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  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     

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    Le 1er cercle de l'année pour les militants Manceaux se déroulera le Mardi 8 Octobre à 19h  et aura pour thème "la Démocratie".

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    Le Cercle Pierre Boutang de la section Versaillaise vous attend nombreux à la prochaine conférence dont le thème sera "l'empirisme organisateur" animée par Monsieur Francis Venciton. Rendez-vous le Mardi 8 Octobre à 20h !

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

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    • Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

    Un buffet suivra la conférence.

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    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme :

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    LE CAFE HISTOIRE DE TOULON

     

    Le Café Histoire de Toulon  vous informe de plusieurs conférences pour le mois d'Octobre 2019.

    Tout d'abord le Mercredi 9 Octobre une conférence à l'occasion de la canonisation de John, cardinal Newman, par Bernard Sasso dans le cadre de l'association France-Grande-Bretagne de Toulon.

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    A ne pas rater, le Jeudi 10 Octobre une conférence géo-politique sur « Le Proche-Orient et ses passions »par Antoine de La Coste dans le cadre  Centre Anthropologique de Provence Sud Méditerranée.

    Le CAP SM propose une formation intellectuelle de niveau universitaire chaque semaine mais organise aussi colloques, sessions et sorties autour de thèmes qui prennent en compte la formation éthique, culturelle et théologique de la personne humaine dans son intégralité. 

    La conférence sera données de 18h00 à 20h00 à la salle Saint Paul, église de l'Immaculée Conception, la Loubière, 226, boulevard Georges Richard, avec une participation aux frais de 5 euros par personne.

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    On se souvient de exceptionnelle causerie d'Antoine de La Coste donnée la première année du Café Histoire de ToulonOn peut retrouver son analyse  sur les graves tensions dans le détroit d'Ormuz dans Politique Magazine du mois d'Octobre.

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    Attention, afin de  bénéficier de la présence de François-Marin Fleutot en Provence, la causerie du Café Histoire de Toulon aura lieu exceptionnellement le Mardi 29 Octobre et non pas le dernier mercredi du mois au pub LE GRAAL 377, Avenue de la République, 83000 Toulon.

    L'auteur nous entretiendra de son passionnant et novateur ouvrage publié au CERF,  « Les rois de France excommuniés à l'origine de la laïcité ». Celui-ci démonte bien des préjugés et idées convenues.

    Cette causerie organisée en partenariat avec une association historique aixoise entamera le cycle du Café Histoire de Toulon : «  Mieux comprendre les rois chrétiens ».

     

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    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18h...

    Prochaines émissions :  Jeudi 17 Octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21h30...

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    Le 1er cercle de l'année pour les militants Manceaux se déroulera le Mardi 8 Octobre à 19h  et aura pour thème "la Démocratie".

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    Le Cercle Luc Robet de la section Nantaise vous invite, le Mardi 8 Octobre à 20h, à la conférence sur les fondamentaux de la doctrine d'AF "le nationalisme intégral" animée par Amaury de Perros.

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    Le Cercle Pierre Boutang de la section Versaillaise vous attend nombreux à la prochaine conférence dont le thème sera "l'empirisme organisateur" animée par Francis Venciton. Rendez-vous le Mardi 8 Octobre à 20h !

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    L'Action française Lyon vous invite à son cercle de formation militante dont le thème sera "Le souverainisme économique" le Jeudi 10 Octobre à 18h30.

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    En vue de lancer une section sur Compiègne, l'Action française vous invite à une réunion d'information le Vendredi 11 Octobre à 19h30.

    Renseignement : compiegne@actionfrancaise.net

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    L'Action française Fontainebleau vous invite à sa rentrée militante le Samedi 12 Octobre à 15h00.

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    L'Action française Perpignan vous invite à la conférence qui sera donnée par Pierre de Meuse, docteur en droit et enseignant de faculté sur "Un souverain pour la souveraineté de la France" le Samedi 12 Octobre à 18h30 au domaine de Rombeau à Rivesaltes suivie par un repas servi sur place à 20h.

    A cette occasion, le cercle des jeunes d’Action française du Roussillon présentera ses activités.

    PAF : 25€

    Inscription pour le repas, auprès de M Edouard Baux, 8 rue d’Orbais, 66000 Perpignan, tel : 06 10 57 30 37

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le Vendredi 11 Octobre pour un entretien autour de son livre "De la 'France d'abord' à la 'France seule' - L'Action Française face au national-socialisme et au Troisième Reich".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence. 

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    Pierre de Meuse sera l'invité du Cercle le Mercredi 16 Octobre pour une conférence sur le thème "Idées et doctrines de la contre-révolution".

    Un buffet suivra la conférence.

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    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme :

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    • Les Mardis de Politique magazine :

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
    Nous vous attendons donc Jeudi 10 Octobre à 19h.

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

    Le Café Histoire de Toulon  vous informe de plusieurs conférences pour le mois d'Octobre 2019.

    Tout d'abord le Mercredi 9 Octobre une conférence à l'occasion de la canonisation de John, cardinal Newman, par Bernard Sasso dans le cadre de l'association France-Grande-Bretagne de Toulon.

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    A ne pas rater, le Jeudi 10 Octobre une conférence géo-politique sur « Le Proche-Orient et ses passions »par Antoine de La Coste dans le cadre  Centre Anthropologique de Provence Sud Méditerranée.

    Le CAP SM propose une formation intellectuelle de niveau universitaire chaque semaine mais organise aussi colloques, sessions et sorties autour de thèmes qui prennent en compte la formation éthique, culturelle et théologique de la personne humaine dans son intégralité. 

    La conférence sera données de 18h00 à 20h00 à la salle Saint Paul, église de l'Immaculée Conception, la Loubière, 226, boulevard Georges Richard, avec une participation aux frais de 5 euros par personne.

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    On se souvient de exceptionnelle causerie d'Antoine de La Coste donnée la première année du Café Histoire de ToulonOn peut retrouver son analyse  sur les graves tensions dans le détroit d'Ormuz dans Politique Magazine du mois d'Octobre.

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    Attention, afin de  bénéficier de la présence de François-Marin Fleutot en Provence, la causerie du Café Histoire de Toulon aura lieu exceptionnellement le Mardi 29 Octobre et non pas le dernier mercredi du mois au pub LE GRAAL 377, Avenue de la République, 83000 Toulon.

    L'auteur nous entretiendra de son passionnant et novateur ouvrage publié au CERF,  « Les rois de France excommuniés à l'origine de la laïcité ». Celui-ci démonte bien des préjugés et idées convenues.

    Cette causerie organisée en partenariat avec une association historique aixoise entamera le cycle du Café Histoire de Toulon : «  Mieux comprendre les rois chrétiens ».

     

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    • Sur Radio Courtoisie :

  • La politique autrement ? Un slogan creux, creux, creux !

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans cette tribune du Journal de Montréal [12.01] Mathieu Bock-Côté pointe la réduction du politique à la seule gestion et même bien souvent à un simple leurre. « Avant de faire de la politique autrement, nos politiciens auraient intérêt à faire de la politique, tout simplement. » A condition de savoir ce qu'il y a dans le politique, au sens plein, de supérieur et même de sacré.   LFAR  

     

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    Chaque fois que j’entends quelqu’un nous annoncer qu’il fera de la politique autrement, je me demande qui, dans la foule, le croit vraiment ou fait même semblant de le croire. 

    Je ne connais pas de slogan plus vide, plus creux, plus usé. On ne sait jamais à quoi il réfère et ce que veulent dire ceux qui nous le servent, sinon qu’ils semblent vouloir dire qu’ils seront plus gentils et respectueux que ceux qu’ils veulent remplacer. Et j'avoue que me méfie de ces politiciens qui se veulent tellement vertueux qu'ils se révèlent finalement impuissants et incapables d'avoir une emprise sur la société.

    La politique, quoi qu’on en pense, a quelque chose d’éternel. Il s’agit de prendre le pouvoir, de l’exercer, de lutter pour le conserver, et cela, idéalement, pour servir le bien commun, même si ce dernier reste difficile à définir puisqu’on en trouve plusieurs conceptions dans une société. La politique n’est jamais purement transparente et a toujours quelque chose de conflictuel. Car il y a toujours plus d’une personne à se vouloir chef et plus d’une équipe qui veut gouverner. Celui qui redoute le conflit et ne tolère pas d'être critiqué n'a pas grand chose à faire dans la vie publique.

    Évidemment, il y a de bons politiciens et de mauvais politiciens. Ils n’exercent pas tous leur art avec le même talent. Il y a des politiciens qui ont une autorité naturelle et le charisme correspondant. Il y en a qui ne parviennent pas à se faire aimer mais qui ont un talent véritable pour bien administrer la société. C’est comme cela depuis toujours et il en sera toujours ainsi. Cela ne changera pas tant que la bête humaine ne changera pas.

    Évidemment, qui reste au pouvoir trop longtemps s’encrasse. C’est à ce moment que se développe une tendance au népotisme. Quand un clan s’empare de la cité, qu’il la gère en fonction de ses avantages exclusifs, il corrompt presque inévitablement les institutions. Il faut alors faire le ménage, remplacer une élite par une autre, changer de personnel politique et donner de nouvelles orientations collectives. Tout cela relève de la politique éternelle.

    De temps en temps, il faut un pouvoir d’expérience. De temps en temps, il faut rajeunir le pouvoir. De temps en temps, il doit s’exercer fermement. De temps en temps, il doit s’exercer plus consenssuellement. De temps en temps, il faut le contester ouvertement. Évidemment, au fil de l’histoire, le pouvoir s’est exercé à travers différents régimes, et la démocratie est celui que nous privilégions puisqu’il est fondé sur l’indispensable consentement populaire, que nous tenons avec raison pour quelque chose de sacré.

