UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. La racaille a encore agressé, pour les tuer, deux policiers à Aulnay-sous-Bois, cette fois : "Nique-le ! Shoot dans la tête ! Baise-lui sa mère", peut-on entendre dans la vidéo ci-dessous.

    Et, bien sûr, Camelia Jordana n'a pas chanté ni mis un genou à terre, pas plus que Thuram et son fils, ou que l'inénarrable Omar Sy et la bande de Tartufes habituelle... La vérité est que le Système, par l'immigration aussi massive qu'insensé qu'il nous impose depuis 45 ans, a fait des 66 millions de Français - et pas seulement des policiers, même s'ils sont sont "prioritaires" ! - autant de "décapitables" - au pire - de victimes de toute et n'importe quelle violence, au mieux...

    https://actu17.fr/aulnay-sous-bois-deux-policiers-agresses-et-frappes-par-une-quinzaine-dindividus-lors-dun-controle/

    1A.jpg

     

    1 BIS : Un exemple de cette universalisation de la violence en France ? Nîmes, où il vient d'y avoir deux caillassages de Bus : "C'est gravissime" disent chauffeurs et habitants... :

    https://www.midilibre.fr/2021/01/05/bus-caillasses-il-manque-des-mediateurs-9292535.php

    1A.jpg

     

    3. L'arrogant donneur de leçons Olivier Duhamel rejoint avec brio le panthéon des socialistes pédophiles...politiques : glauquissime ! Et ce sont ces gens qui sont en permanence sur les plateaux TV et chaînes de radio qui "font" l'info, en réalité nous bourrent le crâne 24 heures sur 24, dans ce Système pourri, à leur image (et réciproquement...)...

    1A.jpg

    1AA.jpg

     

     

     

     

     

     

    1AAA.jpg

    1AAAA.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

    4. Naufrage de Larem : en 3 ans, le parti passe de 418.000 à 20.000 militants, perdant 95% de ses sympathisants ! 

    https://lecourrier-du-soir.com/naufrage-de-lrem-en-3-ans-le-parti-passe-de-418-000-a-20-000-militants-soit-une-perte-de-95-de-ses-sympathisants/

    1A.jpg

     

    5. Quand nous disons que "le Pays légal" est déconnecté du Pays réel, certains sourient. Pourtant, même si l'affaire semble ridicule (et elle l'est, en effet, à l'image de la ministresse), que penser de cette Marlène-là, qui vient nous vanter les mérites du "lissage brésilien" alors que les Français n'en peuvent plus, que les suicides se multiplient, avec les dépressions, et que l'état psychologique et mental de la population commence à alerter sérieusement ?

    https://www.ladepeche.fr/2021/01/04/marlene-schiappa-vante-les-merites-dun-lissage-bresilien-sur-instagram-et-fait-scandale-9291553.php

    1A.jpg

     

    6. Bizarre, bizarre... Vous avez dit bizarre ?... :  Les experts-médecins des conseils scientifiques chargés d'éclairer Emmanuel Macron pendant la crise du coronavirus ont touché 450.000 euros des firmes pharmaceutiques ces cinq dernières années... Alors, croyez-vous qu'ils sont indépendants ?

    https://www.marianne.net/societe/118000-euros-de-msd-116000-euros-de-roche-faut-il-s-inquieter-des-liens-entre-labos-et

    1A.jpg

     

    7. Et nous finirons cette série d'aujourd'hui avec la réponse "bien envoyée"de Julien Rochedy à Ibrahim Maalouf :

    1A.jpg

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : pourquoi ?

    2.jpg

    pourquoi Clémentine Autain (et quelques autres de LFI, chantre de l'islamo-gauchisme !...) a-t-elle osé venir "marcher" en mémoire de Samuel Paty après avoir "marché" avec les islamistes contre, soit-disant, l’ "islamophobie", dont ce professeur décapité était, justement, accusé ? Les hypocrites, dans ce cas précis, n'ont-ils (ou "elles") pas du sang sur les mains ?

    pourquoi, dans leurs cours d'instruction civique, les professeurs n'iraient-ils pas, directement et d'une façon très concise, donc beaucoup plus claire, à l'essentiel ? Ils pourraient tout simplement faire un cours très court, citant le "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (hasard - qui, nous le savons bien, n'existe pas - : c'était l'Evangile de ce dimanche !...). La laïcité plonge ses racines dans l’Evangile qui distingue clairement le temporel et le spirituel, elle n’est compréhensible que dans un terreau chrétien...

    pourquoi les utilisateurs d'Instagram/TikTok/Snap etc..., qui s'étaient massivement mobilisés pour rendre hommage à G. Floyd, sont-ils aussi silencieux pour Samuel Paty ? Pourquoi n'y a-t-il pas - pour Paty - cette déferlante mondiale qu'il y a eu, pour Floyd ? Parce qu'il était blanc ? On n'ose le penser ! Horreur et damnation : mais, ce serait... du racisme !

    pourquoi dire et répéter sans cesse que "c’est la première fois qu’un professeur est tué". Jonathan Sandler était professeur à l’école Ozar Atorah de Toulouse, où il fut assassiné le 19 mars 2012, lui aussi par un terroriste islamiste...

