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  • L’aide publique au développement : une belle arnaque ?, par Verlaine Djeni.

    Beaucoup de Français ne le savent pas, mais depuis 1961, il existe en Europe et pour l’ensemble des pays du CAD (Comité d’aide au développement), pays « supposés » riches, un mécanisme regroupant l’ensemble des dispositifs financiers des organismes publics à destination de pays pauvres où en voie de développement, selon les critères de l’OCDE, qu’on appelle l’aide publique au développement (APD). C’est le premier système de soutien financier dans la relation Nord-Sud.

    10.jpgEn 2020, la a consacré presque 0,53 % de son revenu national , soit à peu près 13 milliards d’euros, à l’APD. Ce qui nous classe au cinquième rang des donateurs après les USA, l’Allemagne, le et le Japon.

    Pour 2021, le Président Macron vient d’annoncer que la France consacrerait 0,55 % de son RNB à l’APD, hausse qu’il justifie par le contexte de sanitaire, argument totalement recevable qui confirme la logique humaniste historique de la France.

    Concrètement, vers quels pays et pour quelles actions sont destinées les aides publiques au développement ?

    L’APD est une logique de dons pour remplacer celle des prêts, ce qui, ma foi, est à féliciter.

    L’APD est en priorité orientée vers les pays pauvres, Haïti entre autres et la plupart des pays africains, ce qui, ici également, est à applaudir.

    Là où le bât blesse, c’est le fléchage de l’APD. En effet, cette aide doit prioritairement aller vers des actions liées au climat, à l’environnement, à la gestion des eaux, à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, à l’accès aux droits de l’homme et à l’égalité hommes-femmes.

    Au regard de la situation des droits de l’homme, de la pauvreté et de l’accès à l’eau potable dans les pays qui reçoivent l’APD, à l’instar de Haïti et de beaucoup de pays ouest-africains, on est en droit de s’interroger sur la finalité de cette aide.

    Quid de la situation de l’égalité hommes-femmes et de celle des homosexuels dans des pays comme le Sénégal, le Cameroun ?

    Il faut savoir que depuis 2015, afin de lutter contre l’ clandestine, l’ a créé le « fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique ». Le FFU est le gestionnaire de l’APD de l’Union européenne. C’est-à-dire qu’il va flécher l’aide au développement selon les actions des pays africains pour empêcher les départs des populations migrantes clandestines vers l’Europe.

    Finalement, on se demande à quoi sert l’APD puisque, depuis sa création, les finalités de son action ne sont pas respectées. Les pays bénéficiaires sont de plus en plus pauvres et leurs populations ne vont pas mieux sur le plan des droits de l’homme. Les populations des pays bénéficiaires sont essentiellement ceux de départ des migrants clandestins. Mais où va donc l’argent de l’APD ?

    La richesse de certains présidents de pays bénéficiaires mérite des clarifications et même des actions en justice, mais ça, c’est une autre

     

    Verlaine Djeni

    Bloggeur
     
  • Nouvelle alloc pour les 1,5 million de jeunes « ni en études ni en emploi ni en formation », par Marie Delarue.

    C’était l’un des points forts d’Emmanuel dans son allocution du 12 juillet 2021. À la veille d’une fête nationale pluvieuse et « covidienne », le chef de l’État annonçait une nouvelle grande réforme dans son quinquennat expirant : « Je présenterai à la rentrée le “revenu d’engagement” pour les jeunes, qui concernera les jeunes sans emploi ou formation et sera fondé sur une logique de devoirs et de droits. »

    6.jpgJ’entends d’ici des sceptiques qui ricanent…

    Dans le nouveau vocabulaire de la start-up nation, ce revenu d’engagement s’adresse aux « NEETs », les « Not in Education, Employment or Training ». Parler globish, c’est toujours plus classieux que le français des bouseux. Et puis, il faut bien trouver un moyen de travestir ce qui existe déjà, à savoir la Garantie jeunes pour les 16/25 ans « ni en études ni en emploi ni en formation », généralisée depuis 2015.

    Celle-ci demandait aux jeunes de suivre « un parcours d’insertion en mission locale ». Trop difficile d’accès, disait le ministre Élisabeth Borne à L’Etudiant, en juillet dernier, pointant « ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi et qui ne viennent pas spontanément dans les dispositifs ». Elle s’interrogeait : « Comment trouver la bonne façon de ramener ceux qui ne sont pas forcément capables de franchir d’emblée la marche de l’exigence de la Garantie jeunes ? »

    Il semble que le gouvernement ait trouvé la solution avec le revenu d’engagement.

    Août tirant à sa fin, on ne devrait plus tarder à connaître les modalités de cette nouvelle pompe à fric, et c’est à elle que Nicolas Beytout, directeur du journal L’Opinion, consacrait, le 27 août, sa chronique sur Europe 1.

    Quid novi ?, demandaient les Anciens qui s’y connaissaient déjà en ficelles politiques. Cette fois, il s’agit d’un « engagement réciproque. Le jeune s’engage à effectuer un parcours qui doit l’amener aux portes du marché du travail, et en échange, il reçoit une aide de près de 500 euros par mois. » Et « cette réforme, si toutefois Emmanuel Macron arrive à la valoriser politiquement, ce sera un moment important du quinquennat », assure Monsieur Beytout.

    Eh oui, car ça n’est pas gagné pour un Emmanuel Macron envers qui les Français sont ingrats. Il lui faut donc montrer qu’il a gardé l’esprit réformateur de son début de mandat et, surtout, « convaincre que ce revenu d’engagement coche la case sociale », histoire de prendre de vitesse « la gauche qui demande depuis des années la création d’un RSA jeunes pour les moins de 25 ans .

    En plus du risque politique – la ficelle est tout de même grosse, à six mois des élections –, le gouvernement prend celui « que ce soit juste une aide sociale de plus, une ligne de plus dans un interminable catalogue d’allocations et de subsides publics ». Et Nicolas Beytout d’énumérer : « Rappelons-nous le RMI qui devait faciliter l’insertion, le RSA qui devait faciliter l’activité… ça n’a que très mal fonctionné. C’est d’ailleurs jusque-là l’argument qu’opposait Emmanuel Macron à toutes les demandes de RSA jeune et autres nouvelles aides pour les moins de 25 ans ».

    On continue d’empiler les cautères sur une jambe de bois… Car la France détient là aussi un triste record. Nous sommes l’un des pays d’Europe où la proportion des fameux « NEETs » est la plus élevée : près de 14 % des moins de 25 ans, soit 1,5 million de personnes « ni en étude, ni en emploi ni en formation ».

    On ne dira évidemment pas combien, parmi eux, sont immigrés ou issus de l’immigration et n’arrivant pas à suivre un cursus scolaire normal…

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Cette semaine dans lafautearousseau : trois conseils de lecture d'Annie Laurent...

    Annie_Laurent.jpgAnnie Laurent, comme elle me l'avait annoncé, vient de me faire parvenir ("pour lafautearousseau") trois recensions d'ouvrages fort intéressants, que vous pourrez lire lundi, mercredi et vendredi :

    lundi : Abbé Guy Pagès, La preuve du Coran ou la fin de l’Islam;

    Michel Younès, Les approches chrétiennes de l’islam. Tensions, déplacements, enjeux;

    Tom Holland, A l’ombre de l’épée;

    Je l'en ai remercié, et lui renouvelle ces remerciements, en votre nom à tous, en attendant ses prochains articles...

    Bonne lecture !

    François Davin, Blogmestre

    Aujourd'hui donc : de Michel Younès, Les approches chrétiennes de l’islam. Tensions, déplacements, enjeux

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    Michel Younès, Les approches chrétiennes de l’islam. Tensions, déplacements, enjeux, Éditions du Cerf, collection Patrimoines, 2020, 336 pages, 29 €.

     

    Comment comprendre, recevoir et qualifier l’islam, cette religion qui, apparue sept siècles après l’événement de Jésus-Christ, prétend être l’ultime révélation de Dieu aux hommes ?

    Ces interrogations, les chrétiens d’Orient et d’Occident, ceux d’hier et d’aujourd’hui, n’ont jamais cessé de les poser. Et leurs positions ont beaucoup varié au fil de l’histoire. Le magistère de l’Église n’est cependant pas parvenu à élaborer une doctrine définitive et précise à ce sujet.

    Même le concile Vatican II s’est refusé à clarifier l’islam du point de vue théologique : il n’évoque ni le Coran ni Mahomet mais seulement « les musulmans » ; sans exclure ces derniers du dessein de salut de Dieu, il se garde toutefois d’inscrire cette religion dans la perspective biblique.