    Mais il s’agit toujours, néanmoins, d’exercer le pouvoir, et le pouvoir relève non seulement de la participation et de la délibération mais aussi de la décision. La rhétorique sur la politique autrement sert en fait à occulter une question bien plus importante: que veut-on faire avec le pouvoir ? En d’autres mots, en parlant toujours dans le vide de processus et de méthode alternative de gouvernement, on oublie de parler des finalités et du projet que l’on souhaite mettre de l’avant. C’est pourtant de cela dont on devrait parler en politique. La politique est-elle encore capable de porter un projet et d'inspirer à un peuple une mobilisation collective pour un avenir différent?

    En d’autres mots, avant de faire de la politique autrement, nos politiciens auraient intérêt à faire de la politique, tout simplement. C’est-à-dire qu’ils ne se contentent pas de gérer la société au rythme de l’actualité médiatique, qu’ils ne se soumettent pas aux juges ou aux fonctionnaires et qu’ils s’emparent des enjeux de fond qui traversent la société. Des politiciens qui sont à la hauteur des questions qui façonnent notre temps et qui croient en la politique. C’est cela qui nous manque, aujourd’hui.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • La France se défait [2]

     

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    Quelques réflexions, encore, sur la France qui se défait, entre bien d'autres facteurs, par la démographie et l'immigration. Sans-doute est-ce là ce qui se voit, se ressent, avec la plus grande netteté. Et suscite cette « formidable colère » que nous voyons monter partout en Europe.

    Nous ne sommes pas seuls à le penser. Les sondeurs, pourtant si volontiers conformistes, le reconnaissent : malgré la pression des médias, à vrai dire leur propagande, deux tiers des Français considèrent qu’ « il  y a trop d'étrangers en France ». Tout un monde de personnalités, d'auteurs, d'intellectuels, de journalistes, appréciés de l’opinion, tirent la sonnette d'alarme, s'expriment dans les médias, ces derniers ne peuvent plus les ignorer parce que leur audience est grande, que leurs livres connaissent le succès. Et que leur présence sur les plateaux de télévision, ou dans les studios de radio, fait grimper l'audimat. Inutile de citer leurs noms : ils sont connus de tous. En quelque manière, ils ont brisé, sinon l’hégémonie culturelle et politique de la gauche, du moins le mur du silence et du mépris. Au point que les politiques doivent désormais en tenir compte. Ou faire semblant. Ainsi de la déclaration d'Emmanuel Macron, à la suite des élections italiennes dont le résultat le plus clair est l'euroscepticisme et le refus de l'immigration. Largement majoritaires. « Il faudra en tenir compte » a dit laconiquement le Chef de l'Etat. C'est évident ! 

    Nous ne sommes pas seuls non plus en Europe et dans le monde, à nous alarmer des conséquences de l'immigration massive. On sait qu'avec Donald Trump l'Amérique entend à la fois la freiner et la choisir. Ne nous y trompons pas : le slogan « America first » répond au vœu de l'Amérique profonde. Une bonne partie de l'Europe refuse aussi l'immigration massive (les pays de Visegrad, l'Autriche ...). En Allemagne même, un courant grandissant - pas seulement l'AfD - en fait autant. L'Italie à son tour, vient de marquer son choix. A vrai dire, l’afflux massif des migrants est devenu la préoccupation citoyenne centrale en Europe. Elle fait éclater les forces politiques traditionnelles et contredit l’idéologie dominante. Elle la déstabilise. Un grand basculement des politiques migratoires européennes pourrait bien s'imposer à terme... 

    La natalité française - et plus encore celle de nos voisins - faiblit, les démographes s'en alertent ; la proportion de vieillards augmente ; au contraire, les courants migratoires ont été et demeurent massifs. Les jeunes y sont nombreux. Et souvent haïssent la France ou même la combattent. Eventuellement, les armes à la main. La faiblesse de notre démographie autochtone comparée à la puissance invasive des populations immigrées nourrit leur volonté de domination. L'on nous serine que nous avons accueilli ces deux dernières années beaucoup moins de réfugiés ou de migrants que nos voisins. Mais on ne nous dit pas combien s'étaient déjà établis chez nous depuis quarante ans. Les Français le savent. 

    De sorte que le remplacement progressif de ceux que Finkielkraut appelle drôlement les « souchiens » par des populations principalement africaines ou proche-orientales et très généralement musulmanes est en train de s'opérer. A terme donc, si rien n'est fait pour s'y opposer, quelques décennies suffiront pour que, selon la formule du général De Gaulle, la France ne soit plus la France.  Et ce sur le triple plan du peuplement, de la culture et des mœurs qui s'en trouvent déjà lourdement transformés. Ce n'est pas notre vocation ici d'accepter cette perspective d'un cœur léger. 

    On a parfois abusé â l'Action Française de la formule de Bainville : « la France c’est mieux qu'une race, c’est une nation ». Mais il écrivait en un temps où la France n'avait guère connu que des migrations intra-européennes et encore dans des proportions qui n'avaient pas vraiment entamé le vieux fond celtibère et gallo-romain qui constituait l'essentiel de la population française jusqu'à la deuxième moitié du siècle dernier. Bainville et Maurras n'ont pas eu à juger du danger qu'eût représenté pour la France une invasion semblable à celle que nous vivons. Nous doutons fort qu'ils l'eussent acceptée sans broncher. 

    Un courant d'inspiration chrétienne voudrait par ailleurs nous faire accroire qu'une France en grande partie peuplée d'Africains et d'Orientaux, serait acceptable si ces derniers - hypothèse sans vraisemblance - étaient catholiques. Nous ne sommes pas d'accord. Fussent-ils catholiques, nous les préférons chez eux. La France ne serait plus la France si elle avait les couleurs, l'esprit, les mœurs de l'Afrique ou de l'Orient. Ce qui nous en différencie ne tient pas seulement à l'appartenance religieuse.  

    C’est la dose qui fait le poison. La France d'aujourd'hui se défait - entre autres causes - en raison d'une immigration dont la dose excessive devient un poison.  

    Il conviendrait donc si nous voulons survivre de la ramener au minimum incompressible et de la choisir selon nos intérêts et nos besoins. Car une certaine immigration qualitative pourrait être utile à la France et servir son rayonnement. Il faudrait en parallèle définir une politique de remigration efficace et rigoureusement appliquée : expulsion systématique des délinquants étrangers, des naturalisés, ou devenus Français par bénéfice du seul droit du sol, avec déchéance de la nationalité française pour ces deux dernières catégories ; réaménagement des droits sociaux (chômage, sécurité sociale, aides diverses) qui ne pourraient plus être équivalents à ceux des Français ayant cotisé pendant de longues années, ou, si ce n'est eux, leurs parents ou grands-parents. Le bénéfice des droits sociaux pour les nouveaux arrivants pourrait par exemple leur être accordé pro rata temporis de leurs années ou périodes de cotisation ; obligation de respecter les lois et coutumes françaises comme condition de résidence en France ... Une telle politique devrait être, s'il le faut, traduite juridiquement. 

    Nous savons bien que la France se défait de diverses autres façons. Qu'entre elles, elles interagissent et accélèrent le processus de délitement dont nous parlons. Nous savons encore que le mal est d'abord en nous-mêmes et que les insultes, les hauts-cris, à l'encontre des immigrés ne constituent pas une politique, sont vains et, en ce sens, déplacés.  

    Nous aurons à revenir sur tout cela.   

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Où est passée la France « d'en bas » ?

     

    Par   

    TRIBUNE - Maxime Tandonnet, expose ici en termes très concrets comment, tandis que la France d'en haut s'étourdit avec le phénomène #balancetonporc et bientôt avec les célébrations de mai 68 et des JO, ou d'autres encore, la France d'en bas et ses millions de chômeurs et de pauvres est oubliée [Figarovox, 24.10]. Cette fracture nous semble relever d'une certaine façon, tout en l'actualisant, de la vieille distinction maurrassienne entre Pays Légal et Pays Réel, si souvent reprise en toute occasion. Elle est annonciatrice d'affrontements et de violence. Maxime Tandonnet n'y apporte sans-doute pas les réponses qui seraient les nôtres. Mais il pose avec lucidité et pertinence les justes questions.  Lafautearousseau   

     

    131.jpg« Tout cela va très mal finir » aurait déclaré en privé le président Sarkozy. Que voulait-il dire par là ? Deux France évoluent en parallèle et l'abîme entre elles, ne cesse jour après jour de se creuser un peu plus. 

    La France dite « d'en haut », ses milieux dirigeants, ses responsables publics et politiques, ses réseaux d'influence, ses médias radio-télévision, ses experts, ses milieux financiers, se porte plutôt bien.

    La personnalisation médiatique du pouvoir, autour du plus jeune président de l'histoire, atteint un niveau vertigineux, jamais égalé, oscillant entre l'exaltation et l'exaspération, dans un monde factice, illusoire, surmédiatisé, où le culte du chef est l'écran de fumée qui recouvre, de quinquennat en quinquennat, l'impuissance publique à régler les problèmes des Français.

    De même, les crises d'hystérie s'enchaînent à un rythme endiablé, venues des Etats-Unis, après l'affaire des statues dites racistes, la dernière en date autour des scandales sexuels et du « balancetonporc » comme le montre si bien M. Gilles Goldnadel.

