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  • «Non, les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République», par Pascale Morinière et Martin Steffens.

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation. LUDOVIC MARIN/AFP

    Pour la présidente des AFC Pascale Morinière et le philosophe Martin Steffens, le projet de loi «confortant le respect des principes de la République» remet en cause la primauté éducative des parents, alors qu’il s’agit d’un droit fondamental, garanti par les engagements internationaux de la France.

    8.jpgAu-delà du débat sur l’Instruction en Famille dans le cadre du projet de loi «confortant le respect par tous des principes de la République» examiné ces jours-ci à l’Assemblée Nationale, se joue une question essentielle pour notre démocratie, celle de la place respective des parents et de l’État. Les parents sont-ils bien considérés par l’État comme les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants?

    Le texte, en discussion à l’Assemblée, précise à propos de l’Instruction en famille que: «L’autorisation (…) ne peut [en] être accordée que pour les motifs suivants, sans que puissent être invoquées les convictions politiques, philosophiques ou religieuses des personnes qui sont responsables de l’enfant: …» Et sont cités: l’état de santé, la pratique sportive, l’itinérance et l’existence d’une situation particulière à l’enfant.

    En quelques mots, cet article de loi remet en cause la primauté éducative des parents et est en contradiction avec les engagements internationaux de la France.

    En effet, selon la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, «Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants». La Convention Européenne des Droits de l’Homme précise: «L’État se doit de respecter le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques.»

     

    Nous assistons à une remise en cause de la place des parents au profit d’un État qui veut orienter l’éducation des enfants. 

     

    Enfin, selon la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, article 14: «1. Les États parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion. 2. Les États parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l’enfant, de guider celui-ci dans l’exercice du droit susmentionné d’une manière qui corresponde au développement de ses capacités. 3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut être soumise qu’aux seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires pour préserver la sûreté publique, l’ordre public, la santé et la moralité publiques, ou les libertés et droits fondamentaux d’autrui.»

    Nous assistons depuis plusieurs années à une remise en cause de la place des parents en tant que premiers éducateurs au profit d’un État qui veut de plus en plus orienter l’éducation des enfants. Même si nous sommes bien conscients de l’urgence de combattre le fanatisme et d’éteindre les foyers du terrorisme, il ne faudrait pas non plus que l’ensemble des parents essuient des dommages collatéraux de cette politique.

    Il y a quelques années, un ministre de l’Education ne déclarait-il pas vouloir arracher les enfants aux «déterminismes familiaux» et s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer la société et que les enfants appartenaient à la République et non aux familles? La remise en cause de l’Enseignement en Famille est clairement une atteinte à la liberté d’éducation qui est un droit des familles.

     

    Toutes les tentatives d’Etat pour prendre la main sur l’éducation des enfants, se sont soldées par des échecs. 

     

    La notion d’«intérêt supérieur de l’enfant» ne peut justifier une intervention de l’État que s’il y a un risque pour la vie ou la santé physique ou morale de l’enfant. D’autres réformes vont dans le même sens, qu’il s’agisse de la scolarisation obligatoire à trois ans, de la mise en œuvre du Service National Universel ou du contrôle par l’État des conditions de vie des enfants pendant leurs trois premières années.

    Les parents, premier guide de l’enfant

    9.jpgNon, les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République. C’est dans une famille qu’ils naissent et font les premiers apprentissages de la vie et c’est la famille qui les accompagnera toute leur vie, au-delà des difficultés que toute famille connait.

    Comme le notait Hannah Arendt, grande analyste du phénomène totalitaire, toutes les tentatives pour prendre la main sur l’éducation des enfants a été le fait d’Etats outrepassant leurs prérogatives et se sont soldées par des échecs. Aucun professionnel n’aura l’attention, la pertinence, la patience et l’abnégation que développent un père ou une mère 24 heures sur 24 à l’égard de ses enfants.

    Non, les parents ne sont pas démissionnaires, mais ils sont trop souvent écartés et dévalorisés. Non, l’État n’a pas le monopole de l’action éducative Non, les parents ne sont pas incapables d’assurer l’éducation de leurs enfants et de juger ce qui est bon pour eux. Ils ont besoin d’être soutenus et conseillés et il conviendrait de développer davantage le soutien à la parentalité mis en œuvre depuis une vingtaine d’années.

    Oui, les parents ont le droit de guider leurs enfants dans leurs convictions religieuses et philosophiques dès lors qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public. Oui, les parents sont les mieux placés pour juger quel est «l’intérêt supérieur» de leur enfant. Oui, les parents ont besoin de soutien et d’une politique familiale active pour remplir leur mission. Oui, les parents ont le droit d’interpeler les instances éducatives pour dialoguer au sujet de ce qui touche à l’éducation de leurs enfants.

     

    Il est nécessaire de veiller aux droits fondamentaux reconnus aux parents par les engagements internationaux de la France. 

     

    En ces temps incertains, il est nécessaire de tenir fermement à ces principes qui fondent notre société et la laïcité: le droit des familles et des personnes préexiste à l’existence de l’État qui est là pour permettre leur expression et pallier les défaillances, non pour tout régenter.

    Il est nécessaire de veiller aux droits fondamentaux reconnus aux parents par les engagements internationaux de la France. Ce sont des libertés essentielles dans une démocratie. Elles ne sont pas négociables.L’éducation doit reposer sur la famille en priorité avec le soutien des partenaires éducatifs, d’origine étatique ou privée, qu’elle choisit.

    Les personnalités et les parcours de nos enfants, chacun est une personne unique, exigent un accompagnement personnalisé et de proximité: qui mieux que les familles est en mesure de le faire? Qui peut juger de l’intérêt supérieur de l’enfant? Si l’État se permet cela, hors cas de maltraitance ou de participation à une idéologie meurtrière, notre pays risque de basculer dans un système totalitaire où la liberté de conscience et d’expression ne seront plus garanties.

    C’est dans le dialogue et le respect des différences que peut se construire l’unité nationale et non dans l’imposition d’un mode de pensée unique. Les parents sont-ils seulement considérés par l’Etat comme les géniteurs des citoyens de demain? Qui porte la responsabilité éducative des enfants? Il est temps pour le Gouvernement et les parlementaires de respecter la primauté éducative des familles sur l’Etat!

     

    Pascale Morinière est présidente nationale des Associations Familiales Catholiques. Martin Steffens est philosophe.

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Détruire les entreprises familiales ?, par Jean Viansson-Ponté.

    L’auteur de cet essai, Denys Brunel, ingénieur, économiste et chef d’entreprise, se présente avec humour comme « un mercenaire de luxe ». Il apporte en fait le regard d’un vrai professionnel du management d’entreprise, et extrapole à partir de ses expériences une vision socio-politique de l’entreprise familiale dans la société française.

    12.jpgAyant assuré des fonctions de dirigeant dans de grandes entreprises familiales (Perrier, Suchard, Nouvelles Galeries…), il relève leurs limites, leurs freins et leurs faiblesses en connaissance de cause, et instruit le dossier essentiellement à charge.

    De nombreux éléments chiffrés alimentent la réflexion, et interrogent sur la gouvernance de l’entreprise, sa permanence et sa nécessaire transformation, dans un contexte d’accélération des rythmes économiques.

    La conclusion est claire. Se référant à Thomas Piketty (dont il admet certaines outrances) et à Terranova, il évoque les lourdeurs et les blocages des sociétés européennes, dont les entreprises familiales seraient un symptôme, voire une des causes intrinsèques. Anachroniques, injustes, limitées dans leur efficience et socialement contre-productives, il faudrait les éliminer à la source. C’est-à-dire au moment de la transmission.

    Les solutions : taxation confiscatoire des donations et successions et donations à partir de 150 000 € (exonération au-dessous et partiellement aux 2e ou 3e degré), réduction de la réserve héréditaire, et au final dotation par la collectivité au bénéfice de tout « jeune » porteur d’un projet « crédible », à hauteur de 60 000 €. Pour favoriser l’émergence d’entrepreneurs dynamiques aujourd’hui empêchés par leur situation, leur origine ou par la sclérose du système. Avec en prime une baisse de l’impôt sur le revenu, financée par la ponction sur les patrimoines et par une dynamique créatrice de valeur.

    Le livre indique toutefois que, pêle-mêle, 85 % des Français sont favorables à la réserve héréditaire ; qu’en France 70 % des entreprises de taille intermédiaire restent familiales, et constituent la trame locale de la production de biens et service ; que 4 entreprises nouvelles sur 10 auront cessé leur activité avant 5 ans d’exercice. On lit aussi que « les entreprises familiales qui réussissent sont l’exception et non la règle », mais on relève par ailleurs que 30 % des entreprises cotées au CAC 40 sont des entreprises familiales… Et, selon l’économiste Thomas Philippon, on mesurerait (comment ?) pour cette catégorie un déficit de performance de 20 % par rapport au autres.

    En relevant ces paradoxes, l’idée n’est pas de faire l’apologie de l’entreprise familiale qui a comme toute structure ses faiblesses. Mais, en matière d’éclosion, de croissance et de pérennité des entreprises, la question est de savoir si c’est à l’État de décréter lesquelles ont ou non le droit à l’existence – en fonction, au fond, d’une vision plus idéologique que pratique, comme en témoigne le préambule de l’ouvrage : c’est l’argument de la « justice » qui vient en premier (« comment est-il possible qu’en république l’idéal démocratique accepte que le mérite cède le pas pour de très hautes fonctions à la naissance et au mariage ? »), avant celui de l’efficacité (risque d’incompétence). Le jugement moral précède l’analyse de la réalité.

    Comme si l’on n’avait jamais connu que des gestionnaires compétents dans d’autres types d’entreprises, d’Areva à Alcatel, de Yahoo à Zodiac Aerospace…

    Il existe en France des sociétés de formes diverses, des structures public/privé, des Scop, des associations… La multiplicité des formes ne conduit pas nécessairement à exclure les unes au profit des autres, mais à rechercher comment leur complémentarité peut être la force d’une économie.

    Et que dire alors des monstres bâtis dans le court terme, Microsoft, Amazon, Zara, Facebook, certes par le talent de leurs créateurs, qui pour se (faire) pardonner leur rapide et colossale fortune militent à travers leurs fondations et donations pour promouvoir un monde de plus en plus volatil, déraciné, et une humanité festive et consommatrice?

    Ce livre dont, le lecteur l’aura compris, nous ne partageons pas les conclusions, est riche d’enseignements, il illustre l’esprit du temps, du monde nouveau que l’on nous prépare. Il aide à comprendre.

    Après cette lecture, deux questions peuvent être posées. D’une part celle des féodalités qui, quelle que soit leur forme, constituent des trusts entrepreneuriaux en concurrence avec la politique des États. D’autre part celle de la régulation des structures d’entreprise, familiales ou autres, au moment de leur cession, car elles sont ou non génératrices d’emploi et de bien-être social.

    C’est autre chose que la croyance en une destruction créatrice, version prosaïque du mouvement perpétuel.

    Denys Brunel, Le Crépuscule des Héritiers. Nouveau Monde éditions, 2020, 19 €.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • ”Marianne” : ”germanophobes” ou vrais défenseurs de l’Europe ?, par Natacha Polony.

    © Hannah Assouline 

    La une de Marianne « Comment l’Allemagne tond la France… et l’Europe » en a mis en émoi certains. Il est donc des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Pourtant, quiconque est authentiquement européen devrait se plier à cet exercice de réalisme plutôt que de hurler au retour des « heures les plus sombres ».

    Horreur ! Scandale ! La une de Marianne « Comment l’Allemagne tond la France… et l’Europe » a mis en émoi certains gardiens du temple idéologique. Il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Germanophobe, xénophobe… l’attirail classique de ceux qui cherchent à enfermer le débat dans cette « cage aux phobes » que Philippe Muray identifiait déjà au début des années 2000…

    Il est intéressant de constater que les plus hostiles à une réflexion un peu iconoclaste sur le couple franco-allemand sont les sociaux-démocrates, ceux qui nous expliquent depuis des décennies et malgré les démentis obstinés du réel qu’un jour viendra où l’Europe sera sociale. Les libéraux, eux, défendent depuis longtemps l’idée que la France n’aura de salut qu’en adoptant le modèle allemand, tellement plus compétitif, tellement plus efficace… Ils voient dans ce constat d’une Allemagne qui taille des croupières à la France la confirmation de leurs thèses.

    Regarder la situation en face

    Que libéraux-sociaux et sociaux-libéraux aient, pour des raisons différentes, choisi de systématiquement renoncer à défendre les intérêts des citoyens français au nom d’une idéologie qui leur semblait plus légitime – la dérégulation censée nous « adapter » à la mondialisation pour les uns, l’arrimage à l’idéal européen qui valait qu’on lui sacrifiât l’essentiel pour les autres – est un fait.

    Ce fait ne devrait pas, ne devrait plus, nous empêcher de penser, à l’heure où l’Union européenne semble enfin, sous les coups de boutoir des impérialismes, accepter de se muer en puissance. Mieux : quiconque est authentiquement européen devrait se plier à cet exercice de réalisme plutôt que de hurler au retour des « heures les plus sombres » (on se gardera de faire remarquer que, historiquement, la lucidité à l’égard de l’Allemagne n’a pas été le fait de l’extrême droite).

    L'industrie française à l'abandon

    Disons-le clairement : le déni et la béatitude n’ont jamais fait progresser l’Europe. Croire qu’il faudrait, au nom de l’Europe, abandonner les derniers fleurons industriels français, comme on l’a fait déjà de tous les autres, et laisser notre agriculture se faire torpiller à coups de dumping social et environnemental est une pure folie. Mais cela rentre dans un partage implicite des positions auquel adhèrent sans véritablement l’avouer les tenants de la social-démocratie à la française : l’Allemagne, par la puissance de sa monnaie (le Deutsche Mark, devenu euro) et de son industrie, permet à la France de préserver son modèle social en lui assurant un endettement indolore.

    À elle, le poids économique et politique, à nous, la bonne conscience d’avoir maintenu ce « modèle ». François Hollande se rendant à Berlin au soir de son élection et renonçant à sa promesse de renégocier le traité budgétaire européen en est l’incarnation. À aucun moment, il n’aura cherché à défendre une industrie française qu’il considérait depuis toujours comme le reste baroque d’un passé révolu.

    Succession de renoncements

    Avant lui, Nicolas Sarkozy avait également renoncé. Notamment sur un point essentiel : cette Union pour la Méditerranée, qui devait permettre à la France de retisser le lien économique et culturel qu’elle a avec l’autre rive de la Méditerranée. Tuée dans l’œuf par Angela Merkel.

    L’Europe est le projet d’une génération traumatisée par la guerre et qui croyait profondément que l’amitié franco-allemande nous prémunirait d’un nouveau cauchemar. Puis est venue la génération qui considérait que la France, trop petite dans un monde trop grand, allait trouver dans l’Union un levier d’Archimède. Les deux ont raison. À ceci près que ces objectifs ne seront pas atteints si les citoyens français nourrissent une colère contre un système qui les aura appauvris.

    Et, contrairement à ce qu’ânonnent les adeptes de la pensée réflexe, pointer la façon dont l’Allemagne joue sa carte dans les domaines les plus divers – industrie, énergie, agriculture – ne revient pas à dédouaner la France, à « chercher des coupables extérieurs » mais bien à pointer les élites qui ont voulu, accepté, promu cet état de fait. Il est certain qu’il leur est plus facile de fustiger ces citoyens « assistés » ou « réfractaires au changement ».

    Nous sommes à la croisée des chemins. Le PIB par habitant de la France était, en 1980, inférieur de 5 % à celui de l’Allemagne. Il l’est aujourd’hui de 13 %. La précédente présidentielle a porté au pouvoir un des représentants de ces élites qui considéraient qu’il fallait d’abord « faire des réformes », se montrer bon élève, pour pouvoir ensuite demander poliment si nous pouvions obtenir des contreparties. Et, comme de bien entendu, de contreparties, il n’y eut jamais.

    Emmanuel Macron a visiblement appris, même s’il ne reconnaîtra jamais avoir fait fausse route. Qu’en sera-t-il des autres candidats à la présidentielle ? Arnaud Montebourg s’était fait, en son temps, traiter de germanophobe pour avoir osé défendre l’indépendance industrielle de la France. Sans parler de Jean-Luc Mélenchon… La meilleure façon, pour les élites françaises, d’éviter l’examen de conscience. Sur l’armement, sur le nucléaire, sur l’agriculture, Marianne a posé le débat. Qui se veut homme d’État devrait proposer des réponses précises plutôt que des postures.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Andrea Marcolongo: «Les langues anciennes risquent de disparaître par paresse intellectuelle», par Alice Develey.

    «La pensée ne peut pas être neutre. Les langues anciennes nous rappellent justement cela ; elles nous permettent de former une pensée et ainsi de commencer à dire non», explique Andrea Marcolongo. Nikos Aliagas

    L’helléniste, auteure de La langue géniale explique pourquoi le latin et le grec sont nécessaires pour débattre et penser.

    L’université de Princeton a récemment supprimé l’obligation d’apprendre le latin et le grec pour les étudiants en lettres classiques. La raison évoquée? Lutter contre le «racisme systémique»

    Sur sa page web, Diversity and equity, le Département des lettres classiques de l’établissement explique ainsi que la culture gréco-romaine a «instrumentalisé, et a été complice, sous diverses formes d’exclusion, y compris d’esclavage, de ségrégation, de suprématie blanche, de destinée manifeste, et de génocide culturel». Andrea Marcolongo, auteure de La Langue géniale: 9 bonnes raisons d’aimer le grec, (Les Belles Lettres), déplore cette décision. Elle rappelle l’importance d’apprendre le latin et le grec pour développer son esprit critique et renouer avec la beauté, la poésie et la profondeur des mots.

     

    LE FIGARO. - Que vous inspire la suppression de l’obligation d’apprendre le latin et le grec pour les étudiants en lettres classiques à Princeton?

    Andrea MARCOLONGO. - Je ne ressens pas simplement un bouleversement mais une grande inquiétude. Il ne s’agit pas là du résultat de l’esprit du temps, mais de l’expression d’un malaise. Il n’est pas strictement lié aux lettre classiques, mais à notre capacité à accepter aujourd’hui la pensée. Il y a une volonté de renier le débat, c’est ça le risque que sous-tend cette suppression. Dans cette volonté hypocrite de vouloir respecter le monde entier, on perd la force et l’envie de soutenir une opinion. La pensée ne peut pas être neutre. Les langues anciennes nous rappellent justement cela ; elles nous permettent de former une pensée et ainsi de commencer à dire non.

    Ce phénomène existe-t-il déjà en Europe?

    Pour l’heure, cette volonté de ne plus débattre se situe surtout aux États-Unis. Il n’y a plus de débat, seulement cette «cancel culture», cette culture de l’annulation liée au politiquement correct. On empêche l’autre de prendre position plutôt que de débattre. C’est plus facile, plus paresseux. Sauf qu’à force de tout «canceller», il finira par ne plus rien rester. Je trouve cela effrayant que pendant des conférences on puisse me poser la question: «Faut-il condamner Platon parce qu’il était misogyne?» D’autres s’interrogent: «Faut-il arrêter d’apprendre Homère parce qu’il ne respecte pas assez les femmes?» C’est un faux débat! On a perdu la perspective. On lit des textes pour étudier des langues ; peut-être que certains d’entre aux contenaient des propos misogynes et racistes selon le point de vue de notre époque, mais cela nous donne la possibilité de remarquer ou de contester ces aspects. L’antidote au racisme n’est pas d’effacer la culture mais de savoir prendre position. Chez les Grecs, la tragédie servait certes à mettre en scène des drames pour le plaisir des spectateurs mais aussi et surtout pour montrer les aspects les plus obscurs de l’être humain. Par la catharsis, on était ainsi capable de comprendre nos émotions et de les accepter.

     

    « Si on juge des langues à l’aune d’aujourd’hui qui sait ce qu’on pensera de notre propre usage de la langue demain ? » 

     

    N’est-il pas absurde de vouloir transposer un modèle culturel à une société vieille de plusieurs millénaires?

    Si. On ne peut pas culpabiliser une langue avec des valeurs d’une époque qui n’est pas la sienne. La langue n’a pas à être un drapeau politique. C’est pour cette raison que je trouve que tous ces débats qu’on injecte aux langues anciennes sur le racisme, le féminisme… sont très loin de l’esprit grec. A mon sens, ce n’est pas la langue qui est raciste mais ce sont ses usagers qui le sont. Je vis avec l’inquiétude de savoir qu’il y a des personnes qui regardent les langues anciennes avec un regard qui censure. Si l’on juge des langues à l’aune d’aujourd’hui qui sait ce qu’on pensera de notre propre usage de la langue demain?

    Comment expliquez-vous cette perte du latin et du grec?

    Je pense que c’est une question de paresse intellectuelle. On supprime les langues classiques pour éviter de penser. La démocratie intellectuelle non seulement permettait de penser mais elle obligeait à penser. Dans la Grèce Antique, Périclès payait les gens qui n’avaient pas les moyens d’aller au théâtre, parce qu’il disait toujours que les citoyens les plus dangereux étaient ceux qui n’avaient pas de culture. Il avait raison. C’était un engagement pour la collectivité, la société. Aujourd’hui, toute forme de culture est devenue démodée. On demande aux gens d’être performants, mais pas d’avoir une profondeur de la pensée. Néanmoins, je pense que tout ce système de politiquement correct, de censure, de langue si polie, a ses limites. Peut-être que les gens vont avoir envie à un moment de revenir à une activité intellectuelle. Nous avons les anticorps pour nous protéger contre cette censure venue des États-Unis.

    L’engouement autour de vos livres (La langue géniale, hommage au grec ancien, a été vendu à 150 000 exemplaires en Italie et publié dans 27 pays) le prouve.

