanter le réseau des « correspondants diasporas ».

                                                                                                                                                                                

    10. Soutien à l’Association « les Chemins de la Réussite »

    Les parrainages initiés par « les chemins de la réussite » se développent. Des parrains et marraines sont recherchés. En complément de cette action l’action apporte son appui à l’insertion en France des personnels afghans qui ont apporté leur concours à l’armée française en Afghanistan. Qu’ils d’agisse de parrainer où d’aider à trouver en emploi, les bonnes volontés sont requises particulièrement dans les secteurs suivants : Normandie; Aquitaine ; Limousin.

    En appui des Chemins de la Réussite que préside le commissaire Abdelkader Haroune, le Carrefour des Acteurs Sociaux mobilise son réseau pour faciliter l’insertion en France des personnels afghans qui ont travaillé avec l’Armée française en Afghanistan. La principale difficulté étant de leur trouver des emplois. Merci à nos contacts de se mobiliser notamment dans les départements suivants où des emplois sont plus particulièrement recherchés : Seine-Maritime ; Gironde ; départements du Limousin.

     

    11. Francophonie et langues régionales 

    Lundi 24 mars l’ambassadeur Albert Salon, président d’Avenir de la Langue Française, invite à son émission radio dédiée aux enjeux de la francophonie plusieurs contributeurs parmi lesquels Olivier Percevalsecrétaire général de l’Action Française et Joël Broquet,  qui expliquera pourquoi une reconnaissance des langues régionales enrichi l’espace francophone mondial et témoigne de la vitalité des cultures composantes de la civilisation française.Cette émission sera diffusée sur Radio Courtoisie lundi 24 mars à 10h45.

     

    12. Commémoration de la guerre de 1914

    Pourquoi nous intéresser à cet évènement ? D’abord parce que plusieurs de nos abonnés s’intéressent aux débats historiques et ensuite et surtout parce que la guerre de 14/18 joue sa partie dans les enjeux idéologiques du moment d’où nécessité d’occuper le terrain et de surveiller avec soin le discours officiel qui sera notamment proposé aux élus locaux.

    1/  François Schwerer donnera une conférence sur « la marine française pendant la guerre 14/18 » le 10 avril 2014 à Nantes. Tous renseignements pratiques dans une prochaine lettre aux abonnés. Vous pouvez dès maintenant demander à vos amis nantais de retenir cette date. Il est envisagé d’organiser cette conférence à Blois à l’initiative d’Hughes de Froberville. 

    2/ est à l’étude pour nos membres, et notamment les enseignants, une visite du musée de la Grande Guerre (près de Meaux). Elle sera pilotée par Bernard Javault. Les personnes intéressées par une telle visite peuvent demander les dates et s’inscrire au 06 16 58 06 00 

    3/ colloque en préparation le 8 novembre 2014 : les femmes des Tirailleurs sénégalais pendant la guerre de 14/18

    Ce colloque se tiendra le 7 novembre 2014 soit à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer soit à l’université du Havre vendredi 7 novembre prochain en collaboration avec le Partenariat Eurafricain et l’association « les Mariannes de la Républiques »

    La préparation en a été confiée à Melle Camile Duparc qui est l’auteure de :

    Les femmes des tirailleurs sénégalais de 1857 à nos jours.

    (Master 2, John Barzman et Abdoul Sow dir., Université du Havre, 2009) 

    Les contributeurs éventuels sont invités à se rapprocher de Camille Duparc : camille.duparc@gmail.comet les partenaires financiers de dircas@cas-france.org

     

    13. Succession Abdou Diouf au secrétariat Général de l’OIF

    Une tendance se dessine en faveur de Michel Sleimane, président du Liban. Une loi non écrite veut que le secrétariat général de l’OIF aille à un pays du Sud … mais que le France soit chargée de restructurer l’Armée libanais (grâce au chèque de l’Arabie Saoudite) laisse présager un rôle accru du Liban au sein de l’OIF. Les opérateurs économiques français concernés auront pour le Liban les yeux de Chimène. Le nom de Blaise Compaore, actuel président du Burkina Faso, est également avancé par un membre du Gouvernement français. Suivant d’autres sources le gouvernement français pourrait soutenir Michelle Jean, candidate d’Ottawa. Ce qui, en l’espèce, accréditerait, un peu plus, l’alignement de Paris sur les désiderata de l’Oligarchie anglo-saxonne.

    Une note a été rédigée par le Partenariat Eurafricain sur l’état des candidatures à la succession d’Abdou Diouf. Envoi sur demande aux abonnés.

     

    14. Clémence Savelli en concert

    Vendredi 7 mars à 20h30à l'Angora3 boulevard Richard Lenoir-  75011 PARIS01.47.00.25.00 - Entrée : 8 euros  - Métros: Bastille (ligne 1,5 ou 8) ou Bréguet-Sabin (Ligne 5) - Possibilité de dîner sur place avant ou après la représentation -  http://www.clemencesavelli.com

     

    15. Les Frères Karamazov (d’après Dostoïevski)

    Du 5 mars au 13 avril 2014, le théâtre de l’Arc-en-Ciel et le théâtre de l’Epée de Bois à la Cartoucherie de Vincennes. Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h. Création du théâtre de l’Arc-en-Ciel mise en scène d’Olivier Fenoy et Cécile Maudet.

    Réservation : 01 48 08 39 74 - http://karamazov.theatrearcenciel.com/

    LE PÔLE PRESSE Sergine Robert - 01 42 36 70 56 / 07 61 16 55 72 lepolepresse@gmail.com

     

    16. Evènements passés

    Lot et Garonne : conférence « Ecologie et Agriculture » le 21 février par le délégué départemental du CAS.

    Jean-François Morton de La Chapelle, délég

  • La Monarchie et la mémoire nationale

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgQuelques jours avant sa mort, qui surviendra le 1er septembre 1715, le roi Louis XIV s’adresse au futur régent : « Vous allez voir un roi dans la tombe et un autre dans le berceau. Souvenez-vous toujours de la mémoire de l’un et des intérêts de l’autre ». 

