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La monarchie espagnole plébiscitée, par Frédéric de Natal.

En dépit de la multiplication des scandales au sein de la maison royale d’Espagne, de la crise politique qui secoue le royaume depuis l’abdication du roi Juan Carlos Ier en 2014, les espagnols continuent de faire confiance à leur système institutionnel. Un récent sondage, publié ce week-end et repris par différents médias, montre clairement que la monarchie serait loin d’être aussi menacée que certains experts sur la question l’affirment.

frédéric de natal.jpgCommandé par le journal La Razón («La Raison»), un quotidien fondé en 1998 par des journalistes monarchistes, le sondage paru ce wee-end est un plébiscite pour la monarchie de Felipe VI. Monté sur le trône d’Espagne en 2014, peu après l’abdication de son père Juan-Carlos, le monarque a été très vite confronté à la réalité politique de son royaume. Dans un pays dominé par deux formations (le Parti socialiste espagnol et le Parti Populaire), fragilisé par la montée de leurs extrêmes respectifs ( Podemos pour la gauche [qui entretient une relation très ambigüe avec la monarchie. Dernièrement son leader pablo Iglesias a reconnu être fasciné par la personnalité du roi auquel il adhère, rejetant toutefois le principe d’accession à la tête de l’état par voie héréditaire], Vox pour la droite [dont le leader Santiago Abascal, ultra-royaliste et nostalgique du franquisme, estime être le meilleur défenseur du roi]), l’incapacité des partis à s’entendre pour former des gouvernements d’union nationale a permis aux indépendantistes de s’imposer dans le jeu électoral et étrangler la monarchie. Une royauté elle-même secouée par des affaires de corruption au sein de la maison royale (affaire Noos, Panama Papers, affaire des contrats avec l’Arabie Saoudite). Des tensions politiques, accentuées par une guerre de mémoire initiée par la Gauche (affaire Franco), qui ont contraint le roi d’Espagne de 52 ans à sortir de sa réserve naturelle par deux fois et prendre des décisions drastiques comme inédites vis-à-vis des membres de sa famille (notamment contre l’infante Cristina et le roi Juan –Carlos) afin de sauver l’institution dont il est le souverain.

2.jpgAvec 70% des espagnols sondés qui approuvent le roi Felipe VI et 62% qui pensent qu’il est un garant de l’institution royale, ce sondage vient contredire les précédentes enquêtes du genre qui affirment que les sujets du monarque souhaitent un référendum sur l’avenir du régime actuel (55% y seraient favorables contre 44% selon une seconde enquête en dépit de l'opposition affichée ldes partis de droite et du centre). Pour les espagnols, le roi a démontré, au cours des 6 premières années de son règne, sa capacité à gérer les crises et fédérer autour de sa personne. Ils sont à peine 31% à affirmer le contraire. Et si on a souvent dit que la jeunesse espagnole était celle qui remettait le plus en cause la monarchie, l’enquête tend à nuancer cette affirmation. Ils sont 46% (entre 18 et 34 ans) à saluer le travail du roi d’Espagne contre 44% qui pensent que le roi n’est pas assez en phase avec eux, face aux réalités qu'ils doivent subir quotidiennement. L’écart entre les générations se creuse dès lors que l'on passe la barre des 55 ans et plus. Ils sont 79% à approuver l’action du roi contre 15% d’entre-deux qui rejettent la monarchie.

3.jpgLes espagnols ne souhaitent pas remettre en cause la monarchie. Pour 60% des sondés, le roi reste un symbole d’unité et pour 63% d’entre-deux, c’est le meilleur visage que le pays puisse offrir lors d’échanges internationaux. Concernant la crise du COVID-19, 60% des sondés considèrent que le roi a parfaitement su gérer la situation, désavouant l’action des partis politiques au parlement (le premier ministre Pedro Sanchez a été très sévèrement critiqué pour n’avoir pas su prendre la mesure et la gravité de la pandémie aux premières heures de son déclenchement). D’ailleurs, le premier cercle royal (le roi, la reine et l’infante Léonor) reçoit à lui tout seul une note de 6/10 pour toutes leurs actions en faveur de l'Espagne, sachant que 75% des sondés reconnaissent que le roi est monté sur le trône de ses ancêtres dans des conditions particulièrement difficiles.

Des conclusions reprises par La Razón qui se félicite de ces résultats mais qui note que le «roi est  sous pression perpétuelle et la victime d’un complot qui vise à saper les bases de la monarchie».

Copyright@Frederic de Natal

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