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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.

    Du côté des élites     

     Hubert de GEVIGNEY   Officier, amiral (2S)  Jeu de Go & jeu de gogo

    • Ivan RIOUFOL   Journaliste politique    La famille et l’école, deux piliers à défendre

     Eric ZEMMOUR   Journaliste politique   Cette gauche qui déteste le pape quand il rappelle qu’il est catholique…

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République      Pourquoi la greffe des primaires ne prend pas

    En France

    • Christophe GEFFROY   Journaliste, directeur fondateur de La Nef   La France "d'en haut" 

    De par le monde

    • Renaud GIRARD   Journaliste, géopoliticien   Seul le réalisme peut sauver Alep 

    Au-delà

     Antoine ASSAF   Philosophe, écrivain franco-libanais   Vrais et faux martyrs

    Devant l'histoire

    Paul RIGNAC   Essayiste, écrivain    Les colonies, une histoire française

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI.   

     

  • Éric Zemmour décrypte la victoire des populistes en Europe centrale

    Prague sur la Moldau

     

    BILLET -  Après l'Autriche, la Pologne ou la Hongrie, la République tchèque vient de voter pour le leader d'un parti classé très à droite. [RTL 24.10]

    On se trompe si l'on oublie que les pays qu'évoque Zemmour ont tous fait partie - même la Pologne, pour une part - de l'Empire d'Autriche-Hongrie. L'Histoire, la géographie, la politique, les rassemblent. Zemmour a raison de le rappeler. Et l'Allemagne se trouve assez isolée entourée de ces voisins et partenaires si différents. Comme nous le disons, nous-mêmes, dans l'article qui précède.  ...   LFAR 

     

     

     Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    « Cela s'appelle une série. La République tchèque vient après l'Autriche, qui vient après la Pologne, qui vient après la Slovaquie, qui vient après la Hongrie », décrypte Éric Zemmour. « Même élections qui tournent autour de la question migratoire et de l'islam. Même victoire d'une droite qui les rejette sans état d'âme. Même rapprochement électoral avec l'extrême droite, qui fait fi de tous les tabous issus de la Seconde Guerre mondiale », poursuit Zemmour.

    « Mais les mots ne veulent plus rien dire », prévient-il. « On les croit hostiles au libéralisme, mais ils sont en réalité d'autant plus pour l'économie de marché qu'ils ont connu les ravages du système communiste ». On les appelle « eurosceptiques » ? « Mais ils sont d'autant plus favorables à l'Europe que leur entrée dans l'Union leur a donné d'office le droit de se glisser sous le parapluie américain », ajoute-t-il. Pour Éric Zemmour, « l'Histoire comme la politique rassemblent » tous ces pays.
     

    Éric Zemmour

  • Vu sur le blog ami de la Couronne, Mgr le Comte de Paris : « Il nous faut retrouver le temps du Politique »

    Lorsque l’Union soviétique a disparu, la “fin de l’Histoire” devint une thèse à la mode, qui permit de broder avec optimisme sur les bienfaits de la mondialisation. Trente ans plus tard, il nous faut constater que l’histoire a continué de suivre son chemin. Comme toujours, l’Histoire résulte des relations entre les empires et les nations – des dialogues et des conflits qui se nouent et se dénouent au fil des alliances, des épreuves de force et des guerres.

    On s’étonne, on s’effraie ou bien on se réjouit d’évènements réputés inouïs alors que des décisions qui paraissent soudaines s’inscrivent dans la continuité d’une histoire millénaire ou pluri-centenaire. En Chine comme en Russie, le communisme n’a pas été une finalité mais le moyen de réaffirmer, par la contrainte, une volonté de puissance impériale. Depuis trente ans comme depuis toujours, la Chine, comme la Russie, n’ont cessé d’agir selon leur propre ambition historique. Ne pas comprendre cette inscription des États dans le temps long, avant tout jugement sur leurs références doctrinales et leurs modes d’action, c’est se condamner à subir les événements.

     

    Il est bien sûr possible de refuser tout regard sur le passé, en invoquant l’absolue nouveauté du monde moderne. Tout ce qui est important, voire décisif, semble fonctionner dans l’instant, en vue d’une utilité manifeste et d’un rendement immédiat : ce n’est plus la mémoire historique – religieuse, politique – et la mémoire humaine des techniques qui décident de nos choix mais les ordinateurs qui gèrent des flux incessants de données, de véhicules, de marchandises et, bien sûr, d’argent. A quoi bon penser selon le temps long, puisque les pulsations du monde se comptent en secondes ou en nanosecondes ? “Mobilité” est devenu un mot d’ordre contre lequel il paraît ridicule de s’insurger.

     

    Voici vingt ans, l’impératif de rotation des capitaux, des produits ou des équipes managériales a même gagné nos institutions politiques, par le biais de la réduction à cinq ans du mandat présidentiel. Pourtant, au rebours de ce “bougisme”, l’Union européenne a voulu s’ériger en “marché unique” régi par des normes fixes, comme si les mouvements de l’histoire pouvaient se couler dans la machinerie complexe des traités et des règlements.

