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Une culture officielle ?

François Nyssen qui s'est déconsidérée en retirant le nom de Charles Maurras des commémorations officielles 2018 

 

par Gérard Leclerc

 

arton22534-b73f0.jpgFrançoise Nyssen, ministre de la Culture, a présenté hier les orientations de sa réforme de l’audiovisuel public. Elle s’est expliquée notamment, durant une conférence de presse, sur l’ambition qui est la sienne, en correspondance avec ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle.

Une discussion est d’ores et déjà amorcée par les syndicats maison, qui se disent inquiets de certaines modalités qu’impliquent des changements de structure. Mais il y a un autre aspect à retenir des propos de la ministre. Quelle philosophie sous-tend cette volonté de remodeler le service public ? « Reconquérir la jeunesse, retrouver les territoires, dit-elle, grâce à un média audacieux, un média engagé dans la vie citoyenne, un média engagé pour la création, un média engagé vers la rupture technologique. »

Pourquoi pas ? Mais un média engagé, cela ne va pas sans un certain contenu idéologique, et celui-ci devrait être l’objet d’une discussion et même d’un certain consensus, dès lors qu’il est hors de question que l’audiovisuel public devienne « la voix de son maître ». On peut espérer que le débat d’idées préconisé sera vraiment pluraliste. Mme Nyssen pourrait nous rassurer, lorsqu’elle fait part de son souhait de promouvoir ce qu’elle appelle « un miroir de nos différences ». Mais ce mot même de différence est piégé, il est susceptible de diverses acceptions et celui que la ministre entend privilégier peut éveiller quelques soupçons : « Le pays des Lumières, dit-elle, sur le sujet de la diversité est hautement réactionnaire… Avec une volonté politique sans ambiguïté, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain. »

L’orientation idéologique ne perce-t-elle pas le bout du nez, à travers de tels propos, qui peuvent rappeler la philosophie de Vincent Peillon qui, à travers l’école publique, entendait arracher les enfants à leurs préjugés familiaux ? Par ailleurs, la création d’une plateforme anti-bobards – on me pardonnera ici de m’abstenir de parler franglais – n’est pas pour rassurer. Certes, Mme Nyssen n’a sans doute pas l’intention de donner à son ministère une orientation orwellienne, mais ses choix idéologiques lui appartiennent. Libre à nous de les contester.   

Gérard Leclerc

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 5 juin 2018.

Commentaires

  • Le " miroir de nos différences " serait un miroir aux alouettes avec notre femme de ménage de la culture . Mais au delà , la culture a t'elle besoin d'un ministère ?
    Avant André Malraux , on s'en passait bien ; certes , il fallait , à l' époque , caser Malraux et c'était trop tôt pour le Panthéon . Mais il eut fallu en rester là .

  • Quelle "culture" ? La France n'en a pas dit Macron . Quand on voit ce qui sejoue comme pièces de théâtreà Paris les films et la pleïade de bouquins tous plus êphêmèresles uns que les autres , on se demande quels penseurs écrivainset artistes on laissera à la postérité.
    Quoide neuf ? Molière

  • Avec l'abandon de l'apprentissage du passé simple ; ne parlons même pas de l'imparfait du subjonctif , Molière et tous les auteurs classiques deviendront illisibles pour les nouvelles générations .
    Pour les pièces du répertoire classique , la modernisation des mises en scène permet de " bousiller " Racine aussi bien que Corneille .
    Et même en province , obligeant à partir à l'entracte ( attendue avec impatience ) : Esther au milieu des briques et avec une corde à linge tendue sur la scène , ça ne passe pas .
    Alors oui , il n'-y-a pas ( plus ) de culture française : on la casse . Mais il est plus facile de domestiquer des ignorants .

  • Ça ne durera pas. La décadence et la chute sucsitent de nouvelles promesses et le cycle,se renouvelle ....après la pluie le beau temps. Actuellement on touche le fond et cela accentue le clivage entre les individus . Il subsistera toujours ceux qui se souviennent ..
    Courage et patience

  • La boniche de la sous-culture présente sa grande assiette avec rien dedans, comme le nirvana des fantasmes post modernes. Il ne s'agit en fait de rien de plus qu'une redistribution de la manne étatique vers des canaux favorables au pouvoir macronien, Toute la farce est présentée sous couvert d'un "vivre-ensemblisme" de pacotille, compatible avec le désert culturel de supermarché, si cher aux média modernes, et aux politiciens cupides qui aiment les abrutis manipulables.

  • "Media engagé " à quoi? C'est un langage effrayant : C'est celui de Lénine. Par ailleurs un coup de chapeau de la Ministre totalement indécent à-" faire hurler les constellations" aurait dit Léon Bloy - à Delphine Ernotte qui injurie gravement les personnes son personnel en les ostracisant au nom de leur sexe ou leur couleur de peau. Tout cela confirme bien son goût de la guerre civile. Curieuse conception de la culture. Alors que la culture est un accès à l'universel par un travail en profondeur sur soi , et un dialogue exigeant avec les sources qui nous irriguées, qui nous été léguées, ( . Jérusalem Athènes et Rome) . mais pour Françoise Nyssen elle est idolâtrie de soi niant notre vocation à la liberté pour se dissoudre dans une langue de bois à la fois totalitaire et de facto nihiliste ; Il ne s'agit pas de prôner le " miroir de nos différences",( ce qui nous ramènerait à la fameuse méchante Reine, -la marâtre de Blanche Neige ) ce qui ne conduit à rien parce que pure complaisance narcissique, mais bien d'exigence à proposer, La culture n'est pas un miroir où se complait une femme du monde.
    Ce qu'il y a d'effarant dans ses propos, c'est la totale indifférence qu'il suscite. On est tombé pire que sous Hollande avec "notre Ministre de la Culture, plutôt notre Ministre de "la sous culture" .

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