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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Pour adhérer à l'Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis

    Pourquoi adhérer à l'Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis ?

    Notre Association se place dans la continuité directe de la Société Civile Immobilière qui fut propriétaire de 1975 à 1997 de la Bastide du Chemin de Paradis, demeure provençale édifiée à Martigues au XVIIème siècle. Cette maison, protégée au titre des Monuments Historiques par arrêté du 2 septembre 1975, fut la résidence de Charles Maurras, de l'Académie Française.

    En 1997, suite à la cession de la Bastide à la Ville de Martigues, la SCI fut dissoute, mais l'Association créée à ses côtés en 1979 pour financer les charges et l'entretien de la propriété poursuivit ses activités, sous les présidences successives de François Léger, Nicole Maurras puis Dominique Paoli, avec notamment pour but "d'apporter son aide et son soutien à la Maison du Chemin de Paradis". C'est ainsi qu'elle contribua par ses dons à la restauration de divers tableaux et éléments de mobilier.

    Par la suite, l'état du bâtiment s'est dégradé, d'abord à cause de l'invasion de termites, puis de l'apparition de fissures dans les murs porteurs, ce qui entraîna sa fermeture temporaire. Mais surtout, l'élection en 2009 d'un nouveau maire à Martigues provoqua un changement complet d'attitude de la Ville, qui se désintéressa de la Bastide jusqu'à refuser de tenir les engagements pris au moment de la cession. Ces engagements correspondaient aux dernières volontés de Charles Maurras : faire de la Bastide un "musée d'écrivain" ouvert aux visiteurs et aux chercheurs, y installer une "bibliothèque populaire", enfin faire du jardin un espace public. Aujourd'hui, la Maison comme le jardin sont fermés et leur délabrement ne laisse pas d'inquiéter. De plus, rien ne signale leur existence.

    Constatant la gravité de la situation, une nouvelle équipe reprit en mains l'Association au début de l'année 2022, sous la Présidence d'Honneur de Nicole Maurras. Les statuts furent rénovés, l'objet social étant ainsi redéfini :

    L'objet de l'association est, d'une part, d'apporter son aide et son soutien à la réhabilitation et à l'animation de la Bastide du Chemin de Paradis, propriété de la Ville de Martigues (Bouches du Rhône), et de participer, en tant que de besoin, à l'installation et au fonctionnement en son sein d'une Bibliothèque Populaire et d'un Musée, suivant en cela les dernières volontés de Charles Maurras ; et d'autre part, d'assurer le financement, la maintenance technique et l'alimentation du site www.maurras.net ainsi que de toute publication électronique pouvant lui être associée.

    À la veille de célébrer le 70ème anniversaire de la mort de Charles Maurras, qui marque l'entrée de l'ensemble de son oeuvre dans le domaine public, l'Association vous propose de la rejoindre. Si vous appréciez le patrimoine provençal, si vous considérez que le souvenir de Charles Maurras mérite mieux qu'un placard poussiéreux, si vous pensez que la ville de Martigues et la Provence tout entière se doivent d'honorer dignement l'un de leurs plus grands hommes de lettres, un de ceux qui les ont le plus ardemment chantées et honorées, alors votre place est parmi nous !


    LES AMIS DE LA BASTIDE DU CHEMIN DE PARADIS
    Association déclarée – RNA W751050426 – SIRET 91739891900014 – APE 91.03Z
    Cotisation annuelle : 30 euros
    IBAN : FR39 3000 2004 2900 0000 7134 Z37

     

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    Adhésion à l'Association des Amis de la Bastide du Chemin de Paradis
    Courriel : asso@maurras.net
    BULLETIN D'ADHÉSION
    Nom, Prénom ...........................................................................................
    Adresse ..................................................................................................
    Courriel (en majuscules) .............................................................................
    Téléphone ...............................................................................................
    Cotisation annuelle : à partir de 30 euros
    Étudiants, chômeurs, ecclésiastiques : à partir de 15 euros
    à régler de préférence par virement bancaire sur le compte FR39 3000 2004 2900 0000 7134 Z37
    ou par chèque, à envoyer au Trésorier, M. Laurent Touchagues, 56 rue du Val d'Or, 92150 Suresnes

  • L'égalité, cette tromperie républicaine, par Jean-Philippe Chauvin*

     

    La fin d'année scolaire approche et c'est le temps de la préparation des derniers cours de Seconde : entre deux paquets de copies et quelques lectures des journaux du jour, je suis en train de compléter ceux qui porteront sur la Révolution française. Autant dire que je me régale, même si la période n'est pas forcément la plus heureuse de l'histoire de France... En fait, elle est l'une des plus denses et des plus agitées, et m'apparaît de plus en plus comme la trahison des espérances populaires et la prise de pouvoir d'une « classe », d'ailleurs pas du tout homogène, ni dans ses formes ni dans ses idées, que l'on pourrait qualifier, par facilité plus que par réel discernement, de « bourgeoise », à rebours de ce que pensait Maurras (et tant de conservateurs de son temps), qui voulait sauver la bourgeoisie de cette sorte de péché originel révolutionnaire : il y voyait plutôt le fait de déclassés et d'esprits rousseauistes, sans convaincre totalement. Bernanos était plus sévère, et plus lucide, sans doute, sur cette question. 

    Je me souviens d'une préface de Pierre Chaunu au livre magistral de Victor Nguyen intitulé « Aux origines de l'Action française » dans laquelle il chiffrait aux alentours de « 80.000 » les personnes ayant tiré un profit économique et financier de la Révolution française, ce qui, en définitive, n'est pas beaucoup au regard du sang versé et des souffrances endurées jusqu'au retour des Bourbons sur le trône, en 1814 puis 1815, et cela « sans que 20 millions de paysans ne récoltent mieux qu'une broutille ». Pour une Révolution qui se voulait égalitaire, quel drôle de bilan ! 

    En fait, l'égalité proclamée par les révolutionnaires de 1789 et « appliquée » durant la Terreur de 1793, n'était pas celle des fortunes ni celle des conditions mais devait se comprendre comme, d'une part un grand mouvement d'unification (d'uniformisation ?) au sein de la Nation (celle qui se voulait « Une et indivisible ») qui en finissait avec les « privilèges » provinciaux ou professionnels, d'autre part un mouvement visant à l'égalité de traitement des individus, en particulier par -et devant- la loi, ce qui, pour ce dernier, n'a rien pour me choquer, même si la réalité sera, en ces temps-là, beaucoup moins favorable... 

    Là où je considère qu'il y a escroquerie, c'est que cet idéal d'égalité cache, le plus souvent, une forme malsaine et détestable de jalousie sociale, et qui pourra se traduire par une terreur (avant même qu'elle ne devienne majusculaire), un vandalisme et un brutalisme (dans le sens que lui donne, sur le plan architectural, le prince Charles d'Angleterre) sans égale mesure dans l'histoire de notre pays jusqu'alors, sauf peut-être au moment des guerres de religion. Il suffit de se promener en France et de constater que, lors des visites de monastères ou de cathédrales, de châteaux ou de beffrois, l'on n'échappe pas à une évocation, parfois discrète et un peu gênée, des « destructions de la période révolutionnaire », quand il serait plus simple et historiquement plus juste de parler des « destructions de la Révolution » elle-même ! La rage égalitaire qui motivait les saccages et les pillages au nom d'une « table rase » qualifiée de « républicaine » m'a toujours effrayé, et je suis d'autant plus sensible aux massacres archéologiques actuels qui ravagent le patrimoine de la Syrie et de l'Irak, que j'y aperçois, à deux siècles de distance, la même fureur contre un passé pourtant millénaire, la même détestation de ce qui n'est pas « l'ordre nouveau » du moment, républicain ou islamiste, la même haine contre les « inégalités protectrices » que sont les diversités familiales, sociales, religieuses ou communautaires.

     

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     L'égalité nie la diversité française... 

     

    L'égalité est trop souvent la négation des différences, de l'altérité et des libertés, et non la correction des injustices qu'elle se prétend être, ou que prétendent ceux qui parlent pour elle. Durant la période révolutionnaire, elle fut aussi le paravent d'une confiscation et d'un détournement des fortunes, non pour le partage mais pour la rapine de quelques uns. Quand Balzac s'écriait que « derrière chaque grande fortune, il y a un grand crime », sans doute avait-il à l'esprit ce qui s'était passé dans les années 1790, et que dénonçait Pierre Chaunu : « La Révolution, c'est la distribution d'une bonne partie de la propriété noble (…) à un taux truqué (entre 7,5 et 12,5 % de la valeur du marché de 1789) à 80.000 apparatchiks et affidés. (…) La Révolution c'est aussi le vol ! Et le non-dit. La redistribution au profit d'une nouvelle couche dirigeante d'une catégorie de notables qui comprend les anciens et majoritairement des nouveaux (…). » L'on sait aussi que les grands hommes de la Révolution (hormis les incorruptibles de la Terreur, du moins ceux qui disparurent brutalement de la scène politique en Thermidor) aimaient l'argent, comme Danton qui passe désormais pour le modèle-type du corrompu, ou Fouché, et quelques autres au républicanisme si bien avéré qu'on les vantait jadis dans les manuels d'histoire de la IIIe République... 