     

    C’est ainsi que la France s’est retrouvée et se trouve encore dans une situation délicate. État-membre de l’Union européenne, elle a subi comme ses partenaires les grandes crises du continent – la dislocation de l’Union soviétique, l’éclatement de la Yougoslavie – sans parvenir à faire prévaloir pour l’ensemble du continent européen, les solutions qui lui inspiraient sa très longue histoire nationale. Face à l’Allemagne, elle s’est résignée à une posture défensive concrétisée par le traité de Maastricht, elle a suivi le mouvement dirigé par les États-Unis au Moyen-Orient et elle s’est désintéressée de la Russie alors en proie à une gestion chaotique. Assumée par des présidents de droite ou de gauche, la présidence quinquennale a favorisé des politiques à court terme en matière de relations internationales, le chef de l’État se consacrant aux affaires bruxelloises et à la politique intérieure. Ces tendances ont été aggravées par la confusion entre la fonction présidentielle et le rôle dévolu au Premier ministre alors que la Constitution de 1958 avait opéré une très nette distinction entre le président de la République – en charge de l’essentiel et assuré d’une durée spécifique dans l’exercice de ses fonctions – et le Premier ministre occupé à déterminer et à conduire la politique de la Nation pour la durée d’une législature.

     

    Cette réduction du champ de la vision politique est inquiétante dans la mesure où, à l’encontre des prophéties à la mode voici trente ans, la mondialisation des techniques et la globalisation financière n’ont pas empêché les grandes puissances nationales ou impériales de jouer leur jeu sur la planète. La Chine place ses pions comme un joueur de go, selon une stratégie qui est à l’échelle du siècle. La Russie intervient à nouveau hors de ses frontières, selon ses ambitions nationales. Les États-Unis demeurent présents sur tous les théâtres selon leur conception traditionnelle du commerce et de la guerre. Partout l’histoire est en mouvement, par la volonté d’États qui inscrivent leurs actions dans les grandes espaces et dans le temps alors que la France, tenue par une Union européenne frappée d’inertie, ne sait pas comment jouer son rôle spécifique dans le concert des nations.

    Pourtant, il est urgent de ne plus attendre. La France a de nombreux atouts. Son existence millénaire lui donne une intelligence exceptionnelle des relations internationales et le fait qu’elle soit une grande nation sans volonté de puissance impériale devrait lui permettre de jouer un rôle décisif dans l’équilibre et la composition des États en vue des actions communes imposées par les impératifs sociaux et écologiques.

     

    Une ambition nationale articulée aux enjeux mondiaux peut réunir les Français si nous parvenons à retrouver, par nos institutions politiques et administratives, le sens de la temporalité politique. Il suffit de reprendre les mots inscrits dans notre Constitution et de leur redonner sens. Il faut le temps de l’arbitrage, qui est celui de l’écoute et de la réflexion. Il faut le temps de la conduite au jour le jour de la politique nationale qui devrait être précédé, comme naguère, de la formulation des projets qui suppose la délibération des citoyens et le moment des choix démocratiques. Il faut la continuité de l’administration et des services publics pour que les citoyens soient assurés de vivre en sécurité selon une organisation générale qui vise leur bien-être.

     

    La confusion des temps provoque la confusion des domaines et le mélange des fonctions. C’est ainsi que l’on perd toute possibilité d’influer sur le cours de l’Histoire. Il nous faut retrouver le temps du Politique, qui ne garantit pas le succès mais qui ouvre sur l’avenir.

    Jean, Comte de Paris
    Le site de Mgr le comte de Paris

  • Aux Mercredis de la NAR : #61- Françoise GERMAIN-ROBIN pour le livre “Congo. Mémoires à vif ” de Luc BEYER de RYKE.

    Mercredi 4 décembre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Françoise GERMAIN-ROBIN pour le livre “Congo. Mémoires à vif ” de Luc Beyer de Ryke. Lorsqu’il venait participer à nos discussions et partager nos repas du mercredi soir, Luc BEYER DE RYKE, éminent journaliste de la RTBF, évoquait souvent le livre qu’il était en train de préparer sur le Congo belge. Survenue brutalement le 18 janvier 2018 au retour de notre réunion de la rue Sibuet, la mort ne lui laissa pas le temps de terminer son livre. Sa compagne Françoise GERMAIN-ROBIN, qui fut grand reporter à « L’Humanité », a repris et terminé une œuvre qui était déjà commune, aujourd’hui publiée aux éditions Mols. “Congo. Mémoires à vif”, tel est le titre d’un livre où se trouvent recueillis maints témoignages et réflexions de ceux qui ont vécu une histoire qui fait l’objet de polémiques en Belgique et en Afrique. Quel fut le rôle exact de Léopold II ? Le gouvernement belge eut-il raison d’accepter en 1908 cet immense territoire offert par le roi ? Quel fut le rôle de la Belgique dans la décolonisation ratée de 1960 et comment apprécier le rôle de Patrice Lumumba ? Toute ces questions nous renvoient à l’histoire générale de la colonisation et de la décolonisation, toujours vivement débattue en Belgique comme en France.


