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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Serviteur !, par Guy Adain.

    Et si au lieu de renâcler tout le temps, d’exiger des « Droits », avoir une opinion sur tout, critiquer, et pire que tout, être infidèle. Si l’on se mettait à Servir !

    Dans nos rangs déjà, il y a du ménage à faire ; cessons de juger et appliquons nous les principes et les lois du coeur (Amour, Beauté, Fidélité) que nous voudrions voir en vigueur dans notre pays.

    Si nous voulons un Roi, ne cherchons aucune autre raison que sa filiation, pour nous, qu’il soit le fils de son Père, est notre seul critère ! Pour le reste :

    « Ne soyons pas plus Royaliste que le Roi ! »

    « C’est l’homme qui compte, pas ses qualités ! » Comme l’exprime fort bien Vladimir Volkoff :

    https://le-courrier-royal.com/citations/la-royaute-selon-vladimir-volkoff/

     

    « La Royauté est un humanisme, non pas abstrait mais vivant car cest le seul système de gouvernement  qui fasse passer ouvertement lhomme avant les institutions. Pour tabler sur la primogéniture plutôt que sur la masse aveugle des suffrages, il faut une forte dose de foi en lhomme. Cest préférer lindividu incarné à ses qualités hypothétiques. Cest admettre quune chose aussi sérieuse que le gouvernement  puisse se fonder sur le plus incertain et souvent le moins fondé des sentiments ; lamour humain, un amour, de surcroît, posé par définition comme mutuel. Comme on est loin de la dictature totalitaire où chacun doit non seulement agir mais penser selon une norme. »

    Vladimir Volkoff

    Pour nous, Royalistes, nous ne nous contentons pas d’un bon Président, normal ou en marche, nous voulons « Un sacré Roi » !!!

    Et une fois « Sacré », on ne conteste pas, on ne juge pas, le Roi est infaillible ou il n’est plus le Roi !

    Autre « Infaillible » que l’on ne cesse de brocarder : « Sa Sainteté le Pape François » ! Nous ne devons pas cautionner pareille attitude.

    Sa Sainteté le Pape est aussi le Roi des catholiques, et de notre France « Fille aînée de l’Église » !

    Pour se détendre un peu, faisons les zouaves à l’occasion, mais seulement…pontificaux !

     

    J’ai relevé aussi cette magnifique citation de Jean Quillet que je partage avec grande joie :

     

    « Un jour, en lisant Montherlant, je suis tombé par hasard sur cette formule : être fidèle à ce que l’on ne croit pas.»

    « Être fidèle à une chose à laquelle on ne croit plus.

    Eh bien, je me demande si en faisant l’effort de rester fidèle, on ne finit pas par voir les choses différemment, plus profondément peut-être, et …par croire à nouveau… »

     

     

    Serviteur !

    Montjoie Saint Denis et Vive le Roi !

     

    Guy Adain

    19/07/2021

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : halte aux délocalisations spéculatives !

    Les délocalisations sont devenues une banalité dans notre société contemporaine et dans cette mondialisation qui a cessé d’être heureuse pour les Français et, plus particulièrement, pour les classes moyennes et populaires.

    Il n’y a pas une semaine sans que telle ou telle entreprise n’annonce qu’elle ferme des usines en France pour les déménager dans des pays de l’Europe de l’Est, d’Afrique du Nord ou d’Asie, des pays où le coût de la main-d’œuvre est parfois dérisoire et dans lesquels les droits sociaux des travailleurs sont des plus réduits, voire inexistants. Sans même parler du respect des règles sanitaires les plus élémentaires et de celui de l’environnement…
    Pour les entreprises qui délocalisent (y compris dans le secteur pharmaceutique), il s’agit de satisfaire aux exigences d’actionnaires peu regardants sur la manière dont leur argent prospère : or, le profit devient injuste quand il est oublieux de ceux qui travaillent.
    Il est donc plus que temps de réagir avant de voir disparaître tout le tissu industriel français, tous les savoir-faire ouvriers, tous les emplois industriels…
    Il est temps de réagir avant que la France ne soit plus qu’une simple « terre à touristes », aujourd’hui empêchés par la crise sanitaire de la Covid-19, et qu’elle soit incapable de produire autre chose que des dépliants publicitaires…
    Que proposent les Royalistes Sociaux ?
    - Favoriser les activités de Recherche pour permettre aux industries françaises d’innover et de produire en France, dans les secteurs traditionnels comme nouveaux : la matière grise est une des chances de notre pays et il faut lui permettre de développer ses potentialités pour éviter la « fuite des cerveaux », véritable « délocalisation intellectuelle ».
    - Sanctionner les entreprises qui délocalisent et ferment des usines en France alors qu’elles font des bénéfices, par un système de taxes sur leurs produits fabriqués à l’étranger quand ils pourraient l’être dans notre pays.
    - Promouvoir les entreprises qui choisissent de rester dans notre pays par un allégement de leurs charges et par une priorité donnée à celles-ci dans les travaux et les équipements des pouvoirs publics locaux.
    - Lancer une politique de grands travaux en France comme la construction de la Grande Gare de Paris et une politique industrielle nationale digne de ce nom, sans négliger les possibilités offertes par les grands mouvements de la Transition énergétique comme de la Transition écologique.
    Mais la République a-t-elle la volonté d’agir pour le Travail français, elle qui est de plus en plus soumise à une Union européenne qui ne pense plus qu’en termes de « libre concurrence » et interdit toute politique d’Etat de protection des emplois et des entreprises nationales ?
    Si nous sommes Royalistes, c’est parce que nous sommes Sociaux et que nous pensons qu’il faut redonner au Politique les moyens d’agir et d’intervenir quand les droits sociaux sont menacés par « l’économie sauvage ». Pour cela, il faut penser et agir pour promouvoir un État politique capable de remettre l’économie à sa juste place sans négliger les impératifs sociaux : c’est la définition même de la Monarchie sociale française.
     
  • La rééducation raciale bat son plein, par Isabelle Marchandier.

    Chez Google, « rentrée » rime avec « rééduquer ». Le géant américain du numérique vient de lancer une série de formations pour ses salariés. Et ce n’est pas franchement pour améliorer leurs compétences de geek.

    2.jpegC’est Christopher Rufo, journaliste conservateur et fondateur du média City Journal, qui a révélé l’existence de ces formations sur son compte Twitter, début septembre.

    Au programme : des conférences sur la théorie du systémique animées par deux prophètes starifiés de l’antiracisme racialiste.

     

    En tête d’affiche, Nikole Hannah-Jones, journaliste militante au New York Times en charge des questions sur l’injustice raciale, a exposé sa vision de l’histoire dans Projet 1619. Ce projet, lancé en 2019 par la militante et le journal progressiste, veut « recadrer l’histoire américaine » en plaçant l’esclavage et le envers les Noirs américains au centre même du récrit national. Pour Nikole Hannah-Jones, la conséquence de ce changement de paradigme est radicale : « Si vous êtes blanc dans ce pays, vous devez comprendre que – indépendamment du fait que vous soyez personnellement raciste ou non ou que vous adoptiez ou non un comportement raciste – vous bénéficiez d’un système de 350 ans de suprématie blanche et de hiérarchie raciale. » Autrement dit, l’homme blanc américain, même s’il se dit antiraciste, est un raciste qui s’ignore. Pourquoi ? Parce qu’il est formaté depuis l’enfance par cette culture raciste inhérente à l’Occident, coupable de générer des discriminations raciales et sexistes au profit du « privilège blanc ».

