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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • A la découverte de l'homme Maurras (14) : Franchissons le portail, et entrons dans le jardin... (1)

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (14) : franchissons le portail, et entrons dans le jardin... (1)

    Vous commencez maintenant à savoir pas mal de choses sur Maurras, ses origines paternelles et maternelles, et sur sa maison du Chemin de Paradis.

    Il est donc temps de pousser le portail de la rue (ce qui nous est, maintenant, interdit par une richissime Mairie, aussi haineuse que stupide) et de voir ce qui nous attend, après être entré...

    Il faut d'abord savoir que la Mairie, poussé par la haine et la bêtise, à d'abord construit sur le trottoir d'en face un stade, qui a très vite très mal vieilli, et que l'on va bientôt démolir. Mais cela lui a permis d'élargir les trottoirs du Chemin de Paradis, et, donc de faire disparaître une dizaine de mètres du jardin initial, ceux où se trouvaient, de part et d'autre du portail, la double "allée des philosophes" :

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    "...Ce fut plus tard, beaucoup plus tard, que je pus construire à la bordure du Chemin de Paradis ma double "Allée des Philosophes"; 18 cyprès par ci, 18 cyprès par là, répétés de chaque côté, ce qui fit les 72..."

    Illustration : tout de suite en entrant dans le Jardin, une fois le portail ouvert, on a, à droite et à gauche, la même "Allée des philosophes", s'achevant toutes les deux par une petite table de pierre ronde, chacune avec son banc de pierre; les deux allées sont formées de deux haies de cyprès parallèles, espacées de deux mètres environs, propices à la méditation....

     

    La mairie de l'époque avait, cependant, fait replanter cette double allée : c'est celle que vous voyez ci-dessus, l'originale ayant disparu, noyée maintenant sous le bitume !...

    La maison est en hauteur par rapport à la route : les fenêtres de droite (rez-de-chaussée, premier et second) lorsqu'on entre, sont cachées par la végétation :

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    C'est une fois que l'on a monté l'allée centrale que l'on voit l'ensemble de la façade : on se trouve alors juste en dessous de la terrasse :

    1330910075.jpg

    Le jardin est donc séparé en deux, comme le montre bien ce "plan masse" de la maison et du jardin, établi par le Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine des Bouches-du-Rhône (relevés de Monuments Historiques).


    Dans le cadre des missions de conservation et entretien des Monuments Historiques, le service réalise des relevés permettant de fixer l'état existant et de définir des travaux :

    598095993 (1).jpg


    Maison de Charles Maurras à Martigues (inscription par arrêté du 02 septembre 1975), dessin de Dominique ALBERTINI...

    La maison est orientée Nord-Sud : lorsqu'on franchit le portail, tout en bas du croquis, on regarde donc vers le nord; les fenêtre de la maison, donnant sur la ville, regardent - elles - vers le sud...
    On a, à droite et à gauche, de part et d'autre du portail, l'Allée des philosophes, plantée de deux rangée de cyprès, espacés de façon à permettre la promenade et la méditation (d'où le nom d'Allée des philosophes), et s'achevant chacune par une petite table de pierre ronde.
    La première partie du jardin, la partie basse, dans laquelle on s'engage en premier, n'a pas été transformée : elle forme, de part et d'autre de l'allée centrale, comme un losange posé horizontalement....
    C'est ce qu'on pourrait appeler "le quart supérieur gauche" qui a été transformé par Maurras, en l'honneur de Gérard Tenque, des gloires de la Cité, et des grandes amitiés de sa vie...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    lafautearousseau

  • 2017 n'est pas allée dans le sens de la fin de l'Histoire...

     

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    L'année qui vient de finir aura au moins apporté deux surprises qui ont un sens : l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, début janvier, et, début mai, celle d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française.

    Le premier, honni de la classe politique et médiatique du monde entier, était donné perdant jusqu'au dernier moment. Il arrive donc que ces gens-là se trompent ; qu'ils ne voient pas venir l'événement qui démentira leurs prévisions et décevra leur attente, puisqu'ils avaient choisi leur camp et diabolisé le camp adverse. 

    Trump pour le meilleur et pour le pire n'est rien d'autre qu'un retour du vieux nationalisme américain, égoïste si l'on veut, libéral quand cela fait les affaires de l'Amérique, protectionniste quand ça ne les fait pas. Trump et une large frange de l'opinion américaine, lassée de l'idéalisme d'Obama et de l'universalisme belliqueux du clan Clinton, se sont rencontrés et reconnus dans ce nationalisme simple et brut qui n'a nulle honte à s'affirmer comme tel et se trouve heureux d'avoir rangé ses complexes au placard des hypocrisies, seconde nature des dirigeants américains depuis bien longtemps. Trump est à cet égard tout à fait libéré et l'Amérique, semble-t-il, s'en trouve plutôt bien. Cela ne signifie pas que les conséquences soient forcément bénéfiques pour le reste du monde, par exemple pour l'Allemagne qui n'est plus l'interlocuteur européen privilégié de l'Amérique de Trump ; pour l'Iran après l'abandon de la politique de détente inaugurée par Obama ; pour les Palestiniens depuis que Trump a plus ou moins reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël : pour la Chine elle-même, de plus en plus concurrent n°1 des Etats-Unis malgré les protestations d'amitié, en attendant de devenir peut-être un jour, bien plus que la Corée du Nord ou que la Russie, l'adversaire principal de l'Amérique.

    Mais le chef du Kremlin, s'il a, à la différence de Trump, des idées politiques et géopolitiques de grande ampleur, n'a pas de complexe non plus dès lors qu'il s'agit des intérêts de la Russie ni de doutes ou de scrupules lorsqu'il s'agit de la gouverner.  Ainsi, le politique n'a-t-il pas disparu partout. En tous cas, il n'a pas disparu des deux pays les plus puissants du monde. Y ajouterait-on la Chine ou l'Inde que la remarque vaudrait tout autant. Entre ces grands Etats nationalistes croit-t-on que la compétition se limite à l'économie et à la finance comme la doxa aimerait à le croire ? Alors, que l'on observe les budgets militaires de ces puissances, leur redéploiement opérationnel à travers les points stratégiques du globe, leurs bases, les armements qu'ils y installent, toujours plus nombreux et plus sophistiqués, parfois loin de leur territoire. Rien ne dit que tout cela est investi, déployé pour ne jamais servir. Pour qui croirait à la fin du politique et / ou de l'Histoire, ce ne sont pas des confirmations que 2017 a apportées. 

    L'improbable élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République n'a pas consacré la fin de ce que nous appelons souvent - comme jadis De Gaulle - le Système. Peut-être même cette élection l'a-t-elle sauvé pour un temps. Mais elle est résultée de l'extrême lassitude des Français envers les présidences guignolesques qui venaient de se succéder, des partis discrédités et même méprisés, des politiciens médiocres et corrompus. Ils ont ainsi consenti, non sans jubilation, en attendant de voir, à ce que tout cela soit pulvérisé et dégagé en un rien de temps et que s'installe à la tête de l'Etat un homme nouveau, un brin étrange, jeune et décidé, d'apparence digne et avantageuse, ayant compris qu'il manque un roi à la France depuis quelques deux siècles et se montrant déterminé à en endosser les habits... Emmanuel Macron a surtout démontré comment l'on prend le pouvoir en France, comment un « coup » peut être tenté et réussi.

    Après sept mois, le Système, dans ses fondements, perdure sous Macron, Les bons résultats économiques proclamés partout sont en réalité plus qu'incertains. Sans-doute illusoires. Le terrorisme reste une menace. L'immigration ne diminue pas et selon toute probabilité devrait au contraire grandement s'accroître notamment en provenance d'Afrique, l'inquiétude identitaire des Français, malgré le verbe présidentiel, demeure intense. Les questions dites sociétales continuent de les diviser... 

    La foi la plus clairement affirmée d'Emmanuel Macron semble être surtout européenne, mais systématiquement fédéraliste, en dépit de l'opposition déterminée de nombre de pays de l'Union et, secrètement, de l'Allemagne. La question des migrants et celle des souverainetés et des volontés identitaires de nouveau fermement affirmées devraient dominer pour longtemps l'évolution de la politique européenne. Elles jouent à l'encontre du projet Macron.

    Pour la première fois depuis bien longtemps, les Français n'ont plus honte de leur président mais ils ignorent toujours qui il est, quel est le fond de sa politique. Pourra-t-il rester toujours une énigme ?  

    On le voit : si l'on était tenté d'accorder quelque crédit à cette fumeuse théorie, 2017 n'est pas allée dans le sens de la fin de l'Histoire.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Le nationalisme c’est la vie

     

  • Concurrence et service public

     

    Par François Reloujac

    Economie. En France, des technocrates néo-libéraux se sont emparés de l’État jacobin. D’où des mixtures auxquelles les Français ont du mal à s’adapter.

     

    180628_manifestation-interprofessionnelle.jpgL’ actualité sociale des dernières semaines a mis sur le devant de la scène, à côté des agents de la Fonction publique, des entreprises nationales telles que la SNCF et Air France. Or, ce qui est à l’origine de cette célébrité médiatique, ce ne sont ni les performances économiques et financières, ni les innovations technologiques, ni la qualité exceptionnelle de leurs services, mais leur persévérance dans la grève. Au-delà des revendications immédiates à propos desquelles chacun peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide selon son humeur ou son intérêt personnel, ces événements devraient nous amener à réfléchir sur quelques aspects fondamentaux de notre système économique et social actuel.

    Des décisions qui ne rencontrent aucun soutien populaire

    À première vue, il semblerait que les causes des deux principaux mouvements sociaux n’ont pas grand-chose en commun. Le premier se présente comme une réponse à un texte législatif qui vise à « réformer » une institution que les élites perçoivent comme obsolète, alors que le second vise à « conserver », et même accentuer, les acquis sociaux obtenus par une catégorie de personnels perçus comme des privilégiés. Et pourtant, ils ont bien en commun quelque chose qui dépasse ces intérêts immédiats. Ces deux conflits résultent de décisions – bonnes ou mauvaises, là n’est pas la question – prises sous la pression d’instances administratives supranationales qui n’ont aucune légitimité et qui, par le biais du dogme de la libre concurrence – libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux – remettent en cause des systèmes qui fonctionnent mais qui sont onéreux. Pour faire simple, force est de constater que les choix édictés par Bruxelles n’ont d’autre finalité que de faire apparaître comme moins onéreux certains trajets – en fait ceux qui correspondent aux « besoins » des entreprises multinationales – sans se préoccuper réellement ni des nécessités liées à l’aménagement du territoire, ni des coûts cachés discrètement mis à la charge des contribuables, ni du fait qu’en exacerbant les aspirations égoïstes des individus actu4-1.jpgregroupés en catégories uniquement identifiés par une convergence d’intérêts immédiats, ils détruisent la société. Il ne faut pas s’étonner du fait que ces « réformes » n’emportent pas d’adhésion populaire mais en même temps que les actions menées contre elles par ceux qui apparaissent alors aux yeux de tous comme des privilégiés, ne soient pas non plus vues positivement. Et ce n’est pas la propagande gouvernementale abusivement appelée « pédagogie » qui y changera quoi que ce soit, à terme. Si elle permet de calmer le jeu pendant un certain temps, elle générera des frustrations supplémentaires qui viendront grossir les mécontentements.

    Le service public contre le service du public

    Dans ces deux conflits, les grévistes expliquent qu’ils défendent le « service public », mais pour cela, ils prennent en otage ledit public. Que recouvre en fait cette notion de « service public » ? Normalement ce devrait être un service indispensable au bon fonctionnement de la société et qui, de ce fait, devrait pouvoir être assuré en toutes circonstances et auquel tous les citoyens devraient pouvoir avoir recours autant que de besoin. Un service public devrait être un « lien social », une forme d’expression de la solidarité entre les diverses composantes de la société. Dans un monde où les intérêts financiers communs à certains individus ont remplacé les relations entre les personnes comme agents de cohésion, le « service public » se dégrade. Il n’est même plus, ni ce que l’Union européenne considère comme un « service essentiel », ni ce que l’Organisation mondiale du commerce regarde comme un « service d’intérêt économique général ». Il est simplement devenu un secteur économique soutenu par des fonds publics en cas de difficultés, que celles-ci soient inhérentes au fonctionnement de l’entreprise ou qu’elles résultent de choix politiques qui leur sont imposés. Un « service public » est donc devenu aujourd’hui un secteur économique qui peut se permettre de ne pas être rentable, car il sera renfloué par l’argent des contribuables – qui, eux, sont de moins en moins nombreux !

    actu5-1.jpgLors de sa réception du prix Charlemagne, le président Macron a déploré qu’en France on ait « une préférence pour la dépense publique plutôt que pour la norme », comme l’auraient les Allemands. Les Allemands, toujours la norme idéale de l’Europe ! Affirmant que sa politique avait pour but de « bousculer les fétiches », il laissait donc entendre qu’il voulait donner plus d’ampleur aux normes. Comme jusqu’à présent, quoiqu’en dise la « pédagogie » gouvernementale, la dépense publique n’a pas pris le chemin de la baisse, les Français vont pouvoir bénéficier à la fois de plus de dépenses publiques et de plus de normes. Est-ce cela le « changement » attendu ?

    La concurrence contre les privilèges

    Mais ces deux conflits révèlent aussi un autre aspect de l’évolution actuelle de nos sociétés. La « pédagogie » officielle explique que la libre concurrence est un facteur de progrès ; qu’elle permet d’offrir au consommateur plus de services, de meilleurs services, une plus grande qualité, tout cela au moindre coût. Mais dans un monde où seul l’intérêt financier compte, il est plus important de faire apparaître un meilleur coût, facilement mesurable, qu’une plus grande qualité, plus difficile à percevoir, surtout lors des achats impulsifs et compulsifs. Il en résulte que la concurrence a pour but premier de faire baisser les prix, quitte à chercher à masquer derrière une présentation attrayante les différences de qualité. Dans une société où plus personne ne cherche à servir mais où tout le monde cherche à vendre, la concurrence est en fait devenue un outil majeur pour lutter contre les « avantages acquis », pour détruire tous les privilèges, que ceux-ci soient légitimes ou non. En se mettant en grève pour défendre les « spécificités à la française », les cheminots comme les pilotes d’avion sont acculés à défendre leurs privilèges. Il faut bien s’entendre : malgré la propagande égalitaire développée par une démocratie individualiste, les privilèges ne sont pas, en soi, de mauvaises choses. Ce qui est mauvais c’est de les laisser se scléroser et de ne proposer pour remédier à cet abâtardissement que de les supprimer. Pour parler clairement, ce qui est choquant, ce n’est pas que les cheminots bénéficient d’un statut particulier mais que tous les éléments de ce statut ne paraissent plus justifiés.

    En vérité, ce qui est choquant dans ces conflits ce n’est pas de savoir si ces entreprises doivent ou non être détenues, en tout ou en partie, par l’État, mais de voir que malgré leur rôle essentiel au service du bien commun, ils puissent s’arrêter et mettre en péril des quantités d’activités exercées honnêtement par d’autres membres de la communauté nationale. Peut-être, faudrait-il rappeler aux grévistes le discours du pape Pie XII, le 21 octobre 1948 : « Si la grève est un droit inscrit dans la Constitution, auquel certaines catégories de travailleurs se sont trouvées dans la nécessité de recourir à la suite du déséquilibre entre les salaires et les prix, il n’est pas permis de l’employer à des fins politiques, ni d’en user de telle sorte qu’elle finisse par léser la nation elle-même et par porter atteinte à l’autorité de l’État ». Tout est dit.   ■   

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    Crèches en grève : elles relèvent aussi du service public à la française comme l’Université ! Pourquoi pas les bébés en grève comme les étudiants ?

     
  • Un président ne devrait pas dire ça

     En sommes-nous là ? Impasse comparative ?

    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    Alors qu’il commence son « itinérance mémorielle » à l’occasion du centenaire de 1918, M. Macron vient de prouver qu’il est décidément fâché avec l’Histoire.

    Il faut quand même une bonne dose de méconnaissance ou de mauvaise foi ou d’esprit partisan, ou des trois,  pour se dire « frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l’entre-deux-guerres » (Ouest-France, mercredi 31). M. Macron nomme ainsi les dangers qui menaceraient l’Europe : d’abord « les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique » ; ensuite « celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d'être bousculée par des puissances extérieures. Et donc de perdre sa souveraineté » (sic). Commençons par là : en quoi l’Union européenne (car c’est d’elle, et non de l’Europe qu’il s’agit) est-elle souveraine ? Hormis dans le domaine de la monnaie unique dont les bienfaits et les méfaits sont encore discutables, l’Union ne dispose d’aucun des attributs de la souveraineté réelle : elle n’est même pas capable de tenir ses propres frontières. La souveraineté ne relève de toute façon que des Etats et c’est seulement leur entente directe qui peut permettre de fonder une défense commune, au sens large du terme. 

    Pour le reste, et suivant la formule de Mme Lefebvre (Le Figaro, jeudi 1), il s’agit d’une « impasse comparative » ; nous ajouterons : une manipulation scandaleuse de l’Histoire à des fins politiciennes. Dans les années trente, existaient en effet en Europe deux grandes puissances impérialistes et sur-militarisées, l’Allemagne et l’Union soviétique. Des alliances, des blocs, des pays hostiles que tout poussait vers la guerre : rien de cela, aujourd’hui, aucun pays européen ne menaçant un autre pays européen. S’il existe bien une tendance hostile, c’est la réaction commune et légitime contre ce qui est perçu par tous les peuples d’Europe comme le même ennemi : l’islam. Au lieu d’ânonner que « le nationalisme, le populisme l-annee-1929.jpgc’est la guerre », le chef de l’Etat aurait dû ajouter pour dire la vérité « la guerre à l’islam conquérant » qui nous agresse tous. Curieusement, M. Macron n’y fait pas allusion ; pas plus qu’il ne voit de similitude - lui qui aime pourtant les comparaisons -  entre le rôle du capitalisme financier et spéculatif dans la crise de 1929 et celui de ce même capitalisme financier et spéculatif aujourd’hui. 

    Mais il s’agit pour notre président de revendiquer son appartenance au camp « progressiste » (dénomination qui porte sa propre condamnation quand on voit où la religion du progrès nous a menés) et d’opposer dans un manichéisme historique insensé les camps du bien et du mal. Pire qu’une réduction caricaturale, ses propos constituent une insulte inadmissible pour certains de nos voisins, amis et alliés d’Europe. En laissant croire qu’on peut les comparer aux nazis ou aux bolcheviks, dont on sait tout le mal qu’ils ont pu faire ; en les traitant de lépreux, même s’ils ne sont pas nommés. Nommons-les donc : MM. Orban, Salvini, Kurtz, Morawiecki, etc. et les peuples de Hongrie, d’Italie, d’Autriche, de Pologne, etc.. Pour les avoir anathématisés ainsi, M. Macron mérite l’opprobre : lui, le moraliste hypocrite, vient de mettre ses pas dans les pas des tricheurs de 2005, ce pays légal européiste, politiciens de droite et de gauche confondus, qui refusa de respecter le « non » du peuple au référendum sur la Constitution européenne ; il est, écrit encore fort justement Mme Lefebvre, « l'homme de ce système : la société ouverte, inclusive, du village global, des flux sans contrôle de marchandises et des hommes - catégories bientôt synonymes. » Il est donc l’homme d’un système qui porte l’entière responsabilité de l’enchaînement des causes et conséquences ayant conduit l’Union, et avec elle l’Europe, au bord du précipice : invasion migratoire, assujettissement aux marchés financiers, refus de tout ce qui devrait faire notre fierté d’être l’Europe et impuissance induite d’envisager de nous défendre sérieusement. 

    870x489_maxpeopleworld973046.jpgMais M. Macron a quand même compris quelque chose : l’échec de son parti aux élections européennes du printemps prochain pourrait bien lui causer de très gros soucis. S’il tord le cou à l’Histoire, c’est donc bien pour la mettre de son côté. Cette instrumentalisation ne trompe pourtant personne, sauf certains journalistes particulièrement incultes. Pour se rassurer, M. Macron pourra toujours se dire qu’il a le soutien de M. Hollande, lequel vient de dénoncer (Rennes, jeudi 1) le « moment très grave pour la démocratie » que constitue la « vague » populiste actuelle. « Il ne faut jamais croire que la démocratie peut être irréversible », a-t-il ajouté. M. Hollande a parfois du bon sens.  

  • Haro sur Raoult, par Olivier Perceval.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Une plainte a été dépo­sée par 500 méde­cins de la Socié­té de patho­lo­gie infec­tieuse de langue fran­çaise devant le conseil de l’Ordre contre le Pro­fes­seur Didier Raoult. 500 ce n’est pas rien, mais c’est pru­dent, car en cas de décon­fi­ture, il sera dif­fi­cile de faire émer­ger un res­pon­sable, unique cou­pable livré à la vin­dicte popu­laire.

    olivier perceval.jpgSi la jus­tice a encore un sens aujourd’hui, on est en droit de se deman­der quels sont les chefs d’accusation qui pour­raient être rece­vables.

    • Ain­si la « pro­mo­tion d’un trai­te­ment qui n’a pas démon­tré son effi­ca­ci­té ». Le juge va-t-il s’appuyer sur des études bidon pour étayer cette accu­sa­tion : Celle du Lan­cet ou d’autres qui n’ont pas tenu compte des recom­man­da­tions de l’équipe du doc­teur mar­seillais pour mettre en œuvre son trai­te­ment ?
    • Ain­si encore la « dif­fu­sion de fausses infor­ma­tions auprès du public ». Un peu comme le doc­teur-ministre Véran et son fameux Conseil scien­ti­fique qui nous expli­quèrent long­temps que les masques ne ser­vaient à rien. Ce même ministre qui aujourd’hui pousse les élus à les impo­ser à l’extérieur, contre l’avis d’un grand nombre de méde­cins, par des décrets inva­li­dés par la jus­tice, déjà à Stras­bourg ou à Lyon et, par effet de juris­pru­dence, bien­tôt par­tout en France.
    • Sans oublier les « graves man­que­ments au devoir de confra­ter­ni­té », obli­ga­tion dont cha­cun a pu voir com­ment elle était res­pec­tée par tous les col­lègues qui l’ont insul­té et trai­té de char­la­tan.
    • Autre reproche, « ne pas avoir réa­li­sé ses essais cli­niques dans le cadre légal (inclu­sion d’enfants, absence d’autorisation d’un comi­té d’éthique) » comme si l’épidémie n’exigeait pas un dépis­tage et un trai­te­ment dans l’urgence. D’ailleurs la ran­do­mi­sa­tion et tout le pro­to­cole ne se seraient impo­sés que s’il s’était agi d’un nou­veau médi­ca­ment, mais la chlo­ro­quine est un trai­te­ment connu, ain­si que ses effets secon­daires.

    On voit bien que Big Phar­ma veut faire payer l’insolent qui s’est auto­ri­sé, contrai­re­ment à beau­coup de ses confrères « ache­tés », à faire échouer une juteuse affaire finan­cière. Alors on a lâché la meute des méde­cins au ser­vice du grand capi­tal, pour faire taire et éra­di­quer celui qui a eu le culot de pré­sen­ter une solu­tion simple et peu coû­teuse à par­tir de médi­ca­ments exis­tants dont le seul et impar­don­nable incon­vé­nient était de ne pas faire tra­vailler les labo­ra­toires. Il ne s’agit pas de déve­lop­per une quel­conque théo­rie du com­plot mais de dénon­cer une cor­rup­tion qua­si offi­cielle qui touche la super­struc­ture médi­cale en France. Le prin­cipe des répu­bliques bana­nières est de pro­mou­voir des cadres, non pour leurs com­pé­tences, mais pour leur capa­ci­té à se cou­cher contre des avan­tages de toutes sortes.

    L’épidémie de coro­na­vi­rus aura per­mis d’observer les limites d’un tel sys­tème quand il faut prendre des déci­sions d’intérêt géné­ral.

    Fina­le­ment il faut se réjouir de cette sai­sine judi­ciaire contre le pro­fes­seur Didier Raoult, celui-ci, qui joue gros dans cette affaire, va devoir déployer une défense forte, et on sait que la meilleure défense c’est l’attaque. C’est sur des affaires de ce genre que tout un sys­tème peut s’écrouler.

  • Des banques centrales prêtes à tout : vers la destruction des monnaies, par Marc Rousset.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    La BCE vient d’offrir 1.310 milliards d’euros de prêts LTRO (prêts à long terme), à des taux d’intérêts négatifs à -1 %, à 742 banques européennes. Dans ce monde fou, les banques européennes gagnent donc de l’argent en empruntant !

    La dette française, qui avait atteint 66,6 % du PIB en 2007 avec le très laxiste Chirac, est passée à 91,6 % du PIB avec Sarkozy, puis 99,7 % du PIB avec Hollande, pour atteindre 120,9 % du PIB, fin 2020, avec Macron, ce qui représentera 39.552 euros par Français, tandis que le taux de chômage dépassera les 12 %.

    marc rousset.jpgLa gauche rêveuse croit, comme d’habitude, régler les problèmes avec des mots salvateurs, sans se fatiguer, tels que « dette perpétuelle » et « dette poubelle », mais la France devra rembourser et payer, sous peine d’augmentation violente des taux et/ou de ne plus pouvoir emprunter sur les marchés. Quant à l’endettement des entreprises françaises, il est passé de 53,9 % du PIB, en 2008, à 73,5 % du PIB, à fin 2019.

    Aux États-Unis, on assiste à un rendement décroissant de la dette. Dans les années 50, chaque dollar emprunté générait 70 centimes de croissance du PIB. Aujourd’hui, un dollar de dette génère seulement 30 centimes de PIB. Le déficit public américain devrait atteindre 4.000 milliards de dollars en 2020. Entre 1789 et 1981, soit en 192 ans, l’Amérique avait contracté seulement 1.000 milliards de dollars de dette. La dette publique a dépassé les 100 % du PIB et se dirige, fin 2020, comme en France, vers les 120 % du PIB. Quant à l’endettement des entreprises, il atteindra, fin 2020, 180 % du PIB. Les entreprises zombies incapables de rembourser leurs dettes représentent 20 % des entreprises américaines (6 % en France) alors que ce taux était de 0 % jusqu’en 2002.

    Aux États-Unis, tout est permis pour la Fed : plus de réserves obligatoires pour les banques, soit 230 milliards de dollars de plus à prêter, mais aux détriments de la sécurité bancaire. La Fed va pouvoir souscrire directement pour la totalité des titres à des émissions d’obligations d’entreprises et intervenir sur le marché secondaire des obligations, pour un total d’interventions de 750 milliards de dollars. Quant au programme de prêts garantis par la Fed, il s’élève à 2.300 milliards de dollars.

