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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Qu’est notre Etat devenu ? par Louis-Joseph Delanglade

    front de gauche.jpgL’actualité nous rappelle l’impérieuse nécessité d’un Etat fort, voire interventionniste si l’intérêt national est en jeu, si le « pré carré » est menacé. C’est, au-delà des différences de nature et de degré, la conclusion que l’on peut tirer de la décision de la commission de Bruxelles contre la S.N.C.M., des difficultés financières de l’actionnaire principal sud-coréen des ex-Chantiers de l’Atlantique ou encore des visées de la société américaine Yahoo! sur la française Dailymotion.

     

    Plutôt étrangers, si ce n’est hostiles, à cette approche, les médias préfèrent, anniversaire oblige, se battre à coups de sondages, de pourcentages et de statistiques sur le bilan de la première année du quinquennat. C’est vraiment se faire, et répandre dans le pays, une piètre idée du chef de l’Etat (quel qu’il soit) que de le traiter comme le P.-D.G. d’une grande entreprise. C’est de toute façon se poser des questions bien inutiles puisque tout le monde a la réponse, M. Hollande ayant « accompli » deux tâches qui paraissent importantes : l’intervention militaire au Mali et la légalisation du « mariage pour tous ».

     

    Quel contraste entre les deux ! D’un côté un chef de guerre, dont l’autorité institutionnelle ne souffre aucune contestation (et c’est tant mieux), de l’autre un ex-candidat prisonnier des gages à donner à certains groupes de pression (et c’est tant pis). Cette ambiguïté reste malheureusement la marque de fabrique des présidents successifs. Porté au pouvoir par quelque chose qui ressemble fort à un plébiscite, le président de la République n’est évidemment pas ce « monarque républicain » que l’on se complaît à dénoncer. Au moins – mais n’est-ce pas la moindre des choses ? -, jouit-il de quelques attributs régaliens : « irresponsabilité » sur les plans politique et judiciaire, pouvoir de nomination et de dissolution, autorité sur les armées, etc.

     

    Or, c’est bien contre cela – contre ces dernières digues - que M. Mélenchon propose l’instauration d’une VIème République, dont on comprend bien qu’elle aurait tous les inconvénients de la Vème (le principal étant l’existence de factions luttant pour le pouvoir) et aucun de ses avantages (le principal étant la primauté de l’exécutif). Mais M. Mélenchon est un jusqu’au-boutiste enragé : ne lit-on pas dans L’Humain d’abord (programme du Front de Gauche) : « Nous voulons renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple » ? Verbiage délirant et mensonger dont l’Histoire a montré les conséquences funestes. On sait trop à quelles extrémités pourrait conduire un dépérissement de l’Etat.

     

    Samedi 4, sur France 3, rediffusion de l’excellent Louis XI, avec Jacques Perrin. Une superbe leçon de réalisme politique au service de la France, mais une leçon au goût amer : si aujourd’hui, comme au quinzième siècle, les « féodaux » jouent toujours contre la France, ils n’ont plus en face d’eux un Etat « royal » mais un Etat contesté et diminué, du fait même qu’il est aux mains d’une faction.  

    LOUIS XI LE POUVOIR FRACASSE.jpg 

  • Franck Ferrand pose cette quetion dans Figarovox : Quel lien entre la mort de Louis XVI, l'instauration de la République

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    A droite : caricature du député Henri Alexandre Wallon, célèbre pour avoir été à l'origine de l'amendement instaurant le mot « république ».

     

    FranckFerrand.jpgFranck Ferrand réagit à l'adoption d'un amendement de la loi Macron qui prévoit le remplacement de certaines fêtes catholiques dans les DOM. Il rappelle les précédentes lois qui, dans l'histoire, ont été votées en catimini: la mort de Louis XVI et l'instauration de la République.

    Franck Ferrand est historien, écrivain et journaliste. Toutes les semaines il tient une chronique sur FigaroVox.

    Il y a quelques jours -le samedi 13 février- dans un hémicycle déserté, a été voté un simple amendement à la loi Macron, déposé par la Socialiste réunionnaise Ericka Bareigts, et permettant aux départements d'Outre-mer de remplacer cinq jours fériés de tradition catholique par d'autres, afin de tenir compte «des spécificités culturelles, religieuses et historiques» locales. Évidemment, au-delà d'un certain nombre de cas folkloriques, le débat cristallise autour de l'introduction de fêtes musulmanes, comme l'Aïd el-Kebir, dans le calendrier de la République. Les auteurs de cette réforme ont beau vouloir en minimiser la portée, c'est évidemment une brèche que certains tenteront d'élargir... 

    Sans entrer ici dans un débat qui promet d'être aussi vif que stérile -puisqu'il intervient a posteriori- j'aimerais revenir sur le mode extrêmement discret - quasi-accidentel - de cette adoption législative. Et rappeler que ce n'est pas la première fois, en France, qu'une décision importante est prise en catimini.

    N'oublions pas que c'est de manière similaire qu'a été voté le fameux amendement Wallon, instituant pour de bon la République. Nous sommes le 30 janvier 1875; quatre ans et demi plus tôt, dans le tumulte de l'après-Sedan, a été proclamée la République, sur les décombres du Second Empire. Mais l'assemblée élue en février 1871 est nettement conservatrice, et même favorable à la Monarchie -n'en déplaise au chef de l'Exécutif, Adolphe Thiers, qui du reste a dû céder la place au maréchal de Mac-Mahon, ouvertement favorable au petit-fils de Charles X, héritier du trône des Bourbons. C'est alors qu'à Versailles, où siège l'Assemblée, commence, en janvier 1875, l'examen de projets de loi «relatifs à l'organisation des pouvoirs publics». Le 30, en fin d'après-midi, le député Henri Wallon, de l'Institut, historien pourtant conservateur, propose un amendement ainsi rédigé: «Le président de la République est élu à la pluralité des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est élu pour sept ans. Il est rééligible.» Cela revient à nommer clairement le régime en vigueur, et donc à instituer la République -ce qui est fait à 18h45, ce 30 janvier 1875, et par 353 voix contre 352. Soit une voix de majorité, une seule !

    Comment ne pas songer à un autre vote ric-rac ? Au siècle précédent, le 15 janvier 1793, l'Assemblée avait eu à se prononcer sur le sort du « ci-devant » roi Louis XVI. Le vote s'était fait de façon nominale, à haute voix. Les députés se prononcèrent à une écrasante majorité pour la culpabilité, puis de façon plus partagée contre l'appel au peuple; enfin, consultés sur la sanction qu'il convenait d'adopter, ils se partagèrent en deux camps d'égale force. Au second vote, 361 sur 721 se déclarèrent en faveur de «la mort sans condition», soit une seule voix de majorité -dont celle du propre cousin du roi! Voilà comment fut adoptée cette décision d'une importance capitale. Mais je digresse…

    Que ceux qui seraient tentés de relativiser l'importance de l'amendement Bareigts, en arguant simplement des circonstances modestes de son adoption, méditent simplement sur l'exemple de l'amendement Wallon ! Et qu'ils admettent qu'une loi, même votée en catimini, peut avoir de grandes conséquences. 