    La course aux lynchages bat son plein comme dans un jeu de « soft terreur » ayant le déshonneur public pour guillotine. Dernier « suspect », dernier lynché: le député M. Lassale, longtemps coqueluche des médias. Nul n'échappe désormais au syndrome de l'arroseur arrosé, au spectre d'une dénonciation, pas même les bourreaux eux-mêmes, comme le couperet s'est un jour abattu sur la nuque des Robespierre, Saint Just et Fouquier-Tinville

    La fuite dans les commémorations solennelles est elle aussi de routine. Il est logique que cette France dite d'en haut s'apprête à célébrer mai 1968, son acte de naissance, avec son culte du nivellement et de la table rase, son « interdit d'interdire », ses « CRS = SS » et son individu-roi qui s'exprime dans le célèbre - et ambigu - « jouissez sans entraves ». De même, la France dite d'en haut s'enivre par avance dans l'éblouissement des jeux olympiques de Paris 2024, comme pour oublier le présent et le monde des réalités.

    Mais au-dessous du grand maelström hystérique, où en est la France dite « d'en bas », celle de la majorité silencieuse et des tracas de la vie réelle ?

    Où sont passés les 5 à 6 millions de chômeurs ? Les 2 millions de bénéficiaires du RSA ?, les 8 à 9 millions de pauvres et les 3,2 millions de mal logés ?

    Que ne ferait-on pas pour noyer dans un tumulte stérile la pire tragédie de l'histoire de notre pays depuis 1945, celle d'une France ensanglantée par le terrorisme islamiste ?

    Et qui parle encore des squats et des bidonvilles qui prolifèrent sur le territoire ? Où en est la crise migratoire, les arrivées incontrôlées en Europe de centaines de milliers de personnes victimes des passeurs criminels ? Où en est l'aéroport de Nantes, voulu par l'Etat, confirmé par référendum, mais bloqué par les zadistes ?

    Et la situation des cités sensibles, les territoires perdus de la République, les trafics qui y règnent, les phénomènes de communautarisme et de repli identitaire, la tragédie de leurs habitants surexposés à la violence et qui ne demandent qu'à vivre en paix ?

    Où en sont les milliers de collèges et de lycées en crise, où les professeurs débordés par le chaos, insultés, giflés, ne parviennent plus à faire leur métier de transmission des savoirs fondamentaux ?

    En 2017 s'est déroulé un événement politique d'une portée capitale, historique, passé quasi inaperçu : le taux d'abstention aux élections législatives, le cœur de toute démocratie, pour la première fois dans l'histoire, a dépassé les 50% signant ainsi le naufrage de la démocratie française, dans l'indifférence générale.

    Cette fracture entre les deux France, la France dite d'en haut qui se noie dans les gesticulations de sa bulle médiatique et la France dite d'en bas confrontée à la tragédie du monde réel, est la source de tensions explosives, qui peuvent s'enflammer à tout moment, sous une forme ou sous une autre, dans la rue ou par un vote de destruction en 2022. Certes, aucun signe d'une explosion imminente n'est aujourd'hui décelable mais rien n'est plus calme qu'un magasin de poudre, une demi-seconde avant l'étincelle.  •

    Maxime Tandonnet est historien. Auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République (éd. Perrin, 2013) et Au cœur du Volcan, carnet de l'Élysée (éd. Flammarion, 2014), il vient de publier Les parias de la République (éd. Perrin, 2017). Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Contre l’école-gadget

    Une belle brochette de pédagogistes français 

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [16.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal et que nous reprenons volontiers, souvent, tant elles sont pertinentes, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de l'école, sujet essentiel s'il en est pour l'avenir de notre pays. Mathieu Bock-Côté parle pour le Québec mais il suffit de le lire pour mesurer combien son propos s'applique tout autant à la France. Importance signalée ...  LFAR  

     

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    Réinventer l’école ! Ce slogan, on l’a entendu mille fois. Il nous vient souvent de ministres, mais il est aussi répété en boucle par des apprentis sorciers qui prétendent d’une manière ou d’une autre révolutionner la pédagogie.

    Ils s’imaginent, par exemple, qu’on enseignera par le jeu. Ou alors, ils croient en la rédemption par les nouvelles technologies, comme si la pédagogie ne pouvait désormais se passer d’elles. Ils misent sur la tablette, sur le cellulaire ou sur n’importe quel autre écran pour métamorphoser la vie à l’école.

    Modernité ?

    C’est ce qui les amène, de temps en temps, à croire qu’une vidéo YouTube vaut bien un livre, comme si ce dernier n’était finalement qu’une technologie vieillie, faite pour accumuler la poussière. Appelons-les les militants de l’école gadget. 

    Ces réinventeurs compulsifs sont obsédés par une chose simple : s’arracher à l’école du passé. Ils se l’imaginent dictatoriale et coupée de la vie. On imagine les maîtres tyrannisant les élèves, ne les respectant pas, les étouffant même. 

    C’est une caricature, évidemment, grossière, grotesque, ne correspondant pas vraiment à la réalité. Ils y tiennent, toutefois, puisqu’elle justifie leur refus fanatique de la tradition. Plus le passé sera laid, plus on sera en droit de s’en servir comme d’un repoussoir.

    D’ailleurs, il y a un crime qu’ils ne pardonnent pas : la nostalgie. Celui qui, d’une manière ou d’une autre, se met à regretter ne serait-ce qu’un aspect du monde d’hier et de son école en est accusé. Il passera immédiatement pour un taré passéiste et une vieille baderne.

    Pourtant, ils sont nombreux, au fond d’eux-mêmes, à savoir que nous avons perdu quelque chose de précieux en chemin avec la modernisation de l’éducation.

    Est-ce le silence des élèves à la bibliothèque, considérée comme le temple du savoir au sein de l’école ?

    Est-ce la concentration qu’on valorisait dans la lecture d’un livre alors qu’aujourd’hui l’attention papillonne et passe d’un lien internet à l’autre, sans être capable de se fixer sur quoi que ce soit ?

    Est-ce le respect qui était dû aux enseignants à une époque où ils ne devaient pas faire de la gestion de classe à temps plein avec des enfants à problème ?

    Est-ce la modestie de chacun devant les grandes œuvres, qu’on avait souvent honte de ne pas avoir encore lues alors qu’on savait bien que s’y cachait un trésor ?

    Une chose est certaine : si l’école d’hier n’était évidemment pas parfaite, elle n’avait pas que des défauts.

    Il ne faut pas réinventer l’école, mais retrouver ses fondements éternels.

    Tradition

    Il faut la sauver de ses faux amis du ministère, des facultés de pseudosciences de l’éducation et des idéologues de la nouveauté à tout prix.

    Imaginons l’école de demain : un enseignant passionné et cultivé, des élèves concentrés, les téléphones portables rangés dans un casier, les autres écrans éloignés, une bibliothèque digne de ce nom qu’on apprend à aimer, la culture valorisée et vénérée.

    Elle serait très bien, cette école.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Mathieu Bock-Côté : « Défense du Brexit »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLes appels à un second référendum reviennent à considérer que les Britanniques ne voulaient pas sincèrement quitter l'Europe. Parce que leur choix ne va pas dans le sens du progressisme diversitaire, il ne peut être sérieux et doit donc être effacé des tablettes. Mathieu Bock-Côté fait ici l'analyse inverse et nous n'avons aucun scrupule - au contraire - à la reprendre pour les lecteurs de Lafautearousseau : c'est aussi la nôtre. Mathieu Bock-Côté la mène avec rigueur et avec talent. [Le Figaro, 26.10].  LFAR

     

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    À mesure que mars 2019 s'approche, on comprend qu'une frange importante des élites européennes peine toujours à prendre au sérieux le vote des Britanniques en faveur du Brexit. L'appel récurrent à la tenue d'un nouveau référendum, censé corriger les résultats du premier, témoigne de cet état d'esprit : le 23 juin 2016, les Britanniques n'auraient pas eu toute leur tête. Ils auraient voté sous le coup de la passion en plus d'être manipulés par la propagande du camp eurosceptique, que ses adversaires accusent d'« europhobie ». Le vote en faveur du Leave était accidentel. On en comprend qu'il n'y avait qu'un seul choix possible et rationnel, et que celui-ci consistait à confirmer l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'Union européenne.

    Ce refus d'envisager que les Britanniques aient voté en connaissance de cause est révélateur de la mentalité qui domine les élites mondialisées, décrétant le cadre national désuet et, surtout, dépourvu de légitimité. On l'avait déjà constaté en 2005, après le référendum français sur la Constitution européenne. Plusieurs accusèrent Jacques Chirac d'avoir fait une immense bourde en le tenant, dans la mesure où il reconduirait la légitimité d'un cadre national qu'il faudrait justement dépasser. Le philosophe Jürgen Habermas soutiendra ainsi que le seul référendum légitime serait à l'échelle de l'Union européenne (UE), pour constituer par cet acte fondateur un peuple européen. Le peuple devient ici une pure construction juridique sans épaisseur identitaire.

    La même chose a été reprochée au Brexit. Deux ans après le référendum, on constate à quel point il a révélé la nature ambivalente de la démocratie contemporaine. Quand la volonté populaire s'exprime en faveur du progressisme diversitaire, elle est louée. Mais quand elle embrasse une cause jugée en contradiction avec le « sens de l'histoire », on la désavoue et, surtout, on veut l'étouffer. La souveraineté populaire est vidée de sa substance. Il ne s'agit plus que d'un mécanisme vicié qui consacrerait la tyrannie de la majorité et l'hégémonie politique des catégories sociales retardataires. Elle ne devrait pas permettre les régressions historiques comme le Brexit. Cette interdiction s'applique aussi à toute volonté de renverser les innovations « sociétales » ou de redéfinir les « droits » qui ont été octroyés au fil des ans.

    La dénonciation du Brexit fait ainsi écho à celle des « populisme s», un terme servant essentiellement à pathologiser la souveraineté populaire lorsqu'elle entre en dissidence avec le régime diversitaire. Dès lors que la question du régime resurgit, l'espace démocratique se resserre. Les partis et mouvements qui adhèrent à l'idéologie diversitaire et postnationale sont accueillis favorablement dans la conversation démocratique. Les autres sont assimilés à la lèpre, pour emprunter la formule désormais célèbre d'Emmanuel Macron. Qui entend arrimer la démocratie au cadre national bascule dans le camp de la réaction et sera à bon droit traité comme l'ennemi public, et peut-être même comme ennemi de l'humanité.

