Au cinéma : Paternel, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Paternel, un film de Ronan Tronchot avec Grégory Gadebois et Lyes Salem (Simon, le curé de la paroisse et son vicaire Amine), Géraldine Nakache et Anton Alluin (Louise et son fils Aloé).
Paternel… le premier long-métrage du réalisateur… Et pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître, que je recommande.
Après Spotlight (2016), La Confession (2017), Les Eblouis (2019), La Communion (2020) et Sacerdoce (2024), Paternel, comme son nom ne le suggère pas spontanément, s’avère un nouveau film sur le clergé séculier, - ces « Mon Père » qui ont remplacé « Monsieur l’Abbé » - à croire que ces hommes de Dieu hantent notre société déchristianisée. On ne prétend pas, comme c’est souvent le cas, le scénario « bâti sur des faits réels », mais évidemment la difficulté qu’il soulève n’est pas une pure fiction, et l’Église a sans doute à la résoudre plus souvent qu’on ne le pense.
Allez le voir. Allez le voir sans lire le synopsis, et surtout sans regarder la bande-annonce qui dévoilent l’intrigue de façon stupide et scandaleuse, à l’image de cette ouvreuse de cinéma, qui raconte au début d’un film policier que « l’assassin, c’est le maître d’hôtel ».
C’est vrai que le réalisateur veut mettre « en lumière les prêtres dont on parle peu (…) en questionnant les règles de l'Église catholique au XXIème siècle. Est-ce que certaines règles sont encore d'actualité, sont encore applicables aujourd'hui et en phase avec les mœurs actuelles ?"
Reconnaissons-lui de ne pas insister, et même de faire dire « j’ai tué » à la jeune fille qui se confesse d’avoir avorté.
Je veux bien admettre l’aggiornamento de l’Église dans la façon de dire, dans la « Pastorale », mais aucunement dans les règles, dans les mœurs. Que vient faire l’ « actualité » dans l’acte de foi « je crois en la vie éternelle » ?
Mais puisque « actualité » il y a, j’engage tout particulièrement les prêtres à aller voir ce film, et je me réjouis d’écouter ceux qui voudront bien m’en parler.
Pour ma part, j’en ai marre de cette confusion du Droit et de la Justice qui veut établir la règle générale à partir de cas particuliers relevant des seuls tribunaux. De même les lois de l’Église et le Royaume de Dieu ne sont pas de ce monde, tandis que notre faiblesse humaine relève des confessionnaux.