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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Morts des dealers de Saint-Ouen : un écosystème mafieux en Seine-Saint-Denis, par Gabriel Robin.

    © DR

    Dans la nuit du 14 au 15 septembre, deux jeunes hommes ont été assassinés à Saint-Ouen, ville de Seine-Saint-Denis. Un d’entre eux était à peine sorti de l’enfance, il se prénommait Tidiane Bagayaoko et était âgé d’à peine 17 ans. L’autre personne ciblée dans cet assassinat s’appelait… Sofiane Mjaiber. Sous contrôle judiciaire pour une tentative d’homicide volontaire en 2017, il était surtout connu pour son militantisme associatif et sa proximité avec l’ancien maire PCF de la ville.

    10.jpgLa série Engrenages diffusée depuis huit saisons sur Canal + n’est pas une fiction. Les liens unissant la voyoucratie de la banlieue parisienne – sortie de l’âge de l’enfance de l’art et désormais organisée en clans mafieux – et les pouvoirs politiques et économiques ont toujours suscité l’interrogation. Bien évidemment, de pareils soupçons sont extrêmement difficiles à prouver et plus encore à révéler. Il a toujours été dangereux de s’attaquer aux profitables entreprises commerciales occultes des criminels capables de prendre le risque d’éliminer physiquement leurs ennemis.

    Qui pourra toutefois croire que le marché de la drogue francilienne, pesant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel, ne profite qu’à quelques lycéens amateurs de rap et s’exprimant en argot ? Le gâteau est bien trop gros pour ne pas attirer les convoitises et être réinjecté dans l’économie légale, sur le principe bien connu du blanchiment d’argent via la création de restaurants, bars à chicha, projets immobiliers et autres garages automobiles.

    Longtemps, l’association SOS Racisme fut ainsi suspectée d’alimenter sa caisse noire de manière douteuse, ce qui conduira en 2009 au placement en garde à vue de nombreux cadres par la brigade financière dans le cadre d’une enquête sur des mouvements de fonds suspects. En 2015, le président de SOS Racisme 80 était condamné à six mois de prison ferme pour escroquerie aux subventions. La droite n’est d’ailleurs pas en reste.

    Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi

    Un homme aussi connu que Serge Dassault aurait entretenu des relations troubles avec les dealers des Tarterêts à Corbeil-Essonnes, souvent eux-mêmes cachés sous le masque de « militants associatifs » et principaux interlocuteurs de l’exécutif municipal. Le père des rappeurs de PNL, l’ancien braqueur d’origine pied-noir et corse René Andrieu, a voulu révéler la combine en diffusant plusieurs vidéos dans lesquelles on peut l’entendre demander à l’industriel de lui donner « ce qu’il lui devait » après avoir vécu en exil protégé en Corrèze, chez Jacques Chirac et François Hollande. Quelques mois plus tard, monsieur Andrieu était visé dans une tentative d’exécution par balles…

    À Bobigny, mairie longtemps dirigée par le centriste Stéphane de Paoli, proche de Jean-Christophe Lagarde, un personnage comme Kianoush Moghadam avait été engagé en tant que directeur du développement territorial de la ville pour la modique somme de 5.650 euros par mois. Il avait été accusé par une autre élue, appelée Sabrina Saïdi, de violences en réunion… Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi.

    Nous ne sommes ici qu’en surface des choses, effleurant à peine la surface émergée de l’iceberg mafieux d’un narco-département sorti de la France, pire exemple d’une région entière gangrénée par la corruption et la violence de la rue. Sofiane Mjaiber en est un exemple parmi d’autres. Lui était ami avec le député « insoumis » Eric Coquerel et sa suppléante Manon Monmirel qui a un jour écrit sur Twitter : « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. Pays de fascistes ».

    Le dealer très défavorablement connu des services de police peut être vu sur ses anciens réseaux sociaux en photo avec ces cadres de La France Insoumise, restés bien silencieux après la révélation des évènements. Il faut dire que cela fait tâche. Le PCF de Saint-Ouen a en revanche tenu à s’exprimer en  quelques mots : « Nombre de militants communistes ont eu l’occasion de connaître Sofiane et d’apprécier ses qualités humaines, sa joie de vivre et son intelligence. Apprendre son assassinat, est un grand choc, qui suscite tristesse et colère. L’escalade de la violence sur fond de trafic de drogue a emporté deux jeunes hommes qui auraient dû avoir leur avenir devant eux. Ils sont victimes d’une guerre qui les dépasse. (…) Le tout sécuritaire, la politique du chiffre, a fait preuve de son inefficacité pour lutter contre le trafic. »

    On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste

    Il faut vraiment n’avoir honte de rien pour affirmer que le « tout sécuritaire a prouvé son inefficacité » quand on accueille dans ses rangs des caïds en activité. Dans le 9-3, comme dirait le rappeur Lacrim, ça « brasse au max ». Les caïds s’adoubent et se respectent. On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste.

    Féodaux entretenant des clientèles, les membres de l’extrême gauche de Seine-Saint-Denis ont transformé le département abritant la nécropole des rois de France en dépotoir à ciel ouvert dont les maîtres sont les trafiquants, les migrants, les associations et islamistes – lesquels sont parfois les seuls en mesure de diminuer l’emprise des dealers, ce qui est un comble ! -. Ils ont trahi la France, trahi les habitants de Seine-Saint-Denis qu’ils ont livrés à l’arbitraire de la rue. Ils sont coupables et seront un jour jugés devant l’Histoire.

    Source : https://lincorrect.org/

  • Thomas Sowell: quand la « justice sociale » égare la société. La lutte contre les ”discriminations” peut être toxique, p

    Source : https://www.causeur.fr/

    Dans Discrimination and disparities, l’économiste Thomas Sowell analyse le discours dominant sur les discriminations et la « justice sociale ». Il affirme qu’il produit des ravages dans l’éducation ou dans la délinquance.

    Thomas Sowell est un économiste américain de la Hoover Institution à l’Université de Stanford(1) qui se décrit lui-même comme un conservateur noir.

    Il a placé son livre Discrimination and disparities sous le patronage de Patrick Moynihan – « Vous avez le droit d’avoir votre propre opinion, mais pas vos propres faits. » – et  de Fernand Braudel  – « Dans aucune société, toutes les régions ou parties de la population ne se sont développées également » (2) – patronage qui dit tout de son ambition.

     

    2.jpgLes bons côtés de la discrimination

    Avant qu’il prenne une connotation négative, discriminer consistait à discerner les différences et à choisir en conséquence. Cela revient, pour un employeur, par exemple, à juger d’après les informations dont il dispose sur les individus ou d’après des informations empiriques connues sur le groupe auquel ces derniers appartiennent. L’entrepreneur a tendance à jouer la sécurité, à défaut d’informations individuelles sécurisantes. Aussi, souvent, décide-t-il d’après les informations qu’il a sur le groupe. Il évalue son coût et se tromper peut être extrêmement pénalisant.

    Quelles que soient les capacités et les opportunités, ceux qui n’essaient pas ont peu de chances de réussir. On ne peut pas faire comme si les bonnes choses se produisaient de manière automatique et comme si les mauvaises étaient la faute des autres!

    Aujourd’hui les leaders intellectuels expliquent ces disparités entre groupes et entre individus par l’injustice sociale alors qu’au début du 20ème siècle, ils en tiraient des conclusions génétiques. Dans les deux cas, sans souci pour les preuves empiriques. Pourtant, les conditions familiales, la géographie et la démographie comptent aussi dans le destin des hommes. 

    C’est avec la seconde moitié du 20ème siècle qu’est apparue l’idée selon laquelle, sauf intention maligne, la situation des Noirs et des Blancs aux États-Unis aurait dû être en tous points identique, idée confirmée par l’arrêt de la Cour suprême Brown v. Board of Education en 1954. Les écoles ségréguées furent déclarées inconstitutionnelles car intrinsèquement inégalitaires. Pourtant, en 1954, les lycées Dunbar, entièrement fréquentés par des Noirs envoyaient un pourcentage de ses diplômés dans le Supérieur plus grand que toutes les écoles blanches de Washington. La croisade pour les écoles non ségréguées a provoqué la suppression des lycées Dunbar qui avaient pourtant si bien marché pendant 85 ans. Elles devinrent des écoles de ghettos et envoyèrent, en 1993, moins d’étudiants dans le Supérieur qu’en 1933. À la fin du 20ème siècle, le succès est un peu revenu dans de nombreux ghettos grâce aux Charter Schools qui sélectionnaient, par loterie, des élèves dont les parents avaient à cœur l’éducation de leurs enfants. 

    Croyances

    On a trop tendance à supposer que la cause d’une disparité est localisée là où cette disparité a été mesurée. C’est ce qu’a supposé la Cour suprême avec l’introduction de la notion d’impact disproportionné (disparate impact). C’est aux employeurs qu’est revenue la charge de la preuve, sans qu’aucune plainte ne soit requise. Aussi, beaucoup d’entreprises ont préféré trouver des accords et éviter tout procès, même si elles ne sont coupables de rien. Il n’est pas venu à l’esprit des juges que ce qui est arrivé avant puisse avoir eu un impact disproportionné sur ce que sont devenues les personnes, leurs aptitudes, leurs valeurs, les habitudes qu’elles amènent sur leur lieu de travail.

    Les modes verbales ont des conséquences non verbales. Elles créent une équivalence entre des conditions socio-économiques et la violence ; elles excusent le non-respect des lois et les désordres sociaux dont les principales victimes sont les personnes les plus démunies, du fait des répercussions à court et à long terme.

    On dit ainsi que des gens ont été privés d’opportunités ou de droits d’après leur situation quand ils ont simplement échoué par rapport à ce qui était requis d’eux. En Malaisie, les Chinois qui ont des revenus supérieurs aux Malais sont dit « privilégiés » alors qu’ils pâtissent de la politique préférentielle en faveur des Malais à l’université et dans les emplois privés et publics. Si l’on accorde un peu de sens aux mots, ce sont les Malais qui sont privilégiés. « Quand les croyances sont ancrées dans une représentation sociale protégée par une redéfinition des mots, les preuves empiriques deviennent des finasseries superflues » (p. 123).  

    Une autre manigance consiste à déformer les propos des autres jusqu’à leur faire dire parfois le contraire de ce qu’ils ont dit. Ce n’est pas toujours parce que les gens mentent mais parce qu’ils ne cherchent pas à vérifier ce qu’ils propagent. Lorsque ce sont des enseignants, le pire tort est celui qu’ils font à leurs étudiants en leur donnant un très mauvais exemple. 

