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  • Joyeux Noël à tous les Français, par Olivier Perceval.

    Les tra­giques évé­ne­ments qui endeuillent la France sur fond de pan­dé­mie, les menaces  ter­ro­ristes récur­rentes contre nos com­pa­triotes, nos églises et tout ce qui est cher à notre patrie com­mune, les menaces contre le droit de pra­ti­quer la reli­gion de nos ancêtres sous pré­texte de lutte contre la mala­die, doivent nous rap­pe­ler, si cela était encore  néces­saire, que nous ne sommes plus en paix depuis bien long­temps déjà, non parce que notre pré­sident a déci­dé de faire la guerre au virus, mais plus sérieu­se­ment, parce que les Fran­çais ont per­du l’habitude de s’aimer…

    olivier perceval.jpgCeux que l’on désigne abu­si­ve­ment comme nos élites, tra­vaillent en concer­ta­tion, avec l’école et les médias, à cet esprit de repen­tance, à ce désa­mour, ce dégoût de nous-mêmes, pour faire une socié­té sou­mise, ano­mique et culpa­bi­li­sée. Les pro­phètes de mal­heur, vivant entre deux aéro­ports, se com­plai­sant dans le mul­ti­cul­tu­ra­lisme, affirment détes­ter les « racines » et prêchent la notion de « citoyen du monde » (concept de plus en plus désuet) en regar­dant négli­gem­ment leur Rolex.  On est ici dans la néga­tion du réel et dans la spé­cu­la­tion idéo­lo­gique pure. Sans racines, il n’y a plus de sève : il n’y a plus de vie, plus de pro­gres­sion, plus d’avenir. Sans affir­ma­tion d’un « nous », il n’y a même plus de « je ».

                C’est enfon­cer une porte ouverte aujourd’hui de rap­pe­ler que depuis les accords de Schen­gen, une des étapes consti­tu­tives de « l’Union euro­péenne » qui fit dis­pa­raître tous contrôles aux fron­tières, nous sommes désar­més contre l’afflux de migrants favo­ri­sant l’introduction sur notre sol de musul­mans radi­caux. Nos diri­geants savent depuis long­temps qu’ils ont aban­don­né le sort de la France à des capi­ta­listes étran­gers, à des inves­tis­seurs apa­trides, à des finan­ciers cupides, qui s’estiment au-des­sus des nations, et que la France n’est à leurs yeux qu’une Start-up.

                Pour­tant, les Fran­çais n’abandonnent pas si faci­le­ment les valeurs sur les­quelles la France est bâtie. On l’a vu durant l’épisode exem­plaire de la Manif pour tous ; on l’a vu encore avec l’épisode des « gilets jaunes » mal­heu­reu­se­ment empoi­son­né par l’extrême gauche qui pour­rit tout ce qu’elle touche : la France n’est pas morte, elle peut, elle doit se réveiller.

                Il faut anti­ci­per, en revanche, la chute iné­luc­table du sys­tème ver­mou­lu qui nous tient lieu de régime poli­tique aujourd’hui. Par­tant de l’observation que les notions de gauche et de droite deviennent obso­lètes, lais­sant la place à l’opposition plus lisible entre patrio­tisme et mon­dia­lisme, nous devons acter que la patrie doit ser­vir de base de départ et don­ner la cohé­rence intel­lec­tuelle à notre com­bat. Nous voyons bien que le cli­vage : « gauche droite » , ne veut plus dire grand-chose, car cer­tains  intel­lec­tuels de gauche, par exemple, ont gar­dé le goût des nuances, témoignent d’un réel enra­ci­ne­ment  et gardent  l’amour de la France, mais ils sont reje­tés par la nou­velle gauche « mains­tream » et cos­mo­po­lite qui les traite de « néo-réactionnaires ».

                La France est un pays qui s’est construit en plus de mille ans. N’est-ce pas une force et un signe de sta­bi­li­té ? Il ne s’agit pas de se replier, mais de s’appuyer sur cette réa­li­té concrète : une terre de soli­da­ri­té bien iden­ti­fiée capable de sur­mon­ter toutes les crises si les Fran­çais n’oublient pas ce qu’elle est. Écar­tons les fos­soyeurs et impo­sons le retour des Fran­çais en France, qui sau­ront recon­naître dans le Prince qui vient, celui qui pro­tège le peuple, s’inscrit dans la durée, et reste indé­pen­dant des par­tis et des lob­bies financiers. 

                Les crèches de Noël qui fleu­rissent dans les mai­sons, au sein des familles du pays, et même sur les places publiques, doivent rap­pe­ler au monde que la France est mys­té­rieu­se­ment liée à ce petit enfant né à Beth­léem dans le dénue­ment il y a 2000 ans pour annon­cer son royaume.

                Au nom des rédac­teurs du site de l’AF.net et de tous les cadres et mili­tants de l’Action Fran­çaise, je sou­haite de joyeuses fêtes de Noël à tous les fran­çais, au milieu des­quels se trouve le prince Jean de France comte de Paris et la famille royale, qui portent notre espérance.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Pour une poignée de dollars : le mythe chevaleresque dans le western, par Rainer Leonhardt.

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    Ou les rapports artistiques entre Sergio Leone, Chrétien de Troyes et le rock identitaire.

    Pour une poignée de dollars commence comme un western extrêmement classique. Le héros arrive comme un mercenaire cynique dans une petite ville à la vie morne et polarisée par l’affrontement entre deux familles dominantes, les Rojo et les Baxter, et leurs hommes de main.

    Les Baxter sont des Américains blancs dont le chef a le rôle de sheriff de la ville là où les Rojo sont des hispaniques dont la famille dirigeante se voit comme l’héritière des conquistadores. La ville frontalière a vu son activité économique se limiter à la contrebande. Elle est donc juste peuplée de chiens de guerre car les deux familles s’affrontent pour contrôler les trafics.

    Au début, le mercenaire tue des hommes des Baxter, manipule les deux camps en accumulant des informations et se fait payer des deux côtés. En même temps, on soupçonne qu’une relation amoureuse pourrait se nouer entre lui et celle qui semble être la jeune fille de la maison Rojo, Marisol. Il y a un échange de prisonniers entre celle-ci, capturée par les Baxter, et Antonio, l’héritier Baxter capturé par les Rojo.

    Et là, il y a le tournant majeur et politique du film. En effet, nous voyons un enfant sortir d’une maison en échappant à son père péon et se ruer vers Marisol en l’appelant « Maman ». Marisol était « trop belle pour sa classe sociale » et a donc attiré l’attention de Ramon, l’un des Rojo (le plus habile au tir, qui représente la violence brute que ne freine aucune norme morale), qui l’a enlevée à sa famille. Cet épisode dévoile les structures de pouvoir et d’oppression liées au système mafieux du pouvoir. Le héros sort enfin de son cynisme. Il tue plusieurs hommes des Rojo qui étaient avec Marisol (elle était forcée à se prostituer quand Ramon était lassé d’elle), la libère, retrouve son mari et son fils et leur donne de l’argent pour fuir de l’autre côté de la frontière. Puis il fait diversion.

    Le chevalier contre les dominations locales

    Par cet acte, le héros nous montre la manière dont le western de Sergio Leone reprend une potentialité présente dans le mythe du chevalier errant. Comme celui-ci n’est pas lié aux structures sociales locales (ce que dit très bien la chanson de Vae Victis, Le retour du croisé), il peut lutter contre les structures de domination locale.

    Si cette potentialité est rarement actualisée dans les romans de chevalerie, on la voit dans le passage très intéressant où Yvain le Chevalier au lion affronte des démons qui retiennent en esclavage des pucelles. Celles-ci sont des tisseuses de soie et décrivent leur condition de la manière suivante qui ne déparerait pas dans une enquête de Frédéric Le Play sur la condition ouvrière : « Toujours nous tisserons des étoffes de soie et nous n’en sommes pas mieux vêtues pour autant. Toujours nous serons pauvres et nues, toujours nous aurons faim et soif ; jamais nous ne parviendrons à nous procurer plus de nourriture. Nous avons fort peu de pain à manger, très peu le matin et le soir encore moins. Du travail de ses mains, chacune n’obtiendra, en tout et pour tout, que quatre deniers de la livre. Avec cela, impossible d’acheter beaucoup de nourriture et de vêtements, car celle qui gagne vingt sous par semaine est loin d’être tirée d’affaire. Et soyez assuré qu’aucune de nous ne rapporte vingt sous ou plus. Il y aurait de quoi enrichir un duc ! Nous, nous sommes dans la pauvreté et celui pour qui nous peinons s’enrichit de notre travail. Nous restons éveillées pendant la plus grande partie de nos nuits et toute la journée pour rapporter encore plus d’argent, car il menace de nous mutiler si nous nous reposons. C’est la raison pour laquelle nous n’osons prendre de repos. Que vous-dire d’autre ? Nous subissons tant d’humiliations et de maux que je ne saurais vous en raconter le cinquième. » Yvain affronte les démons en rétablissant l’utopie arthurienne contre la nouvelle réalité économique de l’artisanat textile en Champagne.

    Une fois Marisol enfuie, Pour une poignée de dollars prend après un rythme nerveux. Le héros, fait prisonnier et torturé par les Rojo, s’échappe. Ceux-ci le traquent et, ne le trouvant pas, massacrent toute la ville dont John Baxter, sa femme et son fils (sa femme étant tuée en dernier, plusieurs indices laissant entendre qu’elle était la vraie dirigeante du clan). La scène montre clairement comment les Rojo imposent leur domination brutale sur la ville.

    Alors que les Rojo torturent un tenancier, qui était le seul homme honnête, le héros apparaît. Il défie Ramon, après avoir abattu les autres hommes. Ramon lui tire dessus et ses balles n’ont aucun effet sur lui. Le héros révèle qu’il portait une armure volée chez les Rojo (renforçant son identification avec un chevalier errant). Ayant acquis un avantage psychologique, il tue Ramon. La fin du film, au rythme enlevé, est une véritable ode à la justice purificatrice face à la logique du monde mauvais ce qui peut d’ailleurs faire penser à la chanson du même nom de Vae victis).

    Un message politique double

    Pour une poignée de dollars pourrait être un grand film de gauche. La gauche a une tradition s’inspirant de Robin des bois exaltant le justicier social (la saga turque de Mèmed le Mince de Yachar Kemal, par exemple). Mais la gauche actuelle y verrait un film exaltant une masculinité dominatrice et toxique et ne faisant pas de différences ethniques entre les oppresseurs alors même que le héros est blanc. La gauche semble avoir abandonné le rapport à la force comme permettant de rétablir la justice dans l’ordre du monde. En fait, elle l’a gardé mais dans une vision pervertie où les relations concrètes entre les personnes comptent moins que leur ethnie ou leur genre.