    1A.jpg

    pourquoi Dupond Moretti - qui avait osé il y a quelques jours dire "La France n'est pas un coupe-gorge" - ne nous a-t-il pas encore dit qu'il faut lutter contre "le sentiment d'insécurité", évidemment imaginaire, fruit de notre imagination fertile ? 

    pourquoi Dame Camelia Jordana, arborant fièrement un chemisier "Justice pour Samuel Paty", n'est-elle pas venue chanter, émue jusqu'aux larmes, et jusqu'au bout de la nuit ? En même temps, elle est si nulle, comme chanteuse, que c'est une bonne chose, au fond, que de nous avoir épargné sa présence !!!!!

    pourquoi ne pas donner plus d'importance, sur toutes les chaînes radios, dans tous les JT, à ce sondage IFOP du 2 septembre dernier, pour Charlie Hebdo et la Fondation Jean-Jaurès ? : 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirment mettre l'islam avant la République (ils ne sont "que" 25 % pour les 35 ans et plus)... Ça promet !

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    1. Zemmour répond sereinement à un Mélenchon agité, qui voit dans la gifle de Tain l'occasion inespérée de faire oublier son dérapage indigne, mais révélateur; et pour tenter de faire oublier, surtout, qu'il coule. Et qu'il coule à pic, à "vitesse grand V" :

    • de Mélenchon : "Des armes, Mein Kampf et ce "Il a ce qu'il mérite" de Zemmour. On vous aura mis en garde de toutes les manières ! Et toujours, rien contre Papacito !…"

    de Zemmour : "Au lieu d’éructer tout seul sur Twitter, venez débattre sur CNEWS"
     

    1A.png

     

    2. Des nouvelles de Béziers : Ménard porte plainte, et il fait bien... :

    Robert Ménard
    "Ceci est la lettre de menaces reçue hier matin à la synagogue de #Béziers. Voilà ce qu'il en coûte à des élus de droite d'être toujours aux côtés de la communauté juive face à l'antisémitisme. La communauté juive de Béziers, Emmanuelle et moi avons porté plainte."

    1AA.jpg

     

    3. Un Front républicain contre l'extrême-gauche, un "cordon sanitaire" : il fallait y penser, Goldnadel y a pensé, et il a bien fait ! :

    G-William Goldnadel
    "FranceInter la journaliste de la radio de sevice public évoque l’union de la gauche comme une formalité. La droite doit obliger la gauche à former un cordon sanitaire avec l’extrême-gauche. Le complexe doit changer de camp depuis que le fascisme a changé de côté."
     
    (à cette simple nuance près, cher Gilles-William Goldnadel, qu'il ne faut jamais oublier que fascisme et nazisme viennent... de la gauche !)

    lfar pouce levé.jpg

     

    4. Le même Macron qui a laissé grandes ouvertes les vannes migratoires, les laissant même s'agrandir encore, se préoccupe soudain de l'immigration ? Quelle crédibilité lui accorder ? Chaque jour qui passe va désormais montrer que l'Elysée cherche à réaliser en quelques mois ce qu'il n'a pas été capable de faire en 4 ans... Immigration, police, justice, les annonces se multiplient ! Mais on sait très bien que les promesses non tenues sont le point fort de tout candidat en campagne, Macron compris !

    1A.png

     

    5. VIVE LE NUCLÉAIRE ! Par ces beaux après-midi sans vent que nous vivons en ce moment, la 1ère source d'électricité de l'Allemagne est... le charbon, le plus gras et le plus "sale" du monde ! Son kWh  est actuellement 8,5 fois plus carboné que le nôtre. Et nos voisins nous donnent des leçons, à Bruxelles, sur notre transition énergétique...

    1AA.jpg

     

     

    5 BIS. Présentation de l'Association PNC France (Patrimoine Nucléaire et Climat) :

    http://pnc-france.org/presentation-de-lassociation/

    1AA.jpg

     

    7. On terminera cette série d'aujourd'hui avec la juste réflexion de Damien Rieu :

    Les journalistes auront plus enquêté en 24h sur un youtubeur provoc et un gifleur metalleux que sur les 38 egorgeurs-decapiteurs et leurs alliés en 8 ans.
     
    Aujourd’hui nos pensées vont à ceux qui n’ont pas eu à subir de vidéo humoristique ni de gifle mais qui ont été égorgés (Stéphanie) saucissonnés (Mario) battus à mort (Thierry), tués à la hache (Romain) ou abattus au fusil (Théo)...
     
    À toutes les victimes du terrorisme islamiste...
     