    En quelques mots forts, le roi mourant signale ainsi, pour l’éternité et pour les hommes qui savent entendre, toute la particularité de l’histoire d’un pays et de la nature d’un Etat digne de ce nom, et rappelle au duc d’Orléans les devoirs du magistrat suprême de l’Etat, y compris en l’absence provisoire de roi d’exercice, alors trop jeune pour régner (Louis XV n’a que cinq ans). Mais cette leçon est valable aujourd’hui encore, malgré la République et souvent contre elle, et les royalistes comme ceux qui ne le sont pas mais qui souhaitent la pérennité du pays et le bien-être de ses citoyens, peuvent s’en souvenir et, mieux que cela encore, la mettre en application. 

    1280px-Château_de_Versailles,_salon_de_Diane,_buste_de_Louis_XIV,_Bernin_(1665)_03.jpg« La mémoire de l’un », du prédécesseur, n’est pas une mémoire figée mais doit être soumise à ce devoir d’inventaire qui n’est pas forcément destruction de ce qui a été fait, mais « tradition critique », c’est-à-dire défalcation du passif et valorisation de l’actif utile et positif : il ne s’agit pas pour le souverain du présent de défaire l’œuvre du précédent mais d’en poursuivre les grandes politiques, avec son style personnel, et en n’hésitant pas, si le besoin s’en fait sentir, de revenir sur certains échecs ou incompréhensions du règne d’avant. Lorsque le chancelier prononce la formule rituelle qui finit un règne pour en ouvrir, immédiatement, un autre, le fameux « le roi est mort, vive le roi », il laisse déjà entendre que la politique du roi nouveau sera bien une politique du vivant, du long moment présent et en cours, et à venir, et non la redite froide du règne du feu roi. Tout règne est, en soi, unique. 

    Henri_dOrléans_comte_de_Paris.jpgMais la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, propre à la Monarchie royale française (mais pas à elle seule, bien sûr), permet une continuité et pérennité de l’Etat, sans doute de plus en plus nécessaires dans un monde qui, aujourd’hui, se presse et s’empresse, au risque de déséquilibrer les sociétés et de leur faire perdre toute mesure et, parfois, toute raison d’être par elles-mêmes. La Monarchie royale permet aussi d’incarner la nation en une famille, et elle est ainsi, par son existence et son mode de succession même, la gardienne de la mémoire nationale, constituée elle-même de multiples mémoires locales, politiques, professionnelles, religieuses, familiales. Je me souviens ainsi que, lorsque feu le comte de Paris était venu s’entretenir avec les étudiants de l’université de Rennes-2, en l’année du Millénaire capétien (1987), l’amphithéâtre était comble et respectueux (malgré les cris d’orfraie de l’Union des Etudiants Communistes locale, qui se voulait – pas trop fort tout de même - robespierriste…), et que le président de l’université avait accueilli le prince comme le descendant bien vivant d’une histoire qui remontait au Moyen âge et qu’il poursuivait, à sa manière : la longue mémoire royale qui, tout ensemble, rappelle et transcende toutes les mémoires du pays, y compris au-delà même de la Révolution de 1789 et de ses avatars républicains des années et siècles suivants. Le comte de Paris avait d’ailleurs souligné qu’il n’était pas là pour régler des comptes avec l’histoire mais pour la poursuivre et la transmettre à ceux qui lui succéderaient. « L’avenir dure longtemps », disait le général de Gaulle… 

    C’est d’ailleurs cette capacité à incarner la mémoire nationale qui permet à la Monarchie royale d’oublier les offenses passées : Henri IV a connu la guerre civile religieuse, il en a été partie prenante, mais, une fois son pouvoir (r)établi, il n’a voulu connaître que les qualités des uns et des autres, amis comme adversaires, et il a représenté, aux yeux de tous et jusqu’à nos contemporains, le symbole de la réconciliation générale au-delà des appartenances religieuses hier antagonistes. 

    Mais un roi, ou quelque chef de l’Etat que ce soit digne de ce nom (même s’il n’est pas roi, mais c’est alors plus difficile et parfois, par principe, impossible) ne doit pas penser seulement à ce qui a été et à ce qui est ; il doit aussi se projeter dans l’avenir, autant que faire se peut, et, dans tous les cas, préserver les intérêts de celui qui lui succédera et des générations à venir, ce que rappelle là encore Louis XIV au futur régent. Le roi, « père du peuple », doit préparer l’avenir de ses enfants et particulièrement de son héritier putatif, tout en sachant que ceux-ci ne lui ressembleront pas forcément et que les temps, les mœurs, les enjeux ne seront peut-être pas les mêmes que ceux qu’il connaît lui-même, au moment où il règne. L’éducation du futur roi, c’est l’apprentissage de l’exercice de l’Etat et de ses devoirs, de ses charges, de ses difficultés : être roi, c’est bien un métier politique, et qui se transmet de génération en génération, au risque de l’histoire et de ses coups que le souverain doit apprendre à parer en veillant toujours à préserver l’essentiel, l’intérêt du pays et de ses habitants d’aujourd’hui et de demain sans oublier « la mémoire de leurs pères » sans laquelle il n’y a pas de fondations solides… Un intérêt qui n’est jamais aussi bien défendu que lorsque la dynastie est effectivement solide et sûre d’elle-même. 