    Théologien d’origine libanaise, Michel Younès, qui enseigne à l’Université catholique de Lyon, dispose à l’évidence des qualités nécessaires pour aborder un thème aussi complexe et délicat que celui-ci, comme en témoigne son ouvrage remarquablement structuré dans sa forme et érudit dans son contenu.

    Sa démarche consiste à examiner les principes qui constituent l’islam, en montrant leurs similitudes, notamment dans les termes, et leurs incompatibilités avec les équivalences chrétiennes (origines, Livres sacrés, prophétisme, monothéisme, éléments du culte, anthropologie, communauté).

    L’auteur explique par exemple comment, pour un musulman, croire en l’infaillibilité de Mahomet est tout aussi fondamental que croire en Dieu, ce qui explique la condamnation pour blasphème dans les deux cas; ou encore comment « le refus de toute immanence de Dieu transforme la transcendance divine en une redoutable divinité », ce qui revient à privilégier la soumission à Dieu plutôt que la communion avec Lui.

    L’examen du processus ayant conduit à la confusion entre islam et arabité permet de montrer la différence avec le christianisme dans le rapport à la culture.

    Pour chacun des thèmes traités, Younès présente les regards portés par de nombreux auteurs chrétiens de toutes les époques, cultures et tendances, y compris les plus critiques, mais aussi les écrits d’intellectuels musulmans insatisfaits de ce que leur transmet la tradition.

    A travers leurs travaux, il décèle des ébauches de « via media » qu’il définit ainsi :

    « Au fond, la voie médiane cherche à sortir d’une alternative qu’elle considère fausse et néfaste : l’exclusivisme qui rejette l’autre, conduisant très souvent au mépris, et le relativisme qui nivelle les différences, ne rendant plus compte des singularités ».

    Enfin, scrutant les aléas et équivoques du dialogue islamo-chrétien, l’auteur estime que son efficacité repose sur un nouvel équilibre associant « l’enrichissement mutuel » avec « une approche critique et exigeante ».

    Telles sont, selon lui, les conditions de sa fécondité.

    Annie Laurent

    (Article paru dans La Nef, n° 339 – Septembre 2021)

  • Journées du patrimoine : le porche du mystère, par Aymeric Pourbaix.

    Porche sud de la cathédrale de Coutances.

    © Giogo / CC by-sa

    À l’heure où sévit la «  culture  » de l’effacement des symboles de la civilisation dans les esprits de nos élites, il est instructif, et réconfortant, de voir chaque année les Français se presser aux portes des monuments civils et religieux, à l’occasion des Journées du patrimoine. 

    10.jpgComme une sorte de plébiscite avec les pieds, chez des Français jamais lassés de redécouvrir les richesses de leur histoire… Mais aussi comme une illustration concrète d’un terreau, encore riche de plus de 50 % de nos concitoyens qui se disent catholiques, au moins du point de vue culturel. À l’instar, semble-t-il, d’un Jean-Paul Belmondo…

    Encore faut-il que ce ne soit pas uniquement pour l’attrait des belles pierres, mais que celles-ci soient «  habitées  », c’est-à-dire des églises ouvertes et accueillantes, et aussi, au sens figuré, animées par un mystère qui nous dépasse. Avec son sens de la formule, Gustave Thibon exhortait à «  dénuder la soif  » de ce mystère, pour en «  montrer la source  ». Autrement dit, à conduire ce désir d’enracinement du naturel au surnaturel, «  dans le Christ  », selon le mot de saint Paul.

    Dès lors, l’Église a l’immense responsabilité de faire découvrir à nos contemporains cette soif qui les anime, parfois inconsciemment, et elle possède pour cela une science bimillénaire : sa liturgie, qui est comme une «  mise en musique  » précise, d’une richesse poétique et spirituelle inégalée, à travers les sacrements, la prière des Heures, les bénédictions, etc. Tout ce qui permet à l’homme de se rapprocher de Dieu, et à Dieu de renouer son Alliance en partie rompue par l’homme après le péché originel.

    Car en définitive, cela seul peut parler au cœur de l’homme du XXIe siècle, qui n’en finit pas de se déclarer coupable et qui ne trouve nulle part dans la société matérialiste de quoi étancher sa soif d’absolu. Sauf que pour renverser la vapeur, il faudrait un miracle, remarquait déjà Mgr Georges Chevrot en 1942. La bonne nouvelle est que ce miracle existe, il est même à notre portée, soulignait le curé de Saint-François-Xavier à Paris : c’est la messe, qui oppose au règne du péché celui de Dieu, par l’actualisation du sacrifice de la croix. Ainsi, «  seul Dieu peut briser les forces du mal  » et nous donner la vraie paix.

    La liturgie : un antidote

    Car il y a quelque chose de «  cosmique  » dans la liturgie, affirment les spécialistes, qui englobe toutes nos réalités humaines, y compris la Création, et qui réconcilie la nature blessée avec Dieu en l’élevant au-dessus d’elle-même, jusqu’au porche du mystère divin, que nous connaîtrons en pleine lumière après notre mort.

    La liturgie constitue ainsi un antidote à l’activisme, au règne de l’immédiat, à la laideur, l’individualisme, l’angoisse, le désespoir… Tous les maux modernes se trouvent guéris par la beauté et la contemplation de ce mystère, à condition de ne pas vouloir l’adapter sans cesse au goût du jour… Comme le disait Simone Weil, marquée par les totalitarismes du XXe siècle, mais restée au bord de la foi, «  la quantité de mal qui est en nous ne peut être diminuée que par le regard posé sur une chose parfaitement pure… » 

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Campagne d’affichage sur la laïcité : une bouillie conceptuelle qui n’a aucun sens, par Jean-Frédéric Poisson.

    « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. ». Cette parole chrétienne instaure une différentiation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel à partir de laquelle a été conçue la séparation des Églises et de l’État. Cette manière de voir la est celle qui a prévalu avec les différentes religions au cours de l’Histoire de notre pays. 

    5.jpgLa loi de 1905 en est l’aboutissement chèrement payé : il s’agissait d’empêcher le fait religieux d’influencer les décisions de l’État et de garantir l’impartialité de l’État à l’égard des confessions. Ainsi, cette notion n’a jamais concerné autre chose que la religion. La pratique culturelle, l’appartenance ethnique ou les opinions personnelles n’en ont jamais fait partie. Même quand la République s’ingéniait à gommer les différences culturelles régionales, il n’était pas question de laïcité.

    Pourtant, la a été détournée de son sens initial à force d’être rabâchée pour désigner une forme d’uniformisation des citoyens dépouillés de leurs « attaches prérépublicaines[1] ». Lancée par le ministère de l’Éducation nationale, de la et des Sports, la campagne nationale de communication qui a cours, en septembre, pour promouvoir la laïcité à l’école en est encore la preuve flagrante : les visuels présentés associent indifféremment la couleur de peau des individus, leurs convictions ou leur culture avec la notion de laïcité. L’une des affiches montre, par exemple, une enfant blanche et un enfant noir fraterniser avec le sous-titre : « Permettre à Eva et Kellijah d’être inséparables tout en étant différents. C’est ça, la laïcité. » Or, non. La laïcité n’a jamais consisté à vouloir fondre les conditionnements culturels, spirituels et ethniques des enfants dans le moule républicain. Le site du gouvernement revendique, d’ailleurs, cet élargissement de la notion de laïcité, censée permettre de « vivre libres, égaux et unis » quelles que soient nos « convictions ». Bien sûr, Liberté, Égalité et Fraternité sont les valeurs de la République. Mais elles ne concernent pas directement la séparation des Églises et de l’État. Une seule affiche fait référence à la religion et évite les associations douteuses : celle qui prône l’idée de donner le même enseignement à des élèves quelles que soient leurs croyances.

    L’extension de la notion de laïcité au-delà de la sphère religieuse doit nous interroger. Elle est concomitante avec l’arrivée de l’ en Europe, et ce n’est sûrement pas un hasard : l’État semble désemparé depuis longtemps. Face à un phénomène polymorphe qui est à la fois une religion et un système politico-juridique, les différents gouvernements ont tenté d’appliquer la même distinction qu’avec les autres religions sans remarquer à quel point il était inconcevable d’imposer cette séparation à cette religion si particulière. Inconcevable, parce que l’islam refuse depuis le Xe siècle toute remise en question du Coran, rendant leur livre sacré figé dans le temps sans adaptation aux sociétés dans lesquelles il s’implante. Constatant cette particularité de l’islam, sans savoir comment endiguer son impact, nos gouvernants ont essayé d’élargir la laïcité dans de multiples domaines, quitte à impacter les autres religions, victimes collatérales d’une préoccupation qui ne les concernait pas.