    Deux siècles après, l'on mesure mieux, sans doute, l'imposture égalitaire de la Révolution : l'égalité a beau être inscrite au fronton des mairies et des écoles primaires, il n'y jamais eu autant d'injustices, en particulier sociales, et les citoyens, se sentant trahis, désertent les partis qui se réclament trop bruyamment d'une République qui, en définitive, n'a pas su répondre aux intérêts de tous, une République prisonnière des féodalités de l'Argent qui, désormais, font les élections présidentielles... 

     

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    Tous pareils, tous connectés : formatage égalitaire...

     

    Dans le même temps, à défaut de favoriser une certaine et nécessaire justice sociale, la République pratique un égalitarisme niveleur des intelligences, non pour assurer l'égalité des chances mais pour « égaliser » des élèves qui, pourtant, ne demanderaient pas mieux, au moins pour une partie d'entre eux, d'aller plus loin dans l'acquisition de nouvelles connaissances ou dans la curiosité intellectuelle : alors qu'il faudrait se mettre à la portée des élèves et leur donner à la fois l'envie et les moyens de s'élever, l’Éducation nationale, par ses réformes « néopédagogistes » préfère que les professeurs se mettent à leur niveau (ce qui n'est pas du tout la même chose) par des pédagogies « ludiques » ou « informatiques » qui négligent l'effort et la réflexion personnels... Là encore, l'égalité sera un leurre pour les générations futures, juste une « valeur de la République » que l'on apprendra en « éducation à la citoyenneté » (ou « à la laïcité », selon la titulature du moment...), et qui tentera de cacher l'échec d'un système éducatif déjà bien malade... 

    A moins que... Mais cela, c'est déjà, au double sens du terme, une autre histoire ! 

    * Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : SOS Éducation, le Collectif Némesis / La Cocarde étudiante /Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches / Défendons notre Patrimoine...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Dimanche 10 Octobre à 18h30, l'Action Française Toulouse organise sa Réunion de Rentrée.

    Militants et sympathisants de Toulouse et de ses environs sont conviés !
    Au programme: un bilan de l'année passée, projets, conférences, le tout dans une atmosphère conviviale et sur fond de camaraderie !
    PAF: 5€ pour les étudiants et les chômeurs, 10€ pour les professionnels et les retraités.
    Plus d'informations en message privé

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    Mercredi 13 Octobre à 20h00, l'Action Française Toulon vous convie à son Cercle Pierre Debray  pour une conférence dont le thème sera " le quadrilatère maurassien " animée par Gilles Tranin.

    Inscription par mail ou en MP
    toulon@actionfrancaise.net

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    Jeudi 14 Octobre à 19h30, l'Action Française Paris vous convie à son Cercle des Jeunes pro pour une conférence dont le thème sera " Après la paix, la France au défi " animée par Loup Viallet.

    L'auteur dédicacera son livre à l'issue de la conférence.

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    Vendredi 15 Octobre à 19h00, l'Action Française Clermont Ferrand vous convie à une conférence dont le thème sera " l'histoire de l'action française " animée par Jeanne Bubost.

    Ce sera l'occasion de (re-)découvrir l'histoire et les origines de notre mouvement et de la continuer.
    Plus d'information en MP.

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    Samedi 16 Octobre à 10h00, l'Action Française Nantes organise sa Réunion de Rentrée.

    https://www.facebook.com/events/410366067161078/?ref=newsfeed

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    Samedi 16 Octobre à 14h00, l'Action Française Limoges vous convie à sa Réunion de Rentrée.
    Une occasion pour tous les patriotes de Limoges de se rencontrer !
    Inscriptions et plus d'informations en message privé.

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    Vendredi 22 Octobre à 20h00, l'Action française Vannes organise son prochain Banquet Camelot : patriotisme, convivialité et bon esprit seront au rendez-vous !
    MP pour plus d'informations et contact. Faites passer autour de vous !

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    Samedi 23 Octobre à 16h00, l'Action Française Bourgogne fait sa Réunion de Rentrée à Chalon-sur-Saône.

    Au programme :
    - Stands
    - Conférence
    - Camaraderie
    Venez pour nous rejoindre, adhérer ou simplement prendre contact !
    Plus d’informations en MP !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

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    Le Cercle de Flore et les Éditions de Flore recevront Vendredi 15 Octobre à 20h Sébastien Lapaque, préfacier de "La Commune de 1871" de Georges Bernanos, et François Angelier, auteur d'une biographie du grand écrivain.
    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence.
     
     

     

  • Lire Jacques Bainville...(XVIII) : Bainville explique ”la faiblesse de l'AF”...

    barrès

    Nombreux sont ceux, amis et adversaires, qui se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles l’Action française, malgré une œuvre immense, malgré les talents exceptionnels et les extraordinaires dévouements qu’elle a réunis, n’a pourtant pas réussi, selon l’expression toute simple que Boutang utilisait, à "faire le Roi". 

    Mais le Comte de Paris - qui avait rompu avec l’Action française aux alentours de 1936 - n’y a pas réussi davantage, ce qui, d’ailleurs, élargit l’interrogation bien au-delà de l’Action française...

    Certains se souviendront que dès l’Enquête sur la Monarchie, qui ouvre le XXème siècle, puisqu’elle est datée de l’année 1900, Barrès avait opposé à Maurras une objection de principe, radicale, qui tenait à l’esprit public de cette période : "Vous ne réussirez pas parce que vous n’avez pas avec vous les puissances du sentiment".
    Elles étaient, à l’époque, en grande partie, bonapartistes, républicaines ou, comme on disait alors "poignardes".
    Barrès en était lui-même imprégné.
    On pourrait s’interroger, d’ailleurs, sur ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, si tant est qu’il en existe encore de convenables...

    Curieusement, quelques vingt-cinq ans plus tard, dans son "Cahier pour moi" (publié par Dickès, dans son Bainville, La Monarchie des Lettres, page 1106), Bainville reprend lui aussi le problème que Barrès avait posé et, avec la clarté et la concision qui le caractérisent, il lui oppose, à son tour, un point de vue bien différent, sur lequel, nous aussi, aujourd’hui, pourrions réfléchir. Voici la réflexion qu’il se fait à et pour lui-même, puisque ces notes n’étaient pas destinées à être publiées :

    "Principalement, la faiblesse de l’AF n’est pas, comme le croyait Barrès, de ne s’adresser qu’à la raison et de ne pas tenir compte des puissances des sentiments. C’est de ne s’adresser qu’aux sentiments nobles, désintéressés, à l’amour du bien public, à la vertu."

    Par là, Bainville retrouvait son propre stoïcisme…

    Cette définition du maurrassisme et, en ce sens, de sa faiblesse n’a guère été mise en avant.
    On lui a préféré la plupart du temps la caricature ou le rejet. Bainville savait de quoi il parlait : il a passé près de quarante ans à l’Action française….
    Reste le problème qu’il pose, qui se pose plus encore en notre temps qu’au sien :
    "ne s’adresser qu’aux sentiments nobles, désintéressés, à l’amour du bien public, à la vertu" est-ce une faiblesse pour l’éternité ?
    Ce n’est pas si sûr....

    * Voici l'intégralité de la très courte note du "Cahier pour moi", rédigé à partir de la fin 1929 :

    "Nos impossibilités . Affaire de Rome : incompatibilité du nationalisme et de l'ultramontanisme.

    En général, pessimisme. Mais le nationalisme interdit d'aller jusqu'au bout de la théorie de la catastrophe. De 1914 à 1918, l'Action française professe la confiance et annonce la victoire.

    Principalement, la faiblesse de l'AF n'est pas, comme le croyait Barrès, de ne s'adresser qu'à la raison et de ne pas tenir compte de la puissance des sentiments. C'est de ne s'adresser qu'aux sentiments nobles, désintéressés, à l'amour du bien public, à la vertu.

    Pendant la guerre un soldat demandait une faveur à mon frère et se recommandait de son état de ligueur. Paul, qui n'était pas AF, lui répondit : " Eh ! bien, puisque vous lisez l'AF, vous savez qu'elle vous apprend à faire votre devoir.   

    Programme austère. Et les opportunistes romains accusent l'AF d'immoralisme." 

    barrès 

  • GRANDS TEXTES (50) : en langue provençale, cryptée, le brûlot politique anti-jacobin de Frédéric Mistral, ”La Coumtesso”

    Lo gran Frédéric Mistral de Malhana qu'ei mòrt ! - Escòla Gaston Febus
     
    Quand il fait paraître "La Coumtesso", Mistral, né en 1830, a trente-six ans...
     

    On commencera par lire le texte complet, en provençal, mais accompagné de sa traduction en français :

    Texte complet La Coumtesso.pdf

     

    On le verra tout de suite : il s'agit d'un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme (très en vogue à l'époque : le poème est daté par Mistral du "22 Août 1866").

    C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.