    C’est ce que martèle également l’autre gourou invité à prendre la parole : le très médiatique Ibram X. Kendi, auteur du manuel de radicalité militante devenu un best-seller, Comment être un antiraciste ?. Derrière des dreadlocks à la Bob Marley et une coolitude affichée se cache un redoutable idéologue qui veut rééduquer dès le berceau. Car « être élevé aux États-Unis, c’est être élevé pour être raciste… » et « entre trois et six mois, nos tout-petits commencent à comprendre la race et à voir la race ». Kendi vient, d’ailleurs, de signer un contrat avec Netflix pour adapter, à travers de petites vidéos animées et musicales, son dernier livre Antiracist Baby, un album illustré qui s’adresse aux enfants de 0 à 3 ans.

    Selon Rufo, en mai dernier, Disney avait également lancé un « programme de diversité et d’inclusion » baptisé Reimagine Tomorrow et qui demandait à ses employés de remplir une « liste de contrôle des privilèges blancs ».

    Surveiller, expier et se rééduquer, tel est le triptyque de ce nouvel antiracisme fanatique. Un comble pour un pays comme les États-Unis qui a justement attiré et intégré des talents venus du monde entier.

     

    Isabelle Marchandier

    Journaliste.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Le terrorisme doit cesser ! Mais comment le ministre d'un Système se référant explicitement à la Révolution, sa Terreur et sa violence sanguinaire pourra-t-il (pourrait-il...) combattre le terrorisme dont il est issu et dont il se réclame ?
    À Nancy, la librairie Les deux Cités a encore été attaquée : comme les nazis, les auto-proclamés antifas, mais vrais "fa", n'aiment pas les livres...
     
     
    @DeuxCitesLib
    Encore attaqué par l'extrême gauche. Ce qu'on nous reproche ? Des livres ? Ils ne sont jamais rentrés. Des idées ? Ils sont incapables de réfléchir. Ce qu'on nous reproche c'est d'exister. Qu'ils se rassurent, les attaques renforcent notre détermination à ne pas disparaître.
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    1. Audience record pour Éric Zemmour dans Élysée 2022 : 2,8 millions de téléspectateurs. En comparaison la dernière émission sur la primaire LR avait rassemblé 1,7 millions…

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    2. Il dit qu'on s'achemine vers une quatrième dose ! Chez Pascal Praud, Martin Blachier - qui a bien raison... -  "dégomme" Jean-François Delfraissy et demande sa démission :

    (extrait vidéo 1'24)

    https://twitter.com/limpbizkit1465/status/1468977859012218882?s=20

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    3. Macron exhorte à "ne pas céder à la tentation de réécrire l'Histoire", alors qu'il laisse notre "diplomatie" (?) voter à l'ONU une résolution déniant tout lien du Mont du Temple, à Jérusalem, avec le judaïsme et le christianisme, en le réservant au seul Islam !

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    Pour toute personne sensée ou qui, tout simplement, connaît l'Histoire, et donc celle pluri-millénaire du peuple Juif, il est évident que ce lieu n'a qu'une seule et unique appellation : "le Mont du Temple"...

     

    4. Persécuté par la meute hystérico-haineuse lui aussi, bien que de gauche, depuis qu'il a publiquement et énergiquement refusé de renier son amitié sincère pour Zemmour, par-delà de légitimes désaccords sur tel ou tel sujet, Éric Naulleau répond crânement à la horde :

    Eric Naulleau
     
    "En matière d’amitié, je connais un seul courant de pensée : l’extrême-droiture. A bon entendeur..."

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    5. Parce que la Grande Bretagne était dans la zone euro ? Plus Pécresse que ça, tu meurs !!!

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    6. Eh, oui !...

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    7. Ahurissante déclaration de Macron à Vichy : "Quelle imposture !..." D'accord avec Véronique Jaquier...

     "...Ce Président qui dit qu’il n’y a pas de culture française, qu’il faut déconstruire notre propre Histoire, qui ce soir la tord dans tous les sens… Pour moi, c’est le début d’une imposture, ou plutôt la suite d’une imposture..."

    (extrait vidéo 0'33)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1468683145599979531?s=20

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    8. Au jour d'aujourd'hui, d'après les sondages, 15% des électeurs voteront pour Zemmour, ce qui fait 7 millions de personnes sur 47 millions inscrit sur les listes électorales (rappelons qu'il y a 10% de non-inscrits) : il y adonc tant de "fin de race" en France ? 

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

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    1. Qui sème le vent mauvais, récolte... Les enfants "bruits de botte"/"heures sombres de notre Histoire"/"nauséabonds"" etc... etc... de Jean-Christophe Lagarde, grand ami et serviteur de l'Islamisme et du grand banditisme...

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    2. Rama Yade "remise à sa place" par Charlotte d'Ornellas : selon elle, se faire traiter de "sale blanc" dans la rue ne relève pas du racisme...

    https://twitter.com/ChdOrnellas/status/1462771354630070277?s=20

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    3. Ingérence et mélange des genres scandaleux : depuis quand une religion appelle-t-elle à voter - ou à ne pas voter - ès-qualité pour tel ou tel candidat ? En appelant les musulmans de France à voter contre Zemmour, le recteur de la Grande Mosquée de Paris montre le peu de cas qu'il fait de leur souveraineté et de leur identité. Et s'il prenait des vacances ?...

    https://fr.sputniknews.com/20211122/les-musulmans-de-france-appeles-a-voter-contre-zemmour-par-le-recteur-de-la-grande-mosquee-de-paris-1053535514.html

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    4. Quand Gabrielle Cluzel fait mouche en ironisant sur une situation kafkaïenne comme seul le Système peut en produire : dans le quartier de la Guillotière, par exemple...

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    5. "Une balle dans la tête" pour Zemmour; "décapitation" pour Christine Kelly : David Lisnard (nouveau "patron" des Maires de France et Éric Ciotti (peut-être un ou deux autres) ont bien "sauvé l'honneur" en protestant, mais par son silence honteux et complice et par son absence quasi absolue de condamnation, la caste médiatique a terminé de liquider le très peu de crédit dont elle disposait - peut-être... - encore...

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    6 À Vannes, des "mal-généreux" ont organisé une chaîne de solidarité pour une famille albanaise sans domicile, les Bushati, déboutée de sa demande droit d'asile. L'Albanie n'est pas un pays en guerre ! La place de cette famille n'est pas en France. Elle doit être expulsée afin de retrouver ses racines et son mode de vie. 

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    À droite et à gauche, le couple de Français "mal-généreux qui s'occupent d'Albanais en pleine forme, manifestement, et parfaitement à même de vivre chez eux. On aimerait leur demander ce qu'ils pensent de ces centaines de Français SDF qui meurent de froid, chaque année, dans les rues...

    Soyons beaux joueurs, et citons-leur... Rousseau ! : "Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins."

     

    7.                                              saccageParis

    Paris bobo/Par'Hidalgo/Paris pas beau !

    Faire à la fois moche et dangereux ? Si, si, c'est possible !

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    Et ,là, la Mairie a même pensé à ceux qui voudraient... recharger la batterie de leur voiture électrique !!!!!

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    Requiem pour un bel arbre sain, qui trônait Boulevard Saint Germain... "Escrologie", quand tu nous tiens !!!

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    À DEMAIN !

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  • Sciences Po : les étudiants privilégiant l’écriture inclusive seraient favorisés.

    Image d'illustration © ISA HARSIN/SIPA

     Durant ces deux dernières années, les étudiants y ayant recours auraient été gratifiés d’un demi-point bonus.