    Argumentaire déresponsabilisant

    Thomas Sowell trouve très décourageant que des erreurs simples et évidentes soient admises dans les cercles intellectuels quand elles sont en faveur de la « justice sociale », au sens d’une égalité de situation, qui fait croire que si l’on éliminait les biais raciaux, sexistes ou autres, on aboutirait à des résultats égaux. Élaborée par les intellectuels, cette idée se diffuse bien au-delà de leur cercle et fournit un argumentaire déresponsabilisant et vindicatif à ceux qui échouent. Quelles que soient les capacités et les opportunités, ceux qui n’essaient pas ont peu de chances de réussir. On ne peut pas faire comme si les bonnes choses se produisaient de manière automatique et comme si les mauvaises étaient la faute des autres. Les empêchements qui offensent notre morale n’ont pas forcément plus de poids que ceux qui sont moralement neutres. 

    Aux États-Unis, l’intégration raciale, conçue comme un prérequis de l’égalité est devenu un but en soi. Qu’une politique cherche à prévenir les décisions biaisées fermant arbitrairement des opportunités à certains est un but compréhensible. Mais une politique qui cherche une identité des résultats implique la préemption des décisions des gens au sujet de leur propre vie.

    Le dogme sous-jacent à l’idée de « justice sociale » est : 

    1) les différents groupes occuperaient les mêmes positions en l’absence de traitement biaisé ; 

    2) la cause des écarts doit être recherchée là où les statistiques indiquant ces écarts ont été collectées ; 

    3) le gouvernement produirait par son intervention des résultats supérieurs. Cette idéologie ne s’embarrasse pas de preuves et balaie les faits qui montrent pourtant que ce qu’elle prône n’existe nulle part.

    Cette vision de la « justice sociale » est un obstacle à la mobilisation des forces pour améliorer le sort des plus démunis. Thomas Sowell regrette que l’histoire elle-même soit trop souvent enseignée sous la bannière de la « justice sociale » : « Mais que peut espérer gagner une société avec des bébés qui entrent dans le monde comme les héritiers de griefs préemballés contre d’autres bébés nés dans la même société le même jour ? » (p. 222). Nous ne pouvons, écrit Thomas Sowell, avoir une certaine influence que sur le présent et l’avenir, que l’on peut rendre pire avec des restitutions symboliques sur ce qui est arrivé à ceux qui sont morts. Si nous devons chercher à améliorer le monde, c’est en concentrant nos efforts là où nous avons quelque chance d’améliorer la vie des gens.

    DISCRIMINATION AND DISPARITIES Revised and Enlarged Edition, Thomas Sowell, Basic Books, mars 2019, 308 p.

    http://www.micheletribalat.fr/446554439

  • Dijon : entre les communautés tchétchène et maghrébine, armistice surréaliste à la mosquée, par Thomas Rabino.

    La mosquée de la Fraternité, où a eu lieu la rencontre entre les communautés tchétchène et maghrébine.​ - © Capture d'écran Google Maps.

    Source : https://www.marianne.net/

    Dans la soirée du 16 juin, une quinzaine de représentants des communautés tchétchène et maghrébine de Dijon étaient réunis dans la banlieue de la capitale bourguignonne. Leur objectif : convenir d’un arrêt des affrontements, en présence du père de I., 19 ans, dont l’agression a mis le feu aux poudres.

    9.jpgC’est dans le jardin de la Mosquée de la Fraternité, à Quétigny, près de Dijon, que tous avaient convenu de se réunir sur les coups de 22 h 30, ce mardi 16 juin. À n’en pas douter, le nom avait valeur de symbole : l’Islam sunnite, dénominateur commun des communautés venues à s’opposer de façon spectaculaire ces derniers jours, devait servir de point de départ aux pourparlers dont Marianne a eu vent, et auxquels nous avons assisté, quelques heures après la venue à Dijon du secrétaire d’État à auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Si de précédentes tentatives de dialogues avaient déjà eu lieu depuis samedi, toutes avaient avorté, jusqu’au lundi 15 juin : selon une source tchétchène, des représentants de la communauté maghrébine du quartier des Grésilles, épicentre du rapport de force, auraient reconnu les torts des agresseurs de I. et auraient présenté des excuses, acceptées par leurs homologues. De fait, la réunion de ce soir devait sceller l’arrêt des violences. Une sorte d’armistice, placé sous le sceau du religieux, face à un État longtemps impuissant à rétablir l’ordre.

    L’hôte des lieux, l’imam Mohammed Ateb, Tunisien et professeur de mathématiques, représentant régional de Musulmans de France (ex UOIF) et proche des Frères musulmans, ne se départit pas d’un sourire bonhomme, proposant thé et gâteaux de l’Aïd à ses invités. Passée une prière inaugurale, il précise, au centre de tables positionnées en U, sous une vaste tente, éclairée par un puissant spot qui illumine l’entrée du bâtiment tout proche : "Nous sommes ici pour une explication, dans une démarche de conciliation, pour faciliter les choses. Nous formons une seule communauté, nous sommes tous frères."

    Un autre imam, tchétchène celui-là, venu de Dole, dans le Jura, se présente comme un pacificateur, œuvrant sans relâche pour un retour au calme. En complément, il assure que le différend à l’origine de la flambée de violence des derniers jours n’a "rien à voir avec une affaire de drogue ou de contrôle de territoire." Selon lui, les Tchétchènes d’ici, c’est-à-dire 20 à 30 familles, "gagnent leur vie honnêtement. Ils sont venus pour exprimer leur soutien et afficher leur cohésion." Pour couper court, Mohammed Ateb tient à rappeler que "tout ce qui concerne la drogue et les trafics est du ressort de l’État et de la justice." Une note confidentielle de la Direction centrale de la police judiciaire datée de ce mardi 16 juin évoque justement la croissance des "affrontements entre les Tchétchènes et les autres communautés, principalement d’origine maghrébine", relevant "bien souvent du domaine de l’honneur ou résultent d’enjeux clandestins sur fond d'économie grise". En l’espèce, il s’agirait plutôt d’une question d’"honneur".

    "Nous autres Tchétchènes, nous sommes solidaires"

    Dans l’immédiat, les présents s’accordent sur la nécessité de reconnaître les responsabilités de chacun. Assis un peu à l’écart, le père de I., ce jeune homme de 19 ans violemment agressé jeudi dernier par une dizaine d’individus, écoute les échanges. Si les premières informations sur le point de départ des récentes scènes de guérilla urbaines faisaient état d’une victime originelle âgée de 15 ans, il semblerait que l’affaire soit tout autre : un adolescent albanais, pris à partie par une bande des Grésilles devant un bar à chicha, aurait appelé son frère à la rescousse, avant qu’I., également prévenu et habitant le quartier, n’arrive à son tour. Le jeune homme, de carrure athlétique, reçoit alors une avalanche de coups. "Ses agresseurs ont introduit le canon d’une arme à feu dans sa bouche et proféré des menaces contre lui et tous les Tchétchènes", raconte en aparté son père, dont le calme masque à peine la douleur. "J’ai vécu la guerre. Je suis venu en France pour avoir une vie meilleure et sûre, pas pour que mes enfants subissent ce genre de choses", confie-t-il à Marianne.

    Dès lors, tout s’enchaîne : l’affaire circule à vitesse grand V sur les groupes WhatsApp qui rassemblent des centaines de membres de la communauté tchétchène, qui convergent comme un seul homme depuis les régions environnantes, mais aussi depuis l’Allemagne et la Belgique. "Nous autres Tchétchènes, nous sommes solidaires", explique notre interlocuteur. "Quand l’un de nous est menacé et victime d’une injustice, tout le monde se mobilise." On connaît la suite : expédition punitive au Black Pearl, où des personnes étrangères à l’affaire sont également molestées, à laquelle succèdent des défilés de voitures conduites par des Tchétchènes prompts à montrer leurs muscles.

    "Une violence apporte d’autres violences"

    "Cette façon de faire est caractéristique de la tradition tchétchène", nous glisse un participant à la réunion. "On préfère régler ça entre nous plutôt que de faire appel à la justice". Il y a aussi la crainte, chez certains, de voir un permis de séjour annulé ou un statut de réfugié retiré, préalable à l’expulsion du territoire. Le père d'I. confirme. Néanmoins, son fils a fini par porter plainte dans la matinée du 16 juin, après que des policiers se sont déplacés à son domicile.

    Titulaire d’un baccalauréat en mécanique, il se remet de ses blessures, profondes : un nez cassé qui nécessitera une prochaine opération, et des points de suture sur l’arrière du crâne, doublés de terribles maux de tête. Selon son père, il n’a qu’un souhait : en finir avec cette histoire et l’emballement qui a suivi, dont I. se sent responsable. "C’est pourtant une victime !", répète son père, rappelant au passage que sa famille et ses quatre enfants ont reçu des menaces.

    "Une violence apporte d’autres violences", répète, fataliste, cet homme qui jure ne pas cautionner ce cercle vicieux. Dans l’assemblée, chacun opine du chef, même s’il s’en faut de peu pour qu’un débat tendu sur les torts des uns et des autres ne reprenne. Avant que la tension retombe et que les hommes ne reprennent des échanges posés conclus par une dernière prière. "Au final, c’est la paix qui importe", lâche Mohammed Ateb, qui prend cependant la peine de nuancer : "Ici, ce soir, on ne représente pas les jeunes." Comme pour s’exonérer d’un nouveau départ de feu ?

  • Le modèle économique médiéval ou le miracle de la Reine, par Jeanne Estérelle.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Bien qu’il sou­ligne à plu­sieurs reprises la « vision orga­nique de l’ordre social » qui carac­té­rise le Moyen Age et qu’il en note « la forte poten­tia­li­té dyna­mique », Guillaume Tra­vers sub­sti­tue au terme de féo­da­li­té celui de « féo­da­lisme », pré­ci­sant même « sys­tème féo­dal ». Cette dérive séman­tique inex­pli­cable ne dimi­nue cepen­dant pas la plas­ti­ci­té du modèle éco­no­mique médié­val dans son oppo­si­tion au capi­ta­lisme libé­ral, telle que l’expose son essai, Eco­no­mie médiévale et société féodale.

    Il est donc du plus grand inté­rêt d’y réflé­chir en ces temps de sidé­ra­tion col­lec­tive. Quand l’esprit de ver­tige bâillonne les euro­péens, pour la pre­mière fois de leur his­toire, et contraint les labo­ra­toires fran­çais à recher­cher des chi­mères, l’idée de décrois­sance peut-elle s’inspirer du para­digme médié­val sans som­brer dans l’utopie roman­tique ?

