Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi
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Bulletins de vote du 1er tour de la primaire de la gauche à Lyon, janvier 2017. SIPA
Par Jérôme Leroy
Une démystification sans-doute plus caricaturale qu'excessive des sondages et qui en fait ressortir les vices, avec le talent, l'humour, le style de Jérôme Leroy, qui ne sont pas minces [Causeur, 11.03]. Pour scientifiques qu'ils soient, ou prétendent être, les sondages se sont livrés à de bien mauvais pronostics ces temps derniers et non pas du tout sans intention. Il est juste de les moquer. On jugera de la dose de moquerie qui convient. LFAR
Un sondage, c’est un peu comme la bombe atomique du tonton de Boris Vian qui la fabrique dans son garage et qui comprend soudain une chose évidente :
Voilà des mois et des années
Que j’essaye d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je n’me suis pas rendu compt’
Que la seul’ chos’ qui compt’
C’est l’endroit où s’qu’ell’ tombe
Boris Vian – La java des bombes atomiques… par chansonfrancaisetv
Un sondage doit toucher un public bien déterminé dans un journal bien déterminé. Il a pour ambition de prêcher des convaincus. Des convaincus qui aiment se faire peur ou voir confortée leur vision du monde. Le sondage est ce mal qui nous fait du bien : cette fois-ci, ce n’est pas de Boris Vian, c’est de Léo Ferré.
Ainsi, un grand journal du soir écrit en première page et en grosses lettres dans son édition du 7 mars : « Un tiers des français se disent en accord avec les idées du Front national. » On pourrait pour une fois se demander le but de ce sondage, plutôt que s’interroger sur le sens du résultat. Par exemple, se demander s’il ne s’agit pas de mobiliser les troupes démotivées de la gauche et de justifier les ralliements à Macron comme ultime barrage à Marine Le Pen. Ca peut toujours marcher, on ne sait jamais. Ca a bien marché avec Delanoë.
« Préférez-vous une société réellement communiste ou qu’un tremblement de terre détruise la France et qu’elle soit ravagée par la peste ? »
C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas commandé de sondage, à droite, sur la fiabilité des députés UDI ou sur la crédibilité de Fillon qui déclare dans un meeting à Orléans : « Les voyous doivent redécouvrir ce qu’est la loi ». Là, on risquerait plutôt la démobilisation et de se retrouver ave un résultat peu conforme aux attentes des commanditaires. A moins de poser la bonne question, comme le tonton de Boris Vian. Par exemple, « Trouvez vous digne l’attitude des députés UDI ou préférez vous être atteint du typhus ? » ou bien « Le discours de François Fillon sur le respect de la loi est-il crédible ou préférez-vous être privé de la vue pour le restant de vos jours ? »
Moi, par exemple, si j’avais les moyens, je commanderais au Monde et, soyons fou, au Figaro et à Libération un sondage sur la popularité, à la veille de cette élection, des idées du Parti Communiste. Et pourquoi pas ? Il faut juste, encore une fois, choisir la bonne question. Par exemple: « Préférez-vous une société réellement communiste ou qu’un tremblement de terre détruise la France et qu’elle soit ravagée par la peste ? ». Je crois que je prouverais alors aisément à quel point les idées communistes sont en forme. Je vois déjà les grands titres barrant la une : « Neuf français sur dix se disent en accord avec les idées du PCF »
Ca me redonnerait le moral, tiens. Et toute ma confiance dans les sondages. •
Jérôme Leroy
écrivain
René Le Honzec
René Le Honzec
René Le Honzec
par Ph. Delelis
REGIME DES PARIS - HUMOUR Une élection très importante a eu lieu le week-end dernier, en prélude à d’autres qui se succèderont cette année. C’est l’occasion de s’arrêter un instant sur ce phénomène assez singulier qui consiste, pour un ensemble d’êtres conscients, à désigner l’un d’entre eux pour l’investir d’une mission particulière, quelquefois surhumaine.
Le sacre démocratique de l’élection n’est pas moins mystérieux que l’investiture divine des anciens monarques. Qu’est-ce qui fait que tel ou tel candidat se distingue ? Qu’est-ce qui fait qu’il est « choisi », au sens premier du terme (electio : le choix) ? Il y a bien sûr ce qu’il dit, mais les plus grands orateurs ne sont pas nécessairement élus.
Il y a ce qu’il pense, mais les philosophes les plus lucides sont souvent éliminés. Il y a surtout ce qu’il est : le charisme – ou même, au-delà du charisme, un certain pouvoir de séduction – peuvent être déterminants. Les candidats charismatiques peuvent compenser leurs possibles défauts par leur rayonnement personnel, leur capacité à faire se lever les foules, à provoquer une adhésion spontanée et enthousiaste…
Mais ce phénomène est aussi celui qui se produit dans les stades où des milliers de personnes – plus ou moins imbibées, ce qui les distinguent peut-être des électeurs – peuvent avoir la même réaction, non pas à l’annonce d’un programme ou d’une pensée profonde sur l’avenir du monde, mais à un simple ballon entrant à bonne vitesse dans un filet. Conscients de ce risque de l’irrationnel, les révolutionnaires de 1789 se méfiaient de l’élection et considéraient le tirage au sort comme bien plus démocratique.
Hélas ! Ils l’instaurèrent trop tard… Si, plutôt que Maximilien Robespierre, élu député du Tiers Etat, on avait tiré au sort son voisin de la rue de la Gouvernance à Arras, Marcel Pinard, cabaretier de son état, la révolution eut sans doute été moins sanglante voire franchement plus festive. Les communistes se méfient également de l’élection et lui préfèrent le parti unique dont les vertus ont été célébrées par moult intellectuels français (dont, à ce jour, peu de repentis et aucun jugé pour complicité de crimes contre l’humanité).
Si on ajoute les autres dictatures, les organisations étatiques tribales ou familiales, les théocraties, etc., on s’aperçoit que l’élection n’est pas le mode de désignation des responsables le plus répandu au monde : le mystère de l’élection continue à susciter une certaine réticence. Il faut donc se réjouir lorsque le processus électif se déroule normalement et aboutit de surcroît à un résultat remarquable. C’était le cas le weekend dernier : Iris Mittenaere a été élue Miss Univers. •
René Le Honzec
A la façon de Luchini, un humour d'actualité.
La vidéo ne dure que 1'45'' et se termine par une citation de La Fontaine particulièrement bienvenue.
Lafautearousseau
Merci à Ariane !
KAK
Stratégie Juppé ?