    Le bilan de la Fed, qui était de 1.000 milliards de dollars en 2000, est passé à 4.500 milliards en 2015 pour s’élever, aujourd’hui, à la verticale, à 7.165 milliards de dollars. La masse monétaire TMS-2, définition la plus large, s’est élevée, en mai 2020, à 17.366 milliards de dollars, soit six fois la masse monétaire de 3.000 milliards de dollars en 2000, lors de la bulle Internet, et plus de trois fois la masse monétaire de 5.255 milliards de dollars, lors de la crise des subprimes en 2008 ! Le taux de croissance actuel de la masse monétaire, aux États-Unis, est de 30 % par an.

    Le premier signal de la débandade monétaire finale pourrait bien être le rachat d’actions par la Fed par le biais d’ETF, des fonds indiciels cotés, ce que pratique la Banque du Japon depuis dix ans, l’un des plus gros porteurs de titres japonais. La Banque de Suisse, elle, possédait 94 milliards de dollars d’actions début 2020.

    La Fed cherche à contourner le « Federal Reserve Act » de 1913 qui lui interdit d’acheter des actifs d’entreprise. Elle a déjà outrepassé son mandat en achetant des obligations d’entreprise, grâce à un montage spécial avec le Trésor américain qui est géré par BlackRock. Une banque centrale n’a pas le droit de détenir des actifs spéculatifs car elle peut essuyer des pertes en cas de baisse des marchés, tout comme la Banque de Suisse vient de perdre 31,9 milliards de francs suisses. Les banques centrales ont pour seule obligation de permettre aux marchés de fonctionner et de réguler l’économie, pas de garantir la liquidité, les finances des sociétés et des États, les taux d’intérêt des obligations et le cours de Bourse des actions, sinon on tombe dans le socialisme type Union soviétique !

    Les premiers signes de folie apparaissent donc à Wall Street. 10.000 milliards de dollars de création monétaire pure avec des actifs pourris ou risqués viennent d’être créés dans le monde, selon le FMI. Tout cela se terminera très mal un jour avec, en fin de course, l’effondrement total du Système, le chaos économique, boursier et financier, la destruction finale des monnaies et, donc, des épargnes des particuliers ! Le Système ne s’effondre pas pour l’instant car il est prêt à tout, mais il nous dirige vers le krach et l’effondrement monétaire du siècle des siècles !

  • Accord de Bruxelles : une bombe à retardement !, par Jacques Myard.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Après des nuits et des jours d’affrontements, de chamailleries et même d’invectives, un accord entre les 27 membres de l’ est arrivé aux forceps, le 21 juillet. Soulagé à l’évidence, crie victoire et essaie de présenter cet accord comme une étape historique de l’évolution fédérale de l’, évolution qu’il appelle rituellement de ses vœux, dans des discours empreints d’un lyrisme incantatoire.

    1.jpgLes caractéristiques de ce fameux accord sont simples :
    – 750 milliards d’euros doivent être injectés dans l’économie des États membres : 390 milliards de subventions, 360 milliards de prêts remboursables.
    – À ce titre, les 750 milliards seront empruntés par l’Union européenne sur les marchés ; cet emprunt serait la première marche d’une mutualisation de la dette par l’Europe.

    Cela mérite une analyse point par point.

    1) L’Union européenne a-t-elle le droit d’emprunter sur les marchés ?
    Rien n’est moins certain. L’Union européenne a des ressources propres définies et les emprunts n’y figurent pas ; la Commission l’a elle-même rappelé lors de la présentation de son projet de budget 2020. Les articles 122 et 124 combinés aux articles 310, 311 du traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et 5 du traité sur l’Union européenne (compétences d’attribution à l’Union européenne) ne laissent guère de doute sur l’interdiction d’emprunter.
    Il n’est pas impossible que des actions judiciaires soient introduites devant des juridictions nationales constitutionnelles comme la Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe.
    À suivre…

    2) Il existe un silence singulier – véritable omerta – sur la garantie des États apportée à cet emprunt. Or, elle existe, ce qui signifie que les États membres seront appelés en garantie dans le cas où un État membre est défaillant.

    3) Il est prévu que la France reçoive 40 milliards d’euros de subventions. Mais quand recevra-t-elle ce pactole ? Mystère, cela est lié au lancement de l’emprunt de 750 milliards qui prendra encore du temps avant d’être effectif.
    De plus, si la France reçoit dans plusieurs mois 40 milliards d’euros une fois qu’elle aura expliqué à la Commission ses réformes, elle continuera à abonder le budget de l’Union européenne à hauteur de 17 %, soit 66,3 milliards, pour financer les subventions… belle opération !

    4) Selon les dires de Thierry Breton, les subventions seront ancrées dans les semestres européens, cela signifie qu’à chaque versement, l’État qui peut bénéficier de ces subventions devra s’expliquer sur ses réformes, sous le regard de tous les États… En d’autres termes, les États devront donner des garanties de réformes. Bonjour les tensions…

    5) Toujours selon M. Breton, les États n’auront pas à payer le remboursement de cet emprunt de 750 milliards qui le sera par de nouvelles ressources propres :
    – une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne ;
    – une taxe numérique.

    C’est à mourir de rire ! M. Breton tire des plans sur la comète ; rien ne peut prédire que ces taxes existeront un jour, elles sont plus qu’hypothétiques et suscitent des oppositions rédhibitoires des États, notamment de l’Irlande qui préside l’Eurogroupe et de l’Allemagne qui redoute de mettre en péril ses exportations de voitures.

    6) Dans son service après-vente sur cet accord, le ministre Bruno Le Maire a émis la proposition que l’Union européenne devait désormais prendre ses décisions à la majorité : bravo pour l’amateurisme, la boîte de Pandore est ouverte !

    C’est sans nul doute la meilleure proposition pour défendre les intérêts de la France, et notamment la politique agricole commune (PAC) qui suscite l’euphorie de nos chers partenaires qui ne rêvent que de la dézinguer ! Ils n’ont de cesse de vouloir réduire son budget, elle enregistre, d’ailleurs, une première baisse de 10 % pour la période 2021-2027. Bravo Emmanuel Macron !

    7) Les pays dits frugaux, pour avaliser cet accord « historique », ont obtenu, ainsi que l’Allemagne (sic), l’augmentation de leurs rabais budgétaires, qui passent de 47 à 54 milliards d’euros : c’est un comble !

    8) Cet accord est le produit de l’idéologie fédérale d’Emmanuel Macron.
    Il a tout lâché pour l’obtenir afin d’afficher ce qu’il présente comme une avancée fédérale de l’Europe. C’est une fuite en avant ! Il est, en effet, illusoire de croire qu’il constitue le commencement d’un budget fédéral pour l’euro, ce n’est pas sérieux.
    Il ne constitue pas un outil crédible. Pire : il va diviser les États européens dans des discussions sans fin sur les conditions de remboursement des prêts et les modalités d’utilisation des subventions.

    9) Oui à la solidarité :
    Un accord entre États pour lever un emprunt et aider les pays en difficulté aurait été plus rapide et efficace qu’une mutualisation de la dette. Mieux encore : le rétablissement des avances des banques centrales – du système des banques centrales – aux États pour investir serait immédiat et constituerait une dette perpétuelle inscrite dans les comptes des banques centrales… jamais remboursée !
    Le système des avances a permis à la France de se reconstruire ; il est certes contraire au traité de Maastricht, mais il a fait ses preuves économiques !

    10) La leçon de ce marathon bruxellois est très simple : Macron l’idéologue voulait donner l’illusion de créer une dette mutualisée, fédérale. En réalité, il a obtenu la mise en place d’une bombe à retardement, cet accord réserve de nombreuses surprises et va créer de nombreuses tensions entre les pays membres de l’Union européenne.

    Prétendre que c’est la matrice d’une Europe nouvelle révèle naïveté ou plutôt volonté de manipulation !

  • Budget européen : George Soros insiste pour que Budapest et Varsovie ne perçoivent «aucun versement», par Fabien Rives.

    Richissime financier, le nonagénaire américain d'origine hongroise George Soros est l'auteur d'une récente tribune dans L'Obs. Il y exprime son souhait que ni la Hongrie ni la Pologne ne puissent bénéficier des fonds communautaires de l'UE.

    Un pays où «la pandémie fait rage», dont la capitale se trouve «sous couvre-feu» et où les soldats «patrouillent dans les rues»… Si certains éléments de ce décor pourraient évoquer la période pour le moins délicate de reconfinement que traverse actuellement l'Hexagone, le milliardaire George Soros évoque ici celle traversée actuellement par son pays natal, la Hongrie, qu'il a quitté en 1947 avant d'entamer une fructueuse carrière dans la finance. Une carrière dont on retiendra notamment le succès d'opérations de spéculation, tout aussi colossales que controversées, qu'il a entreprises à travers le monde.

    La dernière tribune du richissime financier est parue le 20 novembre 2020 dans les colonnes de L'Obs, alors qu'un bras de fer est actuellement engagé entre l'Union européenne et trois de ses pays membres : la Hongrie et la Pologne, désormais soutenus par la Slovénie.