    La manière dont notre pays conçoit traditionnellement le rapport entre les religions et l’État est l’une des clés qui doit nous permettre de lutter contre les excès de l’islam. Quand les musulmans ou tous autres croyants ne la reconnaissent pas, cette règle doit leur être rappelée. Mais il est nécessaire que l’État se borne aux limites que la Constitution donne à la laïcité et qu’il remette en valeur les spécificités de notre civilisation. C’est la raison pour laquelle je milite depuis de nombreuses années pour l’introduction des dans la Constitution.

     

    [1]Vincent Peillon, La Révolution française n’est pas terminée, Le Seuil, 2008.

     

    Jean-Frédéric Poisson

    Président de VIA | la voie du peuple, candidat à l'élection présidentielle de 2022
     
  • Les défis de la charité, par Gérard Leclerc.

    Rencontre entre le Pape François et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au Musée des Beaux-Arts de Budapest.

    © Twitter

    Suivre la messe, dimanche sur la place des Héros à Budapest, c’était la chance de communier à la grâce du Congrès eucharistique. Alors que nous sommes en pleine querelle liturgique suite au récent motu proprio, il ne pouvait y avoir – du moins à mon sens – de contestation à l’égard de cette célébration dont la beauté, dans l’unanimité des participants, allait droit au cœur. 

    gerard leclerc.jpgIl est vrai que pour les tenants de «  la tradition  », il y avait l’évidence d’une pleine adéquation du latin à l’expression d’une foi universelle. À voir comment toute cette assemblée participait de façon spontanée, on se persuadait qu’il y avait bien des vertus dans une certaine continuité, même si elle ne s’oppose pas à une nouveauté créatrice.

    Une querelle politique ?

    Il y avait, bien sûr, la tentation, pas complètement illégitime, de saisir dans la parole papale de quoi alimenter une querelle politique, celle qui oppose François au Premier ministre Viktor Orban. Mais on aurait eu tort d’interpréter l’homélie du pape en termes purement séculiers. S’il y a une évidente traduction temporelle du message évangélique, une différence chrétienne, c’est qu’il y a préalablement l’expérience de ce que les théologiens appellent la kénose à la suite des Pères de l’Église, autrement dit le scandale de la Croix : «  Comme le Christ qui se propose seulement avec amour est différent des messies puissants et vainqueurs, adulés par le monde ! Jésus nous secoue, il ne se contente pas de déclaration de foi, il nous demande de purifier notre religiosité devant sa Croix.  »

    Avant toute interprétation en termes idéologiques, il y a la méditation sur la leçon que nous adresse le Christ : «  Il y a une différence cruciale entre le vrai Dieu et le dieu de notre “moi”. Combien Celui qui règne en silence sur la Croix est loin du faux dieu que nous voudrions voir régner par la force et réduire nos ennemis au silence ! »

    De l’homélie prononcée en cette circonstance exceptionnelle d’un congrès eucharistique à la rencontre du pape avec le Premier ministre Orban, on ne peut sous-estimer la distance. Ce serait oublier la grande leçon pascalienne sur la différence des ordres. Non sans doute leur hétérogénéité, car si l’ordre de la charité était totalement impuissant à intervenir dans l’ordre politique, il s’exposerait à une sorte de vanité condescendante. Mais en revanche, il est bien vrai que l’ordre temporel exige de passer par des médiations incontournables.

    Les défaillances des institutions

    Comment ne pas songer à ce propos au Père Olivier Maire, ce religieux assassiné à Saint-Laurent-sur-Sèvre, et dont le sacrifice relève entièrement de l’ordre de la charité. C’est son dévouement, sa disponibilité totale, qui l’ont amené à recevoir celui qui devait devenir son assassin. Mais en même temps, on est contraint de reconnaître que cette générosité a été prise en otage par un dispositif juridique et médical défaillant. Une société ne peut reposer sur la seule prévenance caritative, elle a besoin d’institutions solides, aptes à prendre en charge les défaillances et les dispositions criminelles du corps social. Que le partage des tâches ne soit pas toujours facile à reconnaître, c’est une évidence que pourrait aussi illustrer à sa façon le face-à-face du pape François et de Viktor Orban.

    La Hongrie chrétienne

    Le Premier ministre : «  J’ai demandé au pape François de ne pas laisser la Hongrie chrétienne périr.  » Dans cette Europe centrale, la menace de subversion par l’islam relève de l’Histoire. Les circonstances ont changé, mais les hantises demeurent, d’autant qu’elles sont renforcées par des mouvements de population nullement anodins. Comment trouver la juste mesure entre la protection nécessaire et le souci de la misère du monde ?

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : SOS Éducation, le Collectif Némesis / La Cocarde étudiante /Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches / Défendons notre Patrimoine...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Vendredi 24 Septembre à 18h45, l'Action Française Lyon vous convie à sa Permanence Intergénérationnelle.

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    Vendredi 24 Septembre, à 19h, l'Action Française Paris vous convie à son Cercle Charles Maurras pour une conférence dont le thème sera introduction à la politique animée par Antoine Charreau.

    10 rue Croix-des-Petits-Champs 75001 Paris

    Métro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre

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    Vendredi 24 Septembre à 20h, l'Action Française Vannes vous convie à sa Réunion de Rentrée.
    Elle est déjà mobilisée depuis fin Août contre le Passe Sanitaire.
    Venez nombreux pour nous découvrir, invitez toutes les bonnes volontés autour de vous !
    Lieu et détails en MP
    "A l'Action Française, une seule place libre... la tienne" !

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    Ile de France : Cercle d'Aumale

     

     

    Samedi 25 Septembre à 18h, l'Action Française Bordeaux vous convie à sa Réunion de Rentrée.

    Au programme : bilan de l'année militante passée, projets, stands, conférence, banquet, sports, camaraderie,... !
    Nous vous attendons nombreux pour lancer comme il se doit cette nouvelle année de militantisme.
    Plus d'informations en message privé !

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    Demandez le programme de notre réunion de rentrée !
    Pour vous inscrire contactez-nous par message privé.

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    Samedi 25 Septembre à 19h, l'Action Française Metz/Nancy vous convie à sa Réunion de Rentrée pour les militants, sympathisants et curieux.

    Plus d'informations en message.

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    Samedi 02 Octobre à 10h, l'Action Française Clermont-Ferrand vous convie à sa Réunion de Rentrée Militante.
    À toi jeune Clermontois qui attend le bon moment pour t'engager politiquement.
    À toi jeune Clermontois qui est à la recherche d'une formation militante et intellectuelle de qualité. Rejoins-nous !
    Camaraderie, sport, conférences, un monde est à ta portée.
    Allier défense de la nation et épanouissement personnel !
    Plus d'informations en MP.

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    Samedi 02 Octobre à 18h30, l'Action Française Le Mans organise sa Réunion de Rentrée.
    Que tu sois militant, sympathisant ou simple curieux, contactes nous pour nous rencontrer et pour venir découvrir nos idées !
    Tu pourras venir prendre connaissance des projets militants prévus pour cette année 2021/2022 tout en passant un bon moment de convivialité !

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    Samedi 02 Octobre à 19h30, l'Action Française Strasbourg organise sa Réunion de Rentrée.

    Une nouvelle année militante s'annonce et c'est pour cela que nous vous donnons rendez-vous.

    Au programme:
    - Conférence par Jean-Luc Schaffhauser sur la souveraineté divine et la démocratie
    - Présentation des différentes activités de la section
    - Verre de l'amitié, dîner et camaraderie
    N'attends plus, rejoins-nous !
    Plus de renseignements par message privé.

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    Samedi 23 Octobre à 16h00, l'Action Française Bourgogne fait sa Réunion de Rentrée à Chalon-sur-Saône.

    Au programme :
    - Stands
    - Conférence
    - Camaraderie
    Venez pour nous rejoindre, adhérer ou simplement prendre contact !
    Plus d’informations en MP !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

  • Du ralliement à la République, au ralliement au monde, par Hilaire de Crémiers.

    De Léon XIII à François, le cœur du problème est là, jamais abordé.