    On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une estime et une amitié personnelle bien réelles, une proximité de pensée - et "de fait" - très fortes le liaient à Charles Maurras et au mouvement d'Action française (1), amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Dans son livre célèbre Maîtres et témoins de ma vie d'esprit, Maurras place d'ailleurs Mistral dans la catégorie des "maîtres"...

    Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, expliquant son refus par le fait que la défense et la promotion de la langue provençale étaient une "chose commune" à tous, quelles que fussent les options politiques, religieuses ou autres de chacun. Ce qui, du reste, n'était pas faux... ...Mistral ne s'est donc jamais engagé politiquement, alors que Maurras écrivit : "Je suis entré en politique comme on entre en religion..."

    Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera, dans un grand souffle épique, une évocation directe et politique des problèmes institutionnels, idéologiques et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...

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    L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales... 

                

    En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...

    Que veut dire tout ceci ?

    La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.

    La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. À la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...

    Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".

    Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse : en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...

    Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou : la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 160 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...

    Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "À la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d'or..."

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    En Provence, en Bretagne et partout ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et appellent les mêmes remèdes... Juste la nuance qui s'impose : ce n'est pas "la France" mais "le Système", la République idéologique, qu'il faut dire : et cela n'a rien à voir avec "la France"... 

                

    La Comtesse, ce sont donc les nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et surtout (2) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un cachot du ministère de l'Instruction publique.

    Marcel Pagnol - mais bien d'autres également... - a raconté comment il était interdit de parler provençal à l'école, et comment on se faisait - au sens propre - taper sur les doigts avec une règle bien dure lorsqu'on osait braver l'interdit. En Bretagne, des écriteaux prévenaient : "Défense de cracher par terre et de parler breton"...

    C'est aussi ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des "tambourins" de la Comtesse que l'on a brisés. S'étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l'arme de la fable, de l'allégorie, pour dénoncer le mal...

    Quant à l'appel aux soupirants de la Comtesse, "Ceux-là qui ont la mémoire", dit Mistral, comment ne pas voir qu'il s'agit là de l'exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?

    Mistral appelle donc à renverser l'idéologie et à rétablir les libertés locales : à "pendre l'abbesse" et "crever la grand couvent" (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier)... De fait, il appelle à... la révolution de la révolution ! Au cri de "arasso !", difficile à traduire littéralement, mais qui vient de la famille de "raser", "mettre" à bas", littéralement : "tout casser" ! il demande à tous, jeunes et plus âgés, de s'élancer vigoureusement, bannière au vent, en trombe, pour enfoncer le grand couvent (le "crever", l'enfoncer, le mettre à sac; en terme plus courtois : "renverser la table", mettre ce Système à bas. Il veut "démolir le cloître" et "bouleverser tout", ce qui est le sens exact du mot "révolution"...

    Sans oublier, bien sûr, de "pendre l'abbesse"... afin de libérer "la comtesse", (c'est-à-dire nos libertés locales) en lui permettant de reparaître au grand jour, et les jours heureux avec elle(s)...

    Difficile de faire... plus révolutionnaire !

    Et, si on nous passe le raccourci, plus "politique d'abord !"...

     

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    (1) Pour avoir une idée de cette amitié de pensée entre Mistral et Maurras en particulier, l'Action française en général, il suffit de consulter les articles publiés dans les deux numéros de L'Action française qui parurent au moment de la mort du grand poète :

    • numéro du 26 Mars 1914 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Quand il est mort, le poète... Mistral ! (1/2)

    • numéro du 27 Mars 1914 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Quand il est mort, le poète... Mistral (2/2)

     

    (2) : "aussi et surtout", car Mistral l'a redit cent fois : la langue - par la culture qu'elle véhicule - est l'âme et le coeur d'un peuple, son ossature mentale...

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     Toujours plus de gestion idéologique et de centralisme technocratique,
    pour supprimer les solidarités nées de l'Histoire 

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Macron ou la « pensée complexe » ...

     


    2910916609.2.jpgOn s'interrogera encore un certain temps sur la pensée Macron et c'est l'avenir qui nous dira quelle politique concrète, quels actes, sortiront de ses ambigüités. Car de ce que l'on pense naît tôt ou tard ce que l'on fait. Sur quoi l'on est jugé.

    Le fond de la pensée d'Emmanuel Macron, c'est la volonté de concilier, surmonter les contraires. Résoudre les contradictions réputées artificielles. C'est ce qu'Edgar Morin appelle la complexité. Il n'est pas sans mérites de vouloir la penser. Mais encore moins sans risques. Malraux disait que la pensée est nuances mais l'action manichéenne. Emmanuel Macron en fera à coup sûr l'expérience.

    La pensée complexe c'est aussi ce que prône un certain personnalisme, chrétien ou non, dont Emmanuel Macron s'est peut-être imprégné lors de ses années de formation.

    Mais que ce soit dans le domaine de la culture, de l'immigration, de l'indépendance nationale, des options géostratégiques de la France, de son identité menacée, de l'enseignement de l'Histoire, de l'enseignement tout court, de la cohésion sociale, des questions sociétales, l'on pourra bien tenter la pensée complexe, essayer de concilier les contraires.

    Dans l'ordre de l'action, une prévalence s'imposera toujours.

    Entre ce qui fait vivre et ce qui fait mourir la conciliation est utopique, en un sens, mortifère ou criminelle.

    Il vient un moment où des choix s'imposent. Ils ne sont pas faits que de conciliation des contraires ... A trop s'interroger sur les moyens justes de concilier les contraires, le risque de ne rien décider, ou mal, ou trop tard, est grand.

    Maurras, dans son étude la plus connue sur Auguste Comte*, critique longuement l'idée dominante au XIXe siècle, du gouvernement de l'examen : examiner ce n'est pas encore gouverner.  Il y a un temps pour l'examen, un temps pour gouverner, qui est celui de la décision.

    Macron se dit pragmatique. Mais nous le voyons aussi idéologue. Peut-être les deux, en même temps. L'un de ces deux termes finira par être prévalent.

    L'on peut aussi tenter de concilier pensée complexe et pensée réaliste à la condition que lors de la prise de décision ce soit la pensée réaliste qui ait le dernier mot. On verra Macron à l'ouvrage.  

    *Auguste Comte, Bons et mauvais maîtres, Œuvres capitales, tome III, Flammarion, 1954

  • Sur le Blog de la Fédération Royaliste Provençale : Marseille : sérieux, bonne humeur et poursuite du militantisme au qu

    Quand on défend des Idées, celles de l'Action française (c'est à dire des idées qui sont au service de la France), le sérieux va de soi. Il est premier. Mais l'humour n'en est pas exclu : vous en jugerez sur pièce, en regardant la vidéo des deux interventions mercredi prochain. Avec mention spéciale pour le savoureux tékitoi de Jacques Tremolet de Villers.

    Réunion rentrée FRP 26.10.2013.jpg

    Hilaire de Crémiers, Jean Gugliotta, Jacques Trémolet de Villers

    C'est dans la grande salle Rimbaud des Arcenaulx que s'est tenue, sous la présidence de Jean Gugliotta, cette réunion de rentrée : Annie Laurent était présente; ainsi que le desservant de la paroisse Saint-Charles toute proche; et, aussi, Catherine Rouvier, tête de liste à Aix en Provence aux prochaines municipales, qui a profité de l'occasion pour annoncer une journée chez Charles Maurras, qui aura lieu le 11 janvier prochain, à Martigues, avec Olivier Dard, qui présentera son "Maurras" (lafautearousseau en a parlé il y a quinze jours); enfin des militants de toujours, en particulier Guy de Balanda, de cette famille toujours fidèle à l'AF dont parle Léon Daudet. Jean Gugliotta a salué leur présence.

    La réunion - dont vous pourrez connaître la teneur grâce à la vidéo à venir - a été suivie, pour une partie des participants, par un repas amical auquel s'étaient inscrits plus de trente personnes, qui ont pu, ainsi, tout à la fois prolonger le débat, en discutant avec les intervenants, mais aussi passer un agréable moment amical. Autre mention spéciale pour la discussion animée entre Hilaire de Crémiers et les jeunes présents, au cours de ce repas.

    Encore faut-il savoir que le chiffre des participants à cette réunion sera multiplié par plusieurs centaines : toutes nos réunions et Cafés politiques, vous le savez, sont enregistrées, et les vidéos sont téléchargeables gratuitement*. 

    En synergie avec le militantisme de chaque jour de lafautearousseau, quotidien royaliste sur le Net, sa page Facebook Lafautearousseau Royaliste et, très prochainement, son compte Twitter A.F.Royaliste, le programme de nos rencontres mensuelles, pour cette année (du 23 novembre au 14 juin), a été annoncé. En particulier, nos deux prochains Cafés politiques : samedi 23 novembre, avec Gérard Leclerc ("La morale laïque de Vincent Peillon") et samedi 14 décembre avec Antoine de Crémiers ("La France existe-t-elle encore ?") : tous les détails (dates, intervenants etc.) dans la rubrique quotidienne de Lafautearousseau : Activités partout en France.

