Sommes-nous en guerre civile ?, par Jacques Martinez.
Sommes-nous en guerre civile ? Si nous nous en référons aux arguments de la gauche, la réponse ne peut être que… oui ! Et depuis près d’une décennie… déjà !
En effet, la gauche ne cesse de nous jeter à la face que « la plupart des terroristes islamistes ne sont pas issus de l’immigration puisqu’ils sont ou étaient Français. Nombreux sont même nés en France ! » OK ! D’accord… Or, c’est cette caractéristique qui, précisément, définit une… « guerre civile » !
Pour l’Académie française, « la guerre civile ou guerre intestine oppose les citoyens d’un même État ». Pour le Petit Robert, c’est une guerre « entre les citoyens d’un même pays ». Pour d’autres, c’est « un affrontement armé entre des habitants d’un même pays »(linternaute.fr) ou encore une « lutte armée entre des individus appartenant au même pays » (dictionnaire.sensagent.fr).
Les terroristes islamistes que la gauche nous présente avec insistance comme « des Français vivant parmi et avec nous, habitant le même pays que nous » n’entrent-ils pas dans chacune de ces définitions ? CQFD : nous sommes, bel et bien et tragiquement, déjà en guerre civile puisque des « Français », dixit la gauche, attaquent des Français !
Et il n’est point nécessaire de remonter à la guerre d’Algérie ni même aux ignobles attentats dont celui du RER Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995, dans le but – ce fut trop tragique pour en rire – d’inciter Jacques Chirac à « se convertir à l’islam » ! Non, ne retenons que l’affrontement « Français »-Français depuis les attentats perpétrés en 2012 à Toulouse contre nous, Français, par, selon la gauche, d’autres « Français » puisque, effectivement, ils le sont ou l’étaient, légalement.
Après le drame de Rambouillet, Le Figaro du 24 avril 2021 a rappelé : « C’est une liste longue et macabre. Depuis avril 2012, […] 271 personnes ont été tuées lors de 23 attaques islamistes. »
Cédric Mas, historien militaire, écrit : « La guerre civile est la guerre qui frappe une communauté […] qu’il s’agisse d’un empire, d’une monarchie, d’une entité politique (tribu, califat…) ou d’un État ou d’une nation. Il s’agit d’une lutte armée et sanglante entre groupes à l’intérieur d’un même groupe […] (clan, tribu, nation, État, empire…), ils se connaissaient et vivaient en commun. » Le vivre ensemble cher à la gauche !
Donc, sauf à remanier toutes les définitions caractérisant la « guerre civile », personne ne peut dire que, depuis 2012, nous ne sommes pas déjà en guerre civile. Et donc, comme certains, sur Boulevard Voltaire, l’évoquent depuis plus de cinq ans (depuis le 23 novembre 2015, pas moins de cinq éditos sur ce sujet), l’idée que le chef des armées pourrait instaurer l’état de siège, troisième et ultime degré de sécurité, en donnant plus de pouvoir à l’armée, n’est peut-être pas si incongrue.