  • Télé : après ”François premier” ce lundi, un ”Louis XIV” qui promet, ce mercredi...

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    Nous vous avions déjà annoncé le "François premier" de "Secrets d'Histoire" de ce lundi, "François premier, le roi des rois" (sur France 3) :

    Lundi, un "François premier" dans "Secrets d'Histoire" : n'en déplaise à Ferrand, Zemmour, Menant et Compagnie...

    Ce mercredi, après François premier, ce sera un Louis XIV très prometteur que nous annonce RMC Découverte : "Les rois bâtisseurs : Louis XIV".

    Isabelle Mermin présente ainsi cet inédit consacré à ce roi hors norme et bâtisseur exceptionnel : "Enrichi de surimpressions en 3D, ce documentaire d'1h15 nous entraîne au coeur des gigantesques chantiers ordonnés par le Roi-Soleil, à la découverte  des nobles matériaux et des merveilles d'ingénierie utilisées. Si le château de Versailles symbolise la magnificence de son règne, plus de deux cents édifices remarquables sont nés du bon vouloir de Louis XIV : colonnade du Louvre, Hôtel des Invalides, Canal du Midi, Jardin des Tuileries, Observatoire, place des Victoires, place Vendôme, cent soixante forteresses militaires..."

    Deux rendez-vous à ne pas manquer, ce lundi et ce mercredi !

    à ne pas confondre avec l'excellent "Louis XIV, le rêve d'un roi" (diffusé ce mardi à 21h05, sur RMC Story)...

    lafautearousseau

  • Sur le site officiel du Comte de Paris

    Les journées du patrimoine sont chaque année l’occasion de nous rappeler notre chance mais aussi notre responsabilité comme dépositaires de notre Histoire. Ce patrimoine, il nous appartient à tous selon nos moyens de le mettre en valeur, de l’enrichir, et de le défendre.

    Frappée par un terrible incendie le 15 avril dernier, la cathédrale Notre-Dame de Paris, toujours debout, reflète la fragilité de ce legs, mais aussi l’esprit de résistance qui a caractérisé la France. J’ai ainsi tenu à m’investir et me tenir informé de près de l’avancement des travaux actuels de sauvegarde de l’édifice, qui devraient durer jusqu’en 2020. J’ai notamment été heureux d’apprendre que le grand tapis de chœur, commandé par Charles X et offert à la cathédrale par mon aïeul Louis-Philippe Ier, avait pu être mis à l’abri à temps et était en cours de restauration. C'est d'ailleurs sous son règne que fut créée la première Commission des Monuments Historiques.

    N’oublions pas non plus notre patrimoine immatériel. La langue française en est le coeur. L’année 2020, qui marquera les 50 ans de la Francophonie, lors d’un Sommet en Tunisie, sera l’occasion pour 88 Etats de montrer leur attachement à cette langue et à cette Histoire qui nous relie.

    Notre patrimoine immatériel, c’est aussi la Maison de France, dont j’incarne aujourd’hui l’héritage et qu’il m’appartient de développer. Sa solidité, sa constance, sa fermeté au gré des difficultés que peut traverser notre pays, sont une des conditions pour que la France puisse incarner un destin digne de son illustre passé.

    Bonnes fêtes du patrimoine à tous.

  • Ce qu'en dit Éric Zemmour : « Notre-Dame-des-Landes aurait dû être réalisé il y a cinquante ans »

     

    BILLET - Le rapport sur le projet controversé d'aéroport a été remis mercredi 13 décembre à Édouard Philippe. Les trois médiateurs refusent de trancher. Ce sera donc au président de la République de le faire à la fin du mois janvier. Comme toujours, quelques mots brefs et lucides, suffisent à Eric Zemmour [RTL 14.12] pour dire l'essentiel sur cette lamentable affaire dont traite (ci-dessus) le Lundi de Louis-Joseph Delanglade. Un double éclairage convergent pour les lecteurs de Lafautearousseau ...  LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    C'est une longue histoire qui s'achève. Une très longue histoire. Presque aussi longue que la Ve République. Quand la déclaration d'utilité publique ouvre ce chantier en 1965, Charles de Gaulle est à l'Élysée.

    Plus de cinquante ans plus tard, 178 décisions de tribunaux et sept présidents de la République, la première pierre de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'a toujours pas été posée. Le temps est passé qui a transformé une idée à la mode en une idée ringarde.

    Dans les années 60, c'était le temps de l'État roi, l'État aménageur, l'État modernisateur, l'État bétonneur, l'État planificateur, qui construit à tout va. Tout un programme : la province comme la banlieue sont alors traitées par l'Administration comme une colonie. Dans l'intérêt général du pays, bien sûr, mais en se moquant comme d'une guigne de l'avis des populations.  

