UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • CMRDS 2021 : une édition remarquable, par Guillaume de Salvandy.

    Une fois de plus, le Camp Maxime Real del Sarte, uni­ver­si­té d’été de l’Action fran­çaise, bat tous les records préa­la­ble­ment éta­blis ! Si l’an der­nier nous avions accueilli 270 par­ti­ci­pants – un nombre jamais vu depuis le fameux camp de 1968, cette année ce sont 342 per­sonnes qui sont pas­sées au Châ­teau d’Ailly entre le 22 et le 29 août pour béné­fi­cier d’une for­ma­tion inten­sive, et ce mal­gré l’incertitude qui pla­nait quant à un pos­sible recon­fi­ne­ment et l’application des mesures du pass sani­taire pour voya­ger en train.

    10.jpgLa mon­tée en puis­sance de notre mou­ve­ment, qui est démon­trée à chaque ouver­ture de sec­tion et évè­ne­ment public, s’est tra­duite encore une fois dans le réel, ce réel qui prouve qu’une jeu­nesse sou­haite s’engager pour son pays et pour sa renais­sance. Cette jeu­nesse est aus­si dési­reuse de se for­mer pour répondre aux enjeux de demain, et notam­ment l’é­lec­tion du Chef de l’Etat. C’est pré­ci­sé­ment sur ce sujet que nous avons tra­vaillé durant cette semaine, au tra­vers des « dix axes de salut natio­nal » pro­po­sés par l’AF.

    La for­ma­tion est dis­pen­sée tout au long de la jour­née : après le lever des cou­leurs et le petit déjeu­ner sont don­nées les deux confé­rences magis­trales de la mati­née ; puis à lieu le déjeu­ner, sui­vi des ate­liers pra­tiques dans les­quels cha­cun peut se lan­cer ou appro­fon­dir ses connais­sances (com­mu­ni­ca­tion, rela­tions presse, gra­phisme, mon­tage vidéo, secou­risme, rhé­to­rique…), puis des cercles d’étude orga­ni­sés par niveaux en fonc­tion des connais­sances de cha­cun : le niveau 1 pour la doc­trine élé­men­taire et le niveau 2 pour des sujets plus appro­fon­dis ou d’actualité. En fin d’après-midi a lieu la séance de sport, autour de pra­tiques variées. Le dîner quant à lui est pré­cé­dé d’un « point culture » et du bilan annuel des sec­tions et fédérations.

    8.jpg

    Le dimanche après-midi, les pre­miers cam­peurs arri­vaient sur le lieu du camp et mon­taient leurs tentes non loin du mât auquel sera his­sé le dra­peau tri­co­lore fleur-de-lysé. Enfin le pre­mier repas avait lieu, déjà ryth­mé de nom­breux chants comme le seraient tous ceux de la semaine.

    Le len­de­main matin se dérou­lait le pre­mier ras­sem­ble­ment, les équipes étaient for­mées afin de mêler nou­veaux et habi­tués, la maî­trise du camp se pré­sen­tait et le pro­gramme de la jour­née était don­né. Puis la Royale réson­nait pour la pre­mière fois de la semaine. Après un petit-déjeu­ner qui per­met­tait de décou­vrir ses coéqui­piers venait l’heure du redou­té ques­tion­naire déter­mi­nant le niveau de cha­cun pour la répar­ti­tion lors des cercles d’étude.

    Ce lun­di matin avaient donc lieu les confé­rences sur l’économie, l’inflation et ses consé­quences par Hen­ri Letigre, et sur la sou­ve­rai­ne­té fran­çaise et le sou­ve­rai­nisme par Pierre-Yves Rou­gey­ron ; quant aux cercles d’étude de l’a­près-midi, ils por­taient sur le libé­ra­lisme, la monar­chie, la car­to­gra­phie des votes, et la démo­cra­tie représentative.

    Le mar­di matin, un sujet cru­cial de la pro­chaine pré­si­den­tielle, l’immigration, fut trai­tée par Fran­çois Bel-Ker au regard de l’intérêt natio­nal, puis eut lieu une confé­rence à deux voix avec Fran­cis Ven­ci­ton et Enzo San­dré sur l’écologie inté­grale (lire à ce sujet Quelle éco­lo­gie pour demain ? pré­fa­cé par Jacques de Guille­bon). Après le déjeu­ner les cam­peurs se sont inté­res­sés à l’empirisme orga­ni­sa­teur, aux notions de pays réel et de pays légal, aux dif­fé­rentes formes de votes, et aux rai­sons de la déca­dence intel­lec­tuelle de notre pays.

    Le mer­cre­di était une jour­née dont les thèmes sont chers à l’AF : les rela­tions inter­na­tio­nales et la grande dif­fi­cul­té de les abor­der dans le cadre répu­bli­cain de nos ins­ti­tu­tions, puis la réa­li­té de la liber­té de la presse inca­pable de dénon­cer les scan­dales poli­tiques et finan­ciers, mais aus­si la cen­sure pro­gres­siste qui se met pro­gres­si­ve­ment en place, sujets pré­sen­tés res­pec­ti­ve­ment par Ber­nard Lugan et Phi­lippe Mes­nard. L’a­près-midi était consa­crée à la décen­tra­li­sa­tion, à la poli­tique natu­relle, à la place des roya­listes dans la résis­tance et la dis­pa­ri­tion des pro­grammes poli­tiques au gré d’une gou­ver­nance géné­ra­li­sée. La soi­rée était consa­crée à la tra­di­tion­nelle veillée du camp, celle où cha­cun écoute avec res­pect les exploits de nos aînés, ceux qui lut­tèrent après mai 68 contre le gau­chisme triom­phant, ceux qui se dres­sèrent contre l’interdiction d’honorer Jeanne d’Arc, ceux qui firent la cam­pagne du « non » au réfé­ren­dum euro­péen de 2005. Ces récits étaient émaillés des chants de nos fédérations.

    Le jeu­di la jour­née recom­men­çait avec les réformes indis­pen­sables de la jus­tice par Hen­ri Bec, pré­sident du mou­ve­ment et ancien magis­trat, puis Oli­vier Per­ce­val, rédac­teur en chef du site de l’AF, pré­sen­tait la frac­ture sociale engen­drée par plus de qua­rante années de ges­tion cala­mi­teuse des quar­tiers. L’après-midi était consa­crée à la démo­cra­tie, au qua­dri­la­tère maur­ras­sien, à l’identité natio­nale et à la révolte des viti­cul­teurs de 1907.

    Ven­dre­di, der­nier jour du CMRDS, avaient lieu deux confé­rences qui firent réagir cha­cune à leur manière : les fon­de­ments de la géo­po­li­tique par Charles Saint-Prot puis la famille par Syl­vain Durain. Les cercles d’étude de cette der­nière après-midi de camp avaient pour sujet le poli­tique d’abord, le natio­na­lisme inté­gral, la monar­chie maro­caine et les racines du mal. La soi­rée de ce ven­dre­di était toute par­ti­cu­lière : en effet, nous avions le plai­sir de rece­voir Jacques de San­so­net­ti, Came­lot du Roi exem­plaire, pour célé­brer avec lui ses 70 ans d’engagement au sein de l’Action fran­çaise, mais aus­si pour fêter le dixième CMRDS à se tenir au Châ­teau d’Ailly.

    Les dif­fé­rents « points culture » de la semaine por­taient sur des sujets très divers : le peintre Georges Mathieu par Marc Van de Sande, Maxime Real del Sarte par Gérard Leclerc, Jacques Renou­vin par Fran­çois-Marin Fleu­tot, la diplo­ma­tie royale par Jean-Noël Benoît, et le pari de Pas­cal par l’abbé de Tanoüarn.

    L’Université d’Été du same­di était comme chaque année une jour­née de tables rondes et d’accueil de visi­teurs exté­rieurs. La mati­née était divi­sée entre deux confé­rences sur l’instruction publique et l’aménagement du ter­ri­toire. Après le déjeu­ner, la Librai­rie de Flore – pré­sente pen­dant toute la durée du camp – se dépla­çait dans la grande cour pour rejoindre les nom­breux stands de pro­duc­teurs et fabri­cants amis, qui per­met­taient aux visi­teurs comme aux cam­peurs de faire des emplettes variées : du vin rosé – avec une cuvée spé­ciale « Maur­ras » –, des affiches et des t‑shirts, des col­lec­tions de livres et maga­zines, mais aus­si de décou­vrir le Réseau Col­bert, asso­cia­tion des pro­fes­sion­nels d’Action fran­çaise. Cer­tains mili­tants quit­taient alors le camp pour par­ti­ci­per à la mani­fes­ta­tion anti pass sani­taire qui avait lieu à Roanne, pen­dant qu’Antoine Scher­rer s’interrogeait avec nous sur la per­ti­nence de sou­hai­ter chan­ger le monde actuel. Une table ronde ras­sem­blait ensuite Gérard Leclerc, Fran­çois Mar­cil­hac, Sté­phane Blan­chon­net et Luc Com­pain autour des enjeux et pers­pec­tives des pro­chaines élec­tions pré­si­den­tielles. Puis Hilaire de Cré­miers, pré­sident d’honneur de l’AF-RN, livrait pour clore la semaine une conclu­sion vibrante à ce CMRDS. La jour­née et le camp se ter­mi­naient par le tra­di­tion­nel ban­quet d’AF en plein air.

    9.jpg

    Cette année nous étions près de 350, nous nous pré­pa­rons d’ores et déjà à mobi­li­ser encore plus la jeu­nesse de France pour par­ti­ci­per à un nou­veau Camp Maxime Real del Sarte qui s’annonce déjà mémo­rable : c’en sera en effet la 70e édition !

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • M.Fabius a mangé son chapeau …

    Les présidents Sarkozy et al-Assad à Paris en 2008  © Copyright : DR

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Péroncel-Hugoz s’en prend cette semaine aux palinodies de la France dans l’affaire syrienne, et pour cela il remonte loin en arrière.

    peroncel-hugoz 2.jpgLa cruauté des gros plans télévisés sur les traits des politiciens en difficultés a parfois quelque chose d’insoutenable: il fallait voir en cette fin septembre la terrible mine plus que grise, funèbre même de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pendant que le président Hollande annonçait à la Terre entière que l’armée de l’air française avait commencé ses «frappes» (on ne dit plus « bombardements», mot qui effraie les opinions publiques occidentales, pauvres chéries trop sensibles…) sur Daech en Syrie. 

    Le temps n’est pas si lointain où M.Fabius, qui paraissait alors avoir mangé du lion, tonnait Urbi et Orbi contre « Bachar» (maintenant il l’appelle de nouveau Monsieur Bachar al-Assad …) qui, selon l’hôte du Quai d’Orsay, «n’en avait plus que pour quelques mois» … A l’époque, MM. Hollande et Fabius, tous deux alors très va-t’-en-guerre, voulaient même « bombarder» (là on employait carrément ce mot …) les lieux du pouvoir syrien, et impliquer dans ce projet très guerrier les Etats-Unis d’Amérique, lesquels se débinèrent, laissant les deux dirigeants français tout penauds, seuls au milieu du gué .

    Le résultat de ces pas-de-clercs (pas brillant, pour de vieux routiers de la politique comme Hollande et Fabius), de ces erreurs graves, ce fut le visage ravagé de Laurent Fabius offert par toutes les télévisions de la planète en ce début d’automne. Naguère, en France, quand un ministre était à ce point désavoué par les faits, il démissionnait ou était «démissionné». Ce n’est apparemment plus le cas. M. Fabius a donc mangé son chapeau, comme on dit vulgairement. Espérons qu’il le digèrera !

    En marge de toute légalité internationale- que ne dirait-on pas si un Etat arabe venait se mêler militairement d’un problème européen ?!-, la France bombarde donc maintenant la partie syrienne de l’entité daechiste. Elle a déjà jeté 215 tapis de bombes, ces derniers mois, sur de présumées installations militaires relevant en Irak du «calife de Raqqa et Mossoul», actes de guerre qui ne semblent pas avoir fait reculer d’un pouce, territorialement ou diplomatiquement, les islamistes armés, lesquels sont en train benoîtement d’émettre leur propre monnaie et ont reçu allégeance de consistants groupes jihadistes du Caucase au Nigéria via la Libye … 

    Non seulement les « frappes» françaises sur la Syrie ont peu de chance d’entraîner des reculs importants de Daech sur le terrain mais elles risquent fort de raviver des drames historiques, oubliés dans une France autruche qui n’apprend plus l’histoire de ses aventures outre-mer, histoire restant en revanche à fleur de mémoire dans un pays hypernationaliste comme la Syrie. Je l’appris d’ailleurs à mes dépens, sous la dictature de Hafez al-Assad, père de Bachar, lorsque je publiai la liste des sévices pratiqués dans les prisons du régime baassiste . Je fus interdit de séjour à Damas, comme journaliste français « ayant oublié les horreurs du colonialisme français en Syrie » … 

    Paris, en effet, entre 1920 et 1945, exerça un « mandat » de la Société des Nations (l’ONU de l’époque) sur la Syrie et le Liban, anciennes provinces ottomanes que la France devait « préparer à l’indépendance ». Cette préparation fut ardue, ponctuée  déjà de révoltes et bombardements. Et cela ne va pas tarder sans doute à être rappelé vertement à la France actuelle, surtout si des populations civiles sont victimes de « dommages collatéraux », causés par des avions français: il y a tout de même six ou sept millions de personnes vivant à présent sous l’autorité de Daech ! 

    Je tiens à préciser que, malgré mes démêlés journalistiques avec al-Assad père, j’ai toujours estimé qu’al-Assad fils, tout dictateur qu’il est, constitue actuellement un moindre mal et pour son pays et pour le reste du Proche-Orient. 

    Ce que personne sans doute ne dira, de peur de remuer encore le couteau dans la plaie d’amour-propre de M.Fabius, c’est que ce soutien indirect mais soutien tout de même, que Paris apporte désormais au régime damascène, n’est au fond qu’un retour vers le passé  pour la famille al-Assad et Paris. Retour bien plus en arrière encore que l’invitation acceptée du président Sarkozy à son homologue Bachar al-Assad à assister, le 14 juillet 2008, au grand défilé militaire national de Paris. Dans les années 1930, le grand-père de Bachar fut le chouchou des autorités mandataires françaises en Syrie, un peu, comme à la fin de la période protectorale au Maroc, le Glaoui fut « l’homme de la France » à Marrakech. Cet aïeul syrien, en compagnie d’autres notables locaux, demanda avec insistance à Paris de rester au Levant, de peur qu’en cas d’indépendance de la Syrie, la majorité sunnite n’exerce des représailles sur la minorité noçairie (dite aussi « alaouite » à cause de son attachement au calife Ali, gendre du prophète Mohamed). Cette minorité, plus ou moins chiite, il est vrai longtemps défavorisée, fut mise en selle par des officiers français des Affaires indigènes syriennes. Un « Etat autonome » du Djebel-Alaouite fut même installé durant quelques années par les Français autour de Lattaquié pour rassurer les Noçairis. Tout cela aboutit, en 1970, à la prise du pouvoir à Damas par le clan Assad. Verra-t-on de nouveau un jour un al-Assad « ami de la France ? » Pas impossible ! Si l’Histoire ne se répète pas, elle ne peut s’effacer. 

    Péroncel-Hugoz - Le 360

  • Aux Mercredis de la NAR : #61- Françoise GERMAIN-ROBIN pour le livre “Congo. Mémoires à vif ” de Luc BEYER de RYKE.

    Mercredi 4 décembre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Françoise GERMAIN-ROBIN pour le livre “Congo. Mémoires à vif ” de Luc Beyer de Ryke. Lorsqu’il venait participer à nos discussions et partager nos repas du mercredi soir, Luc BEYER DE RYKE, éminent journaliste de la RTBF, évoquait souvent le livre qu’il était en train de préparer sur le Congo belge. Survenue brutalement le 18 janvier 2018 au retour de notre réunion de la rue Sibuet, la mort ne lui laissa pas le temps de terminer son livre. Sa compagne Françoise GERMAIN-ROBIN, qui fut grand reporter à « L’Humanité », a repris et terminé une œuvre qui était déjà commune, aujourd’hui publiée aux éditions Mols. “Congo. Mémoires à vif”, tel est le titre d’un livre où se trouvent recueillis maints témoignages et réflexions de ceux qui ont vécu une histoire qui fait l’objet de polémiques en Belgique et en Afrique. Quel fut le rôle exact de Léopold II ? Le gouvernement belge eut-il raison d’accepter en 1908 cet immense territoire offert par le roi ? Quel fut le rôle de la Belgique dans la décolonisation ratée de 1960 et comment apprécier le rôle de Patrice Lumumba ? Toute ces questions nous renvoient à l’histoire générale de la colonisation et de la décolonisation, toujours vivement débattue en Belgique comme en France.


  • L’immense quiproquo entre la France et ses diasporas africaine et maghrébine, par Driss Ghali.

    L'essayiste Driss Ghali

    Bonnes feuilles de l'essai "De la diversité au séparatisme" publié aujourd’hui

    Notre contributeur Driss Ghali publie De la diversité au séparatisme aujourd’hui, disponible en téléchargement. On nous a dit que l’immigration était une chance pour la France. À mesure que les années passent toutefois, les frustrations montent et notre France se transforme en un champ des lamentations, où se plaindre et accuser autrui de ses malheurs est un art de vivre. Les analyses implacables et le brillant style littéraire de Driss Ghali ne sont pas sans rappeler un certain Eric Zemmour. Bonnes feuilles.

    Présentée comme une chance pour la France, l’immigration de masse a en réalité commis la même erreur grotesque que la colonisation en croyant empiler impunément les civilisations, les unes sur les autres. Aux colonies, il y a plus de soixante ans, cette promiscuité a causé de grandes convulsions, elles ont débouché sur la décolonisation c’est-à-dire sur la séparation, plus ou moins à l’amiable, des civilisations. En France, la même cause provoque les mêmes effets : climat de méfiance, explosions de violence, malaise identitaire chez tous, à savoir les Français de souche et les diasporas.

    Pour stimuler l’échange entre les civilisations, il faut respecter leur nature profonde qui exige en premier lieu le maintien d’une bulle de sécurité où chaque civilisation a le dernier mot, où personne ne s’introduit pour la juger ou la critiquer. Une civilisation est normative par définition et deux normes différentes ne peuvent coïncider au même endroit. 

    Sans cela, la crispation est de rigueur. Elle n’empêche pas l’échange mais elle le rend douloureux et conflictuel. Tout prête à jalousie. 

    Il y eut des échanges immenses entre civilisations lors de la colonisation française (n’en déplaise aux indigénistes). Il y en aura d’autres peut être grâce à l’immigration mais, dans les deux cas, l’histoire est tragique. 

    Une civilisation française déclinante et malade

    Sous la colonisation, la civilisation française était splendide et en bonne santé, elle avait des choses à dire. Aujourd’hui, elle est déclinante et malade, que va-t-elle enseigner à ses hôtes africaines et maghrébines ? La PMA pour toutes, l’écriture inclusive ou bien l’art d’utiliser la trottinette électrique ?

    Cette fois-ci, ce sera peut-être à elle d’entendre, à elle d’apprendre. Mais, que peut bien lui dire le Maghreb et l’Afrique par le biais de leurs diasporas respectives ? Quelles solutions peuvent-ils apporter au suicide français ? 

    Réunir trois oiseaux blessés n’est pas forcément ce que l’on pourrait qualifier de « chance pour la France ».  L’immigration de masse donne un rendez-vous impossible à trois grands corps malades. Impossible, car ils n’ont pas grand-chose à se dire.

    Alors, empilés les uns sur les autres, à la dérive chacun de sa manière, ils s’invectivent, ils se croient persécutés les uns par les autres et se rendent la vie impossible. La civilisation française voit parfois dans ses voisins de palier les raisons de son malheur. La civilisation maghrébine se croit victime d’un complot permanent visant à la discriminer et à l’exclure, alors qu’elle n’a pas besoin d’ennemis, elle se suffit à elle-même. La civilisation africaine, aiguillonnée par les discours venant des Etats-Unis, s’engouffre elle aussi dans un syndrome de persécution qui lui évite de faire son introspection, pénible par définition.

    A mesure que les années passent, les frustrations montent et le pays se transforme en un champ des lamentations, où se plaindre et accuser autrui de ses malheurs est un art de vivre. Paradis pour enragés. Enfer pour les hommes et femmes de bonne volonté.

    Pas la même grammaire

    Je suis pessimiste.  Je n’attends pas grand-chose (à court et moyen terme du moins) de la rencontre des civilisations.

    A supposer que le Maghreb et l’Afrique aient quelque chose à dire à la France, elles ne sauraient le lui faire parvenir. La grammaire est différente, la manière de penser n’est pas la même.

    • Le Sud est spirituel et métaphysique jusqu’à l’excès. Il navigue facilement entre le réel et le merveilleux. Le Nord (c’est-à-dire la France et l’Europe) est matérialiste, il est exaspérant de scepticisme et d’utilitarisme. Depuis qu’il croit avoir tué Dieu, il n’est plus accessible au message des peuples qui ont encore peur de l’Au-delà et qui se voient comme les humbles participants d’un grand théâtre cosmique. 
    • Le Sud est fidélité, il est loyauté aux anciens. Pour cela, il donne l’impression de tourner en rond, de stagner au fond du trou par manque d’ambition. C’est un peu vrai. Le Nord, lui, est progrès, c’est-à-dire destruction-créatrice. Il est une flèche qui vole vers un but imprécis, toujours devant alors que le Sud est un cercle. La France « a fait un pacte avec le Diable », elle a choisi le changement permanent pour obtenir le bien-être et la puissance. Le Maghreb et l’Afrique renoncent aux joies de ce monde pour rester eux-mêmes, appuyés sur des attaches fixes qui leur assurent une sécurité morale et psychique. 

    Avec de telles prémisses, il n’y a de places que pour des quiproquos. Et ils sont nombreux les malentendus par les temps qui courent.

    La France dit liberté, ses invités entendent licence et rébellion contre Dieu. La première amène la disharmonie et la guerre, la seconde appelle le châtiment divin.  La France dit démocratie, ses invités comprennent le régime des minorités et écrivent leurs cahiers de doléance dans l’espoir d’être entendus en premier.  La France dit solidarité, ses invités croient à la promesse de l’abondance payée par le travail des autres. Puisqu’elle n’advient pas, ils ruminent leur frustration contre la France qui ne tient pas parole. La France dit droits de l’homme, ses invités entendent « sursis » et « rappels à la loi », des marques de faiblesse et non de magnanimité. Au sud, le fort est celui qui punit fermement l’infracteur pour rétablir pleinement et sans délai l’honneur de la victime.  Or, la punition est un mot tabou en France, d’où l’immense quiproquo avec les diasporas africaines et maghrébines.

    Trop peu de chances pour la France

    Beaucoup de quiproquos quand même, peu de bonnes réponses aux questions importantes.

    Certes, on a gagné la Coupe du Monde avec la formule « black, blanc, beur ». Maigre consolation pour un dialogue de sourds.

    Dire cela ne disqualifie pas le moins du monde les immigrés et les enfants d’immigrés qui ont réussi. Ils ne sont pas la « civilisation » maghrébine ou africaine, ils sont des individus qui portent le logiciel transmis par leurs parents et ont, par leur mérite propre, su en faire un atout et non un handicap. Malheureusement, ils sont trop peu nombreux pour peser sur la civilisation française, celle-ci est comme toute civilisation inaccessible aux simples mortels. Elle n’écoute que les matières humaines compactes et massives, ses semblables.

    De la diversité au séparatisme, Le choc des civilisations ici et maintenant, Driss Ghali 8,99€ https://drissghali.com/ebook/

     

    Ecrivain et diplômé en sciences politiques, il vient de publier 'Mon père, le Maroc et moi" aux Editions de l’Artilleur ainsi que "David Galula et la théorie de la contre-insurrection" aux Editions Complicités.
     
  • Non aux coupures en hiver : il faut virer Macron et signer avec Poutine ! par Marc Rousset

     

    Le ministre Stanislas Guérini n’exclut pas des coupures de gaz et d’électricité en hiver tandis que le prix de gros de l’électricité en France atteint un niveau stratosphérique avec 1000 % d’augmentation en un an !

    Macron a le culot et le toupet de nous parler subitement de la « fin de l’abondance et de l’insouciance » alors qu’en réalité les Français vont bientôt connaître la faillite du pays, l’explosion de la zone euro et se geler dès cet hiver !

    Faudra-t-il aussi par la faute de Macron, suite à sa politique pro-américaine et pro-OTAN en Ukraine, fermer des usines dans une France en voie de désindustrialisation, par manque de gaz pour les faire tourner ! Après avoir pris la décision stupide avec ses acolytes de l’UE, de sanctionner la Russie, Macron demande maintenant aux Français de geler en hiver et de se serrer la ceinture en payant des prix exorbitants, afin de pallier ses seules erreurs de jugement !

    Le bouquet, c’est que, selon certains experts, tandis que l’Europe gèlerait, la Russie brûlerait de grandes quantités de gaz faute d’exportations et de capacités de stockage, à Portoyava, près de la frontière avec la Finlande…

    MARC ROUSSET.jpgCe qu’écrit l’écrivain d’origine roumaine Radu Portocala sur la situation actuelle vaut son pesant d’or et mérite d’être cité in extenso : « L’abondance est finie ! Nous devons sacrifier notre bien-être pour punir la Russie. L’Ukraine nous est si chère que nous devons avoir froid pour elle. Le nouveau petit père des peuples, Joe Biden, a dit : « Cut off Russian gas gonna hurt Europe but that’s the price I am willing to pay » (Couper le gaz russe fera du mal à l’Europe, mais c’est le prix que je veux payer). Organisons chaque jour l’heure de haine. Haïssons la Russie. Passons ensuite à l’heure d’amour. Aimons l’Amérique (et donc l’Ukraine). Grelotter, c’est moral puisque c’est l’Amérique qui nous le dit. Faisons donc notre devoir et grelottons ! Payons plus cher notre pain, puisque cela aidera à terrasser le monstre russe !

    Et Radu Portocola de continuer dans la même veine toujours aussi ironique, subtil, réaliste et parlant vrai : « L’insouciance est finie ! Remplissons nos poches de cartouches (il y en a pour deux semaines) et tenons-nous prêts. L’Amérique veut faire la guerre à la Russie et à la Chine. Soyons ses soldats, puisqu’on a mis son sang dans nos veines et ses idées dans nos têtes ! Soyons fidèles à ses idéaux ! Cessons de penser à nous ! Et par-dessus tout, soyons confiants : l’imbécillité est en passe de gagner ».
    La France va souffrir en matière énergétique car le problème n’est pas seulement français, mais aussi européen. Plusieurs crises se superposent  dans l’ UE va-t-en-guerre contre la Russie : le problème de l’approvisionnement en gaz russe suite à la politique suicidaire de caniche de l’Amérique et de l’OTAN, la sécheresse qui a réduit la capacité des barrages, les erreurs de Macron qui a freiné le développement du parc nucléaire français, tout en fermant Fessenheim d’une façon irresponsable pour plaire aux verts (s’ils se gèlent cet hiver, les Français pourront remercier les verts qui veulent la mort du nucléaire), et enfin les opérations de maintenance sur presque la moitié des réacteurs nucléaires français.

    La présidence tchèque de l’UE va convoquer une réunion d’urgence des ministres de l’Énergie sans pouvoir changer quoi que ce soit à la situation actuelle, la seule sortie de crise acceptable pour la France consistant à laisser l’Amérique et l’OTAN seuls face à la Russie, tout en négociant des contrats de gaz comme le fait Viktor Orban. L’UE est prise à son propre piège de la politique des sanctions et ne trouvera aucune parade, sauf celle des mots et des affirmations mensongères antirusses, avec à la clé le manque cruel et inacceptable de gaz en hiver pour les Européens ! Il n’y a pas d’alternative disponible au gaz russe dans le monde, même en payant actuellement dix fois les prix de 2021 ! De plus, l’envolée des prix du gaz et du pétrole va creuser le solde négatif commercial historique de la France, déjà à 71 milliards d’euros pour le seul premier semestre 2022 !

    Les réservoirs souterrains français de gaz sont pleins à 90 % et devraient l’être à 100 % d’ici novembre, mais ce chiffre n’est pas rassurant, au-delà des apparences, car il y aura rupture inévitable de stock à la fin de l’hiver 2023 selon Patrick Artus, et donc des ruptures inacceptables d’électricité. La Russie fournit 17 % des besoins français en gaz, soit 8 milliards de m3. De plus, le prix du gaz sur le marché européen a franchi la barre des 300 euros le mégawattheure, et 264 euros pour livraison novembre sur le marché de gros français, soit dix fois son prix d’avant-crise. Macron ne trouvera au grand maximum en Algérie que 2 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié algérien, soit 50 % de plus que les 4,5 milliards actuels.

    Seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires d’EDF fonctionnent en ce moment, en raison d’un problème de corrosion, ce qui réduit la production française à un niveau historiquement bas, et fait monter les prix. On apprend de plus qu’EDF va être obligé de prolonger l’arrêt des quatre réacteurs nucléaires de Cattenom qui devaient redémarrer en août, de novembre jusqu’à à janvier 2023. Merci encore Jupiter, pour ce coup de génie d’avoir fermé Fessenheim, en ne voyant pas plus loin, comme d’habitude, que le bout d’un nez électoraliste, technocratique, immigrationniste, progressiste, droit-de-l’hommiste, fossoyeur de la langue française, atlantiste et fédéraliste !

    Dans une semaine folle, à cause du tarissement du gaz russe, les prix de gros de l’électricité pour 2023 en Allemagne et en France ont donc battu de nouveaux records à respectivement 850 euros et plus de 1000 euros le mégawattheure (mWh). Il y a un an, le prix pour ces deux pays était de 85 euros/MWh, soit 11 fois moins. Pour livraison décembre 2022, le prix de l’électricité est encore plus hallucinant : 1600 euros le mégawattheure ! Les gouvernements européens se veulent rassurants, mais les marchés nous racontent une histoire différente…

    La question qui se pose pour le consommateur français, c’est le devenir des boucliers tarifaires sur le gaz et l’électricité qui auront coûté en 2022, 20 milliards supplémentaires d’euros de « quoi qu’il en coûte » aux finances publiques, avec de l’argent emprunté ! L’abandon du blocage du prix du gaz entraînerait une multiplication par deux du tarif régulé ! Quant à l’électricité, laisser évoluer librement le tarif en février prochain lors de sa revalorisation annuelle, provoquerait une hausse de 40 % à 70 %, selon les hypothèses retenues.

    Il faut donc un bel aplomb au trio professionnel Bruno Le Maire, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron pour mentir comme des arracheurs de dents et nous promettre que la hausse des prix de gros de l’électricité ne touchera pas les consommateurs et contribuables français ! Le plafonnement des prix de l’électricité à 4 % sera maintenu jusqu’à fin décembre 2022, mais ensuite ? Que va-t-il se passer, sinon emprunter encore davantage ou faire payer comme d’habitude encore une fois les classes moyennes et supérieures ? Les prix de l’énergie ne seront encadrés que pour les plus fragiles, afin de ruiner encore davantage les derniers Français qui restent debout.

    Selon Élisabeth Borne, il n’y aura des chèques énergie que pour les plus modestes, les non-modestes étant aux abonnés absents. Les chèques énergie d’un montant compris entre 48 euros et 277 euros ont été envoyés aux seuls ménages à faibles revenus en 2022. De plus, des subventions de la politique du quoi qu’il en coûte, toujours financées par de l’argent emprunté, seront aussi versées aux entreprises en difficulté. Voilà qui va rapprocher encore davantage la France de l’inéluctable banqueroute à venir ! Non à l’idiotie, au suicide français pour les beaux yeux de la seule Amérique et à la décadence ! La seule politique valable passe par un rapprochement avec Poutine et à laisser l’Amérique, seule, aider l’Ukraine, puisqu’elle est à l’origine et la seule responsable, depuis la chute du mur de Berlin, de l’expansion de l’OTAN à l’Est, de cette sale guerre civile russe en Ukraine !

    En Allemagne, depuis le début de la guerre en Ukraine, le chancelier Olaf Scholz bat des records d’impopularité dans les sondages : seulement 25 % d’opinions positives et 62 % de mécontents. Le président bavarois de la CSU appelle à   « penser à notre propre peuple », tout comme les dirigeants de l’AFD qui veulent descendre dans la rue en Thuringe, avec comme mot d’ordre « Wutwinter » (Hiver de la colère). Le pays parmi les pays industrialisés est un des plus touchés par la folle politique des sanctions de l’UE. La moitié des Allemands sont équipés d’une chaudière à gaz. En vue de l’hiver, les Allemands se ruent chez les marchands de poêles, de bois et de charbon. L’inflation frôlera les 10 % cette année et certaines peurs oubliées dignes des années 1920-1930 remontent parfois à la surface. Selon la Bundesbank, une récession est de plus en plus probable. Les analystes prévoient une perte de PIB de 260 milliards d’euros d’ici 2030 et 300 000 emplois en moins cette année, à cause de l’explosion du prix du gaz.

    Les réserves de gaz outre-Rhin se situent actuellement à 82 % de leurs capacités, suite aux économies d’énergie et à l’achat massif, à des prix exorbitants, auprès d’autres fournisseurs que la Russie (États-Unis et Qatar). Pour chaque livraison par bateau de GNL en Europe, les entreprises américaines qui bénéficient de la stupidité des « Macron, Scholz, Von der Leyen et Cie » gagnent 200 millions de dollars ! L’Allemagne ne pourra pas compter sur des livraisons par le Canada. Cinq projets de terminaux GNL sont prévus, mais un seul sera opérationnel cet hiver à Wilhelmshaven. Quant à la réouverture des centrales à charbon, c’est soit impossible, soit toute une épopée (installations rouillées ou déjà partiellement démantelées, problèmes de main d’œuvre, capacité insuffisante de transport ferroviaire ou fluvial).

    Suite à la coupure de livraison de gaz par Gazprom entre le 31 août et le 2 septembre, pour des raisons de                        « maintenance », les prix du gaz ont battu de nouveaux records. Un fabricant majeur de flacons de parfum, Heinz-Glas, établi depuis 1622 en Bavière, fournisseur de L’Oréal, qui a vu passer treize générations, menace de mettre la clé sous la porte car le coût du gaz a été multiplié par 10, parfois même par 20, par rapport à 2019 !

    C’est pourquoi l’Allemagne a décidé de diminuer la TVA sur le gaz de 19 % à 7 %, ce qui représente un coût énorme pour les finances publiques, tout en autorisant les fournisseurs de gaz à augmenter leurs tarifs de 2,4 centimes par kilowattheure aux particuliers et aux entreprises, soit un coût annuel supplémentaire moyen de 600 euros par ménage. Outre l’agitation sociale à venir, c’est tout le modèle économique allemand – importations d’énergie à bas coût de Russie, exportations de produits à forte valeur ajoutée vers la Chine – qui menace d’exploser.

    En Angleterre, la situation est encore plus catastrophique pour les consommateurs anglais. Les tarifs réglementés de l’énergie vont augmenter de 80 % à partir d’octobre et pourraient augmenter encore davantage en 2023 ! Selon l’université d’York, près des deux tiers des ménages britanniques sont menacés de pauvreté énergétique dès l’an prochain. Le mouvement Don’t pay – « Ne payez pas » -affiche 115 657 membres qui se sont engagés à ne plus payer leurs factures d’électricité à partir d’octobre si elles ne sont pas ramenées à un « niveau abordable » et à condition d’avoir 1 million de signataires. Le mouvement a installé une banderole devant le bâtiment du régulateur sur laquelle on peut lire : « Que personne n’ait froid ou faim cet hiver. Engagez-vous à faire la grève des factures ».

    En Angleterre, il n’y a pas, comme en France, un « bouclier tarifaire », mais un « plafond maximal annuel à payer pour un ménage. Le prix maximum que les ménages vont payer pour leur gaz et leur électricité va bondir de 2324 euros à    4 186 euros, soit une nouvelle hausse de 80 % après une revalorisation de 54 % en avril. Et en 2023, le plafond pourrait être de nouveau augmenté à 7 000 euros, soit une facture mensuelle d’environ 600 euros. Quelques 9 millions de Britanniques pourraient donc basculer dans la « pauvreté énergétique selon l’ONG « National Energy Action ». Il s’agira donc des ménages qui doivent consacrer plus de 10 % de leurs revenus à l’énergie. Pour beaucoup, cela reviendra à devoir choisir entre « se chauffer ou manger », mais cela n’empêche pas le va-t-en-guerre anglo-saxon Boris Johnson de se pavaner une fois de plus à Kiev, en souhaitant la guerre à outrance de l’OTAN avec la Russie ! Son gouvernement n’a prévu à ce jour qu’une allocation annuelle unique de 471 euros pour aider ses compatriotes, soit environ 10 % du plafond annuel de 4186 euros en octobre 2022.

    Le Haut-Commissaire au plan François Bayrou craint la « crise la plus grave que la France ait connu depuis la guerre ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, le clown utopique, irréaliste, de la gauche unique, il dit parfois quelques vérités : « la vie politique française est un compte à rebours de la dissolution ». Le problème de l’envolée des prix de l’énergie en France, des coupures à venir en hiver est dû en grande partie, au-delà l’idéologie des Khmers verts souhaitant supprimer le nucléaire, à la stupidité de l’attitude de l’UE et de Macron vis-à-vis de la Russie, avec la suicidaire politique des sanctions !

    Les Français doivent donc descendre dans la rue et manifester leur mécontentement, dès le samedi 3 septembre, avec Florian Philippot ! Macron n’aurait pas dû aller à Alger, mais à Moscou ! Trop, c’est trop, avec en prime la banqueroute à venir du pays, l’endettement démentiel, l’insécurité et une invasion migratoire extra-européenne qui signifie à terme la disparition pure et simple de la France ! Il faut virer Macron et signer avec Poutine !

    Marc Rousset

    Auteur de « Comment sauver la France – Pour une Europe des nations avec la Russie »

    1A.jpg

  • Religion & Société • Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Les croix des petites églises du paysage grec de Santorin ont disparu comme par enchantement

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée jeudi dernier dans le Journal de Montréal [7.09]. Mathieu Bock-Côté, comme toujours, va au fond des choses lorsqu'il dénonce ici « une forme de barbarie ». L'auteur du voyage d'Athènes, le jeune Maurras, agnostique, n'eût rien écrit d'autre. Nous non plus. LFAR

     

    501680460.5.jpgL’histoire s’est passée de l’autre côté de l’Atlantique ces derniers jours, mais elle aurait bien pu arriver ici.

    Lidl est une compagnie allemande. Elle a notamment une gamme de produits alimentaires grecs. Elle a décidé d’illustrer son emballage avec une photo presque légendaire d’un paysage grec à Santorin, où on aperçoit de petites églises dans un décor paradisiaque.

    Mais la compagnie a enlevé les petites croix de la coupole des églises. Quelqu’un l’a remarqué et la nouvelle a percé l’écran médiatique. 

    Hypocrisie

    Depuis quelques jours, on en parle beaucoup. Bien des Européens crient à la censure de l’histoire et se demandent de quel droit on peut ainsi amputer une église de ce qu’elle a de plus caractéristique. 

    Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Obligée de s’expliquer, la compagnie s’est réfugiée derrière l’argument du respect de toutes les croyances.

    Pourquoi retirer la croix ? Parce que la compagnie voulait éviter d’exclure toute croyance religieuse. Et aussi parce qu’elle affiche son adhésion à la sacro-sainte « diversité ».

    En embrassant un symbole chrétien, ne risquerait-elle pas d’offusquer ceux qui ne se reconnaissent pas en lui ?

    Il fallait donc neutraliser la marque. On y verra certainement un comportement de trouillard. Imaginons néanmoins que tel soit vraiment son souci. Imaginons vraiment que la compagnie veut un environnement culturellement neutre.

    Mais alors, pourquoi prendre pour sa publicité un paysage qui est indissociable de sa dimension chrétienne ?

    N’y a-t-il pas là une immense hypocrisie ? On veut bien récolter la beauté d’un paysage façonné par une civilisation et sa religion, mais au dernier moment, on demande à cette dernière de s’effacer, parce qu’elle nous embête quand même.

    On veut du monde chrétien à condition que ce dernier consente discrètement à se sacrifier ?

    En un sens, on veut gommer la signature de l’œuvre, on veut effacer son identité, on veut arracher ses racines.

    Comment ne pas voir dans ce coup de gomme à effacer une forme de barbarie inconsciente d’elle-même ? Comment ne pas y voir un réflexe destructeur ?

    Histoire

    Est-ce vraiment la société qu’on souhaite : celle où la simple présence du crucifix fait scandale, même lorsqu’il se trouve à son endroit le plus naturel ?

    Tout cela n’a rien d’un fait divers. C’est plutôt un fait révélateur ou si on préfère, un symptôme.

    Notre civilisation a tendance à vouloir s’excuser d’exister. Et elle cherche à effacer presque frénétiquement tout ce qui rappelle son passé chrétien, comme s’il tachait l’image que nous voulons projeter aujourd’hui.

    Il y a pourtant là une effrayante ingratitude. Comment, dans les temps tumultueux qui sont les nôtres, une civilisation pourrait-elle survivre si elle croit offusquer l’humanité en assumant sa tradition, sa mémoire et ses marques distinctives ?

    On peut avoir la foi ou non, mais ici, ce n’est pas du tout la question. On ne saurait tout simplement réduire les monuments historiques à de simples décors de cartes postales aseptisées. C’est une question de décence.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Le vent de la liberté.

    1.jpg

     

    A l’affiche : Le vent de la liberté, un film de Michael Bully Herbig.

    (Ce film est programmé pour demain mardi 21 avril sur Canal+ à 22h45)

    guilhem de tarlé.jpgJe ne l’ai vraiment pas fait exprès, mais il se trouve qu’après deux DVD avec Rithy Pahn dans le Cambodge de Pol Pot, une montgolfière m’a ramené au cinéma en République Démocratique Allemande. Nous y retrouvons la pensée unique (le « politiquement correct ») à laquelle tout le monde a l’obligation d’adhérer, la Stasi qui espionne chacun de nos gestes et de nos propos, les enfants formatés qui dénoncent leurs parents… Bref la liberté interdite aux « ennemis de la liberté ».

     

    Le Mur de Berlin, le « rempart antifasciste » - comme ils l’appelaient - a été construit en 1961, et Mourre comptabilise 79 allemands de l’Est qui furent tués en tentant de le franchir, sans compter ceux qui ont été arrêtés – et sans doute exécutés – en préparant leur évasion…

    Un film était déjà sorti, en 1982, La nuit de l’évasion, nous racontant l’histoire des familles Strelzyk et Wetzel qui avaient construit une montgolfière pour passer à l’ouest. Contrairement à mon épouse, je ne crois pas l’avoir vu.

    Ce Vent de la liberté est donc un remake sur la persévérance de gens « désespérés » qui bravent tous les dangers pour fuir un enfer socialiste. Cette histoire vraie s’est produite en 1979, dix ans avant la chute du Mur (27 novembre 1989), la réunification de l’Allemagne et l’effondrement de l’Union soviétique (29 décembre 1991)…
    De Gaulle avait fait référence – et révérence - au « sens de l’histoire », et notre génération ne croyait pas que ces événements puissent arriver, en tout cas qu’elle les connaîtrait… Comme quoi Maurras avait raison : « Tout désespoir en politique est une sottise absolue ».

     

    On se souvient de Kennedy qui dénonça ce « mur de la honte » : « Ich bin ein berliner » (26 juin 1963).

    Je rappellerai aussi Jean-Pax Méfret, le « Chanteur d’Occident , en 1980,  dans Véronika :

    « A Berlin Est, elle balayait les allées ;
    Elle a voulu s’évader ; aujourd’hui il ne reste rien de Veronika…
    Un peu de terre, une petite croix de bois
    La rose rouge et l’œillet sont fanés près de ce mur droit

    de ce mur froid ».

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 300 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Vice

    non

    17/03/2019

    Une très bonne soirée

    Let’s dance

    non

    08/04/2019

    Un très bon film

    Le vent de la liberté

    non

    12/04/2019

    Un bon film

    Chamboultout

    non

    09/04/2019

    intéressant

    Santiago, Italia

    non

    04/04/2019

    Peut-être faut-il le revoir ?

    Mon inconnue

    non

    05/04/2019

    J’aurais pu ne pas le voir

    Dans les bois

    non

    06/04/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Dernier Amour

    oui

    07/04/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Qui m’aime me suive

    non

    02/04/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

  • Tout va très bien… Par François Reloujac

     Si Mario Draghi dit que tout va bien ...

     « Tout va très bien… », chantait Ray Ventura en 1935. Ainsi, la croissance française a été plus importante que prévue au cours du premier trimestre 2015 alors même que la Bourse gagnait près de 20 % ; le 12 mai, la Grèce a honoré l’échéance du crédit accordé par le FMI et Mario Draghi a pu se vanter de l’efficacité de son plan. Bref, tout va très bien, « mais, cependant, il faut que l’on vous dise… »

    D’après les chiffres publiés par l’Insee, la croissance du PIB de la France a été de 0,6 % au premier trimestre 2015. Plus importante que celle de l’Allemagne, elle aurait ainsi tiré vers le haut la croissance européenne. Mais que cachent ces statistiques ? Un poste a augmenté plus que les autres : celui des dépenses d’énergie. Cela, malgré un hiver relativement doux et un prix du pétrole en baisse. Comme si les Français en avaient profité pour remplir leurs cuves. Dans l’industrie, ce sont les voitures qui ont bénéficié de l’embellie, mais pas les voitures fabriquées en France. La croissance a aussi été tirée par l’augmentation du niveau des stocks – invendus – des entreprises. Les autres secteurs économiques sont restés atones quand ils n’ont pas régressé. La construction a continué à reculer malgré des taux d’intérêt nominaux très faibles. Les investissements sont demeurés en panne, malgré des aides gouvernementales sous forme d’amortissements accélérés. Le commerce extérieur s’est encore détérioré malgré un euro faible qui aurait dû décourager les importations et doper les exportations. Il en résulte ce que les économistes appellent une « croissance sans emploi », autrement dit une augmentation de la dépense mais pas de l’activité. Où est la fameuse croissance censée inverser la courbe du chômage ?

    L’embellie de la Bourse

    Depuis le début de l’année, le CAC 40 se promène de sommets en sommets, entrecoupés, il est vrai, de mouvements que l’on aurait autrefois qualifiés d’« erratiques ». Or cette hausse est totalement déconnectée d’un quelconque accroissement de l’activité des entreprises, d’une amélioration de leurs perspectives annoncées et, même, de leurs demandes de financement à long terme. Alors, ne faut-il pas chercher une explication de cette évolution dans la faiblesse de l’euro qui rend l’acquisition des entreprises françaises peu onéreuse ? D’autant que certains « investisseurs » étrangers bénéficient de liquidités abondantes. On les trouve notamment dans les pays exportateurs de pétrole, chez les fabricants de produits de grande consommation vendus à bas prix dans les grandes surfaces, et aussi parmi les bénéficiaires de la création en grande quantité de liquidités dans une monnaie, le dollar,  qui sert d’étalon au monde entier. Remarquons que ces « investisseurs » préfèrent rechercher des plus-values sur les actions que les improbables revenus des emprunts obligataires.

    Le succès du plan « non conventionnel » de la BCE

    C’est Mario Draghi lui-même qui l’a expliqué au FMI à la mi-mai. Ce plan, a-t-il dit, a fait preuve d’une plus grande efficacité que « bien des observateurs ne l’avaient anticipé ». La BCE a donc racheté aux banques commerciales les titres émis par les états pour financer leurs déficits publics. Elle s’est donc substituée aux dites banques pour alimenter la cavalerie financière des états. Dans le Figaro du 12 mai, Bertille Bayard remarquait que cette politique conduit « la planète financière » à se confronter « à l’incongru (des taux d’intérêt négatifs) et à l’incertain ». Selon elle, « l’absurdité des taux négatifs, l’euphorie des marchés d’actions, l’abondance de liquidités dessinent un drôle de paysage financier dont les acteurs semblent évoluer toujours plus vite sur une glace dangereusement mince ». Ce qu’elle n’ose pas écrire, c’est que personne ne sait ni comment ralentir le mouvement ni comment consolider la mince couche de glace.