    Il existe un moyen de contourner [le veto]

    En cause, le récent véto opposé par Budapest et Varsovie au plan de relance européen de 750 milliards d’euros, ainsi qu'au budget pluriannuel (2021-2027) de 1 074 milliards. De fait, les deux chancelleries sont contre le conditionnement des versements des fonds communautaires au «respect de l’Etat de droit», comme cela est théoriquement prévu à compter de 2021. Et pour cause, du fait de certaines réformes engagées par la Hongrie et la Pologne, ainsi que d'un ensemble plus large d'orientations politiques intérieures, les deux pays sont dans le collimateur des institutions européennes.

    George Soros accuse Viktor Orban d'avoir mis en place un «système kleptocratique très élaboré»

    Au mois de septembre 2018, Budapest faisait par exemple l'objet d'une motion punitive du Parlement européen sur proposition d'un rapport présenté par l'eurodéputée néerlandaise Judith Sargentini (Gauche verte). En avril 2020, Varsovie était pour sa part visée par une procédure d'infraction lancée par la Commission européenne contre ses réformes judiciaires.

    «Seule l’UE peut aider la Hongrie», martèle pour sa part George Soros dans son argumentaire publié par L'Obs. Et l'influent financier de faire preuve de créativité afin d'encourager Bruxelles à faire pression sur Budapest. «Les fonds de l’UE pourraient, par exemple, être versés aux autorités locales où la démocratie fonctionne encore en Hongrie, contrairement à ce qu’il se passe au niveau national», écrit-il notamment.

    Concédant que l'opposition hongroise aurait à elle seule du mal à changer la donne nationale, George Soros a par ailleurs bon espoir que la Hongrie – actuellement gouvernée par le Premier ministre Victor Orban, reconduit pour un troisième mandat consécutif à l'issue des législatives de mai 2018 – subisse le feu des sanctions européennes malgré le veto hongrois et polonais.

    «Le veto a plongé dans la confusion les représentants des autres pays de l’UE. Mais, une fois le choc passé, une analyse étroite révèle qu’il existe un moyen de le contourner. En effet, les réglementations sur l’Etat de droit ont bel et bien été adoptées. En cas d’absence d’accord autour d’un nouveau budget, le budget précédent, qui expire fin 2020, est alors prolongé annuellement. En l’occurrence, la Hongrie et la Pologne ne percevraient aucun versement en vertu de ce budget, puisque leurs gouvernements ne respectent pas l’Etat de droit», raisonne ainsi le financier américain d'origine hongroise. 

    En substance, le philanthrope – condamné pour délit d'initié en 2012 – accuse avec véhémence dans sa dernière tribune le Premier ministre hongrois de «faire secrètement les poches au pays [à travers] un système kleptocratique très élaboré». George Soros ne manque pas également d'épingler la gouvernance polonaise : «Ce n’est pas tant au concept abstrait de l’Etat de droit que s’opposent le Premier ministre hongrois Viktor Orban et, dans une moindre mesure, le dirigeant de facto de la Pologne, Jarosław Kaczyński. Ce qu’ils voient d’un mauvais œil, c’est plutôt le fait que l’Etat de droit représente une limite pratique à leurs manœuvres de corruption personnelle et politique», écrit encore le fondateur de l'Open Society Fondations.

    Source : https://francais.rt.com/

  • Éric Zemmour: «La vraie écologie est d’essence conservatrice»

    Eric Zemmour Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

    Dans son essai Durer (Les Belles Lettres), Pierre Caye dessine une conception de l’écologie qui tranche utilement avec la vision progressiste des Verts.

    De quoi l’écologie est-elle le nom? Des pistes cyclables dans les villes? De la dénonciation des sapins de Noël et du Tour de France? De la lutte contre le nucléaire? De la défense des migrants?

    Si vous répondez oui à toutes ces questions, vous êtes un Vert. Si vous répondez non, vous avez déjà compris la différence entre l’écologie et l’écologisme, entre une science et une idéologie, entre une philosophie d’essence conservatrice, soucieuse de transmission et de tradition, et des militants progressistes, gauchistes, qui ont hérité de l’individualisme épicurien et mondialiste des soixante-huitards, aux antipodes d’une véritable pensée écologique.

    C’est la première leçon qu’on tire de la lecture de l’ouvrage de Pierre Caye. Mais c’est loin d’être la seule. L’auteur est directeur de recherche au CNRS, ancien normalien, féru de philosophie. Sa prose s’en ressent ; elle se fait souvent magma pâteux et abscons, qu’il faut parfois relire plusieurs fois avant d’en tirer la substantifique moelle. Dommage. La pensée est brillante et iconoclaste. Caye évite l’habituelle confrontation entre écologie et économie, entre technique et nature, et même entre souveraineté de l’État et développement durable. Celui-ci n’est nullement la panacée proclamée partout. Il est et a été souvent utilisé comme un moyen habile de libéraliser le marché : «Une part de l’écologisme a joué un rôle précoce et moteur dans l’émergence des sociétés néolibérales dès les années 1970.»

    C’est tout le système de production, nous explique notre auteur, qui doit se transformer. Le capital ne doit plus seulement avoir le seul souci de la rentabilité, mais être considéré comme un patrimoine. Le travail humain ne doit pas craindre la machine, mais au contraire se lier à elle, en développant son rôle de maintenance, d’entretien, on oserait presque dire de soin. La technique n’est pas l’ennemi de l’homme. Reprenant les travaux du grand paléontologue Leroi-Gourhan, notre auteur nous rappelle que la technique est à l’origine du processus qui a fait de nous des humains doués de parole et donc de cerveau. C’est la technique qui nous a différenciés des animaux. Nous ne devons pas en avoir peur. «On confond les métiers et les tâches. Les tâches peuvent être automatisées sans que la part humaine du métier disparaisse.» De même, dans l’agriculture, les sols sont «artificialisés» depuis le néolithique. Le drame contemporain est « l’industrialisation des sols ».

    L’opposition n’est pas où l’on croit. La technique n’est pas l’ennemi de l’homme, et la découverte n’est pas l’ennemi du passé: «Les mutations technologiques les plus récentes trouvent leur origine dans des découvertes fondamentales vieilles de plusieurs décennies (…). Un système productif est en réalité un palimpseste technique où le choc du passé est aussi structurant que celui du futur (…). La disruption rompt cette chaîne et remet en cause les conditions mêmes de l’invention et de l’innovation.» La fameuse « disruption » que prône notre président de la République (et bien d’autres leaders occidentaux), est la condition de la «destruction créatrice» chère à Schumpeter. Elle est donc aux antipodes de ce développement durable que le même Macron nous vante également. Toujours ce maudit « en même temps » !

    Caye assume avec intelligence le rapport profond entre écologie et conservatisme. Redécouvre les vertus de l’ancien droit de nos rois balayé par la conception bourgeoise du code civil. L’écologie est transmission et conservation. Elle nécessite une politique du patrimoine. Elle est profondément réactionnaire. Elle ne s’oppose pas à la propriété, mais à un capitalisme moderne qui ne connaît plus que les flux, et leur circulation toujours plus rapide, toujours plus rentable: «La mondialisation est la marchandisation généralisée des choses. Son contraire est le retour du patrimoine comme de la ressource protégée.»

    Les mérites de l’authentique souveraineté

    Caye redécouvre les mérites de l’authentique souveraineté. Il ne méconnaît pas les liens profonds dans l’histoire de l’Europe entre la construction des souverainetés nationales et le productivisme économique, liant industrie, recherche et puissance militaire, sur le modèle de l’Allemagne bismarckienne, imité par les États-Unis (et la France gaullienne). Un modèle qui est aujourd’hui encore celui de la Chine. L’Union européenne est sortie de ce modèle historique pour se jeter dans celui de la gouvernance. A ruiné les souverainetés nationales des pays européens sans édifier une souveraineté européenne inatteignable. C’est ce qu’on appelle passer de Charybde en Scylla. Caye plaide que l’authentique écologie aujourd’hui réside dans la maîtrise du temps, le passage indispensable du temps court qu’impose la mondialisation néolibérale, à ce temps long qui permettrait seul de maîtriser les nécessaires bouleversements de notre modèle économique.

    « Comment rétablir la souveraineté nationale sans sacrifier le développement durable à la volonté de puissance ? La véritable souveraineté politique, que la gouvernance ne saurait exercer, est un pouvoir capable de modifier la machine, d’avoir prise sur elle et non seulement de la nourrir et de la réguler (…). Le souverain est celui qui sort du temps court.»

    Caye prône le grand retour de l’État, non par idéologie, mais parce que notre époque l’exige : « Pendant des siècles, la société incarnait la tradition et avait le sens du temps. Il revenait au politique de la sortir de ses traditions pour en accélérer l’évolution. Aujourd’hui, le rapport se renverse : la société prise dans la mobilisation totale, perd le sens du temps, qu’il revient désormais au politique de cultiver et de préserver. En régime de mondialisation, la souveraineté, c’est le temps. » Quand on regarde la classe politique contemporaine, on se dit que personne n’est calibré pour cette tâche.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Règles imbitables et ras-le-bol général : les ”Gaulois réfractaires” sont de retour, par Gérald Andrieu et Natacha Polon

    "Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade."
    © Hans Lucas via AFP 

    Attestation dérogatoire de déplacement, permission des 20 km, de 8 m2 par client dans les boutiques... Beaucoup de Français sont entrés en sourde résistance face au nouvel ordre sanitaire.