    Le pape Léon XIII en février 1892 décida, en publiant l’encyclique Au milieu des sollicitudes écrite en français et pour les Français, d’exhorter les catholiques de France à abandonner des querelles politiques jugées périmées, vaines et par nature diviseuses sur la question du régime et sur la forme du gouvernement.

    hilaire de crémiers.jpgSelon le texte pontifical longuement mûri et habilement préparé depuis des années, notamment par le fameux toast d’Alger du cardinal Lavigerie, il fallait privilégier l’union de tous sans esprit de retour pour favoriser l’émergence d’une force politique qui s’installerait résolument dans le cadre des institutions existantes de la République que l’Église ne saurait doctrinalement condamner puisqu’elles constituaient l’ordre établi. Cette union souhaitée et attendue porterait le projet social de la paix civique, de la réconciliation nationale, de la concorde des cœurs grâce à un programme législatif ordonné au bien commun, non plus conçu dans une ambiance de guerre civile et de lutte anticléricale. Tel était le sens général de l’encyclique qui devait être reçu comme une consigne pour ainsi dire obligatoire.

    Cette façon nouvelle d’envisager la politique s’appuierait en conséquence sur la large majorité des croyants et des honnêtes gens. Elle ne pourrait que l’emporter. Quant aux partis républicains, ils perdraient par le fait même leur raison de refuser à l’Église de donner ses conseils et aux catholiques de parvenir aux affaires.

    Le calcul, en effet, était simple. La France de l’époque, essentiellement rurale et provinciale, était catholique à plus de 95 % : baptême, communion, mariage, enterrement. L’anticléricalisme agressif et obsessionnel était minoritaire, même s’il s’était répandu, lors de la Commune particulièrement, dans les couches populaires livrées à elles-mêmes ; il se concentrait en des cercles politiques restreints dont le but était en réalité la conquête du pouvoir. Conquête de tout le pouvoir et de tous les pouvoirs encore nombreux et diversifiés dans les provinces, par l’élimination systématique des adversaires cléricaux, monarchistes, conservateurs, catholiques sociaux, ou modérés en manque d’objectifs et de chefs.

    Il suffisait donc de se placer sur le même terrain et l’affaire, en quelque sorte, était mathématiquement gagnée. La France était une République parlementaire. L’évolution des institutions après 1875 et 1877 permettait d’envisager, a contrario de ce qui se passait, un choix démocratique favorable à un programme commun de bon sens que la seule évidence du bien imposerait dans les consciences des citoyens et, en conséquence, dans les résultats des votations. L’enchaînement des « donc » donnait au raisonnement de ceux qui prenaient parti pour un tel ralliement, l’allure d’une logique inaltérable.

    Les deux chambres dans un tel cas de figure majoritairement composées d’honnêtes gens puisqu’élus eux-mêmes par des honnêtes gens, ne produiraient que des « bonnes » lois ; et les gouvernements issus de telles majorités parlementaires veilleraient à imprimer une « bonne » direction à la politique. La France était encore sous le concordat de 1801. Elle reprendrait sa politique traditionnelle d’entente avec le Saint-Siège et de soutien de la papauté, illustrée encore sous la IIe République et même sous Napoléon III, quoique de façon beaucoup plus contradictoire et aléatoire en raison des principes qui déterminaient la politique extérieure de l’Empereur.

    Léon XIII caressait même l’idée, comme l’a montré le professeur Roberto de Mattei dans son étude Le ralliement de Léon XIII, L’échec d’un projet pastoral (Les éditions du Cerf, 2016), de recouvrer les états pontificaux – au moins en partie – et d’assurer ainsi son pouvoir temporel auquel il ne renonçait pas. Dans une Europe dont la quasi-totalité des États était monarchiques – et presque tous, sinon tous, sous influence maçonnique –, Léon XIII imaginait une République française chrétienne qui serait la fille chérie du Saint-Siège dans la suite historique et mystique d’une France fille aînée de l’Église. En raison du renouveau catholique du XIXe siècle, la France était alors la grande pourvoyeuse de missionnaires à travers le monde. Elle rayonnait.

    Une manœuvre désastreuse

    D’origine libérale incontestable, mais expert en sciences ecclésiastiques et théologiques, restaurateur d’un thomisme universitaire de bon aloi en promouvant l’Aquinate au rang de docteur commun de l’Église, pape d’une doctrine parfaitement exacte tant de foi que de morale – que dirait-il aujourd’hui ? –, de plus homme de culture et latiniste distingué, écrivant lui-même ses encycliques d’un style précis et recherché à la Sénèque, il pensait – à l’inverse de son prédécesseur Pie IX, le pape du Syllabus – que l’Église n’avait rien à perdre à s’ouvrir aux temps modernes, y compris dans sa réflexion sur les institutions à propos desquelles il avait longuement disserté, tant sur la question sociale que sur les questions relatives à l’autorité, à la liberté et, d’une manière générale, au pouvoir. Il assumait cette puissante synthèse avec jubilation – cela se sent dans ses écrits et ses bons mots ; il était un homme d’esprit. Tout en poursuivant sa politique, il dénonçait la maçonnerie, prônait le rosaire et le culte du Sacré-Cœur.

    Il s’entourait d’hommes à sa dévotion. Son secrétaire d’État, le cardinal Rampolla, était dans sa mouvance et mettait son habileté diplomatique au service de son idée politique. De même Léon XIII écartait tout ce qui pouvait faire obstacle à sa conception. Le cardinal Pitra, bénédictin français renommé pour sa science et son érudition, avant même le ralliement de 1892, pour avoir émis des doutes sur la politique pontificale, subira la vindicte papale et devra se démettre de son chapeau. L’infaillibilité pontificale définie solennellement par Pie IX pour garantir le magistère spirituel du pontife romain, sortait des limites précises du dogme, tant dans la forme qui requérait un enseignement ex-cathedra, que dans le fond qui ne pouvait concerner que la foi et les mœurs.

    Un zèle imprudent doublé d’une passion politique inavouée fit de l’obéissance aux consignes pontificales une affaire de foi et de morale, ce que bien évidemment elles n’étaient pas. La religion était mise au service d’une politique, dans un confusionnisme qui n’était pas sans rappeler certains élans révolutionnaires de 1848 et les élucubrations prophétiques d’un Félicité de Lamennais. Alors apparurent les abbés démocrates qui, au nom de l’évangile, se mirent à vaticiner sur l’avenir d’une nouvelle société dont la perfection démocratique serait l’achèvement de la révélation chrétienne. Le salut était inversé.

    L’histoire pourrait être poursuivie, instructive plus qu’aucune autre. En bref, cette politique fut un échec total. Le catholicisme fut divisé plus que jamais. Les « ralliés » furent obligés d’entrer dans le jeu incessant des concessions républicaines. La coalition des honnêtes gens ne se forma jamais. Les élections furent toutes perdues dans leur ensemble. Les radicaux s’emparèrent peu à peu de la totalité de la République. L’Église fut persécutée, les congrégations chassées, l’enseignement fut pris en main par l’État républicain, les lois furent votées toujours dans le même esprit de destruction systématique des traditions nationales et chrétiennes. La démocratie chrétienne avait fonctionné en faveur de la démocratie – ou de ce qu’on mettait sous ce nom –, et non de l’œuvre divine de Jésus-Christ. En 1905, la rupture du concordat par la loi de Séparation, doublée de toutes les humiliations légales qui l’accompagnèrent, dont celle des Inventaires, fut l’aboutissement concret de cette politique. Le rêve de Léon XIII d’une république chrétienne à sa dévotion s’achevait dans une laïcisation générale de la société. Laïcité républicaine à laquelle l’Église de France après un siècle de combats et d’hésitations a fini par se rallier logiquement, en l’élevant au rang de principe cardinal de sa doctrine existentielle. La cause première et finale de son existence n’étant plus le Verbe incarné à qui appartient toute souveraineté, selon la parole de l’Apôtre, elle se contente d’être une concession de l’État républicain qui la tolère dans les limites de la vie privée. Et à la condition qu’elle soit sage et républicaine. Le président Macron aux Bernardins, il y a deux ans, a rappelé fermement cette doctrine à l’énoncé de laquelle les évêques de France n’ont pu qu’opiner.

    Une erreur magistrale

    Il y a une logique dans cette histoire dont Léon XIII se croyait affranchi par la supériorité de son esprit et de sa vision. La République n’était pas une simple forme de gouvernement. Elle s’érigeait elle-même depuis l’origine en Absolu, comme en font foi les discours des conventionnels. Il n’y a pas de place pour deux Absolus. En ralliant la République, l’Église institutionnelle ralliait une religion, et cette religion est par constitution exclusive : elle ne connaît que sa propre règle qu’elle décrète, de plus, universelle. Le compromis ne suffit pas, la soumission est exigée. Faut-il rappeler les paroles d’un Clemenceau ou d’un Viviani ? Aujourd’hui, ce qui pourrait s’appeler l’islam républicain – car au fond qu’est-ce d’autre que ce corpus doctrinal pseudo-révélé par les Grands Ancêtres ? – a réussi à réduire le catholicisme à la portion congrue de la dhimmitude, et il s’en flatte. Cependant il aura fort à faire dans les années qui viennent avec le Coran des islamistes ; il vient ainsi dans l’histoire des heures de vérité qui font éclater tous les sophismes. Coran républicain contre Coran islamiste, qui va gagner ?