  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Excellent Goldnadel, comme toujours... :

    "Ouï sur la radio active de sévice public aux infos de 13h : "E. Zemmour, candidat d’extrême-droite" (alors que son parti se nomme Reconquête) "JL Melenchon, candidat de la France Insoumise". Manipulation du vocabulaire. Dis moi comment tu parles, je te dirai qui tu hais"
     

    1A.jpg

    1. Il a parlé à la télé pour faire le bilan de son quinquennat ? Réponse :

    1A.jpg

     

    2. En visite à Mayotte, Marine Le Pen pointe - en 40 secondes - l'anarchie dans laquelle le Système a plongé la France, et ce dans tous les domaines. C'est le Système, failli, qui crée et génère lui-même cette anarchie; c'est lui qu'il faut détruire... Prêcher à temps et à contre-temps la subversion de ce Régime mortifère, c'est notre rôle et c'est ce qui fonde notre légitimité et notre spécificité : l'appel au premier rebelle, au premier serviteur de la légitimité révolutionnaire, c'est-à-dire au Prince chrétien...

    https://twitter.com/csapin/status/1471753300219502592?s=20

    1A.jpeg

     

    3. Macron n'avait pas craint le ridicule en proclamant que le "9.3" (département de la Seine-Saint-Denis) c'était "la Californie sans la mer". Maintenant qu'il est en campagne électorale - et que le CSA ne dit rien... - tous les ministres et sous-ministres du gouvernement se succèdent dans la lucarne pour chanter ses louanges. Là, on est à Cuba, le soleil en moins...

    1A3.jpg

     

    4. En direct à la télé ce pauvre Aymeric Caron remet en cause l’appartenance à l'humanité d'Éric Zemmour. Excusez du peu ! L'avantage, avec les foldingues, c'est que leurs énormités sont tellement... "hénaurmes" qu'elles dispensent d'y répondre...

    1A.jpg

     

    4 BIS. On fera écho quand même à une réponse, une seule parmi toutes celles qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Et celle-là vient d'une personne d'un très bon niveau, dans tous les domaines; pas comme ce pauvre Caron... :

    1A.jpg

     

    6. Christine KELLY communique :

    "Merci pour votre présence sur ⁦CNEWS pour Face a l'info. Comme hier où vous avez été plus de 718 000 en moyenne, avec un pic avant 20heures à près d’un million de téléspectateurs, meilleure minute de la journée de la chaîne."

    1A.jpg

     

    7. Défense de la pêche et des pêcheurs français : La France a menacé d’engager une procédure de contentieux au niveau européen si elle n’obtenait pas de geste des Britanniques. C'est bien, mais il ne faut plus se contenter de menacer, il faut - éventuellement - passer aux actes : pas de licences de pêche pour nous, pas de vente ou importation de poisson anglais pour eux !... 

    https://www.ouest-france.fr/mer/peche/licences-de-peche-post-brexit-les-pecheurs-seront-recus-ce-vendredi-par-emmanuel-macron-a-l-elysee-e1d07d52-5e95-11ec-b2cb-afc8b04d8652

    1A.jpg

     

    À DEMAIN !

    LFAR FLEURS.jpg

  • Une pensée de la nostalgie ?

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpg

    Michel Serres, le philosophe bien connu, s’insurge contre la mentalité décliniste et notamment contre le slogan : « C’était mieux avant. » Il vient d’écrire un essai sur le sujet et s’en est expliqué dans une discussion courtoise avec Alain Finkielkraut à son émission Répliques sur France Culture. Il y a désaccord entre les deux académiciens, le second réclamant le droit de se plaindre de certains désagréments de l’époque. Je ne me permettrais pas d’arbitrer un tel débat qui, ne connaîtra vraiment jamais de fin. Le président Macron s’est proclamé progressiste, tandis qu’un courant d’opinion conservateur semble s’affirmer chez nous, comme rarement auparavant. Est-il assuré que le clivage progressiste-conservateur soit désormais le plus pertinent pour caractériser les enjeux intellectuels, politiques, moraux de notre temps ? Lorsqu’on veut imposer ce clivage jusque dans l’Église pour classer les évêques, voire même le Pape, d’un côté ou de l’autre, je ne suis pas rassuré.

    Et puis n’y a-t-il pas nécessaire complémentarité entre le progrès et la conservation, l’innovation et la tradition ? Ce qui compte c’est le bonheur commun, la chance donnée à l’humanité de se perpétuer en profitant au moins des progrès partiels que lui ménagent ses recherches et ses découvertes. Mais il y a quand même un problème philosophique grave qui s’interpose dans nos tergiversations. C’est celui de notre humanité même. Le progrès va-t-il lui permettre d’être fidèle à elle-même, ou l’entraîner dans des mutations qui produiront une transgression de sa nature essentielle ?

    Là-dessus je suivrais volontiers l’excellent Sylvain Tesson, qui ne se veut pas du tout progressiste et se réclame même d’une sorte de maxime d’Albert Camus : « La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie. » Qu’on le suive ou pas sur la nostalgie, cela n’empêche pas qu’il pose la bonne question à propos de l’emprise techniciste qui prétend aboutir à une humanité augmentée, celle du transhumanisme. « Tout juste sommes-nous encore autorisés à trouver que la conversation entre l’homme et la machine est moins intéressante que le génie pur. Après tout, l’homme augmenté existe déjà : Shakespeare, Raphaël, Stravinski. » Et d’ajouter : « Je crois que je suis technophobe et j’en profite tant que ce n’est pas encore un délit d’opinion ! Cela viendra » (Figaro 22 janvier). Eh oui, cher Sylvain, il pourrait être hérétique d’affirmer que ce qu’on appelle progrès n’est pas forcément désirable.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 janvier 2018.

  • Une culture officielle ?

    François Nyssen qui s'est déconsidérée en retirant le nom de Charles Maurras des commémorations officielles 2018 

     

    par Gérard Leclerc

     

    arton22534-b73f0.jpgFrançoise Nyssen, ministre de la Culture, a présenté hier les orientations de sa réforme de l’audiovisuel public. Elle s’est expliquée notamment, durant une conférence de presse, sur l’ambition qui est la sienne, en correspondance avec ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle.

    Une discussion est d’ores et déjà amorcée par les syndicats maison, qui se disent inquiets de certaines modalités qu’impliquent des changements de structure. Mais il y a un autre aspect à retenir des propos de la ministre. Quelle philosophie sous-tend cette volonté de remodeler le service public ? « Reconquérir la jeunesse, retrouver les territoires, dit-elle, grâce à un média audacieux, un média engagé dans la vie citoyenne, un média engagé pour la création, un média engagé vers la rupture technologique. »

    Pourquoi pas ? Mais un média engagé, cela ne va pas sans un certain contenu idéologique, et celui-ci devrait être l’objet d’une discussion et même d’un certain consensus, dès lors qu’il est hors de question que l’audiovisuel public devienne « la voix de son maître ». On peut espérer que le débat d’idées préconisé sera vraiment pluraliste. Mme Nyssen pourrait nous rassurer, lorsqu’elle fait part de son souhait de promouvoir ce qu’elle appelle « un miroir de nos différences ». Mais ce mot même de différence est piégé, il est susceptible de diverses acceptions et celui que la ministre entend privilégier peut éveiller quelques soupçons : « Le pays des Lumières, dit-elle, sur le sujet de la diversité est hautement réactionnaire… Avec une volonté politique sans ambiguïté, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain. »

    L’orientation idéologique ne perce-t-elle pas le bout du nez, à travers de tels propos, qui peuvent rappeler la philosophie de Vincent Peillon qui, à travers l’école publique, entendait arracher les enfants à leurs préjugés familiaux ? Par ailleurs, la création d’une plateforme anti-bobards – on me pardonnera ici de m’abstenir de parler franglais – n’est pas pour rassurer. Certes, Mme Nyssen n’a sans doute pas l’intention de donner à son ministère une orientation orwellienne, mais ses choix idéologiques lui appartiennent. Libre à nous de les contester.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 5 juin 2018.

  • La littérature en danger

    « Houellebecq coche toutes les mauvaises cases »

     

    par Gérard Leclerc

     

    arton22534-b73f0.jpg

    Le Figaro de samedi faisait sa une sur la littérature.

    Ce quotidien, on le sait bien, a une solide tradition littéraire, à laquelle il entend rester fidèle. Mais pour le coup, la littérature était un vrai sujet politique et il faut que le souci exprimé d’une menace sur la liberté d’écrire et de publier soit vraiment fondé pour qu’en une saison particulièrement tendue sur le plan national et surtout international, la rédaction ait choisi cette priorité-là. En deux mots, il y aurait menace du politiquement correct, de sa censure et même de sa dictature. Étienne de Montety explique dans l’éditorial que nous sommes menacés d’une contagion à l’américaine : « Dans les associations, et aux États-Unis dans des maisons d’édition, des esprits vétilleux travaillent à surveiller les arts et les lettres. Leurs ciseaux vertueux n’ont rien à envier aux censeurs de jadis. Ils traquent les romans sans égards pour le génie de leur auteur, scrutent les toiles des maîtres, auditionnent les opéras avec l’oreille d’un juge d’instruction. »

    Certes, nous ne sommes pas encore à la censure opérée par des «  lecteurs de sensibilité » américains qui sont chargés de traquer tout ce qui dans la production éditoriale est susceptible de choquer les différentes catégories de population. Cela peut faire penser à la traque des fausses nouvelles, à propos desquelles le gouvernement français cherche à légiférer, ce qui inquiète vivement les défenseurs de la liberté d’expression. Lorsqu’on s’en prend aujourd’hui à un écrivain comme Pierre Loti, on se demande qui va y passer demain. Pourquoi pas Voltaire dont, il est vrai, on a soigneusement expurgé certains ouvrages dans les récentes rééditions ? À ce compte, nous dit Teresa Cremisi, Houellebecq coche toutes les mauvaises cases. Il heurte toutes les sensibilités. Mais alors, à quoi bon pourra servir demain la littérature, dont une des principales mission est de nous révéler en vérité, et plus qu’aucune enquête sociologique, ce qu’il en est de nos mœurs, de l’évolution de nos mentalités ?

    J’ai envie d’ajouter que ce n’est pas seulement la littérature qui est en cause. Ce pourrait être demain l’Écriture sainte elle-même, la Bible, dont certaines pages, certaines affirmations, certains interdits n’agréent pas aux sensibilités contemporaines. La menace est sérieuse, elle vise jusqu’à la liberté de conscience.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 juin 2018

  • Et en même temps…

    Fête de la musique à l'Elysée ...

     

    par Gérard Leclerc

     

    arton22534-b73f0.jpg

    Oui, il y a de quoi s’interroger sur le fameux « en même temps » macronien à l’exemple d’Alain Finkielkraut qui n’a pas hésité à exprimer hier son indignation, à propos de la fête de la musique à l’Élysée, avec son étalage d’obscénités en images et en paroles dans la cour d’honneur. Est-ce là vraiment un style compatible avec une pratique jupitérienne du pouvoir ? Est-ce vraiment le même homme qui converse avec le Pape et se prête au cérémonial du Latran ? Comment la communication présidentielle peut-elle justifier pareil contraste ? Serait-ce du pur cynisme ou une façon de solliciter toutes les clientèles possibles ?