    XVM927a970e-bd5f-11e8-b260-bfef21ea63e5.jpgDans ce contexte, on pouvait s'attendre à ce que les élites britanniques fassent tout pour neutraliser le résultat du Brexit. Et pourtant, Theresa May a décidé de respecter la volonté populaire, en la considérant non pas sur un mode anecdotique mais historique. Si elle peine à conserver l'unité d'un Parti conservateur travaillé par des courants contradictoires sur la question européenne, elle garde le cap. Les modalités de la rupture restent à préciser: on ne détricote pas facilement des accords tissés au fil des décennies. L'UE s'est construite de telle manière que plus on s'y engage et plus il devient difficile de s'en désengager. Sans le moindre doute, le Brexit entraînera quelques turbulences, mais l'histoire s'écrit rarement en ayant pour trame sonore une musique d'ascenseur. La restauration de la souveraineté nationale d'un pays n'est pas une décision administrative ordinaire.

    Qui dit Brexit ne dit pas nécessairement Frexit. La Grande-Bretagne, depuis toujours emportée par le grand large, n'a pas le même rapport avec le continent que la France. Les deux histoires ne sont pas interchangeables. Toutefois, le référendum britannique a confirmé l'importance vitale de la nation, qu'on ne saurait tenir pour une simple construction artificielle facile à démonter, comme veut le croire une certaine sociologie. Les nations sont des réalités historiques aux racines très profondes et qu'on ne saurait déposséder de leur souveraineté sans provoquer chez elles une réaction vitale, surtout quand l'histoire redevient tumultueuse. On ne saurait non plus les humilier sans les pousser à la révolte. Le Brexit, de ce point de vue, peut servir de rappel: ou bien l'Europe sera gaullienne, et saura respecter la diversité des peuples qui la constituent, ou bien elle ne sera pas. Ou alors, elle ne sera plus l'Europe. 

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • « Misère du sectarisme idéologique »

    Le Mont Saint-Michel rongé par les masses de touristes

     

    soleil.jpgMathieu Bock-Côté montre ici comment la gauche n'aime pas débattre avec la droite. Elle préfère la dénoncer, examinant à la loupe tout dépassement des lignes du politiquement correct pour mieux s'en offusquer et disqualifier le « fautif ». [Le Figaro, 14.09]..  LFAR

     

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    D'aucuns se sont montrés surpris devant le refus affiché de Pierre Rosanvallon d'éventuellement débattre avec Alain Finkielkraut. Dans l'esprit du commun des mortels, rien n'est plus naturel que la dispute entre intellectuels, et plus encore avec un philosophe comme Finkielkraut qui a consacré une partie importante de son existence à mettre en scène la vie des idées de la manière la plus féconde qui soit, avec son émission «Répliques».

    Et pourtant, quiconque lira Notre histoire intellectuelle et politique, le nouvel ouvrage de Rosanvallon, ne sera pas surpris. Avec une condescendance aussi mandarinale que caricaturale, il s'y pose en surplomb du débat à la manière d'un grand ordonnateur de la vie intellectuelle, et prétend surtout définir les paramètres et le périmètre du débat public, en décidant qui y sera admis comme un contradicteur légitime, et surtout qui ne le sera pas.

    Sans surprise, Rosanvallon s'inquiète à plusieurs reprises de la confusion des catégories intellectuelles dominantes, et, surtout, du brouillage supposé du clivage entre la droite et la gauche, la première empruntant sournoisement les habits de la seconde pour se légitimer. Son livre correspond à une volonté de remettre de l'ordre dans l'intelligentsia et chacun à sa place en resserrant les critères de la respectabilité, souvent au nom de la science dont on croit avoir le monopole.

    D'ailleurs, dans le livre de Rosanvallon, ils sont plusieurs à ne pas être considérés comme des intellectuels dignes de devenir des interlocuteurs. Rares sont les auteurs en désaccord avec lui dont il discute sérieusement la pensée. Il préfère les étiqueter. Un tel est un essayiste, l'autre n'est qu'un journaliste. Et ainsi de suite. Mais on ne personnalisera pas à outrance cette controverse, qui révèle surtout l'incroyable sectarisme d'une certaine gauche idéologique, pour qui le désaccord intellectuel fondamental a l'allure d'un scandale moral.

    On retrouve ici une constante historique: pour débattre avec la gauche, il faut être de gauche, et marquer son appartenance au camp du bien en affichant régulièrement des signes ostentatoires de vertu. Être de gauche, c'est d'abord vouloir être de gauche et faire ce qu'il faut pour le demeurer, en suivant la cadence donnée par l'avant-garde progressiste. Et il suffit de ne pas suivre le rythme pour devenir suspect. Le mot gauche conserve un pouvoir d'hypnose qui pourrait passionner un ethnologue se penchant sur l'intelligentsia. La gauche n'aime pas débattre avec la droite mais la dénoncer. Dans son univers mental, la droite n'est pas l'autre camp, mais un lieu de déchéance morale, reconnaissable à son odeur: y circulent des idées nauséabondes.

    Si on naît parfois conservateur, la plupart du temps on le devient, souvent lorsqu'on est heurté par le réel. Plusieurs des intellectuels qui, aujourd'hui, contribuent sans le dire ainsi à la pensée conservatrice en France viennent de «gauche». Mais du point de vue de ses anciens camarades, celui qui «passe à droite» ne change pas de camp parce qu'il a changé d'idées: il s'abîme. On ne passe pas à droite, on y dérive, comme si on rejoignait lentement le néant de la pensée.

    Dans le même esprit, lorsqu'on contredit trop ouvertement le politiquement correct, on dérape, manière comme une autre de reconnaître que la pensée officielle évolue dans un corridor très étroit surveillé par des contrôleurs médiatiques distribuant des contraventions idéologiques. D'ailleurs, les médias se questionnent de manière récurrente pour savoir s'il faut donner la parole à la droite. Est-ce qu'on ne contribuerait pas ainsi à sa normalisation médiatique? Il en est de même à l'université, où les cabales idéologiques sont régulières.

    Ce qui est en jeu, c'est le monopole de la parole publique légitime. Mais de Raymond Aron à Alain Finkielkraut, en passant par Jean-François Revel, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Régis Debray et Pierre-André Taguieff, les grands intellectuels, d'où qu'ils viennent, sont non pas ceux qui tiennent d'abord à appartenir à un camp mais à penser l'histoire qui se fait en voyant ce qu'ils voient, pour reprendre la formule désormais consacrée.

    Une véritable éthique du débat public devrait nous amener non pas à débattre sous le signe du même, mais en mettant en scène les dimensions contradictoires mais également nécessaires de l'existence humaine qui doivent féconder la cité.

    L'homme a besoin tout à la fois de la liberté et de l'égalité, de l'enracinement et du cosmopolitisme, de l'ordre et de la dissidence: il s'agit d'articuler intelligemment ces pôles anthropologiques sans en abolir aucun, et en reconnaissant leur légitimité mutuelle. Dans cet esprit, le clivage gauche-droite, si on s'y enferme trop étroitement, étouffe la pensée. Qui s'y plie se condamne à une pensée rétrécie. Même les plus belles intelligences, lorsqu'elles s'y enferment, virent au sectarisme idéologique.  

    Mathieu Bock-Côté        

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, est paru aux éditions du Cerf [2016].

     

    Sur le même sujet lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Marin de Viry : « Comment le tourisme de masse a tué le voyage »

  • Mathieu Bock-Côté : « Budapest, Varsovie et le sermon de Macron »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLors de sa tournée à Visegrád, Emmanuel Macron s'est permis une pique contre la Hongrie d'Orban et la Pologne. Il y avait quelque chose d'irréel à le voir sermonner l'Europe de l'Est, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique. De cette politique tout aussi irréelle d'Emmanuel Macron - qui devrait être l'exact inverse - Mathieu Bock-Côté donne ici une analyse qui mérite une lecture attentive. [Le Figaro, 2.11].  LFAR

     

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    Emmanuel Macron a manifestement l'intention d'aller au bout de sa croisade contre la « lèpre » populiste, comme on l'a vu encore cette semaine lorsqu'il a comparé la présente situation européenne à celle qui prévalait pendant les années 1930.

    C'est dans le même esprit qu'il s'est permis, lors d'une brève tournée dans certains pays du groupe de Visegrad, une mise en garde contre une politique nationaliste qui les éloignerait du cœur de l'Europe. L'Europe de l'Est devrait rentrer dans les rangs. Si le président français s'est permis comme à l'habitude une pique contre la Hongrie d'Orban, il a aussi ciblé la Pologne, qui s'engage certes dans une aventure politique hasardeuse, pour le dire d'un euphémisme.

    Il y avait néanmoins quelque chose d'irréel à voir Emmanuel Macron sermonner l'Europe de l'Est au moment où la Pologne s'apprête à célébrer le centième anniversaire de sa renaissance nationale, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique.

    Plus largement, la traversée du XXe siècle par les petites nations d'Europe de l'Est ne saurait se réduire à l'affrontement schématisé entre démocratie libérale et totalitarisme. Pour elles, le XXe siècle a aussi correspondu à une négation de leur souveraineté nationale. Elles ont, notamment, fait les frais de la doctrine de la souveraineté limitée au temps de Brejnev et n'entendent pas répéter l'expérience au nom cette fois de l'impérialisme humanitaire. Si la comparaison entre URSS et Union européenne est évidemment exagérée, et même choquante, on comprend néanmoins qu'elle ne soit pas totalement insensée à la lumière de la conscience historique est-européenne. Cela ne veut pas dire qu'on ne s'y sent pas appartenir à la civilisation européenne, au contraire.

