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  • Série : Le legs d’Action française ; rubrique 7 : Boutang et Debray renouent avec la séduction intellectuelle du maurras

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Voici la septième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». On y découvre ce que les adversaires de l’Action française cachent fort bien. C’est-à-dire que l’A.F. poursuit son combat royaliste depuis la mort de Maurras, au travers de ses «  héritiers  » dont les deux principaux sont les catholiques Pierre Boutang et Pierre Debray. Si proches, si ressemblants et pourtant si différents. Celui qui privilégiait la métaphysique et l’autre la méthode expérimentale.

    A la nouvelle génération du XXI° siècle il appartient d’exploiter au mieux leur puissance et leur complémentarité intellectuelles. (ndlr)

    gerard leclerc.jpgJe vais faire maintenant un bond en avant, et parler de la seconde période de l’histoire de l’Action française, déjà plus longue que la première : toute celle qui nous sépare de la mort de Charles Maurras. Son histoire reste encore à écrire. Là encore, renonçant à tout raconter, j’ai choisi de m’attarder sur deux figures emblématiques, celles de Pierre Debray et de Pierre Boutang.

    Pourquoi ces deux personnages ? C’est d’une certaine façon très injuste, car c’est laisser dans l’ombre des responsables qui ont joué un rôle majeur pour maintenir et animer le mouvement, et transmettre la pensée maurrassienne. Je pense à des gens comme Pierre Pujo et, avant lui, Georges Calzant. Et aussi Pierre Juhel, qui a joué un rôle considérable dans l’organisation du mouvement, sa maintenance et ses progrès. J’ai travaillé avec lui pendant plusieurs années, nous avons fait beaucoup de choses, et des choses formidables, notamment au moment de mai 68. C’est quelqu’un à qui je suis extrêmement redevable.

    Alors pourquoi privilégier Debray et Boutang  ? Pour cette raison, qui est déterminante  : ce sont eux qui, après la Libération, ont renoué avec la séduction intellectuelle de l’Action française. De l’un et l’autre, je dirai qu’ils sont des novateurs. A partir de la tradition maurrassienne, et dans la fidélité à celle-ci, ils ont fait acte de création. S’agissant de Pierre Debray, c’est en renouvelant son regard pour tenir compte des évolutions historiques et produire des analyses adaptées aux réalités contemporaines.

    Le cas de Pierre Boutang est différent. Il a bâti une œuvre considérable, un monument littéraire et philosophique qui contribue à l’enrichissement du patrimoine intellectuel français au XXe siècle. Mais qui contribue aussi, et c’est cela qui m’intéresse plus spécialement ici, à l’enrichissement du legs d’Action française. Son histoire personnelle, qui n’est pas banale, doit d’ailleurs être étudiée, car elle est porteuse de leçons. Par exemple, pourquoi Boutang, pendant la guerre, en 1941, choisit-il de quitter la France et d’aller enseigner au lycée de Rabat ? C’est sans doute qu’il a une certaine vision de la situation internationale et ne veut pas courir le risque de se trouver coincé en pays occupé. Il considère que c’est en Afrique du nord, non occupée, qu’une occasion historique peut surgir.

    Il ne rejoindra pas de Gaulle, ce qui lui coûtera très cher, mais choisira de suivre le général Giraud  : il sera chef de cabinet de son ministre de l’Intérieur. C’est quelqu’un qui a une vision très particulière. Quand il va en métropole, il va voir Maurras, à qui il reste lié d’une façon très privilégiée. Maurras, qui voit en lui un esprit de premier ordre, a dit un jour : “Ce jeune homme est trop intelligent pour moi !” Mais c’était un acte d’humilité…

    Boutang est par ailleurs un philosophe auteur d’une œuvre philosophique capitale. Vous connaissez, sans doute, les titres principaux  : Ontologie du secret, Apocalypse du désir, Reprendre le pouvoir et plusieurs autres livres quasiment aussi importants, comme La Fontaine politique que Fabrice Luchini, je pense, a dû lire… Je vous signale d’ailleurs un formidable article (facile à trouver sur Internet) sur la réédition de ce livre par Les Provinciales. Il est dû à Bérénice Levet, qui fait partie de cette nouvelle génération intellectuelle apparue dans le sillage de la Manif pour tous, qui est en train de renverser la donne sur le terrain intellectuel. Avec Eugénie Bastié et Charlotte d’Ornellas, les femmes sont aux avant-gardes pour porter un renouveau de la pensée avec une force qui me ravit  !

    Pierre Boutang a fait œuvre de métaphysicien. Vous vous demanderez peut-être  : qu’est-ce que la métaphysique peut bien venir faire en politique  ? Eh bien, voilà. L’Action française a été bâtie, par des gens aux convictions philosophiques et religieuses diverses, sur un compromis politique excluant d’aborder les questions religieuses. Les choses vont cependant se moduler, et je peux en dire un mot : dans son Maurras, Pierre Boutang raconte qu’à la fin de la Grande Guerre, en 1919, Maurras a envisagé de reprendre la Revue grise qui avait été à l’origine de l’Action française, parce qu’il pensait que le quotidien ne suffisait plus et qu’il fallait prolonger le travail intellectuel dans une revue de fond. Mais il en a très vite abandonné l’idée, au profit d’un autre projet de revue, qui donnait une place importante à la pensée catholique  : la Revue universelle, avec comme cofondateur une éminente personnalité catholique, Jacques Maritain, et dirigée par Jacques Bainville, assisté d’un autre catholique, Henri Massis. Bainville l’agnostique assurait en quelque sorte la continuité avec la Revue grise, mais à côté de Maritain et Massis, il y avait d’autres intellectuels catholiques, tels Jean Guitton.

    Cela manifestait clairement une inflexion intellectuelle de Maurras. On était passé d’une revue – disons le franchement – “positiviste”, à une revue très ouverte aux questions religieuses. Et c’est dans la Revue universelle que Maritain a publié les chapitres de ses premiers ouvrages, notamment Trois réformateurs, un livre essentiel contre Luther, Descartes et Rousseau. Pendant quelques années Maritain a même pu passer pour le philosophe de l’Action française  ! Cela n’a pas duré, puisque, sur injonction du pape Pie XI, Maritain est devenu l’adversaire premier de l’Action française et a été chargé d’alimenter le débat philosophico-théologique contre le maurrassisme.

    Gérard Leclerc ( à suivre)

    Retrouvez les rubriques de l’été militant 2020, du site de l’Action française  :

    Par Christian Franchet d’Esperey

    1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?

    2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures

    3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs

    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Par Philippe Lallement

    Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d etude historique

    Par Gérard Leclerc

    1. Le legs d’Action française
    2. Maurras humaniste et poete
    3. L homme de la cite le republicain
    4. Un mouvement dote dune singuliere force d attraction
    5. Lla crise de 1926 un nouveau Port-royal
  • 1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, de Frédéric Mistral

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    Un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. 

    C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.

    On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...

    Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...

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    L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales... 

                

     

    En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...

    Que veut dire tout ceci ?

    La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.

    La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. A la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...

    Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".

    Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse: en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...

    Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou: la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 140 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...

    Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "A la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d'or..."

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    En Provence, en Bretagne et partout ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et appellent les mêmes remèdes 

                

     

    La Comtesse, ce sont donc les nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et surtout (1) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un cachot du ministère de l'Instruction publique. Marcel Pagnol - mais bien d'autres également... - a raconté comment il était interdit de parler provençal à l'école, et comment on se faisait - au sens propre - taper sur les doigts avec une règle bien dure lorsqu'on osait braver l'interdit. En Bretagne, des écriteaux prévenaient : "Défense de cracher par terre et de parler breton"...

    C'est aussi ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des "tambourins" de la Comtesse que l'on a brisés. S'étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l'arme de la fable, de l'allégorie, pour dénoncer le mal...

    Quant à l'appel aux soupirants de la Comtesse, "Ceux-là qui ont la mémoire", dit Mistral, comment ne pas voir qu'il s'agit là de l'exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?

    Mistral appelle donc à renverser l'idéologie et à rétablir les libertés locales: à "pendre l'abbesse" et "crever la grand couvent" (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier)...

     

    Texte complet : Texte complet La Coumtesso.pdf

     

    (1) : "aussi et surtout", car Mistral l'a redit cent fois : la langue - par la culture qu'elle véhicule - est l'âme et le coeur d'un peuple, son ossature mentale...

     

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    Toujours plus de gestion idéologique et de centralisme technocratique,
    pour supprimer les solidarités nées de l'Histoire 
    lafautearousseau
  • Le legs d'Action française (VII/X) : Boutang et Debray renouent avec la séduction intellectuelle du maurrassisme

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je vais faire maintenant un bond en avant, et parler de la seconde période de l’histoire de l’Action française, déjà plus longue que la première : toute celle qui nous sépare de la mort de Charles Maurras. Son histoire reste encore à écrire. Là encore, renonçant à tout raconter, j’ai choisi de m’attarder sur deux figures emblématiques, celles de Pierre Debray et de Pierre Boutang.

    Pourquoi ces deux personnages ? C’est d’une certaine façon très injuste, car c’est laisser dans l’ombre des responsables qui ont joué un rôle majeur pour maintenir et animer le mouvement, et transmettre la pensée maurrassienne. Je pense à des gens comme Pierre Pujo et, avant lui, Georges Calzant. Et aussi Pierre Juhel, qui a joué un rôle considérable dans l’organisation du mouvement, sa maintenance et ses progrès. J’ai travaillé avec lui pendant plusieurs années, nous avons fait beaucoup de choses, et des choses formidables, notamment au moment de mai 68. C’est quelqu’un à qui je suis extrêmement redevable.

    Alors pourquoi privilégier Debray et Boutang ? Pour cette raison, qui est déterminante : ce sont eux qui, après la Libération, ont renoué avec la séduction intellectuelle de l’Action française. De l’un et l’autre, je dirai qu’ils sont des novateurs. A partir de la tradition maurrassienne, et dans la fidélité à celle-ci, ils ont fait acte de création. S’agissant de Pierre Debray, c’est en renouvelant son regard pour tenir compte des évolutions historiques et produire des analyses adaptées aux réalités contemporaines.

    Le cas de Pierre Boutang est différent. Il a bâti une œuvre considérable, un monument littéraire et philosophique qui contribue à l’enrichissement du patrimoine intellectuel français au XXe siècle. Mais qui contribue aussi, et c’est cela qui m’intéresse plus spécialement ici, à l’enrichissement du legs d’Action française. Son histoire personnelle, qui n’est pas banale, doit d’ailleurs être étudiée, car elle est porteuse de leçons. Par exemple, pourquoi Boutang, pendant la guerre, en 1941, choisit-il de quitter la France et d’aller enseigner au lycée de Rabat ? C’est sans doute qu’il a une certaine vision de la situation internationale et ne veut pas courir le risque de se trouver coincé en pays occupé. Il considère que c’est en Afrique du nord, non occupée, qu’une occasion historique peut surgir.

