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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Pourquoi les Bourses mondiales jouent aux montagnes russes, par Marc Rousset.

    La Bourse de Paris a repris 5,16 %, lundi 18 mai, suite à un nouveau vaccin américain qui a soulevé des espoirs irréalistes et démesurés. La place new-yorkaise a terminé aussi chaque jour dans une direction différente, depuis le début de la semaine, signe d’une forte volatilité. En fait, les Bourses sont assises sur un volcan car elles se refusent à voir l’éléphant de la crise économique qui attend dans le couloir.

    marc rousset.jpgC’est bien l’Union européenne qui empruntera 500 milliards d’euros avec la garantie de tous les États de l’UE, mais l’UE ne pourra rembourser ces emprunts qu’avec un nouvel impôt européen, ou en demandant aux États de rembourser en fonction de leurs pourcentages respectifs dans le PIB de l’UE. Des subventions seraient accordées à certains pays ou à des secteurs économiques en fonction de leurs besoins, et il y aurait donc bien mutualisation au niveau de l’UE avec un taux d’emprunt plus faible et redistribution des ressources vers les plus démunis. Mais la chancelière Merkel a seulement fait un geste politique : l’Allemagne, grande gagnante du système actuel, suite au laxisme des pays du Sud, leur a seulement proposé un os à ronger.

    Les pays sérieux et frugaux tels que l’Autriche, la Hollande, la Suède, le Danemark et la majorité des Allemands n’ont pas encore dit leur dernier mot et peuvent contre-attaquer en demandant que des prêts soient accordés et non pas des dons, tout cela se terminant probablement par un mixage prêts/dons. De plus, ces 500 milliards ne représentent que 3,6 % du PIB de la zone euro (14.000 milliards d’euros), soit une goutte d’eau par rapport à l’hyperendettement existant (95 % du PIB) et à l’océan des besoins. L’Allemagne va dépenser 900 milliards d’euros pour ses propres problèmes, la France 500 milliards d’euros. La réalité, c’est qu’il y a toujours deux forces pour mettre fin à l’euro : l’Allemagne qui ne veut pas payer pour le « Club Méditerranée des pays du sud », qui se retranche derrière les traités de l’Union européenne et la Cour de Karlsruhe ; et, d’autre part, l’Italie, avec la France dans sa roue, qui va très vite se retrouver dans une situation impossible, n’ayant plus que la dévaluation d’une nouvelle monnaie nationale pour faire face à ses obligations.

    L’espoir de reprise économique en V est risible. La dette des pays de l’Union européenne pourrait passer à 120 % du PIB d’ici fin 2020. Pour tous les économistes, le pire est à venir, la crise du coronavirus n’étant que le verre d’eau qui fait déborder le vase déjà plein en janvier 2020. Le MEDEF propose d’étendre la prime des voitures électriques boudées par les Français aux 700.000 voitures thermiques que les constructeurs ont en stock et dont ils ne savent que faire.

    Le plan franco-allemand a ramené le taux d’emprunt italien, qui était monté jusqu’à 2,228 %, à 1,601 %, mais l’endettement italien devrait bondir de 135 % du PIB à 155 % du PIB d’ici fin 2020, soit 2.400 milliards d’euros. De nouvelles frictions avec les pays « frugaux » pourraient faire remonter les taux italiens à la verticale.

    La tendance à long terme de l’or, si l’on considère un simple graphique depuis 1971, est clairement à la hausse, avec l’index technique actuel du RSI (relative strength index) de 70 qui renforce la probabilité. La Bourse américaine est toujours surévaluée avec un ratio P/E (cours/bénéfice) qui est actuellement de l’ordre de 30. Le métal précieux pourrait atteindre les 3.500-4.000 dollars l’once dans les trois années à venir. Rien d’étonnant puisque le bilan de la Fed est en train d’exploser, fin mai, à plus de 7.000 milliards de dollars, alors qu’il était à 4.200 milliards de dollars, seulement, fin février 2020.

    Si l’on évalue le coût de la facture des dépenses de l’État fédéral pour éviter le coût de la Grande Dépression aux États-Unis, ce pourrait être jusqu’à 10.000 milliards de dollars, soit une augmentation de 50 % de la dette publique américaine, alors que l’on est, à ce jour, à 2.000 milliards de dollars, avec une demande supplémentaire des démocrates de 3.000 milliards de dollars. C’est toujours la même chanson partout dans le monde : toujours plus de dépenses publiques et de dettes !

    Tout cela ne peut se terminer que par une immense explosion à venir et un nouvel ordre monétaire international fondé exclusivement sur l’or, contrairement à ce qui avait été décidé en 1945 à Bretton Woods (Gold Exchange Standard).

  • Changement de ton présidentiel sur l'Immigration ? : Macron va-t-il vraiment ”faire quelque chose” ou seulement ”faire s

    Les chaînes de radio/télé nous le ressassent presque en boucle depuis plusieurs jours : vous allez voir ce que vous allez voir, le Président a changé, du moins son discours; il a compris qu'il fallait faire quelque chose sur l'Immigration, qu'il fallait répondre aux inquiétudes des gens etc... etc...

    On pourra nous reprocher ce qu'on voudra, mais nous, à lafautearousseau, ce n'est pas hier ou avant-hier que nous avons découvert, pour parler clair, qu'avec l'immigration, il y avait un problème.

    Et même, beaucoup plus qu'un simple problème...

    Notre page facebook a bien été "bloquée" vingt fois (au moins, et pour une semaine à chaque fois) à la suite de notes, pourtant ni outrancières ni même contestables, mais qui disaient toutes que la politique menée depuis les décrets Chirac de 1976 était folle; que l'irruption ininterrompue depuis plus de quarante ans d'un flot très majoritairement issue de l'Afrique noire et du Maghreb aboutissait à concentrer dans des banlieues devenant de plus en plus des "zones de non-droit" (doux euphémisme !) des populations désireuses de conserver leurs différences, au lieu de s'intégrer; ce qui créait toutes sortes de tensions (aussi bien économiques que culturelles, religieuses, démographiques... ) partout en France...

    Donc, pour nous, parler de l'immigration, découvrir "le problème de l'immigration", c'est bien loin d'être du nouveau... : "Ca finira mal !" disait le perroquet du conte de Jacques Bainville. Gérard Collomb, ne disait pas autre chose, en fait, lorsqu'il quittait - désabusé - son Ministère de l'Intérieur : "Aujourd'hui on vit côte à côte... Je crains que demain on vive face à face"

    Voilà donc que Macron (enfin ! enfin ?...) a découvert l'eau tiède !

    Et qu'il s'est mis à "virer à droite" (dixit BFM ) : il n'a quand même pas appelé à voter Le Pen, mais si l'on écoute les chaînes de radio/télé susnommées il va être énergique, avancer des propositions, dire et faire du concret...

    Façon de reconnaître - soit dit en passant - que, jusque là, il ne l'avait pas fait : les journalistes n'ont, semble-t-il, pas mesuré la portée de leur propos ! Mais passons... et revenons à l'essentiel.

    Mais, à bien y regarder, à bien lire et relire ses propos, que trouve-t-on ? Certes, une reconnaissance bienvenue du fait qu'il y a un problème avec l'immigration et que, donc, il faut en parler, sous peine d'être "un parti bourgeois". Et puis... eh, bien ! c'est à peu près tout...

    Au fond, au lieu d'aller au fond des choses, le Président s'est surtout centré sur l'AME... pour dire ce que l'on s'attendait à entendre, vu que...

    En réalité, Le Monde en avait parlé dès le jeudi 1er août (et nous nous en sommes fait l'écho ici-même) : le gouvernement a commandé à deux services étatiques un rapport sur l'aide médicale d'État (un milliard d'euros versé chaque année pour soigner les migrants illégaux, soit 300.000 étrangers : un comble, qui revient à favoriser ceux qui se mettent hors-la-loi et qui envoie un curieux message à tous : plutôt que de respecter la loi, les lois, bravez-les, vous ne serez pas perdants...).

    Ces deux services sont l’inspection générale des finances (IGF) et l’inspection générale des affaires sociales (IGAS); les conclusions de ces travaux, débutés cet été, devaient être rendues en octobre, soit au moment de l’examen parlementaire du budget de l’État : nous y sommes. Et voilà pourquoi Macron parle de l'immigration...

    L'une des personnes auditionnées a déclaré : "Ils répondent à une commande politique, qui est de réformer l’AME pour en limiter les abus... Ils estiment que la France a le système le plus généreux en Europe. Ils posent des questions sur les filières d’immigration et nous ont parlé des Géorgiens, des Albanais et des Algériens qui viennent se soigner, notamment pour des pathologies coûteuses comme le cancer et l’hépatite B."

    Une autre de ces personnes auditionnées a déclaré : "J’étais étonné de constater à quel point le discours des inspecteurs était politique. Ils veulent rendre le dispositif plus acceptable pour éviter que le Rassemblement national ne s’empare du sujet."
     
    Parmi les pistes envisagées, écrivait déjà Le Monde, en août, "la mise en place d’un ticket modérateur (un reste à charge pour le patient, ndlr), des centres de santé dédiés ou encore la réduction du panier de soins pris en charge". La dernière mesure pourrait inclure, par exemple, l'exclusion des soins psychiatriques de l'AME.
     
    Pour nous, tout ceci n'est que poudre aux yeux : c'est l'AME elle-même, dans son principe, qu'il faut supprimer, et il faut renvoyer immédiatement tout clandestin vers son pays d'origine. Mieux, il faut les empêcher de venir chez nous, en décrétant qu'une demande d'asile se fait dans le pays d'origine, EXCLUSIVEMENT
     
    Voilà une mesure qui ne coûterait rien, qui serait d'une application très aisée et qui réduirait considérablement le flot de réfugiés purement économiques, qui ne viennent en France que pour toucher des allocations. 
     
    Quand "le tam-tam de Jonathan" - pour reprendre le titre du livre de Jean Raspail - avertira les candidats au départ en Afrique ou ailleurs que "en France, c'est fini", la pression migratoire diminuera forcément, chez nous...
     