    On le sait : l'Europe de l'Est est le domaine privilégié des petites nations. Milan Kundera a défini leur situation existentielle en parlant de leur précarité historique et de la conscience qu'elles en ont. En d'autres mots, ces nations savent qu'elles peuvent disparaître et que leurs aspirations, à l'échelle de l'histoire, pèsent peu. On tolère leur existence dans la mesure où celle-ci semble bucolique mais lorsqu'elles entendent peser sur le cours des événements, on leur reproche de basculer dans la déraison. Ces pays devraient se soumettre aux lois de l'histoire révélées dans les grandes métropoles et ne pas leur résister. Leur opposition frontale à l'immigration massive aujourd'hui passe pour une manifestation d'arriération historique symptomatique d'une psychologie autoritaire. On pourrait néanmoins se demander si les nations d'Europe occidentale ne sont pas devenues des petites nations sans le savoir, comme Alain Finkielkraut l'avait deviné dès la fin des années 1990. Chose certaine, elles sont aujourd'hui hantées par la crainte de leur propre dissolution.

    La tentation de la démocratie illibérale

    Les petites nations d'Europe de l'Est savent une chose aujourd'hui oubliée à l'Ouest : une nation ne saurait se définir exclusivement par son adhésion à un ensemble de valeurs universelles. Aucune ne s'imagine incarner l'histoire humaine à elle seule. Aucune n'accepte la réduction de son identité culturelle à un stock de coutumes folkloriques que la modernité devrait tôt ou tard liquider, à la manière d'habitudes provinciales désuètes et inadéquates à l'échelle de la mondialisation. Pour cela, on les accuse de crispation identitaire. En réalité, l'identité culturelle d'un peuple rend possible la mise en scène d'un monde commun sans lequel la démocratie est condamnée à une réduction minimaliste. L'identité d'un peuple est la médiation qui lui permet de participer au monde, et on ne saurait l'oblitérer sans le condamner au rabougrissement. De ce point de vue, à l'est de l'Europe, souveraineté et identité sont intimement liées.

    C'est à partir de cet arrière-fond historique qu'on doit aujourd'hui considérer la tentation de la démocratie illibérale, qui traverse l'Est de l'Europe. À certains égards, cette expression désigne la démocratie libérale d'avant-hier, au temps où elle n'était pas encore victime de la judiciarisation du politique et alors qu'elle ne faisait pas du culte de la diversité un de ses principes fondateurs. Selon les catégories médiatiques aujourd'hui dominantes, Churchill comme de Gaulle passeraient aujourd'hui pour de très inquiétants illibéraux, à tort par ailleurs. Car le libéralisme bien compris se conjugue avec la souveraineté et l'identité culturelle. La démocratie illibérale, de ce point de vue, semble répondre à nos démocraties impolitiques. S'il ne faut d'aucune manière y voir un contre-modèle à faire valoir contre nos sociétés en crise, on ne devrait pas non plus croire que le refus de l'immigration massive, de la tutelle bruxelloise et du gouvernement des juges est contradictoire avec la démocratie libérale, dont on ne concédera pas la définition aux progressistes autoproclamés.  

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • Jean-Louis Bianco refuse le débat avec Zemmour : Raphaël Enthoven a-t-il tort de le traiter de « lâche » ?, par Philippe

    a eu une carrière prestigieuse grâce, surtout, au Président François Mitterrand. En 2013, il a été nommé président de l’Observatoire de la laïcité, puis renouvelé en 2017. Pour être franc, sans l’avoir jamais rencontré mais en le lisant et en l’écoutant, je n’ai jamais été un enthousiaste de sa personnalité.

    7.jpgAussi, quand j’ai su que Raphaël Enthoven l’avait traité de « lâche » parce qu’il avait refusé de débattre avec Éric Zemmour, on comprendra mon intérêt immédiat.

    D’abord celui qui avait proféré cette insulte avait une certaine légitimité pour le faire parce que, appréciant ou non Enthoven fils, on n’a jamais pu dénier le courage intellectuel et politique de celui-ci lors des joutes médiatiques ou au cours de réunions plus houleuses. Il avait, par exemple, dominé dans l’échange avec Étienne Chouard, sur Sud Radio, tenu le choc lors d’une manifestation pour l’union des droites et dialogué, à plusieurs reprises, avec Éric Zemmour sur CNews.

    Je me demande même si, avec les critiques trop injustes de son dernier livre, il ne paie pas la rançon de sa liberté d’esprit.

    Jean-Louis Bianco, usant de la piètre argumentation de ceux, de plus en plus rares, se campant dans le refus de toute rencontre médiatique avec Éric Zemmour, a indiqué que, celui-ci ayant été condamné, il ne pouvait que s’abstenir.

    Ce prétexte ne me convainc pas à un double titre.

    D’une part, je m’amuse que, souvent, ceux qui ont beaucoup de mansuétude pour les délits et crimes de certains soient, au contraire, d’une fermeté totale seulement sur la condamnation d’Éric Zemmour.

    D’autre part, derrière cet opprobre ciblé, il y a une méconnaissance de ce qu’est la délinquance de presse par rapport à la délinquance ordinaire. Quand la première est régie par des textes qui prêtent à interprétation, voire à contradiction, la seconde ne laisse pas place au doute. Le voleur d’un poste autoradio est sanctionné : aucune raison de discuter la sanction. Éric Zemmour, condamné pour des propos controversés, ne nous confronte pas à la même certitude. Ministère public, comme je l’ai été durant cinq ans à la 17e chambre correctionnelle de Paris, j’aurais peut-être estimé qu’ils relevaient de la liberté d’expression et n’étaient pas délictueux.

    Aussi, quand j’entends des indignations sur cette condamnation d’Éric Zemmour, je suis, mauvais esprit, enclin plutôt à croire, comme , qu’il y a de la « lâcheté » derrière ces hauts cris et, surtout, de la peur.

    Peur de débattre avec Éric Zemmour, peur non pas de sa violence – il est toujours parfaitement courtois dans les débats et, de surcroît, ce qui n’est pas habituel, écoute avec attention son contradicteur – mais de son talent et du rapport de force intellectuel et historique qu’il fera tourner à son avantage. Cette angoisse est d’autant plus vive chez ceux qui ne concevraient la rencontre que sur le mode de l’empoignade et de l’obligatoire défaite d’Éric Zemmour : ils savent tous, aujourd’hui, que ce serait un vœu pieux et une inévitable déception pour eux !

    Si Jean-Louis Bianco n’est pas « lâche », en tout cas il est peureux, frileux, tétanisé. Avait-il besoin de tant faire sa « coquette » alors que les interventions de BHL, de François Pupponi et encore de Raphaël Enthoven – j’ose même rappeler les miennes – auraient dû le rassurer, puisqu’ils n’étaient pas moins soucieux d’éthique que lui mais probablement plus sûrs d’eux, plus courageux !

    La vigueur d’Éric Zemmour, dans le débat, tient au fait qu’il ne recule jamais, que même attaqué, lui n’est jamais sur la défensive et que, techniquement, s’appuyant sur le propos critique de l’autre, il parvient cependant toujours à garder la main, et tout cela, j’insiste, avec une parfaite urbanité dans le ton et la forme !

    Sans que l’excellente Christine Kelly soit sa « servante ». Elle est insultée et menacée à hauteur de ce qu’elle a de remarquable dans un monde médiatique qui, contrairement à elle, se met plus en scène qu’il ne stimule la parole de ses invités.

    Cette constance dans la courtoisie chez Éric Zemmour – il a parfois du mérite ! – me touche d’autant plus que, moi-même, je suis prêt à accepter n’importe quel échange, quelle confrontation dès lors que j’ai la certitude que j’échapperai à des violences, des explosions et des « pétages de plomb » dans l’oralité !

    J’avoue que j’en aurais peur, les détestant au plus haut point dans l’expression médiatique formelle. Ce qui autorise que le fond soit, lui, sans retenue !

    Quand Jean-Louis Bianco ne consent pas à s’opposer à Éric Zemmour, il donne un mauvais exemple et n’offre pas une belle image. Quand on est si sûr de soi, de son humanisme et de ses pensées souvent étrangement accommodantes, on accepte de venir les faire passer au crible d’Éric Zemmour et on ne satisfait pas d’un mépris facile grâce à une abstention qu’on a du mal à ennoblir !

    Ce que j’écris sur Jean-Louis Bianco s’appliquerait parfaitement à Jean-Michel Aphatie : je ne détesterais pas voir ce dernier dire, mais face à Éric Zemmour, ce qu’il pense de lui.

     

    Philippe Bilger

     
    Magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole
     
     
  • L'hommage de Frédéric de Natal à Jean Raspail : «La révolution !? A mes yeux, elle a été un désastre !».

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    7.jpg«La révolution !? A mes yeux, elle a été un désastre !». A 93 ans, l’écrivain  Jean Raspail n’a rien perdu de sa verve. L’auteur de « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » ou de «Sire» assume son monarchisme décomplexé. Dans un récent entretien accordé au magazine Valeurs actuelles, l’ancien président du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI nous explique pourquoi il est royaliste.

    «Une décision très logique ». Il ne vient pas d’un milieu qui se prête à la nostalgie monarchique et pourtant, Jean Raspail est venu au royalisme, fruit de ses multiples réflexions. Il a ses détracteurs, ses admirateurs, mais lui n’en a cure. Comme cet avoué de Périgueux dont il va retracer la vie, éphémère roi de Patagonie, Jean Raspail respire la liberté de penser.

