Les traites négrières, par Gérard Leclerc.
Le lycée Colbert-Sophie Germain de Thionville,
renommé Rosa Parks.
© Google Street View
Ainsi, la région Grand Est vient de valider le changement de nom du lycée Colbert-Sophie Germain de Thionville, qui s’appellera désormais Rosa Parks, du nom d’une militante afro-américaine, cette personne ayant vécu de 1913 à 2005. Il semble que les élèves de ce lycée aient été associés à ce choix, que l’on peut juger hautement politique et idéologique. Est-il sage et raisonnable d’entraîner les élèves dans ce type de controverses, au risque de les engager dans un militantisme passionnel, sans le contrepoids d’une véritable formation historique, voire philosophique.
Certes, l’esclavage constitue, humainement, un des aspects les plus violent de notre passé et de notre héritage. Il y a lieu que l’enseignement lui donne sa juste place dans le cursus des études, mais avec toute la contextualisation nécessaire. Il est périlleux d’associer cet enseignement à une cause contemporaine, ainsi que le montrent les dérapages actuels des études post-coloniales, qui inquiètent, à juste titre, les plus éminents de nos universitaires.
C’est que le sujet est brûlant et que les travaux les plus déterminants à son propos donnent lieu à des polémiques d’une extrême vivacité. On s’en est aperçu, il y a une quinzaine d’années, avec la publication du grand ouvrage d’Olivier Pétré-Grenouilleau sur Les traites négrières qui a été immédiatement dénoncé par des organisations militantes anti-racistes, parce que l’historien n’entrait pas dans leur cadre idéologique. Ainsi affirmait-il que le but des traites n’avait pas de fins meurtrières, puisqu’il s’agissait de promouvoir un négoce. Un négoce, qui avait certes des conséquences meurtrières, notamment à cause des dommages de la traversée de l’Atlantique. Mais pour les militants, il fallait absolument que l’esclavagisme soit foncièrement de nature génocidaire. Et puis il y avait aussi le fait qu’il y avait eu trois formes d’esclavagisme, avec des traites orientales, occidentales et internes à l’Afrique. Le militantisme exigeait qu’il soit uniquement un crime occidental.
J’ai connu pour ma part un Africain, dont je garderai toujours le souvenir et dont j’espère ardemment la future béatification, qui avait été emmené comme esclave, adolescent, depuis sa région natale, le pays Samo dans l’actuel Burkina Faso, jusque sur les rives du Niger. Il avait pu échapper à son maître et avait été recueilli par des Pères blancs et ramené par eux au pays natal. Puisse la figure d’un Alfred Ki-Zerbo nous éclairer pour un juste discernement de cet immense dossier des traites négrières.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 juin 2020.
Commentaires
Donnez le nom d'une activiste Noire, même courageuse, originaire de l'Alabama, à un collège français relève de l'idiotie, s'ils veulent un Noir qu'ils prennent Léopold SENGOR, qui fut membre de l'Académie française et Pt du Sénégal, un Homme avec un brand H qui n'a JAMAIS craché sur la France et qui fut un grand français. Il a toujours rappelé que l'esclavage était AUSSI du à des Africains qui vendaient leurs frères aux acheteurs Blancs
Notre méprisable monde moderne vient d'inventer une nouvelle doctrine politique: l'idiotie intégrale