     

    FIGARO VOX Vox Societe - Par Franck Ferrand

  • JUSTICE & SOCIETE • « Salope », plus une injure ? Par François Teutsch*

    57893b06c2abfa69f965a0ea10ca5721.jpgLe Syndicat de la magistrature a encore frappé ! Avec le bon sens qu’on lui connaît, il rappelle urbi et orbi que le juge judiciaire est le gardien des libertés individuelles. Pour clôturer en beauté la campagne des départementales, il vient de rendre une décision qui, à n’en pas douter, enrichira les pages de jurisprudence placées sous l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 traitant de la diffamation.

    Mais, qu’on me pardonne, je m’égare. Rien ne prouve, en effet, que l’arrêt rendu par la cour d’appel de Paris le 18 mars dernier soit l’œuvre du Syndicat de la magistrature. Si ce n’est lui, il l’a au moins inspiré. La justice française a si bien intégré le catéchisme républicain qu’il n’est plus nécessaire, à un syndicat gauchisant, de placer ses juges à chaque étage de l’édifice. Miracle de l’autodestruction d’une société analysée brillamment par Zemmour.

    Mais de quoi s’agit-il, à la fin ? Simplement d’une injure publique. Celle d’un humoriste nommé Nicolas Bedos, sans doute un type très drôle comme son papa, une grande conscience de la République, un des gardiens du temple auréolé de respect par tout ce que la médiacratie compte de bien-pensants. Ce Nicolas Bedos écrivait, dans Marianne, en 2012 : « La droite entend ainsi lutter contre la montée de l’extrême droite. “Ne laissons pas le terrain à Marine, la VRAIE méchante” […]. Sauf que personne n’empêchera quelques idéalistes rigides de penser qu’à force de singer la salope fascisante, celle-ci est déjà au pouvoir : […] on l’appelle Claude Guéant. »

    Marine Le Pen avait saisi le tribunal correctionnel uniquement sur le terme « salope ». Instruite par l’expérience, elle sait que l’adjectif « fascisant » est désormais admis – à son encontre – par la justice. Se faire traiter de « salope » reste, jusqu’à preuve du contraire, une injure, c’est-à-dire, selon la définition de la loi, « toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait ». Si quelqu’un veut tenter l’expérience à l’égard – par exemple – de madame Taubira, il comprendra rapidement la manière dont les juges apprécieront son sens de l’humour.

    Mais n’est pas Bedos qui veut. Lui porte un si grand nom, qui plonge ses racines dans les tréfonds de l’histoire de France, qui évoque le sang versé pour la patrie, la grandeur de la nation et l’éminence des services rendus, qu’il peut se permettre de tels propos qui, d’injures, deviennent vérités, douloureuses mais pures. Surtout lorsque est revendiquée la liberté d’outrager, dès lors que les propos tenus émanent d’un « humoriste » engagé (à gauche). C’est ce qu’avait jugé le tribunal correctionnel. Pour lui, il était « parfaitement clair pour tout lecteur que la chronique en cause se situe dans un registre aux accents délibérément provocateurs et outranciers, revendiqué comme tel ». Saisie par Marine Le Pen, la cour vient de confirmer la relaxe, par des motifs qui ne sont pas encore connus, mais dont on doute qu’ils soient très différents.

    Que signifie cette décision ? Tout simplement l’abandon du critère objectif de qualification de l’injure, appréciée en tant que telle. La justice ne dit pas (pas encore) que l’injure s’apprécie par rapport aux opinions politiques de la victime ou de l’auteur. Elle y viendra, car cette distinction illégale figure déjà en filigrane de toutes ses décisions depuis quelques années. Christiane Taubira en sait quelque chose.

    Marine Le Pen peut se pourvoir en cassation. Dans l’immédiat, cette décision ouvre un grand espace de liberté pour l’entre-deux-tours. Et laisse présager à quel niveau le débat politique se situera en 2017. Nous en reparlerons… 

    * Avocat, Boulevard Voltaire

  • Rendons hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc, par Jean-Michel Léost* (Boulevard Voltaire)

    Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre.

    C'est avec plaisir et, en quelque sorte, avec piété, que nous publions ces réflexions, non seulement pour toutes les raisons qu'indique l'auteur, mais aussi parce que nous nous souvenons que, malgré son grand âge et sa fatigue, Hélie de Saint-Marc avait accepté, dans les années 1980, d'être présent au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence. Il n'avait pas voulu y faire de discours mais un micro lui avait été tendu à la place qu'il occupait dans l'assistance et il avait simplement dit et répété : « Je vous aime ». Ces mots tout simples qui pouvaient surprendre restent présents dans notre souvenir et nous sommes reconnaissants à Robert Ménard d'avoir rendu à Hélie de Saint-Marc l'hommage qui lui était dû.  Lafautearousseau   

    37394eb73873e00468627f10851292ab   wwww.jpgEn débaptisant la rue du 19 mars 1962 pour honorer Hélie Denoix de Saint-Marc, Robert Ménard n’a pas seulement voulu provoquer – il y a réussi, si l’on en juge par les réactions de Manuel Valls et de Stéphane Le Foll ou les appels à manifester contre « cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste » et à dénoncer le comportement d’un « criminel terroriste », d’un « commandant partisan et fanatique ».

    Par cet acte symbolique, le maire de Béziers a également voulu rétablir la vérité historique. « Rue du 19 mars 1962 – Cessez le feu en Algérie » pouvait-on lire sur l’ancienne plaque. Mais la guerre a continué, sous d’autres formes que beaucoup préfèrent oublier, comme pour les effacer : oublier les milliers de Français tués, enlevés, disparus, après le 19 mars, le commerce d’otages, les dizaines de milliers de harkis abandonnés à une mort barbare, leur tête servant parfois de ballon de football ; oublier que l’armée avait reçu du gouvernement l’ordre de ne pas intervenir. Oublier : c’est commode pour s’éviter des cas de conscience – quand on en a une. Oublier aussi l’exode de centaines de milliers de pieds-noirs qui débarquèrent en France, notamment à Marseille, accueillis par cette phrase terrible de Gaston Deferre : « Qu’ils aillent se réadapter ailleurs ! » Toux ceux qui ont vécu cette période tragique se souviennent de cette terre qu’ils aimaient. Ils peuvent légitimement dire avec Robert Ménard : « L’Algérie, c’est notre paradis ». Un paradis perdu. Irrémédiablement.