    La droite quant à elle peut et doit réinvestir la figure du chevalier social. Elle a une longue tradition pour ce faire, allant d’Albert de Mun au gaullisme et à la lutte contre l’insécurité qui affecte en premier lieu les classes populaires, ce que montre d’ailleurs très bien le film.

    Enfin, la toute fin du film montre que le héros s’efface face aux troupes étatiques mexicaines et américaines. Cela montre que si la logique du héros peut être nécessaire, elle n’est pas suffisante au-delà de la vengeance et que le rétablissement de l’ordre juste du monde doit également se faire au niveau politique par le remplacement des structures de péché par des structures dédiées au Bien commun.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Ce vendredi, jour de Noël, pas de notes sur lafautearousseau...

    christianisme.jpgCe vendredi, jour de Noël, pas de notes sur lafautearousseau, qui fait "relâche", comme les jours de Pâques et de l'Assomption...

    "A la Grèce, nous devons surtout notre raison logique. A Rome, nos maximes de droit et de gouvernement. Mais à l’Evangile nous devons notre idée même de l’homme. Si nous renions l’Evangile, nous sommes perdus !" disait avec raison Jean de Lattre de Tassigny.

    Et Chateaubriand écrivait "...Après Alexandre, commença le pouvoir romain; après César, le christianisme changea le monde; après Charlemagne, la nuit féodale engendra une nouvelle société; après Napoléon, néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale; on n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l'abîme..." (Mémoires d'Outre-tombe, tome II, p.261). 

    Pourquoi ce "néant" dont parle, avec raison, Chateaubriand, après Napoléon, le sabre, l'héritier, le continuateur de la Révolution ?

    Parce que la Révolution est d'abord et avant tout anti chrétienne; qu'elle s'est pensée, voulue et accomplie, en dehors, sans et contre l'héritage millénaire de la France chrétienne; un héritage qu'elle a voulu effacer et qu'elle prétend remplacer par elle-même, puisqu'elle se conçoit comme une nouvelle Religion, la Nouvelle Religion Républicaine.

    Mais cette Nouvelle religion est inféconde : elle n'a su qu'affaiblir considérablement - sans le détruire  complètement - le christianisme et avec lui l'âme, l'esprit Français. Et, aujourd'hui, les Français - des-éduqués par une Ecole sectaire qui les a voulus "sans Dieu et sans Roi" - pour reprendre le mot de Jules Ferry - se retrouvent désemparés face à un Islam conquérant - lui - ou alors face au "vide", au "néant" dont parlait Chateaubriand.

    Et cela parce que ses soi-disant "valeurs" ne sont que des mots, des abstractions et des incantations vaines, des formules creuses, qui ne pèsent d'aucun poids devant les réalités. La République idéologique n'a su et pu que détruire, sans rien construire à la place de ce qu'elle effaçait...

    Le 8 novembre 1906, René Viviani prononça un discours fleuve à l'Assemblée (extrait) :

    lfar viviani.jpg"...Nous sommes face à face avec l’Église catholique... La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu... Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi... La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination..."

    Peu de temps avant ce discours, haineux mais au moins clair, c'est Georges Clemenceau qui, le 29 janvier 1891, avait lui aussi été très clair :

    lfar viviani 1.jpg"...La Révolution française est un bloc… un bloc dont on ne peut rien distraire... C’est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n’est pas finie, c’est qu’elle dure encore, c’est que nous en sommes encore les acteurs, c’est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis. Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n’avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu’à ce que la victoire soit définitive..."

    Ce combat de titans a donc débuté avec la funeste Révolution de 1789, et, depuis l'instauration de la funeste République en 1875, la France subit ce Régime qui la déclasse inexorablement, du point de vue matériel, en même temps qu'il la "vide" intérieurement de sa richesse spirituelle. Après avoir "changé le peuple" dans son mental, son moral, son imaginaire, par l'école, la République idéologique, devenue Système monstrueux, "change le peuple" par une immigration massive et continue : tout, pourvu que meure la France traditionnelle, lentement surgie du fond des âges àlfar flamme.jpg partir de Clovis et de son baptême.

    Nous, au contraire - qui préférons nous appeler "alter-révolutionnaires" que contre-révolutionnaires... - nous nous inscrivons clairement et fièrement dans cet héritage millénaire, chrétien et royal, écrit par nos ancêtres sur cette terre de France, et nous voulons poursuivre "l'aventure France"  en commençant, d'abord, non pas pas "restaurer" un ordre ancien, mais par "ré-instaurer" l'esprit vivifiant et fécond de cet ordre, rénové et adapté aux exigences de notre temps...

    "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs" (Charles de Gaulle). 

    Voilà pourquoi - trop rapidement résumé, certes... - lafautearousseau, trois fois par an, manifeste son attachement aux vraies racines de la France, qui sont chrétiennes, plutôt qu'aux malfaisantes nuées d'une Révolution sanguinaire, belliqueuse et génocidaire...

    A Noël, à Pâques et le 15 août, voilà ce que nous voulons dire, en... ne disant rien !

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  • Adieu 2020 ? L’année où le virus tua la démocratie… ( I ), par Christian Vanneste.

    En cette fin de l’année 2020 dominée par la pandémie du covid 19, et en espérant que cette page sinistre soit tournée durant l’année qui vient le plus rapidement possible, ce n’est pas tant la maladie et ses solutions thérapeutiques qui doivent attirer l’attention, que l’état de délabrement de notre démocratie et de notre fameux Etat de Droit.

    christian vanneste.jpgLe débat médical et ses errements ont éveillé un doute légitime sur la médecine en tant que science, et sur la qualité du système de santé français qui, réputé sur place le meilleur du monde, a rappelé ce que l’on disait de l’armée française avant Mai 1940. En fait, on sait désormais que l’accès social aux soins en France est l’un des plus généreux y compris pour des étrangers. Pour l’accès médical, faute de moyens parfois, et en raison de la lourdeur d’une administration par trop centralisée, où pourtant s’enchevêtrent des instances émettant des avis, des consignes, des réglementations que le pouvoir transmet avec sa puissance tandis que, ce faisant, il pense se dégager de sa responsabilité, l’avis doit être plus négatif. Qui décide de quoi entre la Haute autorité de Santé, le Haut Conseil de Santé Publique, le Conseil Scientifique, le CARE ( comité analyse recherche et expertise) créé en mars et qui n’a jamais réuni ses douze membres, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, et bien sûr l’Agence Nationale de Santé Publique (Santé Publique France) ? Les unes sont indépendantes, comme la HAS, qui évalue les thérapeutiques, émet des recommandations et accrédite les établissements. Le HCSP contribue à l’élaboration de la Stratégie nationale de santé, fournit aux pouvoirs publics, en lien avec les agences sanitaires, l’expertise nécessaire. Il comprend une commission spécialisée dans les maladies infectieuses. On se demande pour quelle raison a été créé le Conseil Scientifique, doublon, doublé lui-même par le CARE, heureusement inexistant. Quant à l’ANSM, elle a succédé à l’Afssaps, remplaçant elle-même l’Agence du médicament, ces changements d’identité ayant sans doute l’avantage de faire oublier des scandales comme le Mediator, et les conflits d’intérêts qui jalonnent cet organisme qui délivre les autorisations d’emploi des médicaments.  A l’Affssaps, 62,4 %, des membres déclaraient avoir des intérêts dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou autre. Plus récemment, à l’ANSM, la préférence donnée au Remdesivir sur l’hydroxychloroquine, peut-être tous deux inefficaces, mais le premier beaucoup plus dangereux que la seconde, est un nouveau scandale.

    L’absence de masques, essentiels pour les soignants, les recommandations alternées et contradictoires des responsables sur leur utilité, voire leur nécessité, le mensonge éhonté du Directeur Général de la Santé devant la Commission d’Enquête sénatoriale sur leur nombre,  https://www.dailymotion.com/video/x7y05b0 (qui aurait sans doute conduit celui-ci en prison aux Etats-Unis, alors qu’il est toujours en poste), la stratégie poussive pour les tests rendus inutiles en raison des délais, l’hostilité manifestée à l’encontre du professeur Raoult bien au-delà d’un désaccord scientifique, et aujourd’hui la mise en oeuvre de la vaccination privilégiée pour les personnes les plus âgées alors que l’efficacité d’un vaccin après 75 ans est très relative : tout cela correspond à une gestion où l’amateurisme n’ôte cependant pas de légitimes soupçons. Des dizaines de plaintes ont été déposées devant les parquets, devant la Cour de Justice de La République pour les ministres, des enquêtes sont en cours, des perquisitions ont déjà eu lieu. Certains s’offusquent de ces procédures. Un directeur-adjoint de la rédaction du Figaro s’est étouffé d’indignation à la suite d’une perquisition chez un ministre à la veille d’une conférence de presse où il devait faire des annonces “immenses”. Manifestement, ce journaliste “libéral” confondait union sacrée devant l’ennemi lors d’une guerre avec la dictature sanitaire de la peur. Comme si l’application de la loi et la recherche de la vérité n’étaient pas plus fondamentales pour une démocratie que la communication d’un ministre !

    On assiste aujourd’hui dans notre pays à une confusion de ces essences qui concourent à la société humaine selon Freund. La politique se cache derrière la science en confondant celle-ci avec le scientisme et en dénonçant le charlatanisme de tous les anticonformistes, comme si la découverte ou l’invention n’avaient pas souvent été les fruits de leur originalité, sans bien sûr que ce soit la règle. Raoult s’est trompé sans doute, ce qui est le propre d’un chercheur, mais il est dangereux de le confondre avec les aventuriers ou les mythomanes qui prétendent avoir découvert un remède miracle. Autre confusion : le pouvoir paraît s’émanciper de la priorité économique, notamment à l’encontre de certaines activités, comme les restaurateurs ou les cafetiers, mais peut-on dire que les décisions prises depuis un an aient toujours été exemptes de liens douteux avec les laboratoires ? Il demeure étrange qu’un médicament inopérant mais dangereux ait été acheté en masse par la Commission Européenne, et mis à disposition gratuitement des hôpitaux en France alors que le cours de Giléad, son fabricant flambait en bourse. (à suivre, l’année prochaine)

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Le conservatisme est le défenseur des libertés (I), par Christian Vanneste.