    Lorsque Léon XIII meurt en 1903, la crise si manifeste en France s’est étendue au monde entier. L’Église est ravagée par deux idées qui tentent de la dominer : le ralliement au siècle oblige à repenser la religion dans son ensemble selon les critères de la modernité, philosophiques et scientifiques, en fait rationalistes, c’est ce qu’on appelle « le modernisme » ; le même ralliement pousse l’Église à épouser les forces sociales et politiques en gestation dans le monde pour animer de son esprit l’avènement d’une humanité nouvelle, c’est ce qu’on appelle « le progressisme ». L’Église du XXIe siècle n’a pas résolu la crise doctrinale et pastorale ouverte au début du XXe siècle par cette double tentation, plus prégnante de nos jours que jamais.

    Pie X, avec la fermeté de sa foi, dénonça ce péril mortel. Il fulmina avec toute l’autorité du Magistère contre l’une et l’autre hérésie, la première dans son encyclique Pascendi en 1907, la seconde dans la lettre pontificale Notre charge apostolique, écrite en français, en 1910, qui condamnait ceux qui osaient « faire entre l’évangile et la Révolution des rapprochements blasphématoires. » La foi – et donc la charité – l’emportait sur les stratégies politiques !

    Avec Pie XI, après la Grande Guerre, la même ambiguïté que sous Léon XIII régna au Vatican. Le pape publiait encyclique sur encyclique où il exposait longuement la doctrine de l’Église, y compris sur la royauté du Christ, et, en même temps, il traitait avec les puissances séculières, avec la République française dès 1922, avec le Mexique persécuteur des Cristeros, avec Mussolini, avec Hitler, en sous-main avec l’Union soviétique ; il aurait dit qu’il était prêt à traiter avec le diable… évidemment pour le bien de l’Église !

    En France où il prétendait reprendre la main en politique avec son Action catholique, il fut amené à condamner l’Action française, le journal et le mouvement de ce nom, au motif que le chef et le maître en était Charles Maurras qui n’avait pas la foi. Cette affaire politique constitue paradoxalement un chapitre essentiel de l’histoire contemporaine. Curieux, n’est-ce pas ? Comme l’a démontré définitivement Philippe Prévost dans son étude sur La condamnation de l’Action française, cette décision qui cassait le mouvement royaliste en plein essor, n’était que d’ordre politique. Les conséquences en furent incalculables comme celles du ralliement ; ce fut en fait un second ralliement où l’autorité pontificale, invoquée à tort et à travers et parée des vertus de l’infaillibilité qu’elle ne saurait revêtir en un tel domaine, servait de prétexte pour justifier une politique, pratiquement celle qui mena une décennie plus tard à la Deuxième Guerre mondiale et, pour la France, au désastre de 1940. Le plus grossier des sophismes consistait à accuser l’Action française de se servir de la religion pour renforcer sa politique, au moment précis où, en fait, sa condamnation religieuse entrait à l’évidence dans une stratégie politique. Le voleur crie au vol. L’honneur de Maurras fut, en revendiquant l’autonomie de la politique, de sauver ainsi l’indépendance de la religion. Un jour, ce sera dit et démontré !

    Alors, comme précédemment, le modernisme et le progressisme refleurirent de plus belle, entraînant des changements radicaux dans le clergé, avec sanction à l’appui. Le cardinal Billot, le théologien de Pie X, dut remettre son chapeau de cardinal. « Hora et potestas tenebrarum », murmura-t-il en sortant de l’audience pontificale.

    Pie XII releva la condamnation de l’Action française dès son élection en 1939. Il essaya de reprendre la tradition de Pie X qu’il éleva sur les autels. Mais le ver était dans le fruit.

    Lorsque le concile Vatican II fut convoqué en 1962 par Jean XXIII, la question se posa immédiatement de savoir s’il s’agissait d’un concile doctrinal dans la suite de Vatican I centré sur la foi de l’Église face aux erreurs modernes, marxisme et libéralisme entre autres, ou d’un concile pastoral d’ouverture au monde. Et immédiatement la réponse préparée d’avance par un groupe de connivence fut la révolution pastorale. « C’est notre révolution d’octobre », disait le dominicain Congar, expert au Concile.

    Le combat de la foi

    Quoiqu’on pense par ailleurs des textes du concile dont les formulations verbeuses et indéfiniment redondantes ne relèvent en rien, absolument rien, des formules dogmatiques, toujours précises et brèves, qui concluaient les conciles que l’Église a retenus – pas tous ! – pour l’explicitation de sa foi et qui définissent à la lumière de la Tradition et de l’écriture, la vérité révélée, sachant que c’est Dieu qui révèle et qui est l’objet même de la révélation, et non le monde, il apparaît de toute façon abusif d’en faire le fondement de la doctrine ecclésiale. Et, pire encore, de prétendre l’établir comme une révélation « nouvelle » qui fonderait une « nouvelle » Église chargée d’annoncer cette « nouvelle » foi. Il est des phrases conciliaires qui font frémir par leur impudence. Toujours la même ambiguïté. Ce qu’on appelle l’esprit du concile fit le reste. 60 ans après les résultats sont là. Un désastre sans précédent. Le ralliement à la République est devenu un ralliement au monde dans le même esprit de stratégie politique : se faire accepter ! Il ne s’agit pas de juger des hommes qui peuvent être admirables de dévouement ; il n’est question que de doctrine dont la perversité se traduit dans la dégradation de la foi et de la morale. On sait à quel point aujourd’hui le problème de l’Église est là et nulle part ailleurs.

    Deux papes, Jean-Paul II et Benoît XVI – mais déjà avant eux Paul VI dans la deuxième partie de son pontificat –, ont essayé de réinscrire l’après-concile dans la continuité de la tradition magistérielle. « L’herméneutique de la continuité », disait Benoît XVI dont l’intelligence lumineuse avait esquissé tant pour l’Église que pour les peuples un chemin de foi véritable. Il ne fut pas suivi. Un Vatican trop pourri, une lâcheté trop générale. Tout ce que l’on sait ne peut que soulever un immense dégoût.

    Et voilà que F

  • La contagion des idées d’Éric Zemmour : Raphaël Glucksmann se « zemmourise »-t-il ?, par Isabelle Marchandier.

    Les idées de Zemmour s’apparentent à une tache d’huile qui s’étend sur les rivages d’idées proches des siennes mais aussi opposées aux siennes. À tel point que certains intellos issus des rangs de la gauche progressiste sont en passe de se « zemmouriser ».

    4.jpegC’est un peu ce qui est arrivé à Raphaël Glucksmann, au micro de Jean-Jacques Bourdin, pas plus tard que jeudi 23 septembre.

    Sans surprise, le député européen est interrogé sur le « phénomène/moment Zemmour » qui sature l’espace médiatique depuis la rentrée. Pas question de botter en touche sur le front de l’indifférence, comme l’a fait, au même moment, l’un des VRP de la Macronie, le délégué général d’En Marche ! Stanislas Guerini, invité à la matinale de Sud Radio, qui a refusé de s’exprimer sur la polémique autour de la une de Paris Match sur Zemmour photographié dans l’eau collé serré près de sa conseillère. Pas question, non plus, de discréditer le polémiste en décrétant que les sujets tels que l’immigration, la question identitaire et civilisationnelle de la France qu’il place au cœur du débat sont de purs fantasmes. Raphaël Glucksmann affronte la question et livre une analyse qui prend des airs de confession.

    Comme tout bon philosophe, Glucksmann pratique l’étonnement pour faire table rase de ses préjugés et avoue sans ambages son erreur : « Il est l’opposé de ce que je pensais », déclare-t-il, avant de poursuivre en reconnaissant l’authenticité de l’engagement du polémiste. « Il a la flamme, il a la foi, quelque chose que les autres ont perdu », reconnaît-il, le jour où un sondage révèle la crise de foi des Français. Glucksmann fait presque l’éloge d’un Zemmour qui, grâce à son « parler vrai », se distingue du jargons techno, téléguidé, hors-sol débité mécaniquement à longueur de discours par des professionnels de la politique. Zemmour emporte l’adhésion et imprègne les consciences par la force de ses convictions. Et pour Glucksmann, cette force réside dans le récit national qu’il propose aux Français. Et là, le journaliste du Figaro a un boulevard. Car « c’est le vide qui lui fait face et qui lui fait place », constate Raphaël Glucksmann, avant de lâcher : « C’est à cause de nous » si Zemmour prospère. Par ce « nous », il désigne les élites politico-médiatiques qui sont incapables, d’après lui, de « projeter notre pays dans une histoire qui donne sens » et de proposer « un projet qui mobilise », « une aventure collective qui nous dépasse ». Les conservateurs antimondialistes dans l’âme boivent du petit lait en entendant ce mea culpa prononcé par celui qui déclarait, en 2018, de « se sentir plus chez lui à New York ou à Berlin qu’en Picardie ». Ce n’est plus le même son de cloche, aujourd’hui.