    La nouvelle plaque porte l’inscription suivante : « Rue Cdt Denoix de Saint-Marc – 1922-2013 – Héros Français ». Plutôt que de polémiquer, de crier « Ménard facho, Ménard assassin! », les opposants auraient dû se pencher sur la vie de cet homme admirable, avec un brin d’honnêteté intellectuelle – on peut rêver ! Résistant à 19 ans, arrêté par la gestapo, déporté dans le camp de Buchenwald, puis de Langenstein, il intègre Saint-Cyr en 1945 et choisit la Légion étrangère. Trois séjours en Indochine. Puis la guerre d’Algérie. En avril 1961, il participe au putsch, répondant à l’appel du général Challe, « pour assurer une solution qui protègerait les pieds-noirs et les musulmans favorables à la France ». Arrêté le 25 avril, il est condamné deux mois plus tard à dix ans de réclusion criminelle. Réhabilité, il écrira plusieurs ouvrages et donnera des centaines de conférences en France et à l’étranger. Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre. Comme il le déclara à son procès, « on peut beaucoup demander à un soldat. On ne peut lui demander de se dédire, de se contredire, de mentir, de tricher, de se parjurer ».

    Le commandant Denoix de Saint-Marc était un héros qui voulait « simplement essayer d’être un homme ». En donnant son nom à une rue de Béziers, Robert Ménard a restitué un pan caché de l’histoire.   

    * Professeur honoraire

    Boulevard Voltaire

     

  • A propos des publications de Lafautearousseau : nos archives sont faites pour être consultées ...

    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos publications :

    ♦ Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) vous sont proposés chaque semaine (hors vacances). Vous pouvez consulter l'ensemble des chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade. (Page d'accueil, colonne de droite). 

    ♦ Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno, la Satire Ménippée, George Steiner, Shakespeare, Frédéric II, Jacques Perret, Georges Bernanos, Anatole France, Auguste Comte, Balzac, Racine, Pierre Manent, Louis XIV, Charles Maurras, Alexandre Soljenitsyne, le Pape François, Wintson Churchill, Alfred de Musset, Michel Houellebecq, Jean Giraudoux, Gustave Thibon, Choderlos de Laclos, Jacques Ellul, Simone Weil et Jacques Bainville. Vingt-quatre Français, neuf grands esprits européens, anglais, allemand, espagnol, russe et tchèque. et trois non-européens, Edgar Poe, le Dalaï Lama et le pape François. Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. « Du bonheur d'être réac ? » C'est ce qui les rassemble. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de droite). 

    ♦ Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite).  

    ♦ Enfin, les habitués des réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie de notre page Facebook (à ce jour plus de 4.000 amis) et de notre compte Twitter (1 237 abonnés). L'un et l'autre sont vraiment très actifs et en plein progrès. Progrès qualitatif notamment, car dans le nombre - déjà significatif, en soi - d'amis ou d'abonnés que nous venons de noter, il y a tout un ensemble de personnalités - parfois fort connues - qui comptent particulièrement : hommes politiques, maires, députés, économistes, universitaires, militaires, entrepreneurs, écrivains, scientifiques, hommes ou femmes de télévision; etc. La réactivité est, aussi, sur notre page Facebook comme sur notre compte Twitter, un facteur qualitatif à relever : nombre de clics J'aime; nombre et intérêt des liens partagés. Nous y reviendrons plus en détail.    

    ♦ Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie (page d'accueil, colonne de droite, partie haute) : lafautearousseau@outlook.fr

    Dernier point : La Lettre de Lafautearousseau est servie quotidiennement aux abonnés. (Inscription gratuite).

    Voilà donc, en bref, quelques informations sur les composants de la nébuleuse Lafautearousseau.

    Que les esprits pessimistes ou chagrins y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, sans esprit de chapelle, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous  ♦

  • ZEMMOUR : MERKEL CONFRONTÉE À L'ÉPREUVE DE LA RÉALITÉ

     

    Angela Merkel est le sujet de ces derniers temps. Et elle est devenue sujet d'interrogation pour ceux que séduisaient sa rigueur, son style de gouvernance. Ou de réprobation pour qui s'inquiétait de son impérialisme européen. Ou encore, à l'inverse, sujet de reproches lorsqu'on la trouve totalement inféodée à la politique américaine. Comme si ce n'était pas une constante de la politique extérieure allemande, y compris au temps de De Gaulle, Adenauer et du traité de l'Elysée, y compris encore vingt-cinq ans après l'extinction de la menace soviétique qui pouvait alors justifier l'Alliance Atlantique mais ne la justifie plus ...  Il y a encore ceux - ils pourraient bien avoir raison - qui sont d'avis qu'Angela Merkel n'est pas vraiment le grand dirigeant que l'on a cru, qui pensent qu'on l'a créditée de trop de qualités, qu'elle est trop soumise à l'émotion, qu'elle varie au rythme des fluctuations de l'opinion, qu'elle est pétrie d'idéologie. Que grosso modo, elle se situe dans la même médiocrité moyenne que ses homologues dits occidentaux. Son comportement assez irresponsable à l'origine de l'invasion migratoire en cours tend à accréditer ces derniers points de vue. D'où l'intérêt de la brillante analyse que fait ici Eric Zemmour. Qu'il a publiée dans la dernière livraison du Figaro magazine.  LFAR 

     

    ZemmourOK - Copie.jpg« Jusqu'à l'été, les réfugiés étaient reconnaissants d'être chez nous. Ils demandaient où était la police, où était le centre d'enregistrement, où ils devaient aller. Aujourd'hui, ils quittent les .centres d'accueil, ils commandent un taxi et disposent étonnamment de l'argent nécessaire pour parcourir des centaines de kilomètres à travers l'Allemagne. Ils font la grève parce que leur logement ne leur convient pas, ils font des histoires car ils n'aiment pas la nourriture. » 

    Thomas de Maizière est le ministre de l'Intérieur allemand. Il a d'abord approuvé la politique des bras ouverts décidée par Angela Merkel. Depuis, la chancelière lui a ôté la gestion de ce dossier. Dans les camps, des réfugiés musulmans agressent les chrétiens. Les services secrets allemands, affolés, alertent leurs autorités au sujet de la présence de nombreux agents dormants de l'Etat islamique parmi les « réfugiés » accueillis avec des fleurs par la population. Le ministre-président de la Bavière, pourtant allié CSU de la chrétienne-démocrate Merkel, a reçu triomphalement Viktor Orbàn à Munich, alors même que le Premier ministre hongrois est le premier opposant à la politique allemande de répartition des « migrants » dans l'Union européenne. Les militants du mouvement anti-islam Pegida retrouvent de la voix à Dresde. Affichent le portrait d'Angela Merkel en Mère Teresa qui a fait la une du Spiegel avec cette légende : « Mutter (mère) Terrorresia », tandis que certains manifestants rappellent avec une rare cruauté qu'« Angela Merkel n'a pas d'enfants ». Après elle, le déluge. La chancelière allemande n'en a cure. Elle continue de répéter en boucle : « Nous y arriverons. » Il y a cinq ans, elle affirmait, tout aussi péremptoire : « Le multi-culturalisme, ça ne marche pas. »

    Une majorité d'Allemands est désormais inquiète ; la cote de popularité de la chancelière s'affaisse. La population allemande se réveille de son rêve pour reprendre pied avec la réalité. Comme si, par un étonnant retournement historique, la rationalité était devenue l'apanage du peuple, tandis que les élites restaient confinées dans l'univers de l'émotion, alliant, en Allemagne, le calcul économique du patronat, avide de main-d'œuvre pas chère, et le tourment de la culpabilité du nazisme.

