UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • La logique du politique, par Gérard Leclerc.

    Discours d’Édouard Philippe

    Après le discours du Premier ministre, une certitude. C’est l’exécutif qui portera tout le poids des décisions pour mener le pays au bout de la crise. Sa démarche sera forcément pragmatique. Et si l’opposition a de graves objections à lui faire, une éventuelle crise politique ne pourra éclater qu’après.

    gerard leclerc.jpgLe discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, réduite à la portion congrue, a marqué, quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur le fond, un grand moment de notre vie politique et institutionnelle. Les circonstances exceptionnelles donnaient toute leur gravité et leur tension à la parole d’Édouard Philippe, en rendant comme évidente ce qu’est la logique de la politique. En effet, si le régime parlementaire, avec sa légitimité démocratique, semble donner la priorité au consentement, il n’empêche que ce consentement n’a d’existence et de vigueur que s’il répond à une autorité constituée, en situation de proposer et aussi de décider. Sans doute la critique doit-elle être totalement libre, et il convient de se féliciter lorsqu’une opposition pugnace est en capacité de mettre en évidence les carences, les faiblesses et les oublis de l’exécutif. Mais cet exécutif ne saurait être mis en échec, sous peine d’une aggravation considérable de la crise.

    Jean-Luc Mélenchon, dans sa réponse à Édouard Philippe, a semblé mettre en doute la légitimité du président de la République, en insistant sur les erreurs d’Emmanuel Macron. Mais si l’opposant a évoqué la possibilité d’une crise politique qui couronnerait toutes les autres déjà advenues, sanitaire, économique, sociale, celle-ci, en toute hypothèse, ne pourrait intervenir qu’au terme de la pandémie, sinon ce serait le chaos. Donc l’autorité appartient bien à ses détenteurs actuels, qui vont devoir mener jusqu’à son terme l’action nécessaire pour permettre au pays de survivre au-delà de cette terrible épreuve.

    Quant aux mesures annoncées par le Premier ministre, elles se signalent par leur prudence, parfois même par leur hésitation, notamment en ce qui concerne le retour à l’école. Mais cela correspond aussi aux incertitudes des scientifiques eux-mêmes et au manque de moyens cruel pour accompagner le déconfinement. C’est le pragmatisme qui commandera la suite des décisions à prendre. Nous aurons à les apprécier au fur et à mesure, ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’ouverture de nos églises. Des églises qui n’auront pas seulement à envisager le retour aux cérémonies communautaires. Il faudra aussi prendre garde à l’avertissement de Natalia Trouiller : « Nos paroisses sont-elles prêtes à l’afflux de la misère qui va déferler ? »

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 avril 2020.

  • Éditorial de Marc Obregon, de l’inquotidien.

    J’ai trouvé dans le n° 6 de « l’inquotidien », un supplément numérique de l’Incorrect, ce coup de gueule roboratif, de Marc Obregor. La presse élitaire nous offre sur les ondes un cas typique du penser obligatoire avec France Inter, vous savez ce média, héritier direct de Radio Paris, chargé du parler « rebel bon profil » de façon univoque avec des indignations très ciblées.
    Aujourd’hui la loghorrée incontinente contre le peuple, incarné avant la pandémie par les gilets jaunes, lesquels firent si peur aux bien-pensant, est dirigée, contre les gueux incultes qui font confiance au professeur Raoult. Je n’ai pas résisté à la furieuse envie de soumettre ce texte au public de l’Action Française.
    Olivier Perceval

    3.jpgVous allez me dire que la cible est un peu facile, mais enfin pourquoi Guillaume Meurice, le balai à chiottes de France Inter, racle-t-il avec autant de complaisance les basses fosses de la haine du peuple ? Dans une récente chronique il s’en prend sans sourciller aux « fans de Didier Raoult », dont il livre quelques micros-trottoirs savamment découpés par son montage habituel, et lardés par ses propres ricanements de vestale hystérique du système, entraînant derrière lui les rires outrés, qui sonnent faux, de ses coreligionnaires, chroniqueurs et autres grasseyants thuriféraires de la Norme et de l’Odieux.


    On se demande presque si France Inter, et la plupart de ces médias qui cultivent l’égard du peuple ce mépris systématique, ne sont pas rentrés dans une sorte de processus d’autodestruction, par la grâce d’un masochisme total, d’une dégénérescence des vertus accélérée par ce lent processus de nullification qu’est la gauche désocialisée, une simple idéologie pour plumeaux, agitée à la face des quidams pour masquer l’ordalie pénible des vitrines du Capital.