    La socié­té médié­vale enchante parce qu’elle pré­sente l’image d’une har­mo­nie poli­tique à laquelle s’incorporent les organes éco­no­miques inven­tés dans l’élan de la cha­ri­té fon­da­trice. La réci­pro­ci­té inépui­sable des dons innerve tout le corps du royaume. Dans ce jeu divin, de nou­velles ins­ti­tu­tions et de nou­velles com­mu­nau­tés sont ima­gi­nées. C’est ain­si que naissent les com­munes, cel­lules poli­tiques et éco­no­miques, (c’est tout un), d’une vigueur inéga­lée puisqu’elles ont vic­to­rieu­se­ment résis­té, à leur ori­gine, aux assauts de l’Islam, dans leur crois­sance, au droit royal, puis, dans leur ané­mie, à la cen­tra­li­sa­tion répu­bli­caine.

    Dans la topo­gra­phie des bourgs, trans­pa­rait la divi­sion tri­par­tie qu’a fécon­dée le chris­tia­nisme : autour, les for­ti­fi­ca­tions, au cœur, le cime­tière parois­sial et la place du mar­ché où les bour­geois échangent au « juste prix ». La féo­da­li­té s’épanouit dans les liber­tés com­mu­nales. En émanent des mesures régu­la­trices du bien com­mun : par exemple, « à Mar­seille, les pêcheurs ne peuvent pas vendre leur pois­son sur le port, car des inter­mé­diai­res­ pour­raient ten­ter de le revendre ailleurs. Tous les pois­sons doivent être ame­nés à la Pois­son­ne­rie, puis ven­dus au Grand Mar­ché. » La pré­ser­va­tion des inté­rêts com­mu­nau­taires enri­chit les bour­geois. Leur cha­ri­té, alliée à la vir­tuo­si­té des arti­sans, offre la construc­tion des édi­fices reli­gieux dont la beau­té nous ravit encore.

    L’unique miracle de Jeanne la Pucelle, tel qu’elle le raconte dans l’interrogatoire du same­di 3 mars, nous rap­pelle que la source inta­ris­sable de la socié­té médié­vale est le bap­tême : « L’enfant avait trois jours et fut appor­té à Lagny, à l’église Notre-Dame. Il lui fut dit que les pucelles de la ville étaient devant Notre-Dame et qu’elle veuille aller prier Dieu et Notre-Dame, qu’il lui veuille don­ner vie. Elle y alla et pria avec les autres et fina­le­ment il y appa­rut vie et l’enfant bâilla trois fois et puis fut bap­ti­sé et tan­tôt mou­rut et fut enter­ré en terre sainte. Il y avait trois jours, comme on disait, qu’en l’enfant n’était appa­ru vie, et était noir comme ma cotte, mais quand il bâilla, la cou­leur lui com­men­ça à reve­nir. » Bâillons !

    Per­sonne ne rejet­te­ra le bon­homme Sys­tème au pro­fit d’une quel­conque décrois­sance sans l’énergie reçue au bap­tême. Rompre avec la socié­té de consom­ma­tion exige de s’engager per­son­nel­le­ment, par ser­ment, dans une com­mu­nau­té rurale res­treinte et auto­nome, même en matière de défense. Le para­doxe mer­veilleux de la frag­men­ta­tion ter­ri­to­riale et de l’unité reli­gieuse qui anime la socié­té médié­vale dis­pense encore aujourd’hui la force de faire séces­sion !

  • Après le virus biologique, les virus intellectuels : connivence, vacuité, ignorance, défaitisme, par Henri Temple.

    Les Français se croient libres, intelligents et instruits. Si tel était le cas, notre système politique, économique, juridique, de santé auraient été bien conçus, et nos résultats seraient bons en tous domaines. 

    L’admirable et héroïque Marc Bloch (L’étrange défaite) constatait déjà en 1940 que c’est la chaîne du commandement qui avait failli, et causé la débâcle. Il préconisait de supprimer les Grandes Écoles (dont il était lui-même sorti).

    Pourtant, peu de médias et de politiques le suivent et font la relation des conséquences (la calamiteuse préparation et gestion de la crise épidémique et économique), avec leur cause (les failles béantes de notre système d’instruction). Or, toute erreur de décision est le résultat d’un défaut de méthode (ou d’une compromission). Le défaut de méthode provient d’un système d’instruction détruit  : école abaissée par les ”pédagogistes”, enseignement supérieur effondré sous le poids d’effectifs artificiellement massifs, dont 80  % ne terminent pas leur cursus, mise à sac des programmes d’histoire et de littérature, abandon du latin et du grec, le tout maths et techniques, et surtout l’abandon des disciplines essentielles à la pensée et à son expression (dialectique, sémantique, rhétorique). 

    L’état des capacités intellectuelles nationales est désormais désastreux. 

    Des médecins ont étalé  : ignorance pontifiante, contradictions, jalousies et animosités. Les politiciens aux affaires ont donné un spectacle d’indécision, d’incompétence et même d’absence de simple bon sens. Le masque, à lui seul, est le symbole de cette faillite. 

    Effarés, les Français découvrent que leur industrie, délocalisée, éparpillée, vendue au plus offrant, a perdu en 20 ans la moitié de sa part du PIB, et des millions d’emplois. Le journalisme est bâclé, pipolisé, la bien-pensance unique est toujours prête à lyncher les dissidents, et la finance exerce des pressions souterraines (sur les médias, les économistes, les juristes, le corps médical)  : la crise sanitaire, comme auparavant les guerres perdues, met à nu notre indigence intellectuelle. Cependant l’opinion sent bien que désormais l’enjeu vital, est de remettre l’économie sur ses rails. 

    Mais déjà les virus intellectuels sont à l’œuvre. 

    Certes, les médias, les politiques, Bruxelles, s’affairent au sujet du ”tsunami économique” qui vient. Toutefois, on est catastrophé de la teneur de certaines réponses à l’effondrement économique et social qui va frapper notre pays. Les complexés du showbiz, s’imaginent en graves penseurs  : Hulot en appelle à un ”lobby des consciences” ( ?), faisant écho à son ancien patron (”sachons nous réinventer” sic). La culmination vient d’un tutti frutti de 200 artistes et quelques scientifiques ( ?) qui en appellent à la ”fin du consumérisme” (dont ils n’ont qu’une compréhension vague)  ; comme si le consumérisme avait fabriqué et répandu le virus. Consternant que Le Monde édite un tel texte alors qu’il censure des économistes dissidents de très haut niveau. 

    La griffe de la Finance  ? Les lobbys appointés, d’Euronews au Cercle des économistes, en passant par la Fondation Schuman, ressassent leurs antiennes, comme les duettistes Cohn-Bendit et Ferry, en sinécure sur LCI. Pour que rien ne change, et surtout pas la mondialisation, Bruxelles et la finance. Certes, certains accusent le libéralisme mondialiste. Certes, Onfray fait œuvre salutaire avec son cercle de réflexion souverainiste, droite et gauche. S’agissant de la thérapeutique, et non plus du diagnostic, l’impensable Trichet ressasse ses mantras de directeur de la BCE  : le multilatéralisme, la gestion budgétaire ”sage” (restreindre la dépense publique et sociale, augmenter la fiscalité, rembourser la dette). Soit continuer à chaud la politique qui a déjà tellement échoué à froid… 

    C’est bien à sa racine qu’il faudra tuer le mal  : le système d’instruction devra développer la technique de raisonnement et diffuser les principes de l’intérêt supérieur de la nation et de la liberté de choisir démocratiquement son destin. 

    Alors que les Français découvrent que leur pays est incapable de produire des masques, des tests, des médicaments, des respirateurs, il est odieux de lire ici ou là que les relocalisations seraient un ”mirage”, une ”illusion”. 

    Dans la France d’avant-guerre, un virus incapacitant avait déjà attaqué le cerveau national. Lire, sur ces sujets essentiels, les opinions scientifiques de Lafay, Gréau, J.Sapir, Werrebrouck, P-Y Gomez et du regretté Allais (Nobel d’économie).

    Après le virus biologique, les virus intellectuels : connivence, vacuité, ignorance, défaitisme

  • L’ « Etat de droit » se couche devant l’émotion instrumentalisée !, par Christian Vanneste.

    La seule question qui se pose est de savoir pourquoi les Français ne se révoltent pas, pourquoi ils tolèrent le pouvoir le plus lamentable qu’ils aient eu à subir depuis 1944 ? Voilà des décennies que leurs gouvernants et les médias, l’oligarchie en somme, les manipulent éhontément. Avant d’être élus, ils leur promettent la lune, et ne leur offrent ensuite que des lendemains désenchantés. Les Français étaient fatigués de Sarkozy, ils ont pris Hollande sans enthousiasme. Ecoeurés de Hollande, ils ont été dupés par un tour de passe-passe qui a assuré la continuité sinon du socialisme au moins des socialistes « tendance caviar » plus ou moins proches de DSK, rejoints par quelques carriéristes venus en apparence de la droite.

    christian vanneste.jpgEt depuis plus de trois ans, la France a accéléré un déclin et une décadence alors qu’on avait eu le cynisme de leur faire espérer un redressement, un nouveau monde.

    Benalla, gilets jaunes, grèves, manifestations, retards et pénuries face à l’épidémie, boulettes méprisantes jetées aux Français par leur président, insuffisances criantes d’une majorité parlementaire sans expérience, sans racines et sans unité qui se fracasse sur la réalité, ministres d’une nullité humiliante pour notre pays et son histoire, et pendant ce temps, les actes terroristes camouflés en gestes de déséquilibrés, la mainmise de tribus délinquantes sur les quartiers dits sensibles se poursuivent…. Le bilan est à ce point désastreux qu’on a envie de crier : « la coupe est pleine !  »  Maintenant, elle déborde : l’affaire Traoré, c’est le retour de Leonarda, à la puissance 10, l’humiliation d’un peuple et d’un Etat. Tandis que le « ministre » de l’Intérieur, avec une inconscience et une incompétence abyssales, ose prétendre que l’émotion l’emporte sur la loi, et s’interdit de faire appliquer celle-ci, la « garde des sceaux » se mêle d’une affaire judiciaire en cours et se fait snober par la famille de délinquants qu’elle invitait à la prestigieuse Chancellerie, semble-t-il à la demande du président de la république (!) Non seulement la « tribu » Traoré rappelle le droit au ministre de la justice, mais elle laisse entendre qu’elle accepterait l’Elysée… Cette famille, si l’on en croit nombre d’articles, depuis le décès d’Adama Traoré (17 procédures à son actif pour vols, trafic de stupéfiants, viol), c’est Yacouba Traoré : 3 ans ferme pour l’incendie d’un autobus et violences physiques, 18 mois de prison ferme, pour avoir passé à tabac un jeune homme qui avait porté plainte contre Adama, Samba Traoré : 4 ans ferme pour violences avec arme, Serene Traoré : 4 mois ferme pour outrage, intimidations, menaces et insultes sur personne dépositaire de l’Autorité publique, Bagui Traoré : 30 mois ferme pour extorsion sur des personnes vulnérables, tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’Autorité publique, Youssouf Traoré : 6 mois ferme pour trafic de drogue. Quant à Assa qui est à la manoeuvre dans le mouvement actuel : 4 plaintes pour diffamation et appel à des manifestations interdites en plein covid. On se rappelle avec quelle sévérité étaient traités les instigateurs des manifestations de gilets jaunes ! Quel effondrement intellectuel et moral peut-il conduire des ministres à dissoudre la loi, l’ordre, la raison dans le bain de l’émotion ? Qu’est-ce qu’un Etat de droit qu’on suspend parce qu’une partie marginale de la société se dit émue ? L’Etat doit incarner la raison. Lorsqu’il se soumet à une émotion, très peu spontanée et très loin ici de parcourir toute la société civile, il se disqualifie !