    Dans une nation historique, la Monarchie fait fonction de colonne vertébrale : elle permet au pays d’être debout et de « se tenir » dans un monde tempétueux. Elle est tout à la fois la mémoire longue et le trait d’union entre les générations, elle est le souvenir sans être la rancune, et elle ne retranche pas telle ou telle partie de la mémoire nationale, fût-elle désagréable pour elle : il suffit de regarder au-delà des Pyrénées ou au-delà de la Manche pour s’en convaincre… Cela ne signifie pas qu’elle est parfaite ou toujours à l’aise avec le passé, voire avec le resurgissement des anciennes conflictualités, mais qu’elle a sans doute plus d’atouts, par sa propre nature politique, qu’une République qui préfère la dissimulation (comme pour les épisodes cruels de la Révolution dans les provinces de l’Ouest) ou la confusion, parfois savamment entretenues par l’Education nationale dans ses manuels scolaires ou ses programmes d’histoire, voire de géographie… 

    A l’heure où l’histoire est parfois réduite à un enjeu « mémoriel », il n’est pas inutile de rappeler que la Monarchie permet aussi d’apaiser les mémoires sans oublier l’histoire ni les défis et promesses de l’avenir…  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • ”The war of the Vendée” est sorti en DVD...

     


     
    250 jeunes Américains engagés dans cette reconstitution historique....

    Le DVD mis en vente sur le site de la production, Navis Pictures, comprend le film d'une durée de 90 mn, en anglais sous-titré en français, ainsi que 60 mn de bonus, séquences coupées, images du tournage, etc.

    Le prix public unitaire est de 20 $ US (15 €).
     http://www.navispictures.com/category_s/34.htm
     
     
     Sous le titre « Des nouvelles du film “The War of the Vendée” », Le Courrier de l’Ouest (édition de Cholet) a publié dans son édition du lundi 12 janvier un entretien avec Jim Morlino, le réalisateur du film. Le voici :

    Pourquoi avez-vous fait ce film ?
    Jim Morlino. J’ai fait ce film parce que cette histoire m’intéresse. En tant que défenseur de la vérité et catholique, j’ai été touché par la souffrance du peuple vendéen. N’importe qui ayant un minimum d’honnêteté intellectuelle ne peut être qu’intéressé par le fait qu’une population entière, face à une persécution sans nom, sacrifie sa vie pour ce en quoi elle croit […]


    De quoi parle votre film précisément ?
    J. M. La Guerre de Vendée est une saga épique impliquant, pendant plusieurs années, des centaines de milliers de personnes sur un vaste territoire de l’Ouest de la France. Pour bien traiter le sujet, il faudrait faire un grand film dans les mêmes proportions. Moi, je me suis concentré sur les principaux événements de l’année 1793 […]


    Que savent les Américains, et vous aussi, de la Guerre de Vendée ?
    J. M. Une grande majorité d’Américains, y compris les catholiques les plus cultivés, ne connaît pas le mot Vendée. Moi-même, je n’en avais pas entendu parler jusqu’à il y a un an environ. J’avais, comme la plupart des Américains, une vision assez vague de la Révolution française [NDLR : qu'il se rassure, il en va de même pour la plupart des Français]. Pour moi, 1789 était dans l’ensemble une bonne chose pour la France, sans ignorer qu’il y a eu des excès comme la Terreur. Mais le régime de la Terreur, c’est une colère d’enfant gâté comparé au carnage des Colonnes infernales.


    Où a été tourné le film ?
    J. M. Le film a été réalisé dans les États du Connecticut et de New York […]


    Les 250 comédiens sont tous des enfants et des jeunes. Qui sont-ils ?
    J. M. – Les acteurs ont de 4 à 20 ans. Ils sont issus des cercles des écoles catholiques du Connecticut et de New York. Aucun d’eux n’est professionnel ou n’a suivi de formation de comédien, mais ils sont très crédibles et réalisent des performances épatantes.

    Est-ce que ce film sortira aussi en salle ? Y aura-t-il une version française ?
    J. M. […] Peut-être pourra-t-on faire une projection limitée en salles chez vous en Vendée et en Bretagne. On met les bouchées doubles en ce moment pour sous-titrer les dialogues en français.


    Quel est le budget de cette production ?
    J. M. Environ 50 000 dollars, mais presque la moitié du budget est passé dans la bande-son […] On va faire une première production de 5 000 DVD. On cherche un distributeur européen, mais en attendant, dès qu’il sera disponible, à la mi-février, nous le vendrons à moitié prix pour la France.

    Et voici les photos…

    La Messe avant la bataille…

     

    La bataille…

     

    Pour Dieu et le Roi !

     

    Gentilshommes…

     

    Les Colonnes infernales…

     

    Julia et MC… Deux charmants minois : Julia, à gauche, interprète Madame Stofflet, et MC (Mary Claire, une fille de Jim Morlino…) incarne la fille de Madame Stofflet.

  • Question du Figaro à Frédéric Rouvillois : Et si la France avait besoin d'un roi ?

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    Pour la seconde fois en quelques jours, Le Figaro interroge Frédéric Rouvillois : ce fut d'abord pour recueillir son analyse du projet de régionalisation de François Hollande; cette fois-ci, à l'occasion de la proclamation du nouveau roi d'Espagne, la question qui lui est posée ne résulte pas vraiment de l'actualité espagnole mais bien plutôt d'une actualité bien française : "Et si la France avait besoin d'un roi ?". C'est bien, en effet, la crise de nos Institutionsa, aujourd'hui si prégnante,  qui conduit à cette étrange interrogation - étrange en apparence seulement, car malgré l'invraisemblance de l'hypothèse monarchique dans la France d'aujourd'hui, le vide sidéral de l'Etat, de la politique intérieure française, de fait de toute politique, amène presque naturellement à cette remise en cause du Système qui est - malheureusement - le nôtre. 

    Nous publions donc cet entretien qui, en effet, ne traite pas du tout de la monarchie en Espagne mais bien de la persistance du sentiment monarchique dans notre propre pays. Persistance - pour qui suit régulièrement l'actualité politique - qui est constamment évoquée, allusivement ou clairement analysée, commentée, par tous les médias, tous les analystes, tous les politiques de tous bords.