     Sciences Po touché par une nouvelle affaire embarrassante ? Selon les informations du Figaro, l’institut d’études politiques favoriserait l’écriture inclusive et demanderait aux étudiants passant des partiels dans des cours de sociologie d’y avoir recours. Le Figaro dit avoir eu accès aux copies d’élèves qui dénoncent ces faits. Sur le document que nos confrères ont pu consulter, il est bien indiqué que ne pas utiliser l’écriture inclusive n’est pas pénalisant ; en revanche « un demi-point bonus sera attribué à celles et ceux qui tenteront de l’utiliser ».

    Selon le Figaro, il est ensuite expliqué comment utiliser le point média. Appelé aussi « point milieu », il doit permettre à un mot d’être lisible tant au masculin qu’au féminin. Par exemple, « étudiant » devient « étudiant·e·s » ou « professeur », « professeur·e·s ». Mais la version des étudiants est toute autre que celle de la consigne officielle, puisque selon certains, un enseignant donnant le cours magistral sur « les grandes questions de la sociologie au prisme du genre », aurait indiqué aux élèves qu’ils seraient « pénalisés » s’ils n’utilisaient pas l’écriture inclusive. La mesure ayant provoqué un tel émoi dans la communauté étudiante, l’enseignant serait revenu sur sa décision et aurait donc décidé d’instaurer le système du bonus, rapporte Le Figaro.

    Quel bénéfice du point bonus ?

    Reste à savoir l’impact que cela a eu sur les étudiants. Puisque certains ont tout de même eu des bonnes notes aux partiels sans l’utiliser et d’autres, écrivant de manière inclusive, en ont eu de bonnes aussi sans savoir s’ils avaient eu le fameux bonus. Le 18 février, la députée LR Annie Genevard avait qualifié « d’insupportable » le fait que les étudiants soient pénalisés en n’utilisant pas l’écriture inclusive à l’Institut d’études politiques. Ce à quoi plusieurs professeurs s’étaient inscrits en faux, le service de communication de Sciences Po étant même forcé de démentir.

    Pas d’élèves « pénalisés » donc selon des syndicats étudiants et l’association Nova, mais bien des bonus accordés. « C’est ultra minoritaire, mais cela existe effectivement », indique Raphaël Zaouati, président de Nova au Figaro, qui a préféré revenir sur ses paroles. Initiative de l’école ou personnelle ? Sciences Po assure, en tout cas, qu’il n’y a eu aucune consigne donnée en ce sens.

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

  • Blasphème à l’Université, par Michel Bouvier.

    Fontenelle, présenté comme un précurseur du progressisme, est intouchable. C'est ainsi que l'histoire littéraire, désormais, sanctifie, méprise, ignore ou annule les auteurs selon qu'ils peuvent ou non être enrôlés dans la cohorte des gens bien ; et malheur à qui oserait s'interroger sur leurs mérites réels.

    Il y a quelques années, j’organisai à l’Université catholique de Lille une journée d’études sur Fontenelle. Grâce à l’amitié d’un membre fondateur de la Société Fontenelle, je pus réunir quelques-uns des meilleurs spécialistes de cet auteur. Ma contribution inaugurale consista en une analyse iconoclaste de ses Nouveaux dialogues des morts, parus en 1683, par laquelle je voulais montrer qu’il s’agissait bien de l’œuvre légère et brillante d’un « bel esprit », qui avait par là mérité d’être démasqué par La Bruyère.

    Je n’eus pas si tôt fini qu’une dame éminente, sans s’attarder à contester aucun point de mon analyse, déclara abruptement qu’elle était scandalisée d’entendre présenter Fontenelle de cette façon à nos étudiants : il était, dit-elle d’une voix frémissante d’indignation, honteux et lamentable de leur révéler les roueries d’un auteur qu’il est nécessaire de présenter comme un penseur de haute volée, dont les œuvres ont révolutionné les manières moutonnières de penser en usage, apportant enfin au monde un peu d’intelligence et de liberté d’esprit, bref un libérateur annonciateur des Lumières vénérées.

    J’avais donc blasphémé en osant attaquer une des valeurs sacrées de notre Université éclairée, et je souriais d’aise à voir que la dame allait bientôt se signer à ma vue si on ne m’exorcisait pas.

    Sentant que la chose risquait de tourner à l’autodafé, mon ami intervint pour dire qu’il trouvait fort intéressant qu’on proposât une lecture de Fontenelle qui permettait de comprendre pourquoi La Bruyère l’avait attaqué dans le portrait satirique de Cydias, le bel esprit. Mon discours ainsi envisagé n’avait plus pour but de démasquer un faussaire, mais de mimer l’analyse spécieuse que des gens aussi peu éclairés que Bossuet et La Bruyère avaient faite du chef-d’œuvre sans égal du sieur Fontenelle, phare intouchable de la pensée progressiste.

    Afin de sauver la journée autant que des relations courtoises avec les personnes distinguées qui y participaient, je fis mine de saisir la perche tendue, mettant en œuvre l’accommodement recommandé par nos moralistes classiques. Ainsi, mon texte pu paraître avec les autres interventions dans le numéro 8 de la revue Fontenelle.

    Aux temps anciens, on étudiait la rhétorique

    Le délit de blasphème ayant été supprimé dans la loi française, je ne fus pas poursuivi. Mais on voit que si le délit n’existe plus, il y a toujours des objets sacrés auquel il n’est pas permis de porter atteinte, serait-ce au nom de la rigueur scientifique. On voit aussi comment le système, sans condamner personne, fait régner le consensus au moyen d’une véritable domestication des esprits, par le biais d’une fausse science consacrée, dont les dogmes fondateurs sont solidement enseignés dès le plus jeune âge. La dame offusquée était une brillante universitaire, qui continue sans doute d’enseigner à des foules d’étudiants béats, tout préparés à recevoir ses sermons sans sourciller, puisqu’on ne leur a jamais appris à démonter les rouages des textes, à en mettre à jour les artifices rhétoriques.

    Aux temps anciens, on étudiait la rhétorique, puis on lisait les textes. Ainsi armés, un esprit délié pouvait comprendre la fabrication des livres, adhérer à ce qui était sûr, se méfier de ce qui était trafiqué, rejeter les erreurs habilement habillées de grands mots et de phrases ronflantes. On ne criait pas au génie à tous propos. Depuis, on a transformé la rhétorique en un galimatias à usage diafoiresque, et on a dans la foulée ridiculisé les grands classiques : Corneille n’est plus qu’un bavard pompeux issu d’une tribu d’esclavagistes, Bossuet, un fanatique haineux (voyez comme il a traité ce pauvre Fénelon, ainsi que sa douce agnelle de Mme Guyon !), Racine et La Bruyère, de plats courtisans à l’âme servile ; Molière échappe au massacre, parce qu’il a écrit Dom Juan, qu’on croit être une déclaration de libertinage combattant, et qu’il a eu la chance de ne pas avoir vraiment de sépulture chrétienne, ce qui authentifie une vie héroïque. À l’opposite, on a statufié les précurseurs Bayle et Fontenelle, puis les grands penseurs que sont Montesquieu, Voltaire, Diderot, et surtout le chéri de la bande, le merveilleux Jean-Jacques, appelé très familièrement par son prénom, puisqu’il fait partie de la grande famille de ceux qui prétendent penser droit, et marcher au pas vers l’avenir, toujours radieux comme il se doit.