    Les immigrants venus de Syrie, d'Irak, mais aussi d'Afghanistan ou d'Erythrée, et tous ceux, du Maghreb ou du Kosovo, qui profitent de l'aubaine pour se fondre dans leur flot, ne tarit pas : 800 000, I million, 1,5 million sont successivement annoncés. Deux millions attendent dans les camps turcs. Merkel se précipite à Ankara chez Erdogan pour qu'il n'ouvre pas les vannes en grand. Angela Merkel a paru enivrée des acclamations universelles qu'a suscitées son choix généreux ; le temps est venu de la gueule de bois. 

  • Parlons un peu du pouvoir posthume d'Hitler…

    2015 : palais niçois « nazifié » pour les besoins d’un film

     

    par Péroncel-Hugoz

    Irrité par les incessantes références au chef nazi, en Occident, Péroncel-Hugoz attaque à belles dents ce sujet délicat…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLa scène se situe, en cet automne 2015, autour d’une bonne table r'batie où un notable allemand de passage avait réuni deux ou trois de ses relations locales pour évoquer la situation générale au Maroc et ailleurs, sur fond de déferlement migratoire en Méditerranée. 

    D’emblée, notre hôte berlinois laissa tomber que, quels que soient les sentiments de ses compatriotes, y compris les plus hostiles, ils ne pourraient qu’accepter les nouveaux arrivants « vu le déficit démographique d’une nation où pas mal de femmes refusent d’enfanter et où celles qui veulent être mère, n’ont guère plus d’un enfant ou deux…». 

    Un des convives objecta : « Pourquoi Berlin n’encourage-t-il pas la natalité du peuple allemand, par des mesures financières et sociales, comme cela a marché en Suède ou en France ? ». 

    L’invitant bondit alors sur son siège : « Vous n’y pensez pas! Des politiciens, des associations, des médias crieraient aussitôt très fort au nazisme, ameutant la Terre entière… Oui, Hitler était nataliste, et donc le lien serait fait. Et la chancelière Merkel ne veut pas entendre parler de ça ! » 

    Un essayiste présent rappela que, ces dernières années encore, compétitions sportives ou manifestations culturelles ont été annulées ou déplacées, au pays de Goethe et Nietzsche, car les organisateurs n’avaient pas remarqué que ces événements seraient tombés le jour de l’anniversaire de la naissance du dictateur national-socialiste ou de sa prise de pouvoir ou de son suicide … 

    A ce train, où on prend sans cesse Hitler comme contre-exemple, ne risque-t-on pas un jour de diaboliser, d’anathémiser les végétariens puisque Hitler-comme Platon, Léonard de Vinci, Lamartine, Abraham Lincoln, Nietzsche, Gandhi, Brigitte Bardot, Marguerite Yourcenar, Sophie d’Espagne, etc. etc.- ne mangeait pas de viande. Le Führer était aussi un fan de montagne ; accusera-t-on un jour les alpinistes d’avoir des goûts nazis ? … Idem pour les possesseurs de chiens, etc. 

    J’intervins alors afin d’indiquer que cette psychose avait cours aussi en France, en Belgique, en Italie pour des histoires de coïncidence chronologique ou de télescopage spontané entre notre époque et des faits vieux d’au moins 70 ans : ainsi à Drancy, en banlieue parisienne, un Tunisien de 20 ans a été récemment condamné à trois mois de prison ferme et à 500 € pour avoir été vu mimant le salut hitlérien, bras levé, en passant devant un ancien camp de rétention de la Seconde Guerre mondiale par où avaient transité notamment des Juifs en partance pour l’Allemagne nationale-socialiste. 

    Autre exemple de ces références présentes aux fantômes et fantasmes d’un passé sulfureux certes mais révolu : au début de cet automne, à Nice, capitale de la Côte d’Azur, un beau matin, branlebas de combat, cris, mouvement de foule, panique même au sein d’un groupe de touristes. Que se passait-il ? Eh bien tout simplement, une immense croix gammée noire sur fond rouge venait d’être déployée sur trois étages, en façade de l’ancien palais des Rois-de-Sardaigne. La préfecture des Alpes-Maritimes dut aussitôt faire claironner, afin d’apaiser les esprits, que ce drapeau honni faisait partie du décor installé à Nice pour le tournage d’un film historique … Ouf ! L’émotion retomba et le tournage put commencer sans drame. 

    Il reste qu’on venait d’avoir encore là un exemple, parmi d’autres, du pouvoir posthume du chancelier Hitler. Il serait temps que l’Europe occidentale tourne enfin la page et cesse d’envenimer ce prurit psychologique qui l’empêche de réfléchir à son propre avenir. Comme dit le proverbe marocain, « Li fat mat », le passé est mort. 

    Péroncel-Hugoz - Le 360

     

  • BD • Nouveautés Glénat

     

    par CS

    Capitaine Perdu

    En 1763, la guerre de Sept ans qui a été en quelque sorte le premier vrai conflit mondial pour avoir opposé plusieurs puissances entre elles (Europe, Amérique du Nord, Indes …) prend fin. Le Roi de France cède aux Anglais de nombreux territoires qu’elle possède en Amérique : le Canada et toutes les îles au large (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon) ainsi que tous les territoires à l’est du Mississippi. Les Français abandonnent peu à peu leurs positions et leurs possessions. Il revient à Louis Groston de Bellerive de Saint-Ange,(1700-1774), dernier capitaine français en poste, de remettre les clefs de différents forts français aux mains des Anglais. Mais certains Indiens qui s’étaient liés d’amitié avec les Français se soulèvent et reprennent les fortifications aux Français. Le capitaine de Saint-Ange se retrouve tiraillé entre d’une part son devoir de soldat, obéir aux ordres du roi et capituler, et d’autre part son honneur, soutenir ses alliés amérindiens qui sont désormais nombreux à être apparentés aux colons français.

    Cette magnifique fresque historique et romanesque, signée Jacques Terpant nous transporte à une époque durant laquelle la France possédait la majorité du territoire nord-américain. Le lecteur appréciera la préface de Jean Raspail dont deux ouvrages (Les Sept Cavaliers et le Royaume de Borée) ont été adaptés en bande-dessinées. Un cahier de six pages en fin d’album retrace la genèse de ce bel ouvrage à mettre entre toutes les mains.