    Éric Zemmour

  • Racines chrétiennes de l'Europe : réponse à Pierre Moscovici

     

    Pierre Moscovici, commissaire européen en charge de l'économie, a déclaré le 8 mai qu'il ne « croyait pas aux origines chrétiennes de l'Europe ». Maxime Tandonnet montre ici à fort juste titre [Figarovox - 11.05] comment la négation de l'histoire, de la connaissance des faits et du passé est devenue l'un des piliers de l'Europe moderne. Naturellement, à son pur détriment.  LFAR

     

    Tandonnet.jpgPierre Moscovici, commissaire européen en charge de l'économie, a déclaré le 8 mai qu'il ne «croyait pas aux origines chrétiennes de l'Europe». Le débat n'est pas nouveau. Il avait dominé les travaux de rédaction de la «Constitution européenne» en 2005. A l'époque, la France et le président Jacques Chirac étaient en pointe du refus d'inscription de cette notion dans le texte, s'opposant à la Pologne, l'Italie, l'Allemagne. Finalement, l'idée d'inscrire les racines chrétiennes dans la Constitution européenne avait été écartée. Puis, cette dernière avait été rejetée par les référendums français de mai et hollandais de juin 2005.

    D'un point de vue historique, la négation des racines chrétiennes de l'Europe est une contre-vérité. L'Europe est née sur les ruines de l'Empire romain dont le christianisme était devenu la religion officielle à la suite de la conversion de Constantin en 312. Elle est issue d'une longue épreuve d'affrontement entre des peuples germains convertis au christianisme pour la domination politique sur le continent. Le baptême de Clovis en 498, puis l'alliance des Carolingiens avec le pape ont constitué des étapes décisives de l'apparition de l'Europe. L'Empire de Charlemagne, proclamé en 800, qui couvre grosso modo un territoire correspondant à l'Europe occidentale, se confond avec la chrétienté. Il en est le protecteur et le bras armé. Il se donne pour objectif la conversion des peuples voisins (saxons, Frisons, Avars) et le début de la reconquista de l'Espagne musulmane.

    Jusqu'au XVIIIe siècle, pendant au moins treize siècles, le christianisme est, de fait, le ciment des sociétés européennes. Dans les périodes obscures du Moyen-âge, de chaos, d'invasions, de destructions, le savoir est préservés dans les monastères et les abbayes. Les croisades pour la reconquête des «lieux saints» obsèdent les esprits pendant deux siècles. La légitimité du monarque est «de droit divin». La féodalité est soudée par des liens de vassalité, d'essence religieuse. Le christianisme et ses rituels imprègnent profondément la vie quotidienne. Le clergé dispense l'enseignement, soigne les malades, assiste les pauvres, encadre l'existence quotidienne. L'intervention divine est l'explication de tout événement: épidémie, guérison, bonne ou mauvaise récolte, défaite ou victoire militaire... D'ailleurs, s'il est une caractéristique commune au patrimoine architectural de l'Europe, c'est bien la présence partout des églises.

    Quand M. Moscovici affirme «ne pas croire aux racines chrétiennes de l'Europe», il se situe sur un terrain inapproprié. Le sujet ne relève pas de la croyance mais du savoir. De fait, il prononce des paroles de nature idéologique. Il porte un jugement personnel sur une question qui est de l'ordre factuel. Dans son esprit, la négation des racines chrétiennes de l'Europe vaut reconnaissance du caractère multiculturel de l'Europe et de sa vocation à intégrer la Turquie. Il opère une confusion, classique, entre histoire et idéologie. Or les deux ne sont pas forcément liées. Rien ne l'empêcherait d'admettre la vérité historique - l'Europe a des racines chrétiennes - et d'ajouter que de son point de vue, l'Europe doit changer, poursuivre sa déchristianisation et sa marche vers une société multiculturelle.

    De fait, la négation de l'histoire, au sens de la connaissance des faits, du passé, des racines, est devenue l'un des piliers de l'Europe moderne. Il n'est pas innocent que l'histoire chronologique ait été largement bannie de l'enseignement et des manuels scolaires. La droite au pouvoir n'est pas exempte de tout reproche. N'a-t-elle pas supprimé en 2010 l'enseignement de l'histoire en terminale scientifique au prétexte d'un rééquilibrage entre les filières? Aujourd'hui, le latin et le grec disparaissent du programme des collèges. La «mémoire» n'existe que pour aviver la mauvaise conscience. La connaissance de l'histoire, voire la simple curiosité historique, factuelle, bien au contraire, paraissent vouées à s'effacer. La logique dominante est celle de la table rase, héritée des idéologies totalitaires du XXe siècle. L'entreprise de déculturation bat son plein: l'histoire politique et littéraire, les langues anciennes, l'orthographe. L'idéal, conscient ou inconscient, est d'engendrer peu à peu un homme neuf, un Européen parfait, apuré de son patrimoine culturel, religieux, intellectuel. C'est-à-dire un homme réduit à sa fonction de consommateur et d'agent économique, privé des outils de l'esprit critique et qui se prêtera plus facilement à toutes les manipulations idéologiques y compris extrémistes, de droite comme de gauche. 

    Maxime Tandonnet           

    Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Le mot « race » interdit d'usage et de Constitution ? Ce que Thierry Maulnier en a dit ...