    Voilà des gens qu’on peut adorer sans même les lire ! Montesquieu ? ah, Les lettres persanes ! ah, Les considérations ! (que l’essentiel soit pris du Discours sur l’histoire universelle de Bossuet est ignoré, et le rappeler est blasphématoire) ! ah, L’esprit des lois ! le travail d’une vie ! (un long travail de compilation et de pillage, en effet, pesant, sans véritable originalité, mais il serait tout aussi blasphématoire de le signaler). Voltaire ? quel esprit ! quelle pensée ! (que ce soit un philosophe pour les archinuls du temps, ce serait une honte de le dire, même à l’oreille de votre maîtresse). Diderot ? mon dieu ! Diderot ! le génial inventeur de l’Encyclopédie ! (que ce soit une laborieuse adaptation d’un ouvrage anglais, auquel l’impécunieux a surtout ajouté tout ce qui pouvait faire du papier facile à vendre, ce serait honteux de simplement y faire allusion). Jean-Jacques ? merveilleux ! éblouissant ! avec lui naît l’homme moderne (que l’homme moderne soit un malade, un peu gueux et fort sot, quelle impertinence d’oser l’insinuer !).

    N’ont-ils pas osé blasphémer contre la République

    – Qu’avez-vous lu de Rousseau, mon ami ? – Un chapitre du Contrat social. – Vous avez raison de ne pas en lire plus, car vous y découvririez la théorie toute frémissante des totalitarismes à venir, et la description enthousiaste de la manière de les faire advenir le plus aisément du monde. Que ce soit plus vicieux et plus effrayant que Machiavel, cela doit rester un mystère couvert, que seuls les initiés méditeront dans leurs veilles de contemplatifs, au fin fond de leurs convents.

    Ensuite, il n’y aura plus qu’à se frapper le cœur où se trouverait le génie, à devenir un enfant du siècle abandonné, à poursuivre des Orients de légende jusqu’à la folie et la mort par pendaison, à annoncer l’avenir « plein ciel ». Et si vous entendez dire que Balzac était monarchiste, retenez bien que c’était un homme de passion un peu dérangé, qui buvait trop de café. Et si Stendhal détestait la démocratie, souvenez-vous que c’était une mauvaise tête. Quant à Renan ou Taine, passez votre chemin. Ces gens-là sont des érudits poussiéreux. Si encore ils s’étaient prénommés Kevin, comme tout le monde ! mais l’un fut baptisé Hippolyte pour son malheur, l’autre est accablé d’un inénarrable Ernest, comme les bouffons du cirque sont des Augustes. Qu’espérer de gens affublés de prénoms aussi ridicules ? Oublions-les. Avez-vous déjà vu une statue de l’un ou de l’autre, une rue qui porterait leur nom ? J’espère que non, sinon, il faut déclencher une campagne pour faire disparaître ces traces monstrueuses d’un fanatisme inadmissible : n’ont-ils pas osé blasphémer contre la République, et plus grave encore, n’ont-ils pas daubé son système d’instruction si miraculeusement moderne ? En voici des preuves accablantes.

    L’Ernest a osé écrire dans sa pitoyable Réforme intellectuelle et morale de la France : « les écoles spéciales, imaginées par la Révolution, les chétives facultés créées par l’Empire, ne remplacent nullement le grand et beau système des universités autonomes et rivales, système que Paris a créé au moyen âge et que toute l’Europe a conservé, excepté la France. » Oublions ce triste imbécile, vous dis-je !

    Être connecté ne rend pas libre de penser par soi-même, mais oblige à penser en réseau.

    L’Hippolyte, plus disert, a prétendu montrer, dans ses Origines de la France contemporaine, au terme d’une analyse si approfondie qu’elle en devient mensongère, comment selon lui « s’achève en France l’entreprise de l’éducation par l’État. » Il explique sournoisement que, « quand une affaire ne reste pas aux mains des intéressés et qu’un tiers, dont l’intérêt est différent, s’en saisit, elle ne peut aboutir à bien […] l’effet principal et final est la disconvenance croissante de l’éducation et de la vie. Aux trois étages de l’instruction, pour l’enfance, l’adolescence et la jeunesse, la préparation théorique et scolaire sur des bancs, par des livres, s’est prolongée et surchargée, en vue de l’examen, du grade, du diplôme […] par l’application d’un régime antinaturel et antisocial […] par l’entraînement artificiel et le remplissage mécanique, par le surmenage […] abstraction faite du monde réel où tout à l’heure le jeune homme va tomber. […] Cet équipement indispensable, cette acquisition plus importante que toutes les autres, cette solidité du bon sens, de la volonté et des nerfs, nos écoles ne la lui procurent pas ; tout au rebours, bien loin de le qualifier, elles le disqualifient pour sa condition prochaine et définitive. » Ce bavard n’est-il pas insupportable ?

    Rien n’a vraiment changé depuis dans notre Université obèse, qui n’a plus pour fonction d’apprendre à penser et à vivre, mais qui doit fabriquer des machines à psalmodier les mantras de la caste installée là-haut. Napoléon a voulu une école faite de telle sorte « que le peuple en masse ne pense pas par lui-même et ne raisonne trop ». C’est pourquoi il a constitué l’instruction comme une autre église, où le blasphème est reparu comme un crime contre le savoir distribué et garanti par l’État. Rien n’a été ébranlé de ce fondement. Chaque pouvoir a maintenu l’essentiel en laissant varier ce qui tient aux modes, et ne compte pas. Introduire les tablettes électroniques à l’école, par exemple, ne nuit pas au bourrage de crâne, au contraire, il le favorise puissamment. Être connecté ne rend pas libre de penser par soi-même, mais oblige à penser en réseau, selon la norme véhiculée par le réseau lui-même. Être diplômé ne garantit pas la connaissance des réalités, mais éloigne presque totalement de la vie vécue, vous donnant permission de vagabonder avec aisance dans de multiples décors d’illusion.

    Vous dites les choses comme elles sont ? Haro sur le baudet : il a blasphémé ! Rien que la mort n’est capable d’expier son forfait ! Mais attention, il sera frappé de cette mort nouvelle inventée par des citoyens tellement humains, mort qui est donnée à l’esprit seul, afin que le corps continue son chemin, en automate parfaitement ressemblant. Il ne manque que la musique pour que ce soit une féerie, mais hélas ! nous ne produisons plus que des bruits, comme les vessies qu’on écrase.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Juste une mise au point Vaccins, réa, relance : un an après, tout ce qu’on ne vous a pas encore dit sur le Covid-19, par

    Juste avant les dernières annonces d’Emmanuel Macron, une polémique naissait entre les médecins qui dénonçaient le scandale des réanimations saturées.
    © Getty Images/Science Photo Libra

    Entre annonces hebdomadaires, tribunes contestataires, affirmations un jour contredites dès le lendemain, il y aura eu de quoi s'arracher les cheveux et se crêper le chignon entre amis. Aujourd'hui, Marianne remet les pendules à l'heure.

    Natacha Polony.jpgPlus de un an désormais que nous vivons au rythme d’une épidémie dont la principale caractéristique est d’avoir mis en lumière toutes les faiblesses et tous les travers de nos systèmes économiques et politiques. Plus de un an que nous constatons les ratés, les manquements, les mensonges ou les petits arrangements des gouvernants avec la réalité. La lassitude, l’exaspération gagne. L’impression d’avoir tout lu, tout entendu. Et pourtant…

    Juste avant les dernières annonces d’Emmanuel Macron, une polémique naissait entre les médecins qui, de plateaux de télé en colonnes de journaux, dénonçaient le scandale de réanimations saturées et l’obligation de « trier les patients », et, parmi leurs collègues, les rares qui s’indignaient d’un catastrophisme selon eux largement politique et qui prenait les citoyens en otage.

    L'Europe à la hauteur ?