    Telle est, si nous savons être à la hauteur de ces circonstances, notre actualité : non pas seulement celle de ce blog, mais celle de toute la famille de pensée royaliste, celle de cette aventure inaugurée par l'Action française à l'aube même du XXème siècle, en l'année 1900, consistant à vouloir un Roi pour la France de ce temps alors troublé par la perspective de la grande guerre qui s'annonçait, comme nous persistons à vouloir le roi pour le nôtre, pour notre temps, pas moins dangereux que le précédent. 

    Et la monarchie espagnole, donc ? Nous avons dit ad nauseam, que les modèles étrangers ne sont pas transposables en France, que chaque pays a d'ailleurs le sien, spécifique, que nous avons le nôtre - historique - et qu'il serait, d'ailleurs, à reconstruire en fonction des circonstances et des nécessités. Nous savons bien, par ailleurs, que les monarchies régnantes, au moins en Europe, n'ont pas protégé leurs sociétés des vices de la modernité; nous n'ignorons pas leurs défauts. Mais pour qui a assisté, en direct, à l'avènement de Philippe VI, de l'autre côté de nos communes Pyrénées, il est clair que la dignité, la simplicité, l'approbation largement majoritaire, qui ont présidé à la transmission de la fonction de Chef de l'Etat du roi Juan-Carlos à son fils Philippe, auront au moins épargné à l'Espagne ce poison mortel des ambitions, des luttes, des "blocs de haine" - qui font, chez nous, l'essentiel de la vie politique et nationale française- pour la conquête, devenue d'ailleurs dérisoire, de la Présidence de la République. Et si la France avait besoin d'un roi ? La réponse est oui.

     

    FIGAROVOX/ANALYSE - Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ? Chez les Espagnols la monarchie semble rester populaire : existe-t-il en France une nostalgie monarchiste ? Eléments de réponse avec Frédéric Rouvillois.

    Le couronnement du nouveau roi d'Espagne Felipe semble exercer une certaine fascination en France, où la visite de la reine d'Angleterre il y a deux semaines a connu également un grand succès. Existe-t-il une nostalgie monarchiste en France?

    Effectivement, il existe une nostalgie consubstantielle à la dimension sentimentale que possède la monarchie. Les rois et les reines exercent un pouvoir de fascination, ils font rêver: les enfants ne se déguisent pas en président et première dame, mais en princes et en princesses!

    Mais au-delà d'une nostalgie teintée d'onirisme, il existe un attachement plus profond, qui tient à la nature

    L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

    même de la monarchie, pouvoir fondamentalement incarné. Les monarques sont à la fois éloignés et tout proches. La dimension familiale de la monarchie permet aux sujets de s'identifier profondément à leurs dirigeants, dont ils se perçoivent comme des parents éloignés. On appelait ainsi la famille royale la «famille de France». On a pu le constater notamment l'été dernier avec la naissance du «royal baby» qui a suscité des réactions de familiarité et d'affection au Royaume-Uni, mais aussi en France. Le régime monarchique est composé de deux principes contraires: un éloignement fantastique, qui inscrit le monarque dans une continuité historique, et une familiarité qui permet l'incarnation du pouvoir dans une famille.

    Cette familiarité et cette continuité sont garants de certitudes et de repères solides qui manquent dans un régime républicain où personne n'est capable de savoir qui gouvernera dans 10 ans! La République est un régime abstrait ou personne ne gouverne puisque tout le monde gouverne.

    L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

    Péguy disait déjà «La République, notre royaume de France»: n'existe-t-il pas une forme de monarchie républicaine, notamment incarnée dans la Vème République voulue par le général de Gaulle en 1958?

    La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de «monarchie républicaine». Il attribuait à l'absence de monarque, de chef, l'abdication de la Troisième République face à l'Allemagne ainsi que l'instabilité permanente de l'IVème. Pendant la Troisième République on a eu constamment la recherche d'un père, d'un chef: de grandes figures naissent: Gambetta, Ferry, Boulanger, Clémenceau.. mais ils finissent tous par être avalés, recouverts par le système.

    Si la Vème République a pu fonctionner de manière durable et efficace, c'est parce que c'est une combinaison de République et de monarchie. C'est ce qui lui a permis sa grande stabilité et sa légitimité.

    La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de « monarchie républicaine ».

    Faut-il voir dans l'impopularité grandissante de François Hollande le désir profond des Français d'avoir un monarque plutôt qu'un «président normal»?

    En effet, François Hollande n'est pas un monarque, il n'habite pas la fonction présidentielle telle que définie par de Gaulle qui consistait à décider des grands axes de la politique du pays.

    Faire l'aller-retour en voiture à Tulle pour aller voter aux élections européennes, avec tout un staff derrière qui trimballe la valise nucléaire, c'est ridicule et contraire à la fonction monarchique propre au président de la Vème République. Peut-être est-ce un mal corrézien: il se fait ainsi l'héritier de Chirac II (2002-2007) qui était alors un roi fainéant digne de l'époque mérovingienne.

    Quand le monarque ne fait plus son boulot de monarque, cela donne une raison de plus aux Français d'être nostalgiques, cette fois de la monarchie tronquée

  • Mali : allons-nous continuer encore longtemps à faire tuer nos soldats parce que les décideurs français ignorent ou refu

    C’est très probablement en représailles de la mort de Bag Ag Moussa, un des principaux adjoints du chef touareg Iyad ag Ghali tué par Barkhane le 10 novembre 2020, que deux Hussards de Chamborant (2° de Hussards), ont perdu la vie le samedi 2 janvier, à quelques kilomètres de la base de Ménaka, quand leur VBL (véhicule blindé léger) a sauté sur une mine.

    bernard lugan.jpgA la différence de la mort de nos trois hommes du 1° Régiment de Chasseurs de Thierville survenue le lundi 28 décembre, au sud de Gao, l’explosion qui a provoqué celle des deux Hussards s’est produite plus au nord, dans une région qui était devenue « calme », les décideurs français semblant avoir enfin compris qu’ici, nous ne sommes pas face au même jihadisme que plus au sud. Comme je ne cesse de le dire depuis des années, et comme je le montre dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, ici, le conflit n’est en effet pas à racine islamiste puisqu'il s’agit d’une fracture inscrite dans la nuit des temps, d’une résurgence ethno-historico-économico-politique touareg conjoncturellement abritée derrière le paravent islamiste.