    Mais enfin, qui sont ces gens ? Sont-ils vraiment persuadés d’incarner la raison, le bien commun, face à un peuple borgne et sordide, face à la marée haineuse des Gilets jaunes et des conspirationnistes ? Ou sont-ils purement veules et cyniques, agissant seulement aux ordres des instances populicides qui les gouvernent ? Franchement, pour prêter autant le bâton pour se faire battre, aller aussi loin dans cette haine hideusement grimée en sarcasme, refuser toute nuance et enferrer son discours dans un ricanement systématique qui met dans le même sac soraliens, catholiques, ouvriers, souverainistes et simples épris de bon sens, il faut tout simplement avoir perdu la raison. Avoir perdu le sens du monde, perché dans une tour d’étrons, avoir perdu toute connexion avec la réalité. On serait presque peiné pour tous ces gens, qu’on soupçonne de n’avoir en lieu et place d’organes que des sacs de furoncles et d’humeurs toxiques, habilement retricotés en visages et en grimaces fumeuses. Mais enfin, qui sont-ils, ces humoristes sinistres, ces fossoyeurs de la nuance et de l’esprit, ces laudateurs du Capital mou, de la démocratie revancharde, ces kapos vociférant ? Ce soir, j’ai presque envie de prier pour le salut de leur âme.

  • Questions sur la gestion d’une pandémie, par Gérard Leclerc.

    Le confinement est notamment remis en question.

    © Pascal Deloche / Godong

    Le temps n’est certes pas encore venu de tirer toutes les leçons des attitudes collectives face à la pandémie et à la gestion qu’elle a entraînée de la part du gouvernement. Mais déjà, on voit se dessiner à ce propos des clivages significatifs. Il y a ceux qui estiment que le danger a été largement surestimé et qu’il a permis une mise au pas des citoyens qu’ils ne parviennent pas à avaler. Je n’ai pu m’empêcher d’objecter à plusieurs d’entre eux : « Un danger surestimé ? Peut-être. Cette saleté ne m’en a pas moins enlevé plusieurs amis très chers. » Il m’ a été répondu qu’ils seraient morts d’une façon ou d’une autre, ce à quoi il m’est difficile d’objecter.

    gerard leclerc.jpgMais comment trouver la bonne mesure ? Tout de même, notre système hospitalier a bien accusé le coup, avec des services de réanimation débordés et des malades en grande faiblesse et en grand danger ?

    Il est possible aussi d’alléguer la situation critique d’une puissance publique désarmée, parce que non préparée à la nature de ce virus inattendu et dépourvue de moyens. Ce qui n’était pas le cas d’autres États, notamment en Asie : Corée du Sud, Taïwan, Japon, Singapour… Le confinement rigoureux auquel nous avons été soumis a pour raison essentielle que nous ne disposions que de l’arme des faibles. Et puis s’ajoutait un sentiment de flottement du coté des scientifiques, de ceux qui étaient censés éclairer les décisions du pouvoir et donner quelques repères aux citoyens. Cela nous a fourni, comme lot de consolation, un superbe feuilleton médiatique avec la controverse autour du professeur Didier Raoult de Marseille. Il est vrai qu’avec lui l’opinion trouvait au moins un repère intéressant. Ce n’était pas seulement un chercheur mais aussi un praticien qui recevait et soignait les malades.

    Alors, faut-il conclure de tout cela que l’opinion a été tenue en sujétion et même « infantilisée » ? On en disputera très longtemps encore. Il faut espérer qu’on choisira le mode de la franche explication plutôt que celui du règlement de compte avec désignation de boucs émissaires. Le philosophe Marcel Gauchet, dans un entretien au Journal du dimanche, espère qu’on écartera la tentation des citoyens d’en appeler au juge pour sanctionner les gouvernants. Il exprime aussi le vœu que la crise permettra de redonner de la clarté aux rôles et aux responsabilités des uns et des autres. Ce qui exclut une judiciarisation excessive de la vie politique et sociale.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 mai 2020.

  • Une Église prophétique ?, par Gérard Leclerc.

    L’Église qui marque son respect pour les

    aspects sanitaires de la crise actuelle agit-elle

    par conformisme ou par fidélité à sa mission ?