    Et cela sera bien plus efficace que les paroles, manoeuvres et gesticulations de Macron : quoi qu'il dise et fasse, maintenant, c'est trop peu, trop tard...
    Et en fait de "durcir le ton", le Président, en ne parlant quasiment que de l'AME, et pas de l'Immigration "au fond", on peut dire, en parodiant le titre d'un roman célèbre :"A la tête de l'Etat, rien de nouveau..."
  • Notre Lettre quotidienne : ”Aujourd'hui sur lafautearousseau : les titres du jour”...

    lfar flamme.jpgVous l'avez évidemment remarqué, et, je l'espère apprécié : notre service quotidien "Aujourd'hui sur lafauteraousseau : les titres du jour" commence à prendre son rythme de croisière. Après des ajustements nécessaires, notre équipe, chapeautée par Bayard, a su améliorer sa production et vous envoie tôt le matin les informations principales concernant les dernières publications de votre quotidien préféré...
    En cliquant sur "lire la suite", ceux qui ne connaîtraient pas encore notre Lettre pourront la découvrir.
    Vous semblez satisfaits de ce service quotidien, comme en témoigne ce court extrait d'un message amical reçu ce matin de notre ami P.B. :
     
    "...Votre lettre de LFAR a pris depuis ce dimanche sa forme et son allure de croisière. La présentation sur fond blanc est très aisée à lire. Les documents et les informations de plus en plus divers et complets. Les caractères sont transcrits de façon parfaite. Toutes mes félicitations à vous mêmes et à vos jeunes collaborateurs qui participent à votre lettre comme vous me l'aviez dit précédemment.
    Bien Cordialement"
    Le Blogmestre, François Davin
     
     
     
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                   Aujourd'hui sur

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                 (les titres du jour)  

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    Ne passons pas d'un système qui fonctionne à un Système qui ponctionne. Avocats, kinés, infirmiers, professions libérales dans leur ensemble se voient menacer d'un doublement de leurs cotisations, pour des retraites finalement inférieures. Les avocats, par exemple, ont un système excédentaire, et qui reverse chaque année cent millions au Régime général...

    Quand on fait des réformes, c'est pour améliorer ce qui ne marche pas, ou mal, pour que cela marche mieux.

    Prétendre aligner la totalité des métiers sur un seul système, c'est du jacobinisme centralisateur aberrant et indéfendable : oui, il faut supprimer les injustices créées par les "régimes spéciaux" (un conducteur de bus à Bordeaux est moins bien traité qu'à Paris : pourquoi ?) mais il ne faut pas toucher aux régimes autonomes, qui marchent bien, qui sont excédentaires, alors que l'Etat est un piètre gestionnaire.

    Finalement, la réponse à la problématique des retraites, c'est - sous une forme ou sous une autre, qui reste à ré-inventer - le "retour" à quelque chose qui reprendrait tout ce qu'il y avait de bon dans les corporations, qui faisaient aussi office de Caisses de retraites...

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    Pour s'informer, pour s'abonner :

    http://www.politiquemagazine.fr/

     

    Le numéro de septembre de Politique magazine est paru. Aujourd'hui, nous vous invitons - à la demande de son rédacteur en chef, Philippe Mesnard - à en découvrir un deuxième article d'importance : après celui d'Hilaire de Crémiers, vendredi, intitulé "Du multilatéralisme au monocentrisme", voici aujourd'hui l'éditorial de Philippe Mesnard : "Deviser le monde"...

    https://www.politiquemagazine.fr/editoriaux/deviser-le-monde-les-silences-du-pape/

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    Plusieurs centaines de personnes ont assisté - le vendredi 6 septembre dernier - aux obsèques de Timothy Bonnet, victime de "l’attaque de Villeurbanne" (!).

    La petite église de Bonvillard était bondée et des hauts-parleurs avaient été installés pour que la cérémonie puisse être suivie depuis l’extérieur.

    Des discours ont été lus par sa famille, ses amis mais aussi par le maire de la commune.

    Lire la suite

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    Les familles ont rendu un émouvant hommage aux 52 sous-mariniers de la Minerve, ce dimanche, au-dessus de l’épave. Un moment qu'elles attendaient depuis 51 ans.

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    "Je suis un monarchiste et je maintiens que c’est le meilleur système que nous puissions imaginer. Vous demandez à tout le monde qui est le président de Pologne, de Slovénie ou de Lituanie, personne ne le sait ! Tout le monde en Belgique et aux Pays-Bas connaît la reine de Grande-Bretagne ou le roi d’Espagne.

    La monarchie offre à la fois sécurité et stabilité et constitue un modèle qui convient bien au Luxembourg. Je ne vois pas nécessité d'organiser un référendum sur la monarchie."

    (Du Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg, Xavier Bettel - ici à gauche sur  la photo, à droite le Grand Duc Henri - dans une interview parue le 14 septembre 2019, dans le Luxemburg Post et intitulé : Bettel: "Ich bin Monarchist")

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    (Paris Match | Publié le 14/09/2019 à 20h40)

     

    Détail du tapis du choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au Mobilier national à Paris, le 12 septembre 2019 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

    Commandé par Charles X et offert à la cathédrale par Louis-Philippe, le tapis monumental du chœur de Notre-Dame de Paris a été sauvé après l’incendie. Il sera présenté lors des prochaines Journées du patrimoine.

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    - Christophe GEFFROY Journaliste, directeur fondateur de La Nef : Le retour de l’ordre moral
    - Marie-Noëlle TRANCHANT Journaliste culturelle : Jeanne, si petite et si grande
    - Chantal DELSOL Membre de l'Institut : Les droits de l’homme sont-ils sans limite ?
    - Henri HUDE Philosophe : Sur les droits de l'Homme. Une citation à méditer

    - Charles GAVE Economiste, financier : La déroute des hommes de Davos
    - Sophie de MENTHON Présidente d'ETHIC  (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) : Pour en finir avec notre Etat profond… Très profond !

    - Maxime TANDONNET Ancien Conseiller au cabinet du Président de la République :     Le Moloch médiatique dévore ses propres enfants

    - Marie-Noëlle TRANCHANT 

  • Lecture & Voyage • Sylvain Tesson, sur les chemins de chez nous

    Sylvain Tesson publie Un été avec Homère, en librairie le 26 avril

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

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    Sylvain Tesson fait la une de nombreux médias ces temps-ci. Il est en couverture du Figaro magazine de cette semaine. [Illustration]. Plusieurs chaînes de télévision l'ont invité, ont diffusé les images de ses reportages. Il publie le 25 avril Un été avec Homère, reprise de ses chroniques de l'été 2017 sur France Inter.  Louis-Joseph Delanglade lui a consacré l'un de ses Lundis [19.12.2016] alors qu'il venait de faire paraître Sur les chemins noirs. Cette chronique nous renseigne sur la personnalité attachante de cet auteur, qui ne cesse de marcher sur les chemins de chez nous. Au propre et au figuré.  LFAR  

     

    IMG.jpgPeu importe qui il est. Désireux d’accomplir la promesse qu’il s’était faite sur son lit d’hôpital (« si je m’en sors, je traverse la France à pied »), un jour, il s’est mis en marche. Pas façon Macron, façon chemineau, comme un personnage de Giono. A pied donc, de Tende à La Hague, une belle diagonale du Mercantour au Cotentin, du 24 août au 8 novembre 2015, en empruntant au maximum les chemins les plus improbables, les plus délaissés, les plus retirés de la vraie France profonde. En est résulté un petit livre qui, en contrepoint du récit de cette pérégrination, propose une véritable réflexion sur la France d’aujourd’hui.

     

    Fuyant le « clignotement des villes » et méprisant les « sommations de l’époque » (en anglais, comme il se doit à l’ère de la globalisation : « Enjoy ! Take care ! Be safe ! Be connected ! »), le voyageur met en pratique une stratégie de « l’évitement ». Eviter quoi ? Ce qu’il appelle « le dispositif ». D’abord visible à l’œil nu : c’est la France des agglomérations telle que l’ont voulue les « équarrisseurs du vieil espace français », ZAC et ZUP des années soixante ayant enfanté les interminables zones pavillonnaires et les hideuses zones commerciales. Laideur partout.

     

    35126246.jpgCe réquisitoire implacable contre le saccage du territoire rejoint la dénonciation de la mondialisation, cette « foire mondiale » qui ruine un terroir « cultivé pendant deux mille ans ». Aux « temps immobiles » a succédé un « âge du flux » dont le « catéchisme » (« diversité », « échange », « communication ») est véhiculé par l’arrivée d’internet et la connexion généralisée. Temps immobiles : une nuit passée au monastère de Ganagobie (« Les hommes en noir […] tenaient bon dans le cours du fleuve. En bas, dans la vallée, les modernes trépidaient ») ; ou la vision du Mont-Saint-Michel (« C’était le mont des quatre éléments. A l’eau, à l’air et à la terre s’ajoutait le feu de ceux qui avaient la foi »).

     

    Faisant sienne la vision de Braudel selon laquelle la France procède d’un « extravagant morcellement » humain et paysager, l’auteur dénonce ensuite le « droit d’inventaire » que s’arrogent  « les gouvernants contemporains », notamment « les admirateurs de Robespierre » qui,  favorables à « une extension radicale de la laïcité », veulent « la disparition des crèches de Noël dans les espaces publics » (et pourquoi pas des milliers de calvaires ?) pour les remplacer par … rien du tout, le néant, la mort.

     

    Ce n’est certes pas un livre de propagande, ni un bréviaire idéologique mais bien l’œuvre d’un loup solitaire. Un livre qui peut sembler défaitiste, voire nihiliste (« je me fous de l’avenir »), au mieux nostalgique. Voir dans l’auteur un énième avatar du « bon sauvage » serait pourtant bien réducteur. On l’imagine mieux prêt à « chouanner » (selon le mot de Barbey qu’il rapporte lui-même). C’est sans doute là sa véritable portée : « Sur les Chemins noirs » de Sylvain Tesson est l’œuvre d’un antimoderne de bonne race qui nous aide à retrouver le chemin de chez nous.  

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    Un été avec Homère, Sylvain Tesson, France Inter / Les Equateurs (en librairie le 26 avril)

     

    Sur les chemins noirsSylvain Tesson, Gallimard, 144 p., 15 €

  •  Chemnitz : « L’OPA hostile » de l'Islam qui occupe et mobilise les peuples d’Europe

     

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    Les manifestations de Chemnitz, ville saxonne de 240 000 habitants, nous renvoient l'image d'une Allemagne « nouvelle », nous voulons dire en rupture avec celle que nous connaissions depuis 1945 ; celle dont la capitale était à Bonn au bord du Rhin et non à Berlin en Prusse,  celle d'Adenauer, Helmut Schmidt, Schroeder ou Angela Merkel, la « petite »  que Kohl avait couvée pour qu'elle lui succède ; une Allemagne vaincue, unie dans les affres de la défaite, culpabilisée et repentie ; mais une Allemagne unie pour renaître après l'apocalypse de 1945, reconstruire sa prospérité, se réunifier dès qu'elle le pourrait ; une Allemagne paisible,  pacifiste, atlantiste, sous le parapluie américain alors indispensable. se satisfaisant d'être un géant économique et de n'être qu'un nain politique, sagement européen. Une Allemagne du consensus sur ces bases sans grande gloire mais assise sur des montagnes de deutsche marks,  ou d'euros,  bourrée d'excédents commerciaux et budgétaires.  

