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L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (195), "De Strasbourg à Cologne..." : I, Palatinat...

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Mayence, Coblence, Trèves...

C'est dès l'Armistice, et donc dès la fin de l'effroyable guerre - gagnée au prix aussi épouvantable d'un million cinq cent mille morts - que Jacques Bainville, Ferdinand Foch et tant d'autres ont protesté contre la folie des hommes politiques du Pays légal français.

D'abord, en expliquant l'erreur de l'Armistice lui-même : il fallait entrer en Allemagne, et faire s'écrouler l'armature de l'Empire vaincu.
Ceci, non pour de la vaine gloire, mais pour détruire l'Empire allemand, et démembrer l'Allemagne, rendant à ses provinces l'indépendance dont elles jouissaient un demi-siècle auparavant.

Et en revenir ainsi à la saine politique des Rois de France qui, par les Traités de Westphalie, assuraient notre quiétude du côté de l'Est en transformant l'Allemagne en une poussière de micro-États - les Allemagnes - assurant par là-même notre prospérité et notre grandeur : nos deux grands siècles, les XVIIème et XVIIIème, sont les fruits heureux de cette politique en accord avec l'intérêt national, le Bien commun du Peuple français. Mais, avec et à partir de la Révolution, les idéologues insensés de la Nouvelle Religion Républicaine ont suivi leur lubie du principe des nationalités et ont tous (Encyclopédiste, Révolution, République et Empire) travaillé contre les intérêts vitaux immédiats du Peuple français, trahissant ainsi le Peuple qu'ils prétendaient servir : ce sera  1870, 1914, 1939...


On aurait pu arrêter tout cela en 1918, après la Victoire si chèrement acquise, et en revenir à la sage politique des Rois.

Au lieu de cela, "on" a arrêté les Armées alliées, "on" a laissé l'Allemagne, intacte, unie, et seulement humiliée.
Humiliée car, si Clémenceau a bien réussi ce qu'il voulait, à savoir faire accuser le peuple allemand de la responsabilité de la guerre, il n'a ni su, ni pu faire la seule chose qui s'imposait, du point de vue français : détruire l'unité allemande.
Et, soit "réunir" immédiatement la rive gauche du Rhin à la France, soit - position probablement plus raisonnable, au moins dans un premier temps- imposer son autonomie, la libérer de la Prusse en la détachant du gouvernement prussien; cette autonomie aurait été le premier pas vers une indépendance des provinces rhénanes...
Tout cela était possible, tout cela était souhaitable, en 1918 : la grande occasion fut perdue et gâchée par nos gouvernants, qui se laissèrent dicter leur conduite par les Etats-Unis...
Foch, qui ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses, fut même écarté du dénouement final, en 1919 !
Il contestera le traité de Versailles qu'il considère - avec Bainville, avec tant d'autres... - comme une grave erreur : dans ses Mémoires, il écrit : "...Le 11 novembre, j'avais mis entre leurs mains un outil avec lequel ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient... ils n'ont pas su s'en servir... ils ont abîmé ce que je leur avais donné...leur traité, je n'ai pas voulu le signer"...
On ne refait pas l'Histoire : on peut, au moins, la connaître...

Voici quelques extraits seulement des très nombreuses pages que Jacques Bainville a consacrées, dans son Journal, à cette autonomie possible, à cette indépendance souhaitable de la rive gauche du Rhin, devenue, dans sa totalité, la frontière entre la France et l'Allemagne : grande occasion perdue...



1. Journal, Tome II, page 101, Note du 10 juin 1921 :


"...La France dispose de la plus grande force militaire du monde : tout le monde la sait, tout le monde le reconnaît. Seulement il a été interdit à la France (et la France se l'est laissé interdire) de se servir de cette force pour règler les affaires d'Allemagne selon ses intérêts et pour sa sécurité future..."



2. Journal, Tome II, pages 104/105, Note du 17 juin 1921 :


"...Nous avons la puissance militaire. Il nous suffisait de le vouloir pour avoir la liberté de nos mouvements. Avec l'Allemagne vaincue, vaste est la gamme des combinaisons possibles... L'occasion est bonne pour la France de s'affranchir et de prendre un autre rôle que celui de puissance contrôlée et dirigée. L'occasion sera-t-elle vue ? Sera-t-elle saisie ? On ne pardonnerait pas à ceux qui la laisseraient passer."

 

Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

 

lafautearousseau

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