Assassinat d’un prêtre : vous avez dit “récupération” ?, par Christian Vanneste.
La mobilisation de la “macronie” pour disqualifier la “récupération” de l’assassinat d’un prêtre par un migrant, déjà incendiaire présumé de la cathédrale de Nantes, révèle la panique que les circonstances de ce crime ont suscitée dans les rangs de la caste au pouvoir.
Alors que la stratégie “présidentielle” visait précisément à “récupérer” le troupeau moutonnier des sages “allant à la messe”, toujours voués à se rallier au protecteur rassurant et à s’inquiéter des extrémismes et des désordres, alors que la sagesse vaccinale faisait oublier la démolition systématique par la “majorité” actuelle des valeurs chrétiennes qui fondent la famille et la procréation, voilà qu’un événement confirme l’immense déficit de l’Etat dans l’exercice de ses missions prioritaires. Une fois de plus, un migrant qui aurait dû, depuis longtemps, être expulsé, ne l’a pas été, pour comble, parce qu’il était suspecté d’être l’incendiaire de la cathédrale de Nantes. De plus, avec une totale irresponsabilité, il a été laissé en liberté “sous contrôle judiciaire”, l’un de ces cache-misère de l’incurie de notre justice. Certes, comme beaucoup d’autres migrants assassins, il était passé par la case psychiatrique, mais cette irresponsabilité pathologique, qui permet par exemple de défenestrer impunément une dame juive, justifie-t-elle l’irresponsabilité de l’Etat ? Evidemment, non !
Dans la débandade macronienne, c’est à qui l’emportera dans la compassion envers la “communauté” catholique. Plus facile pour le président et le ministre de l’Intérieur passés l’un et l’autre par l’enseignement catholique, plus difficile pour le socialiste Castaner qui s’est pris les pieds dans son inculture et la confusion mentale qu’elle engendre : “tuer un prêtre, c’est s’en prendre à notre république laïque”. En cette veille du 10 Août, journée noire de la Révolution qui avec la République inaugura le massacre des prêtres dans les prisons parisiennes peu de semaines plus tard, puis en Vendée justement, par la suite, Castaner aurait dû mettre un peu d’ordre dans les débris de ce qui lui sert de pensée : des slogans, des mots-réflexes avec l’idée que la “laïcité” valeur-refuge se devait de reconnaître particulièrement l’appartenance à une communauté religieuse, ce vestige qu’il faut, selon lui, faire semblant de respecter. L’ennui, c’est que la laïcité est précisément l’inverse : la volonté de mettre la République indifférente aux croyances religieuses au-dessus de groupements qui ne doivent pas diviser la seule communauté qui soit : la communauté des citoyens. Pour un laïc, la République a failli parce qu’elle n’a pas su protéger un de ses citoyens. Quant à l’idée présidentielle de faire de la protection de ceux qui croient une priorité, c’est de la purée démagogique qui impliquerait que les athées ou les agnostiques soient moins protégés ou encore que les pires croyances doivent être particulièrement “protégées”. Qui ne perçoit la “récupération” honteusement communautaire chez ces gens qui condamnent la main sur le coeur la totalité de l’opposition de droite, laquelle rappelle simplement que l’Etat, une fois de plus, n’a pas fait son “boulot” alors que les chiffres publiés récemment révèlent l’explosion de la violence dans notre pays : 350 000 agressions au 1er semestre 2021, 50 000 de plus qu’en 2020, 30 000 de plus qu’en 2019 !
Le ministre de l’Intérieur est devenu le commis-voyageur de l’insécurité, allant et venant, partout en France, jouer les matamores, en brandissant les foudres d’une fermeté en carton-pâte, après chacun des drames qu’engendrent les insuffisances tragiques de la chaîne pénale. Dénoncer la passivité coupable de l’Etat face à l’illégalité, au crime, à la récidive serait une instrumentalisation indigne. On a le droit à la compassion, mais pas à la critique, pas à l’amalgame, pas au procès d’intention… pas à l’indignation, comme le dénonce “Libé”. Si l’événement n’était pas chargé d’une infinie tristesse, on devrait rire de ces accusations portées par ceux qui ont pourtant fait de l’indignation une vertu, de l’amalgame et du procès d’intention, en “racisme” par exemple, leur processus de stigmatisation habituel.
Le catholicisme n’est pas en France une communauté parmi d’autres, avec des électeurs qu’il faut récupérer. C’est une religion inséparable de notre identité nationale parce qu’elle été associée à la naissance et la croissance de notre nation. Qu’elle ait insufflé en permanence un esprit de charité dans notre culture nationale est une évidence riche d’hommes et de femmes admirables dont le père Olivier Maire est l’héritier spirituel. Pour autant, l’admiration ressentie pour les martyrs n’appartient pas à la politique qui, avec plus de modestie, doit viser le bien commun, notamment la sécurité de tous et ne saurait encourager des formes de générosité personnelle qui sont suicidaires sur le plan collectif quand elles ne le sont pas sur le plan individuel. Ce qui est indigne pour un politique est de se vautrer dans les grands sentiments pour récupérer des électeurs quand sa tâche est d’abord de remplir la mission quotidienne et terre-à-terre que les citoyens lui ont confiée : en l’occurrence ne pas laisser des étrangers dangereux en liberté sur notre sol.
Source : https://www.christianvanneste.fr/