    Je l’espère. Une des utilités des langues anciennes, c’est de nous apprendre la valeur du temps. C’est donc très antimoderne d’apprendre ces langues! Il faut des années pour les apprendre. Or, nous vivons dans une époque de la vitesse où tout doit être très rapide, presque instantané. Cela nous apprend donc une certaine discipline. Nous avons un problème avec le passé et le temps. Tout ce qui se fait vite, n’est pas forcément bien. Les langues anciennes nous redonnent une certaine notion et une valeur du temps

     

    « Il ne faut pas apprendre une langue en fonction de son utilité, comme un outil, sinon on se coupe de sa beauté, sa culture, sa mythologie » 

     

    La maîtrise des langues anciennes permet aussi de mieux connaître les mots qu’on emploie et donc d’avoir une pensée plus juste.

    Oui, cela permet la discussion. Lorsqu’on a le mot juste, on s’exprime mieux. C’est pour cela que je me suis concentrée dans mon dernier livre sur l’étymologie. Une langue ancienne nous oblige à habiter l’essence d’une langue, à renouer avec la poésie et la profondeur des mots. Nous ne sommes pas simplement des juristes de la langue. Ainsi, apprendre les langues anciennes permet non seulement d’acquérir un meilleur vocabulaire mais aussi de trouver le bon mot et construire une meilleure pensée. Il ne faut pas apprendre une langue en fonction de son utilité, comme un outil, sinon on se coupe de sa beauté, sa culture, sa mythologie.

    Que faire donc pour redonner le goût des langues anciennes?

    Il suffit d’offrir à quelqu’un Homère, même traduit en français. Ainsi, on peut se plonger dans la beauté incroyable de la littérature ancienne. Plutôt que de passer son temps à débattre sur l’utilité ou l’inutilité, le racisme des langues anciennes, je propose de revenir à la beauté des langues avec un regard sans a priori. Le texte est magnifique. Il faut étudier cette langue qui nous parle de nous-mêmes.

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : le Roi, statutairement libre et la décision politique prime sur les puissances écono

    Se battre pour une cause n’est pas forcément inutile, au contraire de ce que suggèrent les partisans du désordre établi et les fatalistes de tout acabit, et le royalisme, aujourd’hui marginalisé, mérite ainsi toute l’attention que l’on peut porter à une école de pensée et de pratique politique qui évoque le bien commun plutôt que la carrière de ses amis. Pourquoi ?

    Parce que, aujourd’hui, la question sociale semble, plus que jamais irrésolue et le pays déchiré autour du souci des retraites et de leur financement nécessaire. Or, s’il n’est pas de sauveur suprême, comme le chantaient jadis les marxistes, il n’y a pas pour autant de fatalité en ce domaine et la justice sociale n’est pas une option facultative mais une obligation, un devoir d’Etat qui, d’ailleurs, participe à fonder une part de sa légitimité.
    Mais la République macronienne reste la République, et elle n’est pas, qu’on le veuille ou non, sociale, ne serait-ce que parce que son mode de fonctionnement favorise les rhéteurs et les « prêteurs » plutôt que l’intérêt supérieur de la nation et de ses peuples. Le mode de désignation du Chef de l’Etat, pourtant pensé par le général de Gaulle pour écarter les partis politiques, a, après lui, nourri les jeux politiciens et financiers : qui n’a pas le soutien d’un appareil (fût-il récent et largement artificiel dans le dernier cas vécu, mais toujours sous la forme de réseaux propre à l’époque et au système même) et des banques nécessaires à son bon fonctionnement, n’a guère de chance de pouvoir concourir et encore moins de conquérir la place ! M. Macron, habile ministre des finances sous M. Hollande et issu de la Banque, a su jouer des malheurs du favori de Droite comme de ceux de son propre tuteur élyséen pour se frayer un chemin vers la magistrature suprême de la République, profitant aussi du « dégagisme » pourtant théorisé par d’autres que lui, voire même opposés à lui dans la joute électorale du printemps 2017. Mais l’énergie utilisée à prendre le pouvoir est déjà une énergie perdue pour son exercice et elle est vite « revendiquée », plus ou moins discrètement, par ceux qui l’ont alimentée, que ce soit les puissances d’argent ou les catégories sociales dominantes ou « clientes » (classes supérieures et mondialisées, et classes moyennes consommatrices et connectées, dans le cas de l’élection de M. Macron).
    Une Monarchie royale « à la française », elle, ne doit rien aux jeux de la Banque et des partis, parce que la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat donne, par essence même, une indépendance statutaire au monarque : la naissance ne s’achète pas, quand l’élection se monnaye ! Ainsi, le Roi est-il libre de décider sans l’aval des puissances financières, ce qui ne signifie pas que le monarque du moment soit forcément indifférent aux affaires financières et économiques du pays. Mais l’économique, « l’intendance » comme l’appelait le général de Gaulle, doit suivre et non « être suivie » : c’est le politique qui décide, et « la politique de la France ne se décide pas à la Corbeille », pour citer encore le fondateur d’une Cinquième République qui s’est faite à nouveau éminemment républicaine quand son père est parti, chassé par le suffrage référendaire. Cela est sans doute plus facile à théoriser qu’à pratiquer mais, la volonté du général s’en étant allée en même temps que sa personne du faîte de l’Etat, il s’agit d’enraciner cette volonté par le statut même de la magistrature suprême de l’Etat, et seule la Monarchie héréditaire et successible peut le faire, détachée du « choix des autres » qui, souvent, n’est que le paravent de celui de quelques uns, comme l’a démontré la dernière élection présidentielle…
    Cela signifie-t-il qu’en Monarchie royale sont bridées les expressions électorales et populaires ? Non, bien au contraire : la liberté statutaire de la magistrature suprême autorise les libertés réelles, citoyennes et professionnelles, provinciales et communales, et peut offrir plus de consistance aux pouvoirs locaux et sociaux. Cela pourrait redonner d’ailleurs du crédit à la discussion politique par la concrétisation locale de celle-ci à travers des décisions qui seraient prises conjointement par les administrés et les administrateurs communaux, professionnels, régionaux, après débats et expressions, y compris par le suffrage. C’était la motivation forte du royaliste La Tour du Pin quand il évoquait « la monarchie dans l’Etat, la démocratie dans la commune ».
    En tout cas, la Monarchie royale doit profiter de sa situation au-delà des jeux économiques et politiciens (les uns étant souvent liés aux autres en République) pour imposer les conditions véritables de l’équilibre social et incarner la justice sociale, y compris au risque de mécontenter les puissances financières qu’il ne s’agit pas de détruire mais d’ordonner au bien commun, comme les rois capétiens et suivants surent le faire jusqu’au XVIIIe siècle : les Fouquet contemporains doivent vivre dans cette crainte salutaire d’un Louis XIV embastilleur. Cette crainte serait le commencement de la sagesse pour eux, et l’assurance de leur serviabilité au bénéfice du pays et de ses forces vives et populaires…
     
    Illustration : photo d'une banderole royaliste durant une réunion royaliste de la NAF/NAR dans les années 1970.
     
  • Bourses : le conte de fée post-covid pourrait bien virer au drame, par Marc Rousset.

    Wall Street finit ce vendredi à des niveaux records, portée par les 850.000 postes créés en juin. La Bourse de Paris affiche un repli de 1,06 % sur la semaine, mais une hausse de 17,25 % depuis le début de l’année (14,59 % pour le Dow Jones et 14,01 % pour le Dax). Pourtant, avant même la crise du Covid, début 2020, certains économistes criaient déjà au loup et au krach à venir… Alors où est l’os ? Que se passe-t-il ?

    marc rousset.jpgSuite à la crise du Covid, le CAC 40 a progressé de +75 % depuis son point le plus bas du 18 mars 2020. Le CAC 40 a même dépassé le sommet de 6.168 d’avant la crise des « subprimes » en 2008, et il tangente à 6.552 le sommet historique de 6.922 du 4 septembre 2020 d’avant l’éclatement de la bulle internet !

    Si l’on écoute Bruno Le Maire, tout va très bien ! Même pas besoin d’un second plan de relance à la . La sera de 5 % en 2021, 6 % même selon l’INSEE. Le rebond de l’économie en septembre dépendra seulement de la vaccination et d’un plan d’investissements publics dans les secteurs innovants en jouant la carte de la coopération en . La seule mesure qui s’impose, c’est la retraite à 64 ans, après le retour à l’équilibre de l’assurance , et 321.000 emplois seront de nouveau créés en 2021. Quant à la BCE, elle s’engage à maintenir une aide de création monétaire jusqu’en mars 2022, soit 80 milliards d’euros mensuels du plan PEPP et 20 milliards d’euros mensuels du programme traditionnel d’achats (APP). L’inflation, elle, culminerait à 2 % pendant l’été, mais régresserait ensuite pour atteindre environ 1,5 %.

    Aux Etats-Unis, même conte de fées pour le « progrès historique » selon Joe Biden, avec un taux de croissance de 7 % en 2021, le plus élevé depuis 1984, et un taux de chômage de 5,9 % ! La Fed doit continuer son programme d’achat de 120 milliards de dollars mensuels, dont 80 milliards d’obligations d’Etat et 40 milliards d’actifs adossés à des prêts hypothécaires (MBS). Tout va donc très bien aux Etats-Unis, nonobstant les 6,8 millions d’emplois qu’il manque encore par rapport à février 2020.

    Alors vive le Covid qui ne serait pas un virus, mais bel et bien un don du ciel pour faire monter les bourses ! La deuxième jambe de descente des cours aux enfers lors de la crise de 1929, non seulement n’a pas eu lieu en 2020, mais a été remplacée bien au contraire par une montée lente et continue jusqu’à fin 2020 et premier semestre 2021. Mais si les Bourses ont monté, c’est uniquement parce les Etats ont distribué à gogo de l’argent emprunté qu’ils n’avaient pas et parce que les centrales ont pratiqué une politique monétaire non conventionnelle en actionnant la planche à billets du « QE » ! Il n’y a donc pas de miracle Covid !

    La dette de la France, suite à la facture astronomique de 424 milliards d’euros du « n’importe quoi, quoi qu’il en coûte » de la crise sanitaire entre 2020 et 2022, atteint aussi un record absolu effrayant ! La baisse de la dette prévue à 118 % du PIB pour 2027, c’est du pipeau ! Les étrangers n’achètent plus d’ores et déjà la dette de la France. Grosso modo, le stock actuel de la dette française, c’est 25 % pour les établissements français, 25 % pour la BCE et 50 % pour les étrangers. Même schéma, à quelques nuances près, aux Etats-Unis, avec un endettement démentiel et le risque croissant de la crise à venir du dollar. La France est en fait déjà en faillite avec des taux proches de 0 %, mais seule l’augmentation naturelle des taux d’intérêt provoquera la banqueroute.

    Il ne faut pas oublier non plus l’affrontement -USA, les risques sanitaires possibles du variant delta, le risque d’inflation qui pourrait ne pas être transitoire aux Etats-Unis (prix des maisons +14,88 % en un an) si la vitesse de la circulation de la monnaie augmente, les délocalisations qui continuent sournoisement et le chômage structurel qui risque de s’accélérer avec le télétravail des services dans les pays émergents…

    Toutes choses égales par ailleurs, nous venons d’éviter la crise de 1929 à deux reprises, en 2008 et en 2020, avec des moyens non conventionnels, mais la contrepartie, c’est que nous nous dirigeons vers le « Méga1929 » du siècle des siècles, avec l’effondrement du système, l’hyper-inflation, et l’écroulement des monnaies. Nous vivons présentement les « roaring twenties » des années 1920. Les Français ont en fait une dette de 7.000 milliards d’euros, soit plus de 100.000 euros par habitant impossible à rembourser, si l’on tient compte des dettes hors bilan ! Voilà la triste réalité. Les Bourses qui montent actuellement jusqu’au ciel, c’est tout simplement l’arbre qui cache momentanément la forêt de la décadence économique et civilisationnelle de l’Occident, et plus particulièrement de la France et de l’Italie.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • La responsabilisation environnementale de l'Etat comme des citoyens est une nécessité, par Jean-Philippe Chauvin.

