UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

    Rire ou sourire un peu ... de la dette grecque, s'interroger avec Gérard Leclerc sur les destructions barbares de sites historiques par la révolution islamique, mettre, grâce à Anne Bernet, nos pas dans les pas de Bonchamps au temps des guerres de Vendée, faire un tour du côté des dernières BD parues chez Glénat dont une toute nouvelle sur Saint -Exupéry, et vous conseiller, pour finir, de devenir ami de la page Facebook de Lafautearousseau ... ce sera notre programme de ce dimanche. Bonne lecture ! 

  • Culture & Patrimoine • Destruction de sites historiques par l'EI ou la révolution culturelle djihadiste, par Gérard LECLERC

    GERARD LECLERC.JPGPour Gérard Leclerc, la destruction par les djihadistes de Daesh d'oeuvres préislamiques très rares traduit une volonté d'éradication de tout héritage.

    Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame. (Entretien avec Alexandre Devecchio).

     

    Les djihadistes de l'État islamique ont mis en ligne une vidéo, jeudi 26 février, où ils détruisent à coups de masse des œuvres préislamiques très rares du musée de Mossoul en Irak. Que cela vous inspire-t-il ?

    Gérard Leclerc: Je suis horrifié. Ce n'est pas un massacre, ni une décapitation ou une crucifixion. Mais c'est une violence qui blesse de manière très particulière, qui s'attaque à notre nature profonde. Cela m'évoque l'attentat à la bombe qui endommagea le musée des Offices à Florence en 1993, des oeuvres d'art inestimables avaient été abîmées. Les terroristes ont agi sciemment: leur réflexe consiste à éradiquer tout ce qui ne convient pas à leur conception de la vie.

    Après la destruction de la tombe du prophète Jonas, c'est la deuxième fois que Mossoul est visée. Cette ville occupe-t-elle une place particulière dans la civilisation judéo-chrétienne ?

    Ninive est une ville biblique. Elle est liée à l'histoire de Jonaz, prophète juif, envoyé par Dieu dans une grande ville païenne qu'il va convertir de manière improbable. D'abord sceptique, Jonas s'enfuit. Mais son bateau est pris dans une tempête. Il est alors avalé par une baleine qui au bout de trois jours et de trois nuits le rejette sur le rivage, d'où il repartira finalement convertir Ninive. Jonaz et Ninive sont ainsi restés des figures importantes de la révélation de la culture biblique puisque le Christ lui-même se référera, selon l'Évangile de saint Matthieu, au seul signe de Jonas, alors qu'on lui réclame un signe décisif pour attester du caractère de sa mission.

    Jonaz est aussi un prophète pour les musulmans puisqu'ils sont reliés à la culture biblique de l'Ancien testament. Mahomet se veut l'homme qui clôt la révélation et celle-ci part d'Abraham. Il y a une parenté culturelle indéniable.

    S'ils appartiennent aussi à la culture musulmane, pourquoi s'en prendre à ces sites historiques ?

    Les terroristes se réfèrent à la tendance iconoclaste qu'on retrouve dans l'histoire des religions, y compris dans la théologie chrétienne. L'image, considérée comme une forme d'idolâtrie est en effet un interdit biblique. Il faut se souvenir de la célèbre querelle des images de Byzance qui s'étend de 723 à 843. Pendant cette centaine d'années, les empereurs byzantins interdirent le culte des icones et firent détruire systématiquement les images représentant le Christ ou les saints. Mais celle-ci va se clore finalement par le triomphe de l'orthodoxie et du culte des icônes lors du deuxième Concile de Nicée en 787. Cela se traduira par l'émergence de l'art religieux occidental et la production de merveilles artistiques inégalées. Néanmoins, dans le registre religieux, il y a une lutte constante entre la représentation et le refus de la représentation. Il ne faut pas oublier non plus que dans le protestantisme au XVIe siècle, il y a aussi une rage iconoclaste qui va faire des ravages dans notre patrimoine culturel. Evidemment, il ne s'agit pas de faire un rapprochement hasardeux entre le calvinisme et l'islam racical. Mais les islamistes s'appuient sur une tradition religieuse iconoclaste défaite par le christianisme. Ils ont pris le parti de la suppression de toute représentation qui à leurs yeux est idolâtrique.Cette politique de la terre brûlée se rapporte à une certaine conception du divin, qui ignore que l'épiphanie de la transcendance peut briller dans des oeuvres faites de main d'homme. Cela les conduit à se retourner contre toute la culture, même si leur fureur est encore plus grande à l'égard de toutes les civilisations étrangères à l'islam.