    Consternés, ébahis, anéantis, les Français assistent à la déchirure d’un pays qu’on met cul par dessus tête, où la rigueur s’applique sans faille aux citoyens lambda, Français d’origine ou immigrés, mais où les malades qui les gouvernent offrent aux délinquants le privilège de la discrimination positive pour peu qu’ils appartiennent à une minorité visible ! De quoi sont-ils malades, nos gouvernants ? D’idéologie, peut-être, de cette idéologie de la nouvelle gauche qui a remplacé en France comme aux Etats-Unis les prolétaires, les ouvriers par l’addition des communautés minoritaires, et qui fait matraquer sans vergogne le petit peuple des gilets jaunes tandis qu’elle tance les policiers qui oseraient trop user de la force ou du verbe contre des loubards. Castaner ne porte pas plainte quand on insulte ou menace les policiers, mais il est prêt à sévir contre ces derniers. Il est prêt aussi à mettre un genou à terre, poussant jusqu’au crétinisme l’invasion insensée de notre pays par la folie américaine. Le racisme, c’est le mal, mais le racialisme, c’est-à-dire le racisme des minorités et de la gauche, c’est la vertu ! Et il y a des imbéciles qui se laissent berner ! Pour les distraits, il faut leur apprendre que, désormais, la couleur de peau, supposée objet de discriminations, donne droit à faire des rodéos sans casque ou à manifester à 20 000 pendant le confinement. C’est tout ce qui sépare le racialisme du racisme ! Ils ont le droit puisque les méchants blancs les discriminent… On peut aussi penser, comme Philippe de Villiers, que le mal dont souffrent nos gouvernants, c’est la peur, la pétoche, la panique devant l’explosion des banlieues armées, le soulèvement islamo-gauchiste associant tous ceux qui vomissent la France, sa société et sa civilisation, islamistes, minorités ethniques, antifas, black-blocs… L’Etat le plus cher du monde, théoriquement seul détenteur de la violence légitime, ce dont les gilets jaunes se sont aperçus,  est impuissant. Il a peur de l’explosion. Il est terrorisé,  et cette terreur ne fait qu’accentuer le risque.

    Bien sûr, il reste une troisième hypothèse : ceux qui nous gouvernent espèrent peut-être renouveler en 2022 le coup de 2017, et font tout, selon la vieille tactique de Mitterrand, pour faire monter une opposition que la majorité ne souhaitera pas au pouvoir… A l’union de la droite de relever alors le défi !

  • Union Européenne : un accord en trompe l’oeil !, par Christian Vanneste.

    On pouvait difficilement imaginer que les dirigeants européens quittent le sommet sans avoir trouvé un accord. Cela aurait signifié que le rafiot de l’UE coulait, et qu’on devait se préparer à un sauve-qui-peut général. Aussi, un compromis – quelle surprise ! – a-t-il été trouvé. Chacun repart donc chez soi pour y chanter victoire tandis que tous les problèmes sont restés avec la poussière sous le tapis.

    christian vanneste.jpgL’Europe est une construction technocratique voulue par une oligarchie dont l’idéologie est le progressisme tendant à remplacer la démocratie par les mécanismes du marché et le fameux Etat de droit. Cette construction se fait de plus en plus contre la volonté des peuples. Le départ du Royaume-Uni après référendum le montre clairement. Aussi, fallait-il que le beau rêve européen saisisse le contexte et prétexte du Covid-19 pour se « réinventer ». Parce que ça ne marchait pas, il fallait avancer davantage. C’est cette recette typiquement macronienne qui l’a apparemment emporté. Les 27 ont accepté pour la première fois un emprunt commun permettant de verser des subventions non remboursables aux pays les plus fragilisés sur le plan économique par la pandémie. Autrement dit, les pays du sud, recevront une aide qu’ils ne paieront qu’en participant eux-mêmes au remboursement de l’emprunt mais à un taux bien plus avantageux que si chacun d’eux avait emprunté directement. Présenté par le tandem franco-allemand, au nom de la solidarité et comme une avancée vers une plus grande intégration européenne, le projet initial reposait sur une enveloppe de 500 Milliards d’Euros d’emprunt collectif et de subventions non-remboursables. L’accord s’est fait sur 390 Milliards, à quoi s’ajoutent 360 Milliards de prêts qui, eux, devront être remboursés. Cette décision masque mal les tensions entre les Etats. Certains étaient très réticents. La propagande macronienne les présentait comme des pays frugaux voire « radins » dont notre génial conducteur aurait triomphé. La fuite en avant dans l’argent factice qui correspond de moins en moins à de la richesse réelle se fera donc désormais en partie collectivement.

    En fait, il s’agissait de l’opposition immortalisée par notre bon La Fontaine entre les fourmis et les cigales. Les Etats bien gérés ne sont pas préteurs notamment parce que leurs gouvernements ont des comptes à rendre à leurs populations sur l’usage de l’argent qu’ils leur prélèvent en impôts et taxes, et que les contribuables excédés ne supportent pas que le produit de leurs efforts servent à d’autres qui n’en ont pas prodigués de pareils. Ce sont les Pays-Bas qui ont incarné la résistance : ce n’est pas nouveau. Non seulement les Néerlandais ont déjà par leurs votes montré leur euroscepticisme, mais leur Premier Ministre Mark Rutte, admirateur de Thatcher et de Churchill et confronté dans peu de temps à des élections difficiles pour sa majorité fragile a tendance à regarder vers le grand large. Toutefois, sa rigueur dans la négociation lui fait d’autant plus d’ennemis que les Pays-Bas tirent de l’Europe de substantiels bénéfices au détriment des autres, et notamment la France, l’Espagne ou l’Italie, en raison de leur surenchère en termes de concurrence fiscale. De plus, son exigence de conditionner les aides au respect de l’Etat de droit vise les Etats du groupe de Visegrad, la Hongrie et la Pologne, au premier chef. Derrière lui, on trouve l’Autriche, le Danemark et la Suède, ainsi que la Finlande. Notons pour le plaisir que M. Macron a donc rencontré des Danois réfractaires, qui, rappelons-le, ont conservé leur monnaie nationale. C’est bien sûr l’Allemagne et non la France qui a fait pencher la balance en faveur d’un accord, car bonne gestionnaire, et sa population connue pour son angoisse financière, elle aurait pu dire Nein. Sa balance exportatrice, ses voitures et ses machines vendues aux riches des pays pauvres européens en auraient par trop souffert.

    On voit donc que le compromis au rabais d’hier n’est qu’une victoire à la Pyrrhus de l’Europe, chacun y trouvant avant tout un avantage économique ET politique auprès de sa population nationale. Les Pays-Bas qui demeurent un paradis fiscal au coeur de l’Europe ont gagné au passage et au-delà du succès symbolique de descendre en-dessous des 400 Milliards exigés par la France, un rabais de 22% de leur contribution. L’Autriche s’est ralliée au prix d’une baisse de 138% de la sienne par rapport à la proposition initiale de Charles Michel. Ce dernier s’est félicité que pour la première fois dans l’histoire européenne, le budget soit lié aux objectifs climatiques, et au respect de l’Etat de droit pour l’octroi des fonds ». Ce personnage qui incarne l’illégitimité démocratique en étant président du Conseil Européen après avoir été premier ministre de Belgique, un des Etats les plus mal gérés d’Europe, à la tête d’une coalition baroque où il représentait les libéraux Wallons, minoritaire en Wallonie face aux socialistes, et en Belgique face aux Flamands, résume assez bien la situation : l’Europe est un assemblage fragile d’intérêts enduit d’un vernis idéologique progressiste. Les élections prochaines dans les différents pays vont sans doute permettre aux peuples de faire craquer le vernis face au risque migratoire, et de privilégier les intérêts nationaux. Ainsi pour la France, il y avait un défi dans la participation à la construction européenne, défi relevé par le Général de Gaulle : faire de notre pays un exemple de bonne gestion et d’économie performante. Ses successeurs, surtout depuis 1981, ont perdu la bataille, et le succès apparent d’hier ne fait que masquer davantage le gouffre dans lequel s’enfonce la France.

  • La littérature nettoyée jusqu’à l’os Il ne faudrait surtout pas que les romans d’autrefois stigmatisent quiconque !, par

    Patrice Jean / François Grivelet

    Avec l’aval de nombreux professeurs, les éditeurs réécrivent les romans pour les mettre en conformité avec la doxa féministe. Une absurdité moderne qui aurait fait rire Philippe Muray.

    3.jpeg« Comment rire de tout le comique qui court les rues sans faire rire personne ? Et comment voir tout cela sans en faire un roman ? », questionnait Philippe Muray. Patrice Jean, romancier malicieux et pourfendeur des absurdités modernes, en a déjà fait plusieurs, tous excellents. Nous attendons avec impatience le prochain.Dans son très réjouissant roman L’homme surnuméraire, Patrice Jean fait le portrait d’un personnage dont le métier pourrait bien devenir un métier d’avenir. Clément Artois, en effet, réécrit pour une maison d’édition à la pointe du progressisme les grands classiques de la littérature en les « expurgeant » des passages racistes, sexistes ou antihumanistes. Ce toilettage forcené permet de mettre à la disposition des lecteurs modernes, fragiles et susceptibles, des livres ne heurtant aucune sensibilité sexuelle, religieuse, communautaire, politique, etc. Pas de caillou dans la chaussure. Pas de « coup de poing sur le crâne » (Kafka). Du sirop, du sucre, de la crème par petites doses et en peu de pages – Voyage au bout de la nuit est ainsi réduit à une vingtaine de pages.

    C’était écrit…

    Ce qui était une fiction devient, jour après jour, la triste réalité. Le politiquement correct ronge les œuvres contemporaines comme celles du passé. Il faut nettoyer, raccourcir, remplacer. L’acte « révolutionnaire » et progressiste par excellence consiste aujourd’hui à déboulonner des statues, à débaptiser des rues, à simplifier l’histoire et à aseptiser la littérature, en commençant par la « littérature jeunesse ».