    Il ne faut pas confondre la conspiration ourdie par une secte mondiale et mondialiste dont l’hypothèse serait immédiatement taxée de complotisme et disqualifiée, et l’opportunisme pervers qui saisit une situation et les problèmes qu’elle engendre pour s’en servir pour atteindre d’autres objectifs sans rapport direct avec elle. Cette supposition n’est pas fondée sur l’existence éventuelle d’un complot, mais sur une lecture raisonnable et peut-être clairvoyante des faits.

    christian vanneste.jpgDans la lutte essentielle entre le conservatisme et le progressisme, en Occident, et j’inclus la Russie, il y a une possibilité que la survenue de la “pandémie” du Covid soit exploitée par les progressistes d’une manière machiavélique. Aux Etats-Unis, c’est même une évidence, puisque c’est cet événement imprévu qui a inversé la situation politique. La politique de Trump donnait d’excellents résultats économiques et notamment réduisait encore davantage le chômage, décisif auprès des électeurs, comme Bush senior en avait fait l’amère expérience. L’Etat profond, la quasi totalité des médias et les démocrates s’étaient enlisés dans des combats fictifs sur l’ingérence russe, ils trouvèrent un terrain idéal pour terrasser le président sortant : en même temps que les chiffres économiques s’inversaient, d’une manière non catastrophique d’ailleurs, l’esprit virevoltant de Donald Trump fournit à ses adversaires un millefeuille d’arguments : il était incompétent, plus dangereux que protecteur, adversaire de l'”obamacare” dont l’épidémie montrait à quel point elle manquait aux Américains. Derrière cette offensive se profilait les deux faces du progressisme, son côté social-démocrate, soucieux du bien-être de tous, y compris de ceux qui viendront de l’étranger le partager, quitte à limiter certaines libertés, et son côté libéral-libertaire, moins visible mais plus déterminant que l’autre, celui qui cultive la négation du passé, abat les statues et change le nom des rues, invite la majorité à se prosterner devant les droits des minorités, considère enfin que la liberté ne consiste pas à pouvoir conserver la manière de vivre que l’on aime, mais à s’émanciper de tous les préjugés, de toutes les traditions, de toutes les identités, de tous les interdits qui limitent l’expansion du désir. On pourrait évidemment ajouter la facilité accordée par la peur du virus au vote par correspondance et aux fraudes qu’il permet, mais celle-ci n’est pas nécessaire à la démonstration.

    De la même manière, on voit bien qu’en Europe et particulièrement en France, la peur entretenue et l’état d’exception ainsi justifié ont permis d’étouffer le débat démocratique. Les manifestations sont découragées, le Parlement méprisé, les critiques atténuées voire ignorées par l’emprise du risque sanitaire sur l’ensemble de l’actualité. Le temps passe, et les élections municipales noyées dans la maladie, les élections régionales mises entre parenthèses médiatiques, on s’achemine vers une présidentielle laissant aux prises les candidats de la dernière fois avec le même résultat que l’on peut craindre. L’opposition n’a guère changé, et certains pensent même que l’élection présidentielle étant jouée, ce seront les législatives qui seront décisives. Lorsque l’histoire se répète, la première fois, c’est une tragédie, la seconde une comédie, comme le pensait Marx. Mais c’est en lisant Marx justement que l’opposition se libérerait de ses ambigüités. “Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes.” Autrement dit, le libéralisme sans frein est destructeur, parce que la concurrence, les progrès scientifiques et techniques, se liguent pour détruire tous les obstacles qui leur résistent. Il est donc logique que le libéralisme apparemment conservateur, attaché à la propriété privée et à la liberté d’entreprendre, soit devenu au fil du temps libéralisme libertaire, destructeur de la famille, de l’Etat-nation, des limites qui protègent les peuples et les personnes. Il est aussi logique que directement et indirectement, le pouvoir économique s’impose au pouvoir politique avec la complicité de celui-ci. Le résultat avait été prévu par Tocqueville : d’une part, un pouvoir mondial tentaculaire avec une minorité capable de tout contrôler et peut-être de s’accaparer la naissance d’un “surhomme” augmenté, et d’autre part, une foule de consommateurs hédonistes concentrés sur leur présent, libres jouisseurs en apparence et dépourvus d’autonomie et de responsabilité en réalité. La phase actuelle dans notre pays qui associe une diminution des libertés, un surcroît d’assistance fondé sur une source présentée comme inépuisable, et l’idée que l’Europe par sa taille saura nous en donner les moyens, le tout suivi de la réélection de Macron, s’inscrit dans ce processus. Les lois qui restreignent les libertés au nom de la sécurité ou qui détruisent les barrières morales en matière de procréation au nom du progrès en sont des jalons significatifs.

    Le conservatisme consiste au contraire, au nom de la véritable liberté à dire non à cette fatalité, à procéder à des choix, et à promouvoir les options qui donnent à la responsabilité des personnes, à la volonté des peuples la maîtrise de leur destin et la préservation de leur dignité, notamment la conservation de leur morale commune, ce qu’Orwell appelait la “common decency”. Il est fascinant que par un chassé-croisé de l’histoire ce soit la Russie ou la Hongrie qui offrent des exemples de ce choix. L’actualité offre également aux conservatisme de nombreux arguments…. (à suivre)

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • «Non, les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République», par Pascale Morinière et Martin Steffens.

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation. LUDOVIC MARIN/AFP

    Pour la présidente des AFC Pascale Morinière et le philosophe Martin Steffens, le projet de loi «confortant le respect des principes de la République» remet en cause la primauté éducative des parents, alors qu’il s’agit d’un droit fondamental, garanti par les engagements internationaux de la France.

    8.jpgAu-delà du débat sur l’Instruction en Famille dans le cadre du projet de loi «confortant le respect par tous des principes de la République» examiné ces jours-ci à l’Assemblée Nationale, se joue une question essentielle pour notre démocratie, celle de la place respective des parents et de l’État. Les parents sont-ils bien considérés par l’État comme les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants?

    Le texte, en discussion à l’Assemblée, précise à propos de l’Instruction en famille que: «L’autorisation (…) ne peut [en] être accordée que pour les motifs suivants, sans que puissent être invoquées les convictions politiques, philosophiques ou religieuses des personnes qui sont responsables de l’enfant: …» Et sont cités: l’état de santé, la pratique sportive, l’itinérance et l’existence d’une situation particulière à l’enfant.

    En quelques mots, cet article de loi remet en cause la primauté éducative des parents et est en contradiction avec les engagements internationaux de la France.

    En effet, selon la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, «Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants». La Convention Européenne des Droits de l’Homme précise: «L’État se doit de respecter le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques.»

     

    Nous assistons à une remise en cause de la place des parents au profit d’un État qui veut orienter l’éducation des enfants. 

     

    Enfin, selon la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, article 14: «1. Les États parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion. 2. Les États parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l’enfant, de guider celui-ci dans l’exercice du droit susmentionné d’une manière qui corresponde au développement de ses capacités. 3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut être soumise qu’aux seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires pour préserver la sûreté publique, l’ordre public, la santé et la moralité publiques, ou les libertés et droits fondamentaux d’autrui.»

    Nous assistons depuis plusieurs années à une remise en cause de la place des parents en tant que premiers éducateurs au profit d’un État qui veut de plus en plus orienter l’éducation des enfants. Même si nous sommes bien conscients de l’urgence de combattre le fanatisme et d’éteindre les foyers du terrorisme, il ne faudrait pas non plus que l’ensemble des parents essuient des dommages collatéraux de cette politique.

    Il y a quelques années, un ministre de l’Education ne déclarait-il pas vouloir arracher les enfants aux «déterminismes familiaux» et s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer la société et que les enfants appartenaient à la République et non aux familles? La remise en cause de l’Enseignement en Famille est clairement une atteinte à la liberté d’éducation qui est un droit des familles.

     

    Toutes les tentatives d’Etat pour prendre la main sur l’éducation des enfants, se sont soldées par des échecs. 

     

    La notion d’«intérêt supérieur de l’enfant» ne peut justifier une intervention de l’État que s’il y a un risque pour la vie ou la santé physique ou morale de l’enfant. D’autres réformes vont dans le même sens, qu’il s’agisse de la scolarisation obligatoire à trois ans, de la mise en œuvre du Service National Universel ou du contrôle par l’État des conditions de vie des enfants pendant leurs trois premières années.

    Les parents, premier guide de l’enfant

    9.jpgNon, les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République. C’est dans une famille qu’ils naissent et font les premiers apprentissages de la vie et c’est la famille qui les accompagnera toute leur vie, au-delà des difficultés que toute famille connait.

    Comme le notait Hannah Arendt, grande analyste du phénomène totalitaire, toutes les tentatives pour prendre la main sur l’éducation des enfants a été le fait d’Etats outrepassant leurs prérogatives et se sont soldées par des échecs. Aucun professionnel n’aura l’attention, la pertinence, la patience et l’abnégation que développent un père ou une mère 24 heures sur 24 à l’égard de ses enfants.

    Non, les parents ne sont pas démissionnaires, mais ils sont trop souvent écartés et dévalorisés. Non, l’État n’a pas le monopole de l’action éducative Non, les parents ne sont pas incapables d’assurer l’éducation de leurs enfants et de juger ce qui est bon pour eux. Ils ont besoin d’être soutenus et conseillés et il conviendrait de développer davantage le soutien à la parentalité mis en œuvre depuis une vingtaine d’années.

    Oui, les parents ont le droit de guider leurs enfants dans leurs convictions religieuses et philosophiques dès lors qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public. Oui, les parents sont les mieux placés pour juger quel est «l’intérêt supérieur» de leur enfant. Oui, les parents ont besoin de soutien et d’une politique familiale active pour remplir leur mission. Oui, les parents ont le droit d’interpeler les instances éducatives pour dialoguer au sujet de ce qui touche à l’éducation de leurs enfants.

     

    Il est nécessaire de veiller aux droits fondamentaux reconnus aux parents par les engagements internationaux de la France. 

     

    En ces temps incertains, il est nécessaire de tenir fermement à ces principes qui fondent notre société et la laïcité: le droit des familles et des personnes préexiste à l’existence de l’État qui est là pour permettre leur expression et pallier les défaillances, non pour tout régenter.

    Il est nécessaire de veiller aux droits fondamentaux reconnus aux parents par les engagements internationaux de la France. Ce sont des libertés essentielles dans une démocratie. Elles ne sont pas négociables.L’éducation doit reposer sur la famille en priorité avec le soutien des partenaires éducatifs, d’origine étatique ou privée, qu’elle choisit.

    Les personnalités et les parcours de nos enfants, chacun est une personne unique, exigent un accompagnement personnalisé et de proximité: qui mieux que les familles est en mesure de le faire? Qui peut juger de l’intérêt supérieur de l’enfant? Si l’État se permet cela, hors cas de maltraitance ou de participation à une idéologie meurtrière, notre pays risque de basculer dans un système totalitaire où la liberté de conscience et d’expression ne seront plus garanties.

    C’est dans le dialogue et le respect des différences que peut se construire l’unité nationale et non dans l’imposition d’un mode de pensée unique. Les parents sont-ils seulement considérés par l’Etat comme les géniteurs des citoyens de demain? Qui porte la responsabilité éducative des enfants? Il est temps pour le Gouvernement et les parlementaires de respecter la primauté éducative des familles sur l’Etat!

     

    Pascale Morinière est présidente nationale des Associations Familiales Catholiques. Martin Steffens est philosophe.

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Détruire les entreprises familiales ?, par Jean Viansson-Ponté.

    L’auteur de cet essai, Denys Brunel, ingénieur, économiste et chef d’entreprise, se présente avec humour comme « un mercenaire de luxe ». Il apporte en fait le regard d’un vrai professionnel du management d’entreprise, et extrapole à partir de ses expériences une vision socio-politique de l’entreprise familiale dans la société française.

    12.jpgAyant assuré des fonctions de dirigeant dans de grandes entreprises familiales (Perrier, Suchard, Nouvelles Galeries…), il relève leurs limites, leurs freins et leurs faiblesses en connaissance de cause, et instruit le dossier essentiellement à charge.

    De nombreux éléments chiffrés alimentent la réflexion, et interrogent sur la gouvernance de l’entreprise, sa permanence et sa nécessaire transformation, dans un contexte d’accélération des rythmes économiques.

    La conclusion est claire. Se référant à Thomas Piketty (dont il admet certaines outrances) et à Terranova, il évoque les lourdeurs et les blocages des sociétés européennes, dont les entreprises familiales seraient un symptôme, voire une des causes intrinsèques. Anachroniques, injustes, limitées dans leur efficience et socialement contre-productives, il faudrait les éliminer à la source. C’est-à-dire au moment de la transmission.

    Les solutions : taxation confiscatoire des donations et successions et donations à partir de 150 000 € (exonération au-dessous et partiellement aux 2e ou 3e degré), réduction de la réserve héréditaire, et au final dotation par la collectivité au bénéfice de tout « jeune » porteur d’un projet « crédible », à hauteur de 60 000 €. Pour favoriser l’émergence d’entrepreneurs dynamiques aujourd’hui empêchés par leur situation, leur origine ou par la sclérose du système. Avec en prime une baisse de l’impôt sur le revenu, financée par la ponction sur les patrimoines et par une dynamique créatrice de valeur.

    Le livre indique toutefois que, pêle-mêle, 85 % des Français sont favorables à la réserve héréditaire ; qu’en France 70 % des entreprises de taille intermédiaire restent familiales, et constituent la trame locale de la production de biens et service ; que 4 entreprises nouvelles sur 10 auront cessé leur activité avant 5 ans d’exercice. On lit aussi que « les entreprises familiales qui réussissent sont l’exception et non la règle », mais on relève par ailleurs que 30 % des entreprises cotées au CAC 40 sont des entreprises familiales… Et, selon l’économiste Thomas Philippon, on mesurerait (comment ?) pour cette catégorie un déficit de performance de 20 % par rapport au autres.

    En relevant ces paradoxes, l’idée n’est pas de faire l’apologie de l’entreprise familiale qui a comme toute structure ses faiblesses. Mais, en matière d’éclosion, de croissance et de pérennité des entreprises, la question est de savoir si c’est à l’État de décréter lesquelles ont ou non le droit à l’existence – en fonction, au fond, d’une vision plus idéologique que pratique, comme en témoigne le préambule de l’ouvrage : c’est l’argument de la « justice » qui vient en premier (« comment est-il possible qu’en république l’idéal démocratique accepte que le mérite cède le pas pour de très hautes fonctions à la naissance et au mariage ? »), avant celui de l’efficacité (risque d’incompétence). Le jugement moral précède l’analyse de la réalité.

    Comme si l’on n’avait jamais connu que des gestionnaires compétents dans d’autres types d’entreprises, d’Areva à Alcatel, de Yahoo à Zodiac Aerospace…

    Il existe en France des sociétés de formes diverses, des structures public/privé, des Scop, des associations… La multiplicité des formes ne conduit pas nécessairement à exclure les unes au profit des autres, mais à rechercher comment leur complémentarité peut être la force d’une économie.

    Et que dire alors des monstres bâtis dans le court terme, Microsoft, Amazon, Zara, Facebook, certes par le talent de leurs créateurs, qui pour se (faire) pardonner leur rapide et colossale fortune militent à travers leurs fondations et donations pour promouvoir un monde de plus en plus volatil, déraciné, et une humanité festive et consommatrice?

    Ce livre dont, le lecteur l’aura compris, nous ne partageons pas les conclusions, est riche d’enseignements, il illustre l’esprit du temps, du monde nouveau que l’on nous prépare. Il aide à comprendre.

    Après cette lecture, deux questions peuvent être posées. D’une part celle des féodalités qui, quelle que soit leur forme, constituent des trusts entrepreneuriaux en concurrence avec la politique des États. D’autre part celle de la régulation des structures d’entreprise, familiales ou autres, au moment de leur cession, car elles sont ou non génératrices d’emploi et de bien-être social.

    C’est autre chose que la croyance en une destruction créatrice, version prosaïque du mouvement perpétuel.

    Denys Brunel, Le Crépuscule des Héritiers. Nouveau Monde éditions, 2020, 19 €.

    11.jpg

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • ”Marianne” : ”germanophobes” ou vrais défenseurs de l’Europe ?, par Natacha Polony.

    © Hannah Assouline 

    La une de Marianne « Comment l’Allemagne tond la France… et l’Europe » en a mis en émoi certains. Il est donc des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Pourtant, quiconque est authentiquement européen devrait se plier à cet exercice de réalisme plutôt que de hurler au retour des « heures les plus sombres ».

    Horreur ! Scandale ! La une de Marianne « Comment l’Allemagne tond la France… et l’Europe » a mis en émoi certains gardiens du temple idéologique. Il est des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Germanophobe, xénophobe… l’attirail classique de ceux qui cherchent à enfermer le débat dans cette « cage aux phobes » que Philippe Muray identifiait déjà au début des années 2000…

    Il est intéressant de constater que les plus hostiles à une réflexion un peu iconoclaste sur le couple franco-allemand sont les sociaux-démocrates, ceux qui nous expliquent depuis des décennies et malgré les démentis obstinés du réel qu’un jour viendra où l’Europe sera sociale. Les libéraux, eux, défendent depuis longtemps l’idée que la France n’aura de salut qu’en adoptant le modèle allemand, tellement plus compétitif, tellement plus efficace… Ils voient dans ce constat d’une Allemagne qui taille des croupières à la France la confirmation de leurs thèses.

    Regarder la situation en face

    Que libéraux-sociaux et sociaux-libéraux aient, pour des raisons différentes, choisi de systématiquement renoncer à défendre les intérêts des citoyens français au nom d’une idéologie qui leur semblait plus légitime – la dérégulation censée nous « adapter » à la mondialisation pour les uns, l’arrimage à l’idéal européen qui valait qu’on lui sacrifiât l’essentiel pour les autres – est un fait.

    Ce fait ne devrait pas, ne devrait plus, nous empêcher de penser, à l’heure où l’Union européenne semble enfin, sous les coups de boutoir des impérialismes, accepter de se muer en puissance. Mieux : quiconque est authentiquement européen devrait se plier à cet exercice de réalisme plutôt que de hurler au retour des « heures les plus sombres » (on se gardera de faire remarquer que, historiquement, la lucidité à l’égard de l’Allemagne n’a pas été le fait de l’extrême droite).

    L'industrie française à l'abandon

    Disons-le clairement : le déni et la béatitude n’ont jamais fait progresser l’Europe. Croire qu’il faudrait, au nom de l’Europe, abandonner les derniers fleurons industriels français, comme on l’a fait déjà de tous les autres, et laisser notre agriculture se faire torpiller à coups de dumping social et environnemental est une pure folie. Mais cela rentre dans un partage implicite des positions auquel adhèrent sans véritablement l’avouer les tenants de la social-démocratie à la française : l’Allemagne, par la puissance de sa monnaie (le Deutsche Mark, devenu euro) et de son industrie, permet à la France de préserver son modèle social en lui assurant un endettement indolore.

    À elle, le poids économique et politique, à nous, la bonne conscience d’avoir maintenu ce « modèle ». François Hollande se rendant à Berlin au soir de son élection et renonçant à sa promesse de renégocier le traité budgétaire européen en est l’incarnation. À aucun moment, il n’aura cherché à défendre une industrie française qu’il considérait depuis toujours comme le reste baroque d’un passé révolu.

    Succession de renoncements

    Avant lui, Nicolas Sarkozy avait également renoncé. Notamment sur un point essentiel : cette Union pour la Méditerranée, qui devait permettre à la France de retisser le lien économique et culturel qu’elle a avec l’autre rive de la Méditerranée. Tuée dans l’œuf par Angela Merkel.

    L’Europe est le projet d’une génération traumatisée par la guerre et qui croyait profondément que l’amitié franco-allemande nous prémunirait d’un nouveau cauchemar. Puis est venue la génération qui considérait que la France, trop petite dans un monde trop grand, allait trouver dans l’Union un levier d’Archimède. Les deux ont raison. À ceci près que ces objectifs ne seront pas atteints si les citoyens français nourrissent une colère contre un système qui les aura appauvris.

    Et, contrairement à ce qu’ânonnent les adeptes de la pensée réflexe, pointer la façon dont l’Allemagne joue sa carte dans les domaines les plus divers – industrie, énergie, agriculture – ne revient pas à dédouaner la France, à « chercher des coupables extérieurs » mais bien à pointer les élites qui ont voulu, accepté, promu cet état de fait. Il est certain qu’il leur est plus facile de fustiger ces citoyens « assistés » ou « réfractaires au changement ».

    Nous sommes à la croisée des chemins. Le PIB par habitant de la France était, en 1980, inférieur de 5 % à celui de l’Allemagne. Il l’est aujourd’hui de 13 %. La précédente présidentielle a porté au pouvoir un des représentants de ces élites qui considéraient qu’il fallait d’abord « faire des réformes », se montrer bon élève, pour pouvoir ensuite demander poliment si nous pouvions obtenir des contreparties. Et, comme de bien entendu, de contreparties, il n’y eut jamais.

    Emmanuel Macron a visiblement appris, même s’il ne reconnaîtra jamais avoir fait fausse route. Qu’en sera-t-il des autres candidats à la présidentielle ? Arnaud Montebourg s’était fait, en son temps, traiter de germanophobe pour avoir osé défendre l’indépendance industrielle de la France. Sans parler de Jean-Luc Mélenchon… La meilleure façon, pour les élites françaises, d’éviter l’examen de conscience. Sur l’armement, sur le nucléaire, sur l’agriculture, Marianne a posé le débat. Qui se veut homme d’État devrait proposer des réponses précises plutôt que des postures.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Andrea Marcolongo: «Les langues anciennes risquent de disparaître par paresse intellectuelle», par Alice Develey.

    «La pensée ne peut pas être neutre. Les langues anciennes nous rappellent justement cela ; elles nous permettent de former une pensée et ainsi de commencer à dire non», explique Andrea Marcolongo. Nikos Aliagas

    L’helléniste, auteure de La langue géniale explique pourquoi le latin et le grec sont nécessaires pour débattre et penser.

    L’université de Princeton a récemment supprimé l’obligation d’apprendre le latin et le grec pour les étudiants en lettres classiques. La raison évoquée? Lutter contre le «racisme systémique»

    Sur sa page web, Diversity and equity, le Département des lettres classiques de l’établissement explique ainsi que la culture gréco-romaine a «instrumentalisé, et a été complice, sous diverses formes d’exclusion, y compris d’esclavage, de ségrégation, de suprématie blanche, de destinée manifeste, et de génocide culturel». Andrea Marcolongo, auteure de La Langue géniale: 9 bonnes raisons d’aimer le grec, (Les Belles Lettres), déplore cette décision. Elle rappelle l’importance d’apprendre le latin et le grec pour développer son esprit critique et renouer avec la beauté, la poésie et la profondeur des mots.

     

    LE FIGARO. - Que vous inspire la suppression de l’obligation d’apprendre le latin et le grec pour les étudiants en lettres classiques à Princeton?

    Andrea MARCOLONGO. - Je ne ressens pas simplement un bouleversement mais une grande inquiétude. Il ne s’agit pas là du résultat de l’esprit du temps, mais de l’expression d’un malaise. Il n’est pas strictement lié aux lettre classiques, mais à notre capacité à accepter aujourd’hui la pensée. Il y a une volonté de renier le débat, c’est ça le risque que sous-tend cette suppression. Dans cette volonté hypocrite de vouloir respecter le monde entier, on perd la force et l’envie de soutenir une opinion. La pensée ne peut pas être neutre. Les langues anciennes nous rappellent justement cela ; elles nous permettent de former une pensée et ainsi de commencer à dire non.

    Ce phénomène existe-t-il déjà en Europe?

    Pour l’heure, cette volonté de ne plus débattre se situe surtout aux États-Unis. Il n’y a plus de débat, seulement cette «cancel culture», cette culture de l’annulation liée au politiquement correct. On empêche l’autre de prendre position plutôt que de débattre. C’est plus facile, plus paresseux. Sauf qu’à force de tout «canceller», il finira par ne plus rien rester. Je trouve cela effrayant que pendant des conférences on puisse me poser la question: «Faut-il condamner Platon parce qu’il était misogyne?» D’autres s’interrogent: «Faut-il arrêter d’apprendre Homère parce qu’il ne respecte pas assez les femmes?» C’est un faux débat! On a perdu la perspective. On lit des textes pour étudier des langues ; peut-être que certains d’entre aux contenaient des propos misogynes et racistes selon le point de vue de notre époque, mais cela nous donne la possibilité de remarquer ou de contester ces aspects. L’antidote au racisme n’est pas d’effacer la culture mais de savoir prendre position. Chez les Grecs, la tragédie servait certes à mettre en scène des drames pour le plaisir des spectateurs mais aussi et surtout pour montrer les aspects les plus obscurs de l’être humain. Par la catharsis, on était ainsi capable de comprendre nos émotions et de les accepter.

     

    « Si on juge des langues à l’aune d’aujourd’hui qui sait ce qu’on pensera de notre propre usage de la langue demain ? » 

     

    N’est-il pas absurde de vouloir transposer un modèle culturel à une société vieille de plusieurs millénaires?

    Si. On ne peut pas culpabiliser une langue avec des valeurs d’une époque qui n’est pas la sienne. La langue n’a pas à être un drapeau politique. C’est pour cette raison que je trouve que tous ces débats qu’on injecte aux langues anciennes sur le racisme, le féminisme… sont très loin de l’esprit grec. A mon sens, ce n’est pas la langue qui est raciste mais ce sont ses usagers qui le sont. Je vis avec l’inquiétude de savoir qu’il y a des personnes qui regardent les langues anciennes avec un regard qui censure. Si l’on juge des langues à l’aune d’aujourd’hui qui sait ce qu’on pensera de notre propre usage de la langue demain?

    Comment expliquez-vous cette perte du latin et du grec?

    Je pense que c’est une question de paresse intellectuelle. On supprime les langues classiques pour éviter de penser. La démocratie intellectuelle non seulement permettait de penser mais elle obligeait à penser. Dans la Grèce Antique, Périclès payait les gens qui n’avaient pas les moyens d’aller au théâtre, parce qu’il disait toujours que les citoyens les plus dangereux étaient ceux qui n’avaient pas de culture. Il avait raison. C’était un engagement pour la collectivité, la société. Aujourd’hui, toute forme de culture est devenue démodée. On demande aux gens d’être performants, mais pas d’avoir une profondeur de la pensée. Néanmoins, je pense que tout ce système de politiquement correct, de censure, de langue si polie, a ses limites. Peut-être que les gens vont avoir envie à un moment de revenir à une activité intellectuelle. Nous avons les anticorps pour nous protéger contre cette censure venue des États-Unis.

    L’engouement autour de vos livres (La langue géniale, hommage au grec ancien, a été vendu à 150 000 exemplaires en Italie et publié dans 27 pays) le prouve.

    Je l’espère. Une des utilités des langues anciennes, c’est de nous apprendre la valeur du temps. C’est donc très antimoderne d’apprendre ces langues! Il faut des années pour les apprendre. Or, nous vivons dans une époque de la vitesse où tout doit être très rapide, presque instantané. Cela nous apprend donc une certaine discipline. Nous avons un problème avec le passé et le temps. Tout ce qui se fait vite, n’est pas forcément bien. Les langues anciennes nous redonnent une certaine notion et une valeur du temps

     

    « Il ne faut pas apprendre une langue en fonction de son utilité, comme un outil, sinon on se coupe de sa beauté, sa culture, sa mythologie » 

     

    La maîtrise des langues anciennes permet aussi de mieux connaître les mots qu’on emploie et donc d’avoir une pensée plus juste.

    Oui, cela permet la discussion. Lorsqu’on a le mot juste, on s’exprime mieux. C’est pour cela que je me suis concentrée dans mon dernier livre sur l’étymologie. Une langue ancienne nous oblige à habiter l’essence d’une langue, à renouer avec la poésie et la profondeur des mots. Nous ne sommes pas simplement des juristes de la langue. Ainsi, apprendre les langues anciennes permet non seulement d’acquérir un meilleur vocabulaire mais aussi de trouver le bon mot et construire une meilleure pensée. Il ne faut pas apprendre une langue en fonction de son utilité, comme un outil, sinon on se coupe de sa beauté, sa culture, sa mythologie.

    Que faire donc pour redonner le goût des langues anciennes?

    Il suffit d’offrir à quelqu’un Homère, même traduit en français. Ainsi, on peut se plonger dans la beauté incroyable de la littérature ancienne. Plutôt que de passer son temps à débattre sur l’utilité ou l’inutilité, le racisme des langues anciennes, je propose de revenir à la beauté des langues avec un regard sans a priori. Le texte est magnifique. Il faut étudier cette langue qui nous parle de nous-mêmes.

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : le Roi, statutairement libre et la décision politique prime sur les puissances écono

    Se battre pour une cause n’est pas forcément inutile, au contraire de ce que suggèrent les partisans du désordre établi et les fatalistes de tout acabit, et le royalisme, aujourd’hui marginalisé, mérite ainsi toute l’attention que l’on peut porter à une école de pensée et de pratique politique qui évoque le bien commun plutôt que la carrière de ses amis. Pourquoi ?