    Il ne rejoindra pas de Gaulle, ce qui lui coûtera très cher, mais choisira de suivre le général Giraud : il sera chef de cabinet de son ministre de l’Intérieur. C’est quelqu’un qui a une vision très particulière. Quand il va en métropole, il va voir Maurras, à qui il reste lié d’une façon très privilégiée. Maurras, qui voit en lui un esprit de premier ordre, a dit un jour : « Ce jeune homme est trop intelligent pour moi ! » Mais c’était un acte d’humilité…

    Boutang est par ailleurs un philosophe auteur d’une œuvre philosophique capitale. Vous connaissez, sans doute, les titres principaux : Ontologie du secret, Apocalypse du désirReprendre le pouvoir et plusieurs autres livres quasiment aussi importants, comme La Fontaine politique que Fabrice Luchini, je pense, a dû lire… Je vous signale d’ailleurs un formidable article (facile à trouver sur Internet) sur la réédition de ce livre par Les Provinciales. Il est dû à Bérénice Levet, qui fait partie de cette nouvelle génération intellectuelle apparue dans le sillage de la Manif pour tous, qui est en train de renverser la donne sur le terrain intellectuel. Avec Eugénie Bastié et Charlotte d’Ornellas, les femmes sont aux avant-gardes pour porter un renouveau de la pensée avec une force qui me ravit !

    Pierre Boutang a fait œuvre de métaphysicien. Vous vous demanderez peut-être : qu’est-ce que la métaphysique peut bien venir faire en politique ? Eh bien, voilà. L’Action française a été bâtie, par des gens aux convictions philosophiques et religieuses diverses, sur un compromis politique excluant d’aborder les questions religieuses. Les choses vont cependant se moduler, et je peux en dire un mot : dans son Maurras, Pierre Boutang raconte qu’à la fin de la Grande Guerre, en 1919, Maurras a envisagé de reprendre la Revue grise qui avait été à l’origine de l’Action française, parce qu’il pensait que le quotidien ne suffisait plus et qu’il fallait prolonger le travail intellectuel dans une revue de fond. Mais il en a très vite abandonné l’idée, au profit d’un autre projet de revue, qui donnait une place importante à la pensée catholique : la Revue universelle, avec comme cofondateur une éminente personnalité catholique, Jacques Maritain, et dirigée par Jacques Bainville, assisté d’un autre catholique, Henri Massis. Bainville l’agnostique assurait en quelque sorte la continuité avec la Revue grise, mais à côté de Maritain et Massis, il y avait d’autres intellectuels catholiques, tels Jean Guitton.

    Cela manifestait clairement une inflexion intellectuelle de Maurras. On était passé d’une revue – disons le franchement – « positiviste », à une revue très ouverte aux questions religieuses. Et c’est dans la Revue universelle que Maritain a publié les chapitres de ses premiers ouvrages, notamment Trois réformateurs, un livre essentiel contre Luther, Descartes et Rousseau. Pendant quelques années Maritain a même pu passer pour le philosophe de l’Action française ! Cela n’a pas duré, puisque, sur injonction du pape Pie XI, Maritain est devenu l’adversaire premier de l’Action française et a été chargé d’alimenter le débat philosophico-théologique contre le maurrassisme.

  • Le legs d'Action française (III/X) : L’homme de la cité, le « républicain »

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Enfin Maurras va être, de plus en plus, l’homme de la cité. Je dirais presque, si vous voulez, le républicain, au sens premier du terme, l’homme de la « chose publique », de la « res publica ». C’est un homme qui va se sentir de plus en plus investi de responsabilité civique, de responsabilité vis-à-vis de la France, celle d’après 1870, quand, après avoir subi une terrible défaite, elle se trouve confrontée à une Europe instable et dominée par les ambitions allemandes. Le « républicain » Maurras, l’homme de la chose publique, va de plus en plus se distinguer par ce que Léon Daudet appelait l’angor patriæ – l’angoisse de la patrie – qui va en faire un citoyen de premier ordre, un citoyen qui va vouloir à tout prix éclairer ses contemporains, pour permettre à la France de surmonter sa défaite et affronter les étapes nouvelles de son histoire.

    Pour comprendre ce Maurras-là, le politique, le républicain, il me faut parler de deux événements fondamentaux qui sont à l’origine de l’histoire personnelle de Charles Maurras : le Ralliement, et l’Affaire Dreyfus.

    Le premier événement, antérieur à la fondation de l’Action française date, de 1892 : dans une encyclique rédigée en français, le pape Léon XIII demande aux catholiques français de se rallier au régime républicain. Jusqu’alors, ils étaient réticents ou hostiles, l’épiscopat en tête, à l’idée d’accepter les institutions républicaines. Or le pape demande de jouer le jeu institutionnel de la IIIe République dans l’espoir de les conquérir. Maurras collabore alors à des journaux catholiques soutenant le Ralliement : il considère la monarchie comme une institution complètement dépassée. Au début, il est, si j’ose dire, rallié au Ralliement… Ce n’est qu’après quelques années de réflexion politique intense qu’il va découvrir que, pour pouvoir surmonter la défaite de 1870 et affronter une Allemagne toujours menaçante, la monarchie est le régime qui convient le mieux à la France. Il réalise que la faiblesse structurelle de la République la rend incapable de mener, d’une manière continue, une politique étrangère cohérente. C’est là l’origine de son livre fondamental, Kiel et Tanger, qui constitue une analyse extrêmement précise de l’état des relations internationales et de la politique étrangère de la France face à l’Allemagne.

    Maurras pense que ce qui manque à la France, c’est une institution stable, permanente, ayant l’avenir devant elle, et capable de dépasser les querelles partisanes dans le souci prioritaire de protéger les Français de toutes les menaces. Un régime indépendant des partis, donc, et pouvant concevoir et conduire – c’est aussi un grand souci de Maurras – une politique militaire. Pierre Debray a consacré un certain nombre de cours aux analyses de Maurras sur la faiblesse militaire de la France face à l’Allemagne avant la Première Guerre mondiale. Il y a donc chez Maurras ce double souci d’une politique militaire forte, accompagnant une politique diplomatique intense.

    Deuxième événement capital à l’origine de l’Action française et du rôle que va jouer Maurras : l’Affaire Dreyfus. Je ne peux malheureusement pas entrer dans les détails, mais l’Affaire Dreyfus va être un événement fondateur, avec tous les risques inhérents à une telle affaire. En deux mots, vous savez que l’officier français d’origine juive Alfred Dreyfus est accusé d’avoir livré à l’Allemagne des informations majeures sur l’armement français. Condamné par un tribunal militaire, il est déporté en Guyane. Commence alors une véritable guerre civile entre ceux qui jugent Dreyfus innocent, et ceux qui estiment que toute remise en cause de sa condamnation affaiblirait terriblement l’armée française face à la menace militaire allemande.

    Pour cette raison, Maurras va s’engager à fond dans le camp antidreyfusard. On le lui reproche ardemment aujourd’hui, l’historiographie moderne étant favorable à l’innocence de Dreyfus. Mais il faut bien voir que les choses sont loin d’être aussi simples que. Si vous voulez vous en faire une idée, je vous conseille de lire, non pas la littérature d’Action française sur le sujet, mais Notre jeunesse de Charles Péguy. C’est un livre facile à lire et très éclairant, car à l’époque, Péguy appartient au camp dreyfusard et s’est battu violemment contre les antidreyfusards.

    Que dit Péguy ? Dans ce pamphlet qu’est Notre jeunesse, il reproche à ses anciens amis dreyfusards leur antimilitarisme et leur antipatriotisme. Il est particulièrement sévère à l’égard d’un des principaux meneurs du dreyfusisme pour avoir trahi la cause de l’innocent en y associant sa passion antipatriotique et son aversion pour l’armée. Quand on ajoute au témoignage de Péguy celui de Daniel Halévy, lui aussi dreyfusard, mais qui avait exprimé très tôt ses doutes à ce sujet, on comprend la difficulté. On voit que la question ne se ramène pas à une pure confrontation entre, d’un côté, des salauds qui s’en prennent à un innocent et, de l’autre, des justes courant au secours de cet innocent.

    Mais ce n’est pas mon sujet aujourd’hui. Mon sujet, c’est que, si l’engagement antidreyfusard de Maurras est fondateur, c’est parce qu’il sera l’occasion pour lui de greffer la cause royaliste sur le nationalisme. Ce qui n’avait rien d’évident : le mouvement nationaliste, avec Barrès, Déroulède et d’autres, s’est formé dans un climat, un milieu, une culture qui n’avaient rien de royalistes. C’est Maurras, et c’est Maurras seul, qui va imposer à la réaction nationaliste de l’époque de se faire monarchiste. C’est en observant les suites du Ralliement qu’il a réfléchi à la question institutionnelle et finalement compris la modernité et l’impérieuse nécessité de cette monarchie que jusque là il rejetait. Il va dès lors s’en faire le défenseur inconditionnel, et cela jusqu’au bout de son existence terrestre. C’est dans ce but qu’il va fonder l’Action française.

  • Sur Valeurs Actuelles, Augustin, ce Gone qui ne se rendra pas, par Nicolas Boutin.

    Le jeune Augustin, agressé par des racailles pour avoir défendu deux jeunes femmes. Photo © Facebook/Justice pour Augustin

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    Agressé vendredi soir alors qu’il tentait de défendre un groupe de jeunes filles face à une bande de racailles, Augustin a promis de se relever. Entouré par ses proches, il compte bien mettre en lumière cette nouvelle agression ultraviolente, en pleine place Bellecour à Lyon.

    Dans cette ville où quatre ans plus tôt Marin se faisait lyncher à coup de béquille pour avoir défendu un couple pris à parti parce qu’ils s’embrassaient, les bandes violentes font toujours la loi dans les rues de Lyon. Dans la soirée du vendredi 21 août, c’est un autre gone qui paya les frais de l’ultra- violence. Il s’appelle Augustin, il a 17 et venait comme des milliers d’autres jeunes, de prendre un pot avec ses amis sur la Presqu’île.

    Mais alors qu’il rentrait chez lui aux alentours de 23 heures, en compagnie de deux jeunes amies, Augustin est témoin d’un accrochage entre un groupe de jeunes filles et cinq racailles « en survêtement ». Le jeune diplômé du baccalauréat en juin dernier s’approche et tente de calmer les esprits. « Il n’y allait pas pour taper, c’était pour permettre aux filles de partir », nous rapporte son père, Jérôme. L’altercation prend alors une toute autre tournure. Les filles parviennent à fuir dans le Monoprix situé sur la place Bellecour, pendant qu'Augustin fait face à ses quatre agresseurs, de plus en plus véhéments. C’est un cinquième membre de la bande qui viendra « sans qu’il ne l’ait vu venir », mettre le coup qui sonnera définitivement comme l'épisode de Marin.

    Cela a duré quelques secondes, la vie d’Augustin bascule. Dents arrachées, mâchoire fracturée, cervicales touchées, il parvient tout de même à se relever et à raccompagner ses deux amies jusqu’au métro, galanterie oblige. Ce n’est qu’après les avoir laissées que le jeune homme appela ses parents pour être pris en charge et accompagné aux urgences.