    Il s'agit donc - on le voit avec cette réunion de rentrée de la Fédération Royaliste Provençale - d'un militantisme permanent, sérieux, efficace  et tranquille, parce qu'il sait qu'il touche plusieurs milliers de personnes chaque jour, en France métropolitaine mais aussi dans l'Outre-mer et à l'étranger; un militantisme fidèle aux fondamentaux de notre Action française.

    Et, puisque notre action et notre militantisme sont quotidiens, rendez-vous donc chaque soir, à minuit, pour les prochaines publications de lafautearousseau quotidien royaliste sur le Net; rendez-vous permanent sur votre Page Facebook, Lafauteraousseau Royaliste - et, très bientôt, sur votre compte Twitter A.F.Royaliste.

     

    * Nombre de téléchargements, selon les sujets : entre 3 et 7.000. Record toutes catégories : 60.000 téléchargements pour la vidéo de notre Café politique de novembre 2011.  

  • Une politique pour l'an 2000, de Pierre Debray (1)

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    Dans « l’Avenir de l’Intelligence », au début du XXe siècle Maurras annonce l'avènement d'un « âge de fer » « l’homme sera livré à la force pure ». L'hégémonie de la société marchande conduira à l'avilissement de l'intelligence. Ce qui n'a pas de prix, l'œuvre de l'esprit, devra en recevoir un. Sa qualité se déterminera par la quantité de livres vendus. Plutôt que de s'en tenir à des déplorations moralisantes, Maurras cherche la cause et la trouve dans la révolution industrielle.

    UNE PROPHETIE DE CHARLES MAURRAS

    Certes Ruskin avait déjà compris que l'évolution de l'art est liée au mouvement général de la société mais Maurras, s'il refuse l'admiration béate du machinisme, ne partage pas le mépris des esthètes pour le progrès des techniques. En soi, il lui parait bienfaisant. D'ailleurs c'est un fait et les faits «se moquent de nos sentiments et de nos jugements auxquels ils échappent, par définition ». La science, la technique « sont innocents de la faute qu'on leur impute. Elle ne vient pas d'eux mais de l'ordre mauvais sous lequel ils sont nés »

    N'empêche que l'Intelligence rencontre « son adversaire définitif dans les forces » que libère la révolution industrielle. Plutôt que de les canaliser afin qu'elles servent au bonheur des hommes « l’ordre mauvais » les laisse se répandre et tout dévaster. Un fleuve indompté emporte, dans sa fureur nos pauvres biens. L'intelligence, livrée au flot qu'aucune contrainte ne limite, est nécessairement vaincue « par la masse supérieure des richesses » que procréent les « forces industrielles ». A son tour, elle est massifiée. Toute la stratégie de Maurras va donc consister à recruter des bâtisseurs, pour édifier, avec lui la digue. Il s'efforcera de réaliser « la fédération solide et publique des meilleurs éléments de l'Intelligence avec les éléments les plus anciens de la nation », l'Eglise, l'armée mais aussi toutes les aristocraties, celles du sang et celles du monde ouvrier. Maurras s'intéresse autant aux anarcho-syndicalistes, qui défendent la propriété de leur métier, qu'à l'antique noblesse d'épée, ces hobereaux, enracinés dans la communauté villageoise. A ses yeux, ils sont de la même race. Maurras ne désespère même pas « d'atteindre et gagner quelques-unes des citadelles de l’argent » puisque « diviseur et divisible à l'infini » rien n'interdit de le diviser contre lui-même.

    Vers 1910, Maurras fut sur le point d'aboutir. La première guerre mondiale, qu'il avait tenté d'éviter, deviendra inéluctable en 1914 lorsque la victoire électorale d'une gauche hostile à la loi de trois ans, qui permettait de prévenir l'invasion, eut convaincu le grand état-major allemand que la guerre serait fraîche et joyeuse. Elle faillit l'être. L'on oublie trop que sans la victoire de la Marne, qui fut tenue, sur le moment, pour un miracle, et qui l'était dans une certaine mesure, Paris eût été pris. La France aurait-elle pu se res­saisir ? Nul ne le sait. En luttant sur le front de l'Intelligence, Maurras contribua à sauver la nation mais aussi la République et la jeunesse d'Action Française, fauchée dans les premières batailles, sur un sol mal défendu, avec lui et à son appel. La fédération ne devint, de nouveau concevable, qu'en juin 40, fruit amer et déjà gâté du désastre de nos armes.

    Maurras ne s'était jamais dissimulé le caractère aléatoire et « les difficultés de cette entreprise ». Elle relevait du pari, mais comme pour celui de Pascal la mise semblait dérisoire, comparée à l'enjeu. « Exposée à périr, sous un nombre victorieux, la qualité intellectuelle ne risque rien à tenter l’effort ».

    Pourtant la révolution industrielle n'était pas entrée dans sa phase de maturité. « L’avenir de l’intelligence » date de 1905. L'ingénieur Taylor ne publiera qu'en 1907 ses « études sur l'organisation du travail dans les usines », qui introduiront la production en grandes séries, et la « grande grève » de Renault, qui consacre la défaite de l'aristocratie ouvrière n'aura lieu qu'en 1911. Il n'en est que plus remarquable que Maurras décrive au présent, comme si c'était déjà réalisé, le processus qui conduira à l'avènement, un demi-siècle plus tard, de la société de consommation. Tout est annoncé en une phrase : « les développements de l'industrie, du commerce et de l'agriculture, sous l'impulsion de la science et du machinisme, l'énorme translation économique qu'ils ont provoquée, l'essor financier qui en résulte, l'activité générale que cela représente, l'extension de la vie, la multiplication et l'accroissement des fortunes, particulièrement des fortunes mobilières ».

    1888211425.jpgLa prophétie de Maurras s'est accomplie. Il suffit de considérer les mœurs de l'édition. Le livre est devenu un produit. Un jeune romancier ne trouvera des lecteurs que s'il passe à la télévision dans l'émission « Apostrophes ». Qu'il présente bien, parle avec onction, qu'il plaise, le succès est assuré. Mais le sort de la France se joue de la même façon. Si M. Mitterrand devint président, il le dût pour une bonne part à son agent de publicité, qui avait trouvé le bon slogan. Il fallait rassurer les Français. Ce fut « la force tranquille ». Avoir du talent, les dons nécessaires pour gouverner importe moins que bien « se vendre », mot affreux qui ravale l'artistique ou le politique au rang de la prostituée. Rien là néanmoins que d'inévitable, dans une société que son évolution porte à imposer la quantité. Partout, la massification des activités humaines se développe. La production de masse engendre la consommation de masse, la consommation de masse les « Mammouths » qui, écrasent, sinon les prix, du moins le petit commerce. L'ouvrier qualifié s'efface devant l'O.S., la couturière disparaît au profit du « prêt à porter », le vendeur est chassé des « libre-services ». Le travail est disqualifié, et la na­ture dévastée. Pourquoi l'art et la politique auraient-ils été épargnés ? A la production de masse, à la consommation de masse correspondent, de nécessité, la culture de masse et la démocratie, fondée, comme l'a si bien saisi Tocqueville sur l'irruption de la masse dans l'histoire. Fourastié présente les décennies 45-75 comme les trente glorieuses. Ce furent les trente hideuses, la décomposition de l'art, de la religion, de la morale, de la cité même.

    Comment une école de pensée qui se donnait pour objectif de renverser le processus, en réalisant l'alliance des aristocraties, celles de l'intelligence, du sang, de- la terre et du peuple, aurait-elle eu, pendant les trente hideuses la moindre chance de se faire entendre ? Nos critiques semblaient aller contre le mouvement général des idées, des mœurs et des techniques. La démocratie, expression politique de l'ère des masses, remplaçait les structures hiérarchiques d'un pouvoir qui distribuait les hommes en fonction de leur qualité, par la comptabilité mécanique d'une quantité de suffrages indifférenciés. Est-ce par hasard si ces progrès accompagnèrent ceux des forces industrielles ? Que valaient les arguments de la raison contre la puissance brutale des rois barbares de l'or et de l'acier, du dollar et du pétrole ? Il convenait d'être démocrate, par un acte religieux d'agenouillement devant le Nombre, idole d'une société marchande, sinon on devait être parqué dans une réserve d'indiens. Voici que la démocratie atteint sa perfection puisque pour mériter de gouverner un grand pays industriel, il faut s'assurer le concours du meilleur « publicitaire », en un temps où le pouvoir se conquiert comme un marché, selon les méthodes du commerce de masse.