     

    « Le racisme, tel que nous l'avons vu remplir les camps d'extermination, était horrible dans ses conséquences et sans doute absurde dans son principe. Il n'existe peut-être aucune race pure, on ne pourrait en créer une, supérieure morphologiquement ou cérébralement, que par minutieux métissages, comme on fait pour les chiens ou les chevaux. Si cela a lieu un jour, ce sera l'oeuvre des savants, non des prophètes politiques. Du reste, l'homme, tout au long de son histoire et sans doute de sa préhistoire, nous apparaît comme un animal de guerre et les guerres font oeuvre de métissage. Mais si les groupes humains, parce qu'ils se font la guerre, ont tendance à se métisser, ils ont tendance aussi à affirmer leur identité, à s'inquiéter, à se protéger lorsqu'ils sont menacés par une invasion de population étrangère. Pour conjurer cette xénophobie toujours prête à se réveiller, faut-il excommunier la notion même de race ? Faut-il nier ce qui est le fruit de l'histoire, de la terre, du climat, de la culture de groupe, des moeurs (endogamie) ? Ne voir dans le Juif comme le veut Sartre, qu'un produit de l'antisémitisme, nier que les aptitudes culturelles des Blancs et des Noirs puissent être différentes, c'est, à la limite, affirmer l'identité du Pygmée et du Tetsu, du Boschiman et de l'Esquimau. Aucune particularité ne peut donner des arguments pour asservir des hommes ou pour les rejeter hors de l'humain, mais le refus de la réalité n'est pas le bon moyen d'avoir prise sur elle. »   

     

    Thierry Maulnier

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    Les Vaches sacrées - Gallimard, 1977

  • Podcast – Jeanne d’Arc, soldat et stratège, par Dominique Le Tourneau.

    Source : https://www.revueconflits.com/

    Jeanne d’Arc est l’une des figures majeures de l’histoire de France. Elle a changé le cours de la guerre de Cent Ans en levant le siège d’Orléans et en permettant au Dauphin Charles de monter sur le trône de France. Mgr Dominique Le Tourneau, auteur d’un Dictionnaire Jeanne d’Arc, revient sur la pensée stratégique de Jeanne et son action militaire lors de ces combats.

    En à peine une année, Jeanne d’Arc a sauvé la situation militaire et politique française qui était catastrophique. De la délivrance d’Orléans en mai 1429 à l’attaque contre Paris en septembre en passant par Patay (18 juin), elle a permis la victoire contre les Anglais et l’affermissent de Charles VII.

    La célébrité de Jeanne dépasse le cadre français. En Amérique, en Asie et ailleurs en Europe, l’aventure extraordinaire de cette jeune femme a inspiré des opéras, des romans, des films, contribuant à la diffusion de la culture et de la puissance française.

    Monseigneur Dominique Le Tourneau revient sur le parcours extraordinaire de Jeanne ainsi que sur sa stratégie et son action militaire. 

    Il a publié le Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d’Arc, une somme de 2 000 pages. 
    Entretien réalisé par Jean-Baptiste Noé. 
     
     
     
     
     

    Dominique Le Tourneau

    Prêtre et canoniste, chapelain de Sa Sainteté, Mgr Dominique Le Tourneau a publié de nombreux ouvrages de droit canonique et d'histoire de l’Église.

  • Jean Raspail, Louis XVI et François Mitterrand, par Jean des Cars.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Fervent royaliste, Jean Raspail est, en 1993, à la tête du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI. Il organise une grande manifestation place de la Concorde, à l’endroit où, deux siècles plus tôt, le Roi a été décapité. L’écrivain apprend que le Préfet de Police interdit ce rassemblement. Invité le matin même sur RTL, Jean Raspail, choqué par ce sectarisme, annonce qu’il maintient cet hommage et appelle la population à y participer.

    2.jpgFrançois Mitterrand, alors à l’ Elysée, téléphone au Préfet et lui ordonne de laisser se dérouler le rassemblement, au nom du « sens de l’histoire de France ». Le Président de la République, très cultivé, a aussi écrit à un historien, dans une correspondance privée, que le drame de la France « est la mort de Louis XVI ».

    Parallèlement aux protestations de Jean Raspail et au soutien de François Mitterrand, la baronne Elie de Rothschild était intervenue auprès de l’ambassadeur des Etats-Unis pour sauver la manifestation en lui demandant d’y participer. Le diplomate, S.E. Walter Curley, passionné d’histoire, accepta. Devant plus de 60.000 personnes, il déposa lui-même une gerbe à l’emplacement de la guillotine le 21 janvier 1793, avec cette mention : «  Au Roi Louis XVI, les Etats-Unis reconnaissants ». Jean Raspail me confia peu après : « Je me suis demandé si le Président n’allait pas venir…Il en avait sûrement envie… ».

    Source de l’illustration : http://www.noblesseetroyautes.com/

    Auteur du « Dictionnaire Amoureux des Monarchies » ( Plon-Perrin, 2019).