    On pouvait croire son nationalisme éteint. Il n'était qu'endormi. Ou plutôt, il avait changé de champ d'application, optant pour la puissance économique. Il se révéla unitaire et puissant lorsque vint l'heure de la réunification et qu'il fallut reconstruire l'Est ruiné par 45 ans de communisme. Effort titanesque accompli en trente ans. Ce furent les formes du nationalisme allemand des années 1945-2010 sans-doute aujourd'hui dépassées. 

    Comme il se passe partout en Europe et ailleurs, l'intrusion massive de l'Islam sur notre continent, l'afflux de migrants, d'abord turcs en Allemagne, ensuite orientaux et africains, quasiment tous musulmans, semblent avoir progressivement réveillé outre-Rhin un nationalisme allemand politique et identitaire cette fois.  

    Nationalisme défensif et non offensif. Ceci pour d'assez simples raisons : 1. L'Allemagne, malgré ses traditions guerrières et militaires n'a pas ou presque pas d'armée. C'est un fait. 2. Son peuple se compose de beaucoup de vieillards. Ils ne sont guère taillés pour les aventures extérieures. Exception faite de l'exportation... 3. Le souci aujourd'hui dominant en Allemagne est la préservation de l'identité du peuple allemand. Souci d’ordre intérieur. Qu'en sera-t-il à des horizons plus lointains ? Nous l'ignorons. Tout est possible. Nous évoquons ici la réalité présente de l'Allemagne qui n'est, sans-doute pour un temps assez long, un danger militaire pour aucun de ses voisins. 

    methode_times_prod_web_bin_8f93b4f0-ac7d-11e8-aa49-f23497b9293e.jpgEn 2010, déjà, Thilo Sarrazin, avait publié « L'Allemagne disparaît » - ou suivant une plus juste traduction « L'Allemagne se suicide » - un livre pour dénoncer l'invasion islamique dans une Allemagne qui démographiquement s'effondre sur elle-même et risque d'en être doublement dénaturée. Thilo Sarrazin n'est pas n'importe qui. Il n'a rien d'un militant d'extrême-droite. Membre ancien et éminent du SPD, économiste et banquier, siégeant au directoire de la Deutsche Bundesbank, il appartient plutôt à l'établissement politique et économique. Son livre eut un retentissement considérable et devint emblématique du courant anti-immigration en train de prendre corps en Allemagne à droite et à gauche de l'échiquier politique.  

    Cinq ans plus tard, ignorant ce courant grandissant, on sait comment, à l'automne 2015, Angela Merkel se crut bien imprudemment autorisée à appeler l'Allemagne et l'Europe à accueillir un million et demi de migrants et ces derniers à s'y précipiter. Ce qu'ils firent spectaculairement. Cette décision fut l'une de celles dont les conséquences n'en finissent pas de retentir à court mais aussi à très long terme. Angela Merkel l'a payée très cher. Mais aussi son parti la CDU, dont l'unité a été brisée par la fronde de la CSU sa traditionnelle alliée bavaroise antimigrants ; et le vieil équilibre consensuel du Bundestag rompu par l'arrivée de 93 députés de l'AfD. La population allemande a sérieusement souffert des migrants, de diverses manières et en divers lieux, comme à Cologne, comme lors des attentats de Munich, Berlin et autres lieux. Sa colère a grandi comme elle grandit dans toute l'Europe.  

    Huit ans après son premier livre, son premier cri d'alarme, Thilo Sarrazin publie en cette rentrée un nouvel ouvrage dont, dans le contexte actuel, il y a gros à parier qu'il aura un écho considérable. Son titre ? « OPA hostile de l'Islam » . OPA lancée, bien entendu, contre l'Europe, c'est à dire contre les peuples et contre les nations d'Europe, unis, au moins provisoirement, comme en d'autres temps, pour leur commune défense, leur commune survie face à l'islam. 

    chemnitz-demo-010918-845x470.jpgRegardons les cartes, comme il se doit : Chemnitz se situe à l’est de l’Allemagne, dans ce qui fut la DDR, non loin de Leipzig et de Dresde, où les horreurs de la dernière guerre atteignirent leur paroxysme, non loin de Prague, l’une des capitales des pays de Visegrad où l’on se refuse à l’accueil des migrants. Tel est tout simplement aujourd’hui l’enjeu vital qui occupe et mobilise les peuples d’Europe.   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • ”Angles morts inacceptables”, ”cacophonie” et ”manquements” : le rapport au vitriol de la commission d’enquête sur l’inc

    Source : https://www.marianne.net/

    (Rappel : dès le début de la catastrophe, des amis rouennais nous avaient envoyé leurs impressions et leurs descriptions de ce drame. Nous vous redonnons les trois notes - du début octobre - en guise d'archives; le document d'aujourd'hui de Marianne confirme ces impressions à chaud :

    Rouen : un point sur la situation... (envoi d'un lecteur, des alentours de Rouen)

    La liste des produits chimiques stockés dans l’usine Lubrizol de Rouen vraiment inexploitable ?

    Rouen : de 5.253 tonnes de produits chimiques incendiés on passe à 9.050 ! Etonnez-vous qu'on soit inquiet... )

     

    Huit mois après l'incendie de l'usine Lubrizol dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019, un rapport de la commission d'enquête du Sénat publié ce jeudi 4 juin dénonce "des angles morts inacceptables" dans la prévention des risques industriels en France.

    « Risques industriels : prévenir et prévoir pour ne plus subir », voilà le titre évocateur du rapport publié ce jeudi 4 juin par la commission d’enquête du Sénat. Dans un document cinglant, les sénateurs épinglent l’État et sa gestion de la catastrophe de l’usine Lubrizol à Rouen.

    Dénonçant notamment une « cacophonie de la parole publique » et « des manquements dans la gestion des conséquences sanitaires de l’accident », le rapport, long de 286 pages, en partie dévoilé par Le Monde et l'AFP, confirme le sentiment d’abandon et de confusion des Rouennais après l’incendie survenu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019.

    Une communication hasardeuse

    La commission, présidée par Hervé Maurey (Eure, Union centriste) et encadrée par deux rapporteurs, Christine Bonfanti-Dossat (Les Républicains, LR, Lot-et-Garonne) et Nicole Bonnefoy (Parti socialiste, PS, Charente), pointe du doigt une communication de crise aux allures de « cacophonie » de la part des ministres, auxquelles le rapport reproche à chacun d’avoir « joué sa partition » jusqu’à « accroître l’incompréhension ». Une critique qui épingle notamment Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, tous deux auditionnés, autour de prises de paroles « contradictoires » concernant « l’absence de toxicité aiguë ». « À trop vouloir rassurer à tout prix », la communication du gouvernement « a montré ses limites », résume la commission.

    Mais si le gouvernement n’a pas su communiquer des informations claires, c’est aussi parce qu’il a pêché à les obtenir. La commission d’enquête du Sénat s’étonne que l’incendie d’un site classé Seveso, et donc à haut risque, n’ait pas donné lieu à l’accès à des informations essentielles. « Il est invraisemblable que les industriels eux-mêmes et les services de l’État chargés de contrôler les installations potentiellement dangereuses n’aient pas une connaissance précise, en temps réel, des produits qu’ils utilisent et entreposent », relève le rapport. Ce n’est en effet qu’après plusieurs jours que le gouvernement apprenait que l’incendie emportait avec lui 9.500 tonnes de produits potentiellement dangereux et non pas 5.000, comme annoncé précédemment.

    Pas de fumée sans feu

    Pour la commission d’enquête, la gestion calamiteuse de la crise souligne en amont un « manque criant de la culture de la sécurité et du risque industriel ». En cause, la politique de prévention des risques industriels, qui selon le rapport, met en lumière « des angles morts importants et inacceptables ». Toujours selon le document, Lubrizol aurait fait l’objet de contrôles et de mises en demeure de la part des services de l’État. Des recommandations et des prescriptions « pas suivies d’effet » et ce, « sans que personne ne semble s’en inquiéter ». La faute à un faible nombre de sanctions et analysé par la commission comme « une forme d’indulgence des pouvoirs publics vis-à-vis des industries ». Une indulgence qui prend aussi la forme d’un manque de moyen pour les sénateurs, qui regrettent que « les crédits budgétaires alloués par l'État à la prévention des risques technologiques diminuent tendanciellement depuis plusieurs années ». Une critique écorchant au passage Elizabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, et son ambition d’augmenter de 50% les contrôles d’ici 2022, jugé « peu réaliste » selon le rapport.

    Si aucun mort n'est à déplorer, le suivi sanitaire de l’accident demeure, aux yeux des sénateurs, « tardif et incomplet » et inquiète sur les conséquences insidieuses de l’incident. « Il est impossible de se prononcer de manière définitive sur l'impact sanitaire de l'incendie Lubrizol, au vu des seules données récoltées dans le cadre de la surveillance environnementale, ces dernières étant totalement ou partiellement inexploitables, diagnostique la commission avant de poursuivre, à court terme, malgré un bilan globalement rassurant, demeurent un risque d'exposition au benzène pour les populations situées sur le site de l'usine Lubrizol le jour et le lendemain de l'incendie ainsi qu'une incertitude importante concernant les dioxines et furanes ».

  • Municipales : carnage démocratique et peinture verte pour le Président, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    On voit venir la suite. Pour retrouver un souffle, Emmanuel Macron se repeint en vert. On s'accroche à la seule bouée qui surnage. Le « nouveau chemin » sera « écologique, social et solidaire » . Avec pour point d'appui les propositions de la convention citoyenne sur le climat...

    À partir de quel pourcentage d'abstention considérerons-nous que nos représentants sont illégitimes ? Parmi les maires qui ont été élus dimanche dernier, un grand nombre n'avait pas obtenu 10 % des inscrits au premier tour. Beaucoup n'ont finalement pas réuni 20 % des inscrits à l'issue du second. Le maire de Lyon - troisième ville de France, 516 000 habitants -, Grégory Doucet, qui incarne désormais la « vague verte » décrite à l'envi par les médias, a recueilli 53 000 voix.