    Une violence quotidienne sur la Presqu’île

    Sur la place Bellecour, la vie reprend comme si de rien n’était. Dans le Monoprix, « personne n’est intervenu », déplore sa grande sœur, Claire. Laurent, directeur adjoint de l’enseigne nous confie n’avoir appris cette agression que le lundi suivant dans la presse. « Je ne savais même pas que des jeunes filles s'étaient réfugiés dans le magasin. Elles n’ont pas dû prévenir les agents de sécurité », témoigne-t-il. Il est vrai que les agressions sont légions sur la Presqu’île lyonnaise. « Ce n’est même plus étonnant », admet le responsable qui rapporte « des agressions verbales quotidiennes et des agressions physiques régulières ». « Je ne vois pas d’amélioration, les problèmes sont toujours là », déplore-t-il.

    Même son de cloche du côté de la famille d’Augustin : « Avant, quand on attendait le bus à 23 heures à Lyon, il ne se passait rien », se souvient Jérôme, le père. Pour Claire, « il faut désormais prendre ses précautions, passé certaines heures ». La violence ne touche d’ailleurs pas que les jeunes Lyonnais. « On voit de plus en plus de pompiers, d’ambulanciers et de policiers attaqués », s’indigne le père d’Augustin qui ne croit plus dans le gouvernement actuel. « Ce n’est pas avec Dupont-Moretti que nous allons résoudre les problèmes », estime-t-il. Pourtant, les secteurs difficiles sont connus à Lyon : « Il y a des quartiers où l'on ne va plus. Des bandes sont là, vous regardent et c’est encore pire si vous êtes une fille », dépeint Jérôme.

    Pas de témoin signalé

    Après avoir déposé plainte, dimanche matin dans une gendarmerie du nord de Lyon, le frère d’Augustin, Grégoire, a témoigné de ses mésaventures. Objectif : retrouver les agresseurs et les témoins de la scène, notamment les quatre jeunes femmes qui ne se sont pas fait connaître pour le moment. Du côté de la justice, le dossier doit être transféré « dans les prochains jours », au commissariat du deuxième arrondissement de Lyon, nous communiquent-ils. Sur internet, un témoignage capital d’Alicia, qui n’a pour l’heure pas été authentifié, minimise l’affaire. « On sort de Monoprix, ils nous regardent avec insistance. On commence à marcher, on ne voulait pas trop qu’ils viennent, et commencent à nous suivre. On a dit qu’on était en couple, ils voulaient nous draguer en gros », raconte-t-elle. Mais pour Augustin, ces cinq racailles commençaient surtout à être « tactiles » envers les jeunes femmes, nous rapporte sa sœur.

    Qu’est-ce qui a pu motiver ce jeune homme à intervenir ? Alors que l’actualité regorge de faits divers et d’agressions ultraviolentes, Augustin a-t-il senti le potentiel agressif de cette bande ? « Il est toujours là pour aider les autres et ne reste jamais indifférent dans ce genre de situation », nous confie Claire. « C’est bien quand quelqu’un se bouge, mais l’idéal est de bouger en étant plus nombreux, ce n’était pas le cas ce soir-là… », déplore le père de famille. Une attitude héroïque motivée par une personnalité cultivant le don de soi. Amateur de rugby, proche des militants royalistes de l’Action française, il n’hésite pas à se dévouer pour « défendre le vrai ». « Il a horreur du superflu », nous confie sa grande sœur.

    S’il a eu « la chance » de ne pas connaître le même sort que Marin, Augustin ne vivra pas une rentrée scolaire ordinaire. Bachelier depuis juin dernier, il devait entamer des études d’ingénieur, « à l’extérieur de Lyon ». Sa rentrée sera donc repoussée le temps de sa convalescence, le jeune homme ne sortant qu'à peine du bloc opératoire, ce lundi soir. « Il risque d’y avoir un contre-coup », prévient sa famille qui l’entoure depuis ce week-end. Augustin reste dans l’attente des résultats de l’IRM qui doit déterminer le niveau de blessures de ses cervicales. Au-delà du choc que représente cette agression pour sa famille, Jérôme note que « les réseaux sociaux arrivent à être plus informatifs que les médias classiques ». La multiplication des soutiens a même permis la diffusion du hashtag #JusticepourAugustin, l’un des plus populaires de la journée du 24 août. « J’espère que cela fera prendre conscience que le monde n’est pas rose et qu’il faut agir », lance Claire, qui tient à toujours rester dans le positif.

  • Jean-Louis Bianco refuse le débat avec Zemmour : Raphaël Enthoven a-t-il tort de le traiter de « lâche » ?, par Philippe

    a eu une carrière prestigieuse grâce, surtout, au Président François Mitterrand. En 2013, il a été nommé président de l’Observatoire de la laïcité, puis renouvelé en 2017. Pour être franc, sans l’avoir jamais rencontré mais en le lisant et en l’écoutant, je n’ai jamais été un enthousiaste de sa personnalité.

    7.jpgAussi, quand j’ai su que Raphaël Enthoven l’avait traité de « lâche » parce qu’il avait refusé de débattre avec Éric Zemmour, on comprendra mon intérêt immédiat.

    D’abord celui qui avait proféré cette insulte avait une certaine légitimité pour le faire parce que, appréciant ou non Enthoven fils, on n’a jamais pu dénier le courage intellectuel et politique de celui-ci lors des joutes médiatiques ou au cours de réunions plus houleuses. Il avait, par exemple, dominé dans l’échange avec Étienne Chouard, sur Sud Radio, tenu le choc lors d’une manifestation pour l’union des droites et dialogué, à plusieurs reprises, avec Éric Zemmour sur CNews.

    Je me demande même si, avec les critiques trop injustes de son dernier livre, il ne paie pas la rançon de sa liberté d’esprit.

    Jean-Louis Bianco, usant de la piètre argumentation de ceux, de plus en plus rares, se campant dans le refus de toute rencontre médiatique avec Éric Zemmour, a indiqué que, celui-ci ayant été condamné, il ne pouvait que s’abstenir.

    Ce prétexte ne me convainc pas à un double titre.

    D’une part, je m’amuse que, souvent, ceux qui ont beaucoup de mansuétude pour les délits et crimes de certains soient, au contraire, d’une fermeté totale seulement sur la condamnation d’Éric Zemmour.

    D’autre part, derrière cet opprobre ciblé, il y a une méconnaissance de ce qu’est la délinquance de presse par rapport à la délinquance ordinaire. Quand la première est régie par des textes qui prêtent à interprétation, voire à contradiction, la seconde ne laisse pas place au doute. Le voleur d’un poste autoradio est sanctionné : aucune raison de discuter la sanction. Éric Zemmour, condamné pour des propos controversés, ne nous confronte pas à la même certitude. Ministère public, comme je l’ai été durant cinq ans à la 17e chambre correctionnelle de Paris, j’aurais peut-être estimé qu’ils relevaient de la liberté d’expression et n’étaient pas délictueux.

    Aussi, quand j’entends des indignations sur cette condamnation d’Éric Zemmour, je suis, mauvais esprit, enclin plutôt à croire, comme , qu’il y a de la « lâcheté » derrière ces hauts cris et, surtout, de la peur.

    Peur de débattre avec Éric Zemmour, peur non pas de sa violence – il est toujours parfaitement courtois dans les débats et, de surcroît, ce qui n’est pas habituel, écoute avec attention son contradicteur – mais de son talent et du rapport de force intellectuel et historique qu’il fera tourner à son avantage. Cette angoisse est d’autant plus vive chez ceux qui ne concevraient la rencontre que sur le mode de l’empoignade et de l’obligatoire défaite d’Éric Zemmour : ils savent tous, aujourd’hui, que ce serait un vœu pieux et une inévitable déception pour eux !

    Si Jean-Louis Bianco n’est pas « lâche », en tout cas il est peureux, frileux, tétanisé. Avait-il besoin de tant faire sa « coquette » alors que les interventions de BHL, de François Pupponi et encore de Raphaël Enthoven – j’ose même rappeler les miennes – auraient dû le rassurer, puisqu’ils n’étaient pas moins soucieux d’éthique que lui mais probablement plus sûrs d’eux, plus courageux !

    La vigueur d’Éric Zemmour, dans le débat, tient au fait qu’il ne recule jamais, que même attaqué, lui n’est jamais sur la défensive et que, techniquement, s’appuyant sur le propos critique de l’autre, il parvient cependant toujours à garder la main, et tout cela, j’insiste, avec une parfaite urbanité dans le ton et la forme !

    Sans que l’excellente Christine Kelly soit sa « servante ». Elle est insultée et menacée à hauteur de ce qu’elle a de remarquable dans un monde médiatique qui, contrairement à elle, se met plus en scène qu’il ne stimule la parole de ses invités.

    Cette constance dans la courtoisie chez Éric Zemmour – il a parfois du mérite ! – me touche d’autant plus que, moi-même, je suis prêt à accepter n’importe quel échange, quelle confrontation dès lors que j’ai la certitude que j’échapperai à des violences, des explosions et des « pétages de plomb » dans l’oralité !

    J’avoue que j’en aurais peur, les détestant au plus haut point dans l’expression médiatique formelle. Ce qui autorise que le fond soit, lui, sans retenue !

    Quand Jean-Louis Bianco ne consent pas à s’opposer à Éric Zemmour, il donne un mauvais exemple et n’offre pas une belle image. Quand on est si sûr de soi, de son humanisme et de ses pensées souvent étrangement accommodantes, on accepte de venir les faire passer au crible d’Éric Zemmour et on ne satisfait pas d’un mépris facile grâce à une abstention qu’on a du mal à ennoblir !

    Ce que j’écris sur Jean-Louis Bianco s’appliquerait parfaitement à Jean-Michel Aphatie : je ne détesterais pas voir ce dernier dire, mais face à Éric Zemmour, ce qu’il pense de lui.

     

    Philippe Bilger

     
    Magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole
     
     
  • Sur Valeurs Actuelles, Zemmour : “La gauche identitaire dit : 'La France blanche et catholique doit crever !'”.

    Dans son discours, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a répondu à Eric Zemmour. Il a évoqué une “sorte de créolisation” du “peuple français” bénéfique. Le polémiste la condamne sur CNews.

    Mélenchon a répondu à Zemmour ce 22 septembre à l'occasion du lancement de son think tank, L'Institut de La Boétie. Dans son discours, le leader de la France insoumise a parlé de la créolisation de la France : « Notre peuple s'est créolisé. Le peuple français a commencé une sorte de créolisation, qui est nouvelle dans notre histoire : il ne faut pas en avoir peur, c'est bien. On avance. On vit ». L'occasion pour Eric Zemmour de se lancer dans des recherches historiques et étymologiques qu'il estime « très intéressant[es] »... avant de condamner ladite créolisation du pays sur le plateau de « Face à l'Info ». Elle met en péril, selon lui, l'unité de la nation. Elle est également l'étendard d'une gauche identitaire : le polémiste la définit d'un côté, puis en fait de même pour la droite identitaire.

