Le retour des centrales à charbon, un crime français, par Jean-Marc Frenove.
Depuis 40 ans, c’est-à-dire depuis la fin de la présidence Giscard, la France est exportatrice d’électricité. Vitrine de l’excellence française, jamais le moindre problème, jamais le moindre accident. Et une électricité parmi les moins chères du monde. Ah, mais ! Il fallait que cela cesse. On a arrêté d’autorité les deux réacteurs de Fessenheim qui fournissaient 75 % de l’électricité d’Alsace-Lorraine.
Et aujourd’hui, zéro. Pas un seul ministre, pas un seul média pour dire à M. Macron qu’il allait priver d’emploi 3.000 personnes et transformer en désert une petite ville où le bonheur était palpable.
Cette décision infantile a déjà sa sanction, qui va sans doute satisfaire le gamin : ce mois-ci, et malgré les températures estivales, EDF a dû rallumer ses centrales à charbon pour faire l’appoint, informe LCI. Ça ne s’était jamais vu en dehors des vagues de froid de l’hiver.
Comment est-ce possible ?
Dans notre système hexagonal parfaitement rodé, on profite des mois d’été peu gourmands en énergie pour faire la maintenance des réacteurs nucléaires, sous le contrôle sévère de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire). Ils sont donc indisponibles à tour de rôle, et ça n’a jamais posé le moindre problème. Nos centrales zéro fumée zéro CO2 ont toujours fait face. Jusqu’à présent…
Or, malgré ce fonctionnement sans faille du système nucléaire, la France, saoulée par la propagande écolo, a lancé, en 2010, un gigantesque programme de subventions d’éoliennes et de capteurs photovoltaïques. Ce programme a été dénoncé par la Cour des comptes, dans son rapport de 2018, pour son coût faramineux et pour son résultat dérisoire. Car il va coûter, s’il va à son terme, 121 milliards d’euros. Dépense totalement inutile. En France, les éoliennes et le solaire n’apportent rien au climat, puisque notre énergie électrique est entièrement décarbonée.
En revanche, ils enrichissent des industriels aux méthodes douteuses, étrangers pour la plupart, et dont les porte-coton sont les politiciens écolos. 121 milliards, c’est le jackpot ! Et sachez qu’ils sont financés par des taxes spécifiques qu’on ne cesse de greffer sur votre facture d’électricité.
Selon le bon vieil adage : puiser dans la poche des pauvres pour enrichir quelques-uns. Au passage, on peut constater que le mouvement écolo, allié à l’extrême gauche, favorise en toute connaissance de cause un business où pullulent des entreprises à la moralité parfois douteuse. Règne de l’argent vite gagné et sans risque. Et ce business a des conséquences clairement négatives sur le climat, car la fabrication des éoliennes et du photovoltaïque est tout sauf décarbonée, et sur notre richesse nationale car la plus grande partie des milliards soustraits au contribuable va à des entreprises autres que françaises.
Mais revenons à notre impasse électrique du mois de septembre : l’EDF, victime des deux réacteurs manquants de Fessenheim, comptait sur les éoliennes pour faire la jonction jusqu’à la fin des travaux de maintenance. Vu leur prix faramineux, elles allaient enfin servir à quelque chose.
Hélas, les moulins de pacotille, commandés par des politiciens de pacotille, n’ont pas fonctionné : il n’y avait pas de vent !
*Cour des comptes : Le Soutien aux énergies renouvelables, communication à la commission des finances du sénat, 117 pages, mars 2018. Disponible sur Internet.