    La directrice des Bibliothèques rose et verte (Hachette), après avoir accepté et promu les nouvelles traductions réductrices du Club des cinq d’Enid Blyton, avait expliqué : « Notre propos est de s’adresser aux enfants du moment, d’où un travail non pas de simplification mais de modernisation. » Le travail de « modernisation” en question consiste en ceci : on conjugue tout au présent ; on remplace le « nous » par « on » ; on vire les métaphores et les expressions « désuètes » ; on raccourcit les phrases ; on élimine les mots soi-disant discriminants ou qui “véhiculent des stéréotypes” : Le Club des cinq et les Gitans devient Le Club des Cinq pris au piège ; les mots « saltimbanques » et « roulotte » (sic) disparaissent, etc. En un mot, on javellise les œuvres et on récure les têtes.

    Quand des mots tombent en désuétude, Casterman les enterre

    Après le stigmatisant Club des Cinq, il était temps de faire un sort à la dévergondée Martine.

    Ce n’est pas un hasard si « un ou deux hommes sur trois sont des agresseurs sexuels » (Caroline De Haas). Certaines couvertures de Martine n’y étaient sûrement pas pour rien. Par conséquent, à la faveur d’une réédition de Martine au zoo de 1969, la petite culotte apparente en couverture a été effacée. « Martine, ce n’est pas Lolita », était-il écrit dans le dossier de presse de l’éditeur Casterman qui, plus lubrique que ses lecteurs, voit le vice partout.

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    Lorsqu’ils ne sont pas raccourcis, les textes et les titres de Martine sont revus à l’aune du politiquement correct contemporain, comme le souligne un des derniers articles de Causeur. Les éditions Casterman ont décidé que « certains expressions, syntaxes, vocabulaires étaient devenus désuets. C’était important que Martine porte quelque chose de l’ordre de cette vision intemporelle plutôt qu’ancrée dans un passé spécifique. » Plutôt que de dépayser les enfants en les confrontant à d’anciens mots « désuets » qui auraient pu à cette occasion retrouver une place dans la conversation ou, pour le moins, éveiller la curiosité, les éditeurs de Martine comme ceux du Club des Cinq préfèrent « réactualiser » les œuvres en les affadissant le plus possible.

    Céline Charvet, la directrice de Casterman Jeunesse, estime que le rôle des éditeurs n’est « pas juste de réimprimer des livres qui ont été écrits il y a soixante ans, mais aussi d’essayer de faire en sorte qu’ils puissent parler aujourd’hui ». Tout est malheureusement dit. Ceci explique pourquoi il est proposé maintenant aux jeunes lecteurs des versions (très) abrégées des livres de Balzac, Hugo ou Zola. Virginie Leproust (!), éditrice de la collection Le Livre de Poche Jeunesse, argumentait : « Contrairement à certaines idées reçues, cela répond directement à une demande des enseignants, en conformité avec les Instructions Officielles de l’Education nationale qui peinent à motiver leurs élèves. » Tous unis dans le travail de découpe à l’abattoir littéraire, de destruction de notre langue et de notre culture.

    Émergence d’une littérature misandre

    Dans L’homme surnuméraire, Patrice Jean imagine des maisons d’éditions appliquant à la lettre les préceptes de Mmes Charvet et Leproust et créant de nouvelles collections « expurgées ». Ces collections portent de jolis noms qui sonnent le triomphe du politiquement correct : « Littérature humaniste », « Belles-lettres égalitaires », « Romances sans racisme » ou « La Gauche littéraire ». Un des personnages du roman résume l’objectif de cette « littérature » nettoyée jusqu’à l’os : « Grâce à nos livres, les gens sont plus heureux, et la société tout entière marche dans le sens du progrès moral. » Patrice Jean, un des plus doués de nos écrivains, n’aura pas manqué de voir émerger cette nouvelle école littéraire inaugurée par Alice Coffin (Le génie lesbien) et Pauline Harmange (Moi, les hommes je les déteste), la « Littérature misandre ». Des livres courts et écrits dans une langue approximative qui annoncent de prochaines collections : « Belles-lettres émasculées », « Romances sans masculinisme » ou « La Gauche sororitaire ».

    « Comment rire de tout le comique qui court les rues sans faire rire personne ? Et comment voir tout cela sans en faire un roman ? », questionnait Philippe Muray. Patrice Jean, romancier malicieux et pourfendeur des absurdités modernes, en a déjà fait plusieurs, tous excellents. Nous attendons avec impatience le prochain.

     

     
    Amateur de livres et de musique
     
  • Démocratie : la leçon anglaise, par Natacha Polony.

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu, et qu’il l’a fait avec un sens aigu du rapport de force. Cette semaine, Natacha Polony revient sur le feuilleton du Brexit.

    Grand coup de balai sur la civilisation : la saison automne-hiver 2020-2021 a remisé au placard ces concepts ringards, liberté, responsabilité, toutes ces vieilles lunes datant d’une époque où l’on s’imaginait que la démocratie pouvait être un horizon plus noble que la soumission ou l’anesthésie. On en est désormais à envisager entre les chapons de Noël et le couvre-feu du 31 décembre une loi d’urgence sanitaire autorisant l’instauration d’un passeport vaccinal pour récompenser les bons citoyens et repérer les mauvais. La Chine comme modèle de gestion des hommes…

    Dans ce contexte, on comprend que toute manifestation d’une quelconque indépendance vis-à-vis du dogme universel semble parfaitement baroque. C’est sans doute pourquoi les médias français ont tant de mal à analyser depuis quatre ans et demi le feuilleton désarmant du Brexit. Et, même lorsque le feuilleton touche à sa fin, la tentation est visiblement grande pour nombre de commentateurs de continuer à nous raconter l’histoire des méchants Britanniques et de leur Premier ministre clownesque face aux héros européens vainqueurs parce que unis, comme dans une série B. Nous aurons donc eu droit à tous les poncifs, ceux-là mêmes qu’on nous sert depuis quatre ans.

     

    Le Royaume-Uni obtient un accord de libre-échange avec l’Union européenne qui lui permet d’exporter ses produits vers le continent sans aucun droit de douane

     

    Petit retour en arrière : les Anglais, en 2016, avaient voté pour quitter l’Union européenne, mais, le lendemain, ils le regrettaient déjà. D’ailleurs, tout leur personnel politique allait faire en sorte d’éviter cette catastrophe aux conséquences dignes des sept plaies d’Égypte. Theresa May, en particulier, qui se battait pour faire respecter le choix du peuple britannique, n’avait en fait, nous expliquaient ces brillants analystes, aucune intention de laisser son pays marcher vers le chaos. Les électeurs, eux, renouvelaient leur vote par deux fois, en portant au pouvoir Boris Johnson ? Peu importe, ils ne voulaient pas du Brexit. Quant audit Boris Johnson, qui négociait comme un beau diable pour obtenir un accord, nos fins tacticiens nous racontaient qu’il faisait semblant. Il ne voulait pas porter, devant ses électeurs, la responsabilité d’un « no deal », mais n’avait en réalité aucune envie d’aboutir.

    Curieusement, cet homme si peu motivé, cet hurluberlu hirsute, a obtenu in extremis en 2019 la mise en œuvre du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne et, en 2020, tout aussi in extremis, un accord commercial avec la même Union européenne. Une grande victoire pour les Vingt-Sept, nous explique-t-on alors, puisqu’ils sont restés unis face à la perfide Albion. Certes. Mais l’observateur moins avisé qui se pencherait sur l’accord en question pourrait bien se dire qu’il est des vaincus plus mal en point que Boris Johnson. Résumons : le Royaume-Uni obtient donc un accord de libre-échange avec l’Union européenne qui lui permet d’exporter ses produits vers le continent sans aucun droit de douane. Et l’Union veillera à ce qu’il n’y ait pas trop de distorsion de concurrence par une dérégulation forcenée, sous peine de possibles sanctions, à voter entre les Vingt-Sept. Et sinon ? Sinon, rien. Plus de soumission à la Cour de justice de l’Union européenne, plus de recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, plus de règlements, plus de directives. Ah, si, comble du drame : les étudiants anglais ne bénéficieront plus d’Erasmus ! Ils devraient s’en remettre, dans la mesure où les universités britanniques sont plutôt mieux cotées que leurs homologues du continent, et dans la mesure, surtout, où les jeunes Anglais sont, d’une part, moins soumis à l’injonction d’apprendre des langues étrangères et, d’autre part, disposent de l’ensemble des pays du Commonwealth pour ces fameux voyages qui forment la jeunesse. Mais on se doit de regretter Erasmus, argument ultime de quiconque veut illustrer les grandes réussites de l’Union européenne…

     

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu 

     

    Entendons-nous, il ne s’agit nullement de croire que le Brexit pourrait être un modèle pour la France. Le Royaume-Uni n’était ni dans la zone euro, ni dans l’espace Schengen, et n’entretenait pas avec le reste de l’Union la dépendance qui est la nôtre. Il y a beaucoup à faire pour la France en Europe, pour peu qu’elle cesse de la rêver et d’en jouer les bons élèves. Mais telle devrait être, justement, l’analyse menée sur le Brexit, plutôt qu’il soit servi aux citoyens européens une fable dans laquelle les méchants Britanniques vont forcément payer leur outrage à notre eschatologie commune. Les Anglais n’ont jamais eu l’intention de renoncer à une once de leur souveraineté au nom de l’idéal européen – on peut le déplorer, mais il est assez piquant de voir ceux-là mêmes qui ont voulu à toute force l’entrée du Royaume-Uni dans l’Union, ou leurs héritiers idéologiques, s’en offusquer aujourd’hui. Et, chose étonnante pour nos élites, celles d’outre-Manche pratiquent globalement une forme de patriotisme spontané qui les incite, malgré des désaccords profonds et des tensions politiques majeures, à croire en la puissance de leur démocratie.

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu, et qu’il l’a fait avec un sens aigu du rapport de force. Et que l’exigence des citoyens anglais de « reprendre le contrôle » – contre Bruxelles, contre la City, contre tout ce qui leur semblait réduire la démocratie à quantité négligeable – est non seulement légitime, mais potentiellement contagieux.

    Source : https://www.marianne.net/

  • L’insurrection vient désormais de l’Ouest, par Radu Portocala.

    Le communisme soviétique a si bien infiltré l’université américaine que la plus inquiétante des subversions est désormais l’impitoyable gauchisme américain.

    Il y a quatre ans, lorsque Donald Trump est devenu président des États-Unis, élu par une majorité d’Américains et non à la faveur d’un coup d’État, plusieurs grandes maisons de couture ont annoncé avec fracas leur refus d’habiller Melania Trump. Même sans connaître ce monde tellement à part, il semble possible d’affirmer qu’une telle décision est sans précédent.

