Rendons hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc, par Jean-Michel Léost* (Boulevard Voltaire)
Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre.
C'est avec plaisir et, en quelque sorte, avec piété, que nous publions ces réflexions, non seulement pour toutes les raisons qu'indique l'auteur, mais aussi parce que nous nous souvenons que, malgré son grand âge et sa fatigue, Hélie de Saint-Marc avait accepté, dans les années 1980, d'être présent au Rassemblement Royaliste des Baux de Provence. Il n'avait pas voulu y faire de discours mais un micro lui avait été tendu à la place qu'il occupait dans l'assistance et il avait simplement dit et répété : « Je vous aime ». Ces mots tout simples qui pouvaient surprendre restent présents dans notre souvenir et nous sommes reconnaissants à Robert Ménard d'avoir rendu à Hélie de Saint-Marc l'hommage qui lui était dû. Lafautearousseau
En débaptisant la rue du 19 mars 1962 pour honorer Hélie Denoix de Saint-Marc, Robert Ménard n’a pas seulement voulu provoquer – il y a réussi, si l’on en juge par les réactions de Manuel Valls et de Stéphane Le Foll ou les appels à manifester contre « cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste » et à dénoncer le comportement d’un « criminel terroriste », d’un « commandant partisan et fanatique ».
Par cet acte symbolique, le maire de Béziers a également voulu rétablir la vérité historique. « Rue du 19 mars 1962 – Cessez le feu en Algérie » pouvait-on lire sur l’ancienne plaque. Mais la guerre a continué, sous d’autres formes que beaucoup préfèrent oublier, comme pour les effacer : oublier les milliers de Français tués, enlevés, disparus, après le 19 mars, le commerce d’otages, les dizaines de milliers de harkis abandonnés à une mort barbare, leur tête servant parfois de ballon de football ; oublier que l’armée avait reçu du gouvernement l’ordre de ne pas intervenir. Oublier : c’est commode pour s’éviter des cas de conscience – quand on en a une. Oublier aussi l’exode de centaines de milliers de pieds-noirs qui débarquèrent en France, notamment à Marseille, accueillis par cette phrase terrible de Gaston Deferre : « Qu’ils aillent se réadapter ailleurs ! » Toux ceux qui ont vécu cette période tragique se souviennent de cette terre qu’ils aimaient. Ils peuvent légitimement dire avec Robert Ménard : « L’Algérie, c’est notre paradis ». Un paradis perdu. Irrémédiablement.
La nouvelle plaque porte l’inscription suivante : « Rue Cdt Denoix de Saint-Marc – 1922-2013 – Héros Français ». Plutôt que de polémiquer, de crier « Ménard facho, Ménard assassin! », les opposants auraient dû se pencher sur la vie de cet homme admirable, avec un brin d’honnêteté intellectuelle – on peut rêver ! Résistant à 19 ans, arrêté par la gestapo, déporté dans le camp de Buchenwald, puis de Langenstein, il intègre Saint-Cyr en 1945 et choisit la Légion étrangère. Trois séjours en Indochine. Puis la guerre d’Algérie. En avril 1961, il participe au putsch, répondant à l’appel du général Challe, « pour assurer une solution qui protègerait les pieds-noirs et les musulmans favorables à la France ». Arrêté le 25 avril, il est condamné deux mois plus tard à dix ans de réclusion criminelle. Réhabilité, il écrira plusieurs ouvrages et donnera des centaines de conférences en France et à l’étranger. Il était de ces héros fidèles à leurs convictions, à la parole donnée, parfois en proie au doute, toujours soucieux de l’Autre. Comme il le déclara à son procès, « on peut beaucoup demander à un soldat. On ne peut lui demander de se dédire, de se contredire, de mentir, de tricher, de se parjurer ».
Le commandant Denoix de Saint-Marc était un héros qui voulait « simplement essayer d’être un homme ». En donnant son nom à une rue de Béziers, Robert Ménard a restitué un pan caché de l’histoire. •
* Professeur honoraire
Commentaires
C'est un héros comme le commandant Hélie Denoix de Saiint -Marc que nous devrions avoir comme président de la république au lieu du sinistre bouffon, locataire actuel de l'Elysée. Ce" dernier tout juste bon pour jouer dans une pièce de Feydeau. Cette république, dont se gargarise M. Valls, n'est même plus bananière, elle a sombré dans le ridicule ubuesque.