Stella Kamnga : « Black Lives Matter est un mouvement terroriste de la pensée ».
Au micro de Boulevard Voltaire, la chroniqueuse rappelle que ce n’est pas en France ou aux États-Unis mais « en Afrique ou dans des pays arabes que les Africains vivent comme des esclaves enfermés comme des chiens dans des cages ».
Elle accuse Black Lives Matter de faire son fonds de commerce en jouant la carte de la victimisation, tout en agressant les personnes qui pensent différemment.
Le mouvement Black Lives Matter a été nommé au prix Nobel de la paix. Le discours ambiant dit que c’est une chance pour toutes les personnes noires du monde. Qu’elle est votre position ?
Je ne dirais pas que c’est une grande chance. Selon moi, le mouvement Black Lives Matter est un mouvement terroriste. Il a fait beaucoup de mal à la communauté noire voire la communauté africaine. Selon les médias, les noirs américains ne se considèrent pas africains, mais afros-descendants et ne s’identifient pas à l’Afrique. Bon nombre de personnes se plaignent d’être noirs et Africains aux États-Unis ou en Occident. S’il y avait vraiment un problème d’appartenance ou d’acceptation de la race noire, ils seraient tous rentrés en Afrique. C’est vraiment mon point de vue. En Afrique, ils sont sûrs d’être au milieu de ceux qui ont la même couleur de peau.
Revenons au mouvement Black Lives Matter. Selon moi, ce mouvement est une escroquerie. Au début, il avait peut-être de bonnes intentions et certaines injustices ont peut-être été relevées aux États-Unis notamment au niveau des condamnations de certaines victimes, mais à chaque fois qu’on s’attarde sur le côté victime de la personne et qu’on regarde son casier judiciaire, ces personnes sont toujours des escrocs, des voleurs ou des personnes violentes. Jamais aucune victime n’a été sainte. Quand je parle de sainteté, la personne n’a jamais véritablement été victime. C’est une personne qui a été réfractaire à une arrestation, ou alors quelqu’un qui tapait sur sa femme.
Aux États-Unis, ils ont davantage causé du tort et des dégâts matériels qu’autre chose. Ces personnes sont violentes et attaquent les policiers. Lorsque je parle de violence, ce n’est pas uniquement la violence psychologique, c’est aussi la violence physique. Ces personnes se comportent pire que ceux qu’ils sont soi-disant en train de traquer. On a l’impression d’assister à la naissance d’une version du Ku Klux Klan, mais version noire.
Avez-vous subi le racisme en France ? Votre couleur de peau a-t-elle fait que vous avez fait l’objet de discriminations ou de violences ?
Absolument pas. Dans les années 1900, mes prédécesseurs ont peut-être subi le racisme en France. Dans toutes sociétés où différentes races coexistent, il y a forcément des actes racistes, mais de là à dire que le racisme empêche, par exemple, un noir en France de s’accomplir en tant qu’individu dans la société, c’est un gros mensonge. Je pense que des personnes jouent sur cette sensibilité-là pour en faire une espèce de fonds de commerce, pour se faire voir dans les médias et pour jouer la carte de la victimisation. Des noirs subissent des violences. Ils ont un quotidien de misère et d’esclave. C’est d’ailleurs toujours le cas dans les pays arabes comme en Libye, au Maroc ou en Algérie. Ce n’est pas une science-fiction. Ces personnes-là peuvent dire Black Lives Matter, car ils sont dans des pays où on ne les reconnaît même pas en tant qu’individu. Là-bas, les animaux sont mieux traités qu’eux.
Le mouvement Black Lives Matter devrait agir dans ces pays-là. Il ne doit pas agir pour des personnes vivant dans des quartiers où les gens flânent toute la journée et ils ne font rien de leur vie. Il faut le dire. Ce n’est pas une insulte, mais juste la réalité.
Pour moi, Black Lives Matter ce n’est ni en France ni aux États-Unis, mais dans les pays arabes ou africains où les noirs vivent comme des esclaves et comme des chiens enfermés dans des cages. C’est là que ce mouvement doit prendre son ampleur.
En tant que noire en France, je n’ai jamais subi de propos racistes qui tendraient à me choquer ou à m’empêcher de m’accomplir en tant qu’individu. Je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort en me disant que je suis noire et que je ne vais jamais y arriver, parce que c’est la France et qu’il y a plus de blancs que de noirs. C’est n’importe quoi !
La France est la terre des libertés. Il y a même d’ailleurs trop de libertés. Je sais que certaines d’entre elles ne se feraient pas en Afrique. Lorsque je vois comment on traite la police en France, dans mon pays on n’agirait pas comme cela. Dans les pays africains, on respecte la police. Et pourtant, il y a de véritables bavures policières qui tendraient à supprimer la vie d’un être humain. Là, les Black Lives Matter sont assez muets…
Je ne reproche pas à ceux qui ont mis en place le mouvement, mais plutôt à ceux qui ont donné de l’écho à ce mouvement. C’est-à-dire, les noirs qui ont une rancœur et qui n’arrivent pas à passer outre. Ils n’ont pourtant jamais vécu l’esclavage et encore moins la colonisation. Quatre ou cinq générations séparent ces gens-là de ceux qui ont véritablement vécu ces affres du passé. Aujourd’hui, on est passé à autre chose. Je ne dis pas qu’il faut oublier le passé, je dis qu’il faut justement se servir du passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que ceux qui les ont commises. À un moment donné, le passé c’est le passé et il faut l’accepter.
Je veux vivre dans une communauté ou dans un monde où tout le monde s’entend, qu’on soit noirs, jaunes ou blancs. Je pense qu’aujourd’hui le véritable message serait d’essayer de vivre en paix avec tout le monde. Je ne dis pas d’essayer de remplacer une race ou de coloniser une race. Lorsque je parle de colonisation, je ne parle pas de colonisation avec les armes, mais de la pensée.
Pour peu que l’on ne pense pas comme une catégorie de personnes, on est ostracisé, insulté et menacé. Être nominé pour le prix Nobel de la paix, c’est une insulte à Nelson Mandela qui a véritablement lutté pour la paix de son pays. Black Lives Matter n’est pas un mouvement de paix, mais un mouvement de guerre, de terroristes et de terroristes de la pensée. Ces personnes-là font plus de tort aux noirs qu’autre chose. Lorsque j’entends Black Lives Matter, je vois un groupuscule de personnes violentes qui agressent les gens à partir du moment où ces personnes-là ne pensent pas comme elles.