Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : L'entretien avec Le Dauphiné libéré (III/V)...
lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.
C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.
Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...
Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre...
Nous avons passé les trois dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; puis avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.
Le rappel de cette journée montre bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...
"Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :
1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...
2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...
Cette semaine - avant-dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain des élections municipales - nous vous présentons une conséquence directe de cette journée d'hommage du 1er septembre 2012 : Georges Bourquart, journaliste au Dauphiné libéré, nous a écrit trois jours après pour nous demander de lui faire visiter la Maison et le Jardin, et de lui présenter Charles Maurras... (III/V)
Quels sont les rapports aujourd'hui, entre le royalisme et l'extrême-droite ?
Comme pour sa question sur le nombre des royalistes en France aujourd'hui, nous avons fait une remarque préalable à notre interlocuteur : en prenant comme exemple "les trois François" (Fillon, Bayrou et Hollande), qui sont évidemment tous les trois républicains, mais fort opposés sur un grand nombre de sujets majeurs, il nous a été facile de lui faire comprendre que "les royalistes", cela n'existait pas; comme les républicains, les royalistes sont divers et variés, et il y a chez eux plusieurs sensibilités (au PS, on appelle cela des courants, non ?).
Lors de la dernière élection présidentielle, il y a, ainsi, des royalistes, comme la Nouvelle Action Royaliste (Nar), qui ont appelé à voter Hollande au deuxième tour (après avoir appelé à voter Dupont-Aignan au premier); d'autres qui ont voté Sarkozy; d'autres qui ont voté Le Pen...
Là aussi, il nous est impossible - et cela ne nous intéresse d'ailleurs pas - d'avoir ou de donner des chiffres sur l'importance de tel ou tel courant ou sensibilité, de savoir quelle proportion a voté pour quel candidat ou quel autre. Et, de toutes façons, nous n'avons aucun titre, en tant que lafautearousseau, à parler au nom de tous les royalistes : nous donnons notre point de vue, et s'y rallie qui veut : "Qui m'aime me suive !" disait Henri IV....
Ainsi, pour la dernière élection présidentielle, n'avons-nous pas donné de consigne de vote, et avons-nous laissé nos lecteurs décider en conscience. Non parce que nous nous désintéressions de la chose, mais parce que, pour nous, ce qui prime, c'est de présenter toujours plus et toujours mieux à nos compatriotes le recours qu'incarne la Famille de France, et tout ce qu'elle symbolise et porte comme espoir, pour la pérennité de la Nation.
Et, surtout, parce que, justement, nous sommes royalistes. Notre rôle n'est pas de prendre position sur l'échiquier politique, au(x) moment(s) et aux conditions choisies par le Système, et d'entrer ainsi dans les jeux et dans le cadre d'un Pays légal qui, on le voit bien, échoue de plus en plus, dans tous les domaines; préside à l'abaissement de la France; perd de vue le Bien commun et l'intérêt national, et engage le pays dans une impressionnante spirale du déclin.
Notre rôle fondamental et essentiel, celui qui fonde véritablement notre raison d'être, n'est évidemment pas d'être le supplétif de tel ou tel dans les luttes stériles et perpétuellement renouvelées du Pays légal, où l'on oublie l'intérêt national pour le seul jeu mesquin des Partis. Notre rôle, unique, est au contraire de ne pas entrer dans ce jeu, dans ce Système; de n'y placer aucune espèce d'illusion ou d'espoir, mais bien au contraire de le dénoncer, et de proposer, comme le disait Léon Daudet, une autre politique "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime".
On voit bien par là que ce n'est pas seulement avec l'extrême-droite que notre royalisme prend ses distances, mais avec tout parti quel qu'il soit, puisque tout parti est, de facto, élément consubstantiel du Système dont nous souhaitons le remplacement par la Royauté.
Nous ne croyons pas, comme certains, aux "bonnes élections", aux "bonnes chambres", qui feraient une "bonne république". Gagnées par la droite, gagnées par la gauche, les élections, depuis l'instauration de la République en 1875, n'ont amené aucun changement fondamental dans le processus continu de décadence et d'affaiblissement de la France depuis cette date.
Et comme Georges Bourquard connaît lafautearousseau, nous l'avons renvoyé à ce passage de Léon Daudet, élu député de Paris dans la Chambre Bleu horizon, en 1919, que nous avons récemment publié, en l'intitulant La grande illusion : croire aux élections en tant que telles, et qu'il suffit de les gagner, pour avoir une "bonne chambre" et, avec cette "bonne chambre", changer les choses, amender le Système de l'intérieur : c'est cela, la grande illusion....
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2012/07/17/la-grande-illusion-par-leon-daudet.html
On comprend ainsi que notre royalisme est "indépendant" de tout parti ou de toute mouvance, qu'il ne peut s'inféoder à aucun, tout simplement parce qu'il est d'une autre nature. Nous ne sommes ni d'extrême-droite, ni de droite, ni du centre, ni de gauche, ni d'extrême-gauche : nous sommes là pour proposer une autre Institution, celle qui a fait la France, celle qui a fait sa grandeur : la Royauté. Et cette royauté, elle sera pour tous les Français, quel que soit leur vote d'aujourd'hui, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche.
On pourra penser que ce sont des mots; que c'est une vue de l'esprit. Mais quand on voit l'état inquiétant dans lequel se trouve la France aujourd'hui, on est bien obligé de se dire que cela n'est pas arrivé tout seul, par hasard. Il doit bien y avoir quelque chose qui cloche, quelque part : et si c'était ce Système, avec son perpétuel affrontement stérile des Français entre eux ? Avec le désintérêt croissant pour la chose publique (la Res publica, la république.) ? Avec cet affaiblissement continu du Pays dans ses forces vives ?
Pour conclure cette question (sa seconde), nous avons redit à Georges Bourquard qu'encore une fois nous ne prétendions évidemment pas parler au nom de tous les royalistes - chose impossible - et qu'il ne s'agissait là que de la position de lafautearousseau.
La suive qui veut ! (à suivre)