    6.jpgIl semble aussi que les mêmes maisons se montrent moins héroïques lorsqu’il s’agit de vendre leurs créations aux femmes et aux maîtresses de certains dirigeants qui, dans leurs pays, décapitent, pendent, torturent et mutilent quiconque leur déplaît.

    Il y a peu de semaines, Donald Trump, encore président des États-Unis, s’est vu exclure de ce qu’il est convenu d’appeler « les réseaux sociaux ». Sa présence sur ces réseaux offensait l’odorat politiquement correct de quelques patrons qui, par ailleurs, sont moins regardants aux messages et activités sanguinaires d’un certain nombre de leurs abonnés.

    Entre ces deux épisodes, inquiétants bien plus que lamentables, un grand nombre de politiciens et presque toute la presse à travers le monde se sont acharnés contre le président américain, le décrivant comme une espèce d’idiot monstrueux et hautement dangereux, une réincarnation d’Hitler, une menace contre le bien-être de l’humanité. Jamais on n’avait dit autant de mal d’un chef d’État dans l’exercice de ses fonctions. Nul ne donnait, certes, des exemples précis de ses méfaits ; on se contentait de haïr le personnage, et cette haine était devenue une sorte de devoir mondial. Quant à ses électeurs et sympathisants, il fallait les prendre pour des arriérés qu’il convenait de regarder avec compassion, mais aussi avec circonspection.

    L’ultra-gauche au pouvoir

    Le succès de cette campagne a été tellement rapide, tellement complet, qu’il est permis de se demander si la gauche américaine, désireuse de discréditer définitivement ses adversaires de droite, aurait pu faire un pari plus heureux que de miser sur Trump. François Mitterrand, au début de son premier mandat, n’a-t-il pas « poussé » Jean-Marie Le Pen dans le seul but d’entraver la droite ? Et peut-on prétendre que son plan n’a pas réussi au-delà de toute espérance ? Cependant, que la victoire de Donald Trump en 2016 ait été le résultat d’une stratégie machiavélique ou un simple hasard électoral, n’a pas beaucoup d’importance. Il a été un repoussoir et un accélérateur ; les conséquences ne se laisseront pas attendre trop longtemps.

    Durant le mandat de Trump, l’ultra-gauche américaine, loin de s’affaiblir, a trouvé une nouvelle vigueur. L’enlèvement de statues, l’effacement de noms, le nettoyage de l’histoire, l’épuration des bibliothèques, la censure – tout cela a pris un effroyable essor. Ce sont, nous expliquait-on, des réactions normales à la dictature de Trump, alors que c’étaient, chaque fois, de nouvelles victoires de la terrible menace qu’est le politiquement correct. C’est, d’ailleurs, le politiquement correct et pas Biden qui a gagné l’élection de novembre ; c’est l’ultra-gauche qui est au pouvoir aux États-Unis, pas un président insignifiant.

    Depuis la naissance du monde soviétique, l’Amérique s’est donné pour mission de combattre le communisme. Cela lui a coûté fort cher et n’a servi à rien. Pendant qu’elle créait des radios de propagande et finançait diverses publications, les agents d’influence communistes s’infiltraient dans son monde universitaire et faisaient des prosélytes avec une efficacité à laquelle Radio Free Europe, par exemple, ne pouvait même pas rêver. Ceux que l’Amérique combattait à l’extérieur, étaient en train de la ronger de l’intérieur. Y ont grandement contribué les exilés marxistes de L’École de Francfort, puis les tenants de la French Theory.

    L’idéologie soviétique a pris le pouvoir aux USA

    Installée sur les campus américains, ayant gagné une grande partie du monde intellectuel, l’ultra-gauche est devenue, avec le temps, vindicative et insurrectionnelle. Sa présence, son influence, aujourd’hui, à travers les diktats impitoyables du politiquement correct, est effrayante. Trump n’a pas eu à combattre un adversaire, mais une idéologie qui était déjà, avant lui, proche du pouvoir, ainsi que les innombrables révolutions qui s’en revendiquent. Il n’a sans doute pas compris à quel point le front est vaste et les racines du mal profondes – et l’eût-il compris, les moyens, tant politiques que personnels, de s’engager dans cette lutte lui faisaient défaut. Le renouvellement de son mandat n’aurait rien changé ; en réaction à sa supposée tyrannie, et avec le soutien du monde entier, la subversion se serait davantage étendue et durcie. Depuis plus de trois décennies, l’Amérique est en train de se vaincre elle-même. Il est rarement possible d’empêcher le suicide des hommes ; contre ceux des pays, nul ne peut rien.

    Avec Biden-Harris – et, probablement, dans quatre ans, avec Harris –, la descente des États-Unis dans l’abysse révolutionnaire va s’accélérer et se radicaliser. Le mouvement qui se rend responsable de la décomposition intellectuelle, morale, politique n’agit plus en arrière-plan. Il est, enfin, au pouvoir, acclamé par les foules immenses de progressistes bien-pensants. Déjà contagieux depuis assez longtemps, il le deviendra encore plus, car il est normal de suivre l’exemple du pays qui a eu le courage et la force de sortir de la dictature pour « retrouver la démocratie » – comme l’a claironné une grande partie de la presse.

    Par quels nouveaux délires se traduira – aux États-Unis et en Europe – cette prétendue renaissance ? Combien de statues tomberont dans la poussière, combien de livres et d’auteurs seront inscrits sur la liste noire, quels seront les mots qui s’ajouteront à ceux qui, déjà, ne doivent plus être prononcés ? Par ses discours présidentiels, par les premiers décrets qu’il a signés, Biden s’est empressé de montrer sa fidélité au Monde nouveau et à ses révolutions insensées. L’Union soviétique, dont nous nous méfiions autrefois, a réussi à infester l’Amérique. Aujourd’hui, l’Union soviétique n’est plus. Le foyer révolutionnaire s’est déplacé. Nous apprendrons peut-être un jour qu’il est devenu désormais prudent de nous méfier de cette Amérique qui a repris le rôle d’exportateur d’une idéologie néfaste.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Vaccins : organiser le fiasco en trois leçons, par Natacha Polony.

    "La parole publique, dans cet épisode, a perdu encore davantage de sa crédibilité."
    © Hannah Assouline. 

    Emmanuel Macron pouvait-il encore ne pas suspendre la vaccination par le produit d’AstraZeneca à partir du moment où l’Allemagne choisissait de le faire ? Il était acculé. À tout le moins, il eût pu s’y préparer s’il n’avait, une fois de plus, cédé à la consternante illusion d’un « couple franco-allemand ».

    Parfois, le sort semble s’acharner. Mais les mauvaises langues diront que la malchance, paradoxalement, ne relève pas du hasard et que les fléaux du ciel ne s’abattent que sur ceux qui n’ont pas pris soin de s’en protéger. Emmanuel Macron pouvait-il encore ne pas suspendre la vaccination par le produit d’AstraZeneca à partir du moment où l’Allemagne choisissait de le faire ? Il était acculé. À tout le moins, il eût pu s’y préparer s’il n’avait, une fois de plus, cédé à la consternante illusion d’un « couple franco-allemand ». « Nous étions d’accord pour attendre l’avis de l’Agence européenne du médicament (AEM) avant toute suspension », s’insurgent les Français incrédules. Comme si Angela Merkel n’avait pas prouvé à chaque occasion que, au pied du mur, quand la politique intérieure ou les intérêts des citoyens allemands l’exigent, elle s’assied systématiquement sur ses engagements vis-à-vis de son voisin et féal (le bras de fer engagé sur l’avion et sur le char « du futur » prouve à quel point nos sympathiques alliés sont décidés à nous tailler des croupières sans le moindre état d’âme). Sur ce point-là également, l’épidémie du Covid-19 aura achevé de ringardiser les grandes envolées lyriques de 2017.

    AstraZeneca

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne peut encore dire si l’AEM décidera finalement que la trentaine de cas de thrombose veineuse sur 5 millions de personnes vaccinées ne suffit pas à suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Peu importe, il sera trop tard. Les doutes et les fantasmes seront ancrés dans les têtes et tous les discours institutionnels seront désormais inutiles. D’autant que la parole publique, dans cet épisode, a perdu encore davantage de sa crédibilité. Comment un Premier ministre peut-il benoîtement expliquer le dimanche soir que tout va bien et qu’il n’y a aucun problème avec le vaccin, pour être démenti le lendemain même par le président ? Au moins pouvait-il détailler la procédure, raconter le suivi des autorités sanitaires, les remontées d’incidents, pour ne pas donner l’impression qu’il avait tout simplement et une fois de plus pris les citoyens pour des abrutis.

    Qui reconstruit la chronologie de ce fiasco reste tout bonnement consterné. Cela commence par les mille et une précautions administratives qui entourent les commandes de vaccins encadrées par la Commission européenne. Démarche louable pour éviter la guerre entre pays européens (l’UE est toujours plus douée pour jouer les arbitres entre pays membres que pour comprendre la notion de rapport de force à l’âge des grands empires), mais effarante dans sa mise en œuvre. L’Histoire retiendra que l’Europe, au moment de sombrer, travaillait encore à la rédaction du formulaire E-847 sur la bonne manière d’écoper et attendait l’homologation des seaux.

    Deuxième épisode, la France, obsédée par les méchants complotistes qui nourriraient la défiance envers les vaccins et privée de toute efficacité logistique, met un temps infini à lancer la vaccination de masse. Là encore, la notion d’urgence semble totalement étrangère à une administration occupée à se couvrir. Traiter Boris Johnson d’irresponsable est plus facile que de « prendre son risque », selon l’expression dont se gargarisent les médias. Il est vrai que le Royaume-Uni dispose d’une arme qui nous est désormais inconnue : la maîtrise de ses décisions.

    Arbitrage bénéfice/risque qui laisse pantois

    Troisième épisode, enfin : le coup d’arrêt au vaccin AstraZeneca dans un arbitrage bénéfice/risque qui laisse pantois ; la pilule contraceptive multiplie par 7,6 le risque de thrombose cérébrale sans que personne ne songe à l’interdire. Comment comprendre cette panique ? Il semble que les citoyens des pays européens soient devenus incapables de dessiner un équilibre raisonnable entre intérêt individuel et bien commun qui rende acceptable une prise de risque infime. Nul doute que la vaccination contre la variole, dont les « ratés » étaient autrement plus nombreux, serait désormais impossible.

