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Les défis de la charité, par Gérard Leclerc.

Rencontre entre le Pape François et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au Musée des Beaux-Arts de Budapest.

© Twitter

Suivre la messe, dimanche sur la place des Héros à Budapest, c’était la chance de communier à la grâce du Congrès eucharistique. Alors que nous sommes en pleine querelle liturgique suite au récent motu proprio, il ne pouvait y avoir – du moins à mon sens – de contestation à l’égard de cette célébration dont la beauté, dans l’unanimité des participants, allait droit au cœur. 

gerard leclerc.jpgIl est vrai que pour les tenants de «  la tradition  », il y avait l’évidence d’une pleine adéquation du latin à l’expression d’une foi universelle. À voir comment toute cette assemblée participait de façon spontanée, on se persuadait qu’il y avait bien des vertus dans une certaine continuité, même si elle ne s’oppose pas à une nouveauté créatrice.

Une querelle politique ?

Il y avait, bien sûr, la tentation, pas complètement illégitime, de saisir dans la parole papale de quoi alimenter une querelle politique, celle qui oppose François au Premier ministre Viktor Orban. Mais on aurait eu tort d’interpréter l’homélie du pape en termes purement séculiers. S’il y a une évidente traduction temporelle du message évangélique, une différence chrétienne, c’est qu’il y a préalablement l’expérience de ce que les théologiens appellent la kénose à la suite des Pères de l’Église, autrement dit le scandale de la Croix : «  Comme le Christ qui se propose seulement avec amour est différent des messies puissants et vainqueurs, adulés par le monde ! Jésus nous secoue, il ne se contente pas de déclaration de foi, il nous demande de purifier notre religiosité devant sa Croix.  »

Avant toute interprétation en termes idéologiques, il y a la méditation sur la leçon que nous adresse le Christ : «  Il y a une différence cruciale entre le vrai Dieu et le dieu de notre “moi”. Combien Celui qui règne en silence sur la Croix est loin du faux dieu que nous voudrions voir régner par la force et réduire nos ennemis au silence ! »

De l’homélie prononcée en cette circonstance exceptionnelle d’un congrès eucharistique à la rencontre du pape avec le Premier ministre Orban, on ne peut sous-estimer la distance. Ce serait oublier la grande leçon pascalienne sur la différence des ordres. Non sans doute leur hétérogénéité, car si l’ordre de la charité était totalement impuissant à intervenir dans l’ordre politique, il s’exposerait à une sorte de vanité condescendante. Mais en revanche, il est bien vrai que l’ordre temporel exige de passer par des médiations incontournables.

Les défaillances des institutions

Comment ne pas songer à ce propos au Père Olivier Maire, ce religieux assassiné à Saint-Laurent-sur-Sèvre, et dont le sacrifice relève entièrement de l’ordre de la charité. C’est son dévouement, sa disponibilité totale, qui l’ont amené à recevoir celui qui devait devenir son assassin. Mais en même temps, on est contraint de reconnaître que cette générosité a été prise en otage par un dispositif juridique et médical défaillant. Une société ne peut reposer sur la seule prévenance caritative, elle a besoin d’institutions solides, aptes à prendre en charge les défaillances et les dispositions criminelles du corps social. Que le partage des tâches ne soit pas toujours facile à reconnaître, c’est une évidence que pourrait aussi illustrer à sa façon le face-à-face du pape François et de Viktor Orban.

La Hongrie chrétienne

Le Premier ministre : «  J’ai demandé au pape François de ne pas laisser la Hongrie chrétienne périr.  » Dans cette Europe centrale, la menace de subversion par l’islam relève de l’Histoire. Les circonstances ont changé, mais les hantises demeurent, d’autant qu’elles sont renforcées par des mouvements de population nullement anodins. Comment trouver la juste mesure entre la protection nécessaire et le souci de la misère du monde ?

Source : https://www.france-catholique.fr/

Commentaires

  • Il y a suffisamment de misère en France !
    nous ne sommes pas responsables de la misère du monde !

    « Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. » [Jean-Jacques Rousseau.]

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