    Au moment où s'opère un prodigieux retournement, qui s'annonce chez nous mais se manifeste, dans toute sa force, aux Etats-Unis par le retour, sur le devant de la scène, du patriotisme, de la morale, de la religion, notre critique de la démocratie cesse d'être le fait de marginaux. Elle devient une nécessité historique. Cela doit se démontrer. En effet, pour la plupart des Français, être démocrate va de soi. Les tares du système sautent aux yeux. Nul ne songe plus à les contester. Afin de s'en accommoder, il semble qu'il suffise de répéter, comme un exorcisme, la formule fameuse de Churchill : « La démocratie est un mauvais régime mais tous les autres sont pires ». Quels autres ? Le nazi et le bolchevique, bien sûr. Mais ne s'agit-il pas précisément de démocraties à l'état pur, sans mélange de parlementarisme ? Rousseau l'a démontré, une fois pour toutes. Il n'est de gouvernement vraiment démocratique que s'il exprime la volonté générale. Celle-ci ne se divisant pas, seul un parti unique, composé de citoyens vertueux, qui ont renoncé à poursuivre leurs intérêts particuliers, l'incarne. Robespierre en était conscient. La République étant une et indivisible, il expédiait à la guillotine les républicains qui prétendaient se constituer en factions, donc qui cherchaient à instituer la pluralité des partis.

    Les pays anglo-saxons puis, à leur imitation, l'Europe occidentale ont tenté de tempérer, par le parlementarisme, la démocratie, dont tout le monde sait maintenant qu'abandonnée à sa logique elle conduit, de nécessité, au totalitarisme. Il fallait concilier deux principes qui s'op­posent ; la liberté et l'égalité. Tocqueville a expliqué que l'entreprise était pratiquement impossible. Pour établir le règne de l'égalité il convient de restreindre la liberté et, si possible, de l'abolir puisque les « élites » s'en servent afin de défendre leurs intérêts particuliers. A l'inverse la liberté tend vers la loi de la jungle, l'oppression des faibles par les puissants, au mépris de l'intérêt général. D'où l'opposition entre une droite libérale et une gauche égalitaire qui dégénèrerait en guerre civile, s'il n'y avait la recherche permanente d'un compromis de type centriste. Dans la pratique la droite fait la politique de la gauche, quand elle est au pouvoir. Plus idéologue, la gauche tente de faire la sienne puis, devant le risque de casser le pays en deux, prend peur et adopte la politique qu'aurait dû faire la droite, si elle avait été conséquente. Cette inversion des rôles, qui transforme en faux semblant notre vie politique, aboutit, en période de crise, à la neutralisation mutuelle du libéralisme et du socialisme. Le système ne fonctionne qu'à condition de respecter la règle d'or posée par un politicien bien oublié, Henri Queuille : la seule manière de résoudre les problèmes c'est de ne pas les poser.

    La véritable question n'est pas de savoir si la démocratie est un bon ou un mauvais régime. Les discussions académiques sur « le contrat social » présentaient un certain intérêt au XIXe siècle, en un temps où le débat restait théorique. Pas plus que les autres régimes, elle n'est descendue toute armée du ciel des idées. Elle n'est pas fille de Rousseau mais de la machine à vapeur. Il n'est besoin que de consulter son acte de naissance. Elle n'apparaît, sous sa forme moderne, qui n'a rien de commun, que le nom, avec sa forme antique, illustrée par Athènes, vers 1830, au moment où la seconde révolution industrielle, celle du charbon et de l'acier bouleverse, par le développement du chemin de fer la géographie sociale. Ses progrès coïncident avec ceux de la grande industrie. Totalitaire, dans l'Allemagne nazie ou en Union Soviétique, faussement libérale aux Etats-Unis et en Europe occidentale, elle s'impose irrésistiblement et universellement. Même les tyrans africains se dissimulent sous son masque. Nul n'ose gouverner s'il n'a reçu l'onction du suffrage universel. Tocqueville pourtant a dévoilé sa véritable nature. Elle n'est que l'expression politique de la massification de la société. Le règne de l'égalité ne constitue qu'un accident historique, la soumission de toutes les activités humaines aux forces industrielles. A la différence de Tocqueville, Maurras avait compris que cette évolution n'avait rien d'irréversible. Elle pouvait être enrayée et elle faillit l'être, alors qu'il était temps encore. Aujourd'hui la démocratie est devenue un frein au progrès matériel lui-même. Elle disparaîtra mais après quelles convulsions, quelles régressions ? Mieux vaut détruire le barrage qu'elle oppose désormais à la révolution technologique avant qu'il ne saute de lui-même. Assurément, il n'est pas question de verser dans le déterminisme historique. La machine à vapeur et le moteur à explosion n'ont pas engendré la passion de l'égalité. Ils ont transformé une pulsion irrationnelle en une nécessité économique. •  (A suivre - A venir : « L'homme masse ou le triomphe de Démos »)

    lafautearousseau

  • Cortège de Jeanne d'Arc • F. Bel-Ker cite Bainville : « Pour sauver la France créée par ses rois, il fallait relever la

     

    DISCOURS DE FRANÇOIS BEL-KER, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ACTION FRANÇAISE [Dimanche 8 mai, place des Pyramides, à l'issue du Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc]

     

    1676772615.jpgMesdames, Messieurs, Chers amis,

    Cette année encore nous venons auprès de Jeanne d’Arc rechercher son enseignement politique. Après le beau succès du colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? », plus d’un siècle après Maurice Pujo, il est opportun de lancer un appel : « Il me semble qu’en cette heure de crise où tant de choses nous divisent, nous pourrions saisir cette occasion de nous trouver unis de nouveau autour de cette lointaine et pure incarnation de la Patrie ; autour de Jeanne d’Arc qui, la première, voulut que la France fût aux Français, dans un sens auquel tout le monde peut souscrire ».  

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    La situation du début du XV° siècle n’était guère reluisante : trois souverains pontifes, deux prétendants au trône de France, le chef du parti d’Orléans toujours prisonnier des Anglais, le sud-ouest et les régions du Nord sont possessions anglaises… Le parti français lutte alors contre le parti bourguignon, le parti de l’Angleterre, le parti de l’étranger. Il n’est rien de pire qu’une telle période de guerre civile et de misère.

    JEANNE D’ARC ET SA MISSION

    C’est dans cette époque désolée, que Jeanne d’Arc, à 16 ans, demande une première fois à rencontrer le dauphin Charles. Son souhait se réalisera une année plus tard. Jeanne va pouvoir accomplir sa mission. Elle a compris que le roi n’a pas à souhaiter bouter les Anglais hors de France, mais que, par sa simple fonction, il doit le faire.

    Elle établit la confiance en reconnaissant Charles VII dissimulé au sein d’une foule de courtisans : « Tu es vrai héritier de France et fils de roi ». Par cette simple phrase, Jeanne conduit le dauphin Charles, ce fils légitime d’un roi fou, réputé « mou, indolent, sans volonté », à gravir à son tour les marches de l’autel des sacres pour recevoir l’huile de la Sainte Ampoule et renouer avec le principe mérovingien de la Loi Salique.

    Bainville nous dit dans son Histoire de France que « Pour sauver la France créée par ses rois, confondue avec eux, il fallait relever la royauté. Pour relever la royauté, il fallait rendre confiance et prestige à l’héritier qui finissait par perdre espoir. »

    Jeanne galvanise les troupes et, les Français sont vainqueurs à Jargeau, Meung, Beaugency, Patay, Auxerre, Troyes et Chalons. Son objectif reste Reims, la ville du sacre et c’est le 17 juillet 1429 que Charles VII reçoit l’onction du saint chrême. Il devient légitime et incontestable. Maurras, je cite, lit « distinctement dans sa pensée et dans son cœur, les trois idées directrices de l’ancien Tiers-Etat français : le Patrimoine maintenu et la Patrie sauvée par la Royauté rétablie ». 

    Si Jeanne se révèle un chef de guerre hors pair, elle est aussi un chef politique sans pareil : Elle fait sacrer le Dauphin à Reims, « qui devient l’oint du Seigneur », devant les Français, elle restaure l’espérance en affirmant la légitimité et le droit de la figure royale.

    Sa mission principale accomplie, Jeanne d’Arc, prisonnière du parti de l’étranger, va mener héroïquement et saintement sa dernière bataille terrestre lors d’un procès perdu d’avance. « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Charles Péguy… A la lecture des actes du procès de Rouen, comment ne pas penser à Antigone, cette autre figure de la légitimité contre ce qui semblait l’ordre de son temps : « Je ne pense pas que tes décrets soient assez forts / pour que toi, mortel, tu puisses passer outre / aux lois non écrites et immuables des dieux. » Nous sommes toujours du parti d’Antigone !

    QUE RESTE-T-IL AUJOURD’HUI DE JEANNE ?

    A l’heure où l’anomie se développe sur notre territoire, il faut retisser les liens unissant nos compatriotes. Cela demande une adéquation au réel, un souci du bien commun, une autre idée de l’intérêt public.

    Le royalisme français est confronté à trois enjeux majeurs : restaurer une pensée politique, poser la question des institutions aujourd’hui, renouer avec les peuples de France. On ne peut pas défendre l’idée d’un bien commun et faire l’économie d’une réflexion plénière sur le sens de ce qui nous rassemble. Sans vision globale, il ne peut y avoir de politique locale cohérente. C’est avec la mise en place d’un projet capétien, s’appuyant sur l’histoire et analysant le présent, que nous pouvons esquisser les contours d’un état garant des libertés locales, garant de la puissance française et garant des pouvoirs régaliens dans ce contexte si particulier de surexploitation de la nature et de mondialisation des échanges. Le royalisme français doit analyser et remonter aux sources des maux qui empêchent l’émergence d’une politique durable.