    Reste à espérer que la si prudente Agence européenne du médicament évitera, en plus du reste, de s’enferrer dans l’idéologie et examinera rapidement le vaccin russe, dont la technique, proche de celle d’AstraZeneca, a l’avantage d’utiliser du génome d’adénovirus humain et non animal, ce qui pourrait, disent certains scientifiques, éviter les réactions observées sur ce dernier. Reste à espérer, à plus long terme, que l’Union européenne en général, et la France en particulier, prendra enfin conscience de la nécessité d’une indépendance industrielle sans laquelle il est impossible de répondre à la moindre crise. Cela fait beaucoup de vœux pieux.

    Depuis le début de cette pandémie, nous assistons à la relégation historique de l’Europe, qui s’est consciencieusement privée de tous les outils de sa souveraineté. Notre responsabilité est immense. Sans une réaction collective, sans des décisions politiques majeures, nous préparons à nos enfants un monde dans lequel les grands enjeux se décideront sans eux, entre des empires dont les valeurs ne seront pas les nôtres, et pour qui la liberté et la dignité humaine sont accessoires. Si nous croyons en ces valeurs, si elles sont un peu plus qu’un alibi de plateau télé pour cultiver notre bonne conscience, il est de notre devoir de nous donner les moyens très concrets de les faire rayonner.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Biden plus dangereux que Poutine pour la paix du monde !, par Christian Vanneste.

    Pendant que la France cultive sa nouvelle image d’Absurdistan européen en inventant le confinement à l’extérieur, nouvel avatar de la pensée compliquée du “en même temps” de notre génial Conducteur, le nouveau président américain compense une démarche physique hésitante par des propos d’une étonnante fermeté à l’encontre de son homologue russe, Vladimir Poutine, qui serait, selon lui, un “tueur” qui ne perd rien pour attendre le châtiment.

    christian vanneste.jpgSi la France fonctionnait correctement, au lieu d’avoir un président obsédé par son image quotidienne et par sa réélection hypothétique dans un an, intervenant comme la mouche du coche dans la gestion de la crise sanitaire, à ceci près que la mouche, chez La Fontaine, n’est quand même pas parvenue à arrêter l’attelage, le Premier Ministre gérerait l’épidémie avec les organismes prévus pour ce faire , le ministère de la Santé, l’Agence Santé Publique France, la Haute Autorité de Santé, ou le Haut Conseil de Santé Publique, qu’on a cru devoir doubler par des Conseils qu’on n’écoute plus, et le Président pourrait régner sur son domaine réservé, la politique internationale. Mais non, mouché par Erdogan, renvoyé dans ses buts par les Libanais, il se blottit dans les bras de la puissante Allemagne au sein d’une Union Européenne dont il faut tout attendre, sauf qu’elle favorise nos exportations de matériel militaire, ou songe à quitter l’orbite américaine pour oser devenir la puissance qu’elle devrait être.

    Or, avec Biden, c’est clairement le retour de la pensée du défunt Zbigniew Brzezinski à la Maison Blanche, sauf que le monde a changé depuis que l’ardent propagandiste de l’impérialisme américain, membre éminent de la Trilatérale, avait écrit “Le Vrai Choix”, en 2004. Il faut relire cet ouvrage et certaines de ses formules. “La puissance de l’Amérique … est aujourd’hui l’ultime garant de la stabilité mondiale”, “L’acceptation du leadership américain par le reste du monde est la condition sine qua non pour échapper au chaos” sont des phrases qui ne laissent aucun doute sur une conception de la politique américaine fondée sur le rôle missionnaire du pays propre à justifier moralement son droit à l’hégémonie… “ouverte” précise Brzezinski. Contrairement à ce qui a été martelé par les grands médias pendant quatre ans, l’homme dangereux à la tête des Etats-Unis n’était pas Trump, c’est aujourd’hui Biden. Le premier avait une politique marquée par la préférence nationale et la défense des intérêts de la nation américaine. C’était la voie vers une politique réaliste et multilatérale. Biden a relancé la vieille obsession qui consiste à voir dans la Russie le principal ennemi. C’est là une position idéologique plus que stratégique : la Russie n’est plus le rival que semblait figurer l’URSS. Elle n’en a ni les moyens, ni la volonté. Elle veut seulement ne pas être assiégée, conserver un rayonnement sur des pays qui lui ont été incorporés pendant des siècles, et au-delà exister dans le monde comme il sied à un membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. De tentatives de déstabilisation en révolutions plus ou mois colorées chez ses voisins immédiats, de dénonciations d’assassinats curieusement maladroits en sanctions ciblées, c’est bien Washington qui fait la guerre à Moscou, et non l’inverse. Souvent au mépris du droit international, des droits humains élémentaires, avec un cynisme paré de discours moralisateurs ! Que dire de la guerre entretenue depuis dix ans en Syrie, de la présence d’une base américaine sur le territoire de ce pays, près de la frontière jordanienne, d’un soutien aux forces kurdes leur permettant d’occuper à l’est de l’Euphrate un territoire qui n’est pas peuplé de Kurdes sur lequel ils volent le pétrole dont les Syriens auraient le plus grand besoin en raison de la paupérisation du pays ?

    Pourquoi cette haine de la Russie ? Parce que celle-ci représente au sein de la civilisation occidentale la résistance à l’idéologie américaine, ce mondialisme qui sous prétexte d’exporter la démocratie entend surtout procéder à un nivellement culturel réduisant le monde occidental  à un vaste marché de consommateurs abêtis, soumis au “tittytainment”*, au sein de leurs tribus broyées par les migrations. Le modèle américain face au modèle russe : voilà le vrai débat ! D’un côté, un pays d’immigrés unis par un mode de vie superficiel que toute crise économique peut remettre en cause et dont les communautés vivant côte à côte risquent d’être de plus en plus face à face. De l’autre un pays, certes composite, mais attaché à ses traditions, à son histoire, à sa riche culture. Si la France veut persévérer dans son être, c’est le modèle russe qu’elle doit choisir d’autant plus qu’il ne prétend pas imposer un système politique. La France peut parfaitement sauvegarder à la fois son identité culturelle et ses libertés, à condition de réserver celles-ci à ses citoyens et de renoncer à être le réceptacle de toute la misère du monde.

    A plusieurs reprises, la France ne s’est sauvée qu’en pratiquant une stratégie de revers. Sous François 1er et sous Louis XIV elle s’est alliée au Grand Turc contre l’Empire. Elle devrait aujourd’hui avoir le courage de renouveler cette pratique indispensable à son indépendance et à sa survie. Cela veut dire : quitter l’Otan, et ne pas craindre de soutenir la Russie de la Crimée à la Libye en passant par la Syrie.

    *« Tittytainment » est un mot-valise désignant un sous-système soutenu voire mis en œuvre pour inhiber la critique politique chez les laissés-pour-compte du libéralisme et du mondialisme. Il passe notamment par l’omniprésence de divertissements abrutissants et une satisfaction suffisante des besoins primaires.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Dans notre Ephéméride de ce jour...: Louis XVII, l'infanticide au coeur du Système, héritier de la Révolution...

    1795 : Mort de Louis XVII 

     

    Depuis deux ans, un petit enfant est cruellement, épouvantablement soumis à un infanticide aussi lent qu'inhumain : le 3 juillet 1793, le petit roi Louis XVII, âgé alors de cinq ans, est arraché des bras de sa mère, et va rester seul, avec ses monstrueux bourreaux, les Sanson (voir l'Éphéméride du 3 juillet, et les lignes de Balzac consacrées à cet horrible infanticide...).

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    Aujourd'hui - enfin, serait-on tenté de dire, tant il s'agit, en un certain sens, d'une libération, de la fin de l'horreur... - ce petit enfant meurt seul, dans la prison du Temple, après presque deux ans d'une destruction méthodique, monstrueusement réglée jusque dans ses moindres détails. 

    Il est le troisième personnage de la trilogie martyre : Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis-Charles, duc de Normandie.

    Sans gouvernement et sans puissance, cet enfant était Roi légitime : il était Louis XVII, successeur de son père Louis XVI. Ce sont les Rois martyrs...

    Ce 8 juin 1795, ce petit enfant martyrisé depuis plus de deux ans cesse enfin de souffrir : isolé, en proie aux terreurs nocturnes sans que jamais personne ne vienne répondre à ses détresses, rongé par la maladie due à ses conditions inhumaines de détention, la mort libère enfin le petit Louis-Charles, duc de Normandie, devenu Louis XVII - et deuxième roi martyr - à la mort de son père, Louis XVI, premier roi martyr - le 21 janvier 1793...

     

    "L'enfant emmuré tel un cadavre au sépulcre, tenu dans un total isolement affectif et social, rongé par la vermine, ses articulations déformées et semées de tumeurs, passa seul sa dernière nuit en ce monde, sans avoir jamais cessé de croire que sa mère était encore présente à l'étage au-dessus de lui...." (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt).

     

    Écouter : In Paradisum du Requiem de Fauré :

    Michel Legrand - Gabriel Faure. Requiem op.48 In Paradisum.mp3 :

    "In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suscipiant te martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere aeternam habeas requiem." (Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel. Que les Anges, en choeur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare)

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    De Victor Hugo : ODE A LOUIS XVII.pdf 

    (Royaliste fervent, et membre du cercle des très proches de Chateaubriand,  à l'époque où il composa cette Ode superbe, Hugo "dévia" malheureusement par la suite : voir l'Éphéméride du 22 mai...)

     

    Encore pire que celui de ses parents, l'assassinat programmé d'un petit enfant - par définition innocent de tout crime - est l'horreur encore repoussée, l'abomination totale. L'enfance martyrisée et massacrée, les bornes sont franchies: il n'y a plus de limites à l'horreur...

    Ceux qui ont rejeté Dieu, en se prenant eux-mêmes pour les ré-organisateurs du monde, démultiplient au centuple les erreurs et les horreurs - par ailleurs bien réelles - de la religion et de la société qu'ils prétendaient combattre, abolir et remplacer. Les abominations se feront - à partir d'eux, et à cause de leurs pré-supposés idéologiques - sur une échelle mille fois fois supérieure à tout ce qui avait été connu avant. 

    Staline, Hitler, Mao, Pol Pot sont déjà nés dans le sillage de Robespierre; le mépris absolu de la personne humaine, les camps de la terreur et de l'extermination de masse sont en germe dans les décrets de la Convention...

    On lira dans le lien ci-dessous les travaux définitifs de Philippe Delorme sur l'enfant du Temple (repris dans notre Éphéméride du 19 avril : 2.000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette) 

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    louis17.chez.com/

     

     

    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur Etat moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

     

     

    Sur Louis XVII, voir également l'Éphéméride du 27 mars (jour de sa naissance) l'Éphéméride du 19 avril (sur les travaux de Philippe Delorme, établissant définitivement que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII)...

  • Crise sanitaire et démocratie : ”servitude et bonne santé, voilà le slogan de demain”, par Natacha Polony.

