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BD • Nouveautés Glénat

 

par CS

Capitaine Perdu

En 1763, la guerre de Sept ans qui a été en quelque sorte le premier vrai conflit mondial pour avoir opposé plusieurs puissances entre elles (Europe, Amérique du Nord, Indes …) prend fin. Le Roi de France cède aux Anglais de nombreux territoires qu’elle possède en Amérique : le Canada et toutes les îles au large (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon) ainsi que tous les territoires à l’est du Mississippi. Les Français abandonnent peu à peu leurs positions et leurs possessions. Il revient à Louis Groston de Bellerive de Saint-Ange,(1700-1774), dernier capitaine français en poste, de remettre les clefs de différents forts français aux mains des Anglais. Mais certains Indiens qui s’étaient liés d’amitié avec les Français se soulèvent et reprennent les fortifications aux Français. Le capitaine de Saint-Ange se retrouve tiraillé entre d’une part son devoir de soldat, obéir aux ordres du roi et capituler, et d’autre part son honneur, soutenir ses alliés amérindiens qui sont désormais nombreux à être apparentés aux colons français.

Cette magnifique fresque historique et romanesque, signée Jacques Terpant nous transporte à une époque durant laquelle la France possédait la majorité du territoire nord-américain. Le lecteur appréciera la préface de Jean Raspail dont deux ouvrages (Les Sept Cavaliers et le Royaume de Borée) ont été adaptés en bande-dessinées. Un cahier de six pages en fin d’album retrace la genèse de ce bel ouvrage à mettre entre toutes les mains.

Capitaine Perdu -Tome 1 – Jacques Terpant – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

 

Juger Pétain

BD2.jpgC’est un exercice très délicat auquel Philippe Saada et Sébastien Vassant se livrent en adaptant, sous forme de bande-dessinée, le documentaire télévisé traitant du jugement du Maréchal Pétain au sortir de la guerre 1939-1945. Le résultat est globalement intéressant et fidèle. L’ouvrage s’ouvre sur le retour en France du Maréchal le 26 avril 1945 et par le refus du général Koenig de lui serrer la main, avant que le vieux Maréchal ne se retrouve le 23 juillet suivant au Palais de Justice de Paris. A l’image de la caméra qui a immortalisé ce procès, le dessinateur fait le tour des tribunes et des tous les acteurs de ce moment d’histoire qu’il faut cependant maîtriser un minimum pour en comprendre toutes les subtilités. Ainsi faut-il savoir que tous les magistrats avaient prêté serment au Maréchal après le 10 juillet 1940. Et que si un seul ne l’avait pas fait, c’est qu’il était à la retraite depuis 18 mois. C’est le procureur André Mornet, 75 ans, qui avait fait, pendant la première guerre mondiale, fusiller Mata-Hari. Mais les auteurs savent le rappeler fort à propos. C’est ce même procureur auquel l’ancien chef de l’Etat français fait face…

Sur la manière dont le procès est relaté, la fidélité au documentaire est honnête. Les auteurs retranscrivent parfaitement les auditions de Paul Reynaud, d’Edouard Daladier, d’Albert Lebrun, de Léon Blum pour l’accusation, mais aussi de Georges Loustaunau-Lacau, Maxime Weygand ainsi que celles des généraux Georges, Hering et Vauthier, pour la défense. De même, le tournant du procès, le coup de théâtre de Pierre Laval et de son audition est-il scrupuleusement retranscrit. En revanche, les digressions et les traits qui se veulent humoristiques sont parfois mal venus. Le lecteur pourra légitimement s’étonner de la parenthèse « Ma vie avec les Boches », courte biographie du Maréchal qui ponctue le récit et qui est graphiquement entouré d’un catafalque noir, en signe de deuil.

En refermant ce roman graphique, on reste sur un goût d’inachevé, à l’image de ce procès certes légal, mais également tendancieux et fondateur d’un ère nouvelle. 

Juger Pétain – Philippe Saada et Sébastien Vassant – Editions Glénat – Collection 1000 feuilles – 136 pages – 19,50 euros 

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