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Feuilleton : Chateaubriand, "l'enchanteur" royaliste... (20)

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Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : sur Napoléon et sur l'assassinat du Duc d'Enghien; et l'élection à l'Académie...

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"...L'avenir doutera si cet homme a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait...

...Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens...

...Né surtout pour détruire, Bonaparte porte le mal dans son sein..."

"De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe" (extrait).

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"Heureuse, du moins, ma vie qui ne fut ni troublée par la peur, ni atteinte par la contagion, ni entraînée par les exemples ! La satisfaction que j'éprouve aujourd'hui de ce que je fis alors, me garantit que la conscience n'est point une chimère... Je relis avec un orgueil pardonnable cette page qui m'est restée comme mon seul bien et que je ne dois qu'à moi."

Ainsi parle Chateaubriand de son article fameux paru dans "Le Mercure" pour stigmatiser ce crime, et qui est bien l'une des grandes pages de notre Littérature :

"Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de le vengeance des peuples.

C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde. Si le rôle de l'historien est beau, il est souvent dangereux; mais il est des autels comme celui de l'honneur qui, bien qu'abandonnés, réclament encore des sacrifices; le Dieu n'est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n'y a point d'héroïsme à la tenter; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur ou la mort.

Après tout, qu'importent les revers, si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un coeur généreux deux mille ans après notre vie ?..."

Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 570.

 

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20 février 1811 : élection à l'Académie...

 

Napoléon désirait que Chateaubriand siégeât à l'Institut.
Sur son refus, l'Empereur le fit menacer par le duc de Rovigo, ministre de la Police, de l'emprisonner à Vincennes !
Chateaubriand fut élu le 20 février 1811, en remplacement de Marie Chénier, le frère du poète André, guillotiné sous la Révolution .
Conformément à la tradition, le jour de sa réception, Chateaubriand devait prononcer un discours dans lequel il était censé faire l'éloge de son prédécesseur, révolutionnaire et régicide.
Il éreinta et sa personne et ses écrits.
La commission chargée de lire son discours le rejeta, ainsi que l'Empereur.
Après avoir rayé certaines phrases, mis çà et là d'un crayon rageur quelques indications, l'Empereur rendit le discours à Daru en lui précisant que Chateaubriand devrait y apporter les modifications qu'il exigeait.
Mais n'ayant pu le faire fléchir, Napoléon interdit la lecture de son discours.
Chateaubriand fut exilé à Dieppe, tandis que ses amies, Mme Récamier et Mme de Staël, étaient exilées de France.
Il n'occupa son fauteuil que sous la Restauration...

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