    Les négociations entre la Grèce et ses créanciers avancent

    Que ce soit le ministre grec des Finances ou les négociateurs européens, tout le monde l’affirme : les positions se rapprochent. La Grèce a même réussi à honorer, le 12 mai dernier, l’échéance de 756 millions d’euros qu’elle devait au FMI. Oui, mais au premier trimestre 2015, le PIB de la Grèce a encore perdu 0,2 %, confirmant que le pays était bien entré dans une récession durable. La BCE, qui craint de ne pas être remboursée en juillet des 6,7 milliards d’euros qui lui sont dus, a décidé de se montrer intransigeante. Tous les créanciers exigent désormais une capitulation sans condition de ce gouvernement qui n’entre pas dans les standards européens. S’il veut continuer à être aidé, il va notamment devoir faire de nouvelles coupes dans le montant des retraites versées et faire voler en éclats les dernières barrières qui s’opposent aux plans de licenciements collectifs. Ce qui met Manuel Valls en colère lorsqu’il s’agit d’entreprises installées en France devient donc incontournable quand cela concerne le marché grec du travail.

    « La situation est grave, mais pas désespérée ! »

    Comme la France est quand même tenue de faire un effort pour maîtriser ses dépenses publiques et respecter les accords européens qu’elle a soutenus, le gouvernement a décidé de faire des économies sur les dotations aux budgets des collectivités locales. Malheureusement, ces dernières sont terriblement endettées et les augmentations des impôts locaux projetées ne suffiront pas à combler leur déficit. Or, il se trouve que la plupart des emprunts contractés par ces collectivités locales auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations sont indexés sur le taux du Livret A. Un bon moyen de faire diminuer la charge de ces emprunts est donc de faire baisser le taux de rémunération dudit Livret A. Pour dédouaner les hommes politiques de toute responsabilité, on a fait monter au créneau des banquiers – y compris le gouverneur de la Banque de France – qui sont désormais à quelques semaines de la retraite ! Reste un point plus difficile à traiter et qui aura des conséquences plus longuement durables : le vieillissement de la population européenne qui est tel que les besoins de l’activité économique risquent de ne plus être satisfaits d’ici une dizaine d’années. La Commission européenne a trouvé la parade : il suffit d’ouvrir grand les portes de l’immigration. à taux de chômage inchangé, les besoins ont été estimés par la Commission à plus de… 40 millions de personnes !

  • La Monarchie royale, garantie d'une transition démocratique apaisée ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    La démocratie n’est pas toujours un long fleuve tranquille, et les récents événements survenus aux États-Unis autour et au sein même du Capitole en sont une preuve indéniable, du moins pour ceux qui cherchent le sens des choses plutôt que l’écume des seuls faits.

     jean philippe chauvin.jpgLa difficulté de M. Trump à accepter de quitter la Maison Blanche et les émeutes du 6 janvier (qui ressemblaient plus à un mouvement de colère qu’à une conjuration réfléchie) nous rappellent que la transition démocratique dépend aussi d’un contrat politique dans lequel la défaite est possible et le pouvoir issu de l’élection remis en cause à chaque nouvelle élection, deux éléments constitutifs des régimes démocratiques et, a priori, non négociables. Or, ces éléments doivent être intégrés autant par les dirigeants désignés par le suffrage (appartenant au « pays légal » sans en être toujours les véritables maîtres) que par les électeurs eux-mêmes (issus du « pays réel » sans en incarner toutes les dimensions et diversités). Dans le récent cas états-unien, c’est l’ancien président qui, bien que défait par le suffrage de façon assez nette (malgré les fraudes possibles, qui semblent néanmoins s’équilibrer de part et d’autre), a brisé le consensus autour de la nécessaire acceptation du sort des urnes, laissant souffler l’esprit de suspicion sur l’ensemble du scrutin et risquant de ruiner ses possibles chances d’un nouveau mandat dans quatre ans, tout en donnant raison à ceux de ses détracteurs qui, pour certains d’entre eux, avaient jadis contesté le résultat de novembre 2016 favorable à M. Trump. Bien sûr, la déception devant un résultat qui ne correspond ni à vos attentes ni à ce qui semblait promis par les sondages dans certains cas (Mme Clinton avait remporté tous les sondages sans emporter les suffrages suffisants…) peut entraîner des réactions d’émotion que la raison recouvre généralement le lendemain. Dans le cas de M. Trump, l’émotion est restée intacte jusqu’au 6 janvier, au point de menacer la transition démocratique et de fragiliser durablement ce processus et ce consensus d’acceptation parmi la population des États-Unis qui, désormais, seront peut-être moins certains lors des prochains scrutins.

     

    Ce qui est vrai aux États-Unis peut-il l’être en France, aujourd’hui profondément déchirée entre des camps qui, depuis la révolte des Gilets jaunes, ne se parlent plus et se côtoient à peine et, en tout cas, ne se comprennent pas, leur langage et leurs principes étant de moins en moins communs ? Un indice inquiète : lorsqu’un sondage de la semaine dernière a placé Mme Le Pen à courte distance de la victoire à la prochaine présidentielle de 2022, les réactions (beaucoup moins nombreuses qu’attendues, au regard de ce qu’avait déclenché la qualification de M. Le Pen père en avril 2002) n’ont guère rassuré les tenants de la légitimité démocratique, nombre de citoyens (en particulier fonctionnaires d’État) annonçant qu’ils ne se soumettraient pas à un tel résultat et qu’ils entreraient en résistance active, sans que l’on sache exactement jusqu’où cette résistance autoproclamée pourrait aller… Le même discours est régulièrement tenu par nombre d’artistes, prêts à s’exiler d’une France « lepeniste » tel Victor Hugo se réfugiant à Guernesey pour ne pas avoir à saluer le nouvel empereur issu à la fois de l’élection (1) et, plus tard, du plébiscite démocratique à défaut d’être très régulier (2) ! L’on semble oublier que, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy au poste suprême en mai 2007, de nombreuses grandes villes avaient assisté à des manifestations de protestation et de non-reconnaissance du résultat du scrutin, avec quelques dégâts à la clé, et que, après celle de François Hollande, un mouvement « Hollande n’est pas mon président » avait rapidement émergé et fait florès au cœur des manifestations hostiles au mariage homosexuel avant que de muer, avec une base élargie dès l’automne 2018 par le mouvement des Gilets jaunes, en mouvement « anti-Macron ».

     

    Ce mouvement n’est sans doute pas inédit au regard de l’histoire de la démocratie en France, mais il semble prendre, depuis quelques temps, une ampleur nouvelle, au risque de fragiliser, non seulement les bases de la démocratie elle-même, mais aussi et surtout toute possibilité d’une transition paisible d’un président à un autre, la minorité électorale se sentant lésée et non plus seulement perdante « à la régulière ». Or, la démocratie et toute vie politique équilibrée nécessitent une reconnaissance de la défaite comme de la victoire, non pour s’en féliciter forcément (en particulier dans le premier cas…), mais pour permettre la possibilité d’une « revanche » (non pas dans le sens d’une vengeance mais, au contraire, d’une alternance ou, mieux, d’une alternative qui puisse satisfaire le camp du vainqueur sans humilier inutilement le camp du vaincu). Vaille que vaille, c’est ce modèle qui prédomine en France sous la Cinquième République, et il faut s’en féliciter, en particulier en tant que royaliste attaché à l’unité du pays et au concert des libertés. Ce qui ne signifie pas qu’il faille s’en contenter, bien évidemment !

     

    Mais les remises en cause contemporaines de la légitimité démocratique doivent inciter à réfléchir aux meilleurs moyens (3) d’assurer une transition politique entre deux parties différentes (au regard de leurs propositions et pratiques institutionnelles, économiques ou sociales) de la nation sans menacer l’ordre et l’unité du pays. La virulence des débats dans la Cinquième République, virulence qui n’est pas toujours une mauvaise chose si la passion alimente la vie politique sans la détruire, s’explique aussi et peut-être principalement par la volonté de conquérir la « première place », ce faîte de l’État qui, dans une République centralisée comme la française et « monocratique » (certains diraient « monarchique ») comme la Cinquième, est parée de tous les attributs du prestige et de la puissance et, donc, attire toutes les convoitises et, parfois, les prédations… En libérant la « première place », cette magistrature suprême de l’État aujourd’hui livrée au Suffrage et à cet éternel combat des chefs qui transforme la vie politique en une « présidentielle permanente », la Monarchie royale remet les ambitions au niveau inférieur mais aussi nombre de pouvoirs indûment détenus par l’État (aujourd’hui trop envahissant) aux collectivités locales, professionnelles ou universitaires, ce que l’on pourrait nommer « les républiques françaises ». En fait, la Monarchie assure à la fois la continuité (voire la perpétuité) de l’État « par le haut » sans empêcher les transitions démocratiques entre des gouvernants d’obédiences différentes, voire adverses : le Royaume-Uni, au-delà de ce qui peut séparer son régime monarchique de celui, éventuel, de la France, montre bien tout l’intérêt de cette magistrature suprême qui ne doit rien aux querelles politiciennes et les surplombe sans renoncer à ce qu’elle est historiquement et traditionnellement, capable d’écouter et, dans le secret du salon royal, de conseiller le chef du gouvernement en exercice. Si la Monarchie royale « à la française » accorde plus de pouvoirs au souverain, elle n’en reste pas moins, une fois instaurée et enracinée (4), ce système institutionnel qui permet la continuité et l’arbitrage, ce trait d’union permanent entre les gouvernements qui se succèdent et les générations qui se suivent, sans empiéter sur les libertés « à la base » qui, garanties sans être livrées à elles-mêmes, assurent la libre circulation et l’équitable confrontation des idées…

     

    Notes : (1) : Louis-Napoléon Bonaparte a été élu à la première élection présidentielle au suffrage universel masculin, en décembre 1848.

     

    (2) : Après son coup d’État du 2 décembre 1851, le président « putschiste » l’a fait approuver par un plébiscite (nom ancien du référendum) qui a eu lieu du 14 au 21 décembre 1851, et qui l’a confirmé électoralement.

     

    (3) : « Meilleurs » ne signifiant pas forcément « parfaits », la logique humaine étant parfois bien éloignée de la notion de perfection…

     

    (4) : Le grand enjeu d’une instauration monarchique prochaine sera de réussir à s’établir et à s’enraciner, et il y faudra sans doute deux à trois générations de monarques (la durée de chacune pouvant varier sous l’effet de nombreux facteurs) pour s’assurer d’une continuité « perpétuelle ». Les échecs précédents, sur ce point particulier, de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, tout comme le succès de la Cinquième République depuis le général de Gaulle, doivent servir de leçons et permettre d’envisager la suite avec humilité mais sans crainte pour qui saura appliquer un sage empirisme organisateur…

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Quand de Gaulle rêvait du roi !, par Frédéric de Natal.

    « Monseigneur, vous (êtes)  un recours possible pour l’avenir ».  Lorsqu’en 1994, sort aux éditions Fayard « Dialogue sur la France », écrit par le comte de Paris, Henri d’Orléans, c’est toute la presse qui s’emballe sur un sujet qui divise toujours les historiens et les spécialistes comme aficionados du gaullisme et du monarchisme.  

    frédéric de natal.jpgArticles en tout genre, émissions télévisées, le prétendant au trône de France affirme devant les micros et les caméras que le Général Charles de Gaulle a bien songé à restaurer la monarchie. En publiant alors le contenu de ses échanges avec le fondateur de la Vème République, Henri d’Orléans révélait alors un pan méconnu de l’histoire gaullienne toujours peu enseigné aujourd’hui. Quand il n'est pas nié.

    « Je crois profondément à la valeur de la monarchie,2.png je suis certain que ce régime est celui qui convient à notre pauvre pays déchiré par des régimes qui l’ont conduit à cet état navrant ». Cinquante ans plus tard après son décès, cette phrase extraite d’une lettre envoyée par le général de Gaulle au comte de Paris, Henri d’Orléans, datée du 17 juin 1960, raisonne encore de manière prophétique. En publiant les nombreux échanges dans un ouvrage intiulé « Dialogue sur la France », qu’il a eu avec le héros de la Libération entre 1953 et 1970, le prétendant au trône de France a ouvert une brèche dans la légende gaullienne. De Gaulle a t-il rêvé du roi avant de se représenter en 1965 ? « Le riche dialogue qui s’est noué, quinze ans durant, entre les deux hommes est révélateur de l’étroitesse de leurs relations et de la convergence de leurs vues » écrit alors le journal « Libération » dont l'orientation est peu suspecte de monarchisme aux yeux des français.