  • Jean d'Orléans, président du château de Vendôme, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Relayé par le blog ami de La Couronne: https://www.la-couronne.org/

    Le prétendant au trône de France, le prince Jean d'Orléans, continue d'assurer sa mission de sauvegarde du patrimoine français. Le château de Vendôme a annoncé aujourd'hui que le comte de Paris avait accepté de prendre la présidence d'honneur de l'association qui gère ce qui reste de ce château médiéval.

    frédéric de natal.jpgLe prince Jean d'Orléans, comte de Paris, prétendant à la couronne de France devient officiellement le président d'honneur de l'association du château de Vendôme. Un titre qu'il a porté de 1987 à 2019 en tant que dauphin de France et octroyé par son grand-père , le prince Henri d'Orléans (1908-1999) lors des festivités du millénaire capétien.

    «Vendôme a été ma signature jusqu'à l'année dernière et ma nouvelle fonction de chef de la maison royale de France n'a pas atténue mon attachement à votre ville et au patrimoine que vous défendez, par ailleurs si intimement lié à l'histoire de ma famille et à la famille royale de France» a écrit le prince Jean d'Orléans.

    Classé dans la liste des monuments historiques, son histoire se confond avec celle de la maison Bourbon depuis le XIVème siècle. Apanage donné à César de Vendôme (1594-1665), fils illégitime du roi Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, c'est en 1712 que les terres sont rattachées au domaine de  la couronne royale.

    Le château médiéval est actuellement en ruine mais rentre dans le projet de sauvegarde et de défense du patrimoine français si cher au prince Jean d'Orléans.

    Copyright@Frederic de Natal

  • Affaire Floyd-Traoré : une globalisation des combats, par Lucas Dubois Jandot.

    Une fresque à la mémoire de George Floyd, tué par un policier américain le 25 mai 2020, a été réalisée à Minneapolis aux États-Unis. ©Lorie Shaull / Flickr

    Source : https://www.billetdefrance.fr/

    Depuis le plan Marshall et l’importation de la culture étasunienne en France les esprits français se sont fondus dans une culture américanisée, à tel point que ceux-ci semblent dorénavant névrosés des tares touchant leurs frères de l’Ouest. La police française à l’instar de la police américaine serait touchée d’un racisme ordinaire dans ses procédures d’interpellation. Le peuple français, prenant exemple sur le peuple américain, semble prêt à toutes les humiliations et à toutes les bassesses pour s’excuser de crimes qui lui sont étrangers. La globalisation des esprits s’est, depuis lors, métamorphosée en globalisation des combats.

    L’essence de la globalisation des combats : la globalisation des esprits

    Depuis environ un siècle les cultures mondiales se sont appauvries au profit d’une culture globalisée à tendance américaine. Tout le monde porte des jeans, des sneakers et des tee-shirts mettant à mal les ponchos, les babouches et les coiffes bigoudènes. La tradition se perd et nous devenons tous semblables en apparence. Mais bien plus que nos apparences, nos esprits sont métamorphosés. Le monde entier s’importe dans nos quotidiens laissant au « Fabriqué en France » une place anecdotique. Le matin nous nous levons de notre lit Ikea (Suède) pour boire notre café de marque Columbia (Colombie) avant d’entrer dans notre voiture Volkswagen (Allemagne). Après avoir travaillé durant notre journée à Zara (Espagnol) nous pouvons enfin souffler un peu en allant manger au restaurant thaï du coin avant de rentrer chez nous et d’allumer la télévision pour regarder Netflix (Américain). Nos esprits sont globalisés, internationalisés et désormais c’est à nos engagements de suivre ce chemin.

    La disparition du cadre spatio-temporel, moteur de la globalisation des combats

    Mais avant de pouvoir combattre pour des causes mondialisées ou globalisées, encore faut-il détruire ce qui nous rattache à notre lieu de vie, à savoir l’espace et le temps. L’espace n’existe plus. L’espace d’une part ne doit plus exister, et comme nous avons pu le constater avec la globalisation des esprits c’est chose faite. A fortiori, l’Union Européenne possède un espace Schengen, sans frontières, ce qui nous permet à nous autres européens d’abstraire intellectuellement l’idée même de frontière. Quand vous pouvez de chez vous commander un colis depuis la Chine (Aliexpress) ou depuis les États-Unis (Amazon) et que vous pouvez communiquer avec n’importe qui dans le monde au travers de réseaux sociaux internationaux (Facebook, Twitter,…) une illusion se propage, celle de l’interconnexion quasi absolue des esprits. Ainsi les vérités régionales deviennent des vérités internationales dans un amalgame terrible. Si la police américaine est raciste, la police française ne peut que l’être. Les coupables sont nommés par des problématiques spatiales (vox populi internationale) quand les victimes sont nommées par des problématiques temporelles.