    À ce niveau, on peut parler d'un carnage. L'élection dont on nous disait qu'elle marquait l'attachement des Français à leurs élus locaux, la foi en la démocratie de proximité, rejoint toutes les autres dans l'océan de l'indifférence. On peut, certes, tenter de se rassurer en attribuant ce vide au coronavirus. La façon erratique dont s'est décidée l'organisation du premier puis du second tour, la fermeture brutale des restaurants la veille du 15 mars, les hésitations autour de la date du 28 juin… toutes ces aberrations ont finalement jeté le discrédit sur ce scrutin. Mais le mal vient de plus loin.

    Il est d'ailleurs significatif que les commentaires se concentrent sur l'écologie, comme si la dernière idéologie encore vierge pouvait racheter le discrédit des politiques, alors même que, en fait de « vague verte », il n'y a qu'un clapotis dans les métropoles et grandes villes de France. Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Tours ou Grenoble, cela n'a rien de négligeable. Mais ce n'est pas la France. Et l'on pourrait en conclure que l'écologie politique séduit essentiellement quand il s'agit d'aménager des pistes cyclables ou d'instaurer des cantines bio. Dans une commune rurale, dans une ville moyenne, les problématiques sont plus complexes. Parce qu'une véritable politique écologique dépasse largement la question des transports. Elle impose un changement de paradigme qui doit impliquer tous les rouages de l'État, pour que le maire qui voudrait par exemple préserver les terres arables et les petits commerces de sa commune ne voie pas ses efforts gâchés par l'élu de la commune voisine ou par un préfet complaisant.

    Se repeindre en vert

    On voit venir la suite. Pour retrouver un souffle, Emmanuel Macron se repeint en vert. On s'accroche à la seule bouée qui surnage. Le « nouveau chemin » sera « écologique, social et solidaire » . Avec pour point d'appui les propositions de la convention citoyenne sur le climat. Celui qui avait refusé en 2017, sur demande de Bercy, un moratoire sur l'extension des grandes surfaces, que demandait pourtant un de ses propres députés, va l'imposer aujourd'hui pour obtenir son brevet de « président vert ». De même que le dépeceur d'Alstom, Technip et Alcatel se fait aujourd'hui le chantre de l'indépendance industrielle, l'ancien ministre de l'Économie et le président de la République qui a signé tous les brevets d'extraction minière, qui a systématiquement arbitré en faveur des lobbys de l'agriculture industrielle et de la grande distribution, qui a signé tous les traités de libre-échange préparant la ruine des éleveurs français, nous parle désormais écologie.

    Avec 17 % des inscrits à Paris, on se demande comment la représentante de la gauche plurielle version « ville monde » et arbres en pot pourrait faire beaucoup mieux que Benoît Hamon en 2017.

    Ce qu'Emmanuel Macron est en train de faire, tous le tenteront : s'inventer en combattant de la cause climatique pour s'éviter de penser globalement une politique cohérente de remise en cause de ce néolibéralisme dont nous voyons les dégâts sociaux et environnementaux. Cette grande foire au verdissement ramènera-t-elle les citoyens vers les urnes ? Rien n'est moins sûr. Si les citoyens ne votent plus, c'est parce qu'ils ont la certitude, après des décennies d'espoir déçu, que leur vote ne permet pas d'infléchir le cours de leur vie. Même les maires, les derniers qui avaient une prise sur le réel, ont vu leurs marges de manœuvre réduites par la fin de la taxe d'habitation et la recentralisation version La République en marche. Et que peut un maire quand la PME locale a déposé le bilan, que le tribunal et l'hôpital ont fermé, et que la grande distribution a ruiné les derniers commerces ?

    Fractures

    L'unique leçon à tirer de ce scrutin est que la fracture territoriale qui dessine à présent la lutte des classes en France est plus profonde que jamais. L'illusion d'optique d'un sursaut à gauche masque difficilement le désenchantement des territoires abandonnés. Certains commentateurs paresseux en sont à prédire à Anne Hidalgo, après son « triomphe », un destin national. Avec 17 % des inscrits à Paris, on se demande comment la représentante de la gauche plurielle version « ville monde » et arbres en pot pourrait faire beaucoup mieux que Benoît Hamon en 2017.

    Restent des citoyens excédés, qui ont prouvé, une fois encore, qu'ils ne concevaient pas le moindre enthousiasme pour le RN. Utiliser un gourdin pour cogner sur le système ne signifie pas qu'on soit « gourdiniste », comme l'écrivait Philippe Muray.

    Les deux années à venir risquent de voir chacun brandir un morceau de la « vraie croix » écologiste, pendant qu'un nombre croissant de Français se diront que tout cela ne les concerne plus. Ainsi meurt la démocratie. Définir un quorum en deçà duquel l'élection est invalidée, prendre en compte le vote blanc pour que les citoyens puissent récuser le choix qui leur est proposé… autant d'éléments qui permettraient de cesser de faire comme si de rien n'était. En attendant des propositions politiques qui puissent enfin changer la vie.

    Natacha Polony

    Directrice de la rédaction de Marianne

    Cet article est à retrouver dans le magazine n°1216 en kiosques cette semaine « Pourquoi les juges cognent », disponible en ligne pour seulement 1,99 euros.

  • Les secrets de l'univers de l'Islam en 4 mots : 2° l'Islam (32), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    Voici quelques poussières pour mieux comprendre ce qui se passe en France et dans le monde aujourd’hui. D'abord les racines du Coran...
    Suite à des interventions que nous avons faites au Conseil de l’Europe et au Parlement Européen, voici quelques poussières pour mieux comprendre ce qui se passe en France et dans le monde aujourd’hui. Pour éviter l’amalgame, mais pas se voiler la face.
    L’univers de l’Islam pourrait se résumer en quatre mots : Coran, Islam, Islamisme et Musulmans.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le trente deuxième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/65/c57e26c0-78f8-4669-bc5a-18bd3931188c.mp3

    2° ISLAM

    ** L’Islam est la mise en pratique de l’enseignement du Coran, de son expansion et de son règne à destination du monde entier.**

    C’est justement cette « soumission » *(qui est d’ailleurs la traduction du mot islam) que l’on doit faire *de tous les peuples, de toutes les terres connues, au plan de Dieu pour préparer le retour du Messie. Et préparer le jugement et la résurrection à la fin des temps.

    Cela est bien différent de ce que dit Jésus rapporté dans l’Evangile. « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18,36). L’objectif de Jésus n’était pas d’instaurer un royaume terrestre mais de régner sur les cœurs et les âmes. Un règne spirituel.

    L’objectif de l’Islam dès l’origine est d’ « allez enseigner toutes les nations » (Matthieu 28,19) mais pour instaurer un royaume de Dieu sur terre en extirpant le mal et en chassant les infidèles. Les infidèles étant tous ceux qui étaient présents avant la conquête de l’islam. Population que l’on devait transformer soit en la convertissant, soit par l’exil, soit par la mort. C’est ainsi que le djihad - la guerre sainte – est directement lié à l’expansion de l’islam pour soumettre le monde, pour préparer le monde au règne de Dieu et au retour du Messie qui va juger l’humanité comme cela est précisé dans le Coran et les hadiths. « Le fils de Marie descendra bientôt parmi vous et jugera entre vous de façon équitable » (Sahih al-Boukhari).

    C’est une conquête mondiale qui se fait, dès les premiers siècles de l’ère de l’islam, à la pointe du cimeterre. L’islam va devenir conquérant et permettra de donner aux Arabes - qui seront ainsi la main de Dieu - un butin pour les faire vivre (après chaque conquête). Puis une fois installés dans les terres conquises (principalement sur les chrétiens) ils feront peser, à leur profit, des impôts (« djizia ») sur tous ceux qui ne sont pas encore devenus musulmans (les « dhimmis »).

    Après la conquête, il faut gérer ces nouvelles contrées. Cette administration est une sorte de théocratie, un régime politco-religieux, quelques fois guerrier, qui va instaurer la loi islamique (la « charia » : le Coran et la « sunna », la jurisprudence). Avec à sa tête un « calife », ce qui veut dire « successeur » (de Mahomet), prit dans ses amis ou dans ses descendants et qui est un chef à la fois religieux, politique et militaire. Il est aussi « Commandeur des croyants », en quelque sorte lieutenant de Dieu et de son royaume sur terre. Du VIIe siècle jusqu’en 1924 où il sera aboli. Et sous l’autorité de ce calife tous ceux qui sont « soumis » particulièrement les gens du Livre (juifs) et « associateurs » (chrétiens) ou éventuellement ceux qui sont polythéistes. Les « soumis » (« dhimmis ») doivent payer aux autorités islamiques un impôt spécial et ont toujours une situation inférieure par rapport à ceux qui sont des Arabes musulmans ou des musulmans convertis. On voit là aussi un des chemins de cette conversion, pour ceux qui n’ont pas fui pour garder leur foi ou n’ont pas été massacrés. La conversion peut être un progrès social puisque que l’islam va établir son règne sur les pays chrétiens, dans un premier temps, et au-delà en Asie, en Afrique. Et ceci pour des centaines d’années, depuis le septième siècle jusqu’à nos jours. On peut très bien comprendre qu’après un certain temps, il paraissait utile, notamment aux chrétiens, de se convertir.

    ** Il y avait là trois intérêts principaux à cette conversion.**

    ** Premièrement on pouvait toucher au pouvoir**, ont devenait proche des maîtres, voir si on était converti on pouvait devenir ministre, percepteur, etc.

    ** Deuxièmement on pouvait toucher à l’argent** puisqu’on était ainsi dispensé du tribut des « dhimmis », on avait juste -comme les autres musulmans- obligation de charité avec la « zakat » ; mais c’était bien moins que l’impôt des soumis que l’on devait aux occupants musulmans. On pouvait aussi bénéficier, dans le cadre du djihad, de la guerre sainte, des conquêtes avec le butin qui était réparti entre les différents conquérants.

    ** Et troisièmement, autre avantage de cette conversion, **c’est ce qui touche au sexe. Déjà dans l’Antiquité, dans la plupart des sociétés grecques, romaines etc. on n’avait droit qu’à une seule femme. De même pour la société chrétienne, encore plus stricte, selon les préceptes de la Bible et de l’Évangile. A l’opposé, beaucoup plus généreux, le Coran accorde le droit aux hommes d’avoir quatre femmes officielles. En donnant en modèle la vie de Mahomet (11 ou 13 épouses). A tel point que certains chefs musulmans pouvaient compter autour d’un millier de femmes (épouses et concubines).