    Capitaine Perdu -Tome 1 – Jacques Terpant – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Juger Pétain

    BD2.jpgC’est un exercice très délicat auquel Philippe Saada et Sébastien Vassant se livrent en adaptant, sous forme de bande-dessinée, le documentaire télévisé traitant du jugement du Maréchal Pétain au sortir de la guerre 1939-1945. Le résultat est globalement intéressant et fidèle. L’ouvrage s’ouvre sur le retour en France du Maréchal le 26 avril 1945 et par le refus du général Koenig de lui serrer la main, avant que le vieux Maréchal ne se retrouve le 23 juillet suivant au Palais de Justice de Paris. A l’image de la caméra qui a immortalisé ce procès, le dessinateur fait le tour des tribunes et des tous les acteurs de ce moment d’histoire qu’il faut cependant maîtriser un minimum pour en comprendre toutes les subtilités. Ainsi faut-il savoir que tous les magistrats avaient prêté serment au Maréchal après le 10 juillet 1940. Et que si un seul ne l’avait pas fait, c’est qu’il était à la retraite depuis 18 mois. C’est le procureur André Mornet, 75 ans, qui avait fait, pendant la première guerre mondiale, fusiller Mata-Hari. Mais les auteurs savent le rappeler fort à propos. C’est ce même procureur auquel l’ancien chef de l’Etat français fait face…

    Sur la manière dont le procès est relaté, la fidélité au documentaire est honnête. Les auteurs retranscrivent parfaitement les auditions de Paul Reynaud, d’Edouard Daladier, d’Albert Lebrun, de Léon Blum pour l’accusation, mais aussi de Georges Loustaunau-Lacau, Maxime Weygand ainsi que celles des généraux Georges, Hering et Vauthier, pour la défense. De même, le tournant du procès, le coup de théâtre de Pierre Laval et de son audition est-il scrupuleusement retranscrit. En revanche, les digressions et les traits qui se veulent humoristiques sont parfois mal venus. Le lecteur pourra légitimement s’étonner de la parenthèse « Ma vie avec les Boches », courte biographie du Maréchal qui ponctue le récit et qui est graphiquement entouré d’un catafalque noir, en signe de deuil.

    En refermant ce roman graphique, on reste sur un goût d’inachevé, à l’image de ce procès certes légal, mais également tendancieux et fondateur d’un ère nouvelle. 

    Juger Pétain – Philippe Saada et Sébastien Vassant – Editions Glénat – Collection 1000 feuilles – 136 pages – 19,50 euros 

  • Les banlieues méritent mieux que la République

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgLe premier ministre Manuel Valls était aux Mureaux ce lundi, dix ans après les émeutes de banlieue, et il y a fait quelques annonces à défaut d'évoquer une véritable politique d'ensemble de la Ville et de ses « marges », ce dernier terme n'ayant rien de péjoratif ni de méprisant dans ma bouche. En fait, tous ces discours laissent un goût de cendres, sans jeu de mots (ni de maux, d'ailleurs), car ils sont, depuis plus de trente ans, redondants et, souvent, impuissants à changer de lourdes réalités. Cela ne veut pas dire que tous les efforts aient été forcément vains de la même manière, ni partout : mais les résultats ne sont pas assez satisfaisants pour que l'on s'en contente ou félicite. Il y a une impression désagréable et dangereuse de pourrissement de la situation, comme si une part de notre territoire avait été laissée entre d'autres mains que celles des autorités légales de ce pays...

    Durant presque dix ans, dans les années 1990, j'ai observé en première ligne les défauts et les absences de la République dans les banlieues, professant l'histoire-géographie aux Mureaux, la ville même où M. Valls se promenait ce matin en essuyant quelques quolibets et huées qui rappelaient ceux subis par son supérieur hiérarchique la semaine dernière à La Courneuve. J'ai aussi le souvenir d'une discussion très libre avec l'actuel président quand il n'était encore qu'un responsable socialiste en pleine ascension mais pas encore premier secrétaire du Parti socialiste, et ce qu'il m'avait dit m'avait, je l'avoue, surpris : affable, M. Hollande reconnaissait aisément les faiblesses de la Gauche dans le dossier des banlieues, mais, plus surprenant, il semblait renoncer à vouloir inverser la tendance, et son fatalisme bonhomme ne m'avait guère rassuré, même s'il savait trouver quelques mots réconfortants pour le professeur de banlieue que j'étais alors...

    Quant à moi, je n'avais pas renoncé à tenter de changer les choses « de l'intérieur » mais cela n'a pas eu grand effet, en définitive, si ce n'est d'avoir accompagné quelques élèves (y compris des plus difficiles ou des plus malheureux) dans leur scolarité et de leur avoir, je l'espère, donné quelques motifs de satisfaction et d'espérance : ceux que j'ai revus depuis cette époque désormais lointaine ont plutôt bien réussi leur vie, et c'est important et réconfortant, car cela souligne l'utilité d'être dans ces zones trop souvent décriées par ceux-là mêmes qui ne veulent pas leur accorder l'attention nécessaire pour les valoriser ou pour les « nationaliser ».

    Mon exercice de professeur aux Mureaux m'a confirmé dans mon royalisme tout en le transformant, et a, sans doute, radicalisé mon aversion pour une République « de grands principes mais de petite vertu » sans que je méconnaisse ou moque, pour autant, les (vaines) espérances de quelques républicains « de base » et de conviction certaine... L'attitude lâche de l’Éducation nationale comme institution m'a dégoûtée de cette République qui clame des valeurs qu'elle prend bien soin de ne pas respecter elle-même, préférant le confort d'une démission permanente (sauf rares exceptions, plus liées à l'attitude courageuse de quelques professeurs ou proviseurs qu'à « l'esprit » des inspections académiques et du ministère...) et d'une hypocrisie rassurante, à « l'audace » d'une politique d'intégration intelligente et, pourquoi pas, sentimentale...

    Non, les banlieues ne sont pas irrémédiablement perdues, mais la République, elle, les perd un peu plus chaque jour, au risque d'entraîner la France dans sa chute. Ce n'est pas en injectant des milliards sans suite que l'on pourra résoudre la grande question de l'avenir des banlieues mais en engageant une véritable politique de la Ville combinée à un nouvel enracinement des populations au sein de la nation française, ce « syndicat de familles et d'états » comme la définissait Maurras... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Autorité et légitimité

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

    M. Sarkozy exagère à peine en disant qu’ « il n’y a plus d’autorité de l’Etat ». Il oublie cependant un peu vite son propre bilan, plutôt négatif dans un domaine où il a toujours privilégié la « com ». De plus, taraudé par un F.N. qu’il ne peut plus se permettre de mépriser, il montre surtout qu’il est d’abord un politicien opportuniste essayant de profiter au mieux d’un contexte sondagier « porteur ». Ainsi, en septembre, 72% des personnes interrogées par l’IFOP considèrent que « l’Etat et les pouvoirs publics ne font pas preuve de suffisamment d’autorité »; en octobre ils sont même 40% qui osent souhaiter « un régime autoritaire ». Diable ! Ce ne sont certes que des sondages, mais n’y aurait-il pas quelque chose de pourri en République française ? Le fait est que même M. Legrand chroniqueur du 7-9 de France Inter reconnaît qu’ « il y a une vraie demande d’autorité, de restauration d’un ordre civique de base ». 