    Raphaël Glucksmann serait-il prêt à admettre qu’un pays n’est pas un territoire sans âme, désincarné, sans identité ? En tout cas, il ose le mot « identité », qui n’est plus si malodorant, et reconnaît l’existence d’une «  identitaire » qu’il explique par le « renoncement » des élites à préserver notre souveraineté, notre industrie, notre autonomie. Zemmour, sors de ce corps !

    De manière indirecte, doit-on comprendre que Raphaël Glucksmann confesse l’erreur stratégique d’une gauche qui s’est laissée berner par le miroir aux alouettes de la mondialisation sans frontière et transnationale ? En tout cas, celui qui faisait partie du camp des thuriféraires de la mondialisation heureuse a tourné casaque. De mondialiste, Glucksmann est devenu souverainiste et ne supporte plus de voir notre pays traité en vassal des grandes puissances.

    Force est de constater qu’Éric Zemmour accentuerait le revirement idéologique des citoyens du monde qui, avant le Covid, associaient allégrement souveraineté et repli identitaire. Décidément, on aurait tous quelque chose en nous de Zemmour !

    Toutefois, ne nous emballons pas trop vite. Derrière les mots, il y a le sens que l’on met. Si Raphaël Glucksmann parle le même langage que les conservateurs souverainistes, ce n’est pas pour le même projet commun. Le « contre-récit » qu’il appelle de ses vœux pour combler le vide et combattre Éric Zemmour sur l’échiquier de la bataille culturelle est moins historique qu’écologique. Reste à savoir comment mère Gaïa, qui appartient à tous, peut calmer la détresse identitaire et générer un sentiment d’appartenance à une seule et même nation. La maïeutique « zemmourienne » a encore du chemin à faire…

     

    Isabelle Marchandier

    Journaliste.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Contre l’invasion migratoire, le retour des frontières et des barbelés ?, par Nicolas Gauthier.

    Avec les Danois, c’est Noël avant l’heure, sachant que les Lituaniens viennent de trouver sous le sapin de quoi construire un mur de barbelés de quinze kilomètres de long, petit cadeau venu de Copenhague… 

    5.jpgComparé au mur de 500 kilomètres que Vilnius, sa capitale, est en train d’ériger pour protéger ce petit État balte de l’immigration venue de Biélorussie, c’est modeste. Mais ces barbelés ne sont pas non plus tout à fait comme les autres, nous dit Le Monde : « Ce ne sont pas des fils classiques, mais un modèle spécial, en accordéon, couvert de lames similaires à celles d’un rasoir, pouvant causer des blessures mortelles ». Bref, on n’arrête pas le progrès, n’en déplaise aux professionnels du progressisme.

    Paradoxalement, le n’est pas dirigé par un vieux mâle blanc, hétérosexuel et passablement énervé, mais par la très sociale-démocrate Mette Frederiksen, première ministresse de son état, en grande partie élue sur le thème « zéro demandeur d’asile ». Là où tout se complique, c’est quand Mattias Tesfaye, son ministre de l’Intégration et de l’Immigration, lui-même enfant de réfugié éthiopien, est venu rencontrer son homologue lituanienne, Agne Bilotaite, ministre de l’Intérieur, histoire de vérifier la bonne tenue du dispositif frontalier en question.

    De quoi donner des vertiges à la gauche humaniste, surtout quand on sait que les mêmes murs de barbelés ont aussi été érigés en 2015, par le très peu fréquentable président hongrois, Viktor Orbàn, à la grande fureur des autorités européennes. Pourtant, et ce toujours à en croire le même quotidien vespéral, « Six ans plus tard, Mattias Tesfaye a estimé que les critiques contre Budapest n’étaient “pas correctes” et que, “face à “l’immigration incontrôlée”, la clôture était “une solution de bon sens”. »

    Tel qu’il se doit, les organisations « humanitaires » font feu de tout bois, Amnesty International au premier chef, évoquant « un déni de réalité face à la migratoire actuelle ». Nonobstant, il est toujours possible de leur retourner le compliment, ces ONG ne se rendant pas forcément compte des bouleversements civilisationnels qu’impliquent de tels transferts massifs de population.

    Et c’est précisément là que ces organisations aux financements des plus flous, pratiquant un sans-frontiérisme sans nuances et un écologisme à front de chèvre, en finissent, elles-aussi, à sombrer dans un « déni de réalité » des plus patents. Car à les en croire, les frontières seraient ennemies de la paix, alors que c’est justement l’absence de frontières mal définies qui est souvent cause des guerres…

    En effet, et ce de tous temps, les conflits ouverts, entre armées officielles, ou dans leur version asymétrique à vocation terroriste, ont toujours été le fait de frontières contestées. D’où la guerre larvée entre Inde et relevant de ce Cachemire, zone frontalière au découpage approximatif. Idem pour les affrontements incessants de l’ noire, issue des dingueries de géomètres coloniaux ayant redessiné ce continent à l’équerre et au compas, sans comprendre que, ce faisant, ils séparaient des peuples persistant à vouloir vivre ensemble, tout en obligeant d’autres à coexister avec ceux dont ils ne souhaitaient pas partager le quotidien.

    Voilà qui vaut encore pour les deux Irlande, Israël et la Palestine, les embrouilles territoriales n’en finissant plus de diviser et Algérie, sans négliger les douloureuses questions de la Crimée ou du Kosovo. Et Régis Debray, dans son remarquable essai, Éloge des frontières, de noter : « Une idée bête enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières. » Il faut vraiment être nigaud pour réfuter une telle évidence. Les écologistes sont pourtant les mieux placés pour le savoir, ayant tout fait, il y aura bientôt vingt ans, pour empêcher la construction de l’A28, coupable de menacer les “frontières” des scarabées pique-prune. Aux yeux de certains, à la fois déconnectés de la nature et de l’humanité, les hommes devraient donc avoir moins de droits que les insectes ? Il n’est pas idiot de se poser la question.

     

    Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain
  • Sur le blog ami du Courrier Royal : le Collier de l'Ordre du Saint-Esprit de Monseigneur le Comte de Paris.

    Voici le collier de l’Ordre du Saint-Esprit ayant été remis au futur Roi Louis-Philippe (alors Duc de Chartres), par le Roi Louis XVI en 1788 et que porta le même Louis-Philippe, alors Duc d’Orléans, lors du sacre de Charles X. Transmis à l’aîné des descendants de Louis-Philippe, il fut la propriété de Monseigneur le Comte de Paris (Henri VI de France) qui le prêta au clergé de Reims pour être exposé au palais du Tau.

    Le prêt terminé, ce collier de l’Ordre du Saint-Esprit fut liquidé dans la succession de Monseigneur le comte de Paris, lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s en 2015. Il fut heureusement racheté in-extremis par le Prince Jean de France qui en est aujourd’hui l’heureux propriétaire. Le prince Jean de France sauva également de la dispersion lors de cette vente, la précieuse croix double en or émaillé réalisée entre 1791 et 1814 pour Louis-Philippe alors Duc d’Orléans. L’avers de la croix est ornée des attributs habituels de l’Ordre du Saint-Esprit et le revers est orné d’un médaillon de grande qualité figurant Saint Michel terrassant le Démon avec sa lance, ceint de la devise de l’Ordre de Saint Michel. En faisant l’acquisition de ces pièces historiques de premier plan, le prince Jean avait souhaité que ces souvenirs des derniers rois demeurent au sein de la Maison royale de France.

     

    Le dernier chef de la Maison de France à avoir porté les insignes de l’Ordre du Saint-Esprit est Philippe VIII de France, Duc d’Orléans (+1926). Durant son règne de Jure, Philippe VIII fît nommer dans l’ordre du Saint-Esprit : son frère Ferdinand, Duc de Montpensier ; son cousin Emmanuel, Duc de Vendôme ; son neveu Manuel II, Roi de Portugal ; son cousin Ferdinand, Roi de Bulgarie. Il avait aussi nommé à titre posthume le Maréchal Lyautey (on ne sait pas si c’est St Esprit ou St Louis) et le Général-Baron Charrette de La Contrie (chevalier de St Louis à titre posthume). Le dernier membre nommé dans l’Ordre du Saint-Esprit est décédé en 1944.