    Pour bien comprendre la situation, il nous faut revenir en arrière, au mois de juin 2020 avec la mort de l’Algérien Abdelmalek Droukdal, le chef d’Al-Quaïda pour toute l’Afrique du Nord et pour la bande sahélienne, abattu par l’armée française sur renseignement algérien. Cette liquidation qui libérait le Touareg Iyad ag Ghali de toute sujétion à l’Arabe Abdelmalek Droukdal, s’inscrivait dans le cadre d’un conflit ouvert qui avait éclaté entre les deux branches du jihadisme régional. L’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara), rattaché à Daech prône en effet la disparition des ethnies et des Etats et leur fusion dans le califat universel. Tout au contraire, le groupe d’Al-Qaïda, dirigé par Iyad ag Ghali « associé » aux services algériens privilégie l’ethnie touareg et ne demande pas la disparition du Mali.


    Le coup d’Etat qui s’est produit au Mali au mois d’août 2020, a ensuite permis de donner toute liberté à la négociation entre Bamako et la branche locale d’Aqmi, avec pour but de régler le conflit du nord Mali. Pour la France, l’opération était entièrement profitable car cela permettait de fermer le front du nord.


    Même si nous avons perdu ce « doigté » qui était une de nos spécialités à l’époque des « Affaires indigènes » et ensuite des emprises militaires permanentes, dans la durée, avec des unités dont c’était la culture, il allait donc être possible, avec un minimum d’intelligence tactique, et en jouant sur cette opposition entre jihadistes, de laisser se régler toute seule la question du nord Mali. Et cela, afin de commencer à nous désengager après avoir concentré tous nos moyens sur la région des « 3 frontières », donc sur l’EIGS, et également sur certains groupes peul jouant sur plusieurs tableaux à la fois[1].


    Or, le 10 novembre 2020, une insolite opération française menée près de Ménaka, donc en zone touareg, s’est soldée par la mort de Ba Ag Moussa, un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali. Les Touareg ayant pris cette action comme une provocation, il était donc clair qu’ils allaient mener des représailles.


    Par devoir de réserve, je n’ai alors pas commenté cette opération sur mon blog, mais j’ai prévenu « qui de droit » que les Touareg allaient, d’une manière ou d’une autre, venger la mort de Ba Ag Moussa et qu’il allait falloir être vigilants dans la région de Ménaka. D’autant plus que, alors que, depuis plusieurs mois, les opérations françaises avaient évité la zone touareg, les derniers temps, elles y avaient repris. Comme si un changement de stratégie avait été décidé à Paris, un peu « à l’américaine », c’est-à-dire en « tapant » indistinctement tous les GAT (Groupes armées terroristes) péremptoirement qualifiés de « jihadistes », et peut-être pour pouvoir « aligner du bilan ». Une stratégie sans issue reposant sur une totale méconnaissance des réalités ethno-politiques locales, et dont nos soldats viennent de payer le prix sur le terrain.


    Le signal donné par les Touareg étant donc clair, aux autorités françaises d’en tirer maintenant les leçons. Veulent-elles oui ou non ré-ouvrir à Barkhane un deuxième front au nord ?


    En ce jour de tristesse, j’ai une pensée particulière pour le sergent Yvonne Huynh, avec lequel, à la veille de son deuxième séjour au Mali, j’avais longuement échangé sur les causes profondes du conflit, et je tiens, à travers ce communiqué, à faire part de mes sincères condoléances aux « Frères bruns », ses camarades de Chamborant hussards.

    Bernard Lugan

    [1] L’on pourra à ce sujet se reporter à mon communiqué en date du 24 octobre 2020 intitulé « Mali : le changement de paradigme s’impose ».

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • Sur Sud Radio avec André Bercoff, Eve Szeftel auteure du livre « Le maire et les barbares ».

    André Bercoff a reçu Eve Szeftel, journaliste à l’AFP, en poste à Bobigny entre 2014 et 2018, auteure du livre « Le maire et les barbares » (Albin Michel, 2020).


  • Le multiculturalisme, le vivre ensemble, le diversitaire, le rap et tout le reste ... Basta ! Macron n'a qu'à les invite

    Booba et Kaaris se bagarrent à Orly : un aéroport bloqué, une boutique détruite, 14 interpellations

    Le Figaro, 2.08.2018

  • Un débat sur l'islamisation et le féminisme où Zemmour dit bien des vérités... A écouter !

     

    Sans commentaire. Il nous semble que ce débat (env. 25 minutes) mérite d'être écouté, médité, discuté. Du grand Zemmour !  LFAR

     

     [Janvier 2018]

  • Actualité & Religion • LES MARTYRS D’ALGÉRIE BÉATIFIÉS

    Par Annie LAURENT  

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    « Que Mgr Pierre Claverie et ses dix-huit compagnons, fidèles messagers de l’Évangile, humbles artisans de paix, soient dès maintenant appelés bienheureux ».

    En proclamant ce décret de béatification à l’ouverture de la messe solennelle présidée par lui le 8 décembre dernier dans le sanctuaire Notre-Dame de Santa-Cruz, situé sur les hauteurs d’Oran, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la Cause des saints, donnait à l’événement une dimension historique. En effet, pour la première fois, une telle célébration s’est déroulée dans un pays dont la population est majoritairement musulmane et dont l’Etat se réfère officiellement à l’islam.

    Puisqu’il est d’usage, dans l’Eglise catholique, de célébrer les béatifications sur les lieux où les nouveaux élus ont terminé leur vie terrestre, le choix de l’Algérie pour honorer les dix-neuf martyrs (quinze Français, deux Espagnoles, un Belge et une Maltaise), assassinés dans ce pays entre 1994 et 1996, se justifiait.

