UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (25)

 

1AAAAAAAAAa.jpg

 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Un autre Hugo (4/6)...

---------------

ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

1A.jpg

Léonie d'Aunet, par Laurent Paturaud, illustrateur, pour une bande dessinée sur Victor Hugo...

 

Un autre Hugo (IV) : le scandale Biard d'Aunet...

 

De "La tragique existence de Victor Hugo", pages 86/87/88 :

"...Hugo se croyait l'égal, le semblable des rois, d'abord par l'esprit et le génie, puis par la consécration du peuple souverain.
Il avait reçu une mission égale, sinon supérieure à la leur, qu'il devait accomplir en conscience.
La tromperie d'Adèle, à un moment, le fit douter de son don de fascination, de son prestige physique, auxquels avait pu être préférée la laideur de Sainte-Beuve. Mais, grâce à Juliette, il se reprit vite et se consola dans des bras plus beaux que ceux dont il sortait. Puis, quand il eut fait le tour physique, sinon moral, de Juliette, il éprouva le désir d'un changement de régime et ce fut l'affaire Biard d'Aunet, un vaudeville dont s'esclaffa tout Paris. Il était alors Pair de France depuis trois mois.
Cette personne, Mme Biard d'Aunet, qui était un bas bleu et affichait des prétentions littéraires, répondait au prénom de Léonie... Elle avait vingt-cinq ans.
Ils se firent chiper, dans un galetas du passage Saint-Roch, dont on enfonça la porte, par le mari, outragé et furieux, flanqué d'un commissaire de police, lequel recula devant cette déclaration en chemise de nuit : "Je suis le vicomte Hugo, Pair de France, donc inviolable. Je ne relève que de la Haute Assemblée."
La dame, elle, était comme il sied, entièrement nue, sans autre titre ni vêtement que sa beauté. Elle fut acheminée vers Saint-Lazare, après avoir subi les imprécations de son mari...
Comment et pourquoi les amants avaient-ils été découverts, on ne l'a jamais su... Le scandale fut énorme. Président de la Chambre des Pairs, nigaud solennel, le duc Pasquier aurait voulu que le roi obtînt la démission d'Hugo. Louis-Philippe refusa en riant et dédommagea le mari par un achat de peinture. Celui-ci retira sa plainte. Hugo reçut un passeport pour l'Espagne, mais s'arrêta rue Sainte-Anastase auprès de l'ignorante Juliette.
Il était assez honteux de son équipée; cependant le génie n'avait-il pas tous les droits !...
L'aventure Biard d'Aunet, colportée du monde des théâtres et des salles de rédaction, avec une foule de détails, complémentaires et mensongers, dans tous les milieux parisiens, souleva un flot, mieux, un mascaret de jeux de mots, de coq-à-l'âne, de calembours, où le poète satyre, habitant de l'Olympe, était éclaboussé de haut en bas.
Il demeura plusieurs jours sans sortir, de peur d'être reconnu, ne lisant pas les journaux, de peur d'y trouver des allusions pénibles, dégustant l'humiliation si contraire à sa nature..."

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel