Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon
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Pierre Navarranne lit la Prière de la fin sur la tombe de Maurras à Roquevaire
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Les obsèques du Docteur Pierre Navarranne ont été célébrées mardi dernier, 28 mars, à Toulon, en présence d'une nombreuse assistance, d’une foule d’amis, autour de sa famille, notamment ses petits-fils, fidèles à sa mémoire.
Pierre Navarranne, médecin, ancien président de l'Académie du Var, laisse aussi un grand souvenir à l'Action française à laquelle il était très attaché, où il a exercé d'importantes responsabilités, mettant à son service son exceptionnelle culture tant littéraire qu'historique et politique, mais aussi sa détermination, la noblesse et la chaleur de son caractère.
L'Action française était présente : Philippe Lallement, qui a assumé sa succession comme président de la fédération du Var, la Fédération Royaliste Provençale et Lafautearousseau, y compris plusieurs représentants de la toute jeune et nombreuse nouvelle génération d'Action française.
Après la messe, célébrée en l'église Saint-Georges de Toulon, la famille devait se rendre à Pau, son lieu de naissance, où Pierre Navarranne repose désormais.
Notre famille de pensée et d'action gardera de lui le souvenir du grand royaliste et, à tous les sens, du grand Français qu'il a été. •
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Un message du Prince Jean de France
Chers Amis,
Je connaissais le Docteur Pierre Navarranne de mon passage aux Baux en Provence et à Toulon lors de la présentation d’Un Prince Français, dans cette région où nous revenons souvent en famille.
D’autres se chargeront de son éloge mieux que moi, le connaissant mieux.
Je me rappelle un homme courtois et profond, fidèle à l’idéal monarchique et sa Famille de France.
En ces moments douloureux, mes pensées vont à sa famille et à ses proches que j’assure de ma prière. Avec mes sentiments attristés.
Votre affectionné.
Vendôme
Le 27 mars 2017
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(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : L'Union sacrée : comme une tragédie antique (I)...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
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Patriotisme traditionnel, amour de la France charnelle, des pays et des terroirs (ici, Saint Emilion) : "c’est la France charnelle, "fleur réelle et vivante" et non pas "fleur idéale"...
...entre patriotisme révolutionnaire et patriotisme traditionnel.
Le 15 janvier 2013, "Nicolas" publiait, sur le site "Maurras.net", la mise au point suivante en préambule au texte de Maurras dans l'Action française du 4 août 1914.
Ce commentaire et ce texte (tous les deux dans leur intégralité) trouvent naturellement toute leur place ici, et maintenant, car ils font bien sentir - en même temps qu'ils l'éclairent bien - l'intensité et la profondeur du débat qui a agité l'Action française lorsqu'éclata cette guerre qu'elle avait tout fait pour éviter; et que l'instauration de la Royauté, avec Philippe VIII ("le grand roi qui a manqué à la France", disait Maurras...) aurait certainement évité, c'est du moins l'opinion de Léon Daudet :
1. Le préambule-commentaire de "Nicolas" :
"S’il est une attitude de Maurras qui a fait couler beaucoup d’encre, et cela continue, c’est bien son adhésion à l’Union sacrée.
On se souvient en particulier de la thèse sans concession de Jean de Viguerie dans ses "Deux Patries" : 1914 marque l’adhésion définitive des forces de droite, au premier rang desquelles l’A.F., au patriotisme révolutionnaire, piège dont ni l’A.F. ni la droite ne sont depuis sorties, scellant la mort de la France, ou plutôt sa survie comme une ombre et un mot creux, dans un patriotisme de malentendus et de faux-semblants.
Une danse autour du cadavre de la France, conclut l’auteur.
Et les citations apportées par Jean de Viguerie, reprises par d’autres depuis, ne sont pas niables : cette dimension existe par laquelle le patriotisme révolutionnaire, amour de la République, a vampirisé le patriotisme traditionnel qui était amour de la France.
Le processus a servi d’instrument aux républicains et finalement à la gauche dans sa lutte politique intérieure, au milieu des prétextes extérieurs multipliés.
On reconnaîtra même paradoxalement dans cette vue quelque chose de très maurrassien.
Mais existent aussi en 1914 des citations inverses, auxquelles les critiques de l’Union sacrée n’ont pas toujours été assez attentifs. Elles montrent que Maurras n’était pas dupe de cette Union sacrée dont il affirmait par ailleurs la nécessité urgente sur le moment. Ainsi notre texte d’aujourd’hui : "La Vérité", article du 4 août 1914.
C’est précisément de l’articulation entre Union sacrée et critique du régime qu’il y est question.
"En proclamant hier, à cette place, une volonté d’amnistie nationale, nous ne prétendons pas amnistier les institutions destructives ni aucune des idées qui feraient descendre ce noble peuple au tombeau."
Ainsi il ne faudrait pas tomber dans l’affirmation que ce sont les institutions allemandes qui sont la cause de la guerre, en croyant simplement qu’une république allemande, sœur idéologique de la République française, serait une solution au conflit ou l’aurait empêché.
Si Maurras ne le dit pas expressément, on peut assurer qu’il pense ici à cet argument naïf comme aux rêves d’union des socialistes de Jaurès dont il a été question deux jours plus tôt : des nuées.
Rien de bien nouveau dira-t-on. Mais il faut prendre garde que nous sommes là au cœur du problème soulevé par Viguerie : le patriotisme révolutionnaire a vocation à s’étendre au monde entier, à l’Allemagne aussi – peut-être à l’Allemagne d’abord en ce début de XXème siècle — parce que partout où régneront les Droits de l’homme et la république, là sera la vraie patrie du républicain, la France n’en étant qu’une formulation historique — empirique diraient les idéalistes —, limitée et passagère, vouée au dépassement.
Or Maurras réfute cette vue avec une grande fermeté dont les critiques de l’Union sacrée ne semblent pas l’avoir toujours crédité.
Que dit-il finalement ?
La patrie que l’A.F. défend dans cette guerre, en participant à l’Union sacrée, c’est la France charnelle, "fleur réelle et vivante" et non pas "fleur idéale".
Et l’Allemagne n’est pas l’ennemi parce qu’elle est gouvernée par un empereur, mais parce qu’elle est peuplée d’Allemands, qui ne sont pas Français et dont les intérêts nous sont alors contraires au point de nous mener au conflit — et même un peu plus : l’Allemand serait en lui-même vicieux et méchant; il faut ici faire la part des passions du temps de guerre et des souvenirs d’enfance du petit Charles dans l’après-1870.
Maurras est donc tout à fait lucide sur ce débat entre patriotisme révolutionnaire et patriotisme traditionnel, même s’il ne le formule pas en des termes aussi précis que Viguerie près d’un siècle plus tard.
On dira que cette lucidité n’a servi à rien : le piège s’est effectivement refermé.
L’A.F. a versé à la guerre un tribut de sang dont elle sortira affaiblie, la patrie révolutionnaire en sortira elle renforcée dans des proportions considérables, les perspectives de restauration s’éloigneront plus en quatre ans de conflit qu’en plusieurs décennies précédentes.
La guerre a servi la Patrie universaliste des Droits de l’homme.
Sans doute.
Mais "… voilà les pensées que l’on roule. Pendant qu’on les écrit, la porte s’ouvre, un Camelot du roi, un Étudiant, un Ligueur, un vieil ami se précipite, nous embrasse ou nous dit adieu et nous laisse pleurant de rage, mais obstinés dans notre ancien effort d’éclaircissement national."
Fallait-il souscrire à l’Union sacrée ?
Si la description cruelle de ce qui paraît un siècle plus tard une situation insoluble est historiquement et philosophiquement indispensable, la question, elle, en dépit de toute la lucidité possible dans l’instant, n’avait qu’une seule réponse possible à l’été 1914.
C’est aussi en cela que la Grande Guerre est une tragédie, au sens antique : les choses étaient nouées, les dieux cruels, et il n’y avait pas de solution satisfaisante pour des patriotes sincères.
Il n’y en a toujours pas."
Le tiers de l'assistance à ce remarquable Café politique était composé de jeunes et d'étudiants. Outre qu'ils ont animé le débat, avec les autres participants, ces jeunes se sont dits très intéressés et se sont proposés pour créer, puis animer et faire vivre la page Facebook qui nous manque, pour de nouveaux développements de notre audience.
C'est ainsi qu'à l'Action française la transmission d'une génération vers les suivantes s'est toujours faite : transmission d'un corps d'idées, d'un ensemble de doctrines, cohérents et forts, non d'un vague syncrétisme dit "national" qui ne mène à rien; et, en conséquence, allant de pair, transmission du désir d'agir, de servir, d'être utiles.
Si l'on examine l'ensemble des 14 Cafés politiques que nous avons tenus en 2010 et 2011, tous enregistrés en vidéo, tous mis en ligne sur nos blogs, tous à la disposition de ceux qui, à tout moment, veulent s'informer ou se former, notamment les plus jeunes, l'on s'apercevra que nous y avons traité, dans l'esprit véritable d'une Action française actuelle, les sujets les plus cruciaux, pour la société française et l'avenir du pays.
C'est ainsi que, comme Maurras l'avait espéré et prévu, une Action française se revoit aujourd'hui; qu'elle réfléchit; qu'elle analyse; qu'elle propose et qu'elle transmet.
http://federationroyalisteprovencale.hautetfort.com/
Dire les choses le plus simplement possible, c'est toujours le mieux : nous sommes fiers, et heureux d'avoir pu organiser "ce" 21 janvier 2012, et de l'avoir réussi à ce point.....
1. La Messe, d'abord, en la Basilique du Sacré-Coeur du Prado : c'est la troisième fois que Monseigneur Ellul célèbre cette Messe et, pour la troisième fois, il a "fait les choses" à la perfection : une Messe recueillie, authentique et fervente, avec une homélie d'une haute tenue et d'une grande et rare qualité. Deux fois, Monseigneur Ellul avait choisi pour la prononcer le Père Manzano : cette fois-ci, il avait choisi le Père Stéphan-Sciortino-Bayart, vicaire à Aubagne. Nous n'en dirons rien d'autre, ici : vous la verrez et l'entendrez dans peu de jours....
Juste, à l'ouverture de la Messe, Monseigneur Ellul nous rapporta-t-il que le Père Stéphan lui avait rappelé, en acceptant son invitation, que le Roi Henri IV avait remercié la ville d'Aubagne de sa fidélité dans sa lutte pour reconquérir Marseille sur les partisans de l'Espagne en autorisant la cité à porter, dorénavant, dans ses armoiries deux fleurs de lys d'or.....
Le Roi Henri IV récompensa la loyauté de la ville d'Aubagne à la couronne de France en offrant deux fleurs de lys à son blason. Celui-ci fut ainsi définitivement constitué au XVIème siècle : D'azur aux lettres A et V surmontées de deux fleurs de lys d'or (Le A signifie Aubagne, Albanea, et le V, Vvelna, c'est-à-dire l'Huveaune).
La cérémonie fut remarquablement servie par la soliste du Choeur au Diapason : l'an passé, 70 membres de cette excellente Chorale avaient fait le déplacement : pour ne pas recommencer les mêmes choses, mais innover sans cesse, le choix d'une seule soliste a été fait cette année. Et on ne l'a pas regretté ! Avec quel talent elle a fait retentir l'Ave verum, le Panis Angelicus, le Lascia Ch'io Pianga... sous les voûtes de la Basilique ! On comprenait pleinement, alors, le sens de la célèbre formule de Dostoïevski, "La beauté sauvera le monde".....
Un seul exemple, pour vous qui n'y étiez pas :
Panis angelicus: 03 - Morceau 3(1).mp3
2. Le Dîner-débat à l'Holiday Inn ensuite : 88 convives étaient réunis, autour d'une table d'honneur prestigieuse : Nicole Maurras, Gilbert Collard et Jean-François Mattéi, accompagnés de leurs épouses. Le Président de la FRP, Jean Gugliotta, était avec eux, entouré d'Antoine de Crémiers et de Jean-Louis Hueber.
Le thème de la soirée était Après deux siècles de révolutions, retrouver le chemin qui conduit chez nous. C'est Gilbert Collard qui intervint le premier : là non plus, nous ne dirons rien de ses propos, que vous "verrez et entendrez" très bientôt, sauf qu'il a abordé le sujet - qui est le grand sujet national et européen - avec la gravité, le sérieux et la profondeur qui convenaient, comme devait le faire Jean-François Mattéi, quelques instants après lui.
La salle se détendait, après ces deux moments "d'érudition intelligente", qui ont fait, malgré la gravité des propos et des enjeux, des "auditeurs heureux" - pour reprendre deux expressions de Jacques Bainville.
Mais, si le sérieux et la gravité doivent être mis là où ils ont leur place, et quand ils ont leur place, cela n'empêche pas, par la suite, et une fois le message délivré, la franche drôlerie, la saine détente et le rire de bon aloi : Gilbert Collard reprit le micro, pour un excellent moment d'humour très apprécié de l'auditoire, littéralement conquis par sa simplicité, sa gentillesse, et son talent : c'était la première fois que nous le recevions parmi nous, et le souhait unanime fut que ce ne soit pas la dernière...
Jean-François Mattei reprit, ensuite, lui aussi, la parole, pour répondre à une question portant - on résume... - sur l'Indignez-vous, de Stéphane Hessel. Avec sérieux, mais non sans humour lui aussi, il donna sa réponse et éleva de nouveau le débat et la réflexion....
3. Et maintenant, l'envoi... : oui, l'envoi en mission, au travail, à notre tâche quotidienne qui est d'oeuvrer pour l'intérêt national, en vue du Bien commun. Face au Système qui a appauvri et dégradé la France, mettant en péril non seulement ses biens et sa puissance, mais son Être même, nous ne pouvons que mener l'action héroïque à laquelle conviait Boutang : être les serviteurs de la légitimité révolutionnaire, autour, avec et par le Prince chrétien, l'horizon politique.
Tels le géant Antée, qui reprenait des forces à chaque fois qu'il touchait la terre, des manifestations comme celle du 21 janvier nous redonnent à chaque fois l'énergie, le dynamisme, la force de mener cette tâche contre les forces qui oeuvrent à la dissolution de la France. Elles ne sont pas une fin en soi, et, après notre Café du 7 janvier et avant notre Café du 4 février, ce "21 janvier" n'était pas un acte ponctuel, une simple rencontre de retrouvailles périodiques - aussi sympathiques soient ces retrouvailles : cette soirée s'inscrit dans un ensemble, une cohérence, une dynamique.
C'est tout au long de l'annnée, 365 jours par an -et, cette année, bissextile, 366 !... - que nous devons être présents à cette tâche héroïque. Et, ce que nous avons fait samedi, c'est ce que nous faisons tous les mois, avec nos Cafés politiques, par lesquels nous ne cherchons pas à nous faire connaître, nous, mais à diffuser, le plus largement possible, et le plus sérieusement possible, des idées utiles à notre pays, au Bien Commun, sur les sujets cruciaux de l'heure, qui engagent réellement le destin de la France. Et c'est ce que nous faisons, tous les jours et très largement, pour le coup, dans l'esprit véritable d'une Action française pour aujourd'hui.
Dans ces Cafés, on débat ; les jeunes, les étudiants présents s’y informent, s’y forment, sur les sujets les plus actuels ; avec des intervenants de haut niveau ; dans la ligne de l’Action française actuelle.
C'est ainsi qu'à l'Action française la transmission d'une génération vers les suivantes s'est toujours faite : transmission d'un corps d'idées, d'un ensemble de doctrines, cohérents et forts, non d'un vague syncrétisme "national" qui ne mène à rien; en bref, des jeunes qui ne soient pas un jour royalistes, un autre « identitaires », un troisième autre chose encore, mais qui aient choisi et, en conséquence, allant de pair, transmission du désir d'agir, de servir, d'être utiles.
Si l'on examine l'ensemble des 15 Cafés politiques que nous avons tenus, à Marseille, en 2010 , 2011 et depuis le début de 2012, tous enregistrés en vidéo, tous mis en ligne sur nos blogs, tous à la disposition de ceux qui, à tout moment, veulent s'informer ou se former, notamment les plus jeunes, l'on s'apercevra que nous y avons traité, dans l'esprit véritable d'une Action française actuelle, les sujets les plus cruciaux, pour la société française et l'avenir du pays. Nos derniers Cafés ont été marqués par les interventions de Gérard LECLERC, sur la théorie du genre; Hilaire et Antoine de CREMIERS, sur la crise; Jean-Baptiste DONNIER sur le piège des Présidentielles ; Jean-François Mattéi sur le Déclin de la culture européenne….
C'est ainsi que, comme Maurras l'avait espéré et prévu, une Action française se revoit aujourd'hui; qu'elle réfléchit; qu'elle analyse; qu'elle propose et qu'elle transmet.
Le succès de notre 21 janvier n'est, ainsi, rien d'autre que la poursuite de ce travail, et une invitation à l'intensifier : continuons donc, tous ensemble, avec davantage de synergies encore entre nos diverses sections locales : et bonne année 2012 à nos Idées, au Bien Commun, à la France !.....