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Stop Covid : pourquoi j'ai voté contre, par Emmanuelle Ménard.

Source : http://www.menard34.fr

J’avoue m’être beaucoup interrogée sur cette application. Quand il s’agit de la santé de nos concitoyens, on ne peut pas voter à la légère, sans peser le pour et le contre. Mais certains arguments m’ont décidée. En voici les principaux.
Tout d’abord, aujourd’hui, les études démontrent que seulement un maximum de 70 % de la population pourrait (encore faudrait-il que tout le monde le souhaite) y avoir accès notamment à cause de la fracture numérique en France. Par ailleurs, cette application ne peut être installée que sur des appareils type « smartphone ». Tout le monde n’a pas ce genre de téléphones, à commencer par les populations à risque, qui sont d’abord les personnes âgées et qui, par ailleurs, savent le moins faire fonctionner le bluetooth, condition sine qua non pour que l’application fonctionne.

Par ailleurs, l’efficacité de l’application n’est guère démontrée. Un dispositif inopérant, bancal, et très en deçà des attentes. Une nouvelle fois, le Gouvernement ne tranche pas :
soit l’application est rendue obligatoire, pour tout le monde, et elle fonctionnera, soit elle est basée sur le volontariat, ce qui est le cas ici, et c’est inefficace. Je ne parle même pas de la condition, pour que l’application soit effective, de rester en contact avec une personne, elle aussi dotée de l’application, à moins d’1 mètre et pendant plus de 15 minutes ! Ce n’est pas sérieux…
J’avoue également être choquée quand le Gouvernement dit : notre priorité est la protection sanitaire de nos compatriotes ! Qu’à cela ne tienne : que le Gouvernement fournisse des masques à tous, et qu’il teste massivement ! Je rappelle ici le refus de l’ARS d’autoriser à laisser tester les personnels des écoles et des crèches qui le souhaitaient à Béziers…
Mais le meilleur réside sans doute dans l’intervention du ministre Cédric O. Il affirme que la France a voulu développer sa propre application, et ne pas passer par Google ou Apple, pour conserver la souveraineté de la France en la matière… Et d’ajouter : « Une grande entreprise, aussi performante soit-elle, n’a pas à contraindre les choix de politique sanitaire d’une nation souveraine. » On croit rêver ! Car laisser Google, Twitter et Facebook faire la police sur les réseaux sociaux dans le cadre de la loi Avia et contrôler la liberté
d’expression des Français, ça ne les dérange pas ! Franchement, monsieur le ministre, vous n’êtes pas crédible…
Je passe rapidement sur l’absence d’étude d’impact. Je passe également sur ce faux débat organisé au Parlement aujourd’hui, ou sur le décret d’application dont nous aurions aimé pouvoir prendre connaissance avant de voter !
Le Gouvernement va mettre en place un système centralisé de données de santé. Mais qui nous garantit qu’il ne sera pas piraté ? Vous connaissez les compétences et l’inventivité des hackers… Au Qatar, les données personnelles de plus de 1 million d’utilisateurs ont été rendues vulnérables, dont le numéro de leur carte d’identité, leur géolocalisation ainsi que leur statut médical (malade, sain ou autre)… Tout cela est bien inquiétant, vous l’avouerez…
Enfin, une député de la majorité expliquait cet après-midi que ceux qui voteront contre ce texte sont ceux qui veulent « instrumentaliser les peurs »… D’aussi piètres arguments pour défendre une application qui pose de réelles questions en termes de libertés publiques est révélateur de la pauvreté de notre débat. Décidément, nos libertés valent mieux que ça…

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