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Contrat France Australie : Le holdup de Washington, par Olivier Perceval.

« Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des inté­rêts. » (Charles De Gaulle)

Ain­si une fois de plus une coa­li­tion Anglo-Saxonne menée par les USA inflige à la France un nou­veau coup de Tra­fal­gar, un véri­table hold’up.

olivier perceval.jpgCin­quante mil­liards d’Euros passent sous le nez de Naval Group, un indus­triel qui avait pour­tant pris le soin d’angliciser son nom pour mieux s’inscrire dans la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale. Certes, La France devait confier la réa­li­sa­tion de la coque et de la moto­ri­sa­tion à des chan­tiers aus­tra­liens et toute l’électronique de bord et les arme­ments (tor­pilles et mis­siles) devaient être livrés par l’américain Lock­heed Mar­tin. Il n’en reste pas moins que ce sont près de 10 mil­liards d’euros qui n’entreront pas dans les caisses fran­çaises, de quoi, en ces temps dif­fi­ciles du « quoi qu’il en coûte », don­ner une migraine au gouvernement.

On peut se perdre en conjec­ture pour expli­quer les rai­sons qui ont moti­vé l’État Aus­tra­lien dans son revi­re­ment inat­ten­du , mal­gré les pauvres argu­ments appor­tés par le pre­mier ministre Aus­tra­lien Scott Mor­ri­son : « la déci­sion que nous avons prise de ne pas conti­nuer avec les sous-marins de classe Attack et de prendre un autre che­min n’est pas un chan­ge­ment d’avis, c’est un chan­ge­ment de besoin ».

Per­sonne n’est dupe et le for­mi­dable « Lob­bying » déployé par Joe Biden aura eu rai­son, avec la consti­tu­tion d’AUKUS » (Aus­tra­lia, Uni­ted King­dom, Uni­ted States), de la soli­di­té des enga­ge­ments aus­tra­liens avec la France.

Bien sûr, mes­sieurs les Anglais sont de la par­tie, ce qui démontre au pas­sage que l’isolement qui leur était pro­mis au moment du Brexit, n’aura pas duré bien longtemps.

Mais au-delà, il y a l’aspect stra­té­gique, la France pos­sède des inté­rêts dans cette région, comme le rap­pellent dans un com­mu­ni­qué com­mun, Jean Yves Le Drian ministre des affaires étran­gères et Flo­rence Par­ly, ministre des armées sur l’ambition de la France dans cette région » et il pré­cisent que la France est la seule nation euro­péenne « pré­sente en Indo­pa­ci­fique avec près de deux mil­lions de ses res­sor­tis­sants et plus de 7.000 militaires ».

La géo­po­li­tique est cruelle et au-delà du contrat du siècle, les Amé­ri­cains obsé­dés à juste titre par la gour­man­dise ter­ri­to­riale chi­noise pour­raient être inquiets de voir la Nou­velle Calé­do­nie obte­nir son indé­pen­dance et se tour­ner vers Pékin. D’où, peut-être une légi­time défiance.

Il y a là de vrais enjeux que nos diplo­mates du quai d’Orsay semblent subir sans pou­voir inter­fé­rer dans les ter­gi­ver­sa­tions idéo­lo­giques de L’Élysée et Matignon.

La soli­da­ri­té Anglo-Saxonne semble plus réa­liste et concrète que celle de l’Union euro­péenne, au sein de laquelle notre pays a toutes les peines du monde à vendre un Rafale, l’un des meilleurs aéro­nefs de com­bat exis­tant aujourd’hui, au rabais.

Source : https://www.actionfrancaise.net/

Commentaires

  • Evidemment la rupture brutale du contrat est un grave camouflet pour la France . Mais il se peut aussi que nous , ou plutôt nos dirigeants , Non seulement notre politique calédonienne est très ambigüe , mais comment se fait-il que nous n'ayons pas pu proposer nous aussi des sous-marins nucléaires d'attaques ? Sans doute parce que nous sommes déjà en retard dans notre propre marine avec des programmes sans cesse retardés et aussi une certaine infériorité de nos matériels . On peut aisément comparer les performances des sous-marins classiques et des sous-marins nucléaires : la différence est énorme . Si l'on compare encore nos propres sous-marins nucléaires d'attaques et ceux des américains nous sommes aussi quelque peu inférieur en performances , et probablement en délai de livraison . Alors on peut comprendre que l'on profite de nos faiblesses .

  • L'affaire ne fait que commencer...... en Australie.

    La classe politique et l'opinion publique n'avalisent pas la rupture nucléaire avec la Nouvelle-Zélande pas plus que l'enrôlement des forces australiennes dans le défi américain, sachant que la Chine populaire pèse un poids considérable dans l'économie australienne.
    Aller mourir dans le Détroit de Taïwan dans une affaire sino-chinoise (de leur point de vue) n'est dans l'idée de personne.

    En plus, Scott Morrison est le Bolsonaro austral qui relance le charbon et l'extraction minière à défaut de forêts à abattre, affiche son scepticisme quant au dérèglement climatique et déteste les homosexuels et l'Accord de Paris, ce qui n'est pas raccord avec les moeurs en vogue.

    Comme le fit Hollande à Sarkozy dans l'affaire des Mistral russe, Scott Morrison jubile de défaire le plan de renouvellement de la flotte submersible qu'avait monté non sans mal son prédécesseur Malcolm Turnbull (qui était d'un autre niveau).

    PS: Aucun Etat du Commonwealth australien n'accepte d'enfouir des déchets médicaux radioactifs ! On imagine la suite pour les installations de grand carénage des sous-marins nucléaires à Adélaïde.

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