     

     

    Jeanne, ce maître politique de l’action française nous livre trois leçons pour notre temps :

    Le politique d’abord, en conduisant Charles VII au sacre.

    Le principe d’inaliénabilité du royaume et la loi de primogéniture de la Couronne sont ainsi respectés. Jeanne ne vient pas apporter des nuées. Elle ne parle pas de démocratie chrétienne ou de toutes autres constructions idéologiques. Elle fait appliquer les lois du royaume. « Jeanne d’Arc entre harmonieusement dans l’histoire de France, continue le passé et prépare l’avenir. » Jeanne incarne le bon sens, la droiture dans le jugement, la recherche de continuité et de légitimité politique. Elle nous enseigne le sens des choses face aux déchirements des partis, au démembrement politique de notre pays... : il faut restaurer l’Etat et donc sacrer le Roi.

    L’espérance politique ensuite dans la France et dans la mission particulière de notre pays depuis le baptême de Clovis.

    En signe des temps, l’anneau de Jeanne qui, bien au-delà des procédures judiciaires, a suscité un réel engouement, une ferveur populaire, en opposition « aux errements de ceux qui voudraient réduire l’épopée de Jeanne à leurs élans sociologiques pour la rendre banale. » L’information a été confirmée jeudi, l’anneau restera possession française grâce à l’intervention d’Elisabeth II en personne. L’efficacité monarchique en action…

    La décomposition intellectuelle, l’individualisme forcené, le communautarisme ne sont pas des fatalités. « Je ne sais qu’une chose de l’avenir, c’est que les Anglais seront renvoyés de France. » Cette douce prophétie de Jeanne d’Arc à ses juges (en 1430) est ainsi, pour des historiens comme Bainville et Sévillia, le début de la manifestation du sentiment national français.

    La restauration du sens, enfin : obéissance à l’Eglise dans l’ordre spirituel et légitime autonomie dans l’ordre politique.

    Exemplarité de Jeanne d’Arc, de la fougue de sa jeunesse et de son insoumission au pays légal, en rébellion à l’ordre établi, qui n’hésite pas à contredire les lois de son époque sur sa situation sociale et son sexe… ne prenant pas en compte l’opinion publique, elle conduisit le dauphin Charles à Reims.

    On s’interrogeait beaucoup sous Saint Louis sur le fait « d’agir en chrétien ». Aujourd’hui, où les royalistes demandent la reconnaissance des racines chrétiennes de la France et de l’Europe, nous pouvons nous poser la question ‘comment le fait d’agir sur le et la politique dans un pays chrétien peut et doit conditionner nos actions ?‘

    En 1793, les révolutionnaires ont interdit les commémorations de la délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. Bonaparte, en fin connaisseur du besoin d’incarnation des hommes, fit rétablir l’hommage à Jeanne par cet article dans le ‘Moniteur’ : « L’illustre Jeanne d’Arc a prouvé qu’il n’est pas de miracle que le génie français ne puisse produire dans les circonstances où l’indépendance nationale est menacée. »

    La monarchie reste une sauvegarde du politique contre les groupes de pression et autres intérêts partisans. Un régime n’a de valeur qu’au regard de son efficacité dans la sphère publique et dans la défense des libertés particulières. Le roi poursuit la tradition de ses pères, il ne travaille pas comme un salarié devant assurer sa simple subsistance mais comme le « dépositaire d’une mission séculaire ». C’est cette continuité de la politique royale qui a permis la constitution de notre nation.

    Jeanne est l’illustration vivante de l’espérance politique, au service du politique d’abord elle esquisse une épopée française. Il fallait bien être « fille ainée de l’Eglise » pour apporter au monde ce joyau d’espérance : « la délivrance de tout un peuple par une bergère. »

    Dès lors, nous allons multiplier les lieux et forme de contestation du régime en place en promouvant le Projet Capétien pour la France. Cela passe évidemment par une formation intellectuelle et militante exigeante. Il faut développer des carrefours, des colloques, des universités, des lieux de débats où la supériorité de notre projet pour la France soit indiscutable. Le chantier est celui d’une refondation, il faut interroger l’anthropologie actuelle pour restaurer l’Homme au cœur de la cité. Notre projet ne peut être que global.

    Pour que vive le Roi, vive Jeanne d’Arc !

    Pour que vive la France, vive le Roi.  •

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Nous avons une superbe nou­velle pour vous !!!!!!

    Nous vous invi­tons « enfin » à un after­work (apé­ro après le tra­vail) le Jeu­di 20 Mai dès 18H30.
    L’occasion pour nous d’inaugurer et de faire vivre notre nou­veau local.
    L’occasion de nous revoir enfin en « vrai » et en « véri­té » comme disait un ami abbé !
    Bref un bon moment de par­tage qui sera accom­pa­gné par une sur­prise, puisque Mar­ga­ri­ta nous fera des piz­zas maison.
    Mar­ga­ri­ta est la femme de « Ber­trand R » et se lance dans la créa­tion d’une pizzeria.
    Ce moment de retrou­vaille est réser­vé aux actifs (sala­riés, déci­deurs, retraités).
    Les bois­sons et piz­zas seront ven­dus pour l’occasion à un prix défiant toute concur­rence, mais cela nous per­met­tra de finan­cer nos actions (dont le local).
    Mer­ci de bien vou­loir vous ins­crire le plus rapi­de­ment pos­sible : https://yurplan.com/…/Reunion-Reseau-Colbert…/68144
    Nous vous ren­ver­rons suite à cela l’adresse exacte.

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    Jeudi 20 Mai, à 20h00, l’Action française Brest vous convie pour une conférence dont le thème sera la démocratie animée par Nicolas Kermazu.

    Place limitées, les inscriptions se feront en MP ou par mail.

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    Samedi 22 Mai, l’Action française Bordeaux vous convie en son Cercle Léon de Montesquiou pour une conférence dont le thème sera la génération Maurras animée par François Martin.

    Plus d'infos et inscriptions en mp.

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    Samedi 22 Mai, à 15h00, l’Action française Chalon sur Saône vous convie pour une conférence dont le thème sera pourquoi être royaliste en 2021 ? animée par Luc Compain.

    Plus d'infos en mp.

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    Samedi 22 Mai, à 17h00, l’Action française Arras vous convie en son Cercle Robert d'Artois pour une conférence dont le thème sera Fénelon, un évêque contre le Roi ? animée par Virgile Baude.

    Plus d'infos en mp.

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    Dimanche  30 Mai, l'Action française Toulouse rendra localement Hommage à Sainte Jeanne d'Arc pour le 590ème anniversaire de son martyre et pour rappeler l'audace de nos aînés qui rendirent hommage à cette même sainte, il y a trente ans de cela, en bravant l'interdiction républicaine.

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    Dimanche 30 Mai, à 11h, l'Action française Lyon organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc à la  Place Puvis Chavannes .

    Hommage Lyonnais pour Jeanne d’Arc !
    « La jeunesse d’un grand pays, dans les temps heureux, reçoit des exemples. Dans les temps critiques, elle en donne. »
    Abel Bonnard
     
    HOMMAGE À JEANNE POUR LA FRANCE !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Vannes organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc au Monument du Comte de Chambord à quelques mètres du Sanctuaire de Sainte Anne d'Auray (56) : venez nombreux, invitez votre entourage, partagez et diffusez l'invitation! Pour que vive la France, vive le Roi !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Nantes organise un Hommage à Sainte de la Patrie.

    Pour que vive la France, vive le Roi !

    Nous contacter sur "nantes@actionfrancaise.net" pour plus d'informations et connaitre le lieux de rendez-vous.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Mercredi 19 Mai, à 18h00, l’Action française Vendée vous convie pour une audio-conférence dont le thème sera le rexisme animée par Clément Lesur sur Discord.

    Plus d'infos en MP.

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    Nous avons une superbe nou­velle pour vous !!!!!!

    Nous vous invi­tons « enfin » à un after­work (apé­ro après le tra­vail) le Jeu­di 20 Mai dès 18H30.
    L’occasion pour nous d’inaugurer et de faire vivre notre nou­veau local.
    L’occasion de nous revoir enfin en « vrai » et en « véri­té » comme disait un ami abbé !
    Bref un bon moment de par­tage qui sera accom­pa­gné par une sur­prise, puisque Mar­ga­ri­ta nous fera des piz­zas maison.
    Mar­ga­ri­ta est la femme de « Ber­trand R » et se lance dans la créa­tion d’une pizzeria.
    Ce moment de retrou­vaille est réser­vé aux actifs (sala­riés, déci­deurs, retraités).
    Les bois­sons et piz­zas seront ven­dus pour l’occasion à un prix défiant toute concur­rence, mais cela nous per­met­tra de finan­cer nos actions (dont le local).
    Mer­ci de bien vou­loir vous ins­crire le plus rapi­de­ment pos­sible : https://yurplan.com/…/Reunion-Reseau-Colbert…/68144
    Nous vous ren­ver­rons suite à cela l’adresse exacte.