    Parce que, aujourd’hui, la question sociale semble, plus que jamais irrésolue et le pays déchiré autour du souci des retraites et de leur financement nécessaire. Or, s’il n’est pas de sauveur suprême, comme le chantaient jadis les marxistes, il n’y a pas pour autant de fatalité en ce domaine et la justice sociale n’est pas une option facultative mais une obligation, un devoir d’Etat qui, d’ailleurs, participe à fonder une part de sa légitimité.
    Mais la République macronienne reste la République, et elle n’est pas, qu’on le veuille ou non, sociale, ne serait-ce que parce que son mode de fonctionnement favorise les rhéteurs et les « prêteurs » plutôt que l’intérêt supérieur de la nation et de ses peuples. Le mode de désignation du Chef de l’Etat, pourtant pensé par le général de Gaulle pour écarter les partis politiques, a, après lui, nourri les jeux politiciens et financiers : qui n’a pas le soutien d’un appareil (fût-il récent et largement artificiel dans le dernier cas vécu, mais toujours sous la forme de réseaux propre à l’époque et au système même) et des banques nécessaires à son bon fonctionnement, n’a guère de chance de pouvoir concourir et encore moins de conquérir la place ! M. Macron, habile ministre des finances sous M. Hollande et issu de la Banque, a su jouer des malheurs du favori de Droite comme de ceux de son propre tuteur élyséen pour se frayer un chemin vers la magistrature suprême de la République, profitant aussi du « dégagisme » pourtant théorisé par d’autres que lui, voire même opposés à lui dans la joute électorale du printemps 2017. Mais l’énergie utilisée à prendre le pouvoir est déjà une énergie perdue pour son exercice et elle est vite « revendiquée », plus ou moins discrètement, par ceux qui l’ont alimentée, que ce soit les puissances d’argent ou les catégories sociales dominantes ou « clientes » (classes supérieures et mondialisées, et classes moyennes consommatrices et connectées, dans le cas de l’élection de M. Macron).
    Une Monarchie royale « à la française », elle, ne doit rien aux jeux de la Banque et des partis, parce que la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat donne, par essence même, une indépendance statutaire au monarque : la naissance ne s’achète pas, quand l’élection se monnaye ! Ainsi, le Roi est-il libre de décider sans l’aval des puissances financières, ce qui ne signifie pas que le monarque du moment soit forcément indifférent aux affaires financières et économiques du pays. Mais l’économique, « l’intendance » comme l’appelait le général de Gaulle, doit suivre et non « être suivie » : c’est le politique qui décide, et « la politique de la France ne se décide pas à la Corbeille », pour citer encore le fondateur d’une Cinquième République qui s’est faite à nouveau éminemment républicaine quand son père est parti, chassé par le suffrage référendaire. Cela est sans doute plus facile à théoriser qu’à pratiquer mais, la volonté du général s’en étant allée en même temps que sa personne du faîte de l’Etat, il s’agit d’enraciner cette volonté par le statut même de la magistrature suprême de l’Etat, et seule la Monarchie héréditaire et successible peut le faire, détachée du « choix des autres » qui, souvent, n’est que le paravent de celui de quelques uns, comme l’a démontré la dernière élection présidentielle…
    Cela signifie-t-il qu’en Monarchie royale sont bridées les expressions électorales et populaires ? Non, bien au contraire : la liberté statutaire de la magistrature suprême autorise les libertés réelles, citoyennes et professionnelles, provinciales et communales, et peut offrir plus de consistance aux pouvoirs locaux et sociaux. Cela pourrait redonner d’ailleurs du crédit à la discussion politique par la concrétisation locale de celle-ci à travers des décisions qui seraient prises conjointement par les administrés et les administrateurs communaux, professionnels, régionaux, après débats et expressions, y compris par le suffrage. C’était la motivation forte du royaliste La Tour du Pin quand il évoquait « la monarchie dans l’Etat, la démocratie dans la commune ».
    En tout cas, la Monarchie royale doit profiter de sa situation au-delà des jeux économiques et politiciens (les uns étant souvent liés aux autres en République) pour imposer les conditions véritables de l’équilibre social et incarner la justice sociale, y compris au risque de mécontenter les puissances financières qu’il ne s’agit pas de détruire mais d’ordonner au bien commun, comme les rois capétiens et suivants surent le faire jusqu’au XVIIIe siècle : les Fouquet contemporains doivent vivre dans cette crainte salutaire d’un Louis XIV embastilleur. Cette crainte serait le commencement de la sagesse pour eux, et l’assurance de leur serviabilité au bénéfice du pays et de ses forces vives et populaires…
     
    Illustration : photo d'une banderole royaliste durant une réunion royaliste de la NAF/NAR dans les années 1970.
     
  • Bourses : le conte de fée post-covid pourrait bien virer au drame, par Marc Rousset.

    Wall Street finit ce vendredi à des niveaux records, portée par les 850.000 postes créés en juin. La Bourse de Paris affiche un repli de 1,06 % sur la semaine, mais une hausse de 17,25 % depuis le début de l’année (14,59 % pour le Dow Jones et 14,01 % pour le Dax). Pourtant, avant même la crise du Covid, début 2020, certains économistes criaient déjà au loup et au krach à venir… Alors où est l’os ? Que se passe-t-il ?

    marc rousset.jpgSuite à la crise du Covid, le CAC 40 a progressé de +75 % depuis son point le plus bas du 18 mars 2020. Le CAC 40 a même dépassé le sommet de 6.168 d’avant la crise des « subprimes » en 2008, et il tangente à 6.552 le sommet historique de 6.922 du 4 septembre 2020 d’avant l’éclatement de la bulle internet !

    Si l’on écoute Bruno Le Maire, tout va très bien ! Même pas besoin d’un second plan de relance à la . La sera de 5 % en 2021, 6 % même selon l’INSEE. Le rebond de l’économie en septembre dépendra seulement de la vaccination et d’un plan d’investissements publics dans les secteurs innovants en jouant la carte de la coopération en . La seule mesure qui s’impose, c’est la retraite à 64 ans, après le retour à l’équilibre de l’assurance , et 321.000 emplois seront de nouveau créés en 2021. Quant à la BCE, elle s’engage à maintenir une aide de création monétaire jusqu’en mars 2022, soit 80 milliards d’euros mensuels du plan PEPP et 20 milliards d’euros mensuels du programme traditionnel d’achats (APP). L’inflation, elle, culminerait à 2 % pendant l’été, mais régresserait ensuite pour atteindre environ 1,5 %.

    Aux Etats-Unis, même conte de fées pour le « progrès historique » selon Joe Biden, avec un taux de croissance de 7 % en 2021, le plus élevé depuis 1984, et un taux de chômage de 5,9 % ! La Fed doit continuer son programme d’achat de 120 milliards de dollars mensuels, dont 80 milliards d’obligations d’Etat et 40 milliards d’actifs adossés à des prêts hypothécaires (MBS). Tout va donc très bien aux Etats-Unis, nonobstant les 6,8 millions d’emplois qu’il manque encore par rapport à février 2020.

    Alors vive le Covid qui ne serait pas un virus, mais bel et bien un don du ciel pour faire monter les bourses ! La deuxième jambe de descente des cours aux enfers lors de la crise de 1929, non seulement n’a pas eu lieu en 2020, mais a été remplacée bien au contraire par une montée lente et continue jusqu’à fin 2020 et premier semestre 2021. Mais si les Bourses ont monté, c’est uniquement parce les Etats ont distribué à gogo de l’argent emprunté qu’ils n’avaient pas et parce que les centrales ont pratiqué une politique monétaire non conventionnelle en actionnant la planche à billets du « QE » ! Il n’y a donc pas de miracle Covid !

    La dette de la France, suite à la facture astronomique de 424 milliards d’euros du « n’importe quoi, quoi qu’il en coûte » de la crise sanitaire entre 2020 et 2022, atteint aussi un record absolu effrayant ! La baisse de la dette prévue à 118 % du PIB pour 2027, c’est du pipeau ! Les étrangers n’achètent plus d’ores et déjà la dette de la France. Grosso modo, le stock actuel de la dette française, c’est 25 % pour les établissements français, 25 % pour la BCE et 50 % pour les étrangers. Même schéma, à quelques nuances près, aux Etats-Unis, avec un endettement démentiel et le risque croissant de la crise à venir du dollar. La France est en fait déjà en faillite avec des taux proches de 0 %, mais seule l’augmentation naturelle des taux d’intérêt provoquera la banqueroute.

    Il ne faut pas oublier non plus l’affrontement -USA, les risques sanitaires possibles du variant delta, le risque d’inflation qui pourrait ne pas être transitoire aux Etats-Unis (prix des maisons +14,88 % en un an) si la vitesse de la circulation de la monnaie augmente, les délocalisations qui continuent sournoisement et le chômage structurel qui risque de s’accélérer avec le télétravail des services dans les pays émergents…

    Toutes choses égales par ailleurs, nous venons d’éviter la crise de 1929 à deux reprises, en 2008 et en 2020, avec des moyens non conventionnels, mais la contrepartie, c’est que nous nous dirigeons vers le « Méga1929 » du siècle des siècles, avec l’effondrement du système, l’hyper-inflation, et l’écroulement des monnaies. Nous vivons présentement les « roaring twenties » des années 1920. Les Français ont en fait une dette de 7.000 milliards d’euros, soit plus de 100.000 euros par habitant impossible à rembourser, si l’on tient compte des dettes hors bilan ! Voilà la triste réalité. Les Bourses qui montent actuellement jusqu’au ciel, c’est tout simplement l’arbre qui cache momentanément la forêt de la décadence économique et civilisationnelle de l’Occident, et plus particulièrement de la France et de l’Italie.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • La responsabilisation environnementale de l'Etat comme des citoyens est une nécessité, par Jean-Philippe Chauvin.

    Peut-on encore sauver la planète ? Et qui en a vraiment envie, pourrait-on rajouter si l’on est complètement désabusé ? Malgré les récents événements climatiques qui ont frappé nos voisins européens avec une violence qui nous paraît inédite, peu de choses semblent bouger, et la société de consommation a déresponsabilisé et infantilisé des populations qui ne pensent, désormais, qu’à leur nombril quand il faudrait voir plus haut.

    jean philippe chauvin.jpgEt les politiques, qui devraient donner l’exemple, et les États, qui pourraient initier de véritables stratégies environnementales, en restent à la communication sans réflexion profonde, malgré les études scientifiques, industrielles et économiques qui s’accumulent : le ralliement à l’éolien sous toutes ses formes bétonnières apparaît comme l’alibi écologiste de nombre d’institutions politiques, gouvernementales comme régionales, et le moyen facile de se donner bonne conscience tout en privilégiant un système de consommation électrique toujours plus gourmand, le « tout informatique » devenant de plus en plus la norme, crise sanitaire aidant. Cette conception si peu écologique de la transition au même qualificatif devrait nous alerter sur les limites d’une écologie laissée (ou confiée) aux féodalités industrielles et aux politiciens à courte vue (celle-ci étant trop souvent limitée aux prochaines élections), et nous inciter à penser une nouvelle stratégie sur et pour le long terme, en réfléchissant aussi, dans le cas spécifique de la France, aux institutions susceptibles d’incarner au mieux le souci environnemental et de l’enraciner pour les générations à venir.