    Au-delà du fanatisme iconoclaste religieux, n'y-a-t-il pas aussi aussi une dimension totalitaire dans ces actes ?

    Oui, il y a une volonté d'éradication du passé comme si les islamistes voulaient refaire l'humanité à neuf. A travers l'application rigoureuse de la charia, ils cherchent à créer une société nouvelle et un homme nouveau. On peut faire l'analogie avec la révolution culturelle chinoise et la volonté des gardes rouges d'éradiquer tout héritage culturel et artistique, de faire table rase du passé. Il s'agissait d'araser complètement le paysage de toute mémoire. On se souvient aussi de la formidable rage de certains révolutionnaires français que l'abbé Grégoire avait dénoncée.

    Pour la première fois, les djihadistes ont filmé leurs destructions. Que cela signifie-t-il selon vous ?

    La diffusion des images vise à atteindre l'opinion occidentale en la touchant dans ses ressorts les plus profonds. Il s'agit de terroriser les esprits en disant: «Nous sommes les radicaux des radicaux, nous ne ferons grâce de rien...» 

    FIGARO VOX Vox Monde -  

  • HISTOIRE • Quelques instants de réconciliation nationale, par Anne Bernet

    LivresViollier             

    « Grâce pour les prisonniers ! Bonchamps l’ordonne ! ».

    anne bernet.pngAlors que la guerre de Vendée bascule dans l’horreur et que les armées républicaines mettent en œuvre les premières mesures d’extermination votées par la Convention à l’encontre des « Brigands », ce 17 octobre 1793, le général angevin, mortellement blessé devant Cholet, refuse d’entrer dans l’implacable logique du monde totalitaire en train de naître et lui oppose le pardon évangélique, la faisant voler en éclats. Les cinq mille prisonniers républicains détenus dans l’abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil ne mourront pas. Parmi eux, il en est un dont le fils deviendra célèbre sous le nom de David d’Angers.

    « Des hommes libres acceptant la vie de la main des esclaves. Cela n’est pas républicain ! Taisons ce déplorable événement. Les Brigands n’ont pas de journaux. Tout cela s’oubliera. » écrit alors Barère à Paris.

    Trente-cinq ans plus tard, au sommet de son talent, le sculpteur Pierre-Jean David n’a pas oublié l’homme qui sauva son père. En marque d’éternelle gratitude, encourant la désapprobation de ses amis républicains autant que la méfiance des royalistes, il décide d’offrir au général de Bonchamps un tombeau à sa mesure.

    Yves Viollier n’en finit pas de revenir à la guerre de Vendée. Elle le hante. Lui aussi est en pleine possession de son métier. Jouant avec les époques, il croise les destins du sculpteur, de son modèle, « un ancien soldat de Buonaparte » diront, scandalisés, quelques pieux imbéciles, de Bonchamps, et de tout ce petit peuple de l’Ouest qu’il connaît si intimement. Viollier n’est pas historien, et cela n’a aucune importance. Peu importe les minimes erreurs qui peuvent se glisser ici ou là puisqu’il saisit, avec une rare acuité, cet « instant de grâce » immortalisé dans le marbre où les deux France, la blanche et la bleue, furent sur le point de se réconcilier. 

    L’instant de grâce, d’Yves Violllier, Robert Laffont, 240p., 19 euros.