    © Fred de Noyelle / Godong

    Charles Péguy, qui avait une haute idée des lecteurs de sa revue Les Cahiers de la Quinzaine, estimait qu’il était honorable pour elle de mécontenter une partie d’entre eux. Comment, pour mon humble part, n’admettrais-je pas la critique, même si elle est rude. Elle peut contribuer à faire réfléchir. Et pourquoi pas, à remettre en cause des opinions peut-être hâtives et mal fondées. Ainsi, j’ai été interpellé hier, à propos de mon éditorial du matin : « Pas grand-chose dans votre édito… Dommage que vous ne parliez pas de l’Église dont la crise révèle une chose : elle est incapable d’avoir une parole originale qui bouscule, juste bonne à surfer sur les discours dominants du moment, écolo-gauchiste puis hygiéno-sanitaire aujourd’hui ! »

    gerard leclerc.jpgEt pour appuyer l’interpellation, un petit copain a ajouté : « Pas en grande forme ce matin, tout va bien Gérard ? »

    2.jpg

    Oui, merci, ça ne va pas trop mal ! Mais j’aimerais que nous creusions un peu les reproches qui me sont faits, ou plutôt qui sont faits à l’Église. Vous désirez de sa part des propos qui bousculent ? Allez-y, mais épargnez-moi des propos polémiques qui ne servent qu’à agresser, pour le plaisir d’agresser. Dites quelle parole originale, voire prophétique vous attendez d’elle. J’espère qu’elle sera inspirée de l’Évangile et des paroles mêmes du Christ. Si je me réfère à un des passages les plus solennels de sa prédication, j’en retiens qu’au jugement c’est notre attitude à l’égard du prochain, c’est le soin que nous pratiquons à son égard, lorsqu’il est dans le dénuement, qui nous permet d’accéder à la justice divine.

    « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir » (Mt 25, 35-36). Désolé, mais ce que vous appelez hygiéno-sanitaire me semble ressortir de la pure inspiration évangélique, même si on peut discuter des modes d’actions. Une parole prophétique qui ferait l’impasse sur le souci de celui qui est malade et en danger sanitaire, me paraît appartenir à un registre gnostique qui n’a rien à voir avec l’Évangile.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 mai 2020.

  • L’Église n’a pas besoin de réformateurs, par Gérard Leclerc.

    Pauline Jaricot (1799-1862)

    et Charles de Foucauld (1858-1916).

    « L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints. » Cette phrase de Bernanos, elle est aujourd’hui d’une actualité brûlante et d’une vérité lumineuse. Je ne sais si l’auteur de Journal d’un curé de campagne a vécu une période aussi éprouvante que la nôtre pour l’Église, lui qui pourtant fut si souvent proche de l’agonie spirituelle. N’a-t-il pas aussi écrit de multiples façons que l’espérance n’était que le désespoir surmonté ? Et par ailleurs il y avait, en deçà de toutes ses colères et ses dégoûts, un sentiment invincible d’attachement à l’Église de son baptême.

    gerard leclerc.jpgUne Église qui était celle des saints, en dépit de la multitude des pécheurs qui la composaient et de la forfaiture de ses responsables, tels ceux qui avaient fait brûler Jeanne d’Arc.

    Il m’est arrivé ici de citer le cas de sainte Catherine de Sienne, qui est aussi docteur de l’Église, parce qu’elle a vécu au XIVe siècle, un moment de décadence morale sans doute pire que le nôtre, et que jamais elle ne désespéra de l’Institution dont elle ne cessa de dénoncer les vices. Peut-être pourrait-on à son propos nuancer la formule de Bernanos, car elle combattit aussi de toutes ses forces pour la réforme de l’Église. Mais cette réforme n’était pas d’abord de nature institutionnelle même si elle n’ignorait pas la nécessité d’un bon état de marche. Ainsi, pour elle, il fallait absolument que le pape revienne à Rome, depuis son exil d’Avignon. Ce qu’elle désirait d’abord, de toute son âme, c’est que l’épouse du Christ soit fidèle à sa vocation.

    Nous apprenions hier la décision du pape François de procéder à la béatification de Pauline Jaricot. Cette apôtre chère au cœur des Lyonnais et qui s’inscrit si bien dans l’histoire de la capitale des Gaules, depuis sainte Blandine, saint Pothin et saint Irénée. Autre motif de joie pour nous autres Français, la canonisation tant attendue du bienheureux Charles de Foucauld, dont la conversion et la mystique ont tant compté, depuis le sacrifice de sa vie à Tamanrasset en 1916, à 58 ans. Il avait sans doute prévu cette mort, lui qui avait noté avec une saveur tout évangélique : « Quand le grain de blé qui tombe à terre ne meurt pas, il reste seul ; s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Voilà donc deux motifs pour nous réjouir et pour méditer. Pauline Jaricot, femme, laïque et missionnaire, voilà qui donne à penser à nos amis lyonnais, au-delà de toutes leurs épreuves.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mai 2020.