    3.jpg« Le successeur est choisi ! » titre en couverture le magazine « L’Express » deux ans avant la première élection au suffrage universel. « Vous avez trois ans pour vous préparer » lui aurait dit le général de Gaulle au grand dam des barons du gaullisme, dont certains ne cachent pas leur animosité publique vis-à-vis du descendant de Louis- Philippe Ier, roi des français. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’homme du 18 juin a pensé à la monarchie comme substitut possible à sa république dont la constitution a été taillée pour un monarque. « Les signes, les documents, les évènements sont nombreux qui témoignent suffisamment que le général de Gaulle a effectivement souhaité pouvoir faire du comte de Paris son successeur, qu’il a cherché et pour une part suscité les moyens d’y parvenir (…) « affirme Patrick Louis dans son « Histoire des royalistes ». C’est en 1954 que le comte de Paris décide de rencontrer le général de Gaulle après l’avoir défié tout au long de la Seconde guerre mondiale à l’instar des américains qui n’avaient pas parié un iota sur la personnalité de cet officier français, cette « Jeanne d’Arc » ainsi que le surnommait avec un certain mépris, le premier ministre Winston Churchill. Les deux hommes tisseront alors « des liens faits d’estime et de respect mutuels » rapporte l’historien Jean Tulard qui évoque cette correspondance fournie, à la fois familiale et politique qui nous est parvenue. Et qui confirme une fois de plus l’attachement du général de Gaulle à l’institution royale.

    « La République n’est pas le régime qu’il faut à la France. Si la France doit vivre,4.jpg alors la monarchie aura son rôle à jouer » écrit noir sur blanc de Gaulle au prétendant, en 1956. « Ce qu’il faut faire, c’est un roi et pas autre chose. J’incarne le pouvoir, je crois, que de ce fait, je rends service à cette idée, elle s’accrédite dans le pays, les français s’y habituent progressivement » poursuit de Gaulle qui confie alors au prince d’Orléans, des missions diplomatiques. Henri d’Orléans se berce-t-il d’illusions sur la réelle volonté du général à lui passer le flambeau de l’Histoire ? En coulisses, Charles de Gaulle s’ouvre sur cette perspective à ses ministres et reste sceptique dans les chances du comte de Paris de couronner la république. « Comment vous voyez-vous sur le plan électoral ? » interroge-t-il Henri d’Orléans, « Je sens un courant se dessiner autour d’une candidature possible » répond le prince en face de Charles de Gaulle qui rétorque : « c’est intéressant. Voyez-vous, même si la première fois, vous deviez échouer, vous auriez fait acte de candidature et vous seriez un recours possible pour l’avenir ». Il lui propose de le nommer à la présidence de la Croix Rouge, une formule retenue par le comte de Paris qui n’arrivera pas à convaincre le détenteur du poste à se désister en sa faveur. Finalement, dans une forme de pragmatisme et de réalisme, le général de Gaulle se représentera lui-même en 1965, laissant le prétendant au trône, encore deux ans, avec ses dernièrs fantasmes. « Il restait profondément monarchiste mais estimait que l’heure n’était pas venue » croit savoir Jean Tulard. « D’évidence, de Gaulle a songé à la solution monarchique et seules les circonstances l’ont amené à abandonner ce projet » affirme et sans ambages, le journal « Le Figaro » à propos de cette affaire, dans son édition du 25 février 1994.

    5.jpg« Entre vous et un [Pierre] Pflimlin ou un [Guy] Mollet, vous représenterez quelque chose de neuf, de frais, autre chose qu'eux ne peuvent donner. (…) Si les circonstances l'exigeaient, vous pourriez alors remplir votre tâche. (…) En ce qui me concerne, le terme est venu. Vous, Monseigneur, demeurez intact, clairvoyant et permanent comme l'est et doit le rester pour la France ce que vous personnifiez de suprême dans son destin ».  De Gaulle a-t-il réellement rêvé de ce retour à la monarchie ? Une question toujours sans réponses tant il est difficile de savoir si ce projet a été crédible au vu des divisions qu’il suscite. Pour Bertrand Renouvin , leader de la Nouvelle action royaliste et une des dernières grands voix du monarchisme français, le général de Gaulle a assurément songé à donner à « cette monarchie républicaine, une continuité dynastique et une incarnation royale ». Pour  l’historien Dimitri Casali , qui préfère qualifier le général de Gaulle, issu d’une famille d’Action française,  de « monarchien », surnom donné en 1789 aux partisans de l'Assemblée constituante d'une monarchie constitutionnelle basée sur le modèle britannique, la première figure préférée des Français avait conçu une «monarchie républicaine» , un entre-deux qui laisse encore aujourd'hui toutes les possibilités aux «Français de décider d'un possible restauration de la monarchie ». 

    Copyright@Frederic de Natal

    Source : https://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

  • La Laïcité. Le sens des mots par Champsaur (II/II)

    Pour son 30ème anniversaire, l'excellente revue Commentaire ressort un texte de fond sur la laïcité, du regretté sociologue François Bourricaud. Il y rappelle que :

    * "... la laïcité ... peut engendrer le conformisme le plus étouffant, comme celui que tentait d'imposer Robespierre avec la fête de l'Être suprême au pire moment de la terreur jacobine...

    * ... le paradoxe de la laïcité, c'est qu'elle rompt avec les dogmes des religions révélées tout en prétendant utiliser ces dogmes ... (donc rien d'autre qu'une lutte pour la prise de pouvoir)

    * ... les républicains, puis les radicaux et les socialistes verront dans le dessaisissement de l'Église catholique (de l'école), dans la fin de sa prépondérance pédagogique, la condition préalable de tout progrès..." 

    L'heure n'est certainement pas à réécrire les évènements dramatiques qui se sont déroulés pendant 30 ans jusqu'à la loi de 1905. Sinon pour rappeler que prendre le contrôle de l'école était une obsession; mais sans changer notablement le contenu de ce qui était dispensé, comme en témoigne la lettre fameuse de Jules Ferry aux instituteurs du 17 novembre 1883.

    Pour féroce qu'ait été la lutte pour arracher aux congrégations (surtout aux Jésuites) leur rôle d'enseignants, le texte de Ferry ne laisse pas d'émouvoir par sa grande sensibilité, et les sentiments quasi paternels qu'il exprime à l'égard de l'enfance et de l'adolescence. Sans minimiser son engagement sectaire anti-religieux, on n'imagine pas aujourd'hui quel responsable politique pourrait écrire l'équivalent. Il ne viendrait à l'idée de personne de mettre en cause un équilibre qui fut long à établir, et la cohabitation qui est sortie de cette crise violente, mais il faudrait être aveugle pour nier la gravité de la situation d'aujourd'hui.

    Lorsque l'on se réfère à ces évènements comme au catéchisme de la République en passant par dessus une centaine d'années, on commet toujours un oubli fâcheux: le marxisme et son matérialisme desséché a semé son poison. Proliférant entre l'époque de nos aïeux et aujourd'hui, les enfants de Lénine, Trotski, Mao et Langevin-Wallon laissent derrière eux :

    · La déchristianisation de notre vieux pays;

    · La ruine de l'école de la République,

    et sont totalement tétanisés devant la moindre décision quant à l'installation galopante d'une religion dont il ne fait aucun doute qu'elle entrera en conflit avec les racines philosophiques et religieuses de la France. 

    L’ISLAM

    Pourquoi ce retour aux sources est il indispensable ?

    Afin de cesser de psalmodier des slogans approximatifs assénés à longueur de polémiques, dangereusement pernicieux parce qu'ils nous dissimulent la nécessité d'aborder avec lucidité les deux défis fondamentaux qui nous attendent : 

    1. Quelle lecture fait l'Islam de la laïcité à la française ?

    2. Quelle laïcité l'État en France peut il imposer à l'Islam ? 

    Ce n'est pas le lieu de tenter des réponses qui prendraient plusieurs pages. Mais on peut au moins rappeler la nature profonde d'une religion (que des media immatures présentent avec une insistance lourde, comme la seconde de France), en soulignant deux de ses caractéristiques fondamentales, qui la rende difficilement assimilable aux canons de la République de Léon Gambetta : 

    · La croyance dans la prédestination;

    · L'organisation complète de la société, de la famille, de la vie quotidienne et de l'enseignement, jusqu'à avoir établi un Droit, ou le religieux et le séculier sont étroitement imbriqués.

    Soulignons des évidences que nos législateurs oublient (ou préfèrent oublier) :

    1. L'accès au Coran ne peut se faire qu'en langue arabe

    2· Cet accès est enseigné très jeune, à l'âge où il faut acquérir les bases de la langue

    3·  Utopie que de faire semblant de croire que la laïcité à la française pourra imposer sa loi, contre la loi coranique (et le crime d'apostasie)

    Faut il rappeler les incidents permanents dans les hôpitaux, ceux qui commencent à surgir dans les entreprises (cf Le Figaro du 3 avril 2008; L'entreprise face à la pratique de l'Islam; l'Association nationale des directeurs des ressources humaines s'est saisie du problème des revendications religieuses au travail). Mon activité professionnelle m'emmenait souvent en Arabie Séoudite, voyageant quelques fois sur Saudi Airlines; sitôt les portes de l'avion fermées à Roissy, un enregistrement récite un verset du Prophète sur les devoirs du voyageur et la protection qu'il reçoit d'Allah. Dans de tels contextes les gémissements du Grand Orient contre ce qui reste de foi chrétienne vivante en France, et ses assourdissants silences sur l'installation de l'Islam, sont incongrus ou délibérément malhonnêtes.

    Le journaliste Claude Imbert du Point a écrit qu'un évènement majeur du XXème siècle en France a été la déchristianisation de notre vieux pays. Beaucoup de petites communes n'ont plus les finances pour entretenir leurs églises promises à la démolition. Sujet très vaste, mais nous sommes au coeur et nous héritons de cette situation. Membre de la commission sur la nationalité dans les années 1980, l'historien protestant Pierre Chaunu avait illustré cet inquiétant héritage en citant à ses collègues le prophète Jérémie "Les pères ont mangé des raisins verts et ce sont les dents des enfants qui en sont agacées" (31,29).

    La laïcité à la française n'a aucun sens pour l'islam et l'incompatibilité est totale. La seule issue est une application intransigeante de nos lois qui aboutira fatalement à entraver le culte de cette religion, mais quels pouvoirs publics sont prêts à la confrontation et surtout sommes nous en mesure à ce jour de pouvoir prétendre exercer ce magistère? La réponse est clairement négative, car il est totalement illusoire de vouloir revenir au respect des lois si l'école ne retrouve pas un fonctionnement normal. Banalité que de redire que le bien le plus précieux d'une nation, d'une civilisation, d'une religion est ses enfants et sa jeunesse.

    Et les musulmans ont beau jeu de souligner tous les travers d’une société déboussolée. Ils ne laisseront pas enseigner à leurs filles par des pédagogues dévoyés, la procédure pour avorter. La polémique créée en décembre 2007, dans une banlieue de Lyon par un recteur ignare, à l'ouverture d'une école confessionnelle musulmane, a surtout permis à des imams de nous jeter à la face que les parents en ont assez que leurs enfants fréquentent des établissements où ils n'apprennent plus rien sinon à devenir des vauriens. Au printemps 2001 un dénommé Cohn-Bendit eut à s'expliquer sur ses "écrits de jeunesse" (Le grand bazar 1975) d'une abjection insoutenable, où se mêle pédophilie et déviance sexuelle sur mineurs. Mystère de la République si celui que la presse de mars 2001 avait surnommé "le gourou crasseux" ne fut pas renvoyé devant les tribunaux.

    Et donc si communautarisme il y a, il ne concerne pas uniquement la question de la foi. Dans une société dépravée il n'y a aucun doute que la plupart des religions cherchent à rehausser le sens du Sacré chez l'Homme.

    Il n’y a guère de doute que le sujet de la laïcité à la française, est particulièrement mal maîtrisé. Pour preuve l’opuscule de Jean Glavany, député, ex chef de cabinet de François Mitterrand, et responsable de la laïcité au PS. Son travail est pour tout dire particulièrement médiocre (Nov. 2011), empêtré dans l’islam et ses voiles, sans aborder la vraie nature de cette religion.

    Si les dogmes; les définitions et l’Histoire ne sont pas clairs pour des responsables ou des décideurs, peut-on attendre qu’ils le soient chez les exécutants ?

