Marie de Roux : le nationalisme linguistique indissociable du Patriotisme territorial...

"De toutes les caractéristiques nationales, il en est une à laquelle on trouve généralement qu'il est aussi légitime d'être attaché qu'au sol de la Patrie, c'est la langue. Le nationalisme linguistique est donc aussi justifié que le patriotisme territorial. C'est une forme de ce nationalisme de garder à la langue son génie propre et la pureté de son vocabulaire. Elle peut s'enrichir de termes étrangers pour désigner des choses nouvelles, mais à condition de n'être jamais encombrée et déformée par ces alluvions..." (Anne André Glandy, Le marquis de Roux (1878-1943), S.F.I.L et impr Marc Texier, , p. 135)
On remarquera comment, ici, Marie de Roux se rapproche "essentiellement" (pour employer le terme dans son acception philosophique) de Frédéric Mistral, dans son "sirventés" (1) dédié "I troubaire catalan" ("Aux troubadours catalans) :
"Car, de mourre-bourdoun qu'un pople toumbe esclau,
Se tèn sa lengo, tèn la clau
Que di cadeno lou deliéuro."
"Car, face contre terre qu’un peuple tombe esclave,
S'il tient sa langue il tient la clef
Qui de ses chaînes le délivre".
Le Patriotisme et le nationalisme linguistique ? L'un ne va pas sans l'autre... et nous sommes et voulons être bipèdes, plutôt qu'unijambistes, marcher sur nos deux jambes (la défense de la Terre et du Sol, certes, mais aussi, de l'esprit de nos pères, de notre Être profond, véhiculé par notre langue...(2)
(1) un "sirventés" est un poème (satirique, politique ou moral) que chantaient, en langue d'oc, les troubadours des XIIème et XIIIème siècles...
(2) en page d'accueil de notre quotidien, nous proposons quotidiennement cette courte note : En français, s'il vous plaît !, qui propose l'accès à un site fort utile pour tous ceux qui veulent s'exprimer correctement dans la langue de Molière :