  • Pour le corps et la Création, par Gérard Leclerc.

    Hier, une algarade contre l’attitude actuelle de l’Église qui serait incapable d’avoir une parole originale et qui bouscule, m’a fait réagir. Non que je refuse par principe qu’il y ait controverse entre chrétiens, mais parce que je ne voulais pas laisser sans réponse des accusations qui finissent par faire mal, dès lors qu’on les prend à la lettre et que l’on ne se décide pas à ouvrir une franche discussion. Je reconnais qu’en mettant en cause finalement une sorte de déviation gnostique, j’ai un peu sorti la grosse artillerie, et que j’aurais dû donner plus d’explication.

    gerard leclerc.jpgJ’entendais par là un discours qui se veut prophétique, mais qui s’éloigne du christianisme, de ses dogmes et du primat de la charité, de la charité concrète. En l’espèce, celle-ci nous impose le souci du corps souffrant et de la détresse engendrée par une épidémie qui a endeuillé tant de familles. En discréditant le discours « hygiéno-sanitaire » adopté par l’Église, mon contradicteur s’éloigne de ce souci du prochain, en s’évadant dans on ne sait quelle considération supérieure, gnostique en ce sens qu’elle participe d’un certain mépris pour le corps.

    Ce mépris s’associe d’ailleurs à un autre mépris de type aussi gnostique, en dénonçant on ne sait quel écolo-gauchisme. S’agissait-il d’une attaque directe contre l’encyclique Laudato si’ du pape François ? Associer la cause écologique à une certaine idéologie, cela peut se comprendre parce qu’il y a eu bien des déviations et des dérapages de ce côté-là, notamment avec une deep ecology qui aboutit à une sorte d’anti humanisme. Mais cela n’a rien à voir avec la conception chrétienne de la Création développée il y a cinq ans par le Pape. Il ne s’agit pas de se rallier à une mode, encore moins d’adopter une lubie. Il suffit d’ouvrir la Bible pour se rendre compte du statut théologique de la nature, que nous appelons, quant à nous, Création. Une Création sortie des mains divines et confiée à la garde de l’humanité. La crise épidémique constitue d’ailleurs l’occasion d’un examen sérieux car il y a une relation directe entre elle, la nature et aussi l’économie. Oui, l’Église a un sérieux travail à opérer pour inciter à la réflexion qu’impose une crise dont nous ne sommes pas près de sortir.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 27 mai 2020.

  • Société & Nation • Un moment de communion nationale

    par Gérard Leclerc

    arton22534-b73f0.jpg

    « Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous. »

    En évoquant hier les multiples violences qui nous assaillent, aussi bien à l’extérieur de notre pays qu’à l’intérieur, sans oublier les causes morales qui peuvent nous diviser profondément, on pouvait s’interroger sur la possibilité d’une paix durable entre citoyens. À l’horizon, nous sommes menacés par d’autres nuages noirs, annonciateurs de nouveaux orages. Je mentionnais rapidement, trop rapidement, la question de l’euthanasie, dont l’affaire Vincent Lambert constitue une illustration. La lecture de l’essai de Natalia Trouiller, intitulé Sortir ! [1] m’a personnellement beaucoup frappé par son insistance sur le sujet. Les chrétiens doivent s’emparer au plus vite de la fin de vie, car le tournant de civilisation qui s’annonce, déjà anticipé dans plusieurs pays d’Europe, implique un déni anthropologique radical, en ce qui concerne notre corps et notre rapport à la mort. Nous serons obligés de revenir très vite sur ces enjeux de fond.

    Mais alors sommes-nous condamnés à nous opposer interminablement dans des combats entamant toute possibilité d’unité dans l’accord des esprits et des cœurs ? N’est-ce pas la règle cruelle de l’histoire ? Les générations qui nous ont précédés ont sans doute connu pire que nous. Dans mon enfance, j’ai entendu les récits d’anciens de la Première Guerre mondiale. C’était effroyable. Pourtant, c’étaient de véritable héros, qui se retrouvaient devant nos monuments aux morts. Des héros qui n’avaient eu d’autres tâches que de tuer l’ennemi avant que l’ennemi prenne les devants pour les tuer.