    La mission de ces bienheureux s’est déroulée dans l’Algérie indépendante, même si les congrégations religieuses auxquelles appartenaient la plupart d’entre eux y exerçaient leur apostolat depuis plus ou moins longtemps. Les Missionnaires d’Afrique (les Pères Blancs) y furent fondés en 1868 par le cardinal Charles Lavigerie, troisième évêque d’Alger. Quatre des leurs, Jean Chevillard, Alain Dieulangard, Christian Chessel et Charles Deckers, ont été tués ensemble le 27 décembre 1994 à Tizi-Ouzou (Kabylie) par un commando islamiste.

    cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpgQuant à la présence de moines trappistes, elle remonte à 1843. D’abord érigé à Staouëli, près d’Alger, leur monastère se fixa en 1938 à Tibéhirine, dans le massif de l’Atlas. C’est là que le prieur, Christian de Chergé, et six de ses moines (les Pères Célestin Ringeard et Bruno Lemarchand ; les Frères Luc Dochier, Michel Fleury, Christophe Lebreton et Paul Favre-Miville) ont été enlevés dans la nuit du 26 mars 1996, leurs têtes ayant été retrouvées à quelques kilomètres le 30 mai suivant, neuf jours après l’annonce de leur meurtre par les Groupes islamiques armés (GIA).

    Pour leur part, les Frères maristes ont ouvert leurs trois premières écoles en 1891. Arrivé à Alger en 1969 pour y diriger le collège Saint-Bonaventure, le Frère Henri Vergès demeura sur place après la nationalisation des établissements catholiques, prenant alors en charge la bibliothèque étudiante de la Casbah, propriété de l’archevêché d’Alger, où il était secondé par Sœur Paul-Hélène Saint-Raymond, appartenant aux Assomptionnistes, présentes en Algérie depuis 1946. Ils moururent ensemble sous les balles de trois terroristes venus les tuer le 8 mai 1994.

    Les Augustines missionnaires, originaires d’Espagne, se sont établies à Constantine et à Blida en 1933, ouvrant ensuite une maison à Bab-El-Oued, quartier populaire d’Alger, où elles s’adonnaient à des œuvres de charité. Deux d’entre elles, les Sœurs Esther Paniagua Alonso et Caridad Alvarez Martin, ont été assassinées dans la rue le 23 octobre 1994 alors qu’elles partaient assister à la messe. La congrégation missionnaire Notre-Dame des Apôtres est en Algérie depuis 1937 pour divers services (paroisses, enseignements, santé). Deux de ses religieuses, les Sœurs Bibiane Leclercq et Angèle Marie-Littlejohn, ont été tuées à bout portant à Belcourt (Alger) en revenant de la messe, le 3 septembre 1995. Les Petites Sœurs du Sacré-Cœur, de spiritualité foucauldienne, sont, elles aussi, arrivées en Algérie avant l’indépendance. L’une d’elles, Odette Prévost, vint à Alger en 1968 pour fonder une communauté puis intégrer le Centre culturel diocésain des Glycines. Elle a été abattue dans la rue le 10 novembre 1995 alors qu’elle se rendait à la messe.

    Enfin, l’itinéraire de Mgr Pierre Claverie se distingue des autres bienheureux car, né en 1938 à Bab-El-Oued dans une famille de pieds-noirs, il était un enfant du pays. Devenu dominicain, il put s’établir dans la capitale algérienne en 1967. Avant d’être nommé évêque d’Oran en 1981, il dirigeait le Centre diocésain d’Alger. Victime d’une bombe qui l’attendait à la porte de son évêché, il est mort le 1er août 1996, devenant le dernier des dix-neuf martyrs dans l’ordre chronologique. Mais s’il est placé en tête de la liste c’est bien sûr en sa qualité d’évêque, ce qui explique aussi le choix d’Oran comme lieu de la cérémonie des béatifications.

    Un choix expressément demandé au Vatican par les quatre évêques d’Algérie, comme l’a indiqué le successeur de Mgr Claverie, Mgr Jean-Paul Vesco, lui aussi dominicain, car il s’agissait de mettre en lumière la fidélité des bienheureux à leur vocation, librement consentie malgré l’islamisation croissante de la société et les menaces que les djihadistes faisaient peser sur eux. Déjà en germe durant la guerre d’indépendance où djihad et socialisme s’entrecroisaient, cette évolution s’appuya ensuite sur l’arabisation promue par les dirigeants algériens avec l’aide de professeurs venus du Proche-Orient. Elle s’accompagna de l’extension de la charia dans des domaines tels que la famille ou la liberté de culte. L’Eglise peine aussi à obtenir des visas pour ses membres (1).

    « Dans la logique de l’islamisme, tout ce qui n’est pas musulman est impur. Pour nous, il est important de rester pour mettre en échec cette logique de haine », confiait, peu avant sa mort, Mgr Claverie (2). Il tenait à ce que le rôle des chrétiens fût bien compris en France. « Je n’aime pas l’on nous fasse passer pour des martyrs (…). C’est le moment pour nous de la gratuité et j’y insiste toujours, nous n’avons rien d’autre à proposer que d’être là et de garder avec ce peuple une relation d’amitié dans laquelle se traduit un peu de l’amour de Dieu, sans autre moyen que d’être avec eux, avec le risque d’y laisser sa vie (…). Nos interlocuteurs sentent bien dans quel esprit nous agissons » (3).

    La collaboration de l’Etat pour le bon déroulement de la cérémonie, la présence à Santa-Cruz du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, ainsi que des principaux imams, semblent accréditer cette affirmation. L’Eglise a néanmoins pris soin de poser des gestes visant à empêcher toute incompréhension. Ainsi, dans un message lu avant la célébration, le pape François a souhaité que celle-ci soit aussi « une prière pour tous les fils et filles de l’Algérie qui ont été, comme eux [les bienheureux], victimes de la même violence », allusion aux 200 000 victimes de la guerre civile, dont 114 imams qui s’opposaient aux islamistes, sans oublier le jeune chauffeur musulman de Mgr Claverie, Mohamed Bouchikhi. A l’intention des représentants de l’Etat, le Saint-Père a ensuite émis le vœu « que cet événement inédit dans votre pays dessinera un grand signe de fraternité dans le ciel algérien à destination du monde entier ».