    Certains communicants macroniens font de la surenchère. On parle d’« un geste fort en ouvrant l’Élysée à des artistes non conformes pour que le palais ne soit plus cette forteresse insensible à l’extérieur ». Et de dénoncer « cet amas hétéroclite de conservateurs, de coincés et possiblement d’homophobes » coupables de protester. D’après Anna Cabana du Parisien, le président s’est amusé de l’épisode qu’il n’aurait pas vraiment programmé. « Ça buzze ? » aurait-il demandé à un de ses collaborateurs ? « Oh oui ! » lui aurait-il été répondu et Macron de renchérir : « Et les gens adorent. »

    Non, tous les gens n’adorent pas et vos collaborateurs ont beau insulter les récalcitrants, vous jouez là un petit jeu qui trahit vos fonctions. Et beaucoup pensent, avec Alain Finkielkraut, que le parti-pris de vacarme et de laideur que vous avez adopté, ne fait que souligner les ambiguïtés qui étaient présentes durant votre campagne électorale. Par exemple, lorsque vous affirmiez qu’il n’y avait pas de culture française.

    36388717_1580301862079900_5348234989425131520_n.jpgÀ l’incident de la fête de la musique, on peut ajouter la décision du président de l’Assemblée nationale, macronien notable, d’afficher les couleurs LGBT sur le palais Bourbon, au moment même où Anne Hidalgo les impose sur le pavé parisien. Mettre sur le pavois les couleurs d’un courant communautariste, c’est continuer à briser l’unité de la nation et susciter de nouvelles luttes civiles. Pas précisément de la belle ouvrage, plutôt du sale travail.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 2 juillet 2018.

  • L’école éducatrice

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpg

    Le Président de la République est intervenu (mardi dernier), d’une façon forte, aux Assises de l’école maternelle à Paris.

    Dans les circonstances actuelles, marquées notamment par la radicalisation de certains jeunes, il s’est déclaré partisan de s’attaquer à la cause profonde d’un tel phénomène plutôt que de ne traiter que ses symptômes. Et c’est l’école qu’il a désigné comme le lieu décisif, susceptible de remédier aux carences de notre société : « C’est en construisant cette école de la bienveillance et de l’épanouissement qu’on construira une génération qui trouve sa place dans la société, qui n’aura plus à céder aux pulsions de mort qui finissent par fasciner quelques uns parce qu’ils n’y ont pas construit leur propre avenir. » Il a, il est vrai, modéré cet optimisme éducatif en ajoutant : « Je ne veux pas dire que l’école doit porter et corriger à elle seule tout ce que la société a embarqué d’injustices, de traumatismes ou de dérives, mais elle a beaucoup à faire dans cette entreprise. »

    Je ne vois pas, personnellement, des raisons sérieuses pour contredire une telle affirmation. Oui, il est vrai que la formation scolaire est très importante dans la construction de la personnalité et qu’elle peut apporter des moyens de défense contre certaines dérives, ne serait-ce que par le développement du jugement et aussi grâce à l’initiation à une culture générale qui constitue un trésor de sagesse et d’expérience. J’observerai toutefois que l’éducation est aussi soutenue par une philosophie qui ne saurait se définir par une sorte de neutralité devant les grands enjeux de l’existence. En ce sens, l’éducation ne vaut que par les orientations éthiques qu’elle propose à l’enfant et à l’adolescent.

    On s’est battu autrefois autour d’une citation attribuée – faussement semble-t-il – à Victor Hugo : « Ouvrir une école, c’est fermer une prison. » Nous savons bien que ce n’est pas vrai et qu’il existe des nations fortement scolarisées qui ont un taux record de délinquants emprisonnés. Une des grandes questions est de déterminer le contenu de l’éducation en référence à notre héritage fondé comme le dit très bien François-Xavier Bellamy sur « des siècles de civilité, de littérature, de philosophie, de science et de foi… » J’ajouterai qu’il doit y avoir une symbiose entre l’école et ce qu’apporte la famille. Une famille qui est la première cellule fondamentale de la transmission et de l’éthique sociale.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mars 2018
  • Une Europe sans boussole

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpg

    Il est désormais bien loin le temps où un universitaire américain pouvait tranquillement énoncer sa thèse de « la fin de l’histoire », grâce à l’avènement universel du capitalisme et de la démocratie. La chute du Mur de Berlin en 1989, avec l’effondrement du système soviétique semblait donner quelque crédit à cette idée d’une paix universelle avec la constitution d’un État de droit à l’échelle mondiale. D’ailleurs certains économistes libéraux plaidaient dans le même sens, en expliquant que désormais il était impossible de sortir du cercle de raison de l’économie mondiale, générant une prospérité générale. Ce bel optimisme s’est trouvé contrarié par des facteurs auxquels on n’avait guère pensé sur le moment. Mais il y eut un premier réveil brutal, le 11 septembre 2001, avec les attentats spectaculaires de New York et de Washington. On connaît la suite avec les guerres du Proche-Orient et l’offensive généralisée du fondamentalisme islamiste.