    Pourtant, il existe des moments de communion nationale, car la nation constitue un espace de solidarité large, au-delà de nos querelles. Je pense à l’émotion unanime qui a soulevé le pays le soir de l’incendie de Notre-Dame. Quelque chose alors a jailli comme une reconnaissance d’appartenance commune. Y avait-il un sentiment de cet ordre hier, au moment où l’on accueillait dans la cour des Invalides les cercueils de nos deux héros nationaux, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, morts pour délivrer des otages aux mains de l’ennemi djihadiste ? Toute la France était là représentée et communiait dans la reconnaissance de ces vies offertes. Cela avait déjà été le cas avec le colonel Beltrame. Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous.  ■ 

    [1Natalia Trouiller, Sortir ! Manifeste à l’usage des premiers chrétiens, Éditions Première Partie, 192 p., 17 €.

    Gérard Leclerc
  • Du rond-point au vaste monde

    par Gérard Leclerc 

    arton22534-b73f0.jpg

    Il paraît, selon l’historien Pierre Vermeren, que la France compte plus de 30 000 ronds-points, soit la moitié des giratoires du monde.

    Il y a donc quelque logique dans le fait que l’attention se soit portée, plus d’un mois durant, sur ces lieux qui quadrillent notre territoire national et sont souvent d’une remarquable laideur. Que les gilets jaunes en aient fait des exemples de convivialité constitue un paradoxe bien intéressant. La France des territoires n’est pas seulement révoltée, elle a besoin de reconstituer un véritable tissu de solidarité pour contrer un processus de dissociation et de désintégration qui va de pair avec la disparition des activités locales et la grande misère de notre agriculture.

    Une question se pose à partir de ce constat. Ce qui relève du local, du territorial, est-il en relation avec le mondial et ce qu’on appelle la mondialisation ? C’est le constat de Christophe Guilluy, dont nous avons souvent cité les travaux. La France périphérique, comme d’ailleurs l’Angleterre périphérique et même les États-Unis périphériques, est la grande perdante de la mondialisation, dont certains chantaient pourtant inconditionnellement les louanges à la fin du XXe siècle. Une concentration des richesses s’est produite dans les métropoles, au détriment des régions de plus en plus déshéritées. Un seul chiffre significatif : une douzaine de métropoles françaises rassemblent près de 46 % des emplois, dont 22 % pour la seule aire urbaine de Paris.

    Est-ce une tendance inéluctable, juste propre à susciter des révoltes désespérées qui risquent de très mal tourner ? Ou est-il possible de remettre en question le fonctionnement de la mondialisation avec ses postulats incontournables : l’ouverture inconditionnelle des frontières, la circulation des capitaux et la spéculation qui s’en suit ? Interrogé par La Croix, Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI, n’hésite pas à déclarer : « Nous avons à remettre en cause un certain nombre de dogmes du capitalisme mondial. » La liberté totale du commerce international serait à revoir, même si elle bénéficie à certains consommateurs, eu égard à son lourd coût social. Très bien ! Mais l’avis d’un expert sage et lucide peut-il quelque chose contre le train du monde de la mondialisation ?  ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 décembre 2018
  • Réflexions sur Noël • La crèche familiale ... « Noël est notre bien commun inaliénable »

     
    Noël à Strasbourg

    par Gérard Leclerc 

    arton22534-b73f0.jpg

    Il n’y a pas de règle absolue en la matière. Pour ma part, j’installe toujours la crèche à quelques heures de la célébration de la Nativité, pour que tout soit prêt pour recevoir le nouveau né, sitôt revenus de la messe dite de minuit.

    C’est un rite familial, auquel je tiens de toute mon âme, avec l’approbation entière de la famille. Je l’ai reçu de mes parents, ainsi que la prière le soir, tous réunis devant cette scène de santons si suggestifs et si familiers, qui associent aux personnages de l’Évangile quelques autres de la tradition provençale. Cette prière, le plus souvent, consiste dans la reprise des nombreux noëls chers à notre mémoire. Et cela se poursuit en se transmettant. Les enfants mariés ont leur propre crèche et les petits enfants sont ravis de communier aux mêmes rites.

    Avec les petits-enfants, il peut y avoir préalablement le moment de la construction de la crèche, avec la découverte de l’identité des santons entourés dans leur papier protecteur depuis l’année précédente. Parfois même, il y a de l’impatience. Papi, quand feras-tu la crèche ? Pourquoi attends-tu Noël ? Il est vrai que dans beaucoup de paroisses on commence à installer la crèche de l’Église, dès le début de l’Avent, ce qui concourt à la pédagogie de l’attente. J’avoue, pour ma part, une certaine résistance à m’associer aux façons mondaines de célébrer les fêtes de fin d’année trop de temps à l’avance. Il s’agit d’être bien centré sur l’événement de la nuit du 24 au 25 décembre. Bien sûr, on sait que cette date a été choisie postérieurement, pour accueillir la nativité. Mais l’essentiel, c’est ce que la liturgie nous donne à contempler et qui se rapporte aux Évangiles de l’enfance : « Elle mit au monde son fils premier né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »

    J’ai eu l’occasion d’évoquer à diverses reprises ce qu’il convient d’appeler la querelle contemporaine des crèches, avec la possibilité de leur exposition dans l’espace public. L’espace privé familial n’est pas l’unique possible. La révélation de Noël n’est pas réservée à l’espace privé. Qu’on le veuille ou non, il peuple notre imaginaire commun. Et quand on veut l’en évincer, ce n’est pas sans violence et sans dommage. Noël est notre bien commun inaliénable. ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 décembre 2018
  • La CGT dépassée

    par Gérard Leclerc

    arton22534-b73f0.jpg

    « le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne. »

    Dans l’histoire nationale et internationale du Premier Mai, il n’y a pas eu que des épisodes pacifiques.

    Même à Paris, il y a eu des manifestations syndicales violentes. Et d’ailleurs d’une façon plus générale pour le mouvement social, il y a eu des périodes d’extrême tension, avec un fond de climat insurrectionnel. Par exemple, on a presque complètement oublié la période d’après-guerre, avec un parti communiste qui constituait la principale force politique, populaire et syndicale du pays. Il ne fallut rien moins que la détermination d’un ministre socialiste à poigne, Jules Moch, pour briser une offensive de grève générale qui était sur le point de mettre à genoux le gouvernement de la IVe République. Le contexte international, celui de la guerre froide entre l’Est soviétique et l’Ouest libéral, conférait à l’offensive une dimension supérieure.

    Par la suite, le climat s’est apaisé avec ce même parti communiste assagi et devenu le gérant des intérêts de la classe ouvrière accédant aux avantages de la société de consommation. Certes, il y eut en 1968 un réel bras de fer avec le pouvoir incarné par le Général de Gaulle, mais il était hors de question pour la parti de passer à une phase insurrectionnelle. La CGT, courroie de transmission majeure du parti, a elle-même subi une mutation l’apparentant à un syndicalisme sinon modéré, du moins intégré dans le système. Les rendez-vous traditionnels du Premier Mai avaient un air bon enfant qui s’accordait à l’avènement du printemps et aux vendeurs de muguet.

    Quelque chose a radicalement changé l’année dernière et cette année. Philippe Martinez s’est trouvé doublé par les Gilets jaunes et les black blocs. Un moment, il a même été exfiltré du défilé qui tournait à l’émeute. Prise dans la bourrasque, la CGT a été chargée par la police, ce dont s’est amèrement plaint le même Martinez. Il faut donc admettre que les Gilets jaunes ont changé complètement la donne, en brisant toutes les règles et en imposant une nouvelle problématique que l’on doit définir comme subversive. Elle s’en prend à la légalité du régime, à la légitimité du président dont elle exige la démission. À quoi aboutira cette radicale mutation ? Il est impossible de le dire et le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne.  ■ 

    661_magic-article-actu_39a_8c5_68143366ec1c8548ae836b2cfd_1er-mai-philippe-martinez-exfiltre-de-la-manifestation-parisienne-il-accuse-la-police-d-avoir-charge-la-cgt_39a8c5681.jpg

    Gérard Leclerc
  • Société & Culture • Mathieu Bock-Côté dans Le Journal de Montréal : Éloge de la gouaille !

    Par Mathieu Bock-Côté 

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpg

    Cette tribune de Mathieu Bock-Côté - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 27 avril. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

    tile00x02.jpg

    « Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme » 

    Jean-Pierre Marielle est mort cette semaine.

    Pour les plus jeunes, ce nom ne veut probablement rien dire. Hélas ! Mais pour ceux qui se souviennent d’un temps où les Québécois s’intéressaient autant à ce qui passait en France qu’aux États-Unis, c’est autre chose. Avec Jean Rochefort et Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle incarnait de la plus belle manière le style français. On se souvient ainsi du film Les Grands Ducs. On pourrait en nommer d’autres.

    Marielle

    Le cinéma de l’époque permettait d’accéder à la part la plus vivante de la culture française. Avec sa voix inoubliable, Marielle­­­ a lancé quelques-unes des grandes répliques qui ont fait l’histoire du cinéma français. En fait, il représentait un monde d’avant le puritanisme qui rend fou. Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme, et ne doutant pas non plus de son amour des femmes. Il incarnait, autrement dit, une certaine manière d’être français, qui peut nous sembler incompréhensible à notre époque où progresse une forme d’uniformité culturelle déprimante, où tout le monde doit ressembler à tout le monde. Une manière joyeuse et râleuse, gouailleuse et querelleuse. Une manière qui donne du sel à l’existence­­­ !