    « Le roi est la manière la plus simple de gouverner un pays. Car un roi n’est pas seul, il est issu d’ancêtre présents en France depuis des milliers d’années et est façonné par cette histoire familiale intimement liée à son pays », citant la « fameuse phrase qu’adressaient les royalistes au comte de Paris, héritier des quarante rois qui en mille ans ont fait la France ».

    L’homme oppose naturellement monarchie et république. « Le roi est l’incarnation de la nation, ce que n’arrive pas à faire un président de la république élu pour un court terme, à la courte vision et aux intérêts égoïstes ». L’oeil percé de mysticisme, il rappelle l’importance du sacre et de ce lien sacré avec Dieu, la religion qui a été l’appui sans faille des monarques et qui a participé à la construction de la France. Le pouvoir royal (…) acquiert toute sa grandeur et sa plénitude » à travers l’onction donnée au roi, à Reims. La révolution française a brisé ce lien entre le peuple et le roi. « En rejetant son Dieu et son roi au profit d’un individualisme dont nous payons le prix désormais », la république, la révolution  a créé « au peuple le sentiment qu’il était républicain » déplore t-il. « La façon dont elle s’est déroulée est d’ailleurs d’une sanglante vulgarité avec la tuerie à la Bastille, les arrestations des nobles, les assassinats et déportations des prêtres, les exterminations en Vendée » rappelle-t-il en guise de mémoire aux générations futures.

    8.jpgD’ailleurs, lui qui a été à la tête du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI, un événement qui avait rassemblé en janvier 1993, plus de 5000 personnes et personalités sur la place de la Concorde, entend remettre Louis XVI à la place d’honneur qu’il mérite. Quand même, il a dû batailler pour imposer son comité dans une république peu enclin à fêter ce parricide dont elle est l’héritière. Faisant fi des caricatures en vigueur et toujours distillée contre le « Capet », il rappelle-à juste titre- que le roi était « extrêmement populaire au moment du déclenchement de la Révolution ». « C’était un personnage empli de bonté » affirme-t-il, un brin compatissant. Et de nous raconter une de ces anecdotes amusante dont il a le secret. Convoqué à la veille du rassemblement, le préfet avait interdit la manifestation, craignant un débordement. Et de demander au comité de changer la date du rassemblement. «Louis XVI ayant été assassiné le 21, c’était évidemment impossible », encore moins le lieu. Invité sur les ondes de RTL, quelque heures avant, Jean Raspail décrit la situation incongrue qu’il vit, à la Radio. Avant subitement d’apprendre qu’elle peut avoir lieu. Le responsable de ce changement inattendu ? François Mitterrand, alors Président de la république, qui avait entendu la conversation, était intervenu immédiatement. « Le seul de nos présidents à avoir eu le sens de l’histoire de France » ajoute t-il en guise d’ultime hommage à un homme qui a marqué de son sceau les années 1980 et qui fut proche du comte de Paris. Il est vrai qu’à cette époque, le président de la République recevait régulièrement le prétendant au trône et qu’il ouvrait son bureau à Bertrand Renouvin, dirigeant de la Nouvelle action royaliste.

    9.jpgQue pense-t-il de la querelle dynastique est des chances de restauration de la monarchie ?  Un système qui n’est pas exsangue de critiques néanmoins, citant certaines erreurs commises par des rois ou des régentes. « Un roi ne reviendra que si l’un des deux prétendants actuels accepte de faire hommage à l’autre » déclare ce traditionaliste convaincu et anti Anne Hidalgo au journaliste qui l’interroge.  Avant de surenchérir : « J’ai été très impressionné par Alphonse de Bourbon, décédé en 1989, et père de l’actuel prétendant Louis. Lorsqu’il est venu se présenter au « mouvement royaliste », on a vu arriver un personnage réunissant toutes les qualités (…). Moi qui croyais la partie perdue, j’ai rejoint le royalisme grâce à lui. Il est malheureusement mort dans un accident de ski. Et son fils n’a pas du tout la même prestance. ». Et si il se trompe dans l’interview en affirmant que le prince Jean d’Orléans n’aurait pas participé à « La Manif’ pour tous » (l’actuel comte de Paris a bien défilé en 2013, photos à l’appui-ndlr), il regrette que celui-ci « ne se soit pas levé » pour prendre la tête du mouvement. Pour l’écrivain, Jean aurait dû s’imposer naturellement : «Je suis le roi et ne je peux admettre dans mon pays des choses comme ça ! » aurait dû dire le prétendant, selon Jean Raspail. « Imaginez les conséquences d’un tel communiqué ! » se met à rêver le royaliste. « Je regrette que le courant n’ait pas, ou plus, d’idées » conclu-t-il amèrement, dans une forme de nostalgie qui le mène vers le dernier chapitre d’une vie bien remplie et un nom qui restera à jamais dans les annales de l’histoire et de la littérature.

    Copyright@Frederic de Natal

    article paru le 14 avril 2019 . Source @Valeurs Actuelles.

  • Sur le blog de Marc Rousset : avec les éoliennes, l'écologie, c'est du vent !, par Charles Sannat

    En 2019 les raccordements d'éoliennes en Allemagne ont chuté de 82%.

    Sources : http://www.economiematin.fr/

    http://marcrousset.over-blog.com/

    Haaaa…. l’icoulougie et le développement durable ! Qu’est-ce cela me fait rire !

    Tous les écolos me font rire. Surtout les jeunots adeptent de la jeune gourette (un gourou c’est un chef de secte), mais comme il faut tout féminiser dans ce monde de parité (même quand elle stupide) on doit dire je ne sais pas moi une gourette par exemple. Je pense évidemment à la Greta. Il y aura bien des esprits chagrins pour me dire que gourette cela fait penser à se gourer… pas faux. Mais comme Greta et ses jeunes adeptes se gourent en se fourrant leurs petits doigts jusqu’au tréfonds des yeux cela me va bien.

    Déjà ils luttent pour la planète un i-phone dans une main et en faisant la queue chez mac-do pour un hamburger à la fin.

    Ensuite ils veulent des voitures, des trottinettes et des vélos électriques, aux batteries super bonnes pour la planète.

    Bon, encore une fois pas grave.

    Les batteries sont produites en Chine et tuent pleins de petits Chinois. Le racisme c’est pas bien mais tuer les petits Chinois ça c’est bien.

    Puis une fois utilisées, les batteries des i-phones, des trottinettes, des vélos, et des bagnoles partent au « recyclage » et terminent sous forme de déchets « ultimes ». Vous savez ce que c’est un déchet ultime ?

    Je vais vous le dire moi, car un écolo cela parle de « déchet ultime », mais un déchet ultime c’est la quintessence d’une vraie merde environnementale dont on ne sait pas quoi faire à part l’enterrer, la jeter à la mer. Et pour ça on a l’Afrique. Alors Black Lives Matter, mais uniquement en Occident, parce que le cour de la vie du petit Africain ne vaut pas grand chose. On a donc la Somalie et quelques autres pays africains où l’Etat est bien faible et la corruption bien haute pour aller y cacher nos « déchets ultimes ».

    Les Khmers verts m’emmerdent.

    Les Khmers verts m’emmerdent, et plus ils sont jeunes et angoissés climatiquement parlant, plus ils m’emmerdent et m’amusent aussi de tant de naïveté. Je deviens sans doute un vieux con grognon comme dit ma femme.

    Et si on arrêtait d’enfouir les pales d’éoliennes ?

    Tiens, parlons des éoliennes. Moi je ne fais pas partie de ceux qui détestent les éoliennes, pour tout vous dire, je trouve presque ce spectacle impressionnant, et j’aime bien prendre les chemins de maintenance pour aller aux pieds de ces engins immenses et les contempler, ce qui agacent mes enfants qui trouvent qu’il fait chaud, que le soleil tape, et qu’il vaudrait mieux aller plus vite à la plage… Bref.

    Cet article de l’Usine Nouvelle explique toute la difficulté qu’il existe à recycler les éoliennes, surtout la partie pales et rotors bourrée de bons produits bien « bio-bio » et méga écolo pour la planète. Notre électricité est verte, et le petit africain est vert aussi quand on lui donne nos déchets ultimes à base de métaux rares et cancérigènes.

    « Et si on arrêtait d’enfouir les pales d’éoliennes ?La demande mondiale de fibre de carbone pour l’éolien est estimée à 20 880 tonnes en 2018. Huit cent quarante tonnes de béton, 300 tonnes d’acier et 25 tonnes de composites, c’est à peu près ce que représente une éolienne de 2 MW. Quelques dizaines seulement de ces moulins à vent ont été démantelées en France depuis l’installation du premier parc en 1996. Dans cinq ans, ils seront 1 500 à laisser la place à des modèles plus puissants. Un nombre qui va inévitablement augmenter compte tenu de l’accélération des investissements en matière d’énergie renouvelable prévus par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). « À partir de 2020, plusieurs centaines de machines devront être démantelées chaque année », prévient Didier Evano »...

    Alors pour cacher ces éoliennes, enfin ces pales et ces moteurs que l’on ne peut pas brûler tellement c’est dégueulasse et cancérigène, on les enterre.

    En image cela donne la photo qui illustre cet article.

    Pour en savoir plus vous pouvez écouter cette émission radio également.

    En fait, les khmers verts ne m’amusent pas, ils m’emmerdent.

    Je prendrais l’écologie au sérieux, lorsqu’elle ne se limitera pas à m’emmerder avec le tri de mes poubelles surtout la jaune dont 60 % de ce que j’y mets part avec la verte pour que les incinérateurs aient suffisamment de matières à brûler pour pouvoir incinérer comme il faut.