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    Jeudi 20 Mai, à 20h00, l’Action française Brest vous convie pour une conférence dont le thème sera la démocratie animée par Nicolas Kermazu.

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    Samedi 22 Mai, à 15h00, l’Action française Chalon sur Saône vous convie pour une conférence dont le thème sera pourquoi être royaliste en 2021 ? animée par Luc Compain.

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    Dimanche 30 Mai, à 11h, l'Action française Lyon organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc à la  Place Puvis Chavannes .

    Hommage Lyonnais pour Jeanne d’Arc !
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    Abel Bonnard
     
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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Vannes organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc au Monument du Comte de Chambord à quelques mètres du Sanctuaire de Sainte Anne d'Auray (56) : venez nombreux, invitez votre entourage, partagez et diffusez l'invitation! Pour que vive la France, vive le Roi !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Nantes organise un Hommage à Sainte de la Patrie.

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     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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  • Saint Augustin actuel [1]

    St. Augustin History Museum, Floride.

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils seront publiés chaque jour à partir de celui-ci. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise 

    Le numéro de juin 2018 du magazine LʼHistoire (n° 488,) était consacré au premier grand philosophe de lʼÉglise, Augustin dʼHippone, qui vécut au IVème siècle sur lʼactuel territoire algérien, à lʼépoque une province de lʼEmpire romain[1]

    Signe de lʼesprit propre au temps présent, le revue insiste sur le rapport dʼAugustin à la sexualité. Lʼauteur des Confessions – il fut lʼinventeur du genre autobiographique – livra effectivement à la postérité ses désirs les plus profonds, certains pouvant être considérés comme coupables. Mais à réduire saint Augustin au libidinal, au charnel, au désir sexuel, à ce quʼil y a de plus frivole au fond, lʼon omet de dire lʼessentiel sur ce grand artisan de lʼédification du théologico-politique chrétien, qui sʼingénia à opérer la synthèse entre les héritages gréco-latins et hébraïques, à la lumière de ce que les Évangiles relatent sur la vie de Jésus, et particulièrement sur la Passion christique. 

    Augustin fut plus quʼun passeur. Il fonda une tradition nouvelle, vivifia les philosophies antiques, qui étaient devenues sclérosées, et sʼappliqua à aider chacun à mieux comprendre les mystères contenus dans la Bible. Sa prose nous aide par exemple à mieux entendre ce très mystérieux texte quʼest lʼApocalypse johannique : « Dans ce livre qui a pour nom lʼApocalypse, il est sans doute beaucoup de propos obscurs, destinés à exercer lʼesprit du lecteur, et il en est bien dʼassez clairs pour permettre de se lancer, et non sans peine, sur le reste, dʼautant quʼil répète les mêmes choses de tant de façons quʼil semble dire des choses différentes, alors quʼon sʼaperçoit quʼil dit les mêmes, mais de manière différente. »[2] 

    Cité_de_Dieu.jpgLa rédaction de LʼHistoire a été judicieuse dans son choix de nous rappeler lʼimportance de de lʼœuvre de l’évêque dʼHippone, notamment du livre La Cité de Dieu. Il y a bel et bien une actualité de saint Augustin. Pour comprendre les enjeux de lʼheure, lʼétude de sa pensée est très précieuse. 

    Nous nous arrêterons sur trois points qui nous paraissent les plus notables : Augustin, ce précurseur de la sociologie politique (I), a inspiré Karl Marx et sa théorie du matérialisme historique dialectique sans que lui-même en soit réellement conscient (II), et nous a donné de solides clefs pour nous aider à théoriser le phénomène Daech, le problème le plus crucial de notre époque (III). 

    Penser, cʼest-à-dire représenter le réel, nécessite de disposer dʼune matière bien précise. Ce matériau, on lʼappelle en philosophie le concept. Grâce à saint Augustin, il est possible de développer une interprétation pertinente sur lʼessor du takfirisme, le terrorisme des musulmans sunnites dʼinspiration wahhabite, et de Daech en particulier, à lʼaide ce qui est le plus précieux en philosophie, et qui est même lʼessence de la philosophie, à savoir le concept. 

    LIEN SOCIAL ET SOCIÉTÉ CIVILE 

    Un concept très en vogue aujourdʼhui chez les sociologues a justement été inventé par Augustin dʼHippone. Ce concept, cʼest celui de lien social. Dans La Cité de Dieu, il définit une cité – au sens antique de ville-État, dʼentité politique – selon les termes suivants : « une multitude dʼhommes, rassemblés par un lien social »[3]. Ce lien social quʼAristote voyait comme consubstantiel à lʼhomme, dans sa nature propre ; dʼoù sa fameuse sentence du livre I des Politiques : par essence lʼhomme est un animal politique. Opinion que partage également Augustin. 

    Tant la vulgate universitaire (bourdieusienne ad nauseam) que le discours médiatico-politique usent sans limite de ce vocable de lien social. Les uns déplorent le délitement du lien social, les autres justifient tel point de leur programme en affirmant que la mesure quʼils préconisent dʼinstituer recréera du lien social. Comme si générer du lien social était synonyme de produire du bonheur public. 

    Ainsi lʼœuvre dʼAugustin préfigure la discipline moderne, qui se veut une science, appelée sociologie. Le vocable a été inventé par le révolutionnaire Sieyès, popularisé par Auguste Comte et Émile Durkheim en posa les jalons épistémologiques. Cette science de lʼhomme nʼenferme-t-elle pas lʼhomme dans un carcan, le privant de sa liberté, en le réduisant à un objet dʼétude, à une chose objectivable, tel le précipité du chimiste ou la mouche drosophile du biologiste ? Cette volonté de réifier lʼhomme dans ses interactions avec autrui, Durkheim lʼexprime ainsi : il sʼagit de traiter les faits sociaux comme des choses

    81WyQe5+kNL.jpgCharles Baudelaire suggère cela dans un poème publié dans le recueil Le Spleen de Paris qui est une critique radicale du positivisme comtien, et qui a pour titre le « Le joujou du pauvre ».

    464756177_small.jpgCette poésie, composée au milieu du XIXème siècle, peut être également vue comme une réflexion sur la question sociale, apparue durant ce siècle, cʼest-à-dire la question ouvrière, ainsi quʼune réponse à la théorie de la lutte des classes de Karl Marx, théorie que le communiste allemand nʼinventa pas mais reprit aux historiens libéraux français Guizot et Augustin Thierry, tout en lui donnant un autre sens, transformant les classes laborieuses, considérés chez ces derniers comme une classe dangereuse, en classe messianique. (A suivre)  

    [1]  Ce choix éditorial se justifie par la publication, en ce printemps, des Aveux de la Chair, le quatrième tome de lʼHistoire de la sexualité de Michel Foucault, chez Gallimard, où les Confessions de saint Augustin sont examinées minutieusement. Ce dernier est né le 13 novembre 354 à Thagaste (petite ville au sud dʼHippone).
    [2]  Saint Augustin, La Cité de Dieu, II, Paris, Gallimard, 2000, p. 928.
    [3]  Ibid., p. 609.

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    ... À partir du Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, où 60.000 royalistes vinrent écouter les orateurs de l'Action française - dont, évidemment, Léon Daudet... - nous vous présentons une vision d'ensemble des Rassemblements royalistes de l'Action française, prolongés par ceux de Montmajour, de Saint Martin de Crau et des Baux de Provence, jusque dans les années 2.000...

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    lafautearousseau

  • Jacques Bainville, ce royaliste qui annonça la guerre suivante, un matin de novembre 1918...

    Les négociateurs du Traité de Versailles 

    Par Jean-Philippe Chauvin

    C'est là le deuxième de plusieurs articles de Jean-Philippe Chauvin, rédigés pour ce centenaire de la victoire de 1918. Nous les publions au fil des jours. Ils nous parlent d'hier mais avec de fortes implications pour aujourd'hui.  LFAR

     

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    Quand on s’intéresse à l’histoire et, dans le cadre de la commémoration de l’Armistice, à la fin de la guerre de 1914-18 et aux traités de paix qui ont suivi, Jacques Bainville peut être un guide utile, même s'il n'est pas forcément le bienvenu dans l'école républicaine, celle qui l'a tant ignoré, lui l'historien « amateur » qui, pourtant,  a mieux vu que beaucoup d'universitaires professionnels la suite des événements et compris le « sens » de l'histoire (non pas la direction mais l'ontologie de l'histoire, et les raisons de celle-ci, de ses « suites logiques »). Bien sûr, il y a son livre constamment réédité depuis la chute du Mur de Berlin, Les conséquences politiques de la paix, et qui annonce dès 1920, en fait et alors dans l'indifférence quasi-générale, la triste suite des années 30 (Bainville ne verra pas tout se dérouler, victime d'un cancer en février 1936, avant la tragédie guerrière de 1939), avec une prescience qui n'est rien d'autre que l'application d'un empirisme que Maurras, à la suite de Sainte-Beuve, qualifiait d'organisateur... 

