My name is Nemo, par Marie-Hélène Verdier.
Mon père est gay. Ma fille, lesbienne. Pourquoi ces photos de nos proches, illustrant ces phrases, sur les murs de nos villes ? Serions-nous face à une épidémie ? Pourquoi cet appel à la tolérance ? Parce que cet affichage est une campagne de pub pour la PMA, mettant en garde contre la maladie du siècle que serait l’homophobie. Notre orientation sexuelle s’affiche sur les murs de la cité.
Il faut lire, sur le site de l’Assemblée nationale, le compte rendu de la session ordinaire du 16 octobre 2018 concernant la révision de la loi bioéthique pour comprendre le guêpier auquel est arrivé un projet de loi censé être ordonné au bien de tous.
En 1793, les révolutionnaires ont aboli le calendrier grégorien : les difficultés ont été si grandes qu’avec l’aide du peuple, la raison l’a emporté et le calendrier grégorien a été rétabli en 1806. De même, la PMA sans père est une loi impossible car fondée sur la déraison. Et ce n’est pas l’intimidation par des affiches qui change la donne : les banques de sperme, l’anonymat, la filiation paternelle voilée, volée, « la disponibilité des éléments du corps humain », la frustration, l’injustice. Et que dire de l’indifférence de beaucoup au sort de l’enfant du voisin ?
Pour faire cette loi, on a supprimé sans vergogne la notion de l’intérêt de l’enfant et biffé l’article 7 du traité de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) signé par la France, au prétexte que le législateur n’avait pas défini les sens des mots « parents ». Quel cynisme ! Aussi une pétition vient-elle d’être lancée sur le site de l’Assemblée nationale demandant la définition du mot « parents » qui ne saurait désigner deux femmes. Dans le métro, on voit le visage émouvant d’un enfant aux grands yeux noirs. Au-dessous : les lettres PAUVRE. My Name is Nemo.