    Apparemment, il faudrait aimer notre monde fade, tiède et beige, où les discussions des uns et des autres semblent de plus en plus préformatées. Même la langue populaire­­­ se moule de plus en plus sur la langue publicitaire.

    Mais qui se tourne vers le cinéma de Jean-Pierre Marielle découvre un type d’humanité d’avant le conformisme mondialisé, qui assèche la vie. Un tel acteur serait-il même possible aujourd’hui ?

    France

    En fait, encore une fois, devant l’impérialisme médiatique américain, le détour par le cinéma français des belles années nous permet de découvrir un univers avec lequel nous ne sommes plus familiers : celui de la liberté.

    On pourrait aussi parler plus simplement du détour par la France. ■ 

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

     

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     

    98.jpg

     

    69796781_699971170486038_1631734324304805888_n.jpg

    69513625_649757118844893_2848637102021672960_n.jpg

    9876.jpg

    A LA ROCHELLE :

    70393445_1383071315176264_7311838430214750208_n.jpg

    70699156_469779067205341_5380812685732478976_n.jpg

    • TOULON, Samedi 28 septembre : réunion de rentrée de la Section...

    • BRDEAUX, Samedi 5 octobre : réunion de rentrée de la Section...

    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    -  Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le 11 octobre à 20 h :

    3198994456.4.jpg

    - Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du 25 octobre pour son livre sur le socialisme :

    2019-02-deschodt-socialisme-francais-5-5c540c9ed7277.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    RADIO COURTOISIE.jpg

    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18 heures...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 septembre / Jeudi 17 octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21H30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 septembre / Mardi 1er octobre

     

     

    lfar espace.jpg

    Reprise en octobre...

     

    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19 h 45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22 h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

     

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     

    98.jpg

     

    69796781_699971170486038_1631734324304805888_n.jpg

    69513625_649757118844893_2848637102021672960_n.jpg

    9876.jpg

    A LA ROCHELLE :

    70393445_1383071315176264_7311838430214750208_n.jpg

    70699156_469779067205341_5380812685732478976_n.jpg

    • TOULON, Samedi 28 septembre : réunion de rentrée de la Section...

    • BRDEAUX, Samedi 5 octobre : réunion de rentrée de la Section...

    • PARIS, Dimanche 6 Octobre : Marche contre la PMA :

    https://www.nouvelobs.com/societe/20190724.OBS16351/des-associations-anti-pma-annoncent-une-manifestation-en-octobre-a-paris.html

    https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/video-pma-on-va-demultiplier-les-besoins-en-gametes-masculins-alors-que-nous-n-en-avons-pas-suffisamment-selon-la-manif-pour-tous_3592389.html

    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    -  Michel Grunewald sera l'invité du Cercle le 11 octobre à 20 h :

    3198994456.4.jpg

    - Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du 25 octobre pour son livre sur le socialisme :

    2019-02-deschodt-socialisme-francais-5-5c540c9ed7277.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    RADIO COURTOISIE.jpg

    Sur Radio Courtoisie : https://www.radiocourtoisie.fr/

    1. Retrouvez Hilaire de Crémiers dans le  libre journal de Jacques Trémolet de Villers, toutes les quatre semaines, à 18 heures...

    Prochaines émissions : Jeudi 19 septembre / Jeudi 17 octobre

    2. Retrouvez Philippe Mesnard dans le libre journal de la réaction, toutes les deux semaines, à 21H30...

    Prochaines émissions : Mardi 17 septembre / Mardi 1er octobre

     

     

    lfar espace.jpg

     

    Reprise en octobre...

     

    nar.jpgLES MERCREDIS DE LA NAR :

    A Paris, chaque mercredi, débat avec un conférencier, personnalité politique ou écrivain.

    La conférence commence à 20 heures très précises (accueil à partir de 19 h 45 - Entrée libre, une participation aux frais de 2 € est demandée), elle s'achève vers 22 h. 
    Un dîner amical est alors servi pour ceux qui désirent poursuivre les discussions (participation aux frais du dîner : 7 €).

    Au siège, 38, rue Sibuet 75012 Paris, Métro: Picpus, Bel-Air (ligne 6). Tél : 01 42 97 42 57 - Courriel : info@nouvelle-action-royaliste.fr
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Thomas Pesquet, l'étoffe d'un héros...

    5665772.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgArts et essai : Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros : un film français de Jürgen Hansen et Pierre-Emmanuel Le Goff,
    avec Thomas Pesquet, Peggy Whitson et Oleg Novitski.