    Et puis il y a l’Europe elle-même. Ne devait-elle pas constituer l’exemple d’un espace de paix, assuré par son organisation politique ? Sa situation privilégiée ne devait-elle pas favoriser une extension du bien être et de la sécurité ? On a dû déchanter, non seulement à cause des attentats qui ont meurtri le sol européen mais à cause de la déstabilisation qui s’est emparée, depuis quelques années, du continent. Partout, on a assisté à la montée des populismes et au recul des formations de centre droit et de centre gauche. On parle pour l’Europe centrale, qui fut délivrée du communisme, de l’établissement d’un régime illibéral. Les vagues migratoires consécutives aux guerres et aux malheurs d’autres peuples ont suscité la crainte des populations locales, par ailleurs inégalement touchées par les retombées de la croissance mondiale.

    L’Italie est l’exemple même de cette incertitude qui s’est emparée surtout des classes moyennes et des classes défavorisées marquées par le chômage. Après les élections de dimanche on va jusqu’à parler de cataclysme électoral. Mais n’était-ce pas prévisible ? L’Europe semble avoir perdu la boussole qui avait orienté sa marche au lendemain de la guerre. On a peut-être aussi, du côté des élites, un peu trop pris de haut des gens qui n’étaient pas conquis par principe au bel avenir qu’on leur assurait. D’une façon ou d’une autre, il faudra bien répondre à un désarroi qui n’a pas trouvé, jusqu’ici, de réponse adéquate.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 6 mars 2018.

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau...

    Italie : l'extension de l'euroscepticisme à l'aire des pays fondateurs

  • Éric Zemmour interdit de séjour dans l’émission « Quotidien », par Jany Leroy.

    Non, non et non. l’a martelé sur : il n’invitera pas Éric Zemmour dans « Quotidien » pour la sortie de son dernier livre. Des barricades ont été dressées devant le studio, des alarmes activées, des chiens dressés à la détection de la mauvaise pensée sont prêts à bondir. Il ne passera pas.

    2.pngAu micro de la radio d’État, le résistant explique les raisons de ce refus catégorique : « Éric Zemmour ne s’est jamais placé dans la position d’être interviewé. Il est toujours dans le débat. Et on ne débat pas, à “Quotidien”, on interviewe. » Lui poser des questions serait prendre le risque qu’il y réponde. Partant de là, il pourrait être amené à défendre les idées qu’il développe dans son ouvrage. Comment l’interviewer, dans ces conditions ? Qu’il sorte un manuel sur les diverses techniques de tricot. Point de croix, jacquard… Quelles aiguilles choisir ? Autant de questions qui turlupinent les téléspectateurs de la chaîne.

    L’animateur peaufine son argumentaire : « Éric Zemmour, il débat tout le temps. Il sera jamais d’accord avec vous, il voudra débattre, vous contredire… » Le contredire sur quoi ? Soudain, ne se place plus en position d’interviewer mais d’émetteurs d’opinions sujettes à contradiction. On s’y perd. Sur le thème du tricot, serait-il amené à défendre bec et ongles le point jacquard ? Éric Zemmour peut stopper l’écriture de son livre consacré à cette paisible activité. Il ne passera pas non plus.

    Au cas où les auditeurs douteraient de l’impartialité de Yann Barthès, la journaliste se mue en avocat de son interlocuteur : « C’est pas une question d’ancrage idéologique, vous avez interviewé Eugénie Bastié, Mathieu Bock-Côté… » « Preuve, mesdames messieurs les jurés, que mon client est innocent des faits dont on l’accuse, mais Zemmour… “Quotidien” n’est pas “Koh-Lanta”, monsieur le juge ! » L’auditeur compatit.

    Dans Le Figaro, le même Barthès annonce fermer la porte aux personnalités politiques pour cette saison. Élections obligent, l’émission se contentera de reportages ricanant sur les candidats non alignés sur la bien-pensance. Dans les colonnes du site, le directeur général des contenus (et ils le sont bien) de TF1 annonce que le porte-parole du gouvernement sera le premier invité de Yann Barthès. Tout commentaire ironique sera bien vite désamorcé. Il s’agit d’une rencontre entre collègues de travail.

     

    Jany Leroy

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Causeur #93 : Souriez, vous êtes grand-remplacés !

    Retrouvez les analyses de Mathieu Bock-Côté dans le nouveau numéro du magazine Causeur.

    En kiosques maintenant !

    buff.ly/2XyRyPy

    1A.jpg

    1. Et la Charline de France inter, qui a fait pareil avec Zemmour, en y ajoutant une vulgarité, qui est - chez elle - intrinsèque ?

    1A.jpg

     

    2. D'accord avec Damien Rieu... : Le Drian pleure aujourd'hui ses sous-marins perdus (nous, on pleure surtout l'évanouissement de quelqu'un qui fut un bon ministre, naguère...) :

    Damien Rieu
    "C’est le même @JY_LeDrian qui avait refusé de vendre les Mistral aux Russes sous pression américaine... comme quoi faire le paillasson ne paye pas."
     
    Au Moyen-Âge, époque "la grande clarté" on disait :
    "Oignez vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra..."
    C'est tout à fait cela, non ?

