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Journées du patrimoine : le porche du mystère, par Aymeric Pourbaix.

Porche sud de la cathédrale de Coutances.

© Giogo / CC by-sa

À l’heure où sévit la «  culture  » de l’effacement des symboles de la civilisation dans les esprits de nos élites, il est instructif, et réconfortant, de voir chaque année les Français se presser aux portes des monuments civils et religieux, à l’occasion des Journées du patrimoine. 

10.jpgComme une sorte de plébiscite avec les pieds, chez des Français jamais lassés de redécouvrir les richesses de leur histoire… Mais aussi comme une illustration concrète d’un terreau, encore riche de plus de 50 % de nos concitoyens qui se disent catholiques, au moins du point de vue culturel. À l’instar, semble-t-il, d’un Jean-Paul Belmondo…

Encore faut-il que ce ne soit pas uniquement pour l’attrait des belles pierres, mais que celles-ci soient «  habitées  », c’est-à-dire des églises ouvertes et accueillantes, et aussi, au sens figuré, animées par un mystère qui nous dépasse. Avec son sens de la formule, Gustave Thibon exhortait à «  dénuder la soif  » de ce mystère, pour en «  montrer la source  ». Autrement dit, à conduire ce désir d’enracinement du naturel au surnaturel, «  dans le Christ  », selon le mot de saint Paul.

Dès lors, l’Église a l’immense responsabilité de faire découvrir à nos contemporains cette soif qui les anime, parfois inconsciemment, et elle possède pour cela une science bimillénaire : sa liturgie, qui est comme une «  mise en musique  » précise, d’une richesse poétique et spirituelle inégalée, à travers les sacrements, la prière des Heures, les bénédictions, etc. Tout ce qui permet à l’homme de se rapprocher de Dieu, et à Dieu de renouer son Alliance en partie rompue par l’homme après le péché originel.

Car en définitive, cela seul peut parler au cœur de l’homme du XXIe siècle, qui n’en finit pas de se déclarer coupable et qui ne trouve nulle part dans la société matérialiste de quoi étancher sa soif d’absolu. Sauf que pour renverser la vapeur, il faudrait un miracle, remarquait déjà Mgr Georges Chevrot en 1942. La bonne nouvelle est que ce miracle existe, il est même à notre portée, soulignait le curé de Saint-François-Xavier à Paris : c’est la messe, qui oppose au règne du péché celui de Dieu, par l’actualisation du sacrifice de la croix. Ainsi, «  seul Dieu peut briser les forces du mal  » et nous donner la vraie paix.

La liturgie : un antidote

Car il y a quelque chose de «  cosmique  » dans la liturgie, affirment les spécialistes, qui englobe toutes nos réalités humaines, y compris la Création, et qui réconcilie la nature blessée avec Dieu en l’élevant au-dessus d’elle-même, jusqu’au porche du mystère divin, que nous connaîtrons en pleine lumière après notre mort.

La liturgie constitue ainsi un antidote à l’activisme, au règne de l’immédiat, à la laideur, l’individualisme, l’angoisse, le désespoir… Tous les maux modernes se trouvent guéris par la beauté et la contemplation de ce mystère, à condition de ne pas vouloir l’adapter sans cesse au goût du jour… Comme le disait Simone Weil, marquée par les totalitarismes du XXe siècle, mais restée au bord de la foi, «  la quantité de mal qui est en nous ne peut être diminuée que par le regard posé sur une chose parfaitement pure… » 

Source : https://www.france-catholique.fr/

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