    Je prendrais l’écologie au sérieux quand ce ne sera plus pour me faire les poches ou me forcer à acheter des trucs encore plus polluants comme changer ma fosse sceptique qui marche très bien mais qui n’a pas de bac à graisse… et ? Rien faut changer, creuser un nouveau trou, faire déplacer deux pelleteuses de 19 tonnes, y mettre une nouvelle cuve en plastique, creuser des nouveaux drains, (pas les anciens, pas bien les anciens) puis sortir l’ancienne, reboucher le trou, déplacer la terre en camion bref, faut remplacer un truc qui marche mais et qui n’en a pas besoin… au nom de l’écologie, tout en sachant que c’est hyper polluant de le faire, mais ce n’est pas grave, faut occuper les terrassiers.

    Je prendrais l’écologie au sérieux, quand tous les produits que nous achetons seront réparables facilement et simplement et que nous cesserons de jeter. Je prendrais l’écologie au sérieux, lorsque les écolos cesseront de parler de « l’industrie du recyclage », car le produit le plus écolo est celui que l’on n’achète pas, que l’on ne consomme pas, et que l’on ne recycle pas.

    Il y a une industrie du recyclage que parce qu’en face il y a une industrie de la surconsommation.

    Je prendrais donc l’écologie au sérieux quand on s’attaquera au consumérisme et que les minots manipulés, endoctrinés, cesseront d’être dans l’émotion de l’angoisse climatique imposée, mais dans la réflexion qui précède l’action légitime, utile et nécessaire.

    Enfin, pour les éoliennes, c’est du vent, comme toute l’écologie actuelle. Je vous invite à écouter cette vidéo.

    Et voyez le problème avec les Khmers verts, c’est qu’ils font la même chose que les Khmers rouges. De la propagande, des méthodes fascistes, et de l’endoctrinement de la jeunesse avec à la tête des jeunesses Khmers vertes la Greta et je suis génétiquement allergique à toutes les formes d’endoctrinement car elles sont toujours malsaines.

    Au fait, notre grand Reset sera « green », « vert ».

    Nous en reparlerons de ce fascisme qui arrive, et qui sera paré des atours du vert.

    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

  • Les rassemblements royalistes de Provence ... 35 ans d'action politique

     

    Retour, ce dimanche, sur cette frange de 35 ans d'histoire du royalisme français et d'histoire de l'Action française, qui a laissé des traces et des souvenirs durables dans le Midi et au delà. 

    L'aventure des Rassemblements Royalistes de Provence commence, sous la présidence de Pierre Chauvet, le 8 juin 1969, entre les deux tours de l'élection présidentielle, à l'abbaye de Montmajour, dans la plaine d'Arles.

    L’Union Royaliste Provençale osait organiser une réunion populaire ! Elle reprenait la tradition des rassemblements d’avant-guerre et faisait revivre le midi royaliste.  

    Le pari fut réussi. L'expérience pouvait se renouveler. Le Rassemblement avait désormais un retentissement national. L’aventure s’est prolongée pendant plus de 35 ans [1969-2005]. 

    Les Rassemblements royalistes de Montmajour, Saint Martin de Crau, les Baux, donnaient lieu à une action de communication dans tout le Sud-est, grâce à une mobilisation militante importante. Certaines années, 25.000 affiches sont collées; 100.000 tracts sont distribués; des disques, des manifestes, des brochures, des journaux  sont édités. La presse écrite, la radio, la télévision sont présentes.

    Les présidents du comité d'honneur : En 1969, ce fut   Jacques MAURRAS; en 1970, le duc de LEVIS-MIREPOIX, en 1971, Thierry MAULNIER qui envoyait un message à la foule, en 1972, le duc de Castries, trois académiciens français …  

    Le  « Manifeste de Montmajour » analyse  royaliste de la société contemporaine, fut publié en 1971.  

    Saint Martin de Crau accueillit le Rassemblement en 1972, l'État ayant pris entièrement possession de Montmajour. Malgré la pluie, ce fut une grande foule qui s'y rassembla.  

    Le Rassemblement s’est tenu aux Baux de Provence, à partir de 1973. Cette année-là, pendant quinze numéros, « L'Ordre Provençal » devint quotidien (avec prises de position sur l'actualité, échos de la campagne des Baux, enquêtes). 

    Les Rassemblements à thème débutèrent en 1974. Cette année-là, ce fut : « Pour une contre-révolution globale ». En 1975, les royalistes s’attachèrent à défendre l'armée, alors vivement attaquée. Le thème de l'année suivante fut : « ni libéralisme, ni collectivisme, réaction populaire ». Jean   DUTOURD adressa aux participants une lettre où il s'affirmait pour la première  fois royaliste.                                                       

    En 1979, le Comte de Paris publia ses « Mémoires d'exil et de combat ». Les Baux prirent pour thème : « instaurons la Monarchie ». Le thème du Rassemblement de 1981 fut : « Résister », première réaction à l’arrivée de la gauche au pouvoir. 1983 et 1984 contribuèrent à la défense de l'école libre. En 1985, Gabriel Domenech, rédacteur en chef du grand quotidien régional Le Méridional, vint dire son accord avec les idées royalistes. 1987 commémora avec ampleur le Millénaire Capétien. Une étude de deux militants marseillais, fut alors publiée : « Pour la monarchie de demain ».

    Les Rassemblements de 1989 & 93 ont été ceux du bicentenaire de la Révolution, du martyre de LOUIS XVI, de la Vendée, des années de Terreur. Malgré les mythes officiels, ce furent, en réalité, les premières manifestations du totalitarisme moderne. Ce thème fut brillamment traité aux Baux.          

    En 1995, les royalistes des BAUX manifestèrent leur scepticisme après la toute récente élection de Jacques Chirac à la tête de l'État. En 1996, le thème fut : « Pour   défendre l’identité chrétienne et royale de la France ». La   réunion de 1997 (« demain sauver la France ») manifestait  l’opposition des royalistes à l’Europe de Maastricht. 

    Les Rassemblements Royalistes de Provence devenus une tradition ont souvent eu un grand écho médiatique. Ils ont été une tribune pour les idées royalistes en même temps qu’un moyen de discuter, de prendre des contacts, de s'informer des activités royalistes en Provence et dans toute la France. Ce fut aussi une fête amicale (stands de livres, d'objets d'art, de jeux, bar, buffet, animations) et le point de départ des actions militantes de l'année qui suit. 

    Un changement important s’annonçait lors du Rassemblement de 1999 qui développait l’idée d’un nouveau « projet   national royal ». Ce projet s’incarne en effet dans un prince qui est annoncé en 2000 : “Un rendez-vous de l’Histoire qui se prépare”. Et en 2002, le Prince Jean de France, duc de Vendôme, accompagné de son frère, le prince Eudes, duc d’Angoulême, et de son épouse, choisit Les Baux comme lieu de la première rencontre publique entre la famille de France et les royalistes depuis des dizaines d’années.  

    Une « métamorphose » des Rassemblements prend forme en 2005 avec la création d’une journée de « débat royaliste » où des intellectuels de haut niveau analysent les problèmes contemporains, présentent nos positions et où l’on travaille, ensemble, aux progrès du projet national royal.

    Ce sont trente-cinq ans d'Action française, d'engagements politiques, que résume ce bref rappel historique. Après 2005, nos activités ont pris des orientations nouvelles, adaptées aux situations et aux techniques d'aujourd'hui. Rien n'empêche toutefois qu'en temps opportun l'aventure des rassemblements royalistes de Provence soit reprise, sous une forme ou sous une autre. La plus propre à servir l'idée nationale et royale. 

     

    Ils ont pris la parole dans ces rassemblements, parmi beaucoup d'autres ... 

    LES BAUX PERSONNALIT2S.jpg

    [Dans l’ordre des photographies] 

    Pierre BOUTANG  - Pierre DEBRAY - Gérard de GUBERNATIS - Marcel JULLIAN - Gérard LECLERC - Jean RASPAIL - Michel de SAINT-PIERRE - Jean SEVILLIA - Gustave THIBON - Jacques TREMOLET de VILLERS - Jean Marc VARAUT - Vladimir VOLKOFF


    1798463737.jpg« 
    L'aventure des rassemblements royalistes de Provence » : pour visiter l'album, cliquez sur l'image ci-contre. 

     

     

  • Règles imbitables et ras-le-bol général : les ”Gaulois réfractaires” sont de retour, par Gérald Andrieu et Natacha Polon

    "Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade."
    © Hans Lucas via AFP 

    Attestation dérogatoire de déplacement, permission des 20 km, de 8 m2 par client dans les boutiques... Beaucoup de Français sont entrés en sourde résistance face au nouvel ordre sanitaire.

    2.jpgC’est une révolution à bas bruit, une sourde résistance au nouvel ordre sanitaire. On ne parle pas des fêtards de Joinville-le-Pont ou d’ailleurs, à 300 dans un loft, au mépris des règles élémentaires. On ne parle pas des endurcis persuadés que le virus n’existe pas ou que le masque est un outil de contrôle des masses. La révolution n’est jamais faite par les révolutionnaires les plus farouches. Elle est toujours provoquée par la bascule des citoyens raisonnables, ceux qu’on n’attendait pas là mais que les excès de la puissance publique ont fait basculer.

    C’est le spectacle de ces gens qui, discrètement, font demi-tour lorsqu’ils aperçoivent un contrôle de police parce qu’ils ont renoncé depuis longtemps à remplir une attestation dont ils savent qu’elle serait de toute façon mensongère. C’est cette dame comme il faut qui a coché la case « assistance à une personne vulnérable » pour aller voir une amie, parce qu’elle n’en peut plus de tourner en rond chez elle. Et la limite des 20 km qui est en train de modifier la géographie française et les règles de la relativité puisque, l’air de rien, certains Parisiens se promènent en Normandie ou dans le Vaucluse (« Comment ça, Paris-Avignon, c’est plus de 20 km ? »).

