Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : de Gaulle.
En Avant-Première : de Gaulle, un film français de Gabriel Le Bonin, avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Félix Back, Lucie Rouxel et Clémence Hittin (de Gaulle, son épouse Yvonne Vendroux, ses enfants Philippe, Elisabeth et Anne), Olivier Gourmet (Paul Reynaud), Gilles Cohen (Georges Mandel), Pierre Hancisse (Geoffroy Chaudron de Courcel).
de Gaulle ? …
« Casse-toi pauv’ c… ! »… Depuis on en a subi – et ça continue – qui ne valent que notre mépris !
Admettons que seuls les grands hommes méritent d’être haïs.
de Gaulle, c’est comme Napoléon, on l’admire ou on le voue aux gémonies… et ce n’est pas forcément incompatible.
Ainsi le commentaire qui suit ne doit pas être lu par les… Bonapartistes !
de Gaulle : « J’en mange tous les matins pour le dégueuler tous les soirs » disait un ami de mes parents.
N’est-ce pas le comble du vice que d’être allé voir ce film en avant-première, alors que je suis tombé tout petit dans la marmite de l’antigaullisme ?
mais est-ce véritablement un film ? plutôt une hagiographie…
une hagiographie qui commence par un titre menteur car je trouve malhonnête d’appeler « de Gaulle » un film qui porte certes sur le « héros » mais durant les seuls mois de mai et juin 1940 !
A vrai dire le mensonge me paraît intrinsèque au personnage, et j’en demande pardon aux gaullistes qui me lisent, mais je suis de la génération du « Vive l’Algérie Française » !
L’Histoire n’est jamais écrite que par les vainqueurs. Le film n’aborde donc pas du tout cette période, et le bradage de l’Algérie avec l’énergie saharienne du pétrole et du gaz, qu’il a fallu remplacer par le nucléaire.
Ce film ne dit rien de la trahison des Pieds noirs, des officiers et des soutiens du 13 mai jusqu’à l’abandon des harkis livrés aux égorgeurs du FLN .
Il ne dit rien non plus de la guerre civile, 15 ans plus tôt, qui accompagna la Libération, et des exécutions sommaires… et légales…
« Et ceux que l'on mène au poteau
Dans le petit matin glacé» (RB).
C’est trop facile de sanctifier un homme à partir du seul choix « cornélien » de la poursuite de la guerre ou de l’armistice.
C’est trop facile de continuer à dire, 80 ans après, que le Maréchal Pétain était un « pacifiste » ( !), un « traître » qui a toujours voulu « abattre la République ».
Je n’ai pas vécu ce drame, et ne sais donc pas dans quel camp j’aurais été, qui aurait certainement dépendu du lieu, de l’environnement et des événements au milieu desquels je me serais trouvé.
je partage aujourd’hui l’opinion des 40 millions de Français de l’époque (cf Henri Amouroux), opinion actuellement rebelle et interdite, selon laquelle l’armistice a certainement été une victoire dans la défaite. Il a donné un coup d’arrêt à l’invasion du territoire,
il a sauvé l’Empire – « Mais la France n’est pas seule » s’en est félicité de Gaulle - ; l’armistice a mis fin au bombardement des civils sur les routes de l’exode tandis que deux millions de soldats français étaient déjà emprisonnés dans les camps allemands.
Le jugement objectif, réaliste, éclairé de l’Histoire, sera évidemment, un jour, de constater la nécessité du bouclier et de l’épée.
Ce long-métrage (1H50), même s’il est très intéressant, n’y contribue malheureusement pas.
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.
Pour mémoire
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Titre |
Violent/scabreux |
Date |
Il aurait été très dommage de ne pas le voir |
Dark Waters |
non |
29/02/2020 |
Une bonne soirée |
Sol |
Non |
12/01/2020 |
Un très bon film |
La Fille au bracelet |
oui |
12/02/2020 |
Un bon film |
de Gaulle |
non |
01/03/2020 |
(Très) intéressant |
Un monde plus grand |
non |
28/11/2019 |
A revoir en VF |
La Famille |
non |
08/10/2019 |
j’aurais pu |
L’Adieu |
non |
24/02/2020 |
Je m’y suis ennuyé |
Séjour dans les monts Fuchun |
non |
09/02/2020 |
Je n’ai pas aimé du tout |
Chanson douce |
oui |
10/12/2019 |
S’il faut retenir un film depuis le 1er janvier |
Le cas Richard Jewell |
oui |
22/02/2020 |