    Peut-on encore sauver la planète ? Et qui en a vraiment envie, pourrait-on rajouter si l’on est complètement désabusé ? Malgré les récents événements climatiques qui ont frappé nos voisins européens avec une violence qui nous paraît inédite, peu de choses semblent bouger, et la société de consommation a déresponsabilisé et infantilisé des populations qui ne pensent, désormais, qu’à leur nombril quand il faudrait voir plus haut.

    jean philippe chauvin.jpgEt les politiques, qui devraient donner l’exemple, et les États, qui pourraient initier de véritables stratégies environnementales, en restent à la communication sans réflexion profonde, malgré les études scientifiques, industrielles et économiques qui s’accumulent : le ralliement à l’éolien sous toutes ses formes bétonnières apparaît comme l’alibi écologiste de nombre d’institutions politiques, gouvernementales comme régionales, et le moyen facile de se donner bonne conscience tout en privilégiant un système de consommation électrique toujours plus gourmand, le « tout informatique » devenant de plus en plus la norme, crise sanitaire aidant. Cette conception si peu écologique de la transition au même qualificatif devrait nous alerter sur les limites d’une écologie laissée (ou confiée) aux féodalités industrielles et aux politiciens à courte vue (celle-ci étant trop souvent limitée aux prochaines élections), et nous inciter à penser une nouvelle stratégie sur et pour le long terme, en réfléchissant aussi, dans le cas spécifique de la France, aux institutions susceptibles d’incarner au mieux le souci environnemental et de l’enraciner pour les générations à venir.

     

    Mais toute politique écologique générale devra aussi entraîner une certaine adhésion des populations, voire la motivation forte d’une « minorité énergique » susceptible, par-delà l’action même de l’État, d’entraîner les populations moins motivées vers une acceptation raisonnée des enjeux et des bonnes pratiques environnementales. Ce n’est pas une mince affaire, comme j’ai pu le constater de visu à Carnac il y a quelques jours et comme je l’ai déjà raconté, déçu de l’attitude de nombre de nos concitoyens (mais pas de tous, Dieu merci !) : « Au soir du 14 juillet, j’étais venu assister au traditionnel feu d’artifice tiré à Carnac, en pays chouan. Installé sur la plage, au bord des dunes préservées depuis quelques années déjà (et c’est tant mieux !), j’ai constaté le peu de civisme écologique de quelques (trop nombreux, malheureusement) vacanciers : malgré les limites indiquées par des barrières (trop discrètes) et quelques poteaux, ceux-ci les ont envahies sans délicatesse. Je me suis alors permis d’intervenir, poliment d’abord, puis plus fermement ensuite, en leur indiquant que l’endroit sur lequel ils s’installaient était normalement interdit pour les promeneurs, et ceci pour permettre le maintien et le renouvellement de la biodiversité locale. Or, à plusieurs reprises, les envahisseurs ont refusé de partir, riant de mes conseils et, bientôt, de ma colère malheureusement vaine… Quelques uns, néanmoins, conscients de leur méprise ou n’ayant fait que suivre le mouvement d’envahissement, ont quitté les lieux, comme ce groupe de motards casqués et sympathiques qui n’avaient pas vu les panneaux d’avertissement trop peu nombreux près des barrières et qui entraînèrent d’autres personnes à passer sur la plage plutôt qu’à rester sur les dunes officiellement (mais bien mal) protégées ; mais beaucoup d’intrus sont restés sur place, allant jusqu’à dévorer pizzas et brioches de viande comme pour montrer le peu de cas qu’ils faisaient des lieux pourtant réputés et annoncés fragiles et, au-delà, de l’environnement. Pratiquement tous portaient, leur repas achevé, des masques bleus dont certains furent abandonnés sur place, avec quelques canettes, une fois le feu d’artifice terminé. En quelques dizaines de minutes, des lieux d’ordinaire préservés des pieds et des postérieurs ont été saccagés par l’égoïsme et la bêtise de quelques uns…

     

    Que retenir de cette triste anecdote ?

    D’abord l’absence de conscience environnementale de certains de nos compatriotes et l’indifférence de beaucoup d’autres devant les agressions contre notre environnement, même le plus proche ;

    Ensuite, l’hypocrisie de ces mêmes agresseurs qui ne respectent les règles que lorsque la force publique (ici malheureusement complètement absente, car trop peu nombreuse devant le nombre de tâches à effectuer pour que la sécurité des spectateurs soit assurée) est visible et active ;

    Enfin, le peu de moyens matériels et humains mis en œuvre pour préserver de façon efficace ces dunes, ici protégées par quelques obstacles et poteaux bien insuffisants face à la bêtise et à l’irrespect…

     

    A quelques kilomètres de là, près d’Erdeven, les autorités ont visiblement trouvé une solution, simple et terriblement efficace contre les intrusions non souhaitées : une zone humide, située à quelques dizaines de mètres de la côte et dans laquelle l’on peut apercevoir libellules, batraciens, poules d’eau, hérons, etc., est protégée par une clôture renforcée de barbelés, mais sans priver les promeneurs du spectacle formidable d’une biodiversité riche et réconfortante. Sans doute faudrait-il reproduire cette protection visible sans être agressive pour préserver les richesses de biodiversité des dunes de Carnac… »

    Le souci environnemental n’est pas partagé par tous, comme cette anecdote le démontre, et je crains que l’esprit même de la société de l’individualisme exacerbé ne soit un obstacle au respect des équilibres naturels. Il nous faut tenir compte de cette réalité mais ne pas s’en contenter, et inciter nos contemporains à adopter des attitudes plus appropriées à la préservation environnementale. Dans cette affaire comme tant d’autres, l’État ne doit pas être un « limitateur de libertés » mais un incitateur d’initiatives heureuses pour l’environnement, dans une logique du « Mieux vaut prévenir que guérir » : encore faudrait-il qu’il soit conscient de son rôle éminemment politique en ce domaine, et qu’il se délivre des pressions des féodalités financières et économiques qui, trop souvent, se servent de l’écologie plus qu’elles ne la servent vraiment ! Non par antagonisme à l’égard des entreprises mais par souci de les remettre à leur place qui ne peut être, dans l’ordre des priorités humaines, la première.

    Stratégie politique de l’État sur le long terme, et diplomatie écologique de la France ; responsabilisation des acteurs publics, politiques, économiques et sociaux, mais aussi des citoyens ; valorisation du souci environnemental dans notre société, et exemplarité française… Voici, non un programme, mais la nécessité écologique pour l’avenir, non seulement français, mais international. Cela peut paraître terriblement ambitieux, et le chemin paraît même fort long et escarpé avant que d’atteindre les objectifs évoqués ci-dessus alors qu’ils ne sont, en fait, que les moyens de préserver les chances de la Terre et de nos terres elles-mêmes, de Carnac à l’Amazonie… Mais l’enjeu est d’importance, et l’histoire ne pardonnerait pas à la France d’avoir oublié ce qu’elle est et ce qu’elle peut, en ce domaine comme en tant d’autres.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • À la découverte de huit français(e)s ”illustres et méconnus”...

    28 février 2007/28 février 2021 : lafautearousseau fête ses quatorze ans !

    Pour célébrer cet évènement d'une façon un peu originale, nous avons choisi d'extraire huit passage de nos Éphémérides, qui vous emmèneront, pendant une semaine, à la découverte de huit personnes éminentes de notre Histoire mais qui, pourtant, sont peu ou pas du tout connues, du moins du grand public...

    Aujourd'hui (6/7) : le cardinal de Bernis...

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    14 ans ! Un anniversaire célébré en rappelant nos Racines, notre Culture, notre Histoire et ceux qui l'ont faite : Frédéric Mistral ne disait-il pas "Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut" ?...

    (Extrait de notre Ephéméride du 3 novembre)

     

     

     

    1794 : Mort du Cardinal de Bernis. 

     

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    Né en 1715, quand s'éteint Louis XIV, et mort en 1794, quatre mois après Robespierre, le cardinal de Bernis incarne l'honnête homme du XVIIIème siècle...

     

     

    François-Joachim de Pierre de Bernis naquit le 22 mai 1715, à Saint Marcel d'Ardèche (comme Gustave Thibon, qui aimait à citer son vers célèbre : "Où Dieu n'a point d'autel, les Rois n'ont point de trônes"...)

    Ambassadeur de France à Venise, Bernis fut tellement efficace que, de retour en France, Louis XV le choisit pour être le négociateur secret du renversement des alliances qui allait conduire la France à une entente avec l’Autriche au détriment de la Prusse.

    L’opération, menée avec succès en dehors des voies officielles, se conclut par le traité de Versailles (1er mai 1756). En 1757, Bernis entra au cœur du pouvoir en étant nommé secrétaire d’Etat des Affaires étrangères...

    Malheureusement, cette vision géostratégique lumineuse et progressiste, au vrai sens du terme, ne fut pas comprise par une opinion publique rétrograde et passéiste, qui continuait, après plus de deux siècles de guerre ouverte avec l'Autriche, à voir en elle notre ennemie, alors que nous l'avions vaincue, et que le nouveau danger était, maintenant, la Prusse; il fallait donc s'allier avec l'ennemi vaincu d'hier contre le nouvel ennemi, du jour et de demain... (dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville,voir les deux photos1756 : le divorce entre Royauté et opinion (I)et 1756 : le divorce entre Royauté et opinion (II)...)

     

    De l'Histoire de France de Jacques Bainville, chapitre XIV, Louis XV et la Régence :

     "...Le "renversement des alliances" est un événement considérable dans notre histoire. Tout naturellement les austrophobes, les partisans aveugles de la tradition se récrièrent, et le pire fut que, bientôt, aux yeux du public, le résultat malheureux de la guerre parut leur donner raison. De l'alliance autrichienne date le divorce entre la monarchie et la nation, et ce sera encore, trente-cinq ans plus tard, le grief le plus puissant des révolutionnaires, celui qui leur donnera le moyen de renverser et de condamner Louis XVI.

    Par le premier traité de Versailles, le gouvernement français n'avait conclu qu'une alliance défensive. Elle fut étendue après l'accession et les succès de Frédéric, mais, par un second traité, nous prêtions notre concours militaire à l'Autriche contre la promesse d'étendre notre frontière dans la partie méridionale des Pays-Bas autrichiens, d'Ostende à Chimay, le reste devant former un État indépendant, esquisse de la future Belgique, qui serait attribué à l'infant de Parme, gendre de Louis XV.