    Un exemple du méli-mélo intellectuel dans lequel nous pataugeons. Une jeune cervelle portant le titre de professeur de lettres et d’histoire dans un lycée de Bordeaux (lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120914.OBS2461/laicite-autorite-le-prof-agresse-a-bordeaux-veut-briser-l-omerta.html ) est agressé par un élève. Ce dernier sans doute d’origine marocaine n’appréciait pas que son professeur ait émis des restrictions sur la démocratie au Maroc. Mais en lisant le nouvelobs jusqu’au bout on découvre que ce pédagogue est outré que l’Éducation nationale utilise le calendrier des fêtes chrétiennes pour calquer le déroulement de l’activité scolaire. C’est vrai, c’est très énervant … !

    Concluons en soulignant que nous serons d'autant plus fondés à être inflexibles chez nous, que l'on se sera montré infiniment respectueux envers les pays berceau de l'Islam ou ceux dont il est la religion majoritaire. Force est de constater qu'en cautionnant ou en rejoignant des opérations militaires à la justification fumeuse, et empêtrés dans un simili de politique étrangère sans colonne vertébrale, nous sortons de cette logique, en nous faisant entrainer dans un conflit entre l’Occident et l’islam, loin de l’histoire et de la tradition diplomatique française.

    Mais la loi de 1905, élaborée à son époque face à des religions où le séculier et la foi sont séparés dans leur Livre, n’est certainement le rempart que des politiciens prétendent opposer à un système socio religieux exclusif et conquérant.

     

  • Royauté & Légitimité • La branche actuelle de la Famille de France des origines à nos jours ...

    Publié le 3 avril 2019 - Actualisé le 7 avril 2019

    Louis_XIII_(de_Champaigne).jpgLe 21 septembre 1640 : naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine de la branche actuelle de la Famille de France.   

    Louis XIII [Photo] et Anne d'Autriche n'auront que deux enfants - mâles - et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné - le futur Louis XIV - en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.

    Ce dernier est à l'origine de l'actuelle Famille de France, couramment appelée « d'Orléans »  mais, évidemment, tout aussi « Bourbon»  que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier.

    1 Philippe_de_France,_Duc_d'Orléans_(1640-1701).jpg1. C'est à partir de la fin du XVIème siècle que l'on prit l'habitude d'appeler « Monsieur » le frère du Roi, ou l'aîné de ses frères : aussi Philippe [1640-1701] devint-il « Monsieur »  en 1660, à la mort de son oncle Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d'abord, en premières noces, Henriette d'Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté plus tard par Louis XVI fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre...).

    «  ...Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans) et épousa la même année Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV... Louis XIV la chargea en 1670 d'une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu'elle réussit à détacher de l'alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d'eau de chicorée, et il est possible qu'elle ait été empoisonnée »    (Michel Mourre).

    Elle n'avait que 26 ans : c'est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) :  « Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s'il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l'amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? ... »

    Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Elisabeth de Bavière, dite « la princesse Palatine : « Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup... »  (Michel Mourre). Louis XIV l'aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. 

    Comme Henriette d'Angleterre, première épouse de « Monsieur» , la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d'Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée.

    Philippe avait de réels dons de stratège : « Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d'Orange à Cassel* et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d'Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d'Anjou, le frustrait des droits qu'il tenait de sa mère Anne d'Autriche sur la couronne espagnole »  (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double « déception »  le début d'une faille entre les deux branches des Bourbons « de France » , qui devait aller en s'élargissant, jusqu'aux conséquences épouvantables que l'on devait voir ?... 

    2 Portrait_of_Philippe_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_in_armour_by_Jean-Baptiste_Santerre.png2. Bon général, comme son père, Philippe [1674-1723] - fils de « Monsieur » et de la princesse Palatine – « se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d'habileté à Neerwinden (1693) qu'il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l'Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707-1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d'Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l'exila de Versailles...»  (Michel Mourre). 

    Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, n’avait pas donné la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n'eut aucun mal à faire « casser »  le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent « pour exercer pleinement l'autorité royale » .

    « Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l'appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l'allègement de la dette publique, mais s'acheva en banqueroute (1720)... Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d'Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l'année...»  (Michel Mourre). 

    Pour mémoire, c'est lui qui acheta... «  le Régent » , peut-être le plus beau diamant du monde.

    3 Louis_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_by_Charles_Antoine_Coypel.png3. Avec son fils, Louis, duc d'Orléans [1703-1752], troisième de la lignée, il n'y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : « … il donna au contraire l'exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l'étude, se fit une grande réputation d'hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d'histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l'abbaye de Sainte-Geneviève » (Michel Mourre). Louis d'Orléans est d'ailleurs couramment surnommé « le pieux » .

    4 medium.jpg4. Son fils, Louis-Philippe [1725-1785], quatrième duc d'Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Egalité :

    « Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)... protégeant les savants et les gens de lettres... il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d'importantes sommes à des œuvres de bienfaisance »  (Michel Mourre).

    5 Portrait_of_Louis_Philippe_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_(known_as_Philippe_Égalité)_in_ceremonial_robes_of_the_Order_of_the_Holy_Spirit_by.jpg5. C'est son fils Louis-Philippe Joseph [1747-1793] qui se fit appeler Philippe-Egalité, et joua sous la Révolution le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l'échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires. Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l'extrême, au point d'en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royalede celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s'opposa à la politique bienfaisante du roi. 

    Plus tard, il devint l'ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d'Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de grand amiral, et ce qu'il considéra comme un affront - qu'il attribua à Marie-Antoinette - fit de lui le chef de l'opposition. Il ouvrit à la foule - à laquelle il répandait ses largesses. - ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d'agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d'agitation révolutionnaire.

    Il devint clair pour tous qu'il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s'exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. A son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant amiral. «  Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes (malgré notre estime pour Michel Mourre, le terme de « fuite »  est incorrect, et c'est le terme « évasion »  qui convient,) : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Egalité (septembre 1792) et n'hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite  de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d'un grand seigneur de l'Ancien Régime...»  (Michel Mourre).

    Il fut conduit à l'échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, place Louis XV, devenue place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine ; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui l'y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton,( Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just...

    6 Louis-Philippe_de_Bourbon_crop.jpg6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe [1773-1850] devait devenir roi en 1830, après l'abdication de Charles X.

    Son règne de dix-huit années fut bénéfique pour la France, car il s'opposa courageusement aux entreprises de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien « le dernier cadeau de la monarchie » .

    Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l'erreur de ne pas s'entendre, et cette « scission de 1830 » devait avoir les plus funestes effets, comme l'a montré également Jacques Bainville... Qui a bien montré encore comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel - comme le fera très peu de temps après Louis-Napoléon, futur Napoléon III - ce qui aurait donné au régime royal l'assise populaire et la légitimité qui lui auraient permis de résister aux mouvements d'humeur ultra-minoritaires de quelques extrémistes parisiens, qui ne représentaient en rien ni tout Paris, ni encore moins la France !

    Le roi Louis-Philippe eut cinq fils. L'un d'eux, la prince de Joinville, Amiral, avait pour ami un certain Garnier, compagnon de navigation, qui devait être le grand-père de Charles Maurras, et qu'il vint visiter dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues. Un autre, le duc d'Aumale, qui vit mourir très jeune ses deux garçons, offrit à la France (très précisément, à l'Institut), son splendide patrimoine de Chantilly et les fabuleuses collections qu'il contient.

    7 Prince_Ferdinand_Philippe,_Duke_of_Orléans_by_Ingres,_1832.jpg7. Cependant, seul le prince Ferdinand [1810-1842], père de Philippe, comte de Paris, et de Robert, duc de Chartres, prolongera la dynastie (ses quatre frères soit n'eurent pas d'enfants, soit les virent mourir très jeunes). Ferdinand devait, lui aussi, mourir jeune, et d'une façon tragique (après un accident de fiacre). 

    Il s'illustra dans la conquête de ces terres barbaresques sans nom ni régime clairement définis, qui n'étaient qu'un immense espace soumis nominalement à l'Empire ottoman, mais où seuls régnaient, en fait, la loi du plus fort et l'arbitraire. C'est la France qui devait organiser cet immense espace, en inventant pour lui, et en lui donnant, ce beau nom d'Algérie.

    8 Philippe VII.jpg8. Son fils Philippe, comte de Paris, deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimisteset les orléanistes («.Les Orléans sont mes fils » ). Il résidait à l'Hôtel Matignon, où il menait grand train et d'où il organisait une intense activité, dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger. C'est ce qui amena la cruelle et inique Loi d'exil de 1886. Obligé de quitter

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (19)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    L'admirable série que nous réaliserions en mettant en images le Gil Blas de Lesage ... 

     

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LE RÈGNE DE LA QUANTITÉ S'ACHÈVE

    Il convient de revenir au précepte de Saint-Paul : « qui ne travaille pas ne mange pas ». L'allocation chômage fut conçue comme un expédient économique : il fallait, pour écouler les stocks permettre aux chômeurs de continuer de consommer. On a justifié ce qui n'était qu'une habileté tactique par des considérations morales. Des hommes qui perdent leur emploi recevraient ce droit d'être nourris, logés, blanchis aux frais de la nation. Ils n'ont aucun droit de ce genre. Par contre, en stricte justice, tout citoyen a droit au travail, le droit de faire vivre sa famille de son travail. L'imposture c'est de s'accommoder de la violation par la société de ces deux droits là, qui sont fondamentaux puisque liés à la nature de l'homo faber, sous prétexte qu'elle prend momentanément leur entretien à sa charge. Puisque ce n'est pas le travail qui manque mais l'argent pour le payer elle a le devoir de trouver cet argent. Ce qui suppose une réforme fiscale et une réorganisation du système bancaire, par le recours aux traites de travail. L'argent existe. Il ne s'agit que de mieux l'utiliser.

    Mais les évidences deviennent des utopies quand elles se heurtent à la résistance de corps sociaux assez puissants et si bien organisés qu'ils leur font écran. L'Etablissement a laissé proliférer une plèbe moderne, plusieurs millions de manœuvres aux écritures dans la fonction publique, les banques, les caisses d'épargne, les assurances. Ces gens ont un emploi. Officiellement, ils travaillent mais ce qu'ils font est soit inutile, soit nuisible, soit se ferait mieux à moindre frais par la machine. Assez mal payés, donc revendicateurs, ils ont obtenu, par un système de primes, d'avantages sociaux, de privilèges financiers, un sursalaire, d'ordinaire dissimulé.

    De jeunes français refusaient de devenir ouvriers d'usine. On ne le leur reprochera pas. Le système Taylor a disqualifié le travail manuel. Si l'on avait automatisé, on aurait pu, comme au Japon, attirer des bacheliers dans les ateliers. Le rendement financier, envisagé à court terme, poussait à con­server, aussi longtemps que possible des O.S., astreints à des tâches ennuyeuses, au milieu d'un bruit assourdissant que seuls les immigrés acceptaient. On a donc utilisé une partie des bénéfices obtenus grâce aux gains de productivité, non à moderniser l'industrie et à financer la recherche mais à créer ex nihilo, des emplois de bureau. De 1950 à 1982, on a systématiquement camouflé le chômage des jeunes en les utilisant d'une façon séduisante. En France, l'employé de bureau a toujours été mieux considéré que l'ouvrier. Faire de son fils un fonctionnaire est le rêve du travailleur manuel.

    Il se trouve qu'absurdement gonflée, la plèbe moderne est condamnée à disparaître. Les entreprises privées commencent à « dégraisser » leurs sièges sociaux. Les banques, les assurances, les caisses d'épargne qui sont nationalisées, la Sécurité Sociale aux mains des syndicats se débrouillent pour que l'introduction de l'informatique n'ait aucune incidence sur le niveau de l'emploi. La durée effective de travail ne dépasse pas trente heures par semaine. Elle est plus près de vingt-quatre dans certains établissements, l'absentéisme étant admis, parfois encouragé. Une partie du personnel « libéré » est affecté à l'accueil du public ou au renforcement des contrôles. Ce gaspillage de main-d'œuvre coûte cher. Obtenir que la semaine de 39 heures soit respectée, supprimer les postes inutiles provoquerait du chômage. Sans doute, du moins dans un premier temps. Mais les économies réalisées favoriseraient la relance des investissements en réduisant les charges sociales, les frais de banque ou d'assurances et, par l'effet de déversement, engendreraient des emplois. L'existence de centaines de milliers de parasites, dans le meilleur des cas improductifs, dans le pire anti-productifs constitue l'une des causes de la crise.