    2.jpgC’est une révolution à bas bruit, une sourde résistance au nouvel ordre sanitaire. On ne parle pas des fêtards de Joinville-le-Pont ou d’ailleurs, à 300 dans un loft, au mépris des règles élémentaires. On ne parle pas des endurcis persuadés que le virus n’existe pas ou que le masque est un outil de contrôle des masses. La révolution n’est jamais faite par les révolutionnaires les plus farouches. Elle est toujours provoquée par la bascule des citoyens raisonnables, ceux qu’on n’attendait pas là mais que les excès de la puissance publique ont fait basculer.

    C’est le spectacle de ces gens qui, discrètement, font demi-tour lorsqu’ils aperçoivent un contrôle de police parce qu’ils ont renoncé depuis longtemps à remplir une attestation dont ils savent qu’elle serait de toute façon mensongère. C’est cette dame comme il faut qui a coché la case « assistance à une personne vulnérable » pour aller voir une amie, parce qu’elle n’en peut plus de tourner en rond chez elle. Et la limite des 20 km qui est en train de modifier la géographie française et les règles de la relativité puisque, l’air de rien, certains Parisiens se promènent en Normandie ou dans le Vaucluse (« Comment ça, Paris-Avignon, c’est plus de 20 km ? »).

    "Le système de l’attestation"

    Emmanuel Macron, dans sa dernière allocution télévisée, le 24 novembre, a eu cette phrase merveilleuse : « Le système de l’attestation restera en vigueur, car c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces bons résultats » – c’est-à-dire le recul du virus. Pendant ce temps, nos voisins allemands se gaussent et parlent de notre « Absurdistan autoritaire ». Et c’est l’impression générale. Celle d’une machine qui s’emballe et d’un machiniste qui refuse de renverser la vapeur. Une administration qui a inventé l’attestation dérogatoire de déplacement avec petites cases à cocher et déclaration sur l’honneur ne peut pas admettre que celle-ci n’est qu’une vaste blague et qu’il faudrait la supprimer. Alors elle y ajoute des cases pour les nouveaux motifs de sortie autorisée.

    La faute aux irresponsables, diront les gardiens de la vertu sanitaire ; il faut les empêcher de nuire. Et, de fait, on a du mal à éprouver la moindre sympathie pour les fêtards de tout poil, quand la nouvelle flambée épidémique et le confinement qui l’accompagne vont jeter dans la misère et le désespoir tant de commerçants, de restaurateurs, d’indépendants, de précaires. Mais la colère sourde qui se fait jour n’est pas celle des égoïstes et des complotistes persuadés que l’épidémie n’existe pas. Elle est celle des citoyens lambda qui n’en peuvent plus des règles absurdes et des interdits arbitraires ou vexatoires.

    Un exemple ? Après le commentaire de PowerPoint du « chief transformation officer » Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie a dû expliquer le lendemain sur l’antenne de la première matinale radio du pays la règle des 8 m2 par client dans les boutiques. Et de préciser que les commerçants ne devaient plus retirer de leurs calculs l’espace occupé par… les présentoirs et les rayonnages, comme le voulait la règle précédente des 4 m2. Et d’ajouter qu’un client qui venait dans un commerce accompagné d’un enfant comptait évidemment pour « une seule personne » et non deux ! Mieux : pour contrer les skieurs invétérés qui voudraient profiter de l’ouverture des stations suisses, Emmanuel Macron découvre l’utilité des contrôles aux frontières, lui qui avait expliqué en février qu’il était inutile d’empêcher les innombrables avions en provenance de Chine d’atterrir à Roissy au motif que « le virus n’a pas de passeport ».

    Désobéissance pas toujours très civique

    Comme un hommage du gouvernement à René Goscinny et aux Douze travaux d’Astérix dans lequel les deux héros à moustaches, pour leur huitième épreuve, parcourent la « maison qui rend fou », un immeuble qui, en matière d’obscure bureaucratie, n’a rien à envier à la Poste ni à la Sécurité sociale. Ils doivent mettre la main sur le laissez-passer A-38. En vain. Ils remportent l’épreuve, après avoir erré de bureau en bureau et de couloir en escalier et réciproquement, lorsqu’ils finissent par demander aux administratifs en toge le laissez-passer A-39… qui n’existe pas. De quoi rendre fous les ronds-de-cuir de la « maison qui rend fou ».

    Les « Gaulois réfractaires » sont en train de jouer le même tour à Emmanuel Macron. Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade. Histoire de faire durer le plaisir. Les bars et restaurants sont fermés ? Oui, mais il existe des portes dérobées, il suffit de savoir les trouver. Henry David Thoreau avait théorisé la désobéissance civile, l’exécutif a fait germer partout sur le territoire de la désobéissance… pas toujours très civique.

    Cette épidémie a l’étrange faculté de mettre en lumière tous les travers de nos sociétés. Elle a démontré avec violence combien la désindustrialisation nous rendait dépendants de puissances pas franchement alliées. Elle éclaire jusqu’à l’absurde l’art français d’étatiser la bureaucratie folle engendrée par l’industrialisation des processus et le fantasme de performance et d’optimisation propre au néolibéralisme. Toutes ces paperasses, ces réunions inutiles, ces analyses de « process », si chères au management moderne, l’administration française les adopte avec délectation pour inventer des alinéas et des codicilles à chaque décision, elle-même délirante. Quel rêve, des êtres humains appliquant à la lettre des procédures préétablies – des êtres nettoyés de l’humain…

    Cercle vicieux

    On appelle cela un cercle vicieux. Des citoyens outrés d’être infantilisés se mettent à adopter des comportements d’enfant frondeur face aux règles arbitraires que produit un pouvoir débordé pour faire croire qu’il a encore la main. Le contraire absolu de la démocratie, cet idéal d’autonomie dans lequel des individus responsables se fixent collectivement leurs propres règles, et les respectent justement parce qu’elles émanent d’eux ou de leurs représentants légitimes.

    Nous ne sommes pas des Sud-Coréens. Pas non plus des Allemands. Et cela rend sans doute plus difficile la gestion de cette épidémie. Mais la réponse ne peut se trouver que dans l’approfondissement, le retour à ce que nous sommes : un peuple éminemment politique, qui croit que des êtres humains lucides et éclairés peuvent se gouverner eux-mêmes. Encore faut-il ne pas fantasmer une nostalgie de la figure du roi et s’appuyer sur ces Français, amplement majoritaires, qui cherchent le juste équilibre entre les impératifs sanitaires et la continuité de la vie dans toutes ses dimensions, économique, sociale et tout simplement humaine.

    Source : https://www.marianne.net/

  • De l'affaire Duhamel à la démission du directeur de Sciences Po : portrait de l’oligarchie, par Natacha Polony.

    "L’oligarchie elle-même n’aura sans doute qu’à se reconstituer une figure présentable..."
    © Hannah Assouline. 

    La démission du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, suite aux révélations de "Marianne" ? "L’occasion de comprendre quel rôle joue l’Institut d’études politiques dans la perpétuation d’un système oligarchique dont le principal fait d’armes est l’émergence d’une défiance profonde des citoyens envers les institutions et leurs représentants", pour Natacha Polony.

    Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a donc fini par démissionner à la suite des révélations de Marianne puis de celles du Canard enchaîné sur ses mensonges dans l’affaire Duhamel. Et, tout à coup, c’est un des temples des élites politico-médiatiques qui tremble sur ses fondations. Ou plutôt sur sa Fondation, celle dont Olivier Duhamel a quitté la présidence, confiée par intérim à Louis Schweitzer, et qui se retrouve désormais privée de son administrateur. Un salutaire nettoyage des écuries d’Augias, penseront tous ceux qu’horrifie le silence pudique utilisé comme arme des puissants pour garantir l’impunité et perpétuer un pouvoir. Et l’occasion, peut-être, de comprendre quel rôle joue l’Institut d’études politiques dans la perpétuation d’un système oligarchique dont le principal fait d’arme est l’émergence d’une défiance profonde des citoyens envers les institutions et leurs représentants.

    Frédéric Mion est, comme Marc Guillaume, qu’il aurait en l’occurrence cherché à couvrir, comme Richard Descoings, à qui il a succédé, conseiller d’État. Ce n’est pas anecdotique, tant ce corps, sans doute davantage que l’Inspection des finances, agit aujourd’hui comme un pouvoir non élu dont la fonction serait de résister à toute tentative par des politiques de répondre aux aspirations de leurs électeurs. Le Conseil d’État juge en dernier ressort en matière administrative, est de plus en plus cette entité qui contrôle les lois avant même leur passage devant le Parlement et les édulcore de tout élément un peu trop échevelé ou révolutionnaire. Son vice-président est d’ailleurs membre du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, en même temps que divers « représentants des fondateurs », dont la liste se confond avec celle des hommes qui ont orienté les grands choix de la France sur les trente ou quarante dernières années.