     

    Aujourd’hui, selon les statuts de l’Ordre du Saint-Esprit écrit par le roi Henri III (conservés actuellement à la grande Chancellerie de France) le Grand Maître et chef Souverain” est le Chef de la Maison de France, Monseigneur le comte de Paris. Selon ces même statuts, “Nous avons dés-à-présent unie et incorporée à la Couronne de France, sans qu’elle en puisse jamais être séparée par Nous, ni par nos successeurs, pour quelques causes et considérations qui se puissent présenter”, de ce fait, les chefs successifs de la maison de France ont toujours été et seront toujours de droit et de fait, Grand Maître et Chef Souverain de l’ordre du Saint-Esprit. Aujourd’hui, l’Ordre du Saint-Esprit n’est plus attribué ni porté par le Chef de la Maison de France. Toutefois, les Princes de la Maison de France continuent à être de droit Chevaliers des Ordres du Roi, soit à leur baptême (pour les Fils de France) soit à leur 15ème anniversaire pour les Petits-Fils de France et les Princes du Sang de France.

     

    Le Prince Jean de France relèvera-t-il un jour les Ordres royaux ? Personne ne le sait, mais ce qui est sûr, c’est que en rachetant en 2015, le Collier de l’Ordre du Saint-Esprit de son ancêtre, le prince Jean de France à démonté une fois de plus, qu’il était un prince de devoir, fidèle à la mémoire de son grand-père . Aujourd’hui, le collier du Saint Esprit, symbole des Rois de France et de la Monarchie Française est désormais entre les mains de celui qui incarne la tradition Royale et qui démontre chaque jour, par son action et par ses prises de parole, son sens des responsabilités. Un simple  symbole ? Non ! Le sens de l’Histoire… Car comme le disait son grand-père et comme aime à le rappeler le Prince aujourd’hui à la tête de la Maison royale de France : “l’avenir dure longtemps”

     

    Julien Auroux

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (41)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Quand Oradour sur Glane était en Vendée…

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    Les Lucs sur Boulogne, 28 février 1794 / Oradour sur Glane, 10 juin 1944...

    Ou : Quand l’Histoire se répète…

    Ou: Les nazis n’ont rien inventé…



    Protagonistes :

    • 28 février 1794 : La neuvième Colonne infernale du général Cordellier et le peuple sans défense des Lucs sur Boulogne;

    • 10 juin 1944 : la 2ème Division SS Das Reich et le peuple sans défense d’Oradour sur Glane.

    I : - (aux Lucs) Les Républicains, une fois entrés dans le village, rassemblent la population devant l'église. Les villageois n'étaient guère en mesure de se défendre, la population présente comptant principalement des vieillards, des femmes, des enfants dont 109 avaient moins de 7 ans.
    - (à Oradour) En début d'après-midi, les Waffen S.S. encerclent Oradour et rabattent vers le centre-bourg les personnes qui travaillent dans les champs. La population est rassemblée sur la place principale (le Champ de Foire) pour le prétexte d'un contrôle d'identité. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants qui seront menés dans l'église.

    II : - (aux Lucs) La quasi-absence d'hommes adultes convainquit les Républicains que ces derniers avaient participé aux combats sous les ordres de Charette. Matincourt avait choisi de ne pas faire de quartier ; de plus, il souhaitait que l'opération se fasse en économisant le plus de cartouches possibles. Les soldats firent donc entrer la population dans l'église jusqu'à ce que, tout à coup, la cohue s'arrête, l'église s'avérant trop petite pour pouvoir contenir toute la population du village.
    - (à Oradour) Les hommes sont répartis en six groupes et menés dans les plus grandes remises ou granges d'Oradour où les allemands ont installé des mitrailleuses.

    III : - (aux Lucs) Les Républicains mirent leur baïonnette au canon, chargèrent et massacrèrent toutes les personnes restées à l'extérieur. Les portes de la chapelle furent ensuite fermées, emprisonnant les civils à l'intérieur.
    - (à Oradour) À 16 heures, et en quelques secondes les hommes sont abattus sans comprendre pourquoi. Certaines victimes recevront le coup de grâce.

    IV : - (aux Lucs) L'église fut ensuite incendiée et des tirs de canons provoquèrent son éboulement.

    - (à Oradour) Les allemands recouvrent les corps de matériaux combustibles et mettent le feu dans ces lieux de supplices ainsi qu'aux maisons. Seulement cinq hommes pourront sortir de la grange Laudy sans être abattus par les bourreaux. À 17 heures, c'est au tour des femmes et des enfants (400 personnes) réunis dans la petite église. Les allemands déposent une caisse au milieu de la foule, au milieu de l'édifice. Il en dépasse un cordon qu'ils allument. Cette caisse destinée à asphyxier, explose et met en éclat les vitraux. L'asphyxie ne s'opère alors pas comme les allemands le prévoyaient. C'est alors qu'ils tirent sur les femmes et les enfants.

    On le voit, les similitudes entre ces deux monstruosités sont nombreuses, et troublantes...

    Il existe toutefois deux différences entre ces deux crimes contre l’humanité. Deux, seulement, mais de taille :

    I : Oradour fut une sauvagerie unique, alors que la sauvagerie des Lucs n'est guère exceptionnelle durant l'épisode des Colonnes infernales : de janvier à mai 1794, d'autres villages connurent un sort semblable…

    II : Le nazisme dans son ensemble fut jugé, et condamné, à Nuremberg. Les Vendéens attendent toujours, plus de deux siècles après, non la vengeance, non des réparations ou des indemnisations, mais la simple Justice.

    Et la fin du mémoricide...

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    "Une nation ne se régénère que sur un tas de cadavres" expliquait doctement Saint Just.


    À qui Carrier faisait écho :

    "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé".

     

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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (42)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Combien de morts en Vendée ?...

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    Combien de morts ?...

    Il faut d'abord savoir de quoi l'on parle : si l'on parle "seulement" de la Vendée ou de toute la France, martyrisée elle aussi par la Révolution. Dans les deux cas, il est impossible d'avoir des éléments absolument certifiés car "la Révolution" a toujours nié le Génocide vendéen, ajoutant ainsi à son premier crime le second crime de "mémoricide". Elle a aussi toujours refusé de tenir compte des horreurs et atrocités commises à Lyon et ailleurs, partout en France, même si des rapports précis ont été régulièrement envoyés à la Convention, permettant malgré tout d'avancer des chiffres, mais forcément incomplets et sous-évalués...

    On peut donc "s'intéresser" à la seule Vendée, ou au seul "Grand Ouest" ou alors étendre le nombre de victimes à l'ensemble de la France, à Lyon, Marseille/Toulon et dans tous les lieux où des soulèvements armés ont eu lieu contre la Convention sanguinaire : les deux tiers des Départements nouvellement créés ont connu des insurrections armées (royalistes ou fédéralistes) contre la Convention...

    On peut inclure également ceux qui ont quitté définitivement le pays, par peur pour leur vie ou, tout simplement, dégoût : le plus connu d'entre eux reste Dupont de Nemours, qui est parti aux jeunes États-Unis d'Amérique - aidés par Louis XVI dans la conquête de leur indépendance... - où il fonda l'entreprise textile qui est aujourd'hui "numéro un mondiale".  Certes, ils ne sont pas des millions, mais, lors de la persécution des protestants, après la Révocation de l'Édit de Nantes, on estime à environ 200.000 le nombre d'exilés volontaires, partis en Prusse, en Russie, en Angleterre ou dans les autres pays nordiques...

    En réalité, "la Révolution" et la République idéologique qui en est issue n'a jamais tenu ni, surtout, cherché à tenir un compte le plus exact possible des pertes humaines qu'elle a engendrées...

    Si l'on tient compte que la France de Louis XVI - qui était "la Chine de l'Europe" - possédait environ trente millions d'habitants, répartis sur une petite trentaine de Provinces (très inégales, par leur taille, richesse et population) on en est donc réduit à laisser les historiens et les personnalités sérieuses nous livrer le fruit de leurs recherches et de leurs estimations/recoupements...

    On ne saura ainsi jamais, comme on le sait pour les guerres par exemple, le nombre total exact, ou, au moins, très approchant, du nombre de morts causés par cette épisode, le plus dramatique de notre Histoire de France...