    1A.jpg

     

    2 BIS. ... Et avec Jacques Clostermann (même si la Suisse ne fait pas partie de l'UE):

     
    Jacques CLOSTERMANN
    "En résumé :
    - Pas de sous-marin français pour l’Australie, mais des américains,
    - Pas de Rafale pour la Suisse, mais des F-35 américains,
    - Pas de Rafale pour l’Allemagne, mais des F-18 américains,
    L’UE est vraiment un truc formidable !

     

    4. Nous en parlions ici-même hier, avec Taha Boutafs, qui dénonçait "la violence de l'extrême-droite" à propos d'un fichage de militants associatifs, politiques et syndicaux, lui qui se baladait dans les rues de Paris avec une pancarte montrant la tête de Marine Le Pen au bout d'une pique. Élisabeth Lévy et Gilles-William Goldnadel réagissent à leur tour sur cette "affaire" :

    1. Elisabeth Lévy

    "Liste noire" d’islamo-gauchistes : la CNIL se saisit, le microcosme éructe. Où étaient-ils quand Lindenberg listait les nouveaux réactionnaires ? Quand l’Obs affichait en une les néo-réacs, puis les néo-fachos (avec ma pomme) ? Les listes noires, c’est bon pour les méchants !"
     
    à quoi Goldnadel répond :
     
    2. Gilles-William Goldnadel
    "Et nous figurions toi et moi sur la liste noire Réac de la vigilante préposée aux médias de la radio active de sevice public, chère @ELevyCauseur
    Pas de CSA ni de CNIL pour s’en préoccuper."
     
    Le CSA et la CNIL sont soumis au politiquement correct et à la bien-pensance de la gauche et de l'extrême-gauche : on le sait, mais il est bon de le dire et de le redire sans cesse, à temps et à contre-temps...
     
    Vous préférez celle-ci ?... :
     

    LFAR 2.jpg

    ... ou bien celle-là ? :

    lfar justice à gauche.jpg

     

    5. Parole d'immigrée (Naïma M'Faddel) : "...C'est une chance de vivre en France... parce que tout y est de l'ordre du possible...". 

    (extrait vidéo 2'03)

    https://twitter.com/naimamfaddel/status/1439620259900760064?s=20

    1A.jpg

    Adjointe au Maire de Dreux, Naïma M’faddel-N’tidam fait partie des intellectuels et personnalités qui ont signé l’appel à "la responsabilité des musulmans de France"...

     

    6. Dans la Sarthe, Stéphane Bern déclare la guerre aux éoliennes... Stéphane Bern le dit tout

  • Littérature & Spiritualité • Sous le soleil de Satan

    par Gérard Leclerc

    Bernanos et Houellebecq - et « leur fraternité » en apparence improbable - évoqués ici, mis en perspective. Mais il est aussi question de Houellebecq à propos de cinéma, dans le bel article de Pierre Builly qui suit celui-ci. Et d'une autre comparaison. Houellebecq est devenu un centre. Nous aurons à y revenir. LFAR 

    arton22534-b73f0.jpg

    Un très grand livre, mais complètement anachronique ... 

    J’ai reçu hier la réédition, sous la marque Folio Classique, du premier roman de Georges Bernanos Sous le soleil de Satan.

    Un très grand livre, mais complètement anachronique, du moins si l’on prend pour repères les idéologies dominantes. En pleine période de déchristianisation, que peut bien signifier l’histoire d’un petit prêtre en conflit avec le mal, non pas le mal abstrait, mais Satan en personne. Une sorte de curé d’Ars en lutte avec le « grappin ». De quoi susciter l’ironie grinçante des incrédules et des rationalistes. Mais déjà, Bernanos se moquait de ce genre d’esprits superficiels en la personne d’un Anatole France, brillant écrivain académique, représentant typique d’une certaine mentalité Troisième République.

    bernanos.jpgPrès d’un siècle plus tard, Sous le soleil de Satan n’est-il pas aussi incongru, voire incompréhensible ? Qui sait ? Si l’on se rapporte aux deux pages conclusives du dernier roman de Houellebecq, auteur bien contemporain en phase avec les mœurs du temps, on se trouve face à une poignante interrogation métaphysique, qui consonne étrangement avec Bernanos. En lisant ces deux pages, ma jeune collègue du Figaro, Eugénie Bastié a pleuré comme elle avait pleuré en lisant les dernières pages du Crime et châtiment de Dostoïevski. Il n’est pas question de Satan chez Houellebecq, mais il est présent à chaque page. Il détruit les corps et les âmes, il détruit les couples. Le romancier décrit, de façon impitoyable, le travail de destruction qui s’opère et infuse partout le goût du néant. Et pourtant, dit-il « Dieu s’occupe de nous en réalité, il pense à nous à chaque instant, et il nous donne des directives parfois très précises. » Et d’évoquer « ces élans d’amour qui affluent dans nos poitrines jusqu’à nous couper le souffle ».