    Comme on le voit, ces conversions n’étaient pas toujours sans intérêt.

    En dehors de l’islam, ce mécanisme se remarque aussi dans un certain nombre de petits ou grands groupes religieux notamment issus de grandes religions (comme les Mormons par exemple). Pour attirer de nouveaux adeptes il peut y avoir un lien avec le pouvoir, l’argent ou le sexe. Et aussi des avantages dont on peut bénéficier. Si on est proche du fondateur : on peut avoir une parcelle de son pouvoir qui est un pouvoir absolu, on peut aussi bénéficier d’une collecte obligatoire d’argent auprès des adeptes destinée aux dirigeants. Et puis autre version possible on peut avoir plusieurs aventures sexuelles avec des adeptes qui y sont contraintes ou même dans certains cas heureuses de se livrer aux chefs de leur groupement religieux. Un seul exemple : les Mormons (issue de la mouvance chrétienne des États-Unis) dans leurs origines ont proposé les mêmes dispositions que dans les premiers siècles de l’Ancien Testament ou que dans le Coran : les hommes avaient droit à la polygamie, à avoir plusieurs femmes. Alors qu’on devait se contenter d’une seule si on restait un simple chrétien.

    Il y a également, de suite, des avantages qui sont donnés à ceux qui sont obligés de vivre sous un règne islamique et qui se convertissent. Et à l’opposé les autres, ceux qui gardent leur religion, subissent la « dhimmitude » c’est-à-dire qu’ils subissent une position inférieure et soumise dans la nouvelle société islamique. Au-delà de la conquête armée et du djihad, voici aussi comment beaucoup de populations – qui n’ont pas fui ou n’ont pas été remplacées par des tribus déjà musulmanes- se sont converties au fil des siècles, en plus de ceux qui ont fait un choix libre de conviction spirituelle.

    ( A voir aussi en "Poussières d'étoiles" les 3 autres mots: Coran, Islamisme et Musulmans )

  • Tugdual Derville : « C’est un alibi trouvé par le législateur pour permettre des avortements très tardifs ».

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Les femmes pourraient bientôt avorter jusqu’au terme de leur grossesse. Sans que personne n’ait été prévenu, cet amendement transgressif a été voté en pleine nuit. Tugdual Derville nous alerte et décrypte les enjeux de cette nouvelle disposition voulue par les féministes, et aggravant une fois de plus la situation des personnes les plus fragiles au lieu de les protéger.

    5.pngLes députés viennent d’adopter une disposition permettant d’avorter jusqu’au terme de la grossesse au motif de la «  ». Faut-il craindre la subjectivité ou le flou de ce critère ?

    C’est précisément le but de cette mesure. Dans les faits, une détresse est invérifiable. C’est ce qui a généré une banalisation de « l’IVG », même si elle était officiellement soumise à un critère de détresse. Cet avortement désormais « de droit » étant cependant limité par un délai légal, il y a eu cette idée d’étendre l’interruption médicale de grossesse () à des critères qui ne sont plus liés à des éléments de santé graves pour le fœtus, mais simplement à la « détresse psychosociale ». C’est un alibi trouvé par le législateur pour dissoudre la question du délai et permettre des avortements très tardifs. C’est là qu’il y a un énorme piège. Bien souvent, le délai légal protège de l’avortement une femme enceinte fragilisée par des pressions conjugales, familiales, sociales, médicales, etc. La détresse qui devrait être un motif de protection et d’accueil risque de devenir une justification pour expédier le « problème » en l’effaçant.

    Quelle idéologie se cache derrière ce vote ?

    Cette mesure était réclamée par un lobby de féministes idéologiques qui estiment que les femmes ne seront pleinement égales des hommes que lorsqu’elles auront la liberté d’avorter sans délai et sans avoir à se justifier, jusqu’au terme de la grossesse. En France, depuis des années, la Délégation aux droits des femmes est une fourmilière de déstructuration de la spécificité féminine. Son idéologie vise à l’indifférenciation absolue entre hommes et femmes : toute différence est « domination masculine » ; la lutte des classes est ainsi transposée ; selon elles, tant que les femmes ne se sont pas libérées de la contrainte de l’enfantement, il n’y aura pas d’égalité.

    Que penser de ce calendrier législatif qui adopte une loi aussi vitale non seulement au creux de l’été mais, en plus, en pleine nuit ?

    Tout est parti, pendant le confinement, d’une offensive de la gauche : Mme Rossignol tirait argument de la pandémie pour réclamer l’élargissement du délai pour avorter au prétexte que les femmes craignaient l’hôpital. Son offensive s’est traduite, samedi 1er août, par un cavalier législatif, c’est-à-dire un amendement subit, qui vient parasiter une loi qui ne traitait pas du sujet en tant que tel. Il est arrivé samedi, au petit matin, sans débat préalable. Le ministre présent Adrien Taquet a affirmé ne pas se prononcer et laisser la « sagesse de l’Assemblée » trancher. Les quelques députés présents ont adopté l’amendement sans vrai débat. En pleine crise sanitaire, sociale, économique, la loi Bioéthique a été programmée sans que le président de la République n’ait eu le courage d’en parler dans ses longues interventions liées au Covid-19, alors que cette loi porte en elle-même de multiples transgressions. Et voilà qu’une disposition imprévue vient exploser l’encadrement de l’avortement sans que personne n’ait été prévenu. C’est triste, choquant et inadmissible.

    Comment prétendre répondre à une détresse par une situation qui provoquera inéluctablement une détresse encore plus grave, c’est-à-dire l’accouchement d’un fœtus mis à mort ?

    Il faut préciser que le dispositif de l’IMG exige plusieurs avis médicaux. Ces avortements tardifs sont, en effet, terribles, tant pour les soignants qui les pratiquent que pour la femme ou le couple qui les subissent. La grossesse est plus avancée et le caractère spectaculaire de ces IMG rend les choses encore plus traumatisantes. Pour pouvoir légitimer cette mesure, on nie l’humanité du fœtus, donc la gravité de l’avortement en général et de l’IMG en particulier. On veut faire croire que l’avortement est la solution imposée par une grossesse imprévue ou difficile. L’émotion manipulée tient lieu de cap. Le Mouvement français pour le planning familial n’a cessé de se battre pour la suppression du critère de détresse afin de prétendre l’avortement (IVG) anodin comme « faisant partie de la vie des femmes ». Il assigne aux femmes une forme de devoir d’avorter en cas de grossesse non planifiée.

    Quelles vont être les suites de ce processus législatif ?

    L’amendement vient modifier les conditions de l’IMG qui étaient déjà contestables à l’origine : de quel droit la vie d’un embryon porteur de handicap a-t-elle moins de valeur qu’une autre dans une société dite d’inclusion ? Nous n’en sommes pas à la fin du processus. Il y aura une deuxième lecture au Sénat, à l’automne ou début 2021, puis une commission mixte paritaire. Nous espérons que le gouvernement qui, sur cette affaire, a joué le rôle de Pilate livrant à ses députés les plus transgressifs cette disposition change de point de vue. Nous nous mobiliserons pour cela.

    Entretien réalisé par Iris Bridier

    Tugdual Derville

    Délégué général d’Alliance Vita
  • Augmentation du cours de l’or jusqu’à l’effondrement du Système, par Marc Rousset.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Le lingot cote déjà 55.630 euros, à , soit +27,01 % depuis le début de l’année. À Londres, l’once d’or est passée, en un an, de 1.500 à 2.030 dollars. Ces 30 derniers jours, son prix a grimpé de 1.800 à 2.030 dollars. Jusqu’où l’or et l’argent vont-ils monter ? Réponse : augmentation continue du cours de l’or jusqu’au déclenchement de l’hyperinflation au printemps 2021, puis augmentation accélérée et à la verticale du cours de l’or, avec explosion probable, entre-temps, de la zone euro, jusqu’à l’effondrement du Système en 2022. Bref, le schéma exact de la République de Weimar en 1923. Le seul élément réjouissant de la folle saga qui nous attend : Macron, le beau parleur, ne sera pas réélu.

    marc rousset.jpgL’once d’or a dépassé, pour la première fois, la barre symbolique des 2.000 dollars, le mardi 4 août, à 16 h 15 GMT. L’or n’est pas le reflet d’une angoisse injustifiée mais le reflet de la politique irresponsable du n’importe quoi des autorités politiques et monétaires des démocraties occidentales, et tout particulièrement en France depuis quarante ans.

    L’or augmente techniquement pour trois raisons : baisse des rendements obligataires avec des taux réels de -1,5 %, bientôt -2 % aux États-Unis, baisse du dollar par rapport aux autres devises, hyper-endettement irremboursable des gouvernements, hyper-endettement des entreprises et des particuliers, création monétaire illimitée par les banques centrales pour repousser le violent krach qui aurait dû, déjà, avoir lieu en 2008. Un graphique de 2009 à 2019 montre d’une façon stupéfiante comment les cours de l’or et les taux réels négatifs d’intérêt à 10 ans aux États-Unis sont corrélés d’une façon si étroite qu’ils sont pratiquement identiques.

    Deux marchés haussiers majeurs de l’or ont déjà eu lieu : en 1976-1980, sa valeur fut multipliée par 8,5, avec une inflation galopante et le retour à la croissance qui succédait à une longue récession ; en 2001-2011, sa valeur fut multipliée par 7,5, suite à l’explosion de la bulle Internet du NASDAQ, à l’attaque terroriste du 11 septembre, à la crise immobilière du subprime aux États-Unis et au début des politiques monétaires laxistes après la crise financière de 2008. Si, donc, l’on applique le coefficient 8, soit la moyenne des deux multiplicateurs évoqués ci-dessus, en prenant le cours minimal de l’or de 1.046 dollars en 2015, le cours de l’or devrait s’établir à 8.000 dollars l’once, d’ici deux ou trois ans. À plus court terme, si l’on s’inspire également des graphiques de 1980 et 2011, on devrait se diriger, dans les mois qui viennent, vers les 2.400 dollars l’once.

    L’once d’argent, elle, est déjà proche des 29 dollars et pourrait retrouver ses précédents records à 50 dollars. En cas d’envolée de l’or à 8.000 dollars l’once, l’argent pourrait même atteindre les 100 dollars l’once, le ratio de 80 étant encore alors même supérieur à la moyenne à long terme de 60.

    Ce qui paraît certain, c’est que, quelles que soient les erreurs d’analyse ou de prévision, l’or se dirige, dans les 18 mois, vers un minimum de 3.000 dollars l’once et l’argent vers un minimum de 50 dollars l’once.