    « Moi, excusez-moi, je ne peux pas envier ça »

    Eric Zemmour commence par définir ce qu'est la créolisation : « un créole, contrairement à ce qu'on croit, c'est une personne blanche, de race blanche, d'origine européenne dans la société coloniale (...) L'archétype de la Créole, c'est Joséphine de Beauharnais ». Pas métissé, donc. « La créolisation, c'est le fait, pour un langage, de se mélanger, c'est-à-dire qu'on mélange du français avec le langage d'origine des gens des îles, des esclaves ou pas... tout ça, ça donne une langue un peu abatardie, qu'on a longtemps méprisée, et qui a été exaltée à partir des années 60, comme d'habitude, puisqu'à partir des années 60 on exalte toutes les minorités qui ont été marginalisées, qui ont été méprisées », poursuit-il. Pour Eric Zemmour, « il y a une sorte d'effet miroir : tout ce qui a été marginalisé par la majorité blanche devient magnifique, et tout ce qui a été exalté par la majorité devient ignoble, à vomir ». Ainsi, il comprend du discours du leader de la France insoumise qu'« on se côtoie, on se parle, on discute mais on se mélange pas ». L'auteur du Suicide Français se navre des pays cités en exemples par ce dernier : « Il donne deux idéaux : le Brésil, et le Mexique. Les sociétés les plus violentes et les plus inégalitaires du monde ». Il développe ainsi que la première est d'une « misère phénoménale » , et la seconde, « d'une violence phénoménale » : « C'est ça la société que monsieur Mélenchon, homme de gauche, nous donne en exemple. (...) « C'est ça les sociétés créolisées, et c'est ça qu'on vit au Brésil ». Le polémiste précise qu'en France, en plus de cela, il y a l'islam et donc, « deux grandes civilisations qui s'affrontent (...). Le vrai mot de créolisation, je tiens à le dire à monsieur Mélenchon, ça s'appelle libanisation. Moi, excusez-moi, je ne peux pas envier ça ».

    La France, « une nation avec un mélange des races mais un corpus commun »

    Eric Zemmour étaye ce que la France a toujours été, selon lui, et pourquoi est-ce qu'elle ne devrait pas changer cela en cédant aux sirènes antiracistes : « On avait une société universaliste, française, qui reposait sur l'assimilation. Qui était le contraire de ce que monsieur Mélenchon appelle la société ethnique. Il oppose, dans son discours, la société ethnique - sous-entendu, le mal, c'est-à-dire la société blanche soi-disant raciste - et la société créolisée, en phase comme vous l'avez décrite. On avait la meilleure société possible, qui reposait sur l'assimilation, qui n'a jamais été une société ethnique ». Donc une société anti-raciste, à défaut d'antiracisme racialiste. « Même Jacques Bainville, l'historien de l'Action française, commence son Histoire de France en disant : l'Allemagne est une race, l'Angleterre est un empire, la France est une nation » rappelle-t-il. « Il explique de la France n'a jamais été une race, qu'elle a toujours été un mélange (...) Vous voyez, c'est ça la France : ça n'a jamais été une société ethnique, et au contraire. Grâce à l'assimilation, grâce au fait que les nouveaux venus, quelle que soit leur race, adoptaient le corpus culturel, historique, les mœurs françaises, on avait une société unifiée ». Eric Zemmour explique que la gauche a détruit l'unité française : « Une nation avec un mélange des races mais un corpus commun, et c'est ça que la gauche a détruit depuis les années 70 ». En défendant l'idée que l'identité raciale française n'a jamais été figée, il finit par définir ce qui distingue gauche et droite identitaire : « La gauche que vous appelez identitaire pour moi, c'est la gauche islamo-gauchiste. C'est les décoloniaux. Ce sont les gens qui renient le passé de la France et qui l'accusent d'être raciste. La droite identitaire, excusez-moi, elle défend l'identité de la France éternelle (...) la gauche que vous appelez identitaire, elle dit que la France catholique et blanche doit crever. C'est pas la même chose ».

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

  • Un jeu très dangereux, par Jean Monneret (Historien).

    Des soutiens de Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs, devant le tribunal militaire de Blida, en Algérie, le 9 février 2020. PHOTO / RYAD KRAMDI / AFP.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Et si, en nommant Benjamin Stora , historien contestable, le président français venait au secours du pouvoir corrompu d’Alger, à la recherche d’une cause extérieure à l’échec du FLN  ?

    En Algérie, aujourd’hui est encore pire qu’hier

    8.jpg«  Alors que les arrestations de militants se multiplient, cet éditorialiste algérien s’émeut des dérives du nouveau régime algérien. Et appelle à la poursuite du combat pour la démocratie, un an après la chute d’Abdelaziz Bouteflika.  »

    On sait que le FLN, à chaque crise intérieure, incrimine la «  colonisation français  » pour détourner les regards, Macron a-t-il l’intention de tomber dans le piège  ? (NDLR, Olivier Perceval)

    Il y a quelque temps, je vous ai invités à réfléchir à la personnalité et à l’activité de M. Benjamin Stora choisi par Emmanuel Macron pour «  favoriser la réconciliation entre les peuples français et algérien  ». Dont on ignorait d’ailleurs qu’ils fussent si fâchés. Considérons aujourd’hui ce que pourraient être les conséquences d’une «  réconciliation  », qui serait en fait un nouvel abaissement expiatoire de la France devant les actuels maîtres de l’Algérie.

    D’abord, elle se situerait en pleine crise identitaire française. On s’en prend actuellement, tous les jours, aux signes visibles de notre Histoire et d’aucuns militent pour leur mise au placard. Je suis d’accord avec Finkelkraut et Onfray pour dire que ce genre de processus pénitentiel, issu de la haine de soi, n’aura plus de fin, une fois engagé. Une «  réconciliation  » bâclée, consistant à se prosterner une nouvelle fois*devant les revendications schizophréniques du FLN, ajouterait à la crise française et pourrait la porter au paroxysme.

    Macron et Stora jouent avec des données très enflammables. Les convictions européistes du Président sont connues  : il croit à cette Europe née des rêves de Jean Monnet et reposant sur l’effacement des états-nations. Je ne pense pas qu’il comprenne en profondeur ce qu’est une Nation. Voit-il ce qu’une démarche expiatoire imposée par Alger aurait de catastrophique  ?

    En choisissant Stora pour cette mission, il est à craindre qu’il ait déjà engagé une évolution sans retour. Stora est un anticolonialiste patenté. Le choisir c’est annoncer la suite car, J.Sevillia n’a pas tort de lui imputer une vision partiale de la Guerre d’Algérie.

    Essayons d’imaginer ce que pourrait être les suites d’une démarche pénitentielle en direction d’Alger. Beaucoup de nos concitoyens ont du mal à l’imaginer. Nombre d’entre eux voient en tout cela un fatras de vieilleries dont il serait bon de faire table rase. Erreur  ! Et pour plusieurs raisons. Les conséquences s’empileraient sans limites.

    1°) La France se placerait dans une position de débitrice envers l’Algérie.**

    2°) Il serait toujours plus difficile de réguler l’immigration algérienne. Le gouvernement français renoncerait peut-être même à le faire, à titre de compensation pour les dommages passés.

    3°) Un flot ininterrompu de requêtes d’indemnisation se déverserait, pour les essais nucléaires, pour les victimes des opérations de l’Armée et sur tout sujet.

    4°) En reconnaissant une «  culpabilité  » française, le gouvernement français consacrerait une vision historique erronée, biaisée. Ceci conforterait le sentiment antifrançais dans les banlieues sensibles. Les courants djihadistes en seraient stimulés.

    5°) La lutte contre le terrorisme et le travail de la police seraient affaiblis. Notre Armée, la seule digne de ce nom en Europe, serait affublée d’un passé en partie imaginaire et chargée de 1000 entraves destinées à empêcher le retour «   des jours sombres  ».

    6°) Une capitulation devant les revendications du FLN porterait un rude coup à la discipline historique. Une inversion de l’Histoire et l’instrumentalisation de cette discipline à des fins de basse politique mèneraient au chaos intellectuel et moral.

    7°) L’âme de la France, notre héritage spirituel, le rôle unique de notre pays dans l’Histoire, la Lumière qu’il apporte au monde seraient ébranlés, voire compromis.

    8°) La France est la clef de voûte de l’Europe. Notre abaissement serait celui du continent tout entier.

    Notes :

    *Une nouvelle fois, car, il y eut le précédent des Accords d’Evian, capitulation de type munichois devant le terrorisme, mais dissimulée sous un dispositif de type Potemkine, de principes et de garanties inapplicables et inappliqués.

    **A son arrivée au pouvoir, il y a 39 ans, F.Mitterand décida, de son propre chef et sans requête de la partie bénéficiaire, d ‘augmenter le prix payé pour le pétrole algérien.

  • «Une mesure à la fois radicale, nécessaire et difficile !», par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Encore sous le choc de l'annonce de l'exil du roi Juan-Carlos, éclaboussé par une affaire de blanchiment d'argent, l'Espagne se réveille ce matin, dans une étrange atmosphère d'incompréhension. Le geste du souverain, roi de la transition et restaurateur de la démocratie, a t-il sauvé la monarchie de ses oppositions ? Auteur de divers ouvrages, journaliste et professeur d'Espagnol, spécialiste reconnu de l'Espagne, Nicolas Klein nous évoque le roi et  analyse pour le site «​Monarchies et dynasties », les conséquences de cette décision.

    2.jpgfrédéric de natal.jpgQue retenir du règne de Juan Carlos et, au-delà, de son action en Espagne ? Il est évident que la réponse à cette question est fortement conditionnée par les récents événements judiciaires qui l’ont affecté directement ou indirectement. Nos considérations à ce sujet sont en effet tributaires des dernières années qu’il a passées sur le trône, particulièrement à partir de la révélation des détournements de fonds de son gendre, Iñaki Urdangarin, et de sa fille, l’infante Christine. Beaucoup n’oublieront pas non plus sa partie de chasse au Botswana, qui s’est achevée sur un piteux rapatriement en Espagne et sur une opération de la hanche. La dégradation physique du monarque a accompagné la crise économique et sociale qui a touché tout le pays à partir de 2008, de même que la divulgation en « feuilleton » de ses frasques personnelles, supposées ou réelles.

    3.jpgÉtrange destin que celui de cet homme que rien ne prédisposait à régner, qui s’est peu à peu défait de ses pouvoirs absolus hérités de Francisco Franco à compter de 1975 et qui a accompagné la transition démocratique espagnole jusqu’à son terme, en 1982. C’est que, comme chacun de nous, Juan Carlos est fait d’ombres et de lumières. Évidemment, nous ne sommes pas tous soupçonnés d’avoir touché des commissions illégales et nous n’avons pas tous eu affaire à une tentative de coup d’État. Mais ce que je veux dire par là, c’est que l’on a probablement trop idéalisé le « héros » du 23 février 1981 pendant de nombreuses années avant de se rendre compte que la réalité était plus complexe – et elle l’est toujours. Et ceux qui l’avaient adoré hier le vouent aujourd’hui aux gémonies, si l’on veut caricaturer à l’extrême.