    Connues de nos jours seulement, les instructions de Bernis, devenu ministre des affaires étrangères, à Choiseul, nommé ambassadeur à Vienne, ont montré que l'alliance avec l'Autriche avait été l'effet du calcul et non du caprice.   

    L'expérience, disait Bernis, a prouvé que nous avions eu tort de contribuer à l'agrandissement du roi de Prusse. L'intérêt de la France est qu'aucune puissance ne domine l'Allemagne et que le traité de Westphalie soit respecté. Or Frédéric a saisi l'occasion de notre conflit avec l'Angleterre pour s'allier avec cette puissance dans l'idée que nous serions trop occupés sur les mers pour nous opposer à ses entreprises dans les pays germaniques. Si nous laissions le roi de Prusse en tête-à-tête avec l'Autriche, il serait à craindre qu'il n'arrivât à ses fins et que le système de l'Allemagne fût bouleversé à notre détriment. Il ne restait d'autre parti que de répondre aux avances de l'Autriche et de s'associer à elle pour défendre l'équilibre européen.

    En 1756 et en 1757, Bernis a donc compris que le danger en Allemagne était prussien. Il a vu aussi combien notre tâche devenait lourde, puisque, au moment où l'Angleterre nous provoquait à une lutte redoutable, nous étions engagés par Frédéric dans une guerre continentale et dans la complexité des affaires de l'Europe centrale et orientale.

    Cette complexité. s'accroissait du fait que l'impératrice de Russie entrait dans la coalition contre la Prusse, car nous avions à protéger notre autre et ancienne alliée, la Pologne, contre les convoitises de l'Autriche et de la Russie, nos associées, sans compter que, pour avoir le concours des Russes, il avait fallu conseiller à la Pologne de ne pas se mêler du conflit.

    On a ainsi l'idée d'un véritable dédale où la politique française se perdit plusieurs fois. La diplomatie secrète embrouilla souvent les choses en cherchant à résoudre ces contradictions. Mais on ne peut pas incriminer à la fois le "Secret du roi" et le renversement des alliances puisque le "secret" était polonais et cherchait à réserver l'avenir de nos relations avec la Pologne malgré nos liens avec la Russie et l'Autriche..."

     

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    https://www.herodote.net/Diplomate_equilibriste_-synthese-2657-494.php

  • Covid: le gouvernement creuse sa tombe et la nôtre, par Ludovic Grangeon.

    Chaque test Covid-19 en France coûte 54 euros à la Sécurité sociale.

    Il y a du Kafka dans l’action du Gouvernement. On demande des efforts surhumains aux restaurateurs, aux stations de montagne, aux théâtres, aux cinémas, aux salles de sport, etc … pour appliquer des mesures terribles. La plupart en font le sacrifice. Nombreux sont ceux déjà obligés de vendre leurs biens, de solliciter des aides pour simplement survivre.

    7.JPGTout cela est fait pour éviter que les hôpitaux ne soient saturés et ne puissent plus accueillir les malades… Mais le gouvernement supprime des lits, et donc les hôpitaux sont de plus en plus saturés, et donc les alertes sont encore pires. A ce rythme, nous sommes partis pour 20 ans de crise hospitalière et de fermetures diverses et variées. Faut il en rire ou en pleurer ?

    Mais non ! … pendant la pandémie, les suppressions de lits continuent !.... au même rythme !... via un obscur comité Théodule, quasi clandestin, qui décide tout puissant des suppressions de lits. C’est une sombre instance technocratique sans aucun contrôle de la représentation nationale, qui décide de tout et impose les suppressions de lits : le COPERMO. Des cabinets de conseil internationaux « conseillent » le gouvernement comme les fonds de pension, moyennant des honoraires astronomiques, avec les mêmes recettes que les grands plans sociaux. Et pourtant les hôpitaux ne sont pas cotés en bourse, pas encore. Bien plus grave, avec 69 000 lits supprimés, le Copermo, mis en place par Marisol Touraine, s’autofélicite dans une messe technocratique de la dernière indécence et de la meilleure mauvaise foi :

    « La plus-value de cette nouvelle approche ainsi que le caractère vertueux d’une analyse médico-économique globale des dossiers et d’une démarche collaborative entre le niveau national, les ARS et les établissements. »

    Il est révélateur que le gestionnaire du Copermo soit le Bureau de l’efficience (sic !) des établissements de santé publics et privés (PF1) et non le bureau de l’efficacité. Peu importe le résultat, ce qui compte c’est que l’exercice administratif et comptable soit parfait, responsable mais pas coupable. Peu importe les femmes enceintes obligées d’accoucher à 70 km, les personnels d’urgence en burn out à 35% des effectifs, les choix cruciaux entre malades pour les médecins, les opérations sans cesse reportées qui arriveront trop tard, les délais de consultation à plus d’un an, les vieillards qui passent leur vie dans des ambulances.

    Alors que la plupart des pays européens ont plus de 5 lits en soins intensifs pour 1000 habitants, la France est à peine à la moitié, entre 2.5 et 3 lits pour 1000 habitants, au niveau des états du sud les moins développés.

    3400 lits avaient déjà été supprimés en 2019, 4000 en 2018. Entre 2003 et 2017, plus de 69 000 places d’hospitalisation à temps complet ont disparu. Ces dernières années, le Copermo a décidé de supprimer 174 lits et des centaines de postes au CHU de Nancy. C’est aussi le Copermo qui veut transformer le CHU de Reims, en y supprimant des lits : 184 lits en moins d’ici à 2027. Au CHU de Tours, le plan Copermo en cours prévoit de fermer 350 lits .

    Cette phrase résonne tous les jours partout en France :« Je n’en peux plus d’expliquer aux malades qu’il n’y a plus de lits disponibles » : l’hôpital au bord de la rupture

    Des considérations strictement financières deviennent sans queue ni tête : À Caen, c’est le projet de reconstruction de l’hôpital qui aboutira à supprimer 200 lits à l’horizon 2026. À Limoges, un projet de transformation du CHU adopté en 2018 devrait avoir pour conséquence la fermeture d’une centaine de lits. À Nice, un « contrat de retour à l’équilibre financier » prévoit la disparition d’environ 200 lits.

    Même chose à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille où le projet de 2019 vise à fermer 230 lits Début octobre, en pleine deuxième vague du Covid, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport préconisant, là encore, des suppressions de lits au CHU de Toulouse.

    Les professeurs de sport ne peuvent pas maintenir leurs clients en forme en plein air avec deux ou trois mètres de distance. Les remonte pente sont interdits avec des distances de plusieurs mètres entre chaque personne,  mais on entasse les parisiens et d’autres dans les transports en commun souvent désinfectés une à deux fois par jour seulement. Aucune procédure ne concerne les grands ensembles de logements sociaux où des milliers de personnes peuvent se fréquenter sans gestes barrières, mais on ferme des centres commerciaux capables de respecter les distanciations. La campagne de vaccination a été tellement mal programmée que des services entiers ont été désertés par leur personnel souffrant d’effets secondaires du vaccin.

    Il parait que le Gouvernement est proche des Français.

     

    Ludovic Grangeon

    Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur.

    Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

    Source : http://www.economiematin.fr/

  • Non au retour des djihadistes sur le sol français! Que les adorateurs et admiratrices de Mohammed Merah restent en Syrie

    Trois islamistes de nationalité française dans le camp de al-Hol, nord est de la Syrie, janvier 2020 © DELIL SOULEIMAN / AFP

    Une tribune libre de Jean-Paul Garraud, député européen (RN)

    Les djihadistes qui se sont joints à l’Etat islamique ne doivent pas revenir en France. Ils se sont exclus d’eux-mêmes de la communauté nationale, manifestant expressément leur rejet de la nationalité française et des valeurs les plus essentielles de notre nation. Nous nous devons d’être inflexibles par respect pour les morts du terrorisme islamiste, sur le territoire national et au Moyen-Orient.

    3.jpgAu mois de mars 2012, la France découvrait avec effroi l’islamisme de combat moderne. Petit voyou des Izards devenu le patient zéro du néo-djihadisme français, Mohammed Merah tua à sept reprises avant d’être arrêté, achevant son parcours meurtrier en tuant de sang-froid des enfants de l’école confessionnelle juive Ozar Hatorah. Il a fini abattu au terme d’un siège de 32 heures devant son petit appartement situé près du centre-ville de Toulouse. Ils ont été alors nombreux à ne pas prendre la mesure de ce qui venait de se produire, jugeant que Mohammed Merah ferait figure d’exception, qu’il n’était qu’un « loup solitaire », voire une « marionnette du système » pour les plus conspirationnistes.

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    Tout était pourtant très clair. Pour s’en convaincre, il suffisait d’aller aux Izards, ce haut-lieu du trafic de drogue, où les « hommages au martyr » rendus par les jeunes du coin ont été nombreux. Le lieu où Merah a été abattu a ainsi été longtemps fleuri par des jeunes femmes, leurs homologues masculins préférant pétarader au cours de rodéos nocturnes dans les rues de ces quartiers pudiquement nommés « populaires » alors que le peuple de France a décidé de les fuir depuis longtemps, chassé par les islamistes et les dealers.

     

    Quant aux enfants, ils ne peuvent revenir que si leurs mères acceptent de s’en séparer (…) Nous sommes assis sur une poudrière qui commande de prendre des décisions d’une grande fermeté

     

    La France faisait alors connaissance avec une génération, un phénomène morbide qui depuis lors rythme tristement notre quotidien. Pourtant, quinze ans avant l’horreur Merah, notre patrie avait déjà été frappée par le terrorisme islamiste et connu son premier plan Vigipirate. Les attentats du métro parisien furent les premiers attentats islamistes sur le sol français commis par un Français de nationalité, de son nom Khaled Kelkal. Pionnier du djihadisme français, cet enfant studieux des Minguettes annonçait la suite à venir.

    Si Khaled Kelkal était un homme cultivé et formé, ses successeurs seraient des délinquants multirécidivistes, rendus insensibles par la sous-culture des ghettos et une vision religieuse archaïque, des damnés de la terre comme en rêvait Franz Fanon, entretenus dans leur victimisation par une France « trop bonne mère ». En effet, la géographie du djihadisme français recouvre précisément la carte de la localisation des anciens du Groupe Islamique armé en France, peut-être plus encore que celle des quartiers de l’immigration. C’est en tout cas la thèse avancée par le géographe et chercheur au CNRS Hugo Micheron, dans son enquête Le Jihadisme français – Quartiers, Syrie, Prisons (Gallimard).

    C’est pour cette raison qu’il serait absolument suicidaire d’agréer au retour des djihadistes français localisés en Syrie, de même que de leurs compagnes et proches. Quant aux enfants, ils ne peuvent retourner en France que si leurs mères acceptent de s’en séparer, et que leur accueil est non seulement possible mais aussi strictement encadré. De la même manière que les anciens du GIA ont su capitaliser sur la masse démographique des jeunes de nationalité française de culture musulmane, les anciens de l’Etat islamique feront la même chose partout en France; que ce soit dans les quartiers d’immigration ou dans de petites villes. Songeons notamment à Lunel ou même au tout petit village ariégeois d’Artigat, connu pour avoir longtemps été un centre de formation des pires islamistes du pays, à commencer par les frères Clain de triste mémoire à Toulouse.

