Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (188)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : Henri Massis raconte...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
De "Maurras et notre temps", Tome II, page 48 :
"C'est alors que se produit le drame, le drame qui va faire du trop heureux Daudet un "pauvre Léon malheureux"...
...Le 3 décembre - le jour de la mort de Barrès - Jacques Maritain m'écrivait :
"Voilà que je reçois l'A.F. qui m'apprend l'affaire du "Libertaire". Quelle atroce tragédie ! C'est épouvantable de toucher à ces abîmes de haine immonde !"
Tout s'éclairait du même coup, l'énigme était dissipée : l'enfant avait été attiré dans un guet-apens anarcho-policier, et le meurtre camouflé en suicide.
Son passage au "Libertaire", puis chez le libraire Le Flaouter, les consignes données aux policiers chargés de l'arrêter, son transfert à l'hôpital dans le taxi du chauffeur Bajot, tous ces faits Léon Daudet allait les mettre dans une clarté telle qu'elle ne permettrait ni les hésitations ni les timidités.
Une patiente, victorieuse instruction allait s'engager que Daudet conduit seul.
Oui, "ce père en deuil, ce père encore saignant aura pris par la main la police et la justice et les aura conduites toutes les deux jusqu'à l'abîme d'horreur et de honte dont elles n'osaient s'approcher."
Mais c'est Léon Daudet que le régime poursuivra devant les Assises pour crime de paternité !
Daudet connut alors la totale agonie.
Ah ! que Bernanos avait donc su pénétrer d'un coup, sous ses vivantes humeurs, le "destin surnaturel de cet homme au regard brûlant et glacé qui semblait nous apporter parfois le visage d'un autre monde".
"Il est fait - disait-il de Daudet - il est fait pour les sueurs profonde que virent couler, une Nuit entre les nuits, les Oliviers prophétiques."
Bernanos disait aussi de Daudet : "Il est le seul héritier d'Eschyle et de Sophocle."..."