     

    Mais toute politique écologique générale devra aussi entraîner une certaine adhésion des populations, voire la motivation forte d’une « minorité énergique » susceptible, par-delà l’action même de l’État, d’entraîner les populations moins motivées vers une acceptation raisonnée des enjeux et des bonnes pratiques environnementales. Ce n’est pas une mince affaire, comme j’ai pu le constater de visu à Carnac il y a quelques jours et comme je l’ai déjà raconté, déçu de l’attitude de nombre de nos concitoyens (mais pas de tous, Dieu merci !) : « Au soir du 14 juillet, j’étais venu assister au traditionnel feu d’artifice tiré à Carnac, en pays chouan. Installé sur la plage, au bord des dunes préservées depuis quelques années déjà (et c’est tant mieux !), j’ai constaté le peu de civisme écologique de quelques (trop nombreux, malheureusement) vacanciers : malgré les limites indiquées par des barrières (trop discrètes) et quelques poteaux, ceux-ci les ont envahies sans délicatesse. Je me suis alors permis d’intervenir, poliment d’abord, puis plus fermement ensuite, en leur indiquant que l’endroit sur lequel ils s’installaient était normalement interdit pour les promeneurs, et ceci pour permettre le maintien et le renouvellement de la biodiversité locale. Or, à plusieurs reprises, les envahisseurs ont refusé de partir, riant de mes conseils et, bientôt, de ma colère malheureusement vaine… Quelques uns, néanmoins, conscients de leur méprise ou n’ayant fait que suivre le mouvement d’envahissement, ont quitté les lieux, comme ce groupe de motards casqués et sympathiques qui n’avaient pas vu les panneaux d’avertissement trop peu nombreux près des barrières et qui entraînèrent d’autres personnes à passer sur la plage plutôt qu’à rester sur les dunes officiellement (mais bien mal) protégées ; mais beaucoup d’intrus sont restés sur place, allant jusqu’à dévorer pizzas et brioches de viande comme pour montrer le peu de cas qu’ils faisaient des lieux pourtant réputés et annoncés fragiles et, au-delà, de l’environnement. Pratiquement tous portaient, leur repas achevé, des masques bleus dont certains furent abandonnés sur place, avec quelques canettes, une fois le feu d’artifice terminé. En quelques dizaines de minutes, des lieux d’ordinaire préservés des pieds et des postérieurs ont été saccagés par l’égoïsme et la bêtise de quelques uns…

     

    Que retenir de cette triste anecdote ?

    D’abord l’absence de conscience environnementale de certains de nos compatriotes et l’indifférence de beaucoup d’autres devant les agressions contre notre environnement, même le plus proche ;

    Ensuite, l’hypocrisie de ces mêmes agresseurs qui ne respectent les règles que lorsque la force publique (ici malheureusement complètement absente, car trop peu nombreuse devant le nombre de tâches à effectuer pour que la sécurité des spectateurs soit assurée) est visible et active ;

    Enfin, le peu de moyens matériels et humains mis en œuvre pour préserver de façon efficace ces dunes, ici protégées par quelques obstacles et poteaux bien insuffisants face à la bêtise et à l’irrespect…

     

    A quelques kilomètres de là, près d’Erdeven, les autorités ont visiblement trouvé une solution, simple et terriblement efficace contre les intrusions non souhaitées : une zone humide, située à quelques dizaines de mètres de la côte et dans laquelle l’on peut apercevoir libellules, batraciens, poules d’eau, hérons, etc., est protégée par une clôture renforcée de barbelés, mais sans priver les promeneurs du spectacle formidable d’une biodiversité riche et réconfortante. Sans doute faudrait-il reproduire cette protection visible sans être agressive pour préserver les richesses de biodiversité des dunes de Carnac… »

    Le souci environnemental n’est pas partagé par tous, comme cette anecdote le démontre, et je crains que l’esprit même de la société de l’individualisme exacerbé ne soit un obstacle au respect des équilibres naturels. Il nous faut tenir compte de cette réalité mais ne pas s’en contenter, et inciter nos contemporains à adopter des attitudes plus appropriées à la préservation environnementale. Dans cette affaire comme tant d’autres, l’État ne doit pas être un « limitateur de libertés » mais un incitateur d’initiatives heureuses pour l’environnement, dans une logique du « Mieux vaut prévenir que guérir » : encore faudrait-il qu’il soit conscient de son rôle éminemment politique en ce domaine, et qu’il se délivre des pressions des féodalités financières et économiques qui, trop souvent, se servent de l’écologie plus qu’elles ne la servent vraiment ! Non par antagonisme à l’égard des entreprises mais par souci de les remettre à leur place qui ne peut être, dans l’ordre des priorités humaines, la première.

    Stratégie politique de l’État sur le long terme, et diplomatie écologique de la France ; responsabilisation des acteurs publics, politiques, économiques et sociaux, mais aussi des citoyens ; valorisation du souci environnemental dans notre société, et exemplarité française… Voici, non un programme, mais la nécessité écologique pour l’avenir, non seulement français, mais international. Cela peut paraître terriblement ambitieux, et le chemin paraît même fort long et escarpé avant que d’atteindre les objectifs évoqués ci-dessus alors qu’ils ne sont, en fait, que les moyens de préserver les chances de la Terre et de nos terres elles-mêmes, de Carnac à l’Amazonie… Mais l’enjeu est d’importance, et l’histoire ne pardonnerait pas à la France d’avoir oublié ce qu’elle est et ce qu’elle peut, en ce domaine comme en tant d’autres.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • À la découverte de huit français(e)s ”illustres et méconnus”...

    28 février 2007/28 février 2021 : lafautearousseau fête ses quatorze ans !

    Pour célébrer cet évènement d'une façon un peu originale, nous avons choisi d'extraire huit passage de nos Éphémérides, qui vous emmèneront, pendant une semaine, à la découverte de huit personnes éminentes de notre Histoire mais qui, pourtant, sont peu ou pas du tout connues, du moins du grand public...

    Aujourd'hui (6/7) : le cardinal de Bernis...

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    14 ans ! Un anniversaire célébré en rappelant nos Racines, notre Culture, notre Histoire et ceux qui l'ont faite : Frédéric Mistral ne disait-il pas "Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut" ?...

    (Extrait de notre Ephéméride du 3 novembre)

     

     

     

    1794 : Mort du Cardinal de Bernis. 

     

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    Né en 1715, quand s'éteint Louis XIV, et mort en 1794, quatre mois après Robespierre, le cardinal de Bernis incarne l'honnête homme du XVIIIème siècle...

     

     

    François-Joachim de Pierre de Bernis naquit le 22 mai 1715, à Saint Marcel d'Ardèche (comme Gustave Thibon, qui aimait à citer son vers célèbre : "Où Dieu n'a point d'autel, les Rois n'ont point de trônes"...)

    Ambassadeur de France à Venise, Bernis fut tellement efficace que, de retour en France, Louis XV le choisit pour être le négociateur secret du renversement des alliances qui allait conduire la France à une entente avec l’Autriche au détriment de la Prusse.

    L’opération, menée avec succès en dehors des voies officielles, se conclut par le traité de Versailles (1er mai 1756). En 1757, Bernis entra au cœur du pouvoir en étant nommé secrétaire d’Etat des Affaires étrangères...

    Malheureusement, cette vision géostratégique lumineuse et progressiste, au vrai sens du terme, ne fut pas comprise par une opinion publique rétrograde et passéiste, qui continuait, après plus de deux siècles de guerre ouverte avec l'Autriche, à voir en elle notre ennemie, alors que nous l'avions vaincue, et que le nouveau danger était, maintenant, la Prusse; il fallait donc s'allier avec l'ennemi vaincu d'hier contre le nouvel ennemi, du jour et de demain... (dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville,voir les deux photos1756 : le divorce entre Royauté et opinion (I)et 1756 : le divorce entre Royauté et opinion (II)...)

     

    De l'Histoire de France de Jacques Bainville, chapitre XIV, Louis XV et la Régence :

     "...Le "renversement des alliances" est un événement considérable dans notre histoire. Tout naturellement les austrophobes, les partisans aveugles de la tradition se récrièrent, et le pire fut que, bientôt, aux yeux du public, le résultat malheureux de la guerre parut leur donner raison. De l'alliance autrichienne date le divorce entre la monarchie et la nation, et ce sera encore, trente-cinq ans plus tard, le grief le plus puissant des révolutionnaires, celui qui leur donnera le moyen de renverser et de condamner Louis XVI.

    Par le premier traité de Versailles, le gouvernement français n'avait conclu qu'une alliance défensive. Elle fut étendue après l'accession et les succès de Frédéric, mais, par un second traité, nous prêtions notre concours militaire à l'Autriche contre la promesse d'étendre notre frontière dans la partie méridionale des Pays-Bas autrichiens, d'Ostende à Chimay, le reste devant former un État indépendant, esquisse de la future Belgique, qui serait attribué à l'infant de Parme, gendre de Louis XV.

    Connues de nos jours seulement, les instructions de Bernis, devenu ministre des affaires étrangères, à Choiseul, nommé ambassadeur à Vienne, ont montré que l'alliance avec l'Autriche avait été l'effet du calcul et non du caprice.   

    L'expérience, disait Bernis, a prouvé que nous avions eu tort de contribuer à l'agrandissement du roi de Prusse. L'intérêt de la France est qu'aucune puissance ne domine l'Allemagne et que le traité de Westphalie soit respecté. Or Frédéric a saisi l'occasion de notre conflit avec l'Angleterre pour s'allier avec cette puissance dans l'idée que nous serions trop occupés sur les mers pour nous opposer à ses entreprises dans les pays germaniques. Si nous laissions le roi de Prusse en tête-à-tête avec l'Autriche, il serait à craindre qu'il n'arrivât à ses fins et que le système de l'Allemagne fût bouleversé à notre détriment. Il ne restait d'autre parti que de répondre aux avances de l'Autriche et de s'associer à elle pour défendre l'équilibre européen.

    En 1756 et en 1757, Bernis a donc compris que le danger en Allemagne était prussien. Il a vu aussi combien notre tâche devenait lourde, puisque, au moment où l'Angleterre nous provoquait à une lutte redoutable, nous étions engagés par Frédéric dans une guerre continentale et dans la complexité des affaires de l'Europe centrale et orientale.

    Cette complexité. s'accroissait du fait que l'impératrice de Russie entrait dans la coalition contre la Prusse, car nous avions à protéger notre autre et ancienne alliée, la Pologne, contre les convoitises de l'Autriche et de la Russie, nos associées, sans compter que, pour avoir le concours des Russes, il avait fallu conseiller à la Pologne de ne pas se mêler du conflit.

    On a ainsi l'idée d'un véritable dédale où la politique française se perdit plusieurs fois. La diplomatie secrète embrouilla souvent les choses en cherchant à résoudre ces contradictions. Mais on ne peut pas incriminer à la fois le "Secret du roi" et le renversement des alliances puisque le "secret" était polonais et cherchait à réserver l'avenir de nos relations avec la Pologne malgré nos liens avec la Russie et l'Autriche..."

     

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    https://www.herodote.net/Diplomate_equilibriste_-synthese-2657-494.php

  • Covid: le gouvernement creuse sa tombe et la nôtre, par Ludovic Grangeon.

    Chaque test Covid-19 en France coûte 54 euros à la Sécurité sociale.

    Il y a du Kafka dans l’action du Gouvernement. On demande des efforts surhumains aux restaurateurs, aux stations de montagne, aux théâtres, aux cinémas, aux salles de sport, etc … pour appliquer des mesures terribles. La plupart en font le sacrifice. Nombreux sont ceux déjà obligés de vendre leurs biens, de solliciter des aides pour simplement survivre.

