Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (244)
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Aujourd'hui : L'Héritage de Daudet ? 1. L'honneur du "Non"...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
Léon Daudet – mais avec lui ceux qui sont inséparables de lui, Charles Maurras, Jacques Bainville, toute l’Action française… - c’est l’honneur du "Non"… ; l’honneur de "résister" à l’état pur : résister à un Système qui, voulu pour nous par l’étranger (Bismarck s’est flatté d’avoir "mis en scène" à Berlin l’installation de la République en France), se fonde, idéologiquement, sur cette Révolution qui prétend follement que "la France commence en 1789", comme le dit Vincent Peillon, ministre de l’Education ( !) dans "La Révolution française n’est pas terminée" (Seuil, 2008) :
"La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi."
Cet homme est dangereux, certes, surtout au ministère de la des-Éducation nationale, mais c’est sa doctrine qui est dangereuse, et sa doctrine, c’est celle du Système, c’est "le" Système.
Prosper de Barante l’avait bien vu : l’assassinat de Louis XVI est bien "l’acte le plus terriblement religieux de notre Histoire"; et Clemenceau a bien raison : "…la Révolution est toujours en cours…"
Et, entre Peillon en 2009 et ce "passage" de Viviani en 1906, pendant 140 ans de combat haineux contre les Traditions constitutives de notre Être profond, la continuité est assumée :
"... La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...
Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus...
...La neutralité fut toujours un mensonge. Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse... Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...
...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...
...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Église Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination..."
Mais les forces de la Tradition et de la Réaction, aussi, sont toujours à l’œuvre.
De toute évidence, aujourd’hui, et à vues strictement humaines et immédiates, la Révolution est bien installée à la tête de l’État, elle tient tous les leviers, et semble avoir triomphé.
Pour toujours ?
L’Histoire enseigne que, comme le disait Maurras, "seul l’extraordinaire arrive, le reste se poursuit…". La monarchie française, et le trône de Louis XVI, n’avaient jamais paru aussi forts que dans les dernières années de la Royauté. Après tout, les idéologies aussi, comme les virus, sont mortels…
Le "fait" de l’aventure que fut l’Action française est tragique et beau : on connaît la fin de l’histoire, en 1944/1945, mais, depuis 1908 et la création du quotidien, et depuis les dernières années du XIXème siècle, qui virent la gestation du mouvement, la conscience, le courage, le moral n’ont pas fléchi.
Autour, beaucoup de lâchetés, de compromissions, de petits arrangements entre membres et obligés du Pays légal, pour tout accepter, finalement : tout, c’est-à-dire, le lent mais constant abaissement de la France, à l’intérieur comme à l’extérieur; et le lent mais constant travail de déconstruction de sa Société, induit par l’idéologie du Système.
Face à ce pouvoir "religieux", Léon Daudet et l’Action française furent trop seuls : ils ont perdu, au jeu de l’Histoire. Mais ils gardent à jamais l’honneur d’avoir su dire "Non", d’avoir accepté sans faiblir toutes les difficultés et les bassesses, car, en matière grave, quand la résistance est claire et haute, il y a toujours, forcément, un prix à payer; et - pour les dirigeants et militants du mouvement - d’avoir risqué leur vie – plusieurs l’ont donnée… - pour leur conception traditionnelle de la France.
Mais, même "morte", l'oeuvre commune à laquelle Daudet a associé son nom a laissé un héritage : des Idées, qui, elles sont bien vivantes. Et ces Idées d’Ordre, face au des-Ordre établi, sont aujourd’hui l’alternative, le recours, alors que le Système s’effrite, vacille et semble prêt à s’effondrer sur lui-même, comme hier l’Empire marxiste-léniniste, dont la puissance fut immense.
Il n’y a pas toujours la mort, au bout des combats politiques, même si l’échec semble apparent, comme c’est le cas aujourd’hui pour les forces de Réaction face aux forces de Révolution…