    Qu’est-ce qui pèsera le plus dans la balance ? Sa fin de vie compliquée ou ses décisions en tant que souverain ? Difficile à dire pour le moment, d’autant que nous n’avons pas encore tout le recul nécessaire pour en juger de façon totalement pertinente. Je crois néanmoins que son départ d’Espagne, qui ne signifie en rien qu’il se soustrait à la justice de son pays (son avocat l’a encore réaffirmé le 3 août dernier), est une mesure à la fois radicale, nécessaire et difficile. J’ai conscience que nombre de monarchistes, outre-Pyrénées ou dans d’autres nations, le soutiennent bec et ongles et n’approuveront pas ce que je dis présentement. Pourtant, je crois que la crise institutionnelle au centre de laquelle se trouve l’ancien roi ne doit pas venir se rajouter (ou en tout cas pas trop) à la crise socio-économique et sanitaire que connaît aujourd’hui l’Espagne. Juan Carlos le sait pertinemment, tout comme il sait que sa situation était intenable en raison des pressions du gouvernement socialiste. Il est également conscient du fait que le parfum de scandale qui l’entoure rejaillit fatalement sur son fils et successeur. C’est à la fois pour le pays et pour Philippe VI qu’il a agi de la sorte. Cela ne suffira probablement pas à éteindre l’incendie (et toute la lumière doit être faite sur son passé, quelle que soit l’issue de l’enquête le concernant). Il s’agit cependant d’une décision probablement inévitable et que je crois « positive » à moyen et long terme pour l’actuel monarque.

    4.jpgL’on prête à l’exécutif composite de Pedro Sánchez la volonté de renverser la monarchie pour installer une république – et, par conséquent, de s’appuyer sur les problèmes judiciaires de Juan Carlos pour y parvenir. C’est possible, même si je crois l’actuel chef du cabinet moins obsédé par la question que certains ne le disent. Bien entendu, Podemos ne se prive pas d’exploiter l’épisode et c’est « de bonne guerre ». En tout cas, il fallait s’y attendre. Toutefois, des changements institutionnels de cette ampleur demanderaient une vaste réforme constitutionnelle qui devrait nécessairement passer par plusieurs étapes : la rédaction d’un texte amendé, l’approbation de cette nouvelle loi fondamentale par une très large majorité des deux chambres du Parlement, une dissolution de ce dernier avec des élections générales anticipées à la clef, un nouveau vote parlementaire et, enfin, un référendum.

    5.jpgLa procédure est longue et complexe. Pedro Sánchez risquerait-il sa majorité actuelle pour complaire à Pablo Iglesias et aux siens ? S’aventurerait-il à porter la question devant les Espagnols, dont rien ne semble dire (contrairement à ce que certifient les républicains intransigeants) qu’ils soient vraiment en faveur de l’instauration d’une Troisième République ? Je n’en suis pas certain, même si l’avenir me démentira peut-être. Quoi qu’il en soit, une page se tourne pour l’Espagne. Une de plus depuis 2008. Les transformations à l’œuvre chez notre voisin pyrénéen à partir de cette date n’ont certainement pas encore produit tous leurs effets. Et rien ne dit que ces répercussions seront nécessairement bénéfiques aux forces politiques qui, aujourd’hui, tentent d’affaiblir l’État-nation espagnol à travers la monarchie.

    6.jpgNe nous y trompons pas, en effet : derrière le débat autour de Juan Carlos et de son fils se dissimule (bien mal) une volonté de déstabiliser l’Espagne telle qu’elle existe actuellement, notamment au profit des forces centrifuges qui la travaillent. L’on peut être un républicain sincère et opposé au fédéralisme ou à l’indépendance de la Catalogne (il y en a plus qu’on ne le croit souvent en Espagne, bien qu’ils ne soient pas majoritaires au sein du républicanisme) mais aussi comprendre ce qui se joue en ce moment. Philippe VI a encore du pain sur la planche, mais que Pedro Sánchez et Pablo Iglesias se méfient : rien ne leur garantit à eux non plus un futur radieux…

    Copyright@Frederic de Natal

    Tous mes remerciements à Nicolas Klein

  • Tout le monde il est beau, tout le monde il est de gauche, par Guy Daniel.

    Manifestation contre Christophe Giared, Paris, juillet 2020. Auteurs : ACCORSINI JEANNE/SIPA. Numéro de reportage : 00974069_000004

    Source : https://www.causeur.fr/

    La gauche, dont les Verts sont le nouveau centre de gravité, incarne la conviction d’incarner le Bien, le Beau et le Vrai. Qui oserait en douter ?

    « J’adorerais être de gauche, c’est un souhait. Mais je trouve que c’est tellement élevé comme vertu que j’y ai renoncé […] Quand t’es de gauche, c’est l’excellence : le génie moral, le génie de l’entraide. C’est trop de boulot. »

    Une fois lue cette émouvante déclaration de Fabrice Luchini, on se prend nous aussi à regretter de n’avoir pu nous hisser à ces hauteurs vertigineuses. Mais très heureusement, cela ne dure que le temps de faire un tour d’horizon de ce qu’est, de nos jours, la gauche.

    La gauche, c’est d’abord le PS, non ?

    Oui. Enfin, c’était. Car de nos jours, le Parti socialiste, c’est Olivier Faure. Alors, vous allez me demander qui est Olivier Faure, et vous aurez raison. D’ailleurs, même lui se le demande. C’est un gars modeste, le camarade Olivier. Le genre effacé, au point de s’évanouir de votre mémoire au moment même où il disparaît de l’écran de votre télé. C’est dire s’il incarne à merveille le Parti Socialiste. De fait, la transparence lui est tellement naturelle qu’il est prêt à s’effacer devant tous ses petits camarades des autres gauches en 2022, juste pour permettre à la gauche de figurer au second tour, histoire de prolonger une agonie pourtant devenue bien embarrassante.

    Il y a aussi La France Insoumise !

    Absolument. La gauche de combat. Quel combat, me direz-vous ? Eh bien, ce n’est pas clair. LFI prétend se battre pour la République, mais foule aux pieds à peu près toutes les valeurs républicaines, qu’il s’agisse de laïcité, d’égalité ou d’universalisme. LFI réclame la parole, mais uniquement pour exiger qu’on vous l’enlève. LFI, au fond, c’est la synthèse de tous les totalitarismes d’extrême-gauche, l’antisémitisme inclus. Des chemises rouges en raison des hasards du calendrier, mais qui auraient aussi bien pu être noires.

    LFI prétend vouloir le pouvoir, et peut-être est-ce vraiment le but de certains de ses cadres, mais nul observateur n’en est sûr. En revanche, ils s’entendent tous pour mener un combat plus discret, qui ne concerne qu’eux, celui qui consiste à sauver leurs fesses de bourgeois installés, en négociant des strapontins si d’aventure la raclée qui s’annonce pour 2022 devait avoir lieu. Car s’ils prétendent défendre les masses laborieuses, ils ne voudraient surtout pas devoir un jour en faire partie. En attendant, ils naviguent à vue tout en appliquant cette maxime chère aux anarcho-autonomes : « pourquoi être inutile quand on peut être nuisible ? »

    Et EELV, alors ? C’est bien, l’écologie !

    En effet. C’est vert, c’est beau, ça attire les âmes d’enfants comme la lumière attire le papillon, et l’argent le percepteur. On comprend pourquoi l’électeur naïf peut choisir, dans le marasme actuel, de voter pour préserver l’écosystème dans lequel nous vivons.

    Mais qui vous dit qu’EELV a un rapport quelconque avec l’écologie, malheureux ? L’écologie est une science complexe aux paramètres innombrables, et comme souvent en biologie, une certitude en remplace vite une autre. Or, il se trouve qu’il n’y a aucun scientifique digne de ce nom à la tête d’EELV, et de Jadot à Bayou, tous deux diplômés en commerce international, en passant par tous les autres cadres du parti, vous ne trouverez que des gens qui communiquent, enseignent, ou peignent, mais jamais, au grand jamais, un scientifique digne de ce nom. Et pour cause, l’écologie politique n’est pas une science, mais un ensemble de croyances tournant autour d’un axe majeur : la conviction d’incarner le Bien, le Beau et le Vrai.

    Du coup, une fois qu’il a réussi à obliger les autres à brouter des algues, faire du vélo et renoncer à disposer d’une électricité bon marché en continu, l’élu EELV estime qu’il a fait l’essentiel en matière d’écologie, et peut se concentrer à sa vraie mission : le progrès de l’Humanité. En quoi cela consiste-t-il ? C’est très simple : faire disparaître tout ce qui a permis d’amener l’espèce humaine au 21ème siècle.

    Le progrès technologique nous a conduits jusqu’ici ? Il faut nécessairement le mettre à bas, se remettre à marcher, si possible à ramper, et peut-être à grimper aux arbres. Avec un iphone à l’oreille, car il y a des limites à tout. L’Histoire a été faite par les mâles blancs hétérosexuels ? Il faut idéalement promouvoir une femme, si possible lesbienne et noire, pour qui on exigera davantage de droits que pour n’importe qui d’autre. Notre civilisation est judéo-chrétienne ? On proteste contre les crèches de Noël, et on hurle à l’islamophobie en défilant avec les islamistes.

    Le parti de l’Autre

    Car chez EELV, on déteste les phobes. On phile, toujours, en toutes circonstances. S’il pouvait choisir d’être hémophile, le militant EELV le serait, quitte à se vider de son sang. Il est d’ailleurs prêt à laisser l’Autre nous vider du nôtre.

    Car plus que tout, EELV aime l’Autre, le Différent, le lointain, l’a-normal. L’anormalité, c’est le summum du progressisme, puisque c’est l’instabilité, que tout ce qui était disparaît et que rien ne peut durer, ce qui contraindra à un nouveau déséquilibre, que l’on pourra appeler « nouveau progrès ». Avec l’anormalité, c’est formidable : le progrès s’entretient de lui-même, et fait table rase du passé en même temps qu’il nous propulse vers un avenir totalement inconnu mais forcément meilleur, puisqu’il ne ressemblera à rien de connu. Tout vaut mieux que ce qui existait avant l’avènement d’EELV : les nouvelles religions n’aiment pas la concurrence.

    Alors la gauche c’est fini ?

    Mais bien sûr que non ! La gauche, c’est le progrès ! La gauche se réinvente ! Et en l’occurrence, la gauche réinventée, c’est le Printemps Républicain, une de ces merveilles conceptuelles dont la gauche éternelle a le secret. Et ce Printemps républicain, je vous en parlerai une prochaine fois. En attendant, évitez de voter EELV, sinon nous devrons imprimer le prochain article à la presse manuelle.

  • François Fillon (2/2) : François Fillon au second tour !, par Christian Vanneste.