    Le monde court à la catastrophe car, en fait, les banques centrales et les gouvernements pratiquent la théorie monétaire moderne irresponsable qui conduit tout droit à l’hyperinflation et à l’explosion. La masse monétaire augmente non seulement à cause des politiques d’assouplissement quantitatif des banques centrales par prises en pension de titres obligataires les plus divers, mais aussi suite aux garanties des crédits données par les gouvernements aux banques commerciales pour des crédits aux entreprises, ce qui a pour effet d’augmenter automatiquement la masse monétaire scripturale M2 créée par les banques commerciales (loans make deposits). Et le bouquet, c’est que la Fed s’apprête à verser directement de l’argent aux Américains, c’est-à-dire aux consommateurs, durant la prochaine crise (hélicoptère monétaire). Dans un tel environnement, l’hyperinflation débutera probablement au printemps 2021.

    Il n’est pas impossible que Vladimir Poutine, avec une Russie forte et déjà aujourd’hui sans dette publique, vienne faire la leçon à une France effondrée, en août 2022, comme Macron s’est permis de le faire au en août 2020.

  • Restaurer l’autorité demande une révolution !, par Christian Vanneste.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

    On peut rêver d’une démocratie idéale où chacun vise le bien commun de la Cité et où les partis proposent une vision cohérente et réaliste de ce bien commun, laissant aux électeurs le soin de décider laquelle a leur préférence. En fait les partis sont des machines à prendre et à conserver le pouvoir, à en mobiliser les avantages, et aussi, plus à gauche qu’à droite, à faire triompher des préjugés idéologiques que l’on imposera ensuite à l’ensemble de la société. La dégénérescence du système dans les démocraties actuelles est marquée par deux phénomènes.

    christian vanneste.jpgLe premier consiste à privilégier la possession du pouvoir par rapport à la défense des idées ou des valeurs. Cela conduit soit à des alliances contre nature comme c’est devenu l’habitude en Belgique par exemple, qui les désigne par leurs couleurs réunies : arc-en-ciel, suédoise, vivaldi, soit quatre saisons… On pourrait imaginer que cela aille dans le sens d’une plus grande union et d’une politique plus attachée aux problèmes concrets. C’est exactement le contraire. La technocratie, c’est d’abord l’art de se partager le gâteau, et ensuite d’éliminer les questions de valeurs au profit des solutions techniques, comme par exemple de ne plus embarrasser le débat politique avec des sujets comme l’avortement ou l’euthanasie, la PMA, la GPA qu’il faut autoriser le plus vite possible… Et l’on voit surgir le second phénomène : l’idéologie est bien présente dans ce choix, mais c’est une idéologie en creux, libératrice de l’individu et progressiste, une course au nihilisme qui peu à peu gagne l’ensemble des formations politiques, une idéologie qui les rassemble souterrainement à défaut de les opposer. On le voit en France où Les Républicains s’opposent à la majorité sur les questions de sécurité, ou sur la loi de bioéthique, mais sans beaucoup de vigueur, tandis que les députés du Rassemblement National oublient même de venir voter contre elle.

    Or le « progressisme » dont le président actuel est le porteur est un poison mortel pour notre nation. Fondé sur l’illusion qu’un mouvement est en oeuvre dans nos sociétés qui doit abattre les conservatismes et les résistances pour accroître nos libertés et notre égalité, il ne se rend nullement compte qu’il détruit la réalité même de l’édifice social. En favorisant l’immigration, il croit donner leur chance de participer à la démocratie à des étrangers qui vont miner un système politique dont ils méprisent sans trop les connaître les présupposés nécessaires. En émancipant les minorités, en mettant les « marges » au centre de ses préoccupations, il désespère la majorité qui assurait l’identité du pays et servait de modèle à l’intégration. En confondant la libération des caprices avec la liberté responsable, l’égalité avec le refus des hiérarchies indispensables, il rend impossible l’exercice de l’autorité légitime. En privant la nation de sa mémoire positive, il empêche les générations de transmettre leur héritage avec fierté.

    Les signes de cette dilution des repères et de l’autorité sont nombreux. Les exemples les plus symboliques nous ont été offerts, cette année, par les meurtres de membres de forces de l’ordre, victimes d’individus pour qui la mort d’un homme ou d’une femme, qui plus est investi d’un pouvoir légitime, compte moins que l’impulsion du moment de ne pas obéir, d’éviter la sanction, et de s’émanciper d’une situation désagréable. Face à la force qui a le droit de s’exercer parce qu’elle a la loi pour elle, la violence illégitime va se déchaîner. L’euphémisme de « l’incivilité » ou du « connu des services de police » , la litote du « non-droit », la volonté de cacher les noms des auteurs, le renversement des rôles entre la victime et le coupable, « effondré » et condamné au lynchage médiatique, forment un tout cohérent destiné à masquer le problème, et à empêcher, voire à culpabiliser la réaction logique de la majorité. « Ensauvagement d’une partie de la société » est encore bien faible pour désigner des actes de sauvagerie, de barbarie qui tendent tout simplement à imposer la loi du plus fort physiquement y compris à celui qui représente la force publique, c’est-à-dire morale. C’est ainsi qu’un garde-pêche de Condé-Folie, dans la Somme, a été roué de coups, pour avoir demandé à un groupe de « jeunes » fumeurs de « chicha » de nettoyer leurs détritus. Le lynchage était là réel, et celui du conducteur de bus de Bayonne a été mortel.

    La bataille est à mener sur les mots, bien sûr, parce que le langage orwellien qui nous est imposé témoigne de l’idéologie qui est à l’oeuvre, mais c’est une bataille qui ne peut pas être remportée dans le cadre du système actuel, avec ses règles, sa caste dirigeante, sa justice orientée, ses médias complices. Il est nécessaire de renverser la table, de procéder à une révolution conservatrice, si c’est encore possible. Tant qu’il y aura une presse qui niera l’évidence, qui cachera la vérité aux Français, comme ce canard dont le titre est une antiphrase, « Libération », osant résumer les violences à Grenoble par ce commentaire : « une situation grave, mais pas hors-normes », et appelant une fois de plus les Français de ne pas s’émouvoir si leur pays s’effondre, rien ne sera possible… Tout va très bien, Madame la Marquise…..

  • Agnès Thill : « Je ne voudrais pas que l’on se fasse encore avoir par Emmanuel Macron en 2022 ! ».

    En juin 2019, la députée de l’Oise Agnès Thill était exclue du groupe La République en marche pour s’être opposée à la PMA pour toutes. Elle sort aujourd’hui un livre, Tu n’es pas des nôtres, dans lequel elle relate l’ostracisme dont elle a été victime de la part de son ancien camp politique.

    Elle s’exprime au micro de Boulevard Voltaire.


    Vous êtes député de l’Oise. Vous étiez membre de La République en marche et avez été expulsée de ce parti. Il y a deux jours, Pierre Person, Aurore Bergé puis Sacha Houlié ont quitté avec fracas la direction de La République en marche en critiquant la tenue de ce parti. Cela fait-il écho à ce que vous avez vécu l’année dernière ?

    Parfaitement. Ils font la promotion parfaite de mon livre qui sort aujourd’hui, Tu n’es pas des nôtres.
    Ils font partie de ceux qui m’ont exclue. Pour les mille et une raisons, je décris dans mon livre le sectarisme, cette pensée unique. La liberté d’expression n’a pas vraiment lieu d’être. Ils sont partis avec fracas de leurs fonctions en disant que l’on n’écoute pas assez les autres. Je suis ravie de voir qu’ils s’en aperçoivent. J’espère que ce n’est pas pour faire croire à tout le monde. C’est déjà ce que l’on nous a vendu en 2017 et c’est ce à quoi nous avions cru. On ne va peut-être pas croire dix fois la même chose. Tant mieux s’ils le disent ouvertement.

    Vous racontez dans votre livre, Tu n’es pas des nôtres, aux Éditions du Toucan l’Artilleur, d’où vous venez, comment vous êtes entrée en politique, comment vous avez cru au projet d’ et comment vous avez été virée après une campagne de diffamation assez inouïe du groupe La République en marche. Ce livre est-il une manière de tirer un trait sur cette période ? Est-ce une sorte de droit de réponse ?

    Ce n’est ni l’un ni l’autre. Je voulais informer de ce qui se passe en réalité et ce en quoi nous avons tous cru. Des milliers de personnes ont cru que c’était le meilleur. Quand on vote pour lui, on vote pour un parti, pour un mouvement et pour un groupe. Beaucoup disent « le parti n’est pas bien, mais ce que lui dit, c’est bien ». Il faut savoir que lorsqu’on vote pour lui, c’est le groupe.
    Voilà ce que je voulais dire aux gens pour éviter que l’on se fasse avoir à nouveau en 2022. Il faut être clair !
    Lorsqu’il dit « ce n’est pas moi, ce sont les députés », c’est lui qui met la bioéthique du 27 juillet au 31 juillet. Il est en lien direct et continuel avec Richard Ferrand. Si c’est sur l’agenda à cette période-là, ce n’est pas pour n’importe quelle raison…
    Il a dit à la présidente des AFC « vous croyez que le père est un mâle ». On ne peut pas continuellement se cacher derrière « ce n’est pas moi mais les autres ». Il dit ce que chacun veut entendre. Il dit une chose avec ce en même temps et son exact contraire. Si bien que, dans le parti, il y avait un Aurélien Taché et une Agnès Thill. Tout le monde peut y trouver ses petits. Ainsi, cela a rassemblé tout le monde. On est tous très différents et aucune idéologie ne nous tient.

    Dans ce que vous racontez, la politique tient presque du harcèlement. Vous avez reçu des menaces de mort. Le moment où Franck Riester, qui était à l’époque ministre de la Culture, vous a croisée dans un couloir et a ostensiblement fait demi-tour pour emprunter une autre entrée. Vous étiez la pestiférée de la majorité pendant plusieurs mois.

    Oui, très clairement. Ils ont tout fait pour que je démissionne de moi-même. Je ne l’ai pas fait parce que je me reconnaissais tout à fait. Je suis peut-être la plus fidèle. Je me souviens très bien qu’Emmanuel Macron disait « on prend les idées et peu importe qui les dit ». Je viens de signer une PPL du RN contre l’écriture inclusive. Alors, ça y est, je suis RN ! Je signe aussi Ruffin pour les femmes de ménage. Je suis justement fidèle à ces propos. Si ce qui est dit est intelligent et de bon sens, signons-le !
    Ils ont tout fait pour que je démissionne et cela n’a pas marché. Par conséquent, ils m’ont harcelée.
    Je pense avoir fait cette expérience. À la fin de mon livre, j’ai inclus la lettre anonyme que j’ai reçue pendant le Covid-19. Elle est très forte. J’ai déposé plainte pour injure et menace de mort en fonction de ma religion. Je le dis, car tout de même, quand on est menacé de mort pour sa religion, on n’en parle nulle part. On paie cher notre religion dans ce pays si fier de sa laïcité. On paie cher nos positions au pays des droits de l’homme. C’est compliqué, d’être catholique. Ils nous mettent, d’ailleurs, dans des cases, notamment la case vieille bigote, comme si c’était une insulte.

    Dans votre livre, vous racontez que vous êtes fille d’ouvrier du 20e arrondissement de . Vous racontez votre enfance, votre jeunesse, vos engagements politiques, votre carrière d’institutrice et le fait que vous ayez élevé seule votre fille. Tout cela vous a construite et a fait que vous étiez opposée à la PMA à titre strictement personnel. Retrouviez-vous votre parcours dans d’autres élus de La République en marche ou étiez-vous « l’OVNI » de ce groupe parlementaire que certains imaginent comme rempli de hauts cadres ?

    Il n’y avait personne comme moi. Ils ont cinquante ans à eux deux. Jamais, je n’en ai eu marre de gens plus jeunes. Ils créent ces espèces de différenciations entre les uns et les autres. On est dirigé par des gens qui ont 29 ans qui ont fait des études. Des bobos parisiens !

    Ce que vous dites est odieusement réactionnaire…

    Oui, mais visiblement, vu mes positions, vous avez en face de vous une dangereuse activiste réactionnaire et conservatrice, paraît-il. Ils sont ravis de me mettre dans cette case. Peut-être suis-je de cette droite populaire. Eux ne l’appellent pas populaire mais populiste. Ils créent cette violence et cette haine dans la population. Je voulais vraiment dénoncer cela dans mon livre.
    Je voulais également informer notre État de droit qui est réellement en danger. Notre démocratie m’interroge. Je trouve que nous ne sommes plus en État de droit quand ce n’est plus le droit qui règne. On le voit avec Louis de Raguenel, avec François de Rugy, avec Mila et avec moi. On met quelqu’un au milieu et on lui lance plein de pierres comme au temps de Jésus-Christ, la femme lapidée au milieu.

    Si on devait caricaturer, vous sentez-vous la députée des gens qui fument des clopes et qui roulent au diesel, pour reprendre les mots de Benjamin Griveaux à qui, d’ailleurs, vous rendez justice dans ce livre ?

    Effectivement, dans mon livre, je cite tous ceux qui ont eu des maladresses. J’ai eu des maladresses, j’ai présenté mes excuses immédiatement et on ne m’a jamais pardonné. Eux, peuvent dire des maladresses comme celles que vous venez de citer, tout le monde est maladroit, tout le monde s’excuse à La République en marche et cela passe. En revanche, pour moi, ils n’ont ni oubli ni pardon. Et pourtant, ils parlent de bienveillance. Ces gens sont intelligents et sont ministres.

     

    Agnès Thill

    Députée de l'Oise
     
  • Le « progrès » sociétal, c’est le nihilisme en marche !, par Christian Vanneste.

    Dans le brouillard médiatique entretenu par la « terreur » du covid, la scène internationale braque ses projecteurs une fois de plus sur le proche-Orient si compliqué, au point que le président a du mal à se faire entendre au Liban. Mais, pour compenser, selon son habitude, il écrase de son mépris les « Amish » et leurs lampes à huile face au progrès de la 5G.

    christian vanneste.jpgC’est cette notion de progrès qui est au coeur des contradictions suicidaires de notre pays. Il y a les partisans du « progrès » irréversible et généralisé, scientifique, technique, moral et sociétal. M. Macron en fait partie, avec une mince couche d’écologie électoraliste et démagogique, le tout enveloppé dans l’idée que les mesures opposées au réchauffement climatique, à l’épuisement des ressources naturelles et à l’appauvrissement de la biodiversité contribueront à l’innovation et à un retour de la croissance. A sa gauche, il y a ceux, verts ou rouges, qui sont ulcérés par les avancées technologiques et veulent même effacer celles qui ont contribué à améliorer notre façon de vivre, comme l’automobile ou l’électricité produite par l’énergie nucléaire. Mais les mêmes sont acharnés à promouvoir les prétendues « avancées » sociétales, la destruction systématique de notre modèle familial et de notre identité nationale. A sa droite, il y a surtout la confusion et la modération qui masquent toute idée nette sur le sujet : il faut progresser, mais pas trop. « Encore un instant, monsieur le bourreau », semble dire le député de « droite » qui s’oppose à l’élargissement de la PMA aux femmes seules tout en sachant que la GPA pour les « mâles » sera pour le prochain mandat. La loi bioéthique est une machine infernale et sans retour.

    Pour y voir clair, il faut faire preuve du bon sens cartésien. Le progrès scientifique et technique est une évidence. Les découvertes et les inventions réalisent en partie le projet de rendre « l’homme maître et possesseur de la Nature ». Encore faut-il préciser que toutes les sciences n’avancent pas à la même vitesse selon le niveau de complexité, de fluidité, ou de charge idéologique de leur objet. On se rend compte avec l’expérience actuelle de la crise sanitaire qu’il est plus difficile de lutter contre un nouveau virus mutant que de voyager dans l’espace. La rupture est qualitative quand on passe aux sciences dites humaines qui sont souvent peu scientifiques et parfois inhumaines. C’est pourquoi il n’y a aucun rapport entre les progrès techniques qui sont objectifs et les « avancées » sociétales qui peuvent parfaitement être des reculs mortifères. Or, le phénomène sans doute le plus important de ces dernières années est lié au contre-sens qui confond les uns et les autres. Comme il se produit dans des domaines apparemment différents, on n’en perçoit pas l’unicité.

    Le « progrès » sociétal repose sur un schéma assez simple : la liberté et l’égalité entre les humains dépendront de la fin des dominations. Le sexe dominant, la race dominante, la religion dominante, la pratique sexuelle dominante tirent leur pouvoir de « stéréotypes », c’est-à-dire de préjugés rhabillés de neuf par ce mot pour faire plus sérieux. L’émancipation et l’égalité exigent d’extirper ces préjugés de nos esprits, puis une fois ces esprits libérés, de changer la loi afin que la femme soit l’égale de l’homme, le noir l’égal du blanc, le musulman l’égal du catholique, l’homosexuel l’égal de l’hétérosexuel… Cette idéologie plutôt sympathique n’a rien de scientifique. Elle s’appuie sur des savoirs qui vont d’une relative connaissance biologique, génétique, historique, sociologique, psychologique, historique jusqu’à des délires idéologiques comme la « théorie du genre ». Elle ignore deux choses : d’abord, les différences objectives qui sont distinctes des inégalités juridiques, en second lieu le fait que le « préjugé » peut-être le produit efficace d’une tradition au profit du groupe. Certes, la conquête de l’égalité juridique entre les sexes est positive, mais les fonctions paternelle et maternelle, par exemple, doivent demeurer distinctes parce que biologiquement et sans doute psychologiquement les sexes sont différents. De même, il n’y a rien d’absurde pour une société à privilégier une religion qui garantit une certaine cohérence des comportements de ses membres.

    Or, on se rend compte que le point culminant de l’égalité étant atteint, un étrange mécanisme se met en branle : ce que Chantal Delsol nomme « l’inversion normative », qui est apparue revêtue de la notion apparemment généreuse de « discrimination positive ». Il ne suffit plus que le dominant cesse de dominer, il faut qu’il s’écrase, qu’il s’efface, qu’il soit à son tour dominé. Il faut qu’un enfant ne puisse contester la maternité d’une de ses « deux » mères résultant de la PMA ouverte aux lesbiennes, tandis que le fils de l’homme pourra toujours contester la paternité de son père. Il faut que le blanc s’agenouille devant le noir, que la laïcité inaugure les mosquées et ignore les églises, et que l’homosexualité soit parée de toutes les vertus parentales tandis que l’hétérosexualité serait vouée à l’inceste et au viol. On voit bien que dans cette dérive le prétendu progrès n’est plus qu’une absurde et suicidaire soif de revanche. Cette pensée pathogène a été alimentée par ce que les Américains appellent la French Theory c’est à dire la littérature des « déconstructeurs » français. Il est temps d’en dénoncer le néant intellectuel et le nihilisme où elle nous mène.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Alain de Benoist : « Inégalités salariales entre hommes et femmes, le conte de fées des néoféministes… ».

    285712845.5.jpgSource : https://www.bvoltaire.fr/

    On ne cesse de nous le répéter en boucle : en France, les femmes seraient moins bien payées que les autres. En novembre dernier, Marlène Schiappa assurait qu’à compétences égales, elles sont, en moyenne, payées « de 9 à 27 % de moins » que leurs collègues masculins. Est-ce crédible ?

    Pas un instant, et c’est facile à démontrer. Mais parler d’« inégalités de salaires » témoigne d’une façon de voir qui est déjà biaisée. Si l’on compare les salaires d’un homme et d’une femme occupant la même fonction, de même niveau, dans la même entreprise, et au même endroit, on constate que la différence est insignifiante, sinon inexistante.

    Un chef d’entreprise qui, par « sexisme », voudrait compresser systématiquement les salaires féminins n’aurait, d’ailleurs, aucune possibilité de le faire car la loi l’interdit. C’est aussi le cas aux États-Unis depuis l’adoption, en 1963, de la loi sur l’égalité de rémunération (Equal Pay Act).

    Ce que l’on constate, en revanche, quand on s’en tient à une approche globale, ce sont des écarts de salaires, ce qui n’est pas du tout la même chose. On les calcule, en général, en prenant le total des sommes gagnées par les hommes au cours d’une année donnée et en le divisant par le nombre de travailleurs masculins. On fait ensuite la même chose pour les femmes. On obtient, ainsi, un salaire masculin moyen et un salaire féminin moyen. L’écart est, aujourd’hui, d’environ 20 %. Ce sont ces chiffres qu’utilisent les néoféministes pour accréditer la thèse des inégalités, ce qui est parfaitement absurde, car les individus ne sont pas interchangeables, même quand ils sont de même sexe, et les emplois ne le sont pas non plus. En d’autres termes, on compare des agrégats qui ne sont pas commensurables.