    En ce sens, il y a bien une fraternité entre les deux écrivains, même si Bernanos est plus explicitement du côté de ce Christ que Houellebecq, pourtant, nomme aussi. L’un et l’autre sont des explorateurs du désespoir contemporain. Michel Crépu, dans sa belle préface, note que Bernanos, explorateur de la nuit et des ténèbres, nous ouvre à la grande aventure spirituelle du XXe siècle. Elle se poursuit aujourd’hui.  ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 10 janvier 2019.
  • Société • Gérard Leclerc : Les gilets jaunes, c’est la France profonde

     

    par Gérard Leclerc
     

    arton22534-b73f0.jpg

    Décidément, impossible de lâcher notre actualité nationale et le conflit des gilets jaunes. Car il s’agit d’une crise extrêmement profonde, qui n’est pas près de s’éteindre.

    La scène symbolique des Champs-Élysées a pu déchaîner les passions, mais il faut bien prendre conscience que ce qui compte, ce n’est pas la violence qui s’y est exercée mais le caractère hautement représentatif de ce qui s’y est joué et va sans doute encore se jouer samedi prochain. Car c’est l’ensemble du territoire national qui est en quelque sorte représenté par les quelques milliers de gilets jaunes qui ont pris possession du cœur civique de la France, là où le 11 novembre dernier étaient réunis les chefs d’État du monde entier. Un ami me téléphone depuis le Limousin et m’informe d’un phénomène nouveau. La solidarité avec les gilets jaunes s’affirme de plus en plus ouvertement avec une majorité de voitures qui exhibent ledit gilet sur leur pare-brise.

    Par ailleurs, la sécheresse met dans une situation extrêmement critique les paysans qui ne parviennent pas à acheter de la paille pour faire la soudure et dont les troupeaux s’achètent à vil prix. Bien sûr, Emmanuel Macron n’est pour rien dans ce phénomène qui se rattache d’ailleurs au réchauffement climatique, par lequel il justifie sa politique fiscale. Mais le monde agricole avec la France périphérique n’est pas prêt à accepter cette politique, qui ne fait qu’ajouter à son tracas. En janvier prochain, la fronde risque de s’enflammer dans des proportions nouvelles, notamment avec les entreprises de travaux public dont les coûts vont exploser. Leur colère peut s’exprimer cette fois par la paralysie de la circulation, bien au-delà des barrages filtrants des dernières semaines.

    Emmanuel Macron, pourtant, semble conscient du formidable défi qu’il affronte. N’a-t-il pas déclaré mardi : «  Le Brexit, c’est le même sujet. Ce sont des citoyens britanniques qui disent juste “le monde que vous nous proposez, il n’est plus pour nous. On ne s’y retrouve pas”. Toutes les sociétés démocratiques contemporaines ont ce défi que nous avons devant nous. » Face à ce défi, l’affirmation d’un progressisme triomphant aggravera le mal plutôt que le conjurer. Comment réparer la fracture sociale ? Comment rétablir les conditions du dialogue ? Comment élaborer une stratégie d’ensemble qui réconciliera les classes à nouveau en guerre ? Convaincre et non contraindre, disait déjà François Mitterrand. ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 novembre 2018
  • Société • Fin du corps sexué, fin de l’histoire

    par Gérard Leclerc

    arton22534-b73f0.jpg

    Il y a de quoi se battre !

    Il est des sujets qu’il convient de ne pas mettre sur la sellette.

    Ainsi va un certain progressisme qui prétend décider de ce qui est moderne ou pas et s’oppose à toute discussion sérieuse de ce qu’elle tient pour définitivement acquis. D’où la surprise, voire la stupéfaction, lorsque parmi les vœux de l’opinion arrive en tête la remise en cause du mariage dit pour tous. C’est une sorte de sacrilège, car il n’est pas vrai que le sacrilège ait disparu aujourd’hui, il a simplement changé d’objet avec les déplacements de la sacralité. Il en va aussi de l’avortement qui constitue un droit absolu que ne saurait relativiser aucune requête de la conscience. Impossible de remettre en cause la notion de gender, dont Le Monde nous assurait sérieusement encore la semaine dernière qu’il ne constitue en rien une théorie philosophique, n’étant qu’un simple dispositif de recherche en sciences humaines.

    Toute objection à ces dogmes progressistes est considérée comme réactionnaire ou ultra-conservatrice, les mots employés étant autant d’armes d’intimidation pour faire taire les récalcitrants, car il s’agit bien d’une guerre, une guerre de l’esprit, dont, je le répète, les enjeux sont d’une rare gravité. Une révolution anthropologique est en cours, dont les médias ne nous montrent que quelques effets de surface. Les choses prennent une autre dimension lorsqu’on s’intéresse aux chercheurs de pointe qui vont jusqu’au bout de cette révolution. Et ces chercheurs sont en mesure d’exercer une pression intellectuelle qui change les mentalités courantes et dispose les sociétés à accepter ce qu’elles n’auraient jamais accepté autrefois. C’est d’une certaine façon la revanche des totalitarismes vaincus d’hier, qui ont inoculé durablement à la postérité l’usage de la transgression.

    Pour lutter contre cette déshumanisation dont Gunther Anders disait qu’elle était la conséquence de l’idée d’obsolescence de l’homme, il faut du courage, de la détermination. Heureusement, Anders et d’autres prophètes, tel un Philippe Muray, nous ont avertis à l’égard « d’une humanité techniquement réformée, réanimalisée, déshominisée… Fin du corps sexué. Fin de l’histoire. Fin de la distinction entre animal et humain. » Il y a de quoi se battre !  ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 janvier 2019.