    L’Histoire n’existe plus

    L’Histoire, d’autre part, ne doit également plus exister. Dans une génération où l’Histoire est devenue une sous matière, la réflexion historique n’a plus sa place. La jeunesse et certains partisans politiques choisissent dans l’Histoire ce qu’ils souhaitent être vrai ou pensent être vrai en lui enlevant sa complexité. La contextualisation semble être devenue l’apanage d’une vie milieu conservateur dans un monde où des « historiens branchés » refondent l’Histoire au fil de leur idéologie. Paraissent ainsi des livres entiers sur l’histoire de la culture LGBT+ ou anticolonialiste dans des périodes historiques ignorant l’existence de ces concepts contemporains. Des figures historiques sont considérées comme racistes, homophobes et sexistes a posteriori quand des films tels qu’ « Autant en emporte le vent » deviennent des éléments de propagation de la haine pour certains esprits malades n’y voyant pas le reflet passé d’une époque révolue mais ayant réellement existé. Plus haut, l’État, honteux d’une Histoire qu’il ne considère plus, laisse une grande place à l’Histoire des civilisations extérieures et enlève chaque année de nos programmes historiques  de grands personnages fondateurs de la manière de penser propre à la France. Il est à rappeler que sans connaître ce qu’est et était son propre pays, nous ne pouvons apprécier ce qu’est ou fut celui des autres.

    L’avenir de la globalisation des combats : Vivre ou mourir

    Au vu des actuelles évolutions politiques tendant vers un renforcement des coalitions et des gouvernements souverainistes (États-Unis, Brésil, Chine, Hongrie, Pologne, Italie, Royaume-Uni,…), la globalisation des combats n’aura que peu à sa place dans nos sociétés actuelles et futures. Les esprits s’en retournent chez eux, la globalisation se rompt.

    Mais les combats d’aujourd’hui ne sont hélas pas encore éteints et tant que des braises fumeront, les pompiers pyromanes crieront au feu avant de créer de nouveau une étincelle. En effet, tout une partie de la classe politique française préfère tolérer des débordements illégaux et violents de peur d’être assimilés à des racistes ou par pur clientélisme. Ils laissent ainsi perdurer la haine et le ressentiment illusoire d’une partie de la population française envers l’autre (blancs contre noirs, société civile contre la police,…). Notre seule espérance en cet instant ne peut donc être que celle-ci : que les braises soient vite éteintes.

  • Le pouvoir qui préfère la repentance à la fierté nationale trahit la nation (II), par Christian Vanneste.

    Source : http://www.christianvanneste.fr/

    La vérité scientifique est relative et on sait qu’une thèse dogmatique et non falsifiable ne mérite pas d’être une science. La vérité scientifique n’est que celle d’une théorie qui peut être dépassée par une autre théorie et qui accepte d’être exposée à ce risque. Cela dit, « l’erreur rectifiée » en physique permet néanmoins des prévisions et la mise en oeuvre de techniques efficaces. L’expérimentation est évidemment le meilleur moyen de tester la résistance d’une proposition à la réfutabilité.

    christian vanneste.jpgComme on l’a vu récemment avec le débat sur la thérapeutique mise en oeuvre par le Professeur Raoult sans avoir procédé à une expérimentation qui aurait conduit à ne pas traiter vraiment une partie des malades, la médecine est d’une scientificité plus souple que la physique ou la chimie, notamment parce qu’elle a l’homme comme objet. Accepter de ne pas soigner la moitié des malades pour que l’expérience soit parfaite est moralement inacceptable.

    Lorsqu’on évoque les historiens comme détenteurs d’une vérité scientifique devant laquelle il faudrait se prosterner, on se moque du monde. D’abord, l’histoire est une recherche diachronique qui établit l’existence de faits uniques. Elle ne peut en induire des lois qui fixeraient la causalité ni la répétition de ces événements. Elle ne peut faire appel à la méthode expérimentale. L’échec des lois historiques, celles du marxisme par exemple, est patent. Il y a des philosophies de l’histoire, c’est-à-dire des interprétations qui appartiennent davantage à l’idéologie qu’à la science. La vérité historique est plus proche de celle du juge que de celle du savant : que s’est-il passé ? quelle est la cause ? Quel est le motif ? Qui est l’auteur ? Quant à savoir si ce dernier est un héros ou un criminel, si on doit lui élever une statue ou au contraire débaptiser la rue qui porte son nom, cela dépendra de la mode idéologique qui dominera à l’époque où l’historien écrit et la réponse sera déterminée par l’orientation politique de celui-ci. C’est ainsi que le livre de Sylvain Gouguenheim « Aristote au mont Saint-Michel » avait déclenché une polémique parce qu’il osait toucher à un tabou de la bienpensance historique : le Moyen-Âge chrétien aurait retrouvé la philosophie grecque grâce aux musulmans d’El-Andaluz. C’était négliger l’existence de l’Empire Byzantin, grec et chrétien, jusqu’au XVe siècle et les contacts de celui-ci avec l’Occident par Venise, notamment. Le Grec a été traduit directement en latin sans passer par l’arabe d’ailleurs mal adapté à la pensée d’Aristote. Ce sont des chrétiens syriaques, des chrétiens d’Orient qui avaient transmis la pensée grecque au monde islamique.