    Entre ceux qui espèrent ainsi augmenter les budgets étiques de l’hôpital public et ceux qui oublient les conséquences tragiques des confinements, les adeptes de l’enfermement « pour sauver des vies » ont, de fait, imposé au président de la République de modifier quelque peu ses arbitrages. Mais la question peut-elle se résumer à savoir s’il aurait fallu ou non reconfiner plus tôt ?

    Depuis plus de un an, ce sont les armes pour lutter contre ce virus qui font défaut, autant qu’un véritable débat démocratique sur les arbitrages raisonnables. Qui vacciner en priorité, pour en finir plus rapidement avec la paralysie, l’enfermement et la ruine ? Qui meurt réellement du Covid, sachant que, la génération du baby-boom arrivant à un âge avancé, la mortalité augmente naturellement en France chaque année ?

    Sur les vaccins comme sur le reste, l’Europe s’est-elle donné les moyens de répondre aux enjeux ? Ses grands prêtres nous expliquent combien elle a accompli un extraordinaire bond en avant en mutualisant un petit peu ses dettes mais oublient de mentionner son incapacité chronique, suicidaire, à investir. Alors que son plan de relance n’est toujours pas voté, les États-Unis, eux, lancent un grand plan de construction d’infrastructures propre à recréer de l’emploi et à dynamiser une économie fragilisée.

    Plus de un an de pandémie, et nous n’avons toujours pas l’impression d’avoir été traités en adultes capables d’opérer des choix collectifs en connaissance de cause. Il serait temps de se réveiller.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Quel avenir pour le catholicisme ?, par Gérard Leclerc.

    © P Deliss / GODONG 

    L’historien Guillaume Cuchet, qui s’est fait connaître pour un essai très éclairant sur la chute de la pratique religieuse en France dans la période qui coïncide avec le déroulement et les suites de Vatican II [1], vient de récidiver avec un autre livre qui interpelle forcément les chrétiens : Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? (Le Seuil). 

    gerard leclerc.jpgLes données du problème paraissent plutôt simples. Il y aurait, aujourd’hui, 2 % des Français qui iraient à la messe chaque dimanche, alors qu’ils étaient 25 % dans les années 1950. Cette chute vertigineuse est significative d’un phénomène de portée historique, quelles que soient les interprétations qu’on lui donne. Certains critiques des idées ont pu parler de la disparition des grands systèmes de sens, caractéristiques de cette époque. Ainsi, le marxisme, qui fut pour plusieurs générations l’idéologie qui rendait compte du dynamisme inhérent à la marche de l’histoire, s’est-il effondré, rendant anachronique et injustifiable le mot de Sartre quant à son caractère «  indépassable  ». Mais il en serait de même de toutes les pensées se réclamant, tel l’hégélianisme, d’une philosophie totale de l’histoire.

    Nouvelle forme du progressisme

    Finis donc les lendemains qui chantent et les grands soirs qui ont fait rêver des générations de militants ! L’heure est à la déconstruction, et d’une façon générale au déni des héritages, tous suspects d’avoir provoqué discriminations et effets de puissance. On pourrait donc en déduire que le christianisme ne saurait échapper à cette logique du déclin et de la déconsidération, d’autant qu’à la chute des statistiques s’ajoute la révélation de nombre de scandales qui entachent jusqu’à la dignité du sacerdoce. Cela conduit certains à réinventer une autre forme de progressisme, assez différent de celui qui avait cours après-guerre et dans la période post-conciliaire. L’allure que prend en ce moment le synode de l’Église d’Allemagne laisse craindre une menace de schisme dont on peut se demander s’il aurait l’aval de Martin Luther.

    Mais nos réformateurs ne sauraient nous tromper sur la nature de leur projet. Là où l’abandon de la discipline et des exigences doctrinales a été mené à terme, ce n’est pas l’afflux de nouveaux fidèles qui s’est manifesté mais une désertion généralisée. Ce qui veut se substituer à l’Église institution risque d’aboutir à des petits cercles, promis rapidement à des ruptures internes. Ce qui oblige à reposer la question en d’autres termes.

    Ce n’est pas la première fois que l’Église se trouve face à un pareil défi. Il y a eu plusieurs rechristianisations de la France. Mais le regain est venu, comme aux XVIe et XVIIe siècles d’une réforme spirituelle radicale de l’Église dans sa tête et dans ses membres, ainsi que d’un renouveau mystique faisant briller de tous ses feux l’espérance du Salut qui ne proviendra que par la redécouverte intégrale de l’Apocalypse, c’est-à-dire de la Révélation trinitaire.

     

    [1Comment notre monde a cessé d’être chrétien, Points, 2020, 320 p., 8,80 €.

    Source : https://www.france-catholique.fr/

     
  • Électricité : les Français condamnés à payer pour un marché qui n’est pas le leur, par Jean-Marc Frenove.

    Il est à espérer que les Français vont enfin comprendre dans quelle impasse les a menés la pantomime du tarif de l’électricité à laquelle ont souscrit les dirigeants français, ces dirigeants parfaitement incompétents qui ne comprennent rien au marché de cette énergie.

    5.jpgIl était autrefois l’EDF. Créée au lendemain de la guerre, elle était un État dans l’État, mais aussi une entreprise dont les ingénieurs dirigeants avaient compris que l’énergie disponible est le facteur fondamental qui permet le développement économique d’un pays. Force est de constater qu’elle a accompli sa mission de façon remarquable, d’abord par ses aménagements hydrauliques (2.300 barrage, dont 433 exploités par EDF), et ensuite par la construction de 19 centrales nucléaires regroupant 58 réacteurs (18 et 56 aujourd’hui, hélas).

    L’EDF était une entreprise une et indivisible qui fonctionnait selon un monopole, et qui a permis à la France d’avoir en abondance et sans la moindre panne (sauf intempéries) l’électricité la moins chère du monde.

    Cette situation ne pouvait pas convenir aux gnomes de Bruxelles. Mon Dieu, un monopole ! disaient les Bruxellois. Mon Dieu, ces Français font mieux que nous ! disaient les Allemands. Mon Dieu, le nucléaire ! disaient les imbéciles !

    On va donc faire un marché unique de l’électricité dans lequel les Français sont obligés d’introduire la concurrence ! Pire : M. Macron, petit garçon obéissant, en profite pour fermer Fessenheim et ses deux réacteurs nucléaires.

    Marché unique : le prix de l’électricité sera désormais indexé sur le coût marginal, c’est-à-dire le coût du dernier kilowatt produit. Autrement dit, quand la demande oblige à démarrer les centrales les moins rentables, celles qu’on garde en secours, le prix de vente de toute l’électricité s’aligne sur le prix de revient des centrales les plus chères. C’est la vente au coût marginal, chère aux économistes de Bruxelles, la seule qui peut fonctionner dans une de libre concurrence (sinon, les dernières centrales s’arrêtent).

    Or, l’électricité la plus chère est celle qui provient des centrales à gaz, en raison du coût exorbitant de cette énergie. Voilà pourquoi le prix du kWh, en France, est indexé sur le prix du gaz, alors que notre électricité est nucléaire.

    L’alignement sur le prix des centrales les plus chères en est le résultat mécanique 1) de la disparition du monopole et 2) de la concurrence obligatoire imposée par Bruxelles.

    Ainsi Bruxelles, par ses attaques répétées contre notre système électrique – probablement le meilleur en Europe – et par l’obsession antinucléaire pilotée par les Allemands, est parvenue à affaiblir dangereusement la production électrique française.