    "Le système de l’attestation"

    Emmanuel Macron, dans sa dernière allocution télévisée, le 24 novembre, a eu cette phrase merveilleuse : « Le système de l’attestation restera en vigueur, car c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces bons résultats » – c’est-à-dire le recul du virus. Pendant ce temps, nos voisins allemands se gaussent et parlent de notre « Absurdistan autoritaire ». Et c’est l’impression générale. Celle d’une machine qui s’emballe et d’un machiniste qui refuse de renverser la vapeur. Une administration qui a inventé l’attestation dérogatoire de déplacement avec petites cases à cocher et déclaration sur l’honneur ne peut pas admettre que celle-ci n’est qu’une vaste blague et qu’il faudrait la supprimer. Alors elle y ajoute des cases pour les nouveaux motifs de sortie autorisée.

    La faute aux irresponsables, diront les gardiens de la vertu sanitaire ; il faut les empêcher de nuire. Et, de fait, on a du mal à éprouver la moindre sympathie pour les fêtards de tout poil, quand la nouvelle flambée épidémique et le confinement qui l’accompagne vont jeter dans la misère et le désespoir tant de commerçants, de restaurateurs, d’indépendants, de précaires. Mais la colère sourde qui se fait jour n’est pas celle des égoïstes et des complotistes persuadés que l’épidémie n’existe pas. Elle est celle des citoyens lambda qui n’en peuvent plus des règles absurdes et des interdits arbitraires ou vexatoires.

    Un exemple ? Après le commentaire de PowerPoint du « chief transformation officer » Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie a dû expliquer le lendemain sur l’antenne de la première matinale radio du pays la règle des 8 m2 par client dans les boutiques. Et de préciser que les commerçants ne devaient plus retirer de leurs calculs l’espace occupé par… les présentoirs et les rayonnages, comme le voulait la règle précédente des 4 m2. Et d’ajouter qu’un client qui venait dans un commerce accompagné d’un enfant comptait évidemment pour « une seule personne » et non deux ! Mieux : pour contrer les skieurs invétérés qui voudraient profiter de l’ouverture des stations suisses, Emmanuel Macron découvre l’utilité des contrôles aux frontières, lui qui avait expliqué en février qu’il était inutile d’empêcher les innombrables avions en provenance de Chine d’atterrir à Roissy au motif que « le virus n’a pas de passeport ».

    Désobéissance pas toujours très civique

    Comme un hommage du gouvernement à René Goscinny et aux Douze travaux d’Astérix dans lequel les deux héros à moustaches, pour leur huitième épreuve, parcourent la « maison qui rend fou », un immeuble qui, en matière d’obscure bureaucratie, n’a rien à envier à la Poste ni à la Sécurité sociale. Ils doivent mettre la main sur le laissez-passer A-38. En vain. Ils remportent l’épreuve, après avoir erré de bureau en bureau et de couloir en escalier et réciproquement, lorsqu’ils finissent par demander aux administratifs en toge le laissez-passer A-39… qui n’existe pas. De quoi rendre fous les ronds-de-cuir de la « maison qui rend fou ».

    Les « Gaulois réfractaires » sont en train de jouer le même tour à Emmanuel Macron. Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade. Histoire de faire durer le plaisir. Les bars et restaurants sont fermés ? Oui, mais il existe des portes dérobées, il suffit de savoir les trouver. Henry David Thoreau avait théorisé la désobéissance civile, l’exécutif a fait germer partout sur le territoire de la désobéissance… pas toujours très civique.

    Cette épidémie a l’étrange faculté de mettre en lumière tous les travers de nos sociétés. Elle a démontré avec violence combien la désindustrialisation nous rendait dépendants de puissances pas franchement alliées. Elle éclaire jusqu’à l’absurde l’art français d’étatiser la bureaucratie folle engendrée par l’industrialisation des processus et le fantasme de performance et d’optimisation propre au néolibéralisme. Toutes ces paperasses, ces réunions inutiles, ces analyses de « process », si chères au management moderne, l’administration française les adopte avec délectation pour inventer des alinéas et des codicilles à chaque décision, elle-même délirante. Quel rêve, des êtres humains appliquant à la lettre des procédures préétablies – des êtres nettoyés de l’humain…

    Cercle vicieux

    On appelle cela un cercle vicieux. Des citoyens outrés d’être infantilisés se mettent à adopter des comportements d’enfant frondeur face aux règles arbitraires que produit un pouvoir débordé pour faire croire qu’il a encore la main. Le contraire absolu de la démocratie, cet idéal d’autonomie dans lequel des individus responsables se fixent collectivement leurs propres règles, et les respectent justement parce qu’elles émanent d’eux ou de leurs représentants légitimes.

    Nous ne sommes pas des Sud-Coréens. Pas non plus des Allemands. Et cela rend sans doute plus difficile la gestion de cette épidémie. Mais la réponse ne peut se trouver que dans l’approfondissement, le retour à ce que nous sommes : un peuple éminemment politique, qui croit que des êtres humains lucides et éclairés peuvent se gouverner eux-mêmes. Encore faut-il ne pas fantasmer une nostalgie de la figure du roi et s’appuyer sur ces Français, amplement majoritaires, qui cherchent le juste équilibre entre les impératifs sanitaires et la continuité de la vie dans toutes ses dimensions, économique, sociale et tout simplement humaine.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Marc Rousset, après son entretien avec Bercoff : ”L'Amérique c'est le danger” pour l'Europe...

    Marc Rousset, docteur en sciences économiques et auteur de “Pour une Europe des Nations avec la Russie”, était l’invité d’André Bercoff le 19 novembre 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états".

    Marc Rousset

     

    Pour Marc Rousset, il faut bâtir une Europe des Nations avec la Russie "pour une raison très simple". "On n’a aucune raison de considérer la Russie comme l’ennemi", explique-t-il. "La Russie est considérée comme un ennemi par l’OTAN, par les Etats-Unis qui ont besoin de justifier l’OTAN", juge le docteur en sciences économiques. Pour lui, "lorsqu’on raisonne cinq minutes, l’Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais va de Brest à Vladivostok". "De l'Atlantique à la Sibérie. Parce que justement, c’est un enjeu super important", explique-t-il. "Vous pouvez mettre les Etats-Unis dans la Sibérie, et ce grand espace, c’est le ‘Far-East’ des européens".

    "Il faut changer complètement notre vision", juge Marc Rousset. "Notre vision historique, vision géopolitique et se dire que l’avenir de l’Europe, il n’est pas euro-atlantique mais il est euro-asiatique". "Je regarde que l’on peut aller à pied de Brest à Vladivostok et que contrairement à ce que disent les anglo-saxons, l’Atlantique n’est pas une mare, c’est un océan", juge-t-il. "Il a fallu attendre quand même plusieurs siècles avant que Christophe Colomb daigne traverser cette petite mare aux canards", raconte l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie.

     

    Marc Rousset : "Les Européens ont suivi le bon vouloir de Washington"

    "La Russie de Poutine est euro-compatible. Elle l’est par son histoire, depuis que Pierre le Grand a fondé St-Pétersbourg", explique Marc Rousset. "N’oublions jamais les musiciens, n’oublions jamais les architectes français, n’oublions pas que les Russes ont parlé français pendant longtemps, n’oublions pas que l’histoire de l’Europe a été faite avec la Russie", continue le docteur en sciences économiques. "Les batailles d’Eylau, de Friedland, etc.. Les Russes, le tsar Alexandre est venu à Paris, malheureusement pour nous en 1815". "Et puis une chose très importante, que les gens ont tendance à oublier, quand je parle d’Euro-asiatisme, c’est que le centre de la décision de la Russie, c’est Moscou", explique Marc Rousset. "Moscou est de notre côté de l’Oural. C’est-à-dire que c’est européen", juge-t-il.

    "Les jeunes russes, aujourd’hui, sociologiquement, naturellement, ethniquement, culturellement ne rêvent que d’une chose", explique Marc Rousset, "c’est de l’Europe". "Pourquoi est-ce que la Russie est devenue l’ennemi ?", demande-t-il. "Au départ, Gorbatchev a voulu se rapprocher de l’Europe lorsque l’URSS a éclaté. Poutine lui-même a voulu se rapprocher de l’Europe", explique l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie. "Pourquoi est-ce que les choses ne se sont pas faites ?". "Il était même question que la Russie rentre dans l’OTAN à l’époque", continue-t-il. Pour Marc Rousset, c’est "parce que les Européens ont suivi le bon vouloir de Washington qui avait besoin d’un ennemi".

     

    "L'Amérique c'est le danger" pour l'Europe

    Pour Marc Rousset, "on n’a pas respecté notre parole". "Lorsque le mur de Berlin est tombé, on s’est engagé à ce que l’OTAN ne mettrait jamais les pieds dans les anciens pays du pacte de Varsovie", explique-t-il. "Ensuite, vis-à-vis d’Eltsine, les Américains se sont engagés que l’OTAN ne serait plus avec les anciens pays de l’URSS", raconte le docteur en sciences économiques. "Évidemment, les pays baltes sont entrés dans la danse. Ensuite qu’ont fait les Américains ? Et bien c’est au tour de l’Ukraine, de la Géorgie, etc.", juge Marc Rousset. "C’est-à-dire qu'au départ, le responsable, actuellement, de cet état catastrophique pour l’Europe, c’est l’Amérique", explique-t-il. Pour lui, "les choses sont claires".

    Selon Marc Rousset, "l’Amérique, c’est le danger". "Dans l’immédiat il faut rester dans l’alliance transatlantique", juge le docteur en sciences économiques. "Mais à terme, ce serait mon rêve," continue l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie"il faut qu’il y ait une défense européenne où la Russie remplacerait les Etats-Unis", explique-t-il.