    Cet exemple montre combien il est difficile dans toutes les sciences humaines de détacher la connaissance de préjugés ou de préférences idéologiques, mais dans l’histoire plus encore parce que la politique est au coeur de celle-ci, et qu’il est fréquent de projeter dans le passé des préoccupations actuelles. La lecture historique de la Révolution a été biaisée par la volonté de légitimer la République, puis par l’idée que la révolution communiste russe était la deuxième étape vers la parousie socialiste. Depuis Furet, Soljenitsyne, Courtois, et quelques autres,, on connaît mieux les crimes de la Révolution française notamment à partir de 1792, et on sait que la dictature bolchévique issue du coup d’Etat de Lénine n’a fait qu’amplifier et pendant longtemps l’horreur de la dictature « montagnarde ». Lorsque le présent fait appel au passé sur un mode passionnel, il ne fait plus de l’histoire mais de la mémoire, il commémore. L’histoire est une recherche complexe qui exige de la précision et des références, l’histoire qu’on enseigne à l’école ne peut répondre à cette exigence : elle sélectionne les faits et leur présentation elliptique est forcément orientée. Madame Taubira a ainsi imposé par la loi l’enseignement de l’esclavage occidental dans l’Atlantique et l’Océan indien, en omettant sciemment la traite en Méditerranée et en Afrique, d’Alger à Zanzibar par les musulmans. Il s’agit d’un enseignement de l’histoire officielle, quasi totalitaire, susceptible d’entraîner des sanctions pour celui qui le remettrait en question. Il est frappant de constater que lorsque j’ai moi-même proposé qu’on enseigne le rôle positif de la France outre-mer, le Conseil Constitutionnel a abrogé le texte… Pas celui de Taubira !

    Il ne s’agit pas ici d’histoire mais de mémoire, et si la première intéresse d’abord les historiens, la mémoire est et a toujours été politique. Celui qui dit le contraire est un Tartuffe ! Le tout est de savoir à quoi doit servir la mémoire. Elle était avant tout destinée à célébrer les héros, les grandes heures du passé national, et les hommes qui peuvent servir de modèles à ceux d’aujourd’hui. Elle avait pour but de susciter une fierté nationale indispensable pour souder la nation et notamment faciliter l’assimilation des nouveaux arrivants. Peu à peu, elle a inversé son rôle : la commémoration remplaçait les héros par les victimes, et la fierté par la repentance. Au lieu de magnifier la nation, elle mettait en exergue les dettes de celle-ci à l’égard de communautés particulières. Pour faire prendre conscience, disait-on, d’un passé qu’il ne fallait pas revivre, on a surtout fini par montrer le visage d’une France qui n’était guère attirante et à laquelle les nouveaux arrivants avaient cette fois des réparations à faire valoir. L’idée stupide, antinationale, qui consiste à choisir Stora pour mener une mission « historienne » sur la colonisation et la guerre d’Algérie est le comble de la faute : le but serait de « réconcilier » les peuples français et algérien. Comme si un travail d’historien pouvait atteindre ce but ! Comme la « mémoire » algérienne est quant-à-elle clairement orientée, qu’elle légitime la dictature militaire par une guerre « gagnée » contre l’horrible colonisateur coupable de tous les méfaits, elle ne pourra accepter du côté français qu’une vision compatible avec la sienne. Les déclarations scandaleuses de Macron sur la colonisation, crime contre l’humanité, et l’orientation politique de Stora laissent supposer le pire. Si on confiait ce travail à Jean Sévillia, auteur d’un excellent livre sur la colonisation de l’Algérie et sur la guerre, la mémoire serait évidemment très différente. Elle ferait sans excès honneur à la France !

  • Aux Mercredis de la NAR : #37 - François Delpla pour son livre “Hitler et Pétain”.


    Mercredi 16 janvier, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions François Delpla pour son livre “Hitler et Pétain”.

    Ancien élève de l’École normale supérieure, docteur en histoire, François DELPLA est spécialiste du nazisme et de l’année 1940. Sa thèse de doctorat est devenue un livre : « La face cachée de 1940 :

    comment Churchill a gagné la partie » et son mémoire d’habilitation, présenté devant un jury présidé par Édouard Husson, porte sur « Churchill et Hitler » (publié en 2012 aux Éditions du Rocher). Ses ouvrages sur Dunkerque, sur le 18 Juin, sur l’assassinat de Georges Mandel, sont riches de découvertes et nous lui devons une « Histoire du Troisième Reich » chez Perrin en 2014.

    Nous recevons François Delpla pour le tout récent qu’il a consacré à « Pétain et Hitler » et qui constitue un véritable tournant historiographique dans l’étude de Vichy. Après Robert Aron soutenant que De Gaulle avait été « le glaive » et Pétain « le bouclier » pendant l’Occupation, Robert Paxton avait montré que Vichy avait devancé les exigences allemandes. François Delpla ne remet pas en cause cette dernière analyse mais place le projecteur sur un acteur que Paxton a négligé : Hitler qui, par la violence, la menace et la ruse, manipule du début jusqu’à la fin Pétain et ses « ministres » résignés à la vassalisation de la France dans une Europe allemande.