    Au point que la France va devoir importer de plus en plus. Ainsi, peu de temps après la fermeture de Fessenheim, on passait commande à l’Allemand Siemens de la construction d’une centrale au gaz à Landivisiau, avec contrat de maintenance sur vingt ans et fourniture du gaz venant de par les Allemands. Donc, des importations au prix fort et le risque de chantage du fournisseur en prime.

    Mais ce n’est pas tout. RTE, devant l’affaiblissement de notre réseau, a préparé un plan de coupures électriques qui sera appliqué cet hiver en cas de grand froid. Ce sont des coupures tournantes de deux heures par paquets de 200.000 foyers (soit environ 450.000 personnes).

    Tel est le résultat de la gestion lamentable de nos édiles.

     

    Jean-Marc Frenove

    Economiste et spécialiste des énergies
     
  • Défendre Zemmour, même s’il clive C'est la réalité qui est déplaisante, pas que ses propos !, par Charles Rojzman.

    La réalité que vivent bien des Français est plus déplaisante que les propos virulents de l’éditorialiste de Cnews

    Les prises de position radicales et parfois essentialisantes d’Eric Zemmour suscitent l’adhésion enthousiaste d’une partie de la population et sa diabolisation par une autre partie. En ce sens, il est effectivement clivant, ce que je lui reprocherais personnellement, n’ayant pas la même approche.

    8.jpgMais Eric Zemmour est un polémiste. Il grossit le trait parfois parce qu’il est en guerre contre ceux qui pratiquent un déni de réalité. Il répète sans cesse qu’il n’éprouve pas de haine contre les personnes immigrées, légalement ou illégalement ou issues de l’immigration, mais qu’il combat un système qui crée une situation intenable pour tous et préjudiciable à son pays. Ce que dit Zemmour, Boualem Sansal le dit et aussi Kamel Daoud, Ayaan Hirsi Alli, Ahmad Mansour en Allemagne et tant d’autres lanceurs d’alerte venus de pays musulmans ou y vivant encore. Ceux-là ont connu de l’intérieur l’islam radical ou ses versions plus « soft », mais qui ne sont pas moins dangereuses pour nos sociétés.

    Zemmour attaque de front avec outrance parfois parce qu’il sait que les mots peuvent être désormais détournés et vidés de nos contenus : laïcité, république, démocratie, populaire… comme au temps de l’union des républiques socialistes du national-socialisme et des démocraties populaires. Le totalitarisme vit du mensonge et meurt de la vérité, au contraire de la vraie démocratie qui vit de la vérité et meurt du mensonge.

    Le succès grandissant de Zemmour malgré les procès pour incitation à la haine raciale ne vient pas de son racisme, car alors il faudrait qualifier de raciste une bonne moitié de la population française qui pense et parle comme Eric Zemmour mais de son aptitude à trouver les mots pour décrire la réalité que vivent beaucoup de Français aujourd’hui. Cette réalité n’est pas plaisante, j’en conviens. Les mots de Zemmour heurtent la sensibilité et l’humanisme de beaucoup de nos concitoyens, surtout d’ailleurs ceux qui sont protégés des aléas d’une mondialisation pas toujours tendre pour d’autres ; ils heurtent également le désir de paix et l’habitude de tolérance qui sont nés en Europe à la suite et en raison des horreurs de la Seconde guerre mondiale et de la persécution des juifs. Mais les temps changent et la brutalité oratoire de Zemmour et de ses compagnons de route en Europe mais aussi au Maghreb, en Iran, et ailleurs dans le monde musulman nous invite à réfléchir par nous-mêmes à l’évolution du monde vers des tentations totalitaires qui risquent d’exclure de nos vies la liberté de conscience, de parole et le débat véritablement démocratique.

    Charles Rojzman

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Coronavirus : la vis serrée à fond est-elle la solution ?, par Yves Morel.

    Le Premier Ministre devait annoncer de nouvelles mesures de durcissement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie coronovirale.

    En fait, le 11 septembre au soir, il s’est plutôt montré minimaliste, au dépit de certains (tels le professeur Delfraissy, le président du conseil scientifique chargé d’éclairer le gouvernement sur les moyens de juguler la pandémie), et au soulagement de beaucoup de nos compatriotes, qui vivent désormais non seulement dans la terreur du coronavirus, mais tout autant dans celle de l’annonce des mesures drastiques qui se succèdent et s’accumulent depuis le début de l’été, réduisent leurs libertés, et font de leur vie, tant privée que professionnelle, un véritable chemin de croix.

    Contrainte et propagande matraqueuse

    Aujourd’hui, tous les Français circulent et travaillent masqués, respectent les gestes barrières, tétanisés, abrutis et rendus dociles par une propagande télévisuelle, informatique et radiophonique de tous les instants qui les incite à se protéger et à protéger les autres. Les cas de relâchement et d’insubordination sont exceptionnels, les contestataires rares, systématiquement dénigrés (assimilés à des élucubrateurs, des inconscients, des têtes légères, des irresponsables, tous manipulés par des « complotistes » et surtout par l’ignoble extrême droite), intimidés, et privés de moyens d’expression et de communication. Les Français obéissent au doigt et à l’œil au gouvernement et vénèrent la parole sacrée du conseil scientifique. Les journaux télévisés leur montrent à qui mieux mieux des citoyens qui, interrogés dans la rue, se disent d’accord avec toutes les mesures de contraintes décidées par les pouvoirs publics ; artifice obtenu par un grossier subterfuge consistant à ne pas montrer les mécontents, ce qui permet au reporter de déclarer que « ces mesures sont plutôt bien accueillies dans l’ensemble » (ben voyons). En outre, les contrôles ont été renforcés aux frontières et dans les aéroports.

    L’inefficacité actuelle de la politique suivie

    On pourrait donc s’attendre, au terme de tant d’obligations pénibles patiemment supportées, et d’un tel matraquage, à une régression de l’actuelle épidémie. Or, contre toute attente logique, celle-ci ne cesse de progresser. L’accumulation des contraintes instaurées et des « tours de vis » ne contribue en rien à l’enrayer ; on dirait même que le virus prend un plaisir narquois à les ignorer, en manière de provocation.

    Dans ces conditions, il paraît tout naturel, logique, et on ne peut plus légitime, de se poser des questions sur la politique suivie par nos dirigeants. Point n’est besoin d’être rebelle par nature, irresponsable, indiscipliné ou égoïste pour se demander si cette politique est efficace, si elle la bonne façon de lutter contre la pandémie ; et point n’est besoin d’une intoxication « complotiste » ou d’une intervention activiste de l’extrême droite (ou de l’extrême gauche anarchiste) pour subir la tentation de la contester. Il serait temps que nos gouvernants et leurs conseillers médicaux s’interrogent et songent à se remettre en question.

    L’obsession du « tour de vis »

    Mais une telle attitude leur demeure parfaitement étrangère. Ils circulent dans une voiture sans marche arrière, sur une route droite, sans tournant ni virage. Plus la situation empire, plus les mesures contraignantes s’accumulent. À chaque accroissement du nombre de porteurs ou de malades du coronavirus, les pouvoirs publics ne voient d’autre solution que de donner un « tour de vis » supplémentaire. Jusqu’à ce que la vis, serrée à mort, ne puisse plus l’être davantage. Et c’est ce qui explique que, contre toute attente, Jean Castex n’ait pratiquement pas annoncé, le 11 septembre, de nouvelles mesures de contrainte, contrairement à ce que semblait souhaiter Jean-François Delfraissy.

    L’explication des pouvoirs publics. C’est là reconnaître les limites de la politique coercitive suivie depuis le début de l’été. Dès lors, ne serait-il pas bienvenu de songer à en changer, et, pour commencer de chercher à savoir pourquoi celle-ci a (totalement ou partiellement, comme on voudra) échoué.

