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Mgr Olivier de Germay, sur la PMA pour toutes : « C’est une étape de plus vers la déconstruction de nos repères existentiels ».

L’Assemblée nationale a, à nouveau, voté, mercredi soir, la mesure phare du projet de loi Bioéthique examiné en deuxième lecture : l’ouverture de la aux femmes seules et aux couples de femmes, malgré la vive opposition de la droite.

Réaction de Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio, qui dénonce cette loi qui « met en péril les équilibres naturels subtils », et une absence de débat démocratique.

L’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples lesbiens a été validée. Pourquoi l’Église tenait-elle à s’y opposer ?

C’est une étape supplémentaire dans la déconstruction des repères les plus fondamentaux de notre existence. Ils touchent d’abord à notre existence personnelle. L’être humain est naturellement issu de l’union d’un homme et d’une femme. Ensuite, ils touchent à notre existence communautaire, à la filiation et à la famille.

L’Église est-elle engagée sur les sujets sociétaux, comme l’a encouragé aux Bernardins ?

Je crois que l’Église s’est engagée. Mais lui laisse-t-on la parole ?
Début juillet, lorsqu’on a vu que la commission spéciale retoquait le projet de loi, on a voulu intervenir dans les médias. On a voulu publier une tribune dans le journal Le Monde, mais il n’a même pas répondu à notre demande.
Bien sûr, l’Église s’engage. Certains ont parlé d’un débat démocratique exemplaire. Je crois qu’au contraire, nous assistons à quelque chose qui est de l’ordre d’un déni démocratique.
En réalité, le Comité consultatif national d’éthique n’a pas tenu compte des résultats de la consultation qui avait eu lieu, il y a environ deux ans. On voit, dans le débat, que ceux qui exprimaient une opinion différente de la pensée dominante, ou plutôt de la pensée d’une élite influente, étaient taxés soit de conservateurs soit de réactionnaires soit d’homophobes. Ce n’est pas très bon pour la qualité de notre débat démocratique. Cela veut dire que nous n’avons pas d’arguments sérieux à opposer. C’est une sorte de démission de l’intelligence. On a l’impression qu’on a renoncé à réfléchir sur ces questions qui ne sont pas évidentes et délicates. Mais je crois qu’on est passé à côté d’un véritable débat. J’ai le sentiment, et en particulier avec cette question de la PMA ouverte aux couples de femmes, qu’on n’a pas tiré les enseignements de la crise écologique. Or, on sait très bien qu’à une époque, nous avons été fascinés par les progrès de la science et de ce que la technologie peut faire. Cela peut se comprendre, puisque la technologie fait de très belles choses. Mais nous n’avons pas su voir que la nature a une cohérence interne et des équilibres subtils, voire instables.
Aujourd’hui, on a déréglé tout cela. On va reproduire exactement la même erreur avec la fascination de ce que la technologie peut faire au niveau de la procréation humaine. On ne voit pas qu’on est en train de dérégler ces équilibres subtils naturels et on met en péril les repères fondamentaux de la vie humaine et de la vie en société.

Pensez-vous qu’il y a une censure idéologique contre la doctrine de la loi naturelle ?

Je pense qu’il y a un déni démocratique. Par conséquent, on a dû mal à s’exprimer dans ce débat sans que l’on vous mette une étiquette. C’est une façon de dire « taisez-vous ». On peut s’exprimer si certains médias nous laissent la parole. En revanche, si on vous taxe de réactionnaire ou d’homophobe, cela veut dire que le débat est clos et les gens n’écoutent plus la suite.

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