    Mais « faut-il encore une fois faire le deuil de nos morts et de la vérité ? », s’est interrogé l’écrivain algérien, Boualem Sansal, craignant que ces béatifications ne servent de prétexte à enterrer l’enquête relative aux circonstances et aux responsabilités du drame des moines de l’Atlas (4). Or, sur ces points le mystère demeure comme le montre la journaliste Mireille Duteil, au terme d’une recherche fouillée : outre les maladresses de la politique française envers le pouvoir algérien et la « guerre des services » de renseignements, nos juges s’opposent depuis le début à des manœuvres dilatoires du côté de l’Etat algérien et de sa justice. « Tellement de bruits invérifiables et d’intoxications plus ou moins volontaires ont couru sur ce septuple enlèvement (…). Chacun garde ses secrets », note l’auteur qui, tout en retenant l’hypothèse d’une opération montée par l’armée algérienne, conclut à « l’impossible vérité » (5).

    lesechosdalger-Monseigneur-Paul-Desfarges-église-protestante-660x330.jpgDans une Lettre pastorale intitulée La béatification de nos frères et sœurs, une grâce pour notre Eglise, Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger, invite ses fidèles à ne pas faire de tri parmi les dix-neuf bienheureux, malgré l’attirance que chacun peut avoir pour « la figure de l’un ou l’autre », car « l’Eglise nous les donne ensemble ». Et de préciser : « Quoi de commun entre tous ? Ils ont donné leur vie dans l’amour et le service du peuple algérien » et partageaient la parole de Christian de Chergé dans son testament : « J’aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent qe ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays ».

    L’archevêque évoque ensuite les possibles ambiguïtés du dialogue islamo-chrétien. « II n’y a qu’un seul médiateur, le Christ », écrit-il. Puis il rappelle comment Mgr Claverie « a bien su mettre en garde […] contre des ressemblances qui sont des ressemblances apparentes », mentionnant notamment Abraham et Jésus. Faut-il y voir une allusion aux positions doctrinales du prieur de Tibéhirine dont certains écrits peuvent légitimement troubler tant il semblait subjugué par l’islam ? Mgr Desfarges entend sans doute souligner avec raison que la reconnaissance d’un martyr, si beau que soit son sacrifice, n’en fait pas un docteur de l’Eglise. 

    Article paru dans La Nef, n° 310 – Janvier 2019.

    __________

    1. Mireille Duteil, Les martyrs de Tibhirine. L’histoire d’un drame politico-religieux, Salvator, 2018.
    2. Ibid., p. 35. 
    3. Pierre Claverie, Un amour plus fort que la mort, Cerf, 2018, p. 78-79. 
    4. Le Figaro, 7 décembre 2018. 
    5. Duteil, op. cit., p. 176, 220-225.

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    L'ISLAM, Annie Laurent,
    Editions Artège, 285 p., 19,90 €

    Annie Laurent
    Spécialiste du Proche-Orient, des chrétiens d’Orient et de l’islam, Annie Laurent est à l’origine de l’association Clarifier et est l’auteur notamment de L’Islam, pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore) (Artège, 2017), L’islam peut-il rendre l’homme heureux (Artège, 2012), Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ? (Salvator, 2017). 
  • Sécurité globale : quelle politique pour notre pays ? Le terrorisme islamiste (Partie 4), par Philippe FRANCESCHI (Consu

    OPINION. 2022 approche et les attentes et inquiétudes des Français en termes de sécurité sont immenses. Conseiller en sécurité, notre contributeur présente les mesures à prendre, selon lui, pour redresser la barre. Troisième défi : la lutte contre le terrorisme islamiste.

    6.jpegLa guerre que nous a déclarée l’islam radical est un terrorisme de masse et durable qui doit être combattu farouchement. Il nous faut être capables de ne plus subir, pressentir l’ennemi de demain et revoir notre posture à l’offensive. La politique menée visera à :

    Instaurer la perte de la nationalité française pour les djihadistes binationaux

    Les Français qui sont partis ou partiraient pour le djihad combattre contre la France se mettent eux-mêmes d’office en dehors de la communauté nationale et engagent leur responsabilité individuelle. Leur dangerosité nécessite d’interdire leur retour sur le territoire national en instaurant une perte de la nationalité française pour les binationaux entraînant leur expulsion du territoire national et un crime d’indignité nationale pour les nationaux assortie d’une interdiction administrative du territoire à temps.

    Expulser tous les étrangers inscrits au FSPRT

    Cette mesure est nécessaire à la fois sur le plan préventif, mais aussi afin de réduire le volume des personnes à surveiller inscrites au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste). Le ministère de l’Intérieur ne s’intéresse qu’aux étrangers en situation irrégulière. En ce début d’année 2021, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour « radicalisation », dont une soixantaine de Tunisiens, autant de Marocains et un peu plus d’Algériens qu’il est indispensable d’expulser. 83 d’entre eux ont été placés en assignation à résidence ou centre de rétention administrative, ce qui n’est pas acceptable, car l’assassin du père Hamel était aussi assigné à résidence, ce qui ne l’a pas empêché de passer à l’action.