    Et ici, une première piste nous est donnée par la comparaison entre le nombre des « positifs » au coronavirus et celui des malades de la Covid 19 hospitalisés. Manifestement, il existe une distorsion entre les deux chiffres. Le ministère de la Santé et les médecins qui le conseillent expliquent ce phénomène par la forte prépondérance des jeunes parmi les nouveaux contaminés. Ces derniers, plus résistants, développeraient des formes de Covid 19 insuffisamment graves pour nécessiter leur hospitalisation. Au contraire, les personnes âgées seraient, en raison de leur prudence et de leur mode de vie, moins mouvementé, moins exposées que leurs cadets. Cela dit, ministère et médecins affirment que le taux d’hospitalisation augmente tout de même, et craignent que les jeunes positifs à la Covid 19 contaminent leurs aînés, plus vulnérables, dans le cadre des relations familiales, notamment.

    L’évolution de la pandémie. Un coronavirus devenu moins virulent malgré sa dangerosité. C’est une explication. Il en existe d’autres. L’une d’elles est donnée, en juillet dernier, par la revue américaine de biologie cellulaire Cell, suivant laquelle le coronavirus aurait subi une mutation qui le rendrait beaucoup moins virulent qu’auparavant. Selon l’étude menée par les tenants de cette explication, le coronavirus du premier semestre de cette année 2020 se serait répandu dans le monde sous la forme particulièrement dangereuse du virus G614 (appelé aussi D614G), puis, par mutation, serait devenu moins virulent, mais aussi, par là même, plus transmissible. Cette théorie est notamment défendue par Paul Tambyah, un microbiologiste de Singapour. Dans cette optique, maints biologistes et médecins affirment que le coronavirus pourrait connaître la même évolution que le SARS COV 1, caractérisée par une atténuation constante de sa virulence au fur et à mesure de ses mutations successives

    La possible adaptation de notre système immunitaire à l’infection

    Le coronavirus est-il devenu moins virulent ? Cette hypothèse rencontre les réserves des Européens. En France, Karine Lacombe, médecin et microbiologiste, en souligne le caractère aléatoire. Et, comme elle, la plupart des scientifiques français et européens affirment que cette hypothèse d’une atténuation sensible et irréversible de la virulence du coronavirus n’est pas prouvée. Les médecins et microbiologistes qui affirment, à l’instar du docteur Patrick Bellier, pneumologue à Sainte-Foy-lès-Lyon, et du professeur Éric Raoult, médecin et biologiste à Marseille, que l’épidémie est pratiquement terminée et que les personnes contaminées par le coronavirus ne sont ni sérieusement malades ni dangereuses pour les autres, sont isolés (ce qui, soit dit en passant, n’implique pas, de toute nécessité, qu’ils aient tort). Mais, assurément, nous assistons à une évolution de l’épidémie. Le coronavirus, quoique toujours infectieux et contagieux, ne présente plus le même degré de dangerosité qu’au printemps dernier. Ses mutations successives expliquent sans doute largement ce changement. D’autre part, il n’est pas déraisonnable de penser – même si cela reste à prouver, convenons-en – que le système immunitaire et défensif de l’organisme finisse par jouer son rôle et parvienne à juguler tant bien que mal les effets de ce virus, contre lesquels il se trouvait désarmé au début de la pandémie. Certes, on sait que la stratégie d’immunité collective adoptée par certains pays a échoué. En Europe, les Pays-Bas l’ont assez vite abandonnée, et, en Suède, ses résultats se font dramatiquement attendre, cependant qu’explosent les chiffres de contamination et d’hospitalisation. Mais ces pays l’avaient adoptée (comme d’ailleurs la Grande-Bretagne ou le Brésil) au début et au plus fort de la pandémie, et alors que le virus circulait sous sa forme la plus dangereuse. La situation est différente aujourd’hui. Le virus a muté, est devenu moins nocif, et la politique de lutte contre sa propagation a permis de contenir l’épidémie. Toutes les mesures de protection et de contraintes possibles et imaginables ont été prises, et on ne voit pas quels « tours de vis » supplémentaires seraient possibles, ni de quelle efficacité ils pourraient être.

    Un possible et très graduel assouplissement de la politique de contrainte. En conséquence, il semble que la seule voie désormais possible et raisonnable soit celle non certes d’un net relâchement (voire d’un abandon) des mesures contraignantes adoptées, mais leur très graduel assouplissement qui permettrait à notre système immunitaire de jouer son rôle (un moment perturbé par l’explosion de la pandémie, au printemps), facilité par le fait qu’il doit désormais réagir à un virus qui a perdu beaucoup de sa dangerosité. Ce serait là une attitude réaliste, qui tiendrait compte de l’évolution du fléau depuis deux mois.

    La réticence d’un peuple habitué à la contrainte jacobine

    Mais une telle option est difficile à faire comprendre dans notre pays. Habitués à être traité à la mode jacobine, nos compatriotes n’accordent de crédit à l’État que lorsqu’il se manifeste par une intervention massive faite de mesures drastiques présentées comme seules efficaces et protectrices. Ils n’ont confiance qu’en l’obligation, la contrainte et l’uniformité (sans oublier l’uniforme). Et, quoique théoriquement enclins à l’égalitarisme, ils manifestent le plus grand respect pour leurs élites politiques et savantes (en l’occurrence médicales), recrutées, il est vrai (et ils le croient très fort) suivant les principes et les bonnes pratiques de l’élitisme républicain fondé sur l’École. Ils sont donc habitués à obéir sans discuter à ces élites, et à être conduits par un État gendarme, surtout si ses décisions sont inspirées par des autorités scientifiques, comme tel est présentement le cas. Petit doigt sur la couture du pantalon, visage fermé, maxillaires bloqués, ils approuvent la coercition et le verrouillage de la pensée et de la liberté d’expression, malgré leur réputation d’indiscipline et d’individualisme. Aussi, en matière de lutte contre la pandémie actuelle, ils n’accordent leur confiance qu’au port du masque et aux « tours de vis » successifs, et se prosternent devant les Jean-François Delfraissy, Anne-Claude Crémieux, Karine Lacombe et autres Jimmy Mohamed, partisans des mesures les plus « difficiles », suivant l’expression du premier cité ici. Or, ces mesures, peut-être nécessaires un moment, n’enrayent pas la pandémie et risquent de générer des effets contre-productifs, dans la mesure où elle ignorent délibérément la réalité de la mutation récente du coronavirus ; et elles peuvent entraver l’adaptation de notre système immunitaire naturel à la situation présente.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • La formation du jugement, par Gérard Leclerc.

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    © Enzo Fortunato / CC by-sa

    Le drame de Conflans-Sainte-Honorine oblige à revenir sur la vocation enseignante. Le professeur se doit d’initier ses élèves au sens de la critique, en abordant parfois les sujets qui fâchent. Mais l’esprit critique ce n’est pas le dénigrement, c’est l’exercice du jugement.

    gerard leclerc.jpgLa tragédie de Samuel Paty renvoie à la vocation enseignante et à la difficulté pour un professeur de faire réfléchir ses élèves, sans crainte d’aborder les questions qui fâchent. Et Dieu sait que celles qui concernent l’islam sont particulièrement délicates, dès lors que l’auditoire comporte une proportion de jeunes musulmans. Peut-on prendre le risque de les blesser ? Cette expression doit elle-même être l’objet d’un discernement sérieux. S’il n’était plus possible d’aborder les sujets conflictuels, un climat généralisé de censure et d’auto-censure s’ensuivrait, avec des conséquences catastrophiques pour l’exercice même de la pensée.