    Les Français, et c’est bien naturel, attendent de l’Etat qu’il remplisse la première de ses missions : assurer l’ordre et punir vraiment et sans aucune faiblesse ceux qui le remettent en cause au gré de leurs caprices ou de leurs intérêts. Les préserver donc de la « chienlit ». Or la liste s’allonge des troubles à l’ordre public tolérés et non sanctionnés mais aussi des reculades incessantes du gouvernement dans tous les domaines. MM. Valls et Hollande, forcément responsables - et coupables - de la situation actuelle et de la frustration de nos compatriotes, pensent bien entendu, conformément à leur idéologie, que le progrès socio-économique est seul à même d’apaiser les esprits et de permettre ainsi la restauration de « l’ordre républicain ». L’ennemi pour eux, c’est d’abord l’ « apartheid » socio-ethnique et ses conséquences pour l’emploi - ce qui revient à mettre en accusation la France elle-même. Vu leurs résultats pour l’instant calamiteux, on risque de toute façon d’attendre encore un peu…  

    Il ne faut pas nier les vertus de l’autorité, ni même mépriser le recours salvateur, mais exceptionnel et temporaire, à la dictature comme chez les Romains de l’époque républicaine. Mais, pour être plus satisfaisante que le tropisme de la permissivité qui caractérise la gauche, la conception droitière et autoritariste d’une « France poignarde » paraît limitée sur le plan politique. On voit bien ce qu’est devenu son dernier avatar, la Vème République, littéralement rongée par un parlementarisme rampant et un électoralisme débridé. En fait, l’autorité chez nous, plus qu’ailleurs peut-être, sera d’autant mieux acceptée qu’elle sera perçue comme légitime, c’est-à-dire en accord avec notre être profond tel que l’Histoire l’a façonné, et qu’elle s’exercera de façon paisible : c’est là le sens et l’esprit des diverses « restaurations » de l’ordre royal, celles de Henri IV et de Louis XVIII pour ne citer que les plus célèbres. En regard, la prétendue « légitimité démocratique » censée auréoler un chef de faction venu au pouvoir par le suffrage n’est qu’une sorte d’oxymore qui confine au non sens pur et simple, l’heureux élu étant le plus souvent minoritaire dans la réalité (à preuve le vrai pourcentage de M. Hollande en 2012 et celui de M. Sarkozy en 2007) et jamais vraiment reconnu par ses adversaires, la compétition élective demeurant la règle. 

     

  • Paris, c'est aujourd'hui : Colloque d’Action française « Immigration, stop ou encore ? »

     

    Le Centre Royaliste d’Action Française a convoqué ce colloque et en a donné l'important programme qui suit. Il intéresse les royalistes et les patriotes français. C'est pourquoi, à tous ceux qui le peuvent, nous conseillons de s'y rendre. LFAR

    L'arrivée massive d'immigrants en Europe est un phénomène exceptionnel. D'une part à cause de l'ampleur du phénomène et d'autre part à cause de la nature musulmane de cette immigration, dans un contexte de multiculturalisme qui interdit toute assimilation. Enfin, à cause de la crise économique persistante, qui a appauvri la plupart des citoyens. Dans cette conjoncture, la France a adopté une posture morale de générosité sans condition et d'ouverture sans limite. La France est en danger : comment accueillera-t-elle vraiment ces immigrants supplémentaires, alors que l'échec des précédentes politiques migratoires est déjà patent ? Et comment préservera-t-elle son identité alors que celle-ci est niée par ses élites et combattue par les nouveaux arrivants ?

    14H15 : Introduction par FRANÇOIS BEL-KER, Secrétaire Général d'Action Française

    14H30 : Table-ronde sur les constats, animée par OLIVIER FRANÇOIS, journaliste

    Au-delà du mensonge des mots, au-delà des statistiques ambigües, que peut-on réellement dire de l'immigration, en France, aujourd'hui ?

    RENAUD CAMUS, écrivain et président du Parti de l'Innocence

     JULIEN ROCHEDY, entrepreneur et ancien président du Front National Jeunes

     RAPHAËL LIOGIER, sociologue, philosophe et professeur à l'IEP d'Aix-en-Provence

     KARIM OUCHIKH, président du SIEL

    15H30 : Entretien : Idées reçues, mensonges et vérités sur l'immigration, animé par ALOYSIA BIESSY, journaliste

     5 questions à JEAN-PAUL GOURÉVITCH, auteur de L'immigration pour les nuls

    16H00 : Table-ronde sur l'enseignement de l'Histoire et sur la culture, animée par STÉPHANE BLANCHONNET, président du Comité Directeur d'Action Française

    Chaque personne a une identité, qui participe d'autres identités, d'autres cultures qui ne sont ni équivalentes, ni réductibles les unes aux autres, ni sans conséquences sur la capacité des individus à vivre ensemble.

     GUILLAUME DE TANOUARN, prêtre et écrivain

    ALBERT ALI, écrivain

    ERIC LETTY, essayiste et journaliste

    17H00 : Table-ronde "Que faire ?" : les solutions politique possibles, animée par CHARLES DE MEYER, assistant parlementaire

    L'Union européenne tient le double discours de l'exigence morale et de la nécessité économique. La France met en avant les valeurs de la République et la nécessité d'être exemplaire. Pourtant, le véritable rôle des politiques n'est-il pas, d'abord, d'assurer le bonheur des populations existantes ?

     NICOLAS DHUICO, député,

     JEAN-FRÉDÉRIC POISSON, député

    FRÉDÉRIC ROUVILLOIS, constitutionnaliste, professeur de droit et écrivain.

    17H45 : Réinformation sur l'immigration et conclusion 

     

    RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS

    contact@actionfrancaise.net

    Eespace Cléry -17 rue de Cléry - 75002 Paris - Métro Bourse, Grands Boulevards

    PAF : 10€ (tarif normal) 5€ (tarif lycées, étudiants et chômeurs)

    Après-colloque

    les participants sont cordialement invités à un buffet dînatoire dans les locaux de l’Action française, en présence des cadres et des militants du mouvement. 

    Rendez-vous dès 19h30 au 10 rue Croix des Petits Champs, dans le 1er arrondissement, métro Palais Royal - Musée du Louvre. PAF : 6 euros en cas de réservation avant le 16 novembre à contact@actionfrancaise.net ; 10 euros sur place.

    Lafautearousseau conseille à ses lecteurs de réserver leur après-midi du samedi 21 novembre, de participer, de partager l'information autour de soi ! 

     

  • « Angela Merkel aura le prix Nobel de la paix ! »

    par Aristide Leucate 

    Le prix Nobel de la paix pourrait être attribué vendredi prochain à Angela Merkel « pour son attitude responsable dans les crises migratoire et ukrainienne ». La suite de l'histoire dira si l'accueil de centaines de milliers de migrants en Europe, suivis, sans-doute par beaucoup d'autres, peut-être des millions, favorisera ou au contraire détruira la paix sur notre continent. Aristide Leucate commente ici avec pertinence ces perspectives contradictoires. « Attitude responsable » ? Il y a de bonnes raisons d'en douter. LFAR 

    aristide-leucate.jpgLe prix Nobel, c’est un peu comme le cirque Zavatta : un grand barnum où, annuellement, l’on applaudit les prouesses quasi miraculeuses des impétrants, les uns pour avoir trouvé l’anti-accord absolu en littérature, les autres pour avoir mis au jour le énième secret du nombre d’or, et certains pour leur redécouverte, jamais tarie, de la pierre philosophale en économie politique.

    Et puis il y a le clou du spectacle mondialisé : le prix Nobel de la paix par lequel le récipiendaire est distingué pour son action en faveur du bien toujours évaluée à l’aune des inaltérables droits de l’homme.

    Martin Luther King, Obama, Mandela, Mère Teresa ou encore le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) comptent parmi les nombreux lauréats.

    Cette prestigieuse cohorte sera-t-elle bientôt rejointe par la chancelière Angela Merkel ? Outre-Rhin, les pronostics vont bon train et agitent frénétiquement le petit landerneau médiatique qui se pâme à cette perspective de canonisation universelle. L’institut Nobel vaut bien, à cet égard, tous les papes du Vatican !

    « Angela Merkel aura le prix Nobel de la paix », lance, péremptoire, Kristian Berg Harpviken, directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo. La raison ? De même que le Christ appelait à laisser venir à lui les petits enfants, Sœur Angela (au prénom si, décidément, prédestiné) a magnifiquement et généreusement ouvert grand les portes de Brandebourg et de la Prusse tout entière aux « migrants », ces saints innocents de l’humanité martyrisée.

    La propagande humanitariste joue à plein. Après la photo tronquée du petit Aylan, voici le prix truqué décerné à l’un des plus grands fossoyeurs de la civilisation européenne. L’institut Nobel ne déroge pas à la vocation qui est la sienne de promouvoir les pires agents dissolvants de l’identité des peuples et des nations, de Wilson à Ferdinand Buisson ou René Cassin à… l’Union européenne (2012).

    Défendre la paix, oui, mais laquelle ? Car, à l’instar de la liberté ou des « valeurs de la République », autres incantations vides, combien de crimes, de génocides et de guerres commis au nom de ses glorieux étendards ? La Vendée, Dresde, Hiroshima, Sarajevo, l’Irak, la Libye… et aussi Lampedusa, Lesbos, Schengen, autant de fourriers infernaux de ces folles utopies dont la Révolution française est la sinistre matrice.

    Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois et Angela Merkel peut bien, alors, s’enorgueillir de réaliser le vœu du philosophe de Königsberg qui, dans son Essai philosophique sur la paix perpétuelle (1795), exhortait le « genre humain [à] se rapprocher indéfiniment d’une constitution cosmopolistique ». Ce faisant, Kant reconnaissait le droit apatride qu’« ont tous les hommes de demander aux étrangers d’entrer en société avec eux ; droit fondé sur la possession commune de la surface de la terre, dont la forme sphérique oblige les hommes à se supporter les uns à côté des autres, parce qu’ils ne sauraient s’y disperser à l’infini, et qu’originairement, l’un n’a pas plus de droit que l’autre à une contrée déterminée ». Le nomadisme préhistorique renaissait de ses cendres.  

    Docteur en droit, journaliste et essayiste (Boulevard Voltaire)
  • Nicolas Sarkozy, Christiane Taubira, Alain Juppé, Jean-François Copé : j'écris, donc je suis...

     

    De nombreux ouvrages signés d'hommes politiques paraissent dans les librairies ces derniers mois. Pour André Bercoff, les dirigeants cherchent ainsi à échapper aux flux incessants de l'info en continu et des réseaux sociaux. D'où, dans Figarovox, une salutaire et revigorante humeur, dans le style que l'on sait ... D'autant qu'il n'est ni inutile ni désagréable de voir ainsi relativisés, ou mieux dévalorisés, ces Messieurs de la politique et de la presse qui ne méritent pas meilleur traitement.  LFAR

     

    photo.jpgJ'écris, donc je suis. Jamais autant qu'aujourd'hui, les politiques n'avaient si minutieusement détourné le postulat cartésien. Certes, le pacte séculaire qui lie les Français à l'imprimé, faisait depuis longtemps en sorte que tout représentant du peuple qui se respecte, publiât, un jour ou l'autre, un essai polémique, une vibrante profession de foi, un programme pour Pâques ou la Trinité, et enfin - exercice incontournable - ses Mémoires à l'automne de sa vie. La plupart des ouvrages précités se vendaient peu ou point, mais qu'importait le tirage, pourvu qu'on ait son quart d'heure de célébrité : l'ivresse des micros et des caméras pour commenter, s'étendre et se répandre sur l'immortel produit de ses précieux neurones. A chaque parution, le récipiendaire expliquait pourquoi il faisait don de son cerveau à la France : il était en effet indispensable, pour sauver ce cher et doux pays, que les citoyens connaissent les fulgurantes analyses, les étonnantes prédictions ou les non moins sulfureuses révélations qu'un politique digne de ce nom se doit de mettre à la connaissance de tous. Les grenouilles ont toujours voulu se faire aussi grosses qu'un bœuf : le passage en librairie donnait l'illusion, le temps d'une saison, de passer pour un homme d'État. Rien de nouveau sous le soleil de l'édition.

    Aujourd'hui, cependant, force est de reconnaître, dans ce domaine comme dans tant d'autres, l'accélération de l'Histoire, fille des nouvelles technologies et des récentes crises économiques et identitaires. Et surtout, de celle du pouvoir. Depuis la rentrée de septembre dernier, il n'est de semaine sans qu'un élu ne fasse paraître l'état présent de son encéphale sous forme de quelques dizaines, voire quelques centaines de pages. De Villiers à Fillon, de Copé à Taubira, de Juppé à Sarkozy, de Le Maire à Valls, tous sont passés, passent ou passeront par la case écriture. Qu'ils fassent appel à des « nègres» , ou pondent eux-mêmes leur œuf, nul, désormais, ne peut échapper aux fourches caudines de ce vice impuni. Levez-vous, ô lecteur désiré… Et peu importe si certaines publications ne se vendent qu'à quelques centaines d'exemplaires : la petite pierre blanche sera toujours là, sur Amazon ou dans les lignes de Wikipédia.