    Bainville était aussi un journaliste du quotidien mais qui voyait loin, dans une optique capétienne, et ses articles dans L'Action française mériteraient une relecture attentive et une réédition générale, avec un bon appareil critique (pourquoi pas dans la Pléiade ?) pour les remettre en contexte et les expliquer aux lecteurs de notre temps. 

    bainville-jacques-bouquins.jpgJustement, l'un de ses articles a été republié dans le recueil intitulé La monarchie des lettres, dans la collection Bouquins de Robert Laffont, et apparaît comme malheureusement visionnaire, comme celui d'une Cassandre que l'Opinion et les élites de la République n'entendent pas, ne veulent pas entendre, engoncées dans leurs certitudes et aveuglées d'illusions. Cet article c'est celui du... 14 novembre 1918, dans l'A.F. monarchiste qui sort exsangue d'une guerre qui l'a privée de sa jeunesse saignée dans la Somme ou à Verdun. Son titre : Demain ?. Il faudrait le citer en entier, même si, en définitive, sa lecture est éprouvante, presque désespérante lorsque l'on connaît la suite et que l'on constate que les avertissements de Bainville n'ont servi à rien : comme le général de Gaulle, grand lecteur de Bainville, on peut n'en éprouver que plus de mépris pour cette IIIe République imbécile et assassine par son aveuglement, sa lâcheté aussi face au pangermanisme et au nazisme des années 30, cette République qui se réfugiera dans les bras d'un vieux maréchal qu'elle ira chercher à son ambassade de Madrid avant de disparaître dans la catastrophe de mai-juin 1940... 

    Que dit Bainville, en ce jour du 14 novembre 1918, quelques dizaines d’heures après l’arrêt des combats ? Lisons : « Devant quoi la France, au sortir de la grande joie de sa victoire, risque-t-elle de se réveiller ? Devant une République allemande, une république sociale-nationale supérieurement organisée et qui, de toute façon, sera deux fois plus peuplée que notre pays. Cette république (si l'Allemagne reste une république, ce qui n'est pas encore assuré) ne sera pas, comme dirait M. Roosevelt, « du type flasque ». Elle sera productrice et expansionniste. Elle aura une politique étrangère et économique. Cette république des Allemands-Unis, qui aura achevé l'unité allemande, continuera l'empire. C'est contre elle, à un contre deux, que nous aurons à défendre notre industrie d'abord, et bientôt les provinces que nous lui auront reprises et auxquelles elle n'aura renoncé qu'en grinçant des dents. » Une république sociale-nationale : le nazisme sera l’abréviation des deux termes, national et social(isme)… L’empire sera ce IIIe Reich que le chancelier Hitler déclarera être l’achèvement de l’unité allemande et le totalitarisme nazi, pangermaniste, ce régime « supérieurement organisé » (n’est-ce pas la caractéristique affichée d’un système totalitaire ?) dira réunir tous les « Allemands », y compris au-delà des frontières officielles de l’Allemagne… 

    Relisez ce texte, relisez-le, et rappelez-vous qu'il a été écrit alors même que les canons de la Grande guerre viennent à peine de se taire, et que la France et ses alliés espèrent et affirment que la tragédie guerrière qui s'achève au bout de quatre longues années est « la Der des Der » !achille.jpg 

    Le 14 novembre 1918, Jacques Bainville, ce « Vergennes » de L'Action française méconnu de la République (pas totalement, en fait...), alarme la France sur les périls qui la menacent si elle ne gagne pas la paix : mais Bainville crie dans le désert d'une République amnésique et qui subira, pour le plus grand malheur de la France, la montée des périls sans pouvoir (sans vouloir ?) l'arrêter... 

    Dès 1918, c'est 1940 qui se prépare... « La République n'a pas de politique étrangère », disait Anatole France en haussant les épaules : c'est le moindre de ses défauts, diraient certains ; c'est le pire, au regard de l'Europe et du monde qui, eux, ont besoin, malgré la République et en attendant mieux, de la France !   ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire dans Lafauteousseau ...
    Tombeaux
  • Jacques Bainville, ce royaliste qui voyait si loin... Sa prédiction du 14 novembre 1918, par Jean-Philippe Chauvin.

    Quand on s’intéresse à l’histoire et, dans le cadre de la commémoration de l’Armistice, à la fin de la guerre de 1914-18 et aux traités de paix qui ont suivi, Jacques Bainville peut être un guide utile, même s'il n'est pas forcément le bienvenu dans l'école républicaine, celle qui l'a tant ignoré, lui l'historien « amateur » qui, pourtant, a mieux vu que beaucoup d'universitaires professionnels la suite des événements et compris le « sens » de l'histoire (non pas la direction mais l'ontologie de l'histoire, et les raisons de celle-ci, de ses « suites logiques »).

    jean philippe chauvin.jpgBien sûr, il y a son livre constamment réédité depuis la chute du Mur de Berlin, « Les conséquences politiques de la paix », et qui annonce dès 1920, en fait et alors dans l'indifférence quasi-générale, la triste suite des années 30 (Bainville ne verra pas tout se dérouler, victime d'un cancer en février 1936, avant la tragédie guerrière de 1939), avec une prescience qui n'est rien d'autre que l'application d'un empirisme que Maurras, à la suite de Sainte-Beuve, qualifiait d'organisateur...

    Bainville était aussi un journaliste du quotidien mais qui voyait loin, dans une optique capétienne, et ses articles dans L'Action française mériteraient une relecture attentive et une réédition générale, avec un bon appareil critique (pourquoi pas dans la Pléiade ?) pour les remettre en contexte et les expliquer aux lecteurs de notre temps.

    Justement, l'un de ses articles a été republié dans le recueil intitulé « La monarchie des lettres », dans la collection Bouquins de Robert Laffont, et apparaît comme malheureusement visionnaire, comme celui d'une Cassandre que l'Opinion et les élites de la République n'entendent pas, ne veulent pas entendre, engoncées dans leurs certitudes et aveuglées d'illusions. Cet article c'est celui du... 14 novembre 1918, dans l'A.F. monarchiste qui sort exsangue d'une guerre qui l'a privée de sa jeunesse saignée dans la Somme ou à Verdun. Son titre : « Demain ? ». Il faudrait le citer en entier, même si, en définitive, sa lecture est éprouvante, presque désespérante lorsque l'on connaît la suite et que l'on constate que les avertissements de Bainville n'ont servi à rien : comme le général de Gaulle, grand lecteur de Bainville, on peut n'en éprouver que plus de mépris pour cette IIIe République imbécile et assassine par son aveuglement, sa lâcheté aussi face au pangermanisme et au nazisme des années 30, cette République qui se réfugiera dans les bras d'un vieux maréchal qu'elle ira chercher à son ambassade de Madrid avant de disparaître dans la catastrophe de mai-juin 1940...

    Que dit Bainville, en ce jour du 14 novembre 1918, quelques dizaines d’heures après l’arrêt des combats ? Lisons : « Devant quoi la France, au sortir de la grande joie de sa victoire, risque-t-elle de se réveiller ? Devant une République allemande, une république sociale-nationale supérieurement organisée et qui, de toute façon, sera deux fois plus peuplée que notre pays. Cette république (si l'Allemagne reste une république, ce qui n'est pas encore assuré) ne sera pas, comme dirait M. Roosevelt, « du type flasque ». Elle sera productrice et expansionniste. Elle aura une politique étrangère et économique. Cette république des Allemands-Unis, qui aura achevé l'unité allemande, continuera l'empire. C'est contre elle, à un contre deux, que nous aurons à défendre notre industrie d'abord, et bientôt les provinces que nous lui auront reprises et auxquelles elle n'aura renoncé qu'en grinçant des dents. » Une république sociale-nationale : le nazisme sera l’abréviation des deux termes, national et social(isme)… L’empire sera ce IIIe Reich que le chancelier Hitler déclarera être l’achèvement de l’unité allemande et le totalitarisme nazi, pangermaniste, ce régime « supérieurement organisé » (n’est-ce pas la caractéristique affichée d’un système totalitaire ?) dira réunir tous les « Allemands », y compris au-delà des frontières officielles de l’Allemagne…

    Relisez ce texte, relisez-le, et rappelez-vous qu'il a été écrit alors même que les canons de la Grande guerre viennent à peine de se taire, et que la France et ses alliés espèrent et affirment que la tragédie guerrière qui s'achève au bout de quatre longues années est « la Der des Der » !

    Le 14 novembre 1918, Jacques Bainville, ce « Vergennes » de L'Action française méconnu de la République (pas totalement, en fait...), alarme la France sur les périls qui la menacent si elle ne gagne pas la paix : mais Bainville crie dans le désert d'une République amnésique et qui subira, pour le plus grand malheur de la France, la montée des périls sans pouvoir (sans vouloir ?) l'arrêter...

    Dès 1918, c'est 1940 qui se prépare... « La République n'a pas de politique étrangère », disait Anatole France en haussant les épaules : c'est le moindre de ses défauts, diraient certains ; c'est le pire, au regard de l'Europe et du monde qui, eux, ont besoin, malgré la République et en attendant mieux, de la France !

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/