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François, leader politique ?, par Gérard Leclerc.

Visite du pape François au Parlement européen de Strasbourg.

© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons -

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Décidément, je ne pourrai échapper cette semaine à l’encyclique papale, tant elle est devenue en quelques heures un objet de discussion et de dispute, avec même des contestations véhémentes. Malicieusement, ce peut être la preuve que le pape a réussi son travail de communication. Au moins, il ne laisse pas indifférent, et c’est probablement parce qu’il a touché, aurait dit Charles Péguy, là où ça fait mal.

gerard leclerc.jpgOn lui reproche de faire de la politique, ce qui est exact, mais il est difficile d’éviter la politique, à moins de s’exprimer sur un mode hors-sol. Sans doute, dira-t-on, que même sur ce terrain-là il ne doit pas s’exprimer exactement comme les autres, parce que son autorité est sui generis. Et de ce point e vue, il n’est pas outrecuidant de s’interroger sur le style de Fratelli tutti. Certaines références sont pour le moins inhabituelles. Martin Luther King, Gandhi, Desmond Tutu, auxquels il faut ajouter le Grand Imam Amhad Al-Tayyeb de l’université égyptienne d’Al-Azhar.

Il ne s’agit pas de Pères de l’Église ! Est-ce à dire que François se considère comme une sorte de leader prophétique, capable d’énoncer un grand rêve de transformation de l’humanité ? On pourra alléguer l’exemple de Jean-Paul II, qui endossa aussi un rôle politique, au point de changer la face du monde. J’ai quelques souvenirs là-dessus, lorsque le pape polonais haranguait des foules immenses, alors que la milice du régime entourait l’aérodrome où se tenait cette liturgie géante. Mais Jean-Paul II ne tenait pas un discours politique à proprement parler. Il prêchait l’Évangile avec ses retombées concrètes, sans même nommer l’idéologie communiste qu’il mettait à mal.

Le cas du pape François est un peu différent, notamment lorsqu’il aborde des sujets qui créent le désaccord, vu leur difficulté. Mais pourquoi ne ferait-on pas preuve à son égard d’une franchise analogue ? À condition, bien sûr, d’adhérer à l’esprit fraternel dont il se veut l’apôtre.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 octobre 2020.

Source : https://www.france-catholique.fr/

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