    Politique magazine, Par

  • B.D. • Du nouveau chez Glénat : Saint-Exupéry, le seigneur des sables

    C’est aux tous premiers pas d’Antoine de Saint-Exupéry dans l’aviation civile que Pierre-Roland Saint-Dizier et Cédric Fernandez nous convient. En ce mois d’octobre 1926, le futur héros de l’Aéropostale et de la Seconde Guerre mondiale, disparu en juillet 1944 à bord de son P-38 au-dessus de la Méditerranée, rejoint un immeuble cossu de Paris où il a rendez-vous. Il y rencontre le directeur général de la compagnie Latécoère (future Aéropostale) pour un entretien d’embauche. Ce dernier lui indique que le directeur d’exploitation des lignes, Didier Daurat, recherche un second pour des tâches administratives. Or le jeune Antoine de Saint-Exupéry (26 ans) ne rêve que de voler. Refus catégorique du directeur général qui ne recherche que des pilotes expérimentés ayant fait leurs preuves au combat… Néanmoins, Saint-Exupéry rejoint Toulouse pour y rencontrer Didier Daurat qui met en garde le jeune homme, certes plein de fougue mais forcé de ronger son frein. Avant d’être pilote, Saint-Ex’ devra apprendre le métier de mécanicien et surtout y faire ses preuves.

    Cet album, de très belle facture, met en lumière une période méconnue de Saint-Exupéry, celle qui couvre les années 1926 à 1929, pendant lesquelles il a été mécanicien et ensuite pilote entre Toulouse-Montaudran et Dakar. Il y fait la connaissance de deux autres figures emblématiques de l’aviation : Jean Mermoz et Henri Guillaumet. Les deux co-auteurs mettent également en valeur le séjour trop méconnu de Saint-Ex’ au Cap Juby (Maroc) où il passe 18 mois à, notamment, améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures et les Espagnols. Signalons que cet album est soutenu par la Fondation Saint-Exupéry, association qui vient en aide à des jeunes en difficulté.

    Saint-Exupéry, le seigneur des sables – Pierre-Roland Saint-Dizier et Cédric Fernandez – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros.

    Le Garage de Paris

    L’album fleure bon les années 50, celles de la nationale 7, de l’Aronde, de la Dauphine ou encore de la 4CV. Il est admirablement bien mis en scène par les deux auteurs qui sont également les héros de cette bande-dessinée. Aucun narcissisme dans cet exercice, seulement l’envie de faire découvrir et partager la passion de l’automobile. L’histoire débute dans un petit garage de Charente : le garage de Paris. Les deux auteurs-« héros » discutent avec l’hôte des lieux qui leur fait découvrir une petite caverne d’Ali-Baba : Coupé Peugeot 204 et Peugeot 404, une 4CV… La magie fait le reste et les auteurs nous font revivre de nombreuses voitures de légende, ayant toute connu une grande popularité en leur temps : la R8 Gordini la Panhard Dyna Z, la Peugeot 203, la Jeep (du Tour de France), l’inusable Citroën 2 CV, l’incomparable Traction 11 BL etc… Si le lecteur non averti peut être parfois rebuté par un langage technique pointu, il n’en reste pas moins que cette bande-dessinée nous transporte sur les routes de France comme dans un film de Jacques Tati. Le plus drôle est que la réalité a récemment rattrapé la fiction puisque quelques semaines après la parution de cet album, Artcurial a mis en vente le 6 février dernier une collection de voitures rares découvertes dans un garage des Deux-Sèvres. Celles-ci y somnolaient depuis une cinquantaine d’années. Parmi elles des Bugatti, des Delahaye, des Delage, des Maserati et même la Ferrari bleue de légende qu’Alain Delon conduisait dans les années 60.

    Sans doute, les voitures du Garage de Paris sont-elles moins prestigieuses mais elles restent tout aussi intéressantes à (re)découvrir. On attend la suite de cet album avec impatience. 

    Le garage de Paris – Tome 1 – Dugomier et Bruno Bazile – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros.

     

      -  Politique magazine