    Aux États-Unis l’obsession des discriminations conduit à des mesures extrêmes à l’égard de l’édition d’ouvrages susceptibles de mécontenter des segments de population. Chez nous, en ce qui concerne le système scolaire, ce sont les enseignants qui sont obligés de se surveiller. Et on les comprend d’autant mieux, suite au drame de Conflans-Sainte-Honorine.

    Pourtant, Samuel Paty était entouré de beaucoup de sympathie. On le décrit comme gentil et drôle. Il était sans doute à mille lieues d’imaginer ce qui lui est tombé dessus et qui, à l’analyse, se comprend comme une enchaînement fatal dont les causes étaient devenues hors contrôle. S’il y avait eu simple explication entre lui et les parents mécontents, l’affaire aurait pu se conclure rapidement, mais la mise en ligne d’une vidéo accusatoire a déclenché le processus infernal. Nous savions bien en quoi les réseaux sociaux peuvent être nuisibles.

    Mais le problème initial, sur lequel il convient de concentrer son attention, est bien celui de la formation des intelligences. On répète sur tous les tons qu’il faut apprendre aux jeunes l’esprit critique. Celui-ci passe notamment par l’usage des caricatures. Sans doute, mais ne s’agit-il pas essentiellement de revenir à ce que signifie la critique. Critiquer de krinein en grec, c’est exercer sa faculté de jugement. Apprendre à juger, exercer son discernement, c’est tout le secret de la pédagogie.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 octobre 2020.

     

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Attentat de Nice Le défi de l’islamisme, par Gérard Leclerc.

    L’accès à la basilique de l’Assomption bloquée après l’attentat.

    © Martino C. / CC by-sa

    Le monstrueux triple assassinat qui a été commis dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice nous appelle à un discernement d’ordre politique mais aussi d’ordre religieux. La menace terroriste dont il faut protéger le pays oblige la puissance publique à élaborer une véritable stratégie pour contrer l’ennemi, non seulement dans ses modes d’action, mais aussi dans ses réseaux à l’échelon national et international.

    gerard leclerc.jpgNon sans avoir à envisager la nature singulière d’un ennemi qui se réclame de l’islam, et donc d’une culture religieuse qui englobe de façon stricte le domaine politique. La séparation des domaines que suppose le caractère laïque de notre république se trouve ainsi prise en défaut par des gens qui en refusent le principe même. D’où la nécessité d’une expertise d’ordre religieux, voire théologique, afin de comprendre la nature de ce qu’on appelle l’islamisme, en quoi il peut se réclamer de l’islam, en quoi il en constitue l’excroissance particulièrement perverse.

    Le compromis de 1905 obsolète

    On méconnaît trop le caractère de compromis de ce qui s’est établi autour de la loi de séparation de 1905. Si l’Église catholique a fini par accepter les dispositions de cette loi, c’est à la suite de négociations qui garantissaient sa nature propre, mais aussi à cause du changement d’orientation du législateur. D’une position hostile, on était passé à une volonté de pacification des relations mutuelles.

    On peut donc dire que notre modèle de laïcité publique n’a été rendu possible qu’en vertu de la réalisation d’un compromis. Compromis qui a été négocié en dehors du partenaire musulman, qui ne s’est imposé que longtemps après, en déséquilibrant le système établi. Les efforts entrepris, ces dernières années, notamment par Nicolas Sarkozy, pour tenter de trouver des solutions acceptables se sont souvent enlisés. Et l’extrémisme islamiste est venu tout anéantir, en imposant une situation de guerre.

    Ignorance de Dieu

    Que l’État soit déconcerté par le phénomène se comprend, parce qu’il échappe à son expertise, dès lors qu’il ignore un domaine sur lequel il reconnaît son incompétence. Pierre Manent lui avait recommandé de s’adresser à l’Église catholique pour mieux saisir le fond du problème, qui est d’ordre théologique. Le terrorisme le plus aveugle ne s’explique pas seulement par un dérèglement psychiatrique, il se rapporte à une pathologie, où ce Dieu que l’on prétend servir est ignoré dans son mystère.

    Ce mystère, où il se révèle à la fois comme le Tout-Autre, mais aussi comme celui qui creuse au cœur de chacun une relation personnelle. Relation qui trouve dans les béatitudes sa charte, et interdit à la conscience de se livrer au fanatisme meurtrier.

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Éric Zemmour: «La République n’est pas exactement la France, mais personne ne veut le reconnaître»

    Dans la bouche de nombre de politiques, la République est, depuis des années, le moyen commode de ne plus prononcer le mot France. connel_design - stock.adobe.com

    Ce n’est pas la République qui est visée par les islamistes, mais la France. Une France à la fois chrétienne et irrévérencieuse.

    Ils n’ont que ce mot à la bouche. À gauche comme à droite, et au centre, à la France insoumise mais aussi au Rassemblement national. C’est le point de consensus entre Macron, Le Pen, Mélenchon et les autres. La République sur tous les tons et à toutes les sauces.

    5.jpgLa République comme réponse à tout. Un extraterrestre qui débarquerait en France pourrait croire que la France est sous la menace d’un putsch monarchiste, et que tous les Républicains doivent s’unir. Il n’en est rien : la République n’est pas menacée et c’est peut-être pour ça qu’elle est si défendue. La République, ses valeurs et sa sacro-sainte laïcité. La réponse du président aux attentats islamistes, c’est la République. Et son arme est la laïcité.

    Qui y croit sérieusement ? Qui croit qu’un homme prêt à décapiter un professeur parce que celui-ci a insulté Allah sera arrêté par les règles de la laïcité ? On n’est pas dans le même registre. D’un côté, des règles juridico-poli tiques ; de l’autre, une foi fanatisée qui veut imposer un système –
    juridico-politique de remplacement : la charia. Ce n’est pas la République qui est visée, mais la France. Une France à la fois chrétienne et irrévérencieuse, la France des croisés et de L’Assiette au beurre.

    Dans la bouche de nombre de politiques, la République est, depuis des années, le moyen commode de ne plus prononcer le mot France. Cette France qui doit se fondre dans l’Europe. La France qui sous-entend un enracinement, une histoire, une géographie, un peuple, une culture,
    des mœurs. Bref, une civilisation. Une France à laquelle on doit s’assimiler. À Rome, faire comme les Romains. Et à Paris, faire comme les Parisiennes. La République, c’est plus commode, cela signifie seulement une légalité superficielle qui fait consensus. Au-delà commencent les ennuis.  Les territoires perdus de la République sont les territoires perdus de la France. Des enclaves qui, parce qu’étrangères, sont devenues le terreau d’une contre-société fondée sur les règles islamiques. Un contre-pays : l’oumma. Une contre-civilisation qui produit terroristes islamistes et délinquants bas de gamme. Le djihad pour tous. Malraux l’avait dit : « Une civilisation, c’est ce qui s’agrège à une religion. »

    C’est parce que la classe politique a voulu se débarrasser de la France qu’elle a fait de la République un tigre de papier. Une République réduite à des valeurs abstraites et à une laïcité limitée à la liberté de croire ou de ne pas croire, et à la neutralité de l’État, en oubliant son troisième pilier, à savoir un « devoir de discrétion » des religions dans l’espace public qui, en évacuant Dieu du débat, permet seule un affrontement rationnel au sein de l’espace des idées et des convictions. La République peut être unitaire ou fédérale, italienne ou américaine, libérale ou populaire, laïque ou islamique. Seule la France est française. Et comme disait Péguy, dans sa célèbre formule : « La République, notre royaume de France. » 

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