    Pour ce qui est de la Vendée et du Génocide vendéen, l'estimation est de 400.000 morts (selon René Sédillot); et de plus de 600.000 (selon Hoche et Pierre Chaunu), dont :

    - soldats :
    Républicains : 18.000,
    Royalistes : 80.000;

    - civils:
    Exécutés : 210.000,
    Morts de froid et de faim : 300.000, dont plus de 100.000 enfants.

    On comprend pourquoi le jeune général Bonaparte, puis le même devenu l'empereur Napoléon, n'a jamais voulu, à aucun moment, ni venir en Vendée ni avoir le moindre rapport - quel qu'il fût - avec cette Province : il ne "devinait" que trop bien ce qui s'y était passé et prit le plus grand soin de ne jamais y accoler son nom...

     

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  • À la découverte du fonds lafautearousseau (55) : Aux origines de l'Arsenal de Toulon...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

     

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Aux origines de l'Arsenal de Toulon...

    (tiré de notre Éphéméride du 30 juin)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1599 : Aux origines de l'Arsenal de Toulon...

     

    Le véritable fondateur de l'Arsenal de Toulon - après les Toulonnais eux-mêmes, on va le voir... - est Henri IV. En 1595, par Lettres patentes, il reconnaît que les habitants de Toulon ont élevé à leurs frais les murailles faisant de leur ville une citadelle, transformant ainsi leur port de pêche en port de guerre : il accorde donc aux habitants de Toulon l'usufruit à perpétuité des fossés et terrains à gagner sur la mer. Cette concession est l'acte de naissance de fait de l'Arsenal de Toulon...

    De plus, Henri IV entoure la ville d’une enceinte en forme d’étoile à 7 branches, avec des murailles de 15 mètres de hauteur. Les fortifications sont prolongées dans la mer par deux grands môles formant le premier véritable port : la vieille darse, qui abrite port de commerce et port de guerre.

    Le 30 juin 1599, un arrêt rendu par le Parlement de Provence confirme la volonté royale, et précise qu'une partie de ces terrains est "destinée à servir à la construction, à fabriquer des vaisseaux et pour bâtir un arsenal"

    30 juin,d'artagnan,rouget de lisle,vauban,louis xiv,fouquet,charles viii,guerres d'italie,louis xi,mousquetaires,lully

    Pouvait-on rêver rade plus idéale ?

    http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/dates.htm

     

    L'histoire de Toulon est ainsi intimement liée à sa géographie et à son rôle militaire et naval. La ville a grandi au rythme de son port et de l'extension des fortifications et de son Arsenal.

    C'est en 1481 pour que s'affirme sa vocation maritime avec le rattachement de la Provence à la France. On construit la Tour Royale en 1514 et c'est Henri IV qui fait creuser la première darse et édifier un Arsenal. Richelieu, Colbert et Vauban font de Toulon un port à la taille des ambitions maritimes des Rois de France.

    Aux heures tragiques de la Révolution, en 1793, Bonaparte conquiert sa première notoriété en commandant l'Artillerie au siège de Toulon et Toulon sera débaptisée en Port-la-Montagne. Bonaparte repasse à Toulon en mars 1796 pour la campagne d'Italie et, en 1798, c'est à Toulon qu'il concentre les troupes qui y embarquent pour l'expédition d'Égypte.

    En mai 1830, une flotte considérable part pour la conquête de l'Algérie commandée par l'Amiral Duperré (voir l'Éphéméride du 14 juin).

    C'est aussi à partir de Toulon que le grand marin et explorateur Dumont d'Urville voguera à la découverte de la Vénus de Milo et de l'Antarctique, où il donnera à la Terre Adélie le prénom de sa jeune femme toulonnaise.

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    De 1836 à 1893, date de la visite de l'Escadre Russe venue de Cronstadt, l'Arsenal va être agrandi et doté de nouveaux bassins et appontements. Toulon est devenu un port de départ et de liaison pour les colonies comme le Tonkin.

    La seconde guerre mondiale verra le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942, et les bombardements de novembre 1943 et août 1944; la ville fut totalement libérée par les troupes du Général de Lattre de Tassigny, mais elle était détruite à plus de 45 % !...

    Premier port militaire français, les eaux sûres de sa rade accueillent désormais la plus importante composante des bâtiments de la Force d'Action Navale.

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    http://toulon.fr/laissez-seduire/article/base-navale

     

    http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm

     

     

    24 juin,loi d'exil,orléans,du pont de nemours

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (195), ”De Strasbourg à Cologne...” : I, Palatinat...

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    Mayence, Coblence, Trèves...

    C'est dès l'Armistice, et donc dès la fin de l'effroyable guerre - gagnée au prix aussi épouvantable d'un million cinq cent mille morts - que Jacques Bainville, Ferdinand Foch et tant d'autres ont protesté contre la folie des hommes politiques du Pays légal français.

    D'abord, en expliquant l'erreur de l'Armistice lui-même : il fallait entrer en Allemagne, et faire s'écrouler l'armature de l'Empire vaincu.
    Ceci, non pour de la vaine gloire, mais pour détruire l'Empire allemand, et démembrer l'Allemagne, rendant à ses provinces l'indépendance dont elles jouissaient un demi-siècle auparavant.

    Et en revenir ainsi à la saine politique des Rois de France qui, par les Traités de Westphalie, assuraient notre quiétude du côté de l'Est en transformant l'Allemagne en une poussière de micro-États - les Allemagnes - assurant par là-même notre prospérité et notre grandeur : nos deux grands siècles, les XVIIème et XVIIIème, sont les fruits heureux de cette politique en accord avec l'intérêt national, le Bien commun du Peuple français. Mais, avec et à partir de la Révolution, les idéologues insensés de la Nouvelle Religion Républicaine ont suivi leur lubie du principe des nationalités et ont tous (Encyclopédiste, Révolution, République et Empire) travaillé contre les intérêts vitaux immédiats du Peuple français, trahissant ainsi le Peuple qu'ils prétendaient servir : ce sera  1870, 1914, 1939...


    On aurait pu arrêter tout cela en 1918, après la Victoire si chèrement acquise, et en revenir à la sage politique des Rois.

    Au lieu de cela, "on" a arrêté les Armées alliées, "on" a laissé l'Allemagne, intacte, unie, et seulement humiliée.
    Humiliée car, si Clémenceau a bien réussi ce qu'il voulait, à savoir faire accuser le peuple allemand de la responsabilité de la guerre, il n'a ni su, ni pu faire la seule chose qui s'imposait, du point de vue français : détruire l'unité allemande.
    Et, soit "réunir" immédiatement la rive gauche du Rhin à la France, soit - position probablement plus raisonnable, au moins dans un premier temps- imposer son autonomie, la libérer de la Prusse en la détachant du gouvernement prussien; cette autonomie aurait été le premier pas vers une indépendance des provinces rhénanes...
    Tout cela était possible, tout cela était souhaitable, en 1918 : la grande occasion fut perdue et gâchée par nos gouvernants, qui se laissèrent dicter leur conduite par les Etats-Unis...
    Foch, qui ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses, fut même écarté du dénouement final, en 1919 !
    Il contestera le traité de Versailles qu'il considère - avec Bainville, avec tant d'autres... - comme une grave erreur : dans ses Mémoires, il écrit : "...Le 11 novembre, j'avais mis entre leurs mains un outil avec lequel ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient... ils n'ont pas su s'en servir... ils ont abîmé ce que je leur avais donné...leur traité, je n'ai pas voulu le signer"...
    On ne refait pas l'Histoire : on peut, au moins, la connaître...

    Voici quelques extraits seulement des très nombreuses pages que Jacques Bainville a consacrées, dans son Journal, à cette autonomie possible, à cette indépendance souhaitable de la rive gauche du Rhin, devenue, dans sa totalité, la frontière entre la France et l'Allemagne : grande occasion perdue...



    1. Journal, Tome II, page 101, Note du 10 juin 1921 :


    "...La France dispose de la plus grande force militaire du monde : tout le monde la sait, tout le monde le reconnaît. Seulement il a été interdit à la France (et la France se l'est laissé interdire) de se servir de cette force pour règler les affaires d'Allemagne selon ses intérêts et pour sa sécurité future..."



    2. Journal, Tome II, pages 104/105, Note du 17 juin 1921 :


    "...Nous avons la puissance militaire. Il nous suffisait de le vouloir pour avoir la liberté de nos mouvements. Avec l'Allemagne vaincue, vaste est la gamme des combinaisons possibles... L'occasion est bonne pour la France de s'affranchir et de prendre un autre rôle que celui de puissance contrôlée et dirigée. L'occasion sera-t-elle vue ? Sera-t-elle saisie ? On ne pardonnerait pas à ceux qui la laisseraient passer."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

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