    Paradoxe ? Non : instinct de survie. À l'heure où le public se méfie de plus en plus des médias comme de leurs représentants, des politiques comme de leurs promesses, les réseaux sociaux passent leur temps à contredire, à démentir ou à contester une parole qui, jadis, au bon vieux temps, passait par le tamis d'une presse omniprésente et encore puissante, et qui a perdu peu à peu sa légitimité et sa force. Quand gauche et droite ne savent plus où elles habitent, quand la plus récente joute télévisée efface immanquablement la précédente, où peut encore se nicher le dur désir de durer ? Dans le livre. Celui dont on rêve qu'il restera, quand on aura tout oublié. 

    André Bercoff

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.

  • Le dernier livre d’un auteur incorrect : Zemmour au pilori, par Danièle Masson*

    A9R54B0.jpgL'envoi de décembre du Réseau Regain nous apporte deux excellents articles de Danièle Masson à propos du Suicide français. Le premier d'entre eux traite de Zemmour face à la doxa et aux médias; le second analyse le livre lui-même. Et, puisque nous sommes en pleine actualité Zemmour, nous mettons en ligne, aujourd'hui, Zemmour au pilori et nous publierons dans les tout prochains jours, l'étude du livre lui-même. Pour le reste, nous recommandons à nos lecteurs de suivre les publications du Réseau Regain, où sont traités toutes sortes d'autres sujets.  ♦  Lafautearousseau

     

    « Je suis tombé dans le cœur du réacteur et je l’ai utilisé à contre-emploi ». Cette étonnante performance – utiliser les médias dédiés au formatage du peuple, pour les retourner contre eux-mêmes, et libérer la parole populaire en se faisant la voix des sans voix – explique le succès du Suicide français, qui, avec ses 200000 exemplaires vendus fin octobre, occulte les molles rentrées littéraires auxquelles, avec bonheur, il se substitue. 

    D’où la rage des « élites » et des médias conscients de ne plus tenir en mains le peuple français. « Inquiétant succès », titre Libération, pour ce « polémiste réac, homophobe et xénophobe », coupable, selon Le Monde, de « falsification idéologique ». Mais les mots sont usés, les « sans-dents » eux-mêmes ont intégré l’antiphrase, et lorsque les hommes de pouvoir (pardon, aux responsabilités) stigmatisent la « zemmourisation des esprits » (J.-C. Cambadélis), ou, comme Manuel Valls, voient en Zemmour « un adversaire de la République », le peuple n’est plus dupe.

     

    Dans les manifestations en sa faveur, on entendait un « Zemmour président » qui n’était pourtant qu’un malentendu : car à la manière de Gramsci, Zemmour ne veut pas être un élu politique mais un inspirateur : « je mène un combat politique dans la réflexion », plus incisif et plus profond que celui des élus politiques, parce que plus libre, mais qui ne les exclut pas. 

     

    1655715-zemmour.jpg

    Pour lui, la reconquête politique implique la reconquête culturelle. Et quand on l’interroge sur sa capacité à penser hors des carcans, sa réponse me réjouit : « je la tiens de la culture classique ».

     

    Des attaques plus ciblées révèlent le désarroi de ceux qui se voient par lui démasqués. Laurence Parisot accuse Zemmour de « haute trahison », Attali, conjuguant sans état d’âme mondialisme et communautarisme, l’accuse d’être « traître à la communauté juive ». Et Finkielkraut lui-même, devenu très communautariste (ou jaloux ?) tout en lui concédant quelques vérités, attaque dans Causeur « ses délires ». 

     

    L’émission de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, fut sans doute la plus révélatrice de l’état des esprits. Elle s’ouvre sur un aveu de Ruquier : « je suis d’accord à 80 % avec les constats que vous faites… sauf que moi, ils ne me dérangent pas ». Ruquier admet, assume la décadence de la France, et il s’en réjouit. Léa Salamé mélange de naïveté et d’arrogance qui, selon Zemmour, caractérise notre époque, l’attaque « sur les heures les plus sombres de notre histoire » : Vichy responsable et coupable. Comment peut-il remettre en cause la doxa ? (selon le dictionnaire « ensemble des idées couramment admises par un groupe social »). Zemmour se moque de la doxa. Il veut bien être paradoxal. Seule lui importe la vérité: « la vérité, je la cherche et, quand je crois l’avoir trouvée, je la dis, et on ne m’en fera pas démordre ». Et la vérité, ce soir-là, il la dit, avec Robert Aron et contre Paxton: « Vichy fait un pacte avec le diable : on vous donne les juifs étrangers, vous ne touchez pas aux juifs français ». Au nom de la « préférence nationale » : « sans préférence nationale, pas de nation ». Et de conclure : « Vichy a sauvé 95 % des juifs français […] en France, 25% de la population juive ont été exterminés par les nazis. Aux Pays-Bas, 100 %. ». Léa ne cherche pas la vérité, pour elle, seule compte la doxa. Et elle se risque à une apostrophe qui, adressée à un autre que Zemmour, lui aurait valu un procès : « Vous, le Juif, vous voulez être plus goy que goy, plus Français que Français ». Zemmour ne s’offusque pas, sinon par un « Pourquoi vouloir me ramener à ce statut ? » et il contre-attaque : « Vous faites de la psychanalyse de bazar ». Or, pour lui, psychanalyser le débat, c’est recourir à l’arme qui fut celle des Soviétiques contre les dissidents. Léa l’ignore. Mais tout est dit.

     

    « De quoi Zemmour est-il le nom? » s’interrogent ses détracteurs. Du peuple bâillonné, tout simplement. On l’accuse de « surfer sur les peurs ». Il réplique, lui que rien ne fait plier : « La peur permet un peu de rigueur ». Avec son livre, alors que, comme le disait Philippe Seguin qu’il cite, «UMP et le PS sont devenus les détaillants d’un même grossiste : l’Union européenne », Zemmour est devenu le chef de l’opposition à l’idéologie de la gauche française. 

     

     

    Réseau Regain

     

  • Comment Giscard comprend Poutine et met en cause la CIA, par Nicolas Bonnal *

    Crédits photo : Alexei Druzhinin/AP  

    Valéry Giscard d'Estaing a présenté à Moscou son livre  La victoire de la Grande armée », jeudi dernier 29 mai. Il en a profité pour rencontrer Vladimir Poutine et donner son point de vue sur la crise ukrainienne. Une fois n'est pas coutume : en l'occurrence, nous nous trouvons d'accord avec Giscard. Il ne prononce pas le mot « complot » que Nicolas Bonnal utilise : si l'on veut qu'il y en ait un, le terme ne fait alors que désigner l'action extérieure permanente des Etats-Unis : diplomatique, militaire, économique, financière, monétaire, juridique, etc. ... Elle ne s'embarrasse pas de scrupules. L'Amérique est, se comporte et se perçoit comme « la » puissance mondiale par excellence, naturellement impérialiste. A titre de confirmation on lira avec intérêt l'excellente note qui suit. LFAR  

     

    4946e3149d1089071ca65e63e517bc13.jpgDans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

    Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

    « La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles. »

    L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

    « Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ? »

    Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

    « Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant. »

    Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

    « Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre. »

    Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…   

    , écrivain - Boulevard Voltaire