La note précédente – l’analyse de Maurice Pujo – dit en quoi et pourquoi les révoltes de janvier et février 1934 furent sans lendemain. En quoi et pourquoi, du même coup, Maurras n’a pas cru que les émeutes du 6 février fussent l’occasion, comme disaient les anciens ligueurs et camelots, de ramener le Roi. Une frange insuffisante de l’opinion et des élites française acquise à la monarchie ; l’union des patriotes, faute de pensée politique commune ou faute de pensée politique tout court et faute d’une direction unique, était surtout une désunion, une dispersion, un chacun pour soi. Le succès ne lui était pas ouvert. Entre les deux guerres, à vrai dire, Maurras et l’Action française semblent bien avoir cherché ailleurs les moyens d’aboutir. Par exemple avec le (les) Monk en puissance dont parle Maurice Pujo : « Il y aurait eu un Monk et même plusieurs si les circonstances avaient été telles qu’elles pussent lui donner confiance ». Elles ne le furent pas, entre 1918 et 1940 et pas davantage le 6 février 1934.
Reste, alors, s’agissant de Maurras, ce que Boutang appelle l’insulte. Non pas seulement le reproche, cent fois répété - origine, comme Olivier Dard, l’a montré récemment, à Martigues, des grandes ruptures de l’histoire de l’Action française - de ne pas avoir abouti ; reproche de l’échec, adressé, on le sait, au seul Maurras, car c’est de lui, de lui seul, que les contemporains – et plus tard, encore, la postérité - attendent tout.
Lire la suite
Le régime socio-économique choisi par le CNR à la Libération a produit un tocard. Plutôt que de le réformer progressivement ou à l'occasion, les gouvernements successifs l'ont aggravé par bêtise ou clientélisme.
Ce modèle affaissé découle aussi du régime politique choisi par le pays, dont le peuple s'est avéré immature jusqu'à ces derniers temps, cramponné qu'il est à la mangeoire de l'Etat-providence.
Il semblerait depuis peu que le lavage de cerveau cesse d'obscurcir les idées générales et que l'on comprenne enfin qu'une autre voie est possible en convoquant le risque et l'effort. Les plus lucides vont tester cette 'révélation' à l'étranger, mais vu la gravité de l'addiction, je reste sceptique pour la grande masse, celle qui fait les rois du jour.
C'est ce sur quoi compte ce gouvernement d'amateurs qui a décroché la timbale pour accroître notre déclassement par le triomphe d'idées mortes."