    Dimanche soir, les résultats du premier tour des élections présidentielles répondront en même temps à deux questions : les Français sont-ils devenus un peuple que l’on peut berner ? Les Français ont-ils encore l’intelligence et le courage qui permettent à une nation d’affronter les difficultés du monde et de l’époque ou préfèrent-ils disparaître ? Un risque existe d’une absence de François Fillon au second tour aggravé par un duel Macron-Le Pen dont le résultat en faveur du premier ne fait aucun doute.

    christian vanneste.jpgAinsi les Français qui ont rejeté la constitution européenne en 2005, qui sont majoritairement angoissés par une mondialisation qui génère du chômage et par une immigration qui menace leur identité nationale, pourraient choisir pour « Chef d’Etat » un personnage qui incarne, à travers ses parrains Attali et Minc, le mondialisme échevelé, veut faciliter le courant migratoire de l’Afrique vers la France, et ne remet nullement en cause la dérive européenne. Ils pourraient désigner pour les représenter un homme qui nie l’existence d’une culture française et va s’excuser en Algérie de crimes contre l’humanité que la France n’a pas commis sauf dans l’esprit de ceux qui haïssent notre pays. Ils pourraient en outre maintenir au pouvoir, par distraction sans doute, ceux qui durant cinq ans ont battu tous les records d’impopularité parce qu’ils conduisaient la France au désastre.

    Si cette catastrophe se produisait, elle serait le résultat d’une sorte d’hallucination collective produite par une manipulation telle que le pays n’en avait jamais connue. Une opération associant l’Elysée, des médias et des magistrats a visé, à un moment qui ne fait aucun doute sur les intentions, un candidat : François Fillon. La mise en examen était l’objectif puisqu’il en avait fait une condition de sa candidature. Pourquoi lui alors que les faits incriminés sont répandus et appartiennent à une pratique parlementaire dont les tribunaux n’ont pas à juger ? Pourquoi un autre candidat dont la situation patrimoniale est pour le moins obscure n’a-t-il, lui, fait l’objet d’aucune procédure et n’a guère suscité l’intérêt des « journalistes »? Il s’agissait d’abîmer l’image du premier quand le second n’a cessé de bénéficier d’un soutien démesuré que son absence de bilan, et même d’expérience rend très troublant. Quelques opérations de transferts ou de fusions d’entreprises à la Banque Rothshild lui ont acquis des gains rapides et considérables qui semblent avoir disparu par enchantement. Sa présence au Secrétariat de l’Elysée n’a donné lieu, quant à elle,  a aucun miracle économique. Comme ministre, il a présenté une loi dont on attend toujours les effets, et laissé la seconde à Mme El Khomri. Le fait de sauter d’un barreau à l’autre de l’échelle de perroquet, avant même d’attendre les résultats de ce qu’on a fait à l’étage précédent, devrait inquiéter les Français. L’arrivisme dépourvu de courage n’est pas une qualité. Quant à la virtuosité du brillant jeune homme en économie, que certains ont comparé à Giscard, elle devrait faire s’étrangler de rire. Giscard présentait le budget à l’Assemblée, sans note… Cahuzac aussi… Les résultats du premier n’ont rien de mirobolant même s’ils se comparent avantageusement à la gestion socialiste. De manière générale, il faut éviter la fascination pour les spécialistes qui enrobent leurs préjugés idéologiques et leurs préférences politiques sous l’apparence du savoir. L’école des sophistes qu’on appelle « Sciences Po » sert justement à en apprendre la technique. Quant à l’économie, comment peut-on lui accorder un statut scientifique, alors que chaque candidat a ses économistes prêts à défendre des politiques radicalement opposées ? Au moins peut-on faire le tri en comparant les résultats obtenus à l’étranger sur la base de politiques inspirées par des théories différentes. A cet égard, le bilan de Macron est nul, les références de Fillon aux expériences étrangères sont pertinentes.

    Comme on ne peut imaginer les Français si faciles à duper, il faut croire qu’une autre raison en détermine un certain nombre. François Fillon veut mettre la France à sa place : en tête ! Pour cela, il propose un remède sévère qui est le seul à pouvoir être efficace et qui consiste d’abord à réduire le poids de cette drogue mortifère qu’est devenue la sphère publique, garante d’emplois factices et de protections illusoires, dont le coût paralyse la croissance du pays. La baisse des charges compensée en partie par la TVA est la mesure que la France aurait dû mettre en oeuvre depuis des années. Macron propose des solutions tellement moins radicales qu’elles ne changeront rien. « Les économies d’à peine 60 milliards sont absorbées par les charges nouvelles » juge Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’Ifrap. Le chiffrage COE-Rexecode indique que le déficit public serait encore de 3,4% en 2022, et non de 1% selon le candidat. Mais ce ravalement de façade est rendu plus attractif par quelques propositions bien démagogiques comme le remboursement des lunettes ou l’exonération de taxe d’habitation pour 80% des Français. Non seulement les compensations financières sont loin d’être claires, mais elles risquent surtout de provoquer des transferts massifs qui pénaliseront notamment les classes moyennes. L’ISF supprimé pour les avoirs mobiliers et concentré sur l’immobilier sera bénéfique pour le capitaliste, comme dirait Mme Arthaud, mais défavorable au commerçant qui aura assuré sa retraite en louant des immeubles acquis par son travail.

    Le populisme consiste à défendre LE peuple contre les dérives de l’oligarchie. Il constitue une réaction légitime en démocratie. La démagogie, au contraire, revient à opposer une partie du peuple à une autre, en séduisant l’une par l’annonce de ce qu’on va lui donner en le prenant à l’autre. C’est la clef de toutes les politiques de gauche. La CSG sera l’un des vecteurs de son application dans le cas d’une victoire de Macron. Or, ce dont la France a le plus grand besoin, c’est de retrouver sa cohésion nationale autour d’un projet collectif mu par un élan patriotique. François Fillon a eu raison, à la suite du meurtre d’un policier par un terroriste islamique sur les Champs Elysées, de placer cette exigence de sécurité en première ligne. Macron néglige ce sujet quand Fillon lui a consacré un livre. Les intérêts matériels ne sont, en effet,  pas seuls en cause. Une partie des Français a vu ses valeurs lésées et méprisées au profit d’une infime minorité à l’occasion de l’instauration du mariage unisexe. Ce n’est pas par hasard si les opposants à cette loi inepte se sont mobilisés derrière François Fillon. Le soutien à Macron apporté par Bergé, « qui n’aurait pas pleuré si un attentat avait touché les défilés de 2013 » ou trouvant la « location » d’un ventre de femme aussi légitime que celle de ses bras souligne combien cette fracture morale demeure ouverte. Non seulement un Macron élu n’aura pas de majorité parlementaire, mais il aura face à lui beaucoup de Français, sans doute parmi les plus attachés à leur pays, qui se sentiront rejetés.

    Il reste deux jours pour faire en sorte que François Fillon soit présent au second tour et que notre destin national demeure ouvert en se libérant du piège dans lequel on a voulu l’enfermer.

  • Sur le blog de Marc Rousset : avec les éoliennes, l'écologie, c'est du vent !, par Charles Sannat

    En 2019 les raccordements d'éoliennes en Allemagne ont chuté de 82%.

    Sources : http://www.economiematin.fr/

    http://marcrousset.over-blog.com/

    Haaaa…. l’icoulougie et le développement durable ! Qu’est-ce cela me fait rire !

    Tous les écolos me font rire. Surtout les jeunots adeptent de la jeune gourette (un gourou c’est un chef de secte), mais comme il faut tout féminiser dans ce monde de parité (même quand elle stupide) on doit dire je ne sais pas moi une gourette par exemple. Je pense évidemment à la Greta. Il y aura bien des esprits chagrins pour me dire que gourette cela fait penser à se gourer… pas faux. Mais comme Greta et ses jeunes adeptes se gourent en se fourrant leurs petits doigts jusqu’au tréfonds des yeux cela me va bien.

    Déjà ils luttent pour la planète un i-phone dans une main et en faisant la queue chez mac-do pour un hamburger à la fin.

    Ensuite ils veulent des voitures, des trottinettes et des vélos électriques, aux batteries super bonnes pour la planète.

    Bon, encore une fois pas grave.

    Les batteries sont produites en Chine et tuent pleins de petits Chinois. Le racisme c’est pas bien mais tuer les petits Chinois ça c’est bien.

    Puis une fois utilisées, les batteries des i-phones, des trottinettes, des vélos, et des bagnoles partent au « recyclage » et terminent sous forme de déchets « ultimes ». Vous savez ce que c’est un déchet ultime ?

    Je vais vous le dire moi, car un écolo cela parle de « déchet ultime », mais un déchet ultime c’est la quintessence d’une vraie merde environnementale dont on ne sait pas quoi faire à part l’enterrer, la jeter à la mer. Et pour ça on a l’Afrique. Alors Black Lives Matter, mais uniquement en Occident, parce que le cour de la vie du petit Africain ne vaut pas grand chose. On a donc la Somalie et quelques autres pays africains où l’Etat est bien faible et la corruption bien haute pour aller y cacher nos « déchets ultimes ».

    Les Khmers verts m’emmerdent.

    Les Khmers verts m’emmerdent, et plus ils sont jeunes et angoissés climatiquement parlant, plus ils m’emmerdent et m’amusent aussi de tant de naïveté. Je deviens sans doute un vieux con grognon comme dit ma femme.

    Et si on arrêtait d’enfouir les pales d’éoliennes ?

    Tiens, parlons des éoliennes. Moi je ne fais pas partie de ceux qui détestent les éoliennes, pour tout vous dire, je trouve presque ce spectacle impressionnant, et j’aime bien prendre les chemins de maintenance pour aller aux pieds de ces engins immenses et les contempler, ce qui agacent mes enfants qui trouvent qu’il fait chaud, que le soleil tape, et qu’il vaudrait mieux aller plus vite à la plage… Bref.

    Cet article de l’Usine Nouvelle explique toute la difficulté qu’il existe à recycler les éoliennes, surtout la partie pales et rotors bourrée de bons produits bien « bio-bio » et méga écolo pour la planète. Notre électricité est verte, et le petit africain est vert aussi quand on lui donne nos déchets ultimes à base de métaux rares et cancérigènes.

    « Et si on arrêtait d’enfouir les pales d’éoliennes ?La demande mondiale de fibre de carbone pour l’éolien est estimée à 20 880 tonnes en 2018. Huit cent quarante tonnes de béton, 300 tonnes d’acier et 25 tonnes de composites, c’est à peu près ce que représente une éolienne de 2 MW. Quelques dizaines seulement de ces moulins à vent ont été démantelées en France depuis l’installation du premier parc en 1996. Dans cinq ans, ils seront 1 500 à laisser la place à des modèles plus puissants. Un nombre qui va inévitablement augmenter compte tenu de l’accélération des investissements en matière d’énergie renouvelable prévus par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). « À partir de 2020, plusieurs centaines de machines devront être démantelées chaque année », prévient Didier Evano »...

    Alors pour cacher ces éoliennes, enfin ces pales et ces moteurs que l’on ne peut pas brûler tellement c’est dégueulasse et cancérigène, on les enterre.

    En image cela donne la photo qui illustre cet article.