    Michel Pébereau, président d’honneur de BNP Paribas, dont la toute-puissance éclaire l’étrange propension de la France à préserver son secteur bancaire à coups de financiarisation de l’économie, plutôt que de penser une politique industrielle. Pascal Lamy, président de l’Institut Jacques Delors, ancien commissaire européen, ancien directeur général de l’OMC, qui a promu avec force le libre-échange et l’ouverture de l’Union européenne à tous les vents de la globalisation, avant de se mettre à professer, à l’occasion de la pandémie, les vertus d’une Europe puissance. Henri de Castries, ancien PDG d’AXA assurances, président de l’Institut Montaigne, président du comité directeur du groupe Bilderberg…

    L'ombre de Richard Descoings

    L’observateur distrait n’a de Sciences Po Paris que l’image d’une école moins prestigieuse que Normale sup ou l’ENA, et dont les étudiants se distinguent par leur ferveur dans l’organisation de manifestations « inclusives » comme ce « hidjab day », qui incite les jeunes filles à arborer ce symbole de féminisme et d’émancipation. Ce serait oublier que si l’école est devenue le poste avancé du différentialisme anglo-saxon dans l’enseignement supérieur français, c’est par l’action d’un homme, Richard Descoings, qui incarne la jonction entre cette idéologie « minoritariste » et l’omniprésence des réseaux de pouvoir. Avec une dimension supplémentaire : la transformation de l’enseignement supérieur français, sous les applaudissements des politiques de droite et de gauche. Richard Descoings ne fut pas seulement le promoteur de la discrimination positive, à travers des conventions signées entre Sciences Po et certains lycées de ZEP qui, au nom des meilleures intentions de monde, entérinaient la destruction de l’école républicaine et l’impossibilité pour les jeunes défavorisés d’acquérir les savoirs nécessaires à la réussite d’un concours anonyme.

     

    "Il fut la star des médias « progressistes » qui s’extasiaient de ce directeur adepte des soirées étudiantes et qui trouvaient géniale la transformation du creuset des futurs serviteurs de l’État en business school américaine." 

     

    Quiconque discutait avec lui comprenait que, pour cet homme brillant, le contenu des enseignements, les savoirs, n’existent pas : une école sert à se construire des réseaux. Peu importe, donc, le niveau que l’on a à l’entrée, du moment que l’on entre et que l’on se constitue un carnet d’adresses. Il fut la star des médias « progressistes » qui s’extasiaient de ce directeur adepte des soirées étudiantes et qui trouvaient géniale la transformation du creuset des futurs serviteurs de l’État en business school américaine. La réussite de Sciences Po s’appuyait d’ailleurs sur un modèle économique dont on se doute qu’il est impossible à reproduire dans des universités françaises paupérisées. Tout le monde ne bénéficie pas de l’entregent d’un directeur introduit autant à l’UMP qu’au PS et de ce subtil mélange des genres entre public et privé qui permet à Sciences Po de s’endetter presque autant que la Ville de Paris (c’est dire…).

    Certes, l’école fournissait à nombre de journalistes une carte de visite de « chargé de cours » qui vous éclaire d’une aura bienvenue. Voilà qui rend plus difficile l’examen objectif du fonctionnement de ce bastion de la pensée conforme, dont la force est, depuis des décennies, de produire des adeptes zélés du libre-échange et de la division mondiale du travail. Aujourd’hui, ces étudiants biberonnés aux sciences sociales américaines et à la cancel culture pourraient bien ébranler, pour des raisons bien éloignées de la critique de l’oligarchie, le temple de la reproduction. Mais l’oligarchie elle-même n’aura sans doute qu’à se reconstituer une figure présentable.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Vaccination : encore un échec de l’Union européenne, par Charles Saint-Prot.

    Direc­teur géné­ral de l’Observatoire d’études géopolitiques

    Seuls les sots ou les indé­crot­tables gou­rous du sys­tème croient à la bali­verne, répan­due par les médias aux ordres, selon laquelle l’Europe appor­te­rait la paix et le bon­heur. De fait, la caco­pho­nie vac­ci­nale — dont les peuples sont les pre­mières vic­times — est due à la désas­treuse ges­tion de cette affaire par une euro­cra­tie qui démontre une fois encore, que l’Union euro­péenne n’est jamais à la hauteur.

    2.jpgBien sûr, le régime d’Emmanuel macron qui a tout misé sur l’Europe est ridi­cule en tout point et la France, de plus en plus déclas­sée, se classe péni­ble­ment aux der­nières places avec la Rou­ma­nie et la Slovénie.

    Les gens qui gou­vernent (si mal) l’Union euro­péenne ont cru malin de faire le contraire d’un Boris John­son en n’investissant pas sérieu­se­ment dans la recherche, en res­tant ain­si des simples clients des labo­ra­toires et en essayant de négo­cier à bas prix ce qui est deve­nu une den­rée rare, donc chère. Les gagne-petit de l’Europe – qui savent pour­tant jeter l’argent par les fenêtres quand il s’agit de sau­ver les banques ou ten­ter d’acheter la « paix sociale » dans cer­taines ban­lieues – portent incon­tes­ta­ble­ment la res­pon­sa­bi­li­té de la crise. Tout cela est aggra­vé en France par l’incurie du gou­ver­ne­ment qui change de tac­tique tous les jours et qui de fac­to se sou­cie du peuple comme de colin-tam­pon. À vrai dire, nous arri­vons au bout d’un sys­tème répu­bli­cain qui n’a ces­sé de se dégra­der. Quel contraste avec un gou­ver­ne­ment bri­tan­nique qui sait où il va ou avec une monar­chie maro­caine qui fixe le cap dans la tempête…

    Il est tout de même signi­fi­ca­tif que ce sont les États qui ne sont pas dans l’Union euro­péenne qui s’en sortent le mieux ! La Ser­bie a su se pro­cu­rer le vac­cin russe tan­dis que la Grande-Bre­tagne, où la stra­té­gie de Boris John­son est vali­dée, pro­duit son propre vac­cin (Astra-Zene­ca) et a déjà pu vac­ci­ner 10 fois plus de citoyens que la France ! Ain­si, il est démon­tré les bien­faits du Brexit face à des diri­geants fran­çais, qui ne sont que des don­neurs de leçons et des par­leurs embour­bés dans la pesan­teur bureau­cra­tique d’un régime à bout de souffle.

    Et pour ceux qui sont encore dans l’Union euro­péenne, c’est sou­vent la déban­dade. Voi­ci les pays qui contestent le plus la bureau-tech­no­cra­tie euro­péiste qui trouvent des solu­tions hors de l’union. La Hon­grie est dans le groupe de tête des pays vac­ci­nés grâce à ses amis russes, la Slo­va­quie et la Tché­quie l’imitent désor­mais. La Pologne, l’Autriche et le Dane­mark s’adressent aus­si à des pays non-euro­péens, notam­ment auprès de la Chine pour Varsovie.

    À vrai dire le choix de l’Allemagne, de la France et de quelques pays se révèle désas­treux. Nous voyons bien les limites de l’idéologie de ceux qui répètent niai­se­ment que le virus ne connait pas les fron­tières. À force d’ignorer les nations, les Macron, les Cas­tex, les Drian et quelques autres nous ont conduits au désastre mais peu leur chaut tant ils ont le mépris de ce peuple qu’ils osent appe­ler les « sans-dents » ou les « ploucs ».

    Aujourd’hui, les faits sont là, têtus comme le disait déjà Marc Twain. La France est nue du fait de son choix euro­péen et mon­dia­liste, véri­ta­ble­ment anti­gaul­liste car il a tué l’esprit de résis­tance et de sou­ve­rai­ne­té. Mme Lagarde, M. Atta­li, M. Bre­ton et M. Macron parlent ; le pays meurt à petit feu… 

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Biden plus dangereux que Poutine pour la paix du monde !, par Christian Vanneste.

    Pendant que la France cultive sa nouvelle image d’Absurdistan européen en inventant le confinement à l’extérieur, nouvel avatar de la pensée compliquée du “en même temps” de notre génial Conducteur, le nouveau président américain compense une démarche physique hésitante par des propos d’une étonnante fermeté à l’encontre de son homologue russe, Vladimir Poutine, qui serait, selon lui, un “tueur” qui ne perd rien pour attendre le châtiment.

    christian vanneste.jpgSi la France fonctionnait correctement, au lieu d’avoir un président obsédé par son image quotidienne et par sa réélection hypothétique dans un an, intervenant comme la mouche du coche dans la gestion de la crise sanitaire, à ceci près que la mouche, chez La Fontaine, n’est quand même pas parvenue à arrêter l’attelage, le Premier Ministre gérerait l’épidémie avec les organismes prévus pour ce faire , le ministère de la Santé, l’Agence Santé Publique France, la Haute Autorité de Santé, ou le Haut Conseil de Santé Publique, qu’on a cru devoir doubler par des Conseils qu’on n’écoute plus, et le Président pourrait régner sur son domaine réservé, la politique internationale. Mais non, mouché par Erdogan, renvoyé dans ses buts par les Libanais, il se blottit dans les bras de la puissante Allemagne au sein d’une Union Européenne dont il faut tout attendre, sauf qu’elle favorise nos exportations de matériel militaire, ou songe à quitter l’orbite américaine pour oser devenir la puissance qu’elle devrait être.