    Certains ministères devraient être purement et simplement supprimés, à commencer par celui de la culture. L'Etat exerce son mécénat de façon déplorable. Les divers régimes qui se sont succédé depuis 1789 ont fait la démonstration de la médiocrité de leur goût. Systématiquement, ils ont encouragé les pompiers d'arrière puis d'avant-garde au détriment des créateurs. Il s'est trouvé des amateurs, des marchands pour s'intéresser aux impressionnistes. Pas beaucoup mais qu'achetait donc l'Etat ? La meilleure façon, pour l'administration d'encourager les lettres et les arts reste encore de ne pas s'en occuper. Qu'un film, qu'une pièce connaissent le succès, les voici frappés de lourdes taxes, tandis que des troupes ringardes et des films minables sont arrosés de la manne ministérielle. Le principe égalitaire, qui pénalise la réussite pour secourir l'échec n'est jamais plus néfaste que dans le domaine culturel. L'on nous explique que l'Etat a le devoir de soutenir des œuvres ambitieuses, qui ne sauraient, d'elles-mêmes atteindre un public suffisant pour assurer leur rentabilité. Ce raisonnement se fonde sur l'idée qu'lin fonctionnaire, du moment qu'il appartient au ministère de la culture, possède un jugement esthétique supérieur à celui des contribuables. L'Etat qui s'est arrogé bien des monopoles s'approprie aussi, celui du goût. L'expérience, malheureusement, prouve qu'il est, comme la majorité des citoyens d'ailleurs, conformiste. Rien là que de normal. Au début, un créateur véritable n'est reconnu que par un petit nombre.

    Que l'Etat favorise donc le mécénat privé. Sur cent amateurs quatre-vingt-quinze se trompent. Ils préfèrent Rosa Bonheur à Manet. Il en reste cinq qui savent reconnaître le génie à l'état naissant. Ce qui laisse cinq pour cent de chances au créateur. L'Etat ne lui en accorde aucune.

    Devons-nous pour autant souhaiter, comme le font certains, que la culture soit livrée à la seule initiative privée ? Dans tous les domaines peut-être, sauf un, celui de l'audio­visuel. Les enjeux sont trop importants pour qu'il s'en désintéresse. En effet, nous entrons dans ce que l'on nomme, bien improprement, une société de communication. L'on entend par là non que les gens communiqueront de plus en plus entre eux mais qu'ils auront davantage de moyens, de « médias », à leur disposition.

    La libéralisation de la télévision risque de se révéler désastreuse, culturellement. Nous serons submergés de « séries » américaines ou, pis, brésiliennes, à bon marché. Il convient que l'Etat conserve au moins une chaîne, la confie à un professionnel sérieux — Il y en a encore quelques-uns —et lui accorde des fonds considérables. Cette chaîne devrait défendre la chanson française et produire, à _partir des grandes œuvres de la littérature française et européenne, des films de valeur que nous vendrions, à des prix relativement bas, aux télévisions francophones. Sur cette chaîne seuls les produits fabriqués dans notre pays, seraient autorisés à faire de la publicité. Gérée comme une entreprise privée, indépendante du pouvoir politique, cette chaîne se donnerait pour objectif non le taux d'écoute mais la qualité des programmes. On n'empêchera pas les gens de préférer un chanteur américain à l'adaptation d'un roman de Balzac. Par contre on peut acquérir, dans le monde, une réputation indiscutée. La B.B.C. y est bien parvenue. Il faudra, dans un proche avenir considérer les « biens culturels » sous l'angle économique. On exportera de plus en plus de disques, d'émissions de télévision et même de livres. Notre seule chance, compte tenu de l'étroitesse du marché national, reste d'utiliser notre réputation. Il faut jouer la carte de la qualité. Jamais nous ne réaliserons l'équivalent de « Dallas », une tentative récente le prouve. Par contre, imagine-t-on l'admirable « série » que nous réaliserions en mettant en images le « Gil Blas » de Lesage ?   •  

    A suivre  (A venir : Une machine à fabriquer des chômeurs).

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)     (2)     (3)     (4)     (5)     (6)     (7)     (8)    (9)     (10)    (11)     (12)     (13)     (14)     (15)     (16)     (17)    (18)

  • « Je me serais attendu à ce que l’on décide de panthéoniser un harki », par Julien Aubert.

    33 députés LR, dont Julien Aubert, viennent de signer une lettre ouverte à Emmanuel , publiée dans le JDD, dans laquelle ils affirment que « la France doit faire un geste fort de reconnaissance envers les descendants de ceux qui ont donné leur vie ou qui se sont engagés pour elle ». Ils militent en faveur d’une « indemnisation spéciale » pour les . Julien Aubert s’en explique au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/julien-aubert-172613026

    A la tête d’une trentaine de députés LR, vous avez demandé dans le JDD à ce que le gouvernement verse une indemnisation spéciale à destination des harkis, ces soldats algériens engagés avec l’ française pendant la guerre d’indépendance d’Algérie.

    Pourquoi cette demande et pourquoi maintenant ?

    L’année prochaine, nous allons commémorer les 60 ans des accords d’Evian puis les 60 ans de l’indépendance algérienne. Jusqu’ici, le travail réalisé par et va principalement consister à raviver la partie algérienne de la mémoire collective en faisant l’impasse sur les drames qui se sont déroulés dans ces pages sombres de l’Histoire de notre pays, avec notamment un oubli de taille qui sont les auxiliaires supplétifs de l’armée française non Français, musulmans qui ont défendu le drapeau. Malheureusement, ils ont été mal traités et abandonnés, voire oubliés par la République lorsqu’il était question de les rapatrier sur le territoire national.

    Il y a des reconnaissances, mais je crois que si on doit définitivement clore le sujet, c’est maintenant avec quelque chose de spécifique et ambitieux.

     

    Selon vous, la France devrait-elle s’excuser et reconnaître qu’elle a abandonné les harkis et qu’elle ne les a pas reconnus à leur juste valeur ?

    Il y a à mon avis une reconnaissance de responsabilité dans la manière dont été traités les harkis. Les mots ont évidemment un sens et ont été parfois prononcés par des présidents de la République. Il faut ensuite en tirer les conséquences parce que la vie de certaines familles a été brisée. Même 60 ans plus tard, il n’est pas trop tard pour établir la et l’équité. Je parle notamment de la génération du feu, de leur veuve et des enfants qui ont pu naître à cette époque-là et qui ont connu un début de vie très compliqué.

     

    Emmanuel Macron a engagé un vrai travail de réflexion sur cette guerre d’Algérie, une façon de clore définitivement le dossier. Il avait notamment demandé à l’historien Stora de réaliser un rapport que vous avez critiqué ce matin sur . Qu’est-ce qui vous pose problème dans ce rapport commandité par le chef de l’État ?

    Ce rapport s’appesantit davantage sur les victimes FLN de la répression policière en France ou sur les torturés en Algérie qui étaient des résistants alliés du FLN que sur le drame qu’ont connu les pieds noirs ou sur le sort des harkis. Il s’agissait de se rapprocher de la position algérienne, sauf que finalement ce rapport a mécontenté tout le monde, harkis et pieds noirs puisqu’ils ne sont pas représentés à leur juste valeur et en même temps, on n’a pas vu de changement significatif de politique du côté algérien.

    Pour les 60 ans, je m’attendais à ce que l’on décide de panthéoniser un harki. On aurait très bien pu panthéoniser un harki, un tirailleur sénégalais ou faire une cérémonie aux Invalides.

    Des choses symboliques peuvent être faites. Les quelque 4000 euros qui ont pu être versés par tête de pipe dernièrement ne sont qu’une goutte d’eau.

     

    De manière générale, pensez-vous que la France et l’Algérie pourront un jour en finir avec ce passé douloureux ? Un renouveau des relations entre la France et l’Algérie est-il possible et souhaitable ? Faut-il considérer les Algériens comme des partenaires avec qui on a de bonnes relations ?

    Il faut que les générations passent, mais je crois que tant que nous n’aurons pas connu une ou deux générations après l’extinction définitive de ceux qui ont connu ce conflit, on ne sera pas capable de regarder l’histoire en face. Il a fallu un siècle pour que les relations entre le Royaume-Uni et la colonie américaine soient normalisées.

     

    Julien Aubert

    Député de la 5e circonscription de #Vaucluse
     
  • Livres • Zemmour en vérité

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

    1841978860.5.jpg

    Eric Zemmour a la simplicité du courage vrai, avec en plus ce courage moral qui est devenu aujourd’hui une vertu si rare.

    Son talent, c’est l’écriture et la parole, une parole qui n’est chez lui qu’une autre forme d’écriture. Tout ce qu’il dit, même à l’emporte-pièce, a déjà été pensé, travaillé dans son esprit et c’est pourquoi il est toujours pertinent. Il l’est même de plus en plus ; c’est le fruit d’une expérience soutenue avec constance, d’une activité intellectuelle continue, d’un souci permanent de l’exactitude et de la justesse, tant dans la connaissance et le jugement que dans l’expression pour la meilleure des compréhensions. Lire ou entendre un billet de Zemmour est un régal pour un Français cultivé, honnête et de bonne foi. Inutile de qualifier ce qui caractérise ses ennemis, ceux qui ne peuvent supporter sa personne ni ses propos.

    Il déplaît comme il plaît et pour les mêmes raisons.

    Alors, pourquoi plaît-il ? Cette question suffit et la réponse vaudra de même pour l’interrogation contraire. Pour le savoir il suffit de lire le remarquable essai que Danièle Masson lui consacre. C’est plus et mieux qu’une biographie, avec ces mêmes qualités d’intelligence, de clarté, de style juste et direct pour analyser ce qu’il convient d’appeler « le cas Zemmour ». En chapitres rapides, précis, elle traite de son sujet qui l’a, par sa singularité, « interpellée » pour reprendre le mot du jargon actuel, en fait étonnée, intéressée, à la vérité captivée. La vie et l’œuvre de Zemmour passent sous son regard attentif, aigu et bienveillant, aussi admiratif qu’amusé. Danièle Masson est philosophe sans le dire ; elle a côtoyé Gustave Thibon et Maurice Clavel ; nul mieux qu’elle ne connaît Simone Weil et, élève de Jacqueline de Romilly et de Pierre Grimal, rien de la pensée antique ne lui échappe – « rien de ce qui est humain ne lui est étranger » – , pas plus que de la pensée moderne qu’elle a analysée et critiquée. C’est toute notre tradition helléno-latine et française qui, en quelque sorte, à travers elle, regarde Zemmour, et qui se réjouit finalement du seul fait qu’il existe et tel qu’il est. Il fallait rien moins qu’un fils de famille juive d’Algérie, né à Montreuil, grandi dans le peuple et avec le peuple, au milieu des Français de souche et des Maghrébins, qui sait donc tout de la société en vérité et qui n’a cessé d’approfondir comme naturellement, mais en une longue persévérance, son amour de la France, de l’histoire, de la littérature, de la vie de son pays.

    C’est ce qui fait toute la force de son jugement qui n’en devient que plus redoutable. Il dit tout haut ce que la France, la vraie France, pense tout bas. Et toute la bande des bourgeois qui prétendent mener la France, gouverner les Français, penser pour eux, tous élevés dans les bonnes écoles, tous profiteurs de la société, tous renégats de leur religion, de leur histoire, de leurs familles, de leur patrie, ne peuvent pas le supporter, évidemment. Il leur dit la vérité, leur vérité. Il les a dépeints tels qu’ils sont : répugnants et ridicules. Tous amis de la trahison, au cours des quarante dernières années de décadence où ils se sont servis !

    Et, cependant, Zemmour n’est pas un bloc figé de pensées et d’attitudes : son œuvre et sa vie en témoignent. Il aime Napoléon qui a pu incarner – mais trop à sa manière – une force et une gloire françaises ; et de Gaulle pareillement ; mais, il aime de plus en plus, à l’école de Bainville, les quarante rois qui, en mille ans, ont fait la France. Danièle Masson, dans les derniers chapitres de son essai, note sa réflexion religieuse. Éric Zemmour est si français qu’il attache la plus extrême importance à la conservation du catholicisme traditionnel qui est l’âme de la France. Il se désespère de voir l’islam conquérir peu à peu et inexorablement notre pauvre pays avec la complicité active de dirigeants politiques et religieux d’une lâcheté et d’une imbécillité inqualifiables. Il est triste pour la France. Il voit, il dit, il prédit : il y a du prophète chez Zemmour.      

    livre13.jpg

    Éric Zemmour, Itinéraire d’un insoumis, Danièle Masson, Essai, Pierre Guillaume de Roux, 258 p, 23 €

    Hilaire de Crémiers