    7.JPGTout cela est fait pour éviter que les hôpitaux ne soient saturés et ne puissent plus accueillir les malades… Mais le gouvernement supprime des lits, et donc les hôpitaux sont de plus en plus saturés, et donc les alertes sont encore pires. A ce rythme, nous sommes partis pour 20 ans de crise hospitalière et de fermetures diverses et variées. Faut il en rire ou en pleurer ?

    Mais non ! … pendant la pandémie, les suppressions de lits continuent !.... au même rythme !... via un obscur comité Théodule, quasi clandestin, qui décide tout puissant des suppressions de lits. C’est une sombre instance technocratique sans aucun contrôle de la représentation nationale, qui décide de tout et impose les suppressions de lits : le COPERMO. Des cabinets de conseil internationaux « conseillent » le gouvernement comme les fonds de pension, moyennant des honoraires astronomiques, avec les mêmes recettes que les grands plans sociaux. Et pourtant les hôpitaux ne sont pas cotés en bourse, pas encore. Bien plus grave, avec 69 000 lits supprimés, le Copermo, mis en place par Marisol Touraine, s’autofélicite dans une messe technocratique de la dernière indécence et de la meilleure mauvaise foi :

    « La plus-value de cette nouvelle approche ainsi que le caractère vertueux d’une analyse médico-économique globale des dossiers et d’une démarche collaborative entre le niveau national, les ARS et les établissements. »

    Il est révélateur que le gestionnaire du Copermo soit le Bureau de l’efficience (sic !) des établissements de santé publics et privés (PF1) et non le bureau de l’efficacité. Peu importe le résultat, ce qui compte c’est que l’exercice administratif et comptable soit parfait, responsable mais pas coupable. Peu importe les femmes enceintes obligées d’accoucher à 70 km, les personnels d’urgence en burn out à 35% des effectifs, les choix cruciaux entre malades pour les médecins, les opérations sans cesse reportées qui arriveront trop tard, les délais de consultation à plus d’un an, les vieillards qui passent leur vie dans des ambulances.

    Alors que la plupart des pays européens ont plus de 5 lits en soins intensifs pour 1000 habitants, la France est à peine à la moitié, entre 2.5 et 3 lits pour 1000 habitants, au niveau des états du sud les moins développés.

    3400 lits avaient déjà été supprimés en 2019, 4000 en 2018. Entre 2003 et 2017, plus de 69 000 places d’hospitalisation à temps complet ont disparu. Ces dernières années, le Copermo a décidé de supprimer 174 lits et des centaines de postes au CHU de Nancy. C’est aussi le Copermo qui veut transformer le CHU de Reims, en y supprimant des lits : 184 lits en moins d’ici à 2027. Au CHU de Tours, le plan Copermo en cours prévoit de fermer 350 lits .

    Cette phrase résonne tous les jours partout en France :« Je n’en peux plus d’expliquer aux malades qu’il n’y a plus de lits disponibles » : l’hôpital au bord de la rupture

    Des considérations strictement financières deviennent sans queue ni tête : À Caen, c’est le projet de reconstruction de l’hôpital qui aboutira à supprimer 200 lits à l’horizon 2026. À Limoges, un projet de transformation du CHU adopté en 2018 devrait avoir pour conséquence la fermeture d’une centaine de lits. À Nice, un « contrat de retour à l’équilibre financier » prévoit la disparition d’environ 200 lits.

    Même chose à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille où le projet de 2019 vise à fermer 230 lits Début octobre, en pleine deuxième vague du Covid, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport préconisant, là encore, des suppressions de lits au CHU de Toulouse.

    Les professeurs de sport ne peuvent pas maintenir leurs clients en forme en plein air avec deux ou trois mètres de distance. Les remonte pente sont interdits avec des distances de plusieurs mètres entre chaque personne,  mais on entasse les parisiens et d’autres dans les transports en commun souvent désinfectés une à deux fois par jour seulement. Aucune procédure ne concerne les grands ensembles de logements sociaux où des milliers de personnes peuvent se fréquenter sans gestes barrières, mais on ferme des centres commerciaux capables de respecter les distanciations. La campagne de vaccination a été tellement mal programmée que des services entiers ont été désertés par leur personnel souffrant d’effets secondaires du vaccin.

    Il parait que le Gouvernement est proche des Français.

     

    Ludovic Grangeon

    Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur.

    Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

    Source : http://www.economiematin.fr/

  • Non au retour des djihadistes sur le sol français! Que les adorateurs et admiratrices de Mohammed Merah restent en Syrie

    Trois islamistes de nationalité française dans le camp de al-Hol, nord est de la Syrie, janvier 2020 © DELIL SOULEIMAN / AFP

    Une tribune libre de Jean-Paul Garraud, député européen (RN)

    Les djihadistes qui se sont joints à l’Etat islamique ne doivent pas revenir en France. Ils se sont exclus d’eux-mêmes de la communauté nationale, manifestant expressément leur rejet de la nationalité française et des valeurs les plus essentielles de notre nation. Nous nous devons d’être inflexibles par respect pour les morts du terrorisme islamiste, sur le territoire national et au Moyen-Orient.

    3.jpgAu mois de mars 2012, la France découvrait avec effroi l’islamisme de combat moderne. Petit voyou des Izards devenu le patient zéro du néo-djihadisme français, Mohammed Merah tua à sept reprises avant d’être arrêté, achevant son parcours meurtrier en tuant de sang-froid des enfants de l’école confessionnelle juive Ozar Hatorah. Il a fini abattu au terme d’un siège de 32 heures devant son petit appartement situé près du centre-ville de Toulouse. Ils ont été alors nombreux à ne pas prendre la mesure de ce qui venait de se produire, jugeant que Mohammed Merah ferait figure d’exception, qu’il n’était qu’un « loup solitaire », voire une « marionnette du système » pour les plus conspirationnistes.

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    Tout était pourtant très clair. Pour s’en convaincre, il suffisait d’aller aux Izards, ce haut-lieu du trafic de drogue, où les « hommages au martyr » rendus par les jeunes du coin ont été nombreux. Le lieu où Merah a été abattu a ainsi été longtemps fleuri par des jeunes femmes, leurs homologues masculins préférant pétarader au cours de rodéos nocturnes dans les rues de ces quartiers pudiquement nommés « populaires » alors que le peuple de France a décidé de les fuir depuis longtemps, chassé par les islamistes et les dealers.

     

    Quant aux enfants, ils ne peuvent revenir que si leurs mères acceptent de s’en séparer (…) Nous sommes assis sur une poudrière qui commande de prendre des décisions d’une grande fermeté

     

    La France faisait alors connaissance avec une génération, un phénomène morbide qui depuis lors rythme tristement notre quotidien. Pourtant, quinze ans avant l’horreur Merah, notre patrie avait déjà été frappée par le terrorisme islamiste et connu son premier plan Vigipirate. Les attentats du métro parisien furent les premiers attentats islamistes sur le sol français commis par un Français de nationalité, de son nom Khaled Kelkal. Pionnier du djihadisme français, cet enfant studieux des Minguettes annonçait la suite à venir.

    Si Khaled Kelkal était un homme cultivé et formé, ses successeurs seraient des délinquants multirécidivistes, rendus insensibles par la sous-culture des ghettos et une vision religieuse archaïque, des damnés de la terre comme en rêvait Franz Fanon, entretenus dans leur victimisation par une France « trop bonne mère ». En effet, la géographie du djihadisme français recouvre précisément la carte de la localisation des anciens du Groupe Islamique armé en France, peut-être plus encore que celle des quartiers de l’immigration. C’est en tout cas la thèse avancée par le géographe et chercheur au CNRS Hugo Micheron, dans son enquête Le Jihadisme français – Quartiers, Syrie, Prisons (Gallimard).

    C’est pour cette raison qu’il serait absolument suicidaire d’agréer au retour des djihadistes français localisés en Syrie, de même que de leurs compagnes et proches. Quant aux enfants, ils ne peuvent retourner en France que si leurs mères acceptent de s’en séparer, et que leur accueil est non seulement possible mais aussi strictement encadré. De la même manière que les anciens du GIA ont su capitaliser sur la masse démographique des jeunes de nationalité française de culture musulmane, les anciens de l’Etat islamique feront la même chose partout en France; que ce soit dans les quartiers d’immigration ou dans de petites villes. Songeons notamment à Lunel ou même au tout petit village ariégeois d’Artigat, connu pour avoir longtemps été un centre de formation des pires islamistes du pays, à commencer par les frères Clain de triste mémoire à Toulouse.

    L’exemple récent donné par la Bosnie, qui a rapatrié le djihadiste Ibro Cuforovic, devrait nous inciter à méditer. Connu au Levant sous le nom de guerre d’Abou Kasim Al-Bosni, il n’a été condamné qu’à six ans de prison. Une peine très faible pour un jeune qui sortira de prison à 32 ans, moment où il pourra reprendre le combat ou profiter de son aura pour recruter. Nous sommes assis sur une poudrière qui commande de prendre des décisions d’une grande fermeté. Nous ne pouvons pas nous contenter de déclarations d’intention pour faire face à ces individus impitoyables. Ils n’ont pas renoncé à la guerre. Ils la mèneront jusqu’au bout et savent pouvoir compter sur une masse de personnes tentées d’épouser leurs idées. Les djihadistes sont d’ailleurs la face émergée d’un problème islamiste très large qui touche une grande partie de la jeunesse. La jeune Mila ou Samuel Paty n’ont pas été conspués que par des terroristes. Ils l’ont été par des individus estimant leur pratique religieuse normale.

    Ce sont ces individus qui installent un climat islamiste dans des pans entiers du territoire, avec la bénédiction de militants anciennement sympathisants du GIA ou d’autres groupes radicaux. Ils ont conduit des femmes françaises à rejoindre la Syrie en 2015, à l’exemple de cette femme convertie à l’islam et mariée à un djihadiste, aujourd’hui atteinte d’un cancer du côlon et que sa mère veut rapatrier. La détresse maternelle est compréhensible, mais la France ne peut pas se permettre ces rapatriements. Tous ceux qui se sont rendus coupables d’intelligence avec l’ennemi et de haute-trahison doivent être jugés et retenus dans les pays où ils ont commis leurs méfaits. Nous avons déjà assez à faire ici.

     

    Magistrat, Député européen RN, Président de l'Association professionnelle des Magistrats, Ancien Député UMP.