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Le président condamné, par Gérard Leclerc.

© World Economic Forum / swiss-image.ch/Photo

by Moritz Hager

Nicolas Sarkozy condamné par la justice, c’est un coup terrible porté au moral de la nation, quels que soient les motifs du jugement. La symbolique de l’État se trouve atteinte dans la personne de l’ancien premier magistrat du pays.

gerard leclerc.jpgLa principale information d’hier, d’évidence, c’était la condamnation de Nicolas Sarkozy a trois ans de prison dont deux avec sursis. Quels que soient les motifs de cette condamnation que je n’analyserai pas ici, sa seule symbolique est terrible. Il y a, bien sûr, le précédent de Jacques Chirac lui aussi condamné, alors qu’il avait quitté la politique. Mais le cas Sarkozy frappe beaucoup plus l’imagination, parce qu’il n’est pas vraiment un retraité de la chose publique et parce qu’il demeure une des figures de proue parmi nos responsables de premier plan. Et les choses s’aggravent lorsqu’on précise comment il pourrait être dispensé de la prison. Quelle incroyable humiliation pour un ancien président de la République que de devoir porter un bracelet électronique, qui le mettrait sous surveillance judiciaire comme n’importe quel délinquant ordinaire !

Quiconque a la moindre conscience civique, le moindre respect de l’intérêt général, devrait lui-même ressentir comme une humiliation le fait qu’une personnalité qui a assumé les responsabilités nationales suprêmes, soit exposé, notamment face à l’étranger, comme quelqu’un de déshonoré. Je sais bien qu’il y a l’appel qui donne la possibilité de recouvrer au moins provisoirement sa présomption d’innocence. Le coup porté n’en est pas moins rude.

Reste, il est vrai, la raison de la condamnation. Est-elle pleinement justifiée ? Si un second jugement abolit le premier, on pourra gloser sur les incertitudes de la justice. Et s’il s’agit d’une confirmation, on pourra s’interroger sur la toute puissance d’une instance supérieure au pouvoir politique. L’affaire Fillon donnait déjà beaucoup à penser sur le sujet. On peut, certes, se féliciter de la primauté de l’État de droit. Mais lorsque l’ancien premier magistrat se trouve au banc du condamné, ce n’est pas une belle journée pour le pays.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 mars 2021.

Sources : https://www.france-catholique.fr/

https://radionotredame.net/

Commentaires

  • Quoique l'on pensera plus tard de cette condamnation quand les 257 pages d'attendus seront publiées, c'est un coup porté à la fonction présidentielle et sous cette Cinquième République, au régime autocratique lui-même.

    L'article 6 de la Déclaration de 1789 disposait que "[...] Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux (la loi) sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents." Après les rigolos de la IIIè République, on voit où ça nous mène aujourd'hui.

    Quand les élites du pays (on en produit toujours à jet continu à chaque promo des sept grandes écoles) ont abandonné la politique intérieure pour l'industrie ou la bancassurance au grand large, nous avons puisé nos représentants politiques en division 2. Mais rien ne nous garantit de ne pas descendre encore une marche quand on voit l'affiche de 2022. La démocratie d'étage national, une lutte sans pitié ni morale, agrège toutes les perversions et abaisse la nation à son plus petit commun dénominateur, faisant le lit des médiocres, demi-habiles et malins. On parle d'un agent d'assurances de Saint-Quentin pour succéder au banquier stagiaire actuel, lequel succéda au plus faraud d'entre tous, M. Hollande et ses pouffes, après l'avocaillon Zébulon Ier et ses "affaires" ! Le prédécesseur d'ice lui fut condamné lui-aussi.

    La considération que nous portent nos partenaires est intimement liée à la crédibilité et à l'honnêteté du président de la "Grosse Nation". Et en pareil équipage, nous avons le cinquième siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU ! Pour combien de temps ?

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