    Mais alors, comment s’expliquent ces écarts de salaires si le « sexisme patronal » n’en est pas la cause ?

    Ils s’expliquent parfaitement dès que l’on prend en compte un certain nombre de facteurs, à commencer par le nombre d’heures travaillées et rémunérées, qui est nettement supérieur chez les hommes (on parle, ici, des heures rémunérées et non des heures de travail non rémunérées, qui sont au contraire beaucoup plus nombreuses chez les femmes). Les raisons sont bien connues : les femmes ont fréquemment plus de tâches domestiques que les hommes à accomplir, ce qui leur laisse moins d’heures dans la journée pour un travail rémunéré. C’est aussi la raison pour laquelle, surtout chez les couples à faible revenu, elles occupent un travail à temps partiel beaucoup plus souvent que les hommes : un travail à temps partiel ne peut évidemment pas être payé au même niveau qu’un travail à plein temps ; mélanger les deux catégories fausse complètement les statistiques. Toujours pour la même raison, les femmes sont moins portées à accepter de faire des heures supplémentaires, qui sont généralement mieux payées. Les hommes font, au contraire, plus d’heures supplémentaires et acceptent plus souvent des modes de travail contraint ouvrant droit à des primes. La parentalité et les stratégies familiales sont particulièrement importantes. Les femmes qui ont des enfants ont besoin de plus de temps libre que les hommes, célibataires ou mariés, ou que les femmes sans enfant. Ce facteur pèse souvent sur leur carrière, car les promotions et les augmentations de salaires dépendent non seulement des compétences, des performances et de l’ancienneté, mais aussi de la disponibilité (c’est la raison pour laquelle, malheureusement, l’âge de la mère au premier enfant ne cesse de reculer).

    Il faut, enfin, tenir compte de la répartition des sexes selon les catégories professionnelles et les types d’emplois. Près de 95 % des personnes qui travaillent dans des secteurs comme la garde d’enfants, les soins à la personne, etc., sont des femmes. Or, il s’agit là d’un secteur qui est assez mal payé. On pourrait en dire autant de bien d’autres professions. Quand on tient compte de l’ensemble de ces facteurs quantifiables, qui expliquent près de 90 % des écarts de salaires, on comprend tout de suite que ceux-ci ne reflètent que très rarement des « inégalités ».

    Toujours dans le même ordre d’esprit, certains s’étonnent que les femmes soient sous-représentées dans certains secteurs professionnels. Pour y remettre bon ordre, faut-il instaurer la parité partout ?

    L’inégalité des salaires est tout autre chose que la parité. Ceux qui veulent « instaurer la parité partout » raisonnent à partir du postulat idéologique selon lequel les hommes et les femmes ont exactement les mêmes capacités dans tous les domaines et sont également attirés par n’importe quel métier. Dans ces conditions, la sous-représentation des femmes dans certains secteurs peut être posée comme la résultante « discriminatoire » d’un système de « domination patriarcale » : il suffit de présenter comme contraint ce qui bien souvent a tout simplement été choisi.

    Ce conte de fées se heurte déjà au constat que, si les femmes sont sous-représentées dans certains secteurs, elles sont au contraire surreprésentées dans certains autres (magistrature, enseignement, soins à la personne, etc.), ce qui ne paraît pas gêner outre mesure les partisans de la « parité partout ». D’innombrables études empiriques ont, par ailleurs, établi que, dès le début de la vie, les individus des deux sexes manifestent des appétences, des aspirations, des vocations différentes qui ne sont pas l’effet du milieu. Le cerveau humain lui-même est sexué. La supériorité féminine en matière de fluidité verbale est, elle aussi, bien établie. Statistiquement, les femmes préfèrent travailler avec des êtres humains, les hommes avec des objets. Les bébés filles suivent plus attentivement des yeux les mouvements des personnes alors que les bébés garçons s’intéressent surtout aux déplacements d’objets. Les unes joueront ensuite plutôt avec des poupées, les autres plutôt avec des trains électriques, au grand désespoir de ceux qui veulent abolir les « jouets genrés » pour mettre fin aux « stéréotypes ». Certes, il y a toujours des exceptions ou des cas limites : ceux qui en usent et en abusent oublient seulement que, sur de tels sujets, seules les moyennes sont significatives.

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    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

  • Sehzade Ohran Osmanoğlu et la basilique Sainte-Sophie, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    «La Grèce ne peut prétendre à avoir des droits sur [la basilique de] Sainte-Sophie». La charge est venue de la bouche même d’un descendant de Mehmet II, ce sultan qui s’est emparé de Constantinople en mai 1453. Symbole de la puissance chrétienne orthodoxe, les turcs s’empresseront un siècle plus tard de lui rajouter des minarets et de la coiffer d’un croissant. C’est la république d’Atatürk qui décide finalement de désacraliser «AyaSofia» et d’en faire un musée.

    Source de tensions permanentes entre le monde orthodoxe et musulman, le président Recep Tayip Erdogan souhaite aujourd’hui lui redonner son statut religieux. Le Sehzade impérial Ohran Osmanoğlu a apporté son soutien au gouvernement et ne mâche pas ses mots.

    2.jpgLa basilique de Sainte Sophie d’Istanbul est soudainement devenue un enjeu politique et religieux pour Ankara. Le président islamo-conservateur Recep Tayip Erdogan a demandé au Conseil d’Etat, la juridiction administrative suprême, d’étudier la possibilité d’annuler le décret de novembre 1934 qui a transformé ce bijou artistique byzantin en musée. Pour le dirigeant turc, il y a urgence à redonner le statut religieux à Sainte-Sophie, passée de basilique à mosquée après 1453. Un projet qui a reçu le soutien de la maison impériale des Osmanoğlu. «Bien qu'il n'y ait aucun obstacle juridique, politique et administratif à la transformer en mosquée, chaque fois qu'elle a été ouverte au culte, il y a toujours eu des oppositions venue de l'intérieur et de l'extérieur» s’agace le Sehzade (prince) Ohran Osmanoğlu, porte-parole auto-proclamé de l'ancienne dynastie régnante. L’arrière-arrière-petit-fils du sultan Abdul Hamid II va plus loin et pointe du doigt la Grèce qui a abrité encore quelques années après la conquête de Constantinople, des principautés byzantines sur son sol et qui estime être l’héritière de Constantin XI Paléologue (le dernier Basileus à avoir régné sur Byzance). Une épopée qui continue de fasciner aujourd’hui tout un chacun. «La Grèce ne peut prétendre à avoir des droits sur [la basilique de] Sainte-Sophie, ses demandes n'ont pas la moindre valeur» écrit-il dans un éditorial publié dans le journal-TV en ligne «Ogun Haber». «Nous avons transformé un empire intriguant et corrompu en un état de miséricorde et nous avons permis à l’humanité de connaître les bienfaits de la civilisation islamique» n’hésite pas à déclarer dans un autre éditorial le prince impérial.

    3.jpg«Une conquête qui a été bénie par le prophète» affirme Ohran Osmanoğlu qui calque sa voix à celle des plus nationalistes de ses compatriotes. «Je rappelle aux grecs que la mosquée de Cordoue a été convertie en cathédrale par les catholiques et que des centaines d'objets historiques ont été volés et dispatchés. Bien sûr, ce n’est certainement pas aujourd’hui que nous allons apprendre à ces gens* le respect des civilisations et des cultures» poursuit de manière très virulente le prince. «A l’époque, cela n’a pas posé de problèmes aux grecs, aux arméniens ou aux catholiques que des appels à la prière soient émis » dans Sainte-Sophie feint-il de s’étonner après que le patriarche de Constantinople, Bartholémée Ier, ait exhorté les autorités turques à conserver le statu quo de la Basilique. «Sa conversion en mosquée inciterait des millions de chrétiens du monde entier à prendre position contre l’islam» a averti le chef spirituel des orthodoxes qui n’a pas oublié que c’est ici que les empereurs byzantins furent tous couronner.

    D’ailleurs au cours du début du XXème siècle, les grecs tentèrent (en vain) de planifier l’invasion de la Turquie. Le roi de Grèce, lui-même, avait pris le nom de Constantin XII afin de situer dans la ligne droite de succession des Comnènes, Doukas et autres Paléologues. Un pays qui n’a toujours pas digéré l’invasion et l’occupation d’une partie de Chypre en 1974, gardienne d’un héritage que revendiquèrent aussi les Romanov par la suite. «Sainte-Sophie a toujours été dans l’agenda de notre nation» continue Ohran Osmanoğlu qui ne cache pas son soutien à l'initiative de Recep Tayip Erdogan. «Nous attendons désormais l’accord nécessaire du Conseil d'État afin qu’il autorise la re-transformation de ce musée en mosquée, témoin de notre héritage conquérant» renchérit le prince. «Ne fragilisez pas le dialogue inter-religieux» a plaidé le patriarche de Russie au gouvernement turc et dont la demande traduit les préoccupations palpables sur le sujet, visibles depuis des mois, de la part des chrétiens orthodoxes.

    4.jpg«Nous, les descendants de Fatih [«conquête» et le titre d’un film à succès sorti sur les écrans en 2012-nlr], allons bientôt renverser les idoles et te transformer à nouveau en mosquée. Avec nos camarades, aux larmes embuées de sang (…), nous remplirons de nouveau les dômes des messages prophétiques de Tekbir et de Tehlil , et il y aura de nouveau une seconde conquête (…)» conclu le Sehzade Ohran Osmanoğlu qui dédie à  «AyaSofia», un poème du célèbre Osman Yüksel Serdengeçti.

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, le premier ministre puis président Erdogan a initié une politique néo-ottomane et réhabilité la maison impériale de Turquie dont certains membres font aujourd’hui de la politique. Où s’affiche aux côtés du président. «Les accusations à l'égard de notre pays sur Sainte-Sophie visent directement nos droits souverains» s’est plaint le dirigeant turc en réponse aux protestations conjointes de la France [qui abrite encore des descendants des Comnène en Corse-ndlr], de la Russie, de la Grèce et des Etats-Unis de cette initiative. La réponse du conseil d’état est attendue sous quinze jours. 

    Le  Sehzade Ohran Osmanoğlu, 57 ans,  est le fils de l'actuel prétendant au trône de Turquie, Dündar Ali Osman VI (né en 1930). La monarchie turque a été abolie en mars 1924.

    Copyright@Frederic de Natal

    *le mot employé par le prince à été volontairement changé afin de ne pas heurter la sensibilité des lecteurs.