    L’exemple récent donné par la Bosnie, qui a rapatrié le djihadiste Ibro Cuforovic, devrait nous inciter à méditer. Connu au Levant sous le nom de guerre d’Abou Kasim Al-Bosni, il n’a été condamné qu’à six ans de prison. Une peine très faible pour un jeune qui sortira de prison à 32 ans, moment où il pourra reprendre le combat ou profiter de son aura pour recruter. Nous sommes assis sur une poudrière qui commande de prendre des décisions d’une grande fermeté. Nous ne pouvons pas nous contenter de déclarations d’intention pour faire face à ces individus impitoyables. Ils n’ont pas renoncé à la guerre. Ils la mèneront jusqu’au bout et savent pouvoir compter sur une masse de personnes tentées d’épouser leurs idées. Les djihadistes sont d’ailleurs la face émergée d’un problème islamiste très large qui touche une grande partie de la jeunesse. La jeune Mila ou Samuel Paty n’ont pas été conspués que par des terroristes. Ils l’ont été par des individus estimant leur pratique religieuse normale.

    Ce sont ces individus qui installent un climat islamiste dans des pans entiers du territoire, avec la bénédiction de militants anciennement sympathisants du GIA ou d’autres groupes radicaux. Ils ont conduit des femmes françaises à rejoindre la Syrie en 2015, à l’exemple de cette femme convertie à l’islam et mariée à un djihadiste, aujourd’hui atteinte d’un cancer du côlon et que sa mère veut rapatrier. La détresse maternelle est compréhensible, mais la France ne peut pas se permettre ces rapatriements. Tous ceux qui se sont rendus coupables d’intelligence avec l’ennemi et de haute-trahison doivent être jugés et retenus dans les pays où ils ont commis leurs méfaits. Nous avons déjà assez à faire ici.

     

    Magistrat, Député européen RN, Président de l'Association professionnelle des Magistrats, Ancien Député UMP.
     
  • Ce totalitarisme hypocrite qui est le nôtre !, par Christian Vanneste.

    Le Délégué général de Renaissance catholique, Jean-Pierre Maugendre, vient d’être mis en examen à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée par l’association Stop homophobie. Cette dernière lui reproche d’avoir publié sur son site un texte signé par deux cardinaux et trois évêques rappelant les grands principes de la morale catholique face aux “avancées” et aux revendications du progressisme sociétal.

    christian vanneste.jpgAppuyé sur les encycliques et la longue tradition de l’Eglise, il s’agit d’un rappel qui s’adresse aux catholiques pour éviter le flou qui règne parfois dans des déclarations impromptues jusqu’au sommet de la hiérarchie vaticane. Rien de nouveau donc sous le soleil de Dieu.

    On pourrait considérer que dans une “République” qui proclame dans le préambule de sa constitution que “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi”, cette inculpation est clairement anticonstitutionnelle puisqu’elle vise une opinion religieuse qui n’a entraîné aucun trouble. En fait, elle traduit une évolution constante et sournoise qui pas à pas a inversé les normes jusqu’à renverser le fondement même de notre société, voire de notre civilisation. On a commencé par s’en prendre au racisme et à l’antisémitisme, et l’immense majorité, touchée par les horreurs du nazisme, a été convaincue de la nécessité d’interdire toute promotion de la discrimination en fonction de l’origine ou de la couleur, distinction qu’aucune théorie scientifique sérieuse ne vient étayer. Le sexe a suivi, et même si dans ce cas la biologie établit des différences notoires, on a estimé qu’elles ne devaient pas se traduire par des inégalités juridiques. Lorsqu’on en est arrivé à l’orientation sexuelle, l’intelligence a failli : peut-on considérer un comportement dont le déterminisme n’est pas fixé par une théorie reconnue au même titre qu’un état subi par un individu du fait de sa naissance ? D’autant plus que la quasi totalité des sociétés rejetaient avec plus ou moins de rigueur l’orientation homosexuelle au moins pour la simple raison qu’elle était infertile et donc contraire à la continuité même du groupe. Néanmoins dans notre pays, la discrimination ou tout propos encourageant celle-ci ou appelant à la haine envers cette orientation sont susceptibles de poursuites pénales.

    Ce faisant, on n’a pas seulement inversé la norme qui faisait de l’homosexualité une pratique, soit interdite, soit tolérée sans égalité de droits, donc discriminée, pour lui offrir une égalité protégée et sans cesse étendue de l’union au mariage, du mariage à la “procréation”, en dépit même des limites de la nature, mais on a aussi porté une atteinte extrêmement grave à l’un des fondements essentiels de notre société : la liberté d’expression ! Là encore le processus est fourbe. Son enveloppe idéologique est en phase avec l’air du temps : le dominé, la victime a raison contre le dominant, et en levant une discrimination, on fait du bien au discriminé sans nuire au discriminant. Donc le discriminant qui résiste est un méchant ! Celui qui aurait le malheur de dire que ce comportement n’est guère favorable au renouvellement des générations et nuit à l’avenir du pays serait foudroyé sur place… Quant à l’intérêt de l’enfant ? Baliverne ! Désormais, c’est l’opposant qui est coupable au point de se voir interdire d’exprimer ses arguments sous prétexte d’appel à la haine ou à la discrimination, au point d’être poursuivi et condamné s’il persévère.

    Ce monde à l’envers qui est devenu le nôtre s’enferme dans ses contradictions. D’abord, sous prétexte de libérer les comportements des uns, on réprime les pensées des autres. La liberté de faire ne devrait pas empêcher la liberté de critique à l’encontre de ce “faire”, dès lors qu’elle ne s’y oppose pas par la violence physique ou verbale. Or les plaignants ont la litote facile : qui n’aime pas est supposé haïr. Ensuite, notre démocratie “libérale”, parlementaire, en est arrivée à un totalitarisme hypocrite qui utilise le cliquet législatif comme si l’opinion publique, le parlement, ne pouvaient abroger une loi. Il est évident que l’opposition à une loi existante doit pouvoir s’exprimer et même aboutir éventuellement à sa révision, sinon nous aurions changé de régime sans nous en apercevoir. J’ai moi-même, en tant que parlementaire, affronté cette incohérence face à des magistrats bizarrement obtus, et n’ai obtenu justice qu’en Cassation. Enfin, si le groupe de pression LGBT et ses associations subventionnées grâce à nos impôts peuvent largement diffuser leur idéologie, il serait interdit à une association catholique de publier les textes de l’Eglise ? Même sans tenir compte de la place du catholicisme dans l’histoire de notre pays et en ramenant le conflit au choc entre deux “communautés” dont on éliminerait les proportions, on se rend bien compte qu’il y a dans cette affaire comme le disait Orwell des groupes “plus égaux que les autres” : ils ont le droit de communiquer jusqu’au prosélytisme que les autres ont perdu. Ils peuvent utiliser les moyens que leur donne l’argent public pour agir en justice contre des individus qui ne les possèdent pas, et pratiquer une véritable intimidation qui conduit à l’autocensure pour éviter la ruine. Liberté, égalité, légalité sont remises en cause et certains s’obstinent à appeler ça la République ?

    Concrètement, ces procédures mobilisent des magistrats alors que la France en manque pour répondre à d’autres priorités. A l’époque du service militaire obligatoire, il y avait l’objection de conscience. N’est-elle pas de droit pour le médecin qui refuse l’avortement ou l’euthanasie, pour l’élu qui refuse, à titre personnel,  de marier deux personnes de même sexe ? Elles sont cependant contestées. Alors que le passeur d’immigrés clandestins est relaxé et célébré, le ministre dissout une association qui milite contre l’immigration illégale. Le premier a enfreint la loi, les militants de la seconde ont simplement exprimé une opinion. Certes la loi civile l’emporte sur la loi morale, mais pas au point de gommer l’autonomie de la conscience, d’une manière toujours univoque. Lorsque tel est le cas, la société devient un système totalitaire et nous y sommes !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à la protection et à l’inscription des chiffres romains dans le patrimoine culturel et

    N° 4068

    ASSEMBLÉE  NATIONALE

    CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

    QUINZIÈME LÉGISLATURE

    Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 avril 2021.

    présentée par Mesdames et Messieurs

    Philippe BENASSAYA, Guy BRICOUT, Damien ABAD, Pierre MOREL‑À‑L’HUISSIER, Julien AUBERT, Philippe CHALUMEAU, Vincent DESCOEUR, Annie CHAPELIER, Sylvie BOUCHET BELLECOURT, Laurence TRASTOUR‑ISNART, Claude de GANAY, Nicolas MEIZONNET, Laurent GARCIA, Jean‑Jacques FERRARA, Sébastien HUYGHE, Jennifer DE TEMMERMAN, Béatrice DESCAMPS, Jean‑Claude BOUCHET, Mansour KAMARDINE, Bruno BILDE, Philippe GOSSELIN, Typhanie DEGOIS, Robin REDA, Stéphane VIRY, Nathalie PORTE, Yves HEMEDINGER, Julien RAVIER, Jean‑Luc REITZER, Marc LE FUR, Philippe MEYER, Arnaud VIALA, Véronique LOUWAGIE, Jean‑Pierre PONT, Thibault BAZIN, Xavier BRETON, Bérengère POLETTI, Frédéric REISS, Yannick HAURY, Bernard PERRUT, Didier QUENTIN, Michel VIALAY, Emmanuelle MÉNARD, Stéphanie KERBARH, Michel HERBILLON, Christophe NAEGELEN, Jean‑Carles GRELIER, Jean‑François PARIGI, Bernard BROCHAND, Gérard MENUEL, Ian BOUCARD, Éric PAUGET, Valérie BEAUVAIS, Olivier MARLEIX, Emmanuel MAQUET, Marie‑France LORHO, Pierre VATIN, Jean‑Marie SERMIER, Meyer HABIB, Émilie BONNIVARD, Sandrine BOËLLE, Édith AUDIBERT, Jean‑Luc LAGLEIZE, Bernard BOULEY, Agnès THILL, Brigitte KUSTER, Stéphanie KERBARH, Constance LE GRIP, Patrice PERROT, François JOLIVET, Sébastien CHENU, Robert THERRY, Valérie BAZIN‑MALGRAS, Isabelle VALENTIN, Jean‑Jacques GAULTIER,

    députés.

     

    – 1 –

    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Les récentes révélations par la presse sur l’abandon des chiffres romains au profit des chiffres arabes dans la dénomination des siècles par le musée du Louvre et celle des Rois de France par le musée Carnavalet ont choqué de nombreux Français. Pour beaucoup, elles marquent une nouvelle étape dans le déclin culturel de notre culture historique.

    La raison de cet abandon est l’accessibilité, notamment des touristes étrangers qui ne connaissent pas la numérotation romaine, à la culture transmise par ces établissements. Or le rôle des musées est bien la transmission d’une culture, et non son adaptation au profit du plus grand nombre, plus particulièrement des touristes et de ceux qui y sont imperméables dans un souci d’universalisme.

    Il ne s’agit donc pas d’un simple abandon de la numérotation romaine, qui constituerait « un obstacle à la compréhension » selon certains responsables, mais bien d’un abandon par ces musées de la mission première qui leur a été confiée : protéger et perpétuer notre héritage historique.