    Continuons de célébrer le jubilé des premiers pas sur la lune.


    A vrai dire, un précédent documentaire, 16 levers de soleil,  de Pierre-Emmanuel Le Goff à bord du Soyouz MS-03, en 2016, avec ces 3 astronautes, m’avait ennuyé… Celui-ci, beaucoup plus intéressant, porte sur l’entraînement physique et psychologique de Thomas Pesquet durant les années et les mois précédant l’embarquement.

    J’y ai ressenti un stress qui ne m’avait pas effleuré la première fois.

    Je ne voudrais pas radoter avec les propos du Capitaine Haddock, mais je ne peux quand même que répéter mon commentaire de Moonwalk One sur le véritable héroïsme que je situe davantage dans l’acceptation de la « torture » - comme le dit Thomas Pesquet - physique préalable, que dans la réalisation de la mission elle-même.

    Oui, ces hommes méritent, eux, contrairement à ceux qui font l’actualité et se pavanent sur les plateaux de télévision et de radio, qu’on leur rende hommage…

    Ils ont été dix français, depuis Jean-Loup chrétien en 1982, à aller dans l’espace dont quatre ont effectué des sorties extra-véhiculaires (EVA), de Jean-Loup Chrétien lui-même en 1988 à Thomas Pesquet lors de cette mission.

    Respect.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Les hirondelles de Kaboul

    non

    17/09/2019

    Un bon film

    Mjolk, la guerre du lait

    non

    13/09/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu dû ne pas le voir

    Tu mérites un amour

    oui

    15/09/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Un havre de paix

    non

    10/07/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Pourquoi je manifesterai dimanche, par Gérard Leclerc

    LECLERC.jpg

     

    La manifestation de dimanche 6 octobre contre la loi de bioéthique discutée au parlement revêt une singulière importance, encore plus sans doute que celles contre la loi Taubira. Son enjeu anthropologique nous met face à l’instrumentalisation du corps humain.

    La manifestation, qui aura lieu dimanche, revêt un caractère tout à fait particulier. Car la cause qu’elle défend est au-delà de toutes les revendications catégorielles. Elle se rapporte à un défi d’ordre anthropologique d’une rare gravité. Ce n’est pas pour rien que tous les évêques de France, tous sans exception, viennent de signer un texte commun rédigé par Mgr Pierre d’Ornellas, l’archevêque de Rennes, intitulé « Pour la dignité de la procréation ». L’argumentaire est rigoureusement rationnel, même s’il est en accord total avec un éclairage théologique. Et s’il est récusé par beaucoup, c’est qu’il y a désaccord philosophique fondamental. On ne peut parler de procréation en termes purement techniques et utilitaristes. Et lorsqu’on parle du corps lui-même, on ne peut éviter de se référer aux plus hauts courants de la pensée. C’est Nietzsche qui parlait du corps humain comme « d’une pensée plus surprenante que l’âme de naguère ». Formule sans doute paradoxale, mais qui donne infiniment à méditer.

    Il est vrai qu’il faut accepter la discussion sur ce terrain, alors même que le président du comité d’éthique consultatif, Jean-François Delfraissy, la récuse, lorsqu’il ose affirmer : « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal. » Dès lors, le philosophe Olivier Rey est dans son droit d’en conclure que ce qu’on appelle bioéthique « n’a pas été inventé pour soumettre les biotechnologies à des principes éthiques mais pour faire en sorte que l’éthique ne vienne pas entraver le développement des biotechnologies. » Voilà d’ailleurs qui nous renvoie aux années Trente, si souvent invoquées pour faire peur, mais cette fois-ci c’est à bon escient qu’il s’agit de les considérer, et le spectre de l’eugénisme nazi réapparaît de la façon la plus menaçante.

    Certes, les défenseurs d’un prétendu progrès opèrent un brouillage rhétorique en s’attaquant à un prétendu naturalisme. Mais lorsque le corps humain devient objet d’instrumentalisation, fut-ce au nom de la culture, nous entrons dans un ère qui ressemble terriblement à ces fameuses années Trente. Et comme le dit encore Olivier Rey dans son remarquable entretien au Figaro : « L’hubris transformatrice ne pouvant plus se tourner vers le monde, se retourne contre l’humain – comme si nous étions de la pâte à modeler, prête à épouser n’importe quelle forme. » Oui, les années Trente ont été à l’origine des pires transgressions, et c’est pour ne pas vivre d’autres transgressions que j’irai défiler dimanche.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 3 octobre 2019.