Merveilleux Coronavirus (suite), par Antoine de Crémiers.
Le chaos
Dans le concert des optimistes qui nous chantent en chœur « Ce n’est pas si grave », quelques voix discordantes voudraient bien se faire entendre. Dans une lettre à un ami, Michel Houellebecq explique que dans son livre, « La possibilité d’une île », il avait bien en tête l’extinction de l’humanité. « Rien d’un film à grand spectacle, quelque chose d’assez morne, des individus vivant isolés dans leur cellule, sans contact physique avec leurs semblables, juste quelques échanges par ordinateur… Je ne crois pas une demie seconde aux déclarations du genre « rien ne sera plus comme avant ». Au contraire, tout restera exactement pareil. Le déroulement de cette épidémie est même remarquablement normal.
Le coronavirus devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certaines mutations en cours. Depuis pas mal d’années l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures ou majeures, ont pour principale conséquence de diminuer les contacts matériels et surtout humains. L’épidémie de Coronavirus offre une magnifique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines. Ce qui me fait penser à une comparaison lumineuse que j’ai relevée dans un texte anti PMA rédigé par un groupe d’activistes appelés « les chimpanzés du futur », donc, je les cite : « D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plate-forme Web. » Il serait tout aussi faux d’affirmer que nous avons redécouvert le tragique, la mort, la finitude… La tendance depuis plus d’un demi-siècle maintenant, bien décrite par Philippe Ariès, aura été de dissimuler la mort autant que possible ; eh bien, jamais la mort n’aura été aussi discrète qu’en ces dernières semaines. Les gens meurent seuls dans leurs chambres d’hôpital ou d’EHPAD, on les enterre aussitôt, ou plutôt on les incinère sans convier personne, en secret. Morts sans qu’on en ait le moindre témoignage », morts sans la présence d’un prêtre et dans l’indifférence générale. « Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance dans ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70,75, 80 ans ? Cela dépend apparemment de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur, qu’à partir d’un certain âge c’est un peu comme si l’on était déjà mort.
Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas après le confinement dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. »
Il me semble, hélas, que Houellebecq a raison. La période de confinement a été celle du temps des assassins et d’une pratique d’euthanasie généralisée des « vieux », passive en grande partie, (abandon et défaut de soins) mais également active sans que personne, pas même les évêques, n’ait protesté et dénoncé cette horreur. Yvan Rioufol rappelle dans un article du Figaro du 29 mai, que le gouvernement a autorisé médicalement le « Rivotril injectable », neuroleptique qui accélère la fin de vie. Or, le coronavirus aurait tué environ 28.500 personnes dont 10.500 en EHPAD, soit près de 37 % du total ! ! !
Sous le prétexte de cette crise sanitaire, nous subissons une imposition massive de restrictions des libertés les plus fondamentales : libre circulation, liberté de réunion, d’aller et de venir etc.… qui ont pour objet de diffuser la peur d’autrui avec lequel il faut prendre ses distances.
Et ces messages qui dramatisent jusque à l’absurde serviront à terme à imposer un programme de vaccination obligatoire. Cette peur est devenue un instrument efficace du pouvoir, assorti d’une formidable offensive de communication. Ce totalitarisme sanitaire est orchestré en partie par l’Organisation Mondiale de la Santé et les laboratoires qui travaillent à la création d’un vaccin qui sera très cher et source d’un prodigieux pactole. On comprend mieux la hargne et la haine orchestrées contre le professeur Raoult avec son médicament la chloroquine qui vient d’ailleurs d’être interdit sur la base d’une étude publiée dans la revue scientifique « the Lancet » qui se révèle fabriquée sur des bases contestables dans le seul but de « flinguer » le professeur Raoult, ajoutant ainsi un nouveau scandale avec l’interdiction faite aux médecins généralistes de le prescrire.
Il faut absolument maintenir l’anxiété des populations avec un matraquage extraordinaire et le rappel exaspérant des mesures de précaution à prendre afin de rendre les populations dociles. Et ces prévisions catastrophiques, si elles ne se produisent pas, seront bien entendu attribuées aux mesures de prévention dont nous devrons remercier nos gouvernants. Nul ne sait pourtant le nombre de ceux qui sont réellement morts du coronavirus. On sait très bien qu’un pourcentage élevé des décès est le fait de pathologies préexistantes. Et voilà, sous l’effet d’un mensonge généralisé, les populations soumises à un contrôle social massif auquel tous adhèrent, créant une espèce d’unanimité face au danger. On instaure, on diffuse l’idée que chaque personne est en soi un danger pour les autres au risque de détruire une société déjà malade. En créant cette psychose collective, on encourage la peur du contact et de la proximité avec nos semblables. Si on veut absolument imposer une vaccination générale, il est bien entendu nécessaire de conforter cette peur, par bien des cotés ridicule, pour que nous soyons bien persuadés de la gravité d’une situation qui justifie pleinement la disparition ( provisoire ?) d’un certain nombre de libertés.