    Pour en savoir plus vous pouvez écouter cette émission radio également.

    En fait, les khmers verts ne m’amusent pas, ils m’emmerdent.

    Je prendrais l’écologie au sérieux, lorsqu’elle ne se limitera pas à m’emmerder avec le tri de mes poubelles surtout la jaune dont 60 % de ce que j’y mets part avec la verte pour que les incinérateurs aient suffisamment de matières à brûler pour pouvoir incinérer comme il faut.

    Je prendrais l’écologie au sérieux quand ce ne sera plus pour me faire les poches ou me forcer à acheter des trucs encore plus polluants comme changer ma fosse sceptique qui marche très bien mais qui n’a pas de bac à graisse… et ? Rien faut changer, creuser un nouveau trou, faire déplacer deux pelleteuses de 19 tonnes, y mettre une nouvelle cuve en plastique, creuser des nouveaux drains, (pas les anciens, pas bien les anciens) puis sortir l’ancienne, reboucher le trou, déplacer la terre en camion bref, faut remplacer un truc qui marche mais et qui n’en a pas besoin… au nom de l’écologie, tout en sachant que c’est hyper polluant de le faire, mais ce n’est pas grave, faut occuper les terrassiers.

    Je prendrais l’écologie au sérieux, quand tous les produits que nous achetons seront réparables facilement et simplement et que nous cesserons de jeter. Je prendrais l’écologie au sérieux, lorsque les écolos cesseront de parler de « l’industrie du recyclage », car le produit le plus écolo est celui que l’on n’achète pas, que l’on ne consomme pas, et que l’on ne recycle pas.

    Il y a une industrie du recyclage que parce qu’en face il y a une industrie de la surconsommation.

    Je prendrais donc l’écologie au sérieux quand on s’attaquera au consumérisme et que les minots manipulés, endoctrinés, cesseront d’être dans l’émotion de l’angoisse climatique imposée, mais dans la réflexion qui précède l’action légitime, utile et nécessaire.

    Enfin, pour les éoliennes, c’est du vent, comme toute l’écologie actuelle. Je vous invite à écouter cette vidéo.

    Et voyez le problème avec les Khmers verts, c’est qu’ils font la même chose que les Khmers rouges. De la propagande, des méthodes fascistes, et de l’endoctrinement de la jeunesse avec à la tête des jeunesses Khmers vertes la Greta et je suis génétiquement allergique à toutes les formes d’endoctrinement car elles sont toujours malsaines.

    Au fait, notre grand Reset sera « green », « vert ».

    Nous en reparlerons de ce fascisme qui arrive, et qui sera paré des atours du vert.

    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

  • Aventures en Méditerranée…., par Christian Vanneste.

    En cette année doublement désastreuse pour la santé et pour l’économie, M. Macron dont les Français jugent l’autorité inférieure à celle de ses deux premiers ministres successifs, a décidé de se refaire… une santé sur la scène internationale. C’est une année « de Gaulle » et le voilà parti aux dires de certains sur le chemin de la troisième voie : ni Moscou, ni Washington mais en première ligne en Méditerranée Orientale, au Liban, et aux côtés de la Grèce face à sa tête de Turc : Erdogan.

    christian vanneste.jpgLe président turc est si antipathique que s’attaquer à lui peut susciter l’adhésion d’électeurs « de droite » que Macron rêve de séduire d’ici 2022. Cette posture n’a pas la clarté de celle de Sarkozy qui avait choisi l’Amérique en réintégrant l’OTAN et en participant au prétendu Printemps arabe de l’ère Obama avec une intervention aux conséquences catastrophiques en Libye et une condamnation du président syrien. La France jouait les atlantistes appliquées et se trouvait en compagnie douteuse d’Erdogan et du Qatar, c’est-à-dire des Frères Musulmans, le visage caché de la « révolution » arabe. Pour celui qui avait reçu Kadhafi et Bachar Al-Assad à l’Elysée, le tête-à-queue était impressionnant et n’avait rien de gaulliste !

    « L’Occident derrière les USA en croisade pour la démocratie au profit des musulmans ». Le film hollywoodien avait fait un tabac depuis la Bosnie jusqu’à l’Egypte sur le dos des Orthodoxes et des Chrétiens d’Orient dont l’oncle Sam se moque absolument puisque, lorsqu’ils sont obligés de partir de chez eux, ils deviennent souvent de bons et loyaux Américains, nullement poseurs de bombes. Dans le Western, le Président Poutine était devenu la brute et le truand, guerrier annexant indument des territoires russes depuis des siècles et empoisonnant ses opposants de façon assez maladroite pour que les Occidentaux le sachent. Dans un premier temps, Macron a pris la suite de Sarkozy et de Hollande, avec plus de retenue que le premier, mais moins de mollesse que le second : en Avril 2018, la France avait bombardé, aux côtés de ses amis américains, l’armée syrienne après un hypothétique usage de gaz par celle-ci .

    L’ennui, c’est qu’avec le nouveau président américain, aussi imprévu qu’imprévisible, qui, certes, twitte plus vite que son ombre, on a changé de film, du western au film d’espionnage, où on ne sait qu’à la fin, et encore, qui est qui, qui est avec qui, qui est le méchant ou le faux gentil. Les Turcs dirigés par un Frère musulman étaient bien à l’oeuvre dans le renversement des dictatures laïques arabes, avec plus ou moins le soutien des monarchies du golfe, sunnites et réputées salafistes. En Syrie, ils soutenaient la rébellion de l’autre côté de la frontière, par fraternité religieuse et intérêt national, avec la bénédiction des occidentaux qui eux croyaient qu’il était question de démocratie… En Face, il y avait les affreux : les Russes et les Iraniens, le nationalisme allié au fanatisme. Sauf que le soutien larvé d’Ankara à l’Etat islamique et son cynisme génocidaire cette fois à l’encontre des Kurdes, de même que l’âpreté de la répression après un coup d’Etat manqué a jeté bas les masques. De plus, les monarchies arabes, à l’exception du Qatar, détestent les Frères musulmans. L’Egypte chassait ces derniers du pouvoir à la satisfaction de tous, sauf d’Erdogan. Mais, en Syrie, un processus de paix semblait s’instaurer à Astana avec une entente inattendue entre Russes et Turcs. Depuis, c’est la confusion : Bachar contrôle 70% du territoire mais les Turcs occupent le nord au détriment des Kurdes et protègent le dernier bastion rebelle d’Idlib. Les Américains annoncent leur départ mais empêchent toujours l’armée syrienne de reprendre possession des puits de pétrole laissés aux Kurdes à l’est de l’Euphrate. Cette pression américaine vise plus les Iraniens que les Russes. Il s’agit d’interdire la constitution du croissant chiite qui atteindrait la Méditerranée au Liban avec le Hezbollah, bête noire de Washington et de Tel-Aviv. Par ailleurs, la Libye revient au premier plan et cette fois, la Russie est face à la Turquie, ce qui est plus logique, mais aux côtés de l’Egypte et des Emirats, voire de l’Arabie Saoudite, et même de la France, ce qui l’est moins.

    Si Erdogan s’est contenté de sauver les meubles en Syrie, il vient de marquer un point en Libye en repoussant l’offensive du Maréchal Haftar sur Tripoli grâce à l’envoi de miliciens, d’armement en dépit de l’embargo, et à l’installation de deux bases militaires. Il en a profité pour conclure un traité avec le gouvernement libyen qui lui a accordé une délimitation très favorable des zones méditerranéennes, parfaitement contraire aux traités internationaux. Depuis, les frictions avec les autres Etats riverains, membres de l’Union Européenne, la Grèce ou Chypre se sont multipliées. La brutalité du style est évidente : Erdogan dépêche un navire de forage protégé par des vaisseaux de guerre dans les eaux grecques. Michelle Bachelet, le Haut-Commissaire des Nations unies au Droits de l’Homme, interpelle d’autre part le président turc sur les violations commises par les groupes armés sous le contrôle effectif de la Turquie en Syrie. Nicholas Heras, analyste au Center for a New American Security, dénonce aussi l’utilisation de la rareté de l’eau dans le Nord-syrien, par les Turcs pour asseoir leur autorité sur la région.

    Médiatiquement, le Président Turc devient une bonne cible. Pour autant, la France a-t-elle les moyens d’une politique aventureuse dans un contexte aussi mouvant ? En Libye, faute d’un soutien suffisant, elle a laissé échapper la chance d’une réunification du territoire qui aurait effacé la sanglante boulette de Sarkozy dont les conséquences pèsent lourdement sur les soldats français engagés au Sahel. En Syrie, après avoir joué les supplétifs de l’Amérique, elle n’a plus son mot à dire dans un pays sur lequel elle a exercé un mandat de 1920 à 1943. Elle reprend heureusement pied au Liban mais n’a pas encore obtenu la constitution d’un nouveau gouvernement. M. Macron avait pourtant rencontré le Hezbollah dans ce but : pour les Américains et Israël, il avait déjeuné avec le diable ; les Chiites ainsi reconnus font au contraire une résistance imprévue. Enfin, La France a volé au secours de la Grèce au nom de la solidarité européenne qu’elle semble bien seule à défendre. Qu’est devenue la grande partenaire germanique dont on célébrait l’amitié indéfectible, il y a peu ? Elle conserve ses yeux de Chimène pour le vieil allié turc, et les millions d’électeurs réputés allemands qu’il contrôle. Le Président Trump est en contact permanent avec Erdogan de même que ce dernier, décidément aussi courtisé que détesté, avec Poutine. Certes, il est beau que la France se batte pour les petits, mais est-elle encore un Grand ?

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • La France n’est pas l’Amérique, et le racisme n’est pas français !, par Christian Vanneste.

    Les Etats-Unis ne sont pas la France. La justice ne repose ni sur la revanche ni sur le désordre. Les Etats-Unis connaissent une fois de plus des émeutes raciales. La violence urbaine n’y est pas nouvelle. La situation de la minorité noire, la seule à être venue dans le pays non pour y vivre mieux et plus librement, mais amenée de force sous le régime de l’esclavage, y est spécifique. Depuis Martin Luther King, des progrès ont été réalisés, dont le symbole a été l’élection de Barack Obama. En politique, comme au cinéma, les Noirs ont conquis des places, mais les pesanteurs sociologiques et historiques subsistent.

    christian vanneste.jpgDepuis Malcolm X, le désir d’assimilation fondé sur l’égalité des droits a laissé place chez certains à une volonté de revanche qui accentue la fracture. La véhémence de « Black Lives Matter » en témoigne qui met en exergue les « victimes de la police » noires. La mort de George Floyd aura des suites judiciaires pour le policier qui l’a étranglé. Celui-ci est une cible de choix en raison de son comportement. Il ne représente pas une généralité, mais un prétexte idéal pour les fauteurs de troubles. Une fois de plus, l’extrême-gauche surjoue l’émotion pour déstabiliser la société et en l’occurrence affaiblir un président qu’elle veut abattre. En matière de sécurité, ce sont des polices locales qui jouent le rôle principal. Minnéapolis et Saint-Paul, sa ville jumelle, constituent des phares du progressisme américain. Le maire de la première, Jacob Frey, comme le gouverneur du Minnesota, Tim Walz sont démocrates, et le maire de la capitale de l’Etat, Saint-Paul, dans la même conurbation, est un noir tout aussi démocrate : Melvin Whitfield Carter. C’est à Minnéapolis qu’est élue Ilham Omar, représentante démocrate au Congrès, une musulmane voilée née somalienne. Ces signes évidents de la vitalité démocratique des Etats-Unis devraient tempérer les critiques. La prévalence politique des progressistes, aux Etats-Unis, les « libéraux » par rapport aux « conservateurs », n’améliorerait donc la situation qu’en surface ? Les Noirs américains ont été les victimes les plus nombreuses du Covid, en proportion de leur population : 50 pour 100 000 habitants contre 20 pour les Blancs. Ils sont aussi beaucoup plus présents sur le tableau de la délinquance, comme auteurs et comme victimes : 13% de la population et la moitié des meurtres. On compte deux fois de plus de Blancs tués par des Noirs que de Noirs par des Blancs. Parmi les 900 personnes abattues en 2015 par des membres des forces de l’ordre, 26% étaient noires. Les meurtres de Blancs sont liés le plus souvent à des vols, et le pourcentage de Noirs tués par la police s’explique par leur plus fort taux délinquance. Rien de bien étonnant, donc ! Il n’y a que Libération pour laisser entendre que la justice exigerait qu’il y ait la même proportion de noirs et de blancs tués par la police, comme si le risque d’être la cible d’un policier ne dépendait pas davantage du fait d’être un délinquant que de la couleur de sa peau.

    La tentation d’importer le problème américain en France est totalement perverse. La race est un critère qui fait autorité outre-Atlantique. Il est inconnu chez nous. Les Afro-Américains dont les ancêtres n’avaient pas désiré venir en Amérique et qui continuent malgré l’ancienneté de leur présence, et leur adhésion majoritaire à la religion dominante, à subir statistiquement une situation défavorable, peuvent s’estimer injustement traités. La France accueille sur son sol des immigrés, fort peu jusque dans la seconde partie du XIXe siècle, et essentiellement des Européens catholiques pendant les deux premiers tiers du XXe. Depuis, l’immigration est davantage nord-africaine, puis sub-saharienne, majoritairement musulmane. Elle est venue de son plein gré, et avec de moins en moins l’intention de s’assimiler à la nation française, selon le modèle de notre pays. Les descendants d’esclaves aux Etats-Unis n’ont que la nationalité américaine. Beaucoup d’immigrés africains en France sont bi-nationaux, certains deviennent ministres… C’est ainsi que dans ce contexte très différent, se sont constituées des « communautés » qui reposent moins sur la couleur ou l’origine que sur une volonté d’affirmer sa différence voire son hostilité par rapport à la population majoritaire du pays. Une idéologie destructrice s’est emparée de la situation pour imposer l’idée que les immigrés venant des anciennes colonies françaises, les « indigènes de la République », étaient comparables aux descendants d’esclaves américains, devaient comme eux exiger l’égalité des droits, et dénoncer le racisme dont ils seraient les victimes. Comme la France a libéré de l’esclavage les pays qu’elle a colonisés en Afrique, qu’elle a donné des droits sociaux aux immigrés qui venaient trouver du travail sur son territoire, qu’elle a accordé automatiquement la nationalité française à ceux qui naissaient sur son sol sans que ceux-ci connaissent un véritable sentiment d’appartenance, et enfin qu’elle tolère la présence d’un grand nombre de clandestins, qui se permettent de manifester pour réclamer des droits, il n’y a pas la moindre identité entre les Afro-Américains et les immigrés en France, si ce n’est, pour certains, la pigmentation de la peau.

    Or, alors même que l’antiracisme est devenu obsessionnel dans un pays qui ignorait les races, on assiste à un double mouvement fondé sur une transposition de la situation américaine. On évoque de plus en plus la couleur de la peau. Le terme de « mâle » blanc est même employé stupidement par le Chef de l’Etat. Certains se sont réjouis que les « vieux mâles blancs » aient été les victimes préférées du Covid ! Il y un collectif des « associations noires » comme si la couleur constituait une identité. Et on se saisit des cas où la ressemblance semble patente pour appeler à la révolte au nom de l’égalité des droits. Ainsi Adama Traoré devient l’équivalent de George Floyd, le plaquage ventral équivaut à la strangulation… sauf que la victime connue pour des faits de petite délinquance s’était soustraite au contrôle d’identité et qu’elle s’était rebellée. Sauf que les gilets jaunes qui ont été matraqués, gazés, éborgnés, mis en garde à vue et qui voient une manifestation interdite se dérouler néanmoins en pleine urgence sanitaire au mépris des autorités et des précautions minimales, se disent que le jaune en France n’est pas mieux traité que le noir, et parfois plus mal…

  • L’ « Etat de droit » se couche devant l’émotion instrumentalisée !, par Christian Vanneste.

    La seule question qui se pose est de savoir pourquoi les Français ne se révoltent pas, pourquoi ils tolèrent le pouvoir le plus lamentable qu’ils aient eu à subir depuis 1944 ? Voilà des décennies que leurs gouvernants et les médias, l’oligarchie en somme, les manipulent éhontément. Avant d’être élus, ils leur promettent la lune, et ne leur offrent ensuite que des lendemains désenchantés. Les Français étaient fatigués de Sarkozy, ils ont pris Hollande sans enthousiasme. Ecoeurés de Hollande, ils ont été dupés par un tour de passe-passe qui a assuré la continuité sinon du socialisme au moins des socialistes « tendance caviar » plus ou moins proches de DSK, rejoints par quelques carriéristes venus en apparence de la droite.

    christian vanneste.jpgEt depuis plus de trois ans, la France a accéléré un déclin et une décadence alors qu’on avait eu le cynisme de leur faire espérer un redressement, un nouveau monde.

    Benalla, gilets jaunes, grèves, manifestations, retards et pénuries face à l’épidémie, boulettes méprisantes jetées aux Français par leur président, insuffisances criantes d’une majorité parlementaire sans expérience, sans racines et sans unité qui se fracasse sur la réalité, ministres d’une nullité humiliante pour notre pays et son histoire, et pendant ce temps, les actes terroristes camouflés en gestes de déséquilibrés, la mainmise de tribus délinquantes sur les quartiers dits sensibles se poursuivent…. Le bilan est à ce point désastreux qu’on a envie de crier : « la coupe est pleine !  »  Maintenant, elle déborde : l’affaire Traoré, c’est le retour de Leonarda, à la puissance 10, l’humiliation d’un peuple et d’un Etat. Tandis que le « ministre » de l’Intérieur, avec une inconscience et une incompétence abyssales, ose prétendre que l’émotion l’emporte sur la loi, et s’interdit de faire appliquer celle-ci, la « garde des sceaux » se mêle d’une affaire judiciaire en cours et se fait snober par la famille de délinquants qu’elle invitait à la prestigieuse Chancellerie, semble-t-il à la demande du président de la république (!) Non seulement la « tribu » Traoré rappelle le droit au ministre de la justice, mais elle laisse entendre qu’elle accepterait l’Elysée… Cette famille, si l’on en croit nombre d’articles, depuis le décès d’Adama Traoré (17 procédures à son actif pour vols, trafic de stupéfiants, viol), c’est Yacouba Traoré : 3 ans ferme pour l’incendie d’un autobus et violences physiques, 18 mois de prison ferme, pour avoir passé à tabac un jeune homme qui avait porté plainte contre Adama, Samba Traoré : 4 ans ferme pour violences avec arme, Serene Traoré : 4 mois ferme pour outrage, intimidations, menaces et insultes sur personne dépositaire de l’Autorité publique, Bagui Traoré : 30 mois ferme pour extorsion sur des personnes vulnérables, tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’Autorité publique, Youssouf Traoré : 6 mois ferme pour trafic de drogue. Quant à Assa qui est à la manoeuvre dans le mouvement actuel : 4 plaintes pour diffamation et appel à des manifestations interdites en plein covid. On se rappelle avec quelle sévérité étaient traités les instigateurs des manifestations de gilets jaunes ! Quel effondrement intellectuel et moral peut-il conduire des ministres à dissoudre la loi, l’ordre, la raison dans le bain de l’émotion ? Qu’est-ce qu’un Etat de droit qu’on suspend parce qu’une partie marginale de la société se dit émue ? L’Etat doit incarner la raison. Lorsqu’il se soumet à une émotion, très peu spontanée et très loin ici de parcourir toute la société civile, il se disqualifie !

    Consternés, ébahis, anéantis, les Français assistent à la déchirure d’un pays qu’on met cul par dessus tête, où la rigueur s’applique sans faille aux citoyens lambda, Français d’origine ou immigrés, mais où les malades qui les gouvernent offrent aux délinquants le privilège de la discrimination positive pour peu qu’ils appartiennent à une minorité visible ! De quoi sont-ils malades, nos gouvernants ? D’idéologie, peut-être, de cette idéologie de la nouvelle gauche qui a remplacé en France comme aux Etats-Unis les prolétaires, les ouvriers par l’addition des communautés minoritaires, et qui fait matraquer sans vergogne le petit peuple des gilets jaunes tandis qu’elle tance les policiers qui oseraient trop user de la force ou du verbe contre des loubards. Castaner ne porte pas plainte quand on insulte ou menace les policiers, mais il est prêt à sévir contre ces derniers. Il est prêt aussi à mettre un genou à terre, poussant jusqu’au crétinisme l’invasion insensée de notre pays par la folie américaine. Le racisme, c’est le mal, mais le racialisme, c’est-à-dire le racisme des minorités et de la gauche, c’est la vertu ! Et il y a des imbéciles qui se laissent berner ! Pour les distraits, il faut leur apprendre que, désormais, la couleur de peau, supposée objet de discriminations, donne droit à faire des rodéos sans casque ou à manifester à 20 000 pendant le confinement. C’est tout ce qui sépare le racialisme du racisme ! Ils ont le droit puisque les méchants blancs les discriminent… On peut aussi penser, comme Philippe de Villiers, que le mal dont souffrent nos gouvernants, c’est la peur, la pétoche, la panique devant l’explosion des banlieues armées, le soulèvement islamo-gauchiste associant tous ceux qui vomissent la France, sa société et sa civilisation, islamistes, minorités ethniques, antifas, black-blocs… L’Etat le plus cher du monde, théoriquement seul détenteur de la violence légitime, ce dont les gilets jaunes se sont aperçus,  est impuissant. Il a peur de l’explosion. Il est terrorisé,  et cette terreur ne fait qu’accentuer le risque.

    Bien sûr, il reste une troisième hypothèse : ceux qui nous gouvernent espèrent peut-être renouveler en 2022 le coup de 2017, et font tout, selon la vieille tactique de Mitterrand, pour faire monter une opposition que la majorité ne souhaitera pas au pouvoir… A l’union de la droite de relever alors le défi !