    Instaurer une rétention de sûreté judiciaire pour les détenus pour des faits de terrorisme

    Larossi Aballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville, était sorti de prison en 2013 après trois ans de détention. Il n’y a pas eu de débat national sur le sujet de la rétention judiciaire pour les condamnés terroristes. Selon Gérald Darmanin, depuis 2015, 150 détenus condamnés pour terrorisme pour avoir été liés à des terroristes sont sortis. 95 ont été libérés en 2020. Il y a ensuite 64 libérations prévues en 2021, 46 en 2022 et 33 en 2023. Même si des mesures judiciaires et administratives d’assignation à résidence existent, elles sont provisoires, peu contraignantes et ne permettent pas une surveillance étroite de la DGSI. Des mesures plus contraignantes proposées par LREM, prévoyant que l’autorité judiciaire pourra imposer durant cinq ou dix ans aux personnes condamnées pour terrorisme un certain nombre de mesures, ont été retoquées par le Conseil constitutionnel qui a considéré que ces obligations « portent atteinte » à plusieurs libertés fondamentales. Dès lors, il faut revenir à l’hypothèse d’instaurer une rétention de sûreté à l’issue des peines effectuées, à l’instar de ce qui a été institué pour les faits sexuels et en élargissant cette mesure aux condamnations de moins de dix ans.

    Alourdir les peines pour les faits de terrorisme

    La question de l’instauration d’une législation spécifique se pose afin, entre autres, d’alourdir les peines et l’« assiette » des faits concernés et d’éloigner les dates de sortie de prison. Il apparaît également justifié d’élargir au terrorisme l’infraction d’intelligence avec l’ennemi qui existe dans le Code pénal (art 411-4 du Code pénal).

    Créer un délit spécifique de départ pour le djihad

    Le protocole additionnel à la convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme préconise l’incrimination de certains actes liés à des infractions terroristes, comme le fait de « se rendre à l’étranger à des fins de terrorisme », ou de « tenter de s’y rendre » (art 4). Il sera donc créé un délit spécifique de « départ pour le djihad », assorti d’une mise en détention provisoire automatique, permettant de judiciariser systématiquement la situation des candidats au djihad dès leur retour sur le territoire national, voire même avant leur départ, sans attendre les conclusions de l’enquête sur leur participation au djihad. L’interdiction administrative de sortie du territoire sera donc supprimée.

    Rapprocher police et gendarmerie dans le cadre du renseignement territorial « radicalisation »

    Le risque terroriste islamiste endogène sur notre territoire est devenu le risque le plus probable et celui capable de terroriser la population par sa réitération. La détection des signes faibles de radicalisation islamiste sur l’ensemble du territoire est donc devenue une priorité absolue du renseignement territorial. Il est grand temps de repenser l’organisation Police/Gendarmerie afin de rechercher une plus grande efficacité dans ce domaine. Sur le plan policier : Le rattachement du SCRT à la Direction générale de la police nationale (DGPN, sous-direction de la sécurité publique) constitue le principal problème de l’architecture actuelle comme l’indiquait un rapport du Sénat de 2015 sur les moyens consacrés au renseignement intérieur, « les intérêts et les priorités des directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP) et du renseignement territorial sont souvent contradictoires ». Sur le plan de la gendarmerie : il n’est pas rare que le commandement de terrain de la gendarmerie (groupement) ne soit pas informé de la présence de fichés S pour terrorisme islamiste ou du contenu des notes du renseignement territorial local, alors que ces notes sont établies sous le double timbre police/gendarmerie. Il faut aujourd’hui développer un état d’esprit particulier consistant à passer du « besoin d’en connaître » au « devoir de partager ».

    Il est donc nécessaire de rapprocher, sans les fusionner, les entités « radicalisation » du SCRT (Service central du renseignement territorial) police et de la SDAO (Sous-direction de l’anticipation opérationnelle) gendarmerie comme le suggérait déjà le rapport final de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 ou encore le rapport de la Cour des comptes de mai 2021 sur le bilan du rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur qui précise que « la répartition actuelle des compétences et des moyens de la gendarmerie et du service central du renseignement territorial ne favorise pas l’optimisation des moyens et des actions. Une réorganisation du renseignement territorial par le regroupement de l’ensemble de ces moyens dans un service unique permettrait de résoudre cette difficulté ».

    Enfin, il nous faut aussi restaurer notre capacité d’anticipation et de gestion des crises

    La crise du Covid a montré combien notre capacité d’anticipation et de gestion des crises était délabrée. La fin de la guerre froide a marqué une rupture profonde dans le rapport de la société française à la situation de crise. Nous avons ramassé les « dividendes de la paix » en négligeant nos capacités de réaction. Paradoxalement, les dispositifs de prévention des risques majeurs se développaient. Le sentiment de la disparition de toute menace a imprégné les esprits des élites politiques, de la technostructure, des intellectuels et finalement des masses, imposant une vision court-termiste de rentabilité et de résultat, une satisfaction de l’instantané. Nous avons donc baissé la garde et réduit nos capacités en gestion de crise tant au niveau militaire que de notre sécurité intérieure, mais aussi de notre système de santé. Nous devons réagir par l’instillation d’un état d’esprit d’anticipation et des capacités de réaction dans l’administration. Afin de faciliter son travail, nous mettrons en œuvre en interministériel une Garde nationale dont le concept d’emploi reste à créer, issue des réserves et d’un Service national universel (SNU) rénové, permettant de quadriller le territoire en cas de crise. Ce nouveau SNU obligatoire remettra à l’honneur des valeurs telles que le patriotisme, l’entraide, l’esprit d’équipe et facilitera le phénomène d’assimilation par son brassage des classes.

    Cette politique nécessitera un réarmement moral et une remise à niveau de nos forces de sécurité, de notre armée et de notre Justice. Il faut redonner confiance et fixer le cap à la nation. La gauche, la droite depuis 40 ans et maintenant Emmanuel Macron ont échoué par manque de volonté et de vision. Décider, faire et obtenir des résultats doit être le maître mot de notre action. Osons la fermeté.

     

    Philippe FRANCESCHI
    Consultant en sécurité
    Philippe Franceschi, ancien officier supérieur de gendarmerie et ex-responsable du projet "contre-terrorisme Sahel" de la Commission européenne, est consultant dans le domaine de la sécurité.