    Or, avec Biden, c’est clairement le retour de la pensée du défunt Zbigniew Brzezinski à la Maison Blanche, sauf que le monde a changé depuis que l’ardent propagandiste de l’impérialisme américain, membre éminent de la Trilatérale, avait écrit “Le Vrai Choix”, en 2004. Il faut relire cet ouvrage et certaines de ses formules. “La puissance de l’Amérique … est aujourd’hui l’ultime garant de la stabilité mondiale”, “L’acceptation du leadership américain par le reste du monde est la condition sine qua non pour échapper au chaos” sont des phrases qui ne laissent aucun doute sur une conception de la politique américaine fondée sur le rôle missionnaire du pays propre à justifier moralement son droit à l’hégémonie… “ouverte” précise Brzezinski. Contrairement à ce qui a été martelé par les grands médias pendant quatre ans, l’homme dangereux à la tête des Etats-Unis n’était pas Trump, c’est aujourd’hui Biden. Le premier avait une politique marquée par la préférence nationale et la défense des intérêts de la nation américaine. C’était la voie vers une politique réaliste et multilatérale. Biden a relancé la vieille obsession qui consiste à voir dans la Russie le principal ennemi. C’est là une position idéologique plus que stratégique : la Russie n’est plus le rival que semblait figurer l’URSS. Elle n’en a ni les moyens, ni la volonté. Elle veut seulement ne pas être assiégée, conserver un rayonnement sur des pays qui lui ont été incorporés pendant des siècles, et au-delà exister dans le monde comme il sied à un membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. De tentatives de déstabilisation en révolutions plus ou mois colorées chez ses voisins immédiats, de dénonciations d’assassinats curieusement maladroits en sanctions ciblées, c’est bien Washington qui fait la guerre à Moscou, et non l’inverse. Souvent au mépris du droit international, des droits humains élémentaires, avec un cynisme paré de discours moralisateurs ! Que dire de la guerre entretenue depuis dix ans en Syrie, de la présence d’une base américaine sur le territoire de ce pays, près de la frontière jordanienne, d’un soutien aux forces kurdes leur permettant d’occuper à l’est de l’Euphrate un territoire qui n’est pas peuplé de Kurdes sur lequel ils volent le pétrole dont les Syriens auraient le plus grand besoin en raison de la paupérisation du pays ?

    Pourquoi cette haine de la Russie ? Parce que celle-ci représente au sein de la civilisation occidentale la résistance à l’idéologie américaine, ce mondialisme qui sous prétexte d’exporter la démocratie entend surtout procéder à un nivellement culturel réduisant le monde occidental  à un vaste marché de consommateurs abêtis, soumis au “tittytainment”*, au sein de leurs tribus broyées par les migrations. Le modèle américain face au modèle russe : voilà le vrai débat ! D’un côté, un pays d’immigrés unis par un mode de vie superficiel que toute crise économique peut remettre en cause et dont les communautés vivant côte à côte risquent d’être de plus en plus face à face. De l’autre un pays, certes composite, mais attaché à ses traditions, à son histoire, à sa riche culture. Si la France veut persévérer dans son être, c’est le modèle russe qu’elle doit choisir d’autant plus qu’il ne prétend pas imposer un système politique. La France peut parfaitement sauvegarder à la fois son identité culturelle et ses libertés, à condition de réserver celles-ci à ses citoyens et de renoncer à être le réceptacle de toute la misère du monde.

    A plusieurs reprises, la France ne s’est sauvée qu’en pratiquant une stratégie de revers. Sous François 1er et sous Louis XIV elle s’est alliée au Grand Turc contre l’Empire. Elle devrait aujourd’hui avoir le courage de renouveler cette pratique indispensable à son indépendance et à sa survie. Cela veut dire : quitter l’Otan, et ne pas craindre de soutenir la Russie de la Crimée à la Libye en passant par la Syrie.

    *« Tittytainment » est un mot-valise désignant un sous-système soutenu voire mis en œuvre pour inhiber la critique politique chez les laissés-pour-compte du libéralisme et du mondialisme. Il passe notamment par l’omniprésence de divertissements abrutissants et une satisfaction suffisante des besoins primaires.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Régionales: se méfier de l’électeur qui dort, par Roland Hureaux.

    Laurent Wauquiez, réélu président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, célébrant sa victoire au Selcius, à Lyon, 27 juin 2021 © KONRAD K./SIPA Numéro de reportage : 01025716_000018

    Les cartes ne sont pas tant rebattues que ça

    Il serait hasardeux de tirer des conclusions des élections régionales pour les appliquer à la prochaine présidentielle.

    2.jpgLe club des sortants

    Le premier vainqueur des élections régionales et départementales, c’est le club des sortants. Tous les présidents de région sont réélus en métropole, aucune (hors la Réunion) n’a vu sa majorité basculer. Comment s’en étonner ? La région ne sert qu’à distribuer de l’argent aux départements, aux communes, aux entreprises et aux associations. C’est même par elle que transitent les crédits européens (la fameuse «Europe des régions»). Le président de région n’a presque aucun de ces pouvoirs régaliens qui pourraient faire des mécontents : police de la circulation et du stationnement, urbanisme, gestion des innombrables problèmes de proximité [1]. C’est essentiellement le maire et le préfet qui se chargent de ces tâches ingrates. La fiscalité régionale, mêlée aux autres, passe inaperçue.

    Les opposants au système ont compris que, pour effectuer un vrai changement, les élections régionales ne servaient à rien

    Au départ, les régions avaient des compétences stratégiques : aménagement du territoire, action économique (très limitée par les règles anticoncurrentielles de Bruxelles), formation professionnelle, plus les lycées et, de fait, l’enseignement supérieur. Mais les conseils régionaux ont voulu se rapprocher du terrain multipliant, en concurrence avec les conseils départementaux, les petites enveloppes destinées aux communes, finançant ici un cinéma, là le toit d’une église, là un terrain de football, etc. Toutes opérations plus clientélistes que stratégiques. Comment ne pas dire alors merci aux présidents en place ? Il n’était donc pas facile de battre un sortant. Et personne ne l’a fait.

    Au point qu’on s’interroge de plus en plus sur l’utilité d’une structure coûteuse qui fait souvent double emploi avec les départements et l’Etat : on évoque le retour à l’élection indirecte par les entités locales sur un format plus réduit, soit la suppression pure et simple de la région.

    Une abstention logique

    L’autre vainqueur, ce sont les abstentionnistes : près des deux tiers du corps électoral. Elle s’explique aussi.

    Ne nous y trompons pas : le rejet de la classe politique et du système, dans les profondeurs du peuple français, est violent. Les ténors issus des Républicains, brillamment réélus, Bertrand, Pécresse, Wauquiez auraient tort d’imaginer que les électeurs, assagis, seraient revenus au bercail du « cercle de raison », à un centre droit à l’identité plus incertaine que jamais.

    Ceux qui sont allés voter, les raisonnables et les obéissants (on les dit plus instruits, les fameuses CSP +, mais ils comprennent aussi beaucoup de personnes âgées de niveau modeste) ont voté comme on votait il y a cinquante ans : gauche /droite. Habitués à ce monde, ils sont moins portés aux ruptures. Mais, dans un autre contexte, par exemple lors d’un second tour de présidentielle serré entre des options antinomiques, comme ce fut le cas récemment aux Etats-Unis, il ne faut pas exclure que cette masse qui semble aujourd’hui assoupie (et comprend le plupart des jeunes) se réveille, et cela pour «casser la baraque», faisant le choix de la rupture, surtout si le candidat des forces dominantes reste Macron dont l’élection a montré l’usure.

    Une telle rupture supposerait qu’il y ait une figure de référence. Mais Marine Le Pen sort elle aussi affaiblie de ces régionales, malgré la mise en avant de ralliés crédibles comme Garraud, Mariani, Juvin. Son recul général ne s’explique pas seulement par l’abstention. Ont aussi joué une campagne peu imaginative, axée sur le seul thème de la sécurité (dont la demande qui ressort des sondages n’est que l’expression d’un malaise beaucoup plus profond), les efforts de dédiabolisation (sur l’Europe, sur le covid etc.) qui laissent de moins en moins espérer d’elle une vraie rupture, une politique interne qui a conduit à mettre à l’écart un peu partout les militants éprouvés au bénéfice de jeunes apparatchiks sans attaches locales, entrainant la désorganisation de beaucoup de fédérations. Mais comme disait Sieyès, en politique, on ne supprime que ce qu’on remplace et pour le moment, M. Le Pen n’est pas remplacée.

    La gauche, depuis longtemps à la remorque d’un mondialisme honni, est, malgré les gesticulations pathétiques de Mélenchon, encore moins en mesure d’offrir une alternative. La stagnation générale de notre paysage politique qui ressort de ces élections est en décalage total avec l’immense malaise qui est celui de la France d’aujourd’hui. Dans un tel contexte, toute initiative qui pourrait faire bouger les lignes est désormais bienvenue.

     

    [1] Il est d’autant plus paradoxal que tant de candidats aient fait campagne sur la sécurité sur laquelle la Région n’a aucune prise.

     

    est essayiste.