Nous devons comprendre que nous basculons, suivant l’expression d’Alain Berset directeur général de l’OMS, dans une « nouvelle normalité » susceptible de nous imposer un nouveau mode de vie assorti d’un contrôle high tech des populations, avec mise en place d’une politique mondiale de la santé, d’une police mondiale, ce qui permettra – suivant le rêve ou plutôt le cauchemar voulu par Jacques Attali – de parvenir « beaucoup plus vite que ne l’aurait permis la seule raison économique à mettre en place les bases d’un véritable gouvernement mondial. »
SOUMISSION
C’est cette soumission qui constitue l’élément le plus insupportable, et sans doute le pire :
« La docilité de la population française aux injonctions contradictoires et souvent absurdes des experts en blouse blanche et des ministres a, de toute évidence, quelque chose d’orwellien ; cette docilité face à l’accumulation des mesures liberticides a quelque chose d’effrayant. »
Nous voilà donc sous la domination totalitaire d’un État qui assure sa main mise sur notre vie quotidienne. La réaction des pouvoirs publics a été proprement calamiteuse. Rien n’avait été prévu. En raison de l’idéologie libérale qui prédomine, on a voulu soumettre le secteur de la santé publique à des principes de rentabilité, de concurrence, de gestion à flux tendus, principes qui ont entraîné ces dernières années la fermeture de milliers de lits et surtout la destruction de stocks de réserve et la précarisation croissante d’un personnel déjà sous-payé. Si l’on ajoute la délocalisation d’un certain nombre d’activités, notamment la fabrique de médicaments en Chine dont nous dépendons étroitement, on comprend mieux notre impréparation et la panique qui s’est emparée du gouvernement, l’obligeant à adopter en urgence la position absurde d’un confinement généralisé qui se révèle comme une machine à tuer l’économie et la société. Et contrairement à ce qui peut se dire ici ou là les discours anxiogènes qui continuent à être martelés, n’en déplaise à Luc Ferry, vont pousser non pas à consommer pour alimenter au moins partiellement une reprise, mais à thésauriser par peur de l’avenir comme en témoigne le niveau de collecte du livret A qui n’a jamais été aussi élevé. Dans ce genre de circonstances où l’inquiétude est à son plus haut niveau, les populations choisissent toujours l’épargne plutôt que la consommation.
Le gouvernement est en fait complètement désorienté, comme l’indique les conditions du dé- confinement assorties de réglementations punitives parfaitement absurdes et quelquefois
loufoques. Mais, le plus inquiétant est bien le fait que la plupart des gens est prête à accepter n’importe quoi en échange des promesses de sécurité. Le confinement a constitué un test de docilité grandeur nature et les mesures de surveillance et de contrôle seront malheureusement et très certainement pérennisées.
Au début du mois de juin, le conseil présenté comme scientifique, présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, envisage quatre scénarios pour la suite de l’épidémie :
- Virus sous contrôle : prolongation des gestes barrières pendant au moins six mois ! ! !
- Crainte d’une perte de contrôle : Se doter de plus de moyens humains pour tester, tracer, isoler les personnes contaminées.
- Reprise progressive de l’épidémie : Mesures de contrôle de la vie sociale ! ! !
- Epidémie hors de contrôle : Re-confinement, tout en reconnaissant que cette mesure n’est pas souhaitable.
Difficile de ne pas penser à l’intervention fameuse de Cicéron contre Catilina qui pourrait être la suivante : « Quousque tandem abutere Macro, patientia nostra ? Quam diu etiam furor iste tuus nos elidet ? » (Jusqu’à quand enfin Macron abuseras-tu de notre patience ? Pendant combien de temps encore, cette détestable folie qui est la tienne se jouera-t-elle de nous ? »
Comment ne pas s’interroger sur la facilité avec laquelle la France entière – mais elle n’est pas la seule – s’est laissée enfermée, confinée, assignée à résidence sans le moindre débat, terrorisée par une crise sanitaire volontairement amplifiée et dramatisée par les pouvoirs publics et les médias ? (à suivre)