    Face à cet abandon, la Représentation nationale ne peut détourner le regard. Elle doit être unie pour condamner ce qui s’apparente à un reniement culturel et civilisationnel. Il nous faut également être lucide. Qui peut croire que supprimer les chiffres romains agrandira l’audience de nos musées ? Qui peut croire que l’abandon d’une part de notre héritage culturel et civilisationnel pourra recréer un lien charnel entre nos compatriotes et leur Histoire ? De telles pensées sont, au mieux, d’une naïveté confondante et, au pire, d’une véritable désertion culturelle.

    Ainsi que l’écrivait Massimo Gramellini, écrivain et vice‑directeur du Corriere della Sera, « Cette histoire des chiffres romains représente une synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours : d’abord on n’enseigne pas les choses, puis on les élimine pour que ceux qui les ignorent ne se sentent pas mal à l’aise ».

    Il est en effet de la responsabilité première de nos écoles que d’apprendre la numérotation romaine à nos enfants. Sans cela, elle sera vouée à disparaitre dans l’oubli ou, pire, sera réservée aux élites et leur servira de signe de reconnaissance, alors qu’elle a pourtant une vocation universelle, vocation qu’elle a, jusque‑là, honorée. Il est donc important, par cette proposition de résolution, de rappeler le rôle fondamental de notre système éducatif dans la transmission de la base des savoirs à nos enfants que sont lire, écrire et compter, mais aussi connaitre la numérotation romaine.

    Notre legs romain est un pilier de notre identité politique, juridique, philosophique et historique. Le renier, l’oublier, l’abandonner, serait perdre une part de nous‑même en tant que civilisation.

    Cependant, il ne faut pas nier la responsabilité des politiques et des responsables publics dans ce déclin culturel : le problème ne vient pas du public, qui ne comprend pas ou qui ne comprend plus la numérotation romaine. Le véritable problème vient du manque de courage, de l’abandon de la part des responsables des musées qui se plient à la dictature universaliste dans une logique mercantile, mais aussi des politiques qui détournent le regard, au prétexte qu’il y aurait « plus grave ailleurs ».

    La ville de Paris reconnaît, pire, assume cet abandon, des mots mêmes de son adjointe à la culture. L’Assemblée nationale ne peut se résoudre à une telle renonciation. Cette proposition de résolution vient donc prendre la mesure de tout cela pour réaffirmer solennellement l’importance et l’attachement de la France à la numérotation romaine, comme étant part de son patrimoine immatériel et culturel, qu’elle se doit de protéger.

     

     

    PROPOSITION DE RESOLUTION

    Article unique

    L’Assemblée nationale,

    Vu l’article 34‑1 de la Constitution,

    Vu l’article 136 de son Règlement,

    Rappelant que la numérotation romaine précède l’invention de l’écriture et, depuis, a traversé les âges en s’inscrivant dans l’histoire de la civilisation française et européenne ;

    Considérant que l’usage de la numérotation romaine constitue l’une des bases distinctives de notre culture historique ;

    Considérant qu’il est du devoir de notre pays de transmettre l’héritage immémorial de la numérotation romaine et de l’histoire de notre civilisation qui y est affiliée ;

    Considérant que l’école et les musées sont les premiers vecteurs de transmission de cet héritage ;

    1. – Déclare la numérotation romaine comme faisant partie du patrimoine culturel et immatériel de la France ;
    2. – Invite le Gouvernement à promouvoir la numérotation romaine comme telle à l’international ;

    III. – Invite le Gouvernement à protéger l’usage subsistant de la numérotation romaine dans notre pays et à inviter ses partenaires européens à faire de même en Europe.

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    M. Philippe Benassaya

  • L’inflation qui vient ?, par h16.

    Payer les gens à rester chez eux et distribuer des chèques d’argent des autres est la recette assurée pour la croissance, c’est connu !

    La pandémie aura eu au moins le mérite d’occuper les esprits : on compte les morts, puis les infectés, puis les cas contact, puis les variants, les doses de vaccin et les vaccinés, avant de bientôt passer aux petits passeports vexatoires de preuve de bonne santé. 

    Au moins pendant ce temps-là on ne compte pas les petits soucis qui pourraient se poser du côté économique.

    C’est quelque peu dommage surtout si l’on considère que pour être en bonne santé, il vaut mieux une économie saine : ceux qui ne peuvent plus se déplacer, puis travailler, puis qui n’ont plus d’endroit pour dormir, ne mangent pas à leur faim finissent par avoir des petits soucis de santé, celle-là même que les énergiques gesticulations gouvernementales entendent pourtant tout faire pour conserver au plus grand nombre, quoi qu’il en coûte et tralalilalère.

    Force est de constater qu’empêcher les activités économiques de reprendre finit par avoir un impact négatif sur tout le reste. Et compenser la misère provoquée par une distribution magique d’argent sorti directement de l’arrière-train des licornes keynésiennes n’est pas réellement une bonne idée, même si les escrocs actuellement en charge des banques centrales tentent de nous convaincre du contraire.

    Les signes s’accumulent de diverses tensions sur le marché, qui ne pointent guère vers une résolution des problèmes posés de façon rapide, à l’amiable et dans la bonne humeur. Eh oui, à force d’intervenir sur les marchés, en bousculant franchement les chaînes logistiques dans une économie mondialisée en flux tendus, on aboutit à des déséquilibres parfois gênants.

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    Par exemple, l’actuelle pénurie de composants électroniques dont on a pu entendre discrètement parler dans quelques médias a fini par toucher l’industrie automobile, gourmande de ces composants à mesure que les voitures en embarquent de plus en plus : pousser tout le monde au télétravail résulte inévitablement en un gonflement massif de la demande en matériel électronique apte à permettre ce nouveau mode de travail. Renouvellement des écrans, des ordinateurs, extension majeure des centres de données partout dans le monde, multiplication de l’usage du commerce en ligne pour éviter les déplacements inutiles, tabassage fiscal du conducteur automobile… Autant d’éléments qui, mis bout à bout, impliquent une réorganisation très rapide des chaînes de production d’électronique et une remise en question de l’importance des voitures dans le monde.

    Ce qui aurait probablement pris une ou deux décennies a été compressé en quelques mois et il était inévitable que quelques effets de bords apparaissent ; au moins la France, dont l’industrialisation était déjà en berne, ne souffrira plus trop de la mort lente de ses constructeurs automobiles, écrabouillés entre les problèmes logistiques, la culpabilisation incessante des automobilistes et le poids des charges sociales du premier pays de taxation au monde.

    Par exemple, il y a aussi l’actuelle tension observée sur les matériaux de construction dans le secteur du bâtiment, que certains expliquent par les politiques américaines (oh, regardez, c’est encore la faute de Trump !) de protectionnisme sur le bois canadien (mais pas certaines manœuvres plus calculées d’un petit nombre de firmes) qui entraîne un réapprovisionnement des industriels américains du secteur vers l’Europe, provoquant une pénurie locale et une hausse marquée des prix.

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    En réalité, on découvre progressivement différentes pénuries de matériaux (béton, métallurgie, adhésifs, verre) qui se traduisent toutes par une hausse des prix : des vitrages en hausse de 30 %, des prix qui montent de 10 à 40 % sur l’aluminium, le cuivre, le laiton, l’acier, le zinc… À tel point que le gouvernement commence à éprouver quelques moiteurs sur les commandes publiques, dont on pressent qu’elles vont pourtant continuer bon train, youkaïdi, youkaïda, c’est l’État qui paie (en retard).

    À ces hausses de prix des matières premières, on peut aussi ajouter une hausse des prix des biens alimentaires : encore modeste, elle n’en est pas moins présente et commence à se faire sentir progressivement sur un nombre croissant de biens de consommation courante. Pour le moment, on parle d’une hausse timide de 2 %, mais le détail de certains produits (lait, céréales, huiles) ne laissent guère de doute sur la direction générale prise par les prix dans les prochains mois : ne vous attendez pas à faire d’économie sur la nourriture…

    Eh oui : de façon réellement surprenante, les masses réellement colossales d’argent qui ont été injectées dans le système monétaire mondial depuis la crise de 2008 commencent à perfuser un peu partout.

    La crise sanitaire, véritable opportunité pour un paquet d’idiots utiles et de politiciens incompétents trop heureux de l’utiliser pour augmenter leurs pouvoirs, commence maintenant à présenter la facture, la vraie, pas celle que les clowns à roulettes s’imaginaient payer les mois passés à coups de distribution d’argent des autres, de facilités de paiements et autres couvertures sociales plus ou moins bidon. Cette facture réelle se traduit par des prix en hausse, un pouvoir d’achat qui stagne, une augmentation des faillites et du chômage : payer les gens pour rester chez eux veut dire qu’à la fin, le travail n’est pas fait et, au bout, une demande n’est pas satisfaite…

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    Et l’inflation qui arrive ressemble fort à ce moment délicat où l’on entend le barrage qui grince et qui craque, qu’on le voit se fendiller et se lézarder rapidement : cela fait des années que sont accumulées de façon obscène des dettes monstrueuses, que l’argent gratuit des autres est distribuée à des industries et des secteurs manifestement peu ou pas rentables, que le dépensier est favorisé sans vergogne par rapport à celui qui épargne, que le capitalisme de connivence est dorloté au détriment du capitalisme naturel. Il semble inévitable que les montants ainsi gonflés et mal alloués finissent un jour par se déverser dans toute l’économie, noyant les uns et les autres dans des liquidités rapidement devenues sans valeur.

    La hausse de l’immobilier (par ailleurs assez mal reprise dans les calculs statistiques de l’inflation, minimisant cette dernière), la hausse du prix de l’or, l’irrationalité des marchés boursiers (Gamestop ou Tesla étant des illustrations frappantes), la hausse récente mais symptomatique des cryptomonnaies, tout pointe vers une unique direction : l’inflation revient, et elle n’est pas contente.

    Et au fait, c’est exactement la même équipe de clowns qui a géré l’actuelle crise sanitaire qui devra gérer la crise inflationniste qui nous pend au nez. Rassurant, n’est-ce pas ?

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    Source : https://www.contrepoints.org/

  • La numérisation des esprits ?

    Nous avons reçu ce texte amu­sant extrait d’une lettre dif­fu­sée par un cor­res­pon­dant ami, rési­dant à l’étranger

    L’é­lec­tion pré­si­den­tielle amé­ri­caine a avi­vé les contro­verses sur les modes de scru­tin, leur effi­ca­ci­té et leur fiabilité. 

    L’é­lec­tion pré­si­den­tielle amé­ri­caine a avi­vé les contro­verses sur les modes de scru­tin, leur effi­ca­ci­té et leur fiabilité. 

     En cette période d’apprentissage du confi­ne­ment volon­taire et du télé tra­vail ins­ti­tué, le vote élec­tro­nique a été évo­qué, ici et là, comme une solu­tion d’avenir.

    Or il est expé­ri­men­té en France, en ce moment pré­sent, pour l’é­lec­tion des conseillers des Fran­çais de l’étranger.

    Nous igno­rons si c’est avec la volon­té de le géné­ra­li­ser plus tard, pour d’autres scru­tins. On peut pen­ser néan­moins que l’in­ves­tis­se­ment réa­li­sé est assez impor­tant pour que cette idée ne soit pas absente de cer­tains « esprits autorisés ».

    Voi­ci com­ment les choses se sont déroulées :

    « L’é­lec­teur ins­crit sur les listes consu­laires et qui y a décla­ré une adresse cour­riel et un numé­ro de télé­phone mobile com­mence par rece­voir un SMS conte­nant un code. Le mien était com­po­sé de six lettres et six chiffres. Simple et intui­tif, n’est-ce pas ?

    Deux jours plus tard il reçoit un cour­riel l’in­vi­tant à se connec­ter au site diplomatie.fr sur lequel il peut ouvrir une page qui s’au­to­dé­truit après fer­me­ture. Cette page contient un second code, qu’il faut donc noter soi­gneu­se­ment, sinon… eh bien sinon, je ne sais pas ce qui se passe. Je n’ai pas vou­lu savoir et j’ai donc noté mon code : Un mélange de 12 signes, lettres et chiffres, aus­si ins­pi­rant que le premier.

    Le bureau de vote vir­tuel est ouvert pen­dant quatre jours. Les dates et heures pré­cises sont publiques et rap­pe­lées dans plu­sieurs cour­riels offi­ciels ; les can­di­dats les ont éga­le­ment annon­cées dans leur innom­brables envois de pro­pa­gande. L’é­lec­teur est donc cen­sé les connaître. 

    S’il n’ou­blie pas, il doit se connec­ter, à temps, sur un site ad hoc où il doit com­men­cer par ren­sei­gner les deux codes reçus supra. 

    Il est alors diri­gé sur ce qui joue le rôle d’i­so­loir vir­tuel. Après avoir coché les can­di­dats de son choix (je n’ai pas remar­qué de place pour un vote blanc, ni ten­té de cocher plus de lignes que néces­saire pour voir com­ment réagit le sys­tème. Appa­rem­ment il ne peut y avoir de vote nul, puisque seules les réponses valides sont admises) le logi­ciel ren­voie l’i­mage du bul­le­tin de vote rem­pli, en deman­dant confirmation.

    Je confirme mon choix ; alors il m’est deman­dé d’at­tendre un cour­riel de contrôle (donc d’ou­vrir un second onglet pour le rece­voir), et de reco­pier le code qu’il contient. C’est une banale suite de six chiffres. Je par­viens à effec­tuer la manœuvre sans me prendre les pieds dans le tapis et il me semble alors entendre l’as­ses­seur vir­tuel pro­cla­mer « a voté ! ».

    Mais ce n’est pas fini. Je reçois un peu plus tard un cour­riel, que je vous joins tel quel, car il ne mérite aucune rature ni modi­fi­ca­tion. Il est des­ti­né à me per­mettre, après le dépouille­ment, de véri­fier que mon vote a bien été comptabilisé :

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    Je vous ai livré mon code de véri­fi­ca­tion, nous dit notre inter­lo­cu­teur, mais notre rédac­tion a déci­dé d’occulter par dis­cré­tion une moi­tié de ce code.

    Appre­nez-le par cœur ! ajoute-t-il.

    Car plus vous serez nom­breux à véri­fier par vous-mêmes si mon vote n’a pas fait l’ob­jet d’une sub­sti­tu­tion, et plus il sera démo­cra­ti­que­ment garanti. 

    Je pré­cise éga­le­ment que les élec­teurs qui n’au­ront pas pu ou pas vou­lu suivre ce par­cours ini­tia­tique pour­ront aller voter à l’an­cienne, le dimanche 30 mai. Mais pour cela ils devront se rendre phy­si­que­ment à leur consu­lat, et y por­ter un masque.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sécurité globale : quelle politique pour notre pays ? Introduction (partie 1), par Philippe FRANCESCHI (Consultant en sé

    OPINION. 2022 approche et les attentes et inquiétudes des Français en termes de sécurité sont immenses. Conseiller en sécurité, notre contributeur présente les mesures à prendre, selon lui, pour redresser la barre. Mais avant tout, petit point dans cette première partie sur les défis à relever.

    6.jpegLa sécurité est la première des libertés. L’affaiblissement de l’autorité de l’État depuis plus de 40 ans est à l’origine de l’enracinement de l’insécurité, de l’ensauvagement de la société en général, du terrorisme islamiste et de l’islam politique sur notre sol. La droite a été incapable de prendre les mesures qui s’imposaient lorsqu’elle était au pouvoir tandis que la gauche est restée prisonnière de choix absurdes et dogmatiques, déniant la réalité. Résultat : une politique pénale laxiste, une immigration irrégulière incontrôlée à l’origine de la dégradation sécuritaire, la victimisation des délinquants et l’absence de véritable reconnaissance des victimes, le désengagement de l’État, l’affaiblissement moral et matériel des armées, de nos forces de sécurité intérieure et de notre justice.

    Après la parenthèse calamiteuse du macronisme inconsistant, les Français attendent un État fort et une politique de sécurité efficace. Tous les candidats à la présidentielle promettront un programme sécurité/justice musclé. Il nous faut donc proposer aux Français des solutions « choc » transgressives, percutantes et bien ciblées sur trois points : le rejet du droit européen en matière d’immigration, la reconquête des zones de non-droit, la laïcité rempart contre l’islamisme.

    Retrouver notre souveraineté et une politique étrangère qui renoue avec l’intérêt supérieur de la nation

    Notre sécurité est globale et dépend d’abord de notre politique étrangère. Or, en Syrie et en Libye, nos initiatives hasardeuses et notre aveuglement ont permis l’enracinement de l’État islamique qui s’est aujourd’hui installé dans toute la zone sahélienne, nous obligeant à nous y engager militairement et à nous y embourber. L’Union européenne (UE) y a brillé par son absence de soutien. Cette situation chaotique est à l’origine d’une vague d’immigration incontrôlée que l’UE n’arrive toujours pas à endiguer et qui alimente le terrorisme sur notre propre territoire par effet de contagion. La volonté turque de renaissance d’un empire ottoman n’y est pas étrangère non plus.

    D’autre part, nous ne réussissons pas à faire valoir notre intérêt en matière de protection des frontières et de quotas de « migrants » que l’Union européenne veut nous imposer coûte que coûte. Et que dire de l’absence d’Europe de la défense au sein de l’OTAN, alors que notre armée en est réduite à la portion congrue et que nous n’avons plus de conscription, dans un monde devenu de plus en plus dangereux ? Enfin, nous avons aussi réussi le tour de force d’être en froid avec la Russie alors qu’elle devrait être un partenaire essentiel de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

    Mettre fin à une immigration incontrôlée afin de retrouver notre liberté d’action

    Le contrôle de nos frontières concerne tout autant la lutte contre le terrorisme islamiste, notre survie économique et sociale ainsi que la capacité d’intégration des nouveaux arrivants. Cela passe par la remise en question des textes européens concernant le droit d’asile, devenus trop laxistes et qui favorisent l’immigration régulière comme irrégulière, notamment musulmane.

    Il faut en même temps ne pas hésiter à désobéir et remettre en question les textes européens concernant le droit d’asile, devenus trop laxistes et qui favorisent l’immigration. Nous verrons bien si nous sommes condamnés par la CJUE. À cet égard, notre première proposition « choc » est de refuser la mise en œuvre de la Convention européenne des droits de l’homme concernant le regroupement familial et de la directive 2011/95/UE qui fait référence à la Convention de Genève et consacre une « protection subsidiaire » à côté de celle du statut de réfugié traditionnel, véritable perversion et dévoiement du droit d’asile. Il devra être envisagé également la remigration des étrangers devenus indésirables par leur comportement, séparatistes réfractaires aux valeurs de la France dont la laïcité, ou leur absence de contribution à notre économie, afin de pacifier notre société et préserver notre identité historique. C’est à ce prix que sera préservée notre civilisation.

    Réarmer matériellement et moralement la Justice et les forces de sécurité intérieure

    Des lois de programmation pluriannuelles, justice et sécurité seront mises en œuvre. L’augmentation de la criminalité et de la délinquance doit être jugulée, ce qui nécessite impérativement de réinvestir les territoires abandonnés et de rénover notre système pénal trop laxiste, maillon faible du dispositif et de donner à la Justice et aux forces de l’ordre les moyens d’un fonctionnement efficace et efficient, en échange d’un devoir de réussir.

    Si le risque terroriste islamiste provenant du retour des djihadistes du Levant est toujours prégnant, le risque terroriste endogène provenant du séparatisme islamiste de français ou d’étrangers présents sur notre sol ou encore sortant de prison devient de plus en plus évident et constitue le risque principal. Nous devons en tenir compte dans les mesures préventives à mettre en œuvre ainsi que dans l’organisation de nos services de renseignement. Nous devons également renforcer davantage notre législation spécifique au domaine terroriste.

    Mettre en œuvre un plan de reconquête des zones de non-droit, territoires perdus de la République

    Un objectif, le retour de la sécurité et de l’autorité de l’État dans les zones de non-droit qui se sont développées devant le recul de la puissance publique et dans lesquelles se développe le séparatisme islamiste lié à la criminalité organisée (drogues, armes, cigarettes, etc.). Cette situation n’est plus tolérable et ne se réglera pas uniquement par des mesures économiques et sociales. Cela demande un véritable plan d’action national et une politique pénale répressive sans faille.

    « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette expression de Jacques Chirac peut parfaitement s’appliquer à nos « quartiers sensibles ». Nicolas Sarkozy avait promis de passer le karcher, il nous faut proposer le mode d’emploi et dire que nous allons le faire. Cela constituera notre seconde proposition « choc ». Les Français ont bien compris cette exigence et attendent maintenant qu’on leur propose le mode d’action pour y parvenir. Cet objectif doit constituer le tronc central, l’idée maîtresse de notre politique de sécurité intérieure.

    Éradiquer le séparatisme islamiste par une laïcité affermie dans notre Constitution, renforcer la lutte contre le terrorisme islamiste

    Afin de marginaliser les fondamentalistes et séparatistes qui gagnent de plus en plus de terrain, nous devons mener une politique ferme de respect de la neutralité et de la discrétion religieuse dans l’espace public, collectif et politique, en séparant bien la sphère publique de la sphère privée. C’est notre troisième proposition « choc », une laïcité aux contours définis dans l’article 1 de notre Constitution afin de s’imposer à tous, dont la discrétion dans l’espace public. C’est le meilleur angle d’attaque contre le séparatisme islamiste.

    Nous avons dans notre histoire l’exemple de ce que fit Napoléon pour les juifs de France par les décrets de 1808 contenant certaines contraintes afin de faciliter leur assimilation. Afin de marginaliser les fondamentalistes et séparatistes qui gagnent de plus en plus de terrain, nous devons mener une politique qui s’appuie sur les musulmans sécularisés qui revendiquent leur appartenance à la communauté nationale, qui reconnaissent la laïcité sans pour autant renier leur religion.

     

    Philippe FRANCESCHI
    Consultant en sécurité
    Philippe Franceschi, ancien officier supérieur de gendarmerie et ex-responsable du projet "contre-terrorisme Sahel" de la Commission européenne, est consultant dans le domaine de la sécurité.