    Un nouvel été sous la menace. Variant Delta, quatrième vague… Nous savons désormais que c’est une histoire sans fin. Ceux qui nous expliquaient qu’il suffisait d’enfermer tout le monde pour faire disparaître ce virus nous diront cette fois que c’est évidemment parce qu’on n’a pas assez enfermé que l’on repart pour un tour de manège. Certains épidémiologistes nous parlent d’ailleurs des inéluctables cinquième et sixième vagues. Mais alors, un doute nous assaille. Si les vagues doivent se succéder inexorablement, quoi que nous fassions, quel sens ont donc les doctes discours nous imposant telle ou telle mesure ?

    Soyons clairs, le bon sens a depuis plusieurs mois déserté l’espace public. La violence et le mépris de certains grands esprits vis-à-vis de ceux qui refusent de se faire vacciner n’ont d’égal que la hargne de ceux pour qui parler de vaccins est le signe évident que l’on a été acheté par le grand capital. Aussi faut-il poser le problème différemment ; c’est-à-dire – ô transgression – en s’appuyant sur l’intelligence humaine (celle de tous et non pas la sienne propre, laquelle estime que ceux qui pensent différemment sont des crétins), donc sur la raison et sur la liberté.

    Liberté vs. bonne santé

    Il est un texte d’Albert Camus qui semble dresser le portrait de notre époque contemporaine et que nous serions inspirés de méditer*. Il fut publié dans l’Express le 2 décembre 1955 et s’intitule « Le procès de la liberté ». Albert Camus y commente un sondage consacré à la façon dont les Français conçoivent le bonheur. Pour une majorité d’entre eux, il découle de la bonne santé. Seuls 0,4 % l’associent à la liberté. « Naturellement, écrit avec ironie Camus, les enquêtes ne doivent pas être prises trop au sérieux. Elles enregistrent des réflexes, et non la réflexion. Mais enfin, devant la liberté, le réflexe de la France paraît ici plutôt détendu. Le grand cri “La liberté ou la mort” semble s’éteindre parmi nous. Servitude et bonne santé, voilà le slogan de demain. » Eh bien, nous y sommes.

    « La liberté est aujourd’hui tellement dégradée dans le débat public, réduite au droit du consommateur de choisir en toute inconscience le produit qui lui procure un plaisir immédiat, qu’il y a peu de chance que sa défense mobilise qui que ce soit. »

    Alors que la raison devrait nous conduire collectivement à analyser les chiffres, l’imprécation a remplacé l’argumentation. Il est de plus en plus de gens, parmi ce qu’on appelle les élites, qui ont un tel mépris pour leurs concitoyens qu’ils préfèrent imposer par autorité brutale ou culpabilisation forcenée une décision, même juste et rationnelle, plutôt que de convaincre de son bien-fondé (mais ce sont, bien sûr, ceux d’en face, les ennemis de la démocratie). Les voilà désormais qui proposent de contrôler, ficher ou même priver de salaire les récalcitrants à la vaccination.

    Rappelons que les mêmes brandissent l’État de droit quand les citoyens réclament une maîtrise de l’optimisation fiscale ou des flux migratoires. Pourtant, analyser les chiffres serait intéressant. Pas ceux des contaminations, car ils ne signifient rien seuls. Le taux de positivité repart à la hausse en Israël et en Grande-Bretagne, nous dit-on. Mais peu importe, si les personnes positives n’ont, au pis, qu’une journée de toux ou de fièvre. Les seules questions qui vaillent sont : combien de personnes en réanimation ? Combien de vaccinés gravement malades ? À moins, bien sûr, que l’on considère que l’impératif d’éradiquer ce virus – impératif hautement aléatoire – justifie qu’on détruise définitivement l’économie des pays occidentaux.

    Consumérisme

    « Servitude et bonne santé » : c’est en effet le slogan plébiscité par nos sociétés consuméristes. La liberté est aujourd’hui tellement dégradée dans le débat public, réduite au droit du consommateur de choisir en toute inconscience le produit qui lui procure un plaisir immédiat, qu’il y a peu de chance que sa défense mobilise qui que ce soit.

    « Comment une société, si soucieuse de sa santé, et où l’on crève de peur à la seule pensée de devoir un jour mourir, choisirait-elle cette épouse toujours répudiée et toujours exigeante ? » résume Camus. « C’est pourquoi ajoute-t-il, au lieu de désespérer, j’admirerai, du fond du cœur, que quatre Français sur mille aient placé la liberté au-dessus de tout. Si ce réflexe est vraiment celui de cent quatre-vingt mille Français, une solitude vient de prendre fin, et un espoir commence. Il y a quinze ans de cela, ceux qui, par leur refus ou leur sacrifice, ont sauvé en même temps le pays et la liberté étaient assurément beaucoup moins nombreux. »

    « Le minimum que nous pourrions faire serait de nous poser la question collectivement du sens que peut avoir pour l’Occident le renoncement à ce qui constituait le cœur de son projet civilisationnel : l’approfondissement de la liberté humaine. »

    Nul n’a le droit de se prétendre l’héritier de ces héros défenseurs de la liberté. En revanche, nous nous devons à leur mémoire. Et le minimum que nous pourrions faire serait de nous poser la question collectivement du sens que peut avoir pour l’Occident le renoncement à ce qui constituait le cœur de son projet civilisationnel : l’approfondissement de la liberté humaine. La liberté conçue comme un processus d’émancipation individuelle et collective, c’est-à-dire non pas un repli borné sur son intérêt personnel au détriment de toute responsabilité, mais la foi en un progrès humain par le savoir, la délibération et l’usage de la raison.

    Nous ne sortirons pas de cette crise, ni du marasme politique et culturel dans lequel s’enfonce la France, si nous laissons de faux libéraux déployer leurs fantasmes autoritaires en prenant pour prétexte une déculturation qu’ils ont eux-mêmes provoquée. La rationalité ne s’impose pas à coups d’anathèmes, de questions interdites et de prédictions apocalyptiques.

     

    * Rendons à César ce qui appartient à César, ce texte a été publié sur son blog « Actualité de Hannah Arendt » par Thierry Ternisien d’Ouville.

    Source : https://www.marianne.net/

    Dans un sondage publié en 1955, la majorité des Français déclaraient associer le bonheur avec la santé. Seuls 0,4% l'associaient à la liberté.
    © Hannah Assouline 

    C'est le slogan plébiscité par nos sociétés consuméristes. Mais nous ne sortirons pas de cette crise, ni du marasme politique et culturel dans lequel s’enfonce la France, si nous laissons de faux libéraux déployer leurs fantasmes autoritaires en prenant pour prétexte une déculturation qu’ils ont eux-mêmes provoquée.

  • COMMENT MACRON FRACTURE LA SOCIETE FRANCAISE !, PAR HILDEGARDE.

    Deuxième same­di de mani­fes­ta­tions anti vac­cin et/ou anti passe sani­taire dans la France entière : la vague s’étend ! Les com­pa­rai­sons mari­times vont bon train depuis plus d’un an. Désor­mais la 4e vague n’est plus une vague mais un tsu­na­mi.

    Pour autant les réani­ma­tions fré­missent à peine mais la ten­sion des hôpi­taux n’est plus un cri­tère. Qu’importe ! Le pré­sident Macron a lit­té­ra­le­ment son­né le pays lors de sa  der­nière allo­cu­tion : désor­mais nous nous dépla­ce­rons avec un per­mis de cir­cu­ler. Il était même pré­vu que chaque citoyen (res­tau­ra­teur, ani­ma­teur,  entre­pre­neur…) devienne un poli­cier ! Ambiance ! Machine arrière ! Seuls les poli­ciers nous contrô­le­rons ! Ouf bonne nou­velle (pas pour les poli­ciers) ! Les amendes ne seront plus de 45000 euros et d’un an de pri­son (pour­quoi pas 150 000 euros et 5 ans de pri­son ?)  Bonne nou­velle : la peine de mort a été abo­lie ! Pas pour les petits entre­pre­neurs qui tentent de sur­vivre économiquement.

                Bonne nou­velle encore ! Nous ne serons pas confi­nés grâce au passe ; Confi­ne­ment ou passe sani­taire ? Cha­rybde ou Scil­la ? Et ni l’un ni l’autre c’est pos­sible pour une mala­die létale à 0,05 % ? Et avec les vac­ci­nés et les immu­ni­sés, la léta­li­té tombe à com­bien : 0,01 % ? 0,009 % ?…

                Le len­de­main de la pre­mière mani­fes­ta­tion : trois dames en blouse blanche portent une étoile jaune ; les medias font tour­ner l’image en boucle ; per­sonne ne parle de leur blouse blanche,  tout le monde des étoiles jaunes ; oubliées les soi­gnants, héros de l’an pas­sé ; Les com­men­taires indi­gnés fusent : abject, ignoble, mons­trueux…  Ceux qui ont un peu plus de vingt ont-ils oublié le reduc­tio ad Hit­le­rum inven­té par la gauche dès 48 et repris en 68 : « CRS, SS » « Fasciste »

                Les 3 petites blouses blanches n’ont cer­tai­ne­ment pas vou­lu insul­ter la mémoire des vic­times de la shoah. Pour elles, l’étoile jaune expri­mait sans doute la sépa­ra­tion, la relé­ga­tion. Que l’on nous com­prenne bien, c’était une faute due à l’ignorance ! Les nou­velles géné­ra­tions sevrées d’Histoire ne réa­lisent plus quelle hor­reur ont été les camps d’extermination. C’était une erreur aus­si car poli­ti­que­ment le résul­tat fut que les medias ne par­laient plus que de cela et non du pro­blème de fond : l’atteinte aux liber­tés. Les bien-pen­sants sani­taires se sont sai­sis de la perche qu’on leur ten­dait et nous avons eu droit à des cours de morale indi­gnés sur tous les tons.

    Quand les mani­fes­tants ne sont pas des salauds, ce sont des cré­tins. « Les scien­ti­fiques disent  que… » Cette intro­duc­tion éva­cue tout débat. Comme si les scien­ti­fiques étaient d’accord (ils le sont dès qu’ont été éva­cués des pla­teaux et réduits au silence ceux qui s’interrogent encore) Les Fran­çais ne sont pas des sots :  Ordre, contrordre,  masque inutile, utile, obli­ga­toire, dedans, dehors, héli­co pour­sui­vant un cou­reur soli­taire, mamie sanc­tion­née devant la fenêtre d’un EHPAD, morts dans l’abandon et la soli­tude, familles écar­tées, chan­ge­ments de cri­tères, sur­en­chères poli­ti­ciennes, jamais de vac­ci­na­tion obli­ga